III.1.1.5.1-IMPORTANCE DES SOURCES DE DÉGÂTS DANS
LES STOCKS ALIMENTAIRES DE L'AVIS DES PRODUCTEURS
La figure 8 montre que les insectes constituent les principaux
déprédateurs des denrées stockées pour 71% des
enquêtés etles rongeurs viennent en deuxième position pour
27%. Outre ces déprédateurs, l'humidité cause des
dégâts dans les stocks pour 2% des producteurs
enquêtés.
Figure 8 : Pourcentage des personnes
enquêtées mettant en cause les différents facteurs de
dégradation des denrées.
III.1.1.5.2 - NATURE DES PERTES CAUSÉES PAR LES
INSECTES DES STOCKS
Pour 33% des enquêtés, les insectes
entraînent des pertes commerciales. 30% des producteurs affirment que les
insectes occasionnent des pertes de poids. Les insectes provoquent une baisse
de la faculté germinative des grains ainsi qu'une diminution de la
qualité nutritionnelle pour respectivement 17% et 21% des producteurs
enquêtés (Figure 9).
Figure 9: Nature des pertes causées par les insectes en
pourcentage de réponses.
III.1.2 - Discussion
La diversité des structures de stockage des
céréales notée pourrait s'expliquerpar la
spécificité des ethnies, des modes de lutte contre les
déprédateurs, des matériaux de construction disponibles
localement, du savoir-faire des artisans et entreprises locaux et aussi des
conditions économiques des producteurs (ILO - WEP, 1986 ; Chanterau
et Nicou, 1991).
Les résultats relatifs à la durée de
conservation montrent que parmi les céréales
étudiées, le mil présente la plus grande durée de
conservation. SelonCruz et al. (1988), les producteurs estiment
généralement que le stockage en épis assure une meilleure
conservation. En effet, la majorité des échantillons de mil
prélevés était constitué d'épis tandis que
le sorgho se présentait sous deux formes (épis et grains) et
quantau maïs, ilétaittoujours égrené.
L'efficacité dessubstances d'origine
végétale pourrait s'expliquer par son mode d'utilisation. Les
substances végétales sont très peu utilisées de
façon générale en substitution aux produits chimiques. Des
observations similaires ont été faites par Albert (1992) sur le
fait que l'emploi d'insecticides chimiques est à l'origine du recul, en
partie considérable, des procédés de protection non
chimiques des récoltes traditionnellement utilisés par les petits
paysans.
Les producteurs enquêtés dans la zone
d'étude confirment que les dégâts sont essentiellement
causés par ordre d'importance par les insectes, les rongeurs puis
l'humidité. Nos résultats concordent avec ceux d'ILO-WEP (1986).
L'auteurstipule que dans les zones sahéliennes,les risques de
dégradation des stocks proviennent pour l'essentiel des insectes et des
rongeurs. De plus dans les stocks, les insectes occasionnent des pertes
quantitatives importantes en consommant l'albumen et parfois le germe des
grains. Ce sont bien souvent les larves, pour certaines espèces vivant
à l'intérieur même des grains, qui provoquent les
dégâts les plus sensibles(Bosque-pérez, 1992). Les
denrées qu'ils infestent sont également
dépréciées (pertes commerciales) par leurs
déjections ou sécrétions.
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