I.2- Environnement économique
Le Burkina Faso est un pays à vocation agricole.
L'économie agricole occupe près de 80% de la population active et
contribue pour près de 30% à la formation du Produit
Intérieur Brut (PIB) en 2011, soit une croissance de 5,5%
comparativement à 2010. Les performances économiques du Burkina
Faso sont fortement tributaires des conditions climatiques, des fluctuations
des cours mondiaux, notamment celui du coton et de l'or, ainsi que de sa faible
mécanisation. Pourtant, ce handicape géostratégique ne
l'empêche pas d'exporter du coton fibre, et d'en être le premier
producteur en Afrique subsaharienne. Le « boum minier » que connait
l'économie depuis 2009 avec la production de l'or, désigne ce
minerais comme le premier pourvoyeur des recettes d'exportation du pays devant
le coton avec une contribution
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de 4% à la formation de la valeur ajoutée
nationale (SCADD, 2010). Cependant, le secteur industriel burkinabè
reste encore dominé par les petites et moyennes entreprises et
industries.
En 2011, le Produit Intérieur Brut courant par habitant
est de 312 049 FCFA, soit 666,8 dollars US (IAP, 2012). La distribution
sectorielle du PIB montre que le secteur tertiaire contribue plus à la
création de richesse économique (38,5%) que le secteur primaire
(37,2%) et le secteur secondaire (24,3%). Entre 2005 et 2009, le PIB s'est
accru au taux moyen de 5,4% par an (SCADD, 2010).
L'indice de développement humain (IDH) qui est un
indicateur synthétique de développement, mesure le chemin
parcouru par un pays vers l'atteinte de certaines normes de
développement (PNUD, 2009). Déterminé à partir de
l'espérance de vie, du taux de scolarisation et d'alphabétisation
et du revenu par tête mesuré en parité de pouvoir
d'achat11, l'IDH évalue le niveau de bien-être des
populations d'un pays concerné. Le tableau 5 présente les
indicateurs socio-économiques du Burkina sur la période
1998-2011. C'est au regard de ses performances de 2009 que le Burkina Faso a
occupé la 177ème place sur 182 pays classés
avec un indice de 0,326. Selon le rapport du PNUD de 2010, il se classe
à la 181ème place sur 187 avec un indice de 0,329.
Selon la même source pour l'année 2011, cet indice est
évalué à 0,331.
Tableau 5 : Indicateurs socio-économiques du Burkina
Faso
Indicateurs de Bien-être
|
1998 2003
|
2004 2006
|
2009 2010
|
2011
|
Indice de Développement Humain (IDH)
|
0,303 0,317
|
0,342 0,372
|
0,326 0,329
|
0,331
|
Incidence de la Pauvreté
|
45,3 46,4
|
na12 na
|
43,9 na
|
na
|
Croissance économique
|
1998-2003
|
2004-2006
|
2009-2011
|
|
Taux de croissance du PIB (%)
|
5,0
|
5,6
|
5,6
|
|
Source : INSD, Annuaire statistique. Edition 2008 ;
IAP13 2009 et SCADD, 2010
D'un point de vue macroéconomique, depuis 1994, le
Burkina Faso enregistre une croissance économique moyenne de plus de 5%
par an ; mettant du même coup en évidence une évolution
discongruente entre l'indicateur de croissance économique et l'indice de
pauvreté. En effet, en dépit des progrès
enregistrés au cours de la même période, l'indice de
Pauvreté ne va que croissant. En réalité, ces
progrès macroéconomiques sont dus pour une grande partie aux
reformes structurelles engagées depuis 1991 par le Gouvernement avec
l'appui du Fonds Monétaire International (FMI). Au titre des reformes,
nous pouvons mentionner : (i) les reformes tarifaires pour progressivement
diminuer l'intervention directe de l'Etat sur les marchés ; (ii) la
privatisation d'entreprises publiques ; (iii) la libéralisation des
secteurs d'activités et (iv) l'allègement du régime des
investissements (ONEF, 2009. Bilan emploi-formation 2009). Aussi, depuis 1995,
un nouveau code des investissements a été adopté,
11 Nicolas Ponty, sept 2005, Indicateur de
développement Humain et IDH, p.2.
12 Non actualisée
13 Instrument Automatisé de Prévision
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favorisant la création d'emploi, la formation, la
valorisation des ressources locales, la décentralisation industrielle et
l'exportation. Cet ensemble de reformes traduit la volonté manifeste du
Gouvernement à développer le secteur privé.
En dépit de tous ces efforts d'allègement,
l'investissement privé au Burkina Faso reste relativement faible avec
une part de 10,4% à la formation du PIB en 2010. D'ailleurs, les flux
nets d'investissements directs étrangers représentent à
peine 1% du PIB. Les chiffres parlent d'eux-mêmes et traduisent la faible
performance du secteur privé en matière de création
d'emplois formels. En effet, Théodore Kaboré (2002) a
montré dans le cas de la ville de Bobo-Dioulasso que les entreprises qui
investissent et innovent plus sont davantage créatrices d'emplois tandis
que celles qui n'investissent pas assez s'exposent à une perte de
compétitivité pouvant engendrer la dégradation de la
qualité des emplois.
Trois raisons majeures semblent justifier ce niveau
relativement faible au Burkina Faso de l'investissement privé. Il s'agit
de : (i) les difficultés d'accès aux financements bancaires, (ii)
le faible niveau de l'épargne nationale, (iii) la persistance de
nombreux obstacles économiques et institutionnels dans l'environnement
des affaires en dépit des avancées significatives
enregistrées (ONEF, 2009. Bilan emploi-formation 2009, page 14).
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