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Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso. Cas du jatropha curcas( Télécharger le fichier original )par Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Université Saint Thomas d'Aquin de Ouagadougou Burkina Faso - Maà®trise en sciences économiques et de gestion ( option: macroéconomie et gestion de développement ) 2010 |
Source : Ministère des Mines des Carrières et de l'Energie. Le tableau montre une évolution et une perspective d'évolution des différents produits d'hydrocarbures qui pourrait être en hausse de 13,72%. 14 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Figure 02 : Courbe d'évolution des importations d'hydrocarbures
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Années Source : Ministère des Mines des Carrières et de l'Energie. La courbe montre que le gasoil est l'hydrocarbure le plus importé et sa perspective de croissance sera plus élevée que les autres hydrocarbures. II. La politique de développement burkinabè des biocarburantsAu Burkina Faso le pilotage de la politique du biocarburant est assuré par le MMCE. Or, il s'agit d'un ministère faiblement déconcentré qui est peu habitué à la prise en compte des pratiques locales et des impacts locaux de ses politiques. La stratégie du Burkina Faso en matière de biocarburant est axée sur une régulation de l»exploitation de pourghère. Globalement la stratégie du ministère est prudente. Elle cherche à encadrer l'engouement incontrôlé qui a conduit les burkinabè à planter du jatropha sans aucune visibilité sur la qualité du produit, ses implications et ses coûts. Elle donne notamment la priorité : - aux trois conditionnalités suivantes qui sont l'adéquation avec la sécurité alimentaire, la protection de l'environnement, de la biodiversité et du développement durable et le respect de la paysannerie traditionnelle ; 15 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas - au plafonnement des surfaces dédiées aux biocarburants à 5,5% de la surface cultivable disponible du Burkina Faso, soit 500.000ha (3/5 pour l'électricité, 2/5 pour le carburant) jusqu'en 2025 pour satisfaire uniquement le marché national et la possibilité de développer des filières courtes destinées au marché local ; - l'organisation de la profession autour notamment
d'organisations faîtières et d'un - un protocole de suivi qui associe les parties prenantes regroupées dans le comité interministériel CICAFIB aux autorités nationales et locales. Les autorités gouvernementales ont centré les débats des biocarburants autour de trois enjeux : - impact des biocarburants sur les prix et sur la sécurité alimentaire ; - les processus d'homologation et de certification sur la qualité des biocarburants et sur le respect de l'environnement par les filières de production et de transformation ; - les arbitrages entre les filières courtes pour le développement local et les filières nationales et internationales principalement axées sur le marché. La mise en place d'une stratégie de développement des biocarburants passe aussi par une substitution des biocarburants aux hydrocarbures importés. III. la substitution du jatropha au gasoilLa part du marché du jatropha au Burkina Faso est principalement orienté dans l'alimentation des plateformes multi fonctionnelles (PTF).Pour une meilleure compréhension présentons ces PTF avec les avantages, les contraintes et les risques liés à la substitution du gasoil au HVB du jatropha. III.1 Description des plateformes multifonctions : donc le marché du jatrophaUne plateforme multifonctionnelle est à la fois un système de production d'énergie mécanique et électrique ainsi qu'une entreprise de service énergétique en milieu rural pour la transformation agricole. A l'initiative du gouvernement burkinabè, un Programme national pour le développement de Plate-forme multifonctionnelle, soutenu par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a vu le jour en 2005 à la suite d'une phase pilote achevée en 2004. 16 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Une Plateforme multifonctionnelle permet la fourniture d'énergie mécanique et électrique de manière décentralisée; elle est conçue avec du matériel et des pièces de rechange facilement accessibles. Dans la philosophie du programme national des PTF, une Plateforme permet donc d'offrir des services énergétiques pour des usages productifs, sociaux, individuels et collectifs. Les services énergétiques permettent d'économiser à la fois l'énergie humaine et le temps, et suscitent la possibilité de génération de revenus, de réduction de la pauvreté et favorisé le développement humain. Les plateformes fonctionnent aujourd'hui au gasoil. Mais qu'en est-il de son évolution ? Tableau 04 : Evolution des PTF et leurs consommations de gasoil
Source : Communication PNUD. On note une nette croissance du nombre des plateformes multifonctionnelles et une hausse de la consommation de gasoil. Illustration détaillée par la courbe ci-dessous : 17 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Figure 03 : Courbe d'évolution des PTF et leurs consommations de gasoil
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : PNUD. 18 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas III.2 Les avantages et les contraintes liés à la substitutionTableau 05 : Les avantages et les contraintes liés à la substitution.
19 Source : Ministère des Mines des Carrières et de l'Energie Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas IV. Historique de l'usine de transformation BELWETLe projet BELWET (production d'agro carburants à partir du jatropha) a été initié grâce à la rencontre avec Deutsch Bio Diesel. L'association BELWET a entrepris la culture du jatropha dans le but d'exporter des graines en Europe. Pourtant, suite au retrait de cette société, l'association s'est retrouvée seule avec les engagements pris avec ses producteurs. Dans le même temps, la polémique liée aux biocarburants surgissait, modifiant le contexte c'est-à-dire que les pays européens ne voulant plus importer de produits oléagineux des pays du Sud, BELWET recentra ses activités sur le marché national ou régional. Inaugurée en juillet 2010, l'usine de transformation de BELWET (la première de ce type dans le pays) est située dans la zone industrielle de Kossodo. Aujourd'hui, l'usine est en phase de test. Elle emploie 45 personnes et a une capacité de production de 7.500 litres par jour. L'usine dont les moteurs utilisent les tourteaux comme combustibles réalise les différentes étapes de la transformation en biocarburant : concassage, décantation, épuration chimique, lavage. Dans cette phase test, l'huile de jatropha est destinée à alimenter les PTF du Burkina Faso qui se développent depuis 2005 avec le soutien du PNUD. Les plateformes fonctionnent aujourd'hui au gasoil. Les communautés utilisant les plateformes pourraient devenir le principal débouché d'une production d'huiles végétales de jatropha produites localement qui se substitueraient partiellement ou totalement au gasoil consommé par les moteurs. Le litre de jatropha est annoncé à 550 francs CFA et 600 F CFA au village au lieu de 700 pour le litre de gasoil. BELWET compte sur des graines en provenance de 80.000 producteurs répartis dans 1.300 villages et ce sont quelques 86.000 ha de jatropha qui seraient plantés dans tout le pays. 20 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Chapitre 3 : Cadre théorique et conceptuelI. Cadre théorique et conceptuelLa production est obtenue par la combinaison des facteurs de production à savoir les facteurs matériels et immatériels, débouchant ainsi sur une offre de biens ou de services. La notion de production est un concept qui a connu une évolution dans le temps. Les physiocrates ont trouvé une relation entre investissement et production. Ainsi, ils pensent qu'en investissant dans l'agriculture, cela entrainerait une hausse de la production. En effet Quesnay (1694-1774) propriétaire foncier, constate qu'en engageant des frais plus élevés dans l'achat de boeufs, chevaux, charrue, et fumier, la terre est mieux cultivée avec moins de travail et donne à son propriétaire un produit plus important. Il en déduit ce qui sera qualifiée plus tard de « théorie du surplus agricole » considérant l'agriculture comme seule source de richesse. Cette théorie établit avant tout le rôle des investissements en capital dans l'augmentation de la production agricole, et donc dans l'accroissement du revenu national. A la même époque en 1798 Anne .R.J Turgot établit au contraire que lorsqu'on cultive au fur et à mesure des terrains moins fertiles la terre fournit des rendements productifs décroissants. Les classiques quant à eux introduisent la notion de productivité du travail, pour désigner le rendement physique du travail. Smith (1776) définit la productivité du travail comme étant la quantité d'ouvrage qu'un même nombre de bras, de personnes est en état de fournir. Pour Ricardo en 1821 la production dépend d'une part du facteur travail mais aussi du capital fixe. De nouvelles théories ont vu le jour, telle que la théorie de la pression créatrice qui a été mise au point par E. Boserup en 1965. C'est une théorie qui donne une vision optimiste face à ce que l'on peut qualifier de désastre malthusien. Il faut rappeler que Malthus dans sa première publication en 1798 affirmait la croissance géométrique de la population face à une croissance arithmétique de la production alimentaire. Ainsi, Malthus montrait que les pressions démographiques peuvent dégrader l'environnement et conduire à la famine, la guerre, la maladie. Pour Boserup (1965), du fait que les densités de population augmentent, l'intensification agricole fait de même, et cela n'accroît pas seulement la production mais aussi stimule l'adoption des techniques de gestion des terres conservatrices des ressources naturelles. Boserup affirme donc que la pression démographique entraîne une réorganisation de la production agricole. Contrairement à l'analyse malthusienne, on ne peut séparer 21 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas l'évolution de la production agricole de celle de la population. C'est la taille de la population et donc le niveau de subsistance nécessaire qui conduit à des modifications dans les modèles d'exploitations des terres. Ainsi, la pression démographique par exemple a obligé les pays du Nord à adopter la charrue afin d'augmenter la productivité des terres agricoles. Pour Boserup La croissance démographique joue donc un rôle moteur dans le changement des techniques de production, c'est la pression créatrice. Ces différents auteurs ont tenté d'apporter des théories sur la production, mais comment peut-on la mesurer ? Dans la littérature économique, la première mention d'un indice de productivité est attribuée à Morris Copeland en 1937 dans son ouvrage « Concepts of National Income ». Les premiers travaux d'importance pour en mesurer le niveau et les impacts ont cependant été amorcés quelques années plus tard. Au début des années 40, plusieurs économistes dont Timbergen (1942) et Stigler (1947) se sont intéressés à ces questions. Plusieurs indicateurs peuvent être développés afin de rendre compte de l'évolution de la productivité. Les mesures unie-factorielles et les mesures multifactorielles constituent les deux principales catégories habituelles utilisées pour tenir compte des différents indicateurs (Gamache, 2005). Les premières mettent en relation la production avec un seul intrant (travail, capital, terre), ainsi la mesure de la productivité unifactorielle est déterminée par le rapport entre la quantité produite et la quantité de l'input utilisé. Théoriquement, il y a autant de mesures unifactorielles qu'il y a de facteurs de production dans l'économie. Ainsi, les concepts de productivité diffèrent selon le facteur retenu au dénominateur. On a différentes productivités unifactorielles qui sont entre autres : ? La productivité du travail reflète le volume de production généré par heure de travail. Toutefois, il ne faut pas conclure qu'elle dépend uniquement de la performance de la main-d'oeuvre, car elle est largement influencée par tous les autres facteurs de production et l'environnement dans lequel fonctionnent les entreprises (Gamache, 2005).La productivité du travail est donc le rapport entre la quantité produite et la quantité de travail utilisé (nombre d'actif agricole) 22 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas ? La productivité de la terre qui mesure la contribution de ce facteur à la production, peut être mesurée par le rapport entre la quantité produite et la superficie de production. ? La productivité du capital mesure la contribution ou la part du capital dans la production. Autrement dit, elle compare la production réalisée à la quantité de capital utilisée et peut se calculer en divisant la quantité produite par la quantité de capital utilisé. Les secondes combinent simultanément les effets de plusieurs intrants. Ceux le plus souvent retenus sont le capital et le travail, mais d'autres facteurs intermédiaires tels l'énergie, les matières premières et les fournitures de production peuvent également s'ajouter. En d'autres termes, l'augmentation de la production peut être comparée à celle de tous les intrants ou juste à celle d'un seul facteur de production à la fois (Kaci, 2006). La mesure de la production agricole est une mesure multifactorielle car elle fait intervenir plusieurs intrants notamment le facteur capital, le facteur travail et le facteur terre. Partant de ces concepts, l'on peut alors se poser la question de savoir quel sont les liens entre cette production et les conditions de vie notamment le revenu et l'accès à l'énergie. La production du jatropha fait partie du secteur primaire, ce secteur contribue énormément à la formation du PIB au Burkina Faso. De ce fait elle est source de revenu pour les populations et contribue de ce fait à la croissance. Ainsi Lewis (1955) voyait le développement économique comme un processus de déplacement des facteurs de production du secteur agricole caractérisé par une faible productivité et le recours à des techniques traditionnelles vers un secteur industriel moderne marqué par une productivité plus forte. Ce processus de développement s'accompagne en général d'une hausse des revenus et d'un recul de la pauvreté chez ceux qui tirent leurs moyens de subsistance de l'agriculture. L'énergie étant capital pour le développement socio-économique, l'huile végétale de Jatropha curcas peut se substituer au gasoil dans les groupes électrogènes utilisés pour l'électrification, ainsi que dans les moteurs diesel de moulins et décortiqueuses. Ainsi il permettrait de résoudre le problème énergétique de nos populations. R Latapie (année ?) démontre que la production du jatropha permet de faire face aux enjeux énergétiques. 23 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas II. MéthodologieII.1La Collecte des donnéesLa méthode qualitative de collecte des données est celle choisie dans le cadre de notre étude. Elle comprend notamment l'entretien semi direct dont un guide d'entretien est utilisé comme outil. L'enquête permet de focaliser les informations sur les besoins de l'étude et de favoriser les traitements statistiques. Le questionnaire s'adresse aux producteurs de la filière jatropha. Les données primaires sont donc obtenues par une enquête auprès d'un échantillonnage de 60 producteurs du village de Kodemendé d'une population estimée à 5.333 habitants. II.2 Les Outils d'analysePour l'analyse des données de notre enquête nous avons eu recours à différents logiciels que sont : Sphinx et Excel 2007. Ces outils nous ont permis d'effectuer les calculs autour des différentes moyennes, des écarts types, des fréquences et ont fourni les différents tableaux et graphiques correspondants. Ainsi pour analyser l'impact monétaire et climatique de la culture du jatropha nous avons utilisé les techniques suivantes : ? Techniques de la détermination du coût de production unitaire Le jatropha est un arbre que l'on ne plante qu'une fois et qui ne produit qu'à partir de la deuxième ou la troisième année. Les comptes d'exploitations ont été obtenus en tenant compte : ? Pour l'année T0 l'année d'implantation, le compte de résultat est négatif, durant cette année il n'ya que des charges ; ? Pour l'année T1 qui est la période d'entretien de la terre, du fait de son jeune âge, la plante ne produit pas encore de graines. Il n'y a pas de ressources mais que des charges ; Pour les années T2 à 29, c'est la période de production de la plante. Alors les ressources sont disponibles. 24 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Le coût de production au Kg d'une culture, est donc une division du montant total des charges par la quantité totale produite. Ceci est possible pour les cultures du coton, du maïs ... Comme le pourghère est un arbre qui peut vivre 30 ans(CIRAD) ou même plus mais dans notre analyse nous portera sur 30 ans. Pour déterminer le coût de production unitaire nous allons utiliser la formule suivante : CP= (CT0+CT1 +? CT?)/Q ? Technique de la détermination du profit La formule du profit se définit comme suite : ð= - CT0 - CT1+? ((RT? -CT?) x (1+j) ?), ? de t allant de 2 à 29. ? Technique de la détermination du prix de la tonne équivalent(Teq) de CO2 et de l'impacte environnemental. La culture du jatropha à un impact positif sur l'environnement pour ce qui concerne le cas de notre étude. Ainsi pour 1,19 ha de champ de jatropha cultivé correspond à 566 litres de HVB qui permet de réduire les gaz à effet de serre à un(1) tonne équivalent(Teq) de CO2.Alors 1Teq=3€
25 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas ? Q est la quantité totale produite pendant 30 ans. ? J est le taux de capitalisation au niveau des banques commerciales qui est en moyenne de 3,5% (SGBF ex SGBB), ce taux est négociable. II.3 Limites de la méthodologieLes limites de notre travail peuvent être constatées au niveau : ? Des données ; l'absence de données quantitatives des années précédentes n'a pas permis une analyse plus approfondie et des résultats plus significatifs. ? Nos résultats ne peuvent pas être généralisés à toutes les zones de production du jatropha. 26 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Chapitre 4 : L'analyse des résultatsCe chapitre fait une analyse des résultats de l'enquête réalisée sur les 60 producteurs du village de Kodemendé. Les enquêtés sont constitués de 38 hommes et 22 femmes (36,7% de l'échantillon). I. L'Analyse des résultats et impact monétaire de la culture du jatropha I.1Le profil des producteurs et la culture de la pourghèreLes tableaux ci-dessous présenteront une analyse du profil des producteurs ainsi que de la culture de la pourghère. ? Le tableau de répartition des producteurs selon le genre montre que 63,3% des hommes s'intéressent à la culture du jatropha et 36,7% pour les femmes. Ceci montre que les femmes s'intéressent peu à cette culture ou rencontrent diverses difficultés comme l'exemple du foncier Tableau 06 : Répartition des producteurs selon le genre Genre Nombre citation Fréquence Masculin 38 63,3% Féminin 22 36,7% TOTAL 60 100% Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012 . ? Le graphique de la tranche d'âge des producteurs nous montre que 48,3% des jeunes (20-40 ans) sont les acteurs principaux de la culture du jatropha suivi des adultes (4060 ans) de 35% et des personnes du troisième âge de 16,7%.Le pourcentage des jeunes producteurs pourraient résorber une partie du chômage 27 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Figure 04 : Graphique de la tranche d'âge des producteurs. 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00% 48,30% 35,00% 16,70% [20,40[ [40,60[ [60,et plus Tranche d'âge des producteurs Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. ? Le disque montre que 43,3% de la population est non alphabétisée, 28,3% alphabétisée, 16,70% ont niveau scolaire primaire, 11,7% se sont limités au secondaire et pour finir aucun n'a atteint le supérieur. 28 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Figure 05 : Disque de répartition de la population selon le niveau d'étude. Niveau d'étude 43% 12% 17% 28% Alphabetisé primaire secondaire Non alphabetisé Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. ? Le tableau ci-dessous nous montre que la quantité totale produite par les soixante (60) producteurs est de 60.948 Kg avec la production la plus faible qui est de 152Kg et 3.153Kg la plus grande. La moyenne de la production est de1.015, 8 Kg et un écart type autour de la moyenne de 668,98 Kg. L'écart type est grand ce qui montre que certains producteurs rencontrent des difficultés de production. 29 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Tableau 07 : Tableau de la quantité moyenne produite Production annuelle en Kg Nombre de citation Fréquence Moins de 500 11 18,30% De 500 à 1.000 23 38,30% De 1.000 à 1.500 13 21,70% De 1.500 à 2.000 7 11,70% De 2.000 à 2.500 4 6,70% De 2.500 à 3.000 0 0,00% 3000 et plus 2 3,30% TOTAL 60 100% Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. Minimum = 152, Maximum = 3.153 Somme = 60.948 Moyenne = 1.015,80 Ecart-type = 668,98 ? Le graphique de la corrélation entre la production annuelle et la superficie exploitée montre les 60 points de coordonnées superficie en mètre carré ; production annuelle en Kg. Le coefficient de corrélation est +0,48 ; écart-type du coefficient de régression : 0,014. Le coefficient de corrélation inférieur à 0,5 alors la production annuelle du jatropha dépend faiblement de la superficie cultivée en mètre carré alors on conclu que ce n'est pas de grandes surfaces qui font une grande production de jatropha car la plante n'est pas trop exigeante en eau et en bonne terre cultivable. 30 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Figure 06 : Graphique de la corrélation entre la production annuelle et la superficie exploitée. 3300,00 Production annuelle en Kg 30,91 Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. Surperficie en mètre carré ? Le tableau de la répartition du genre par rapport au type de jatropha cultivé montre que 95% des hommes cultivent le curcas et 5%le gossypiifolia. Pour le total des femmes 91,67% d'entre elles cultivent le curcas et 8,33 le gossypiifolia. Cela montre que très peu des producteurs s'intéressent à la culture de l'espèce gossypiifolia ;cela est dû à sa faible teneur en huile végétale. Tableau 08 : Répartition du genre par rapport au type de jatropha cultivé
31 Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas ? Le tableau croisé entre la technique de plantation et la raison du choix montre que le bouturage est la technique de plantation la plus utilisée à cause de sa résistance et son coût faible d'une moyenne générale de 45,54%, suivie du semi direct de 36,73% et enfin des plants en pépinière de 19,73%. Tableau 09 : Tableau croisé entre la technique de plantation et la raison du choix
Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. ? Le tableau ci-dessous montre que 30% de la main d'oeuvre d'une quantité comprise entre deux(2) à quatre(4) travaille dans différents champs qui est le plus élevée 3,3% de la main d'oeuvre d'une quantité de moins de deux(2) personnes dans différents champs qui est le plus faible. La figure 07 suivante montre la répartition détaillée de la quantité de main d'oeuvre. Tableau 10 : Tableau croisé de la superficie exploitée en mètre carré et la quantité de main d'oeuvre
24000 et plus TOTAL 32 Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas ? Le graphique de la tranche d'âge de la plantation montre que 76,7% des agriculteurs ont une plantation dont l'âge est compris entre trois(3) et quatre ans, six(6) mois .Ceci confirmant l'âge moyen du début de la production de la plante de jatropha de trois(3) ans. Figure 07 : Graphique de la tranche d'âge de la plantation 76,70% 18,30% 1,70% 1,70% 0,00% 0,00% 1,70% Moins de 1,50 De 1,50 à 3,00 De 3,00 à 4,50 De 4,50 à 6,00 De 6,00 à 7,50 De 7,50 à 9,00 9,00 et plus 90,00% 80,00% 70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00% Tranche d'âge Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. Figure 08 : Disque de l'affiliation des Producteurs Affiliation des producteurs 60% 40% Oui Non 33 Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Le disque montre que 60% des producteurs sont affiliés à un groupement et 40% ne le sont pas ? Le tableau 11 montre que 84,4% des producteurs qui ne possèdent pas de groupement n'ont pas reçu de financement, 46,4% des producteurs qui en possèdent une ont reçu un financement. Notons cependant que d'autres n'ont pas une organisation mais ont reçu une aide. Le montant total du financement s'élève à 36500 F CFA.L'analyse montre que ces producteurs devront former des associations agricoles pour recevoir de l'aide. Tableau 11 : Tableau croisé de l'affiliation des producteurs et du financement.
Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. ? Le tableau ci-dessous montre que les producteurs utilisent souvent leurs terres cultivables et des terres arides ou souvent séparément. Notons que 55,6% des cultivateurs utilisent des terres cultivables pour la production et 44,4% d'entre eux des terres arides. Cela montre qu'il n'y a pas risque d'abandon des cultures vivrières. Tableau 12 : Milieu de plantation milieu de plantation Nombre de citation Fréquence Terre cultivable 55 55,60% terre Aride 44 44,40% TOTAL 99 100% 34 Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas I.2 L'analyse de l'impact monétaire de la culture du jatropha? Déterminons les comptes d'exploitation du jatropha Nos données primaires ont permis entre autre qu'en moyenne 6 personnes travaillent dans un champ. Ils cultivent en moyenne sur une surface de 10084 mètres carrés avec une production moyenne de 1.015,8 Kg et un paiement de la main d'oeuvre estimée à 745 f CFA pour un travail d'une journée par les producteurs. Tableau 13 : compte d'exploitation à l'année 0
Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012 A l'année T0 il n'y a pas de ressource mais des charges qui sont évaluées à 24.850 F CFA 35 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Tableau 14: Compte d'exploitation à l'année 1
Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012 A l'année T1 il n'y toujours pas de ressource mais des charges de 16.440 F CFA Tableau 15 : Compte d'exploitation à l'année 2
Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. Les 60 agriculteurs produisent en moyenne 1.015,8 Kg de jatropha annuellement, les graines sont achetées à 70 F CFA le Kg par BELWET biocarburant pour une recette annuelle de 1.015,8x70 = 71.106 F CFA. Avec une charge de 20.910 F CFA le résultat annuel sera 71.106-20.910=50.196 F CFA. 36 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas ? L'impact monétaire A travers la formule CP= (CT0 +CT1 +? CT?)/Q le coût de production sera 626.770/(1.015,8x30) qui est 20,56 F CFA le kilogramme qui est relativement faible à comparer avec celui de maïs qui est de 50,51 F CFA et du coton de l'ordre de 124,9 F CFA. Le profit en 30 ans d'exploitation à travers la méthode de capitalisation qui ð= - CT0 - CT1+? ((RT? -CT?) x (1+j) ?) sera ð= - 24.850-16.440+?(50.196) x (1+0,035) 29, ? de t allant de 2 à 29. Pour l'échantillonnage des 60 producteurs le résultat sera 146.868.540 F CFA. Au vue de cette analyse la production du jatropha contribue à la promotion du développement social, économique, au regard des revenus engendrés par la culture du jatropha pour l'échantillon des 60 producteurs on peut conclure l'hypothèse 1 est atteinte. II. L'analyse de l'accès à l'énergie et l'impact environnementaleL'importance de ces impacts dépend de la manière dont les matières premières qui servent à fabriquer les huiles végétales brutes sont produites et traitées, de l'échelle de production et, particulièrement, de la façon dont elles affectent les terres, l'intensification et les échanges internationaux. L'huile végétale brute à base de jatropha est source d'énergie renouvelable qui nécessite une consommation d'énergie pour sa fabrication. Le ratio énergétique est le rapport entre la production d'énergie renouvelable et la consommation d'énergie, considérée comme fossile, nécessaire tout au long de la filière de production. Lorsque le ratio est supérieur à un (1), la production d'énergie renouvelable est supérieure à la consommation d'énergie fossile. ? Le tableau ci-dessous montre que les producteurs utilisent souvent leurs terres cultivables et des terres arides ou souvent séparément. Notons que 55,6% des cultivateurs utilisent des terres cultivables pour la production et 44,4% d'entre eux des terres arides. Cela montre qu'il n'y a pas risque d'abandon des cultures vivrières. 37 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Tableau 16 : Milieu de plantation milieu de plantation Terre cultivable terre Aride TOTAL
Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. L'atténuation du changement climatique consiste à réduire les Gaz à Effet de Serre (GES) dans l'atmosphère de deux façons : - en captant les gaz déjà présents dans l'atmosphère qui seront stockés durablement dans des puits de carbone ; - en réduisant les futures émissions de GES dues aux activités humaines. La filière d'agro carburants à base d'huile de Jatropha, un arbuste adapté aux zones sahéliennes dont les graines oléagineuses permettent la production d'une huile carburant, intervient à ces deux niveaux. D'une part, en tant que culture pérenne (en haies, vergers ou système de culture agro forestier), la pourghère fixe pour plusieurs décennies le carbone tant au niveau de ses bois et racines qu'au niveau de la couche superficielle du sol. La biomasse ainsi obtenue constitue un puits de carbone. D'autre part, en tant que carburant, l'huile végétale de jatropha peut se substituer au gasoil dans les groupes électrogènes utilisés pour l'électrification, ainsi que dans les moteurs diesel de moulins et décortiqueuses. La combustion d'un carburant fossile comme le pétrole émet des GES car schématiquement on transfère le carbone stocké en sous-sol dans le pétrole vers l'atmosphère. ? Le tableau 17 montre que 78,3% des producteurs savent que le jatropha peut se substituer au gasoil et 21,70% ne le savent pas. 38 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Tableau 17 : Substitution du gasoil au jatropha Substitution du gasoil au jatropha Fréquence Oui 78,30% Non 21,70% TOTAL 100% Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. L'enquête nous montre que tous les producteurs sont prêts à utiliser l'huile végétale brute de jatropha pour leurs besoins énergétiques pour un prix moyen proposé à 400 F CFA le litre. Comme le village ne possède pas sa propre unité de transformation alors le prix proposé par BELWET Association est de 600 F CFA le litre. Le calcul des réductions des émissions de GES s'effectue en deux temps : d'abord estimer les émissions produites avec un approvisionnement classique en gasoil, ensuite calculer les émissions de la filière de production d'huile de Jatropha. La différence des deux permet d'obtenir les réductions réelles. Les taux de substitution potentiels du gasoil par l'huile de Jatropha ont été estimés à 80% dans les générateurs d'électrification rurale et à 100% pour les moulins villageois. Pour estimer les émissions de la filière huile de Jatropha, l'ensemble de la chaîne de production doit être analysé. Le rendement annuel est de 60.948Kg, et le rendement d'extraction en huile de 0,25 litre/kg de graine. Les transports ont été considérés comme négligeables au vue des courtes distances et du recours à la traction animale (charrette à traction animal). Les modules motorisés des procédés de production (pressage, filtration) sont supposés utiliser les tourteaux comme combustibles. ? Le tableau sur l'impact environnemental montre que 86.000 ha de jatropha cultivé permettent d'avoir une quantité moyenne de 40.850.000 litres de HVB. La culture de 1,19 ha qui correspond à 566 litres de HVB en remplacement du gasoil permet de réduire les gaz à effet de serre à une tonne équivalent(Teq) de CO2 pour total du village de 50,77 Teq et sur le plan national de 72.173,14 Teq si la production totale d'HVB est substituée au gasoil. 39 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Tableau 18 :l'impact environnemental
Source : construit par l'auteur à partir des données de l'enquête, janvier 2012. Il faut noter que si les structures comme la SONABEL ou la SONABHY arrive à utiliser la totalité de la quantité nationale produite elle pourra bénéficier d'un crédit de carbone évalué à 3 € la Teq de CO2 soit un gain d'économie de devises de 216.519,42 € équivalent à 141.939.305 F CFA. Notre analyse montre que le jatropha permet de réduire les Gaz à Effet de Serre (GES) dans l'atmosphère en captant les gaz déjà présents dans l'atmosphère qui seront stockés durablement dans des puits de carbone et permettra de réduire les futures émissions de GES dues aux activités humaines lorsque son huile est utilisée comme source d'énergie en substitution aux hydrocarbures. Au vue de ces résultats, l'hypothèse 2 est atteinte. 40 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Conclusion généraleL'économie nationale repose essentiellement sur le secteur agricole qui fait vivre plus de 80% de la population. Cette population couvre principalement ses besoins énergétiques en utilisant du bois et du charbon de bois comme combustibles domestiques (représentant la principale source d'énergie nationale soit à plus de 80% du bilan énergétique). Les populations paysannes et la production agricole dépendent donc déjà de combustibles issus de la biomasse, ce qui a conduit à une surexploitation des forêts. Par ailleurs, les problèmes d'accès à l'énergie moderne en zones rurales au Burkina Faso sont un réel frein au développement dans ces zones. Au terme de notre travail il ressort que le jatropha contribue énormément dans la vie socio-économique du Burkina Faso. Ainsi, la culture du Jatropha stimule trois aspects principaux du développement qui se combinent pour aider à assurer un niveau de vie durable de nos populations surtout rurales. Ces aspects sont entre autre l'amélioration du sol, la réduction des gaz à effet de serre à travers l'accès à une énergie renouvelable et la réduction de la pauvreté. Ainsi les biocarburants peuvent jouer un rôle important, à la fois pour limiter les prélèvements sur les ressources nationales, favoriser l'accès des populations rurales à l'énergie. La fourniture de services énergétiques en milieu rural permet de réduire la pauvreté et favorise le développement humain notamment via le développement des services les plus urgents que sont l'approvisionnement en eau potable, l'électrification, la fourniture de services médicaux et scolaires, la transformation des aliments, l'intensification des cultures, le maintien et la mise en place d'activités génératrices de revenus. L'hypothèse 1 à savoir la production du jatropha contribue à réduire la pauvreté en milieu rural vérifie qu'en moyenne un hectare de jatropha planté est source de revenu pour le paysans d'une valeur de 50.196F CFA par an qui n'est pas à négliger comparé au seuil de pauvreté qui est de 82672 F CFA. Le profit en 30 ans d'exploitation pour l'échantillonnage des 60 producteurs le résultat sera 146.868.540 F CFA. L'hypothèse 2 à savoir le jatropha à travers son huile végétale pure est utilisé comme source d'énergie et contribue à résoudre le problème environnemental telle que la qualité vérifie que la production de 1,19 ha qui correspond à 566 litres de HVB en remplacement du gasoil permet de réduire les gaz à effet de serre à une tonne équivalent(Teq) de CO2 pour total 41 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas du village de 50,77 Teq et sur le plan national de 72173,14 Teq si la production totale d'HVB est substituée au gasoil. Ainsi, si la production totale nationale d'HVB est substituée au gasoil le Burkina Faso pourra réduire ses émissions de CO2 de 72.173,14 tonnes. Cette étude menée auprès des acteurs de la filière jatropha nous a permis de mieux connaître la pourghère et son enjeu-socio-économique. Elle nous a surtout permis de comprendre la portée de cette filière. Au cours de ce travail nous avons rencontré quelques difficultés ; elles sont surtout liées à la rareté de la documentation pouvant nous aider dans le traitement de notre thème et celles liées à la traduction orale de notre questionnaire en mooré (langue locale) afin d'être plus explicite auprès des producteurs. 42 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Recommandations> Les producteurs devraient s'organiser en groupement pour mieux pratiquer les cultures ; > L'amélioration de l'accès aux microcrédits ce qui leur permettra d'accroître leur production ; > Encourager l'association à la production du jatropha aux autres cultures ; > L'installation d'un dispositif de pressage de l'HVB au profit des agriculteurs ; > La sensibilisation des paysans pour qu'ils utilisent l'HVB comme biocarburant ; > Montrer aux différents acteurs que cette culture présente d'énormes avantages ; environnemental car le compost organique issu des tourteaux de jatropha enrichi les sols > La politique nationale devrait favoriser la substitution du gasoil à l'huile végétale brute notamment dans les institutions comme la SONABEL et la SONABHY pour bénéficier du crédit carbone mise en place par la convention cadre du changement climatique(CCCC) à travers le Mécanisme de Développement Propre (MDP) > Former les producteurs sur les bonnes pratiques de la culture du jatropha notamment la mise en place des techniques appropriées, par exemple la culture associée aux cultures vivrières ; > Mise en place d'un dispositif de sécurité pour éviter une intoxication avec les huiles alimentaires ; > L'investissement pour créer des unités de transformation industrielle comme BELWET association car la capacité de transformation est faible ; > Bonne organisation du circuit de distribution d'HVB ; > Bonne organisation du rachat des graines de jatropha produites par les paysans. > Si le gouvernement du Burkina s'y met, le jatropha pourrait être une solution énergétique pour les zones rurales. Pour ce faire, un partenariat public / privé doit être engagé. Et ce partenariat doit être conçu dans un esprit " gagnant gagnant ". 43 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Bibliographie> Conférence internationale sur les biocarburants en Afrique(2007) « Biocarburant : facteur d'insécurité ou moteur de développement » > G.MARTIN & A. MAYEUX(1984), « Réflexion sur les cultures oléagineuses énergétiques-II-Le pourghère (Jatropha curcas L.) : un carburant possible. Oléagineux, 39(5) »,286p > G.S.NANA(2009) « le jatropha curcas : opportunité pour le Burkina Faso » ,24p > Gilles Quentin Kane « Analyse des performances productives des exploitations familiales agricoles de la localité de Zoetelle » > J.P. LAUDE(2009), table ronde « situation de la filière jatropha au Burkina Faso, perspectives pour le court terme »(2009) ,17p > M.OUEDRAOGO(2000), « Etude biologique et physiologique du jatropha curcas L. (Euphorbiaceae) »,290p > Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques(2008) « Opportunités de développement des biocarburants au Burkina Faso »,166p > M. TREBOUX, B.PALLIERE(2008) « Filières agro carburant locales au Mali ou comment miser sur l'avenir des territoires ? »4p > PNUD(2008), programme PTF, le réseau des plateformes multifonctionnelles, 2008, http : // www.ptfm.net > Société Nationale d'Electricité du Burkina (SONABEL)(2009), Statistiques et chiffres caractéristiques, http://www.sonabel.bf > Société Nationale Burkinabè des hydrocarbures(SONABHY)(2011),Statistiques et chiffres caractéristiques, http://www.sonabhy.bf Sites internet > www.Jatropha.org > www.undp.org 44 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas ? www.conte.u-bordeaux4.fr ? www.wikipedia jatropha.com 45 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas ANEXESAnnexe 1 :Tableau 19 : Classification botanique du jatropha curcas L.
Source :(Münch&Kiefer, 1986). Annexe 2 : Questionnaire conçu par l'auteur Décembre 2011 46 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas Thème : Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina : Cas du Jatropha curcas 1-Genre? Masculin Féminin [20,40[ [40,60[ [60, et plus Alphabétisé Primaire Secondaire Supérieur Non alphabétisé 4-Aviez- vous reçu une formation pour la culture du jatropha? Oui Non 5 Quel type de Jatropha cultivez-vous? Le Curcas Le Gossypiifolia Semi direct Bouturage 7-quelle est la raison du choix de cette technique culturale? Résistance Moins couteux 8-quelle est votre superficie exploitée en hectare? 9-quelle est votre production annuelle escomptée de jatropha? 47 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas 10-combien de personnes en plus de vous travaillent dans votre champ? 11-A quel prix seriez-vous prêt à payer un employé pour le travail d'une journée pour votre culture? 12-L'âge de votre champ? 13 Quelle usage faites-vous du jatropha? Vertu médicinale Huile Végétale Brute(HVB) 14- Appartenez-vous à un groupement Oui Non 15-si oui quel est le nom de votre groupement? 16- aviez -vous reçu un financement pour votre culture? Oui Non 18-Possédez- vous une unité de transformation? Oui Non 19- À quelle structure vendiez-vous votre production? 48 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : Cas du jatropha curcas BELWET association Autre 20-Quelle autre culture faite vous? Sorgho Maïs coton Oui Non 22-Labourez-vous avant de planter Oui Non 23-Quel est le milieu de plantation? Terre cultivable Terre Aride 24-saviez vous que l'Huile de jatropha peut remplacer le gasoil? Oui Non 25-Seriez- vous prêt à utiliser l'HVB (Huile Végétale Brute) pour vos besoins énergétiques? Oui Non 26-Si oui à quel prix le litre? 49 Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO
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