L'APPLICATION DE L'ECONOMIE
DE L'OFFRE POUR LA RELANCE ECONOMIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO : APPROCHE THEORIQUE
Par : RAPHAEL KAUNDA MWANZA
Assistant à l'Université de LUBUMBASHI
INTRODUCTION GENERALE
Il est rare qu'un faisceau d'idées s'impose aussi
fortement aux décideurs politiques et transforme aussi fondamentalement
leurs directives que l'a fait ce qu'on appelle "L'Economie de l'Offre", au
cours des dernières années. Il faut admettre que les concepts qui
forment la théorie de l'offre et qui la distinguent d'une approche plus
conventionnelle de la politique économique ne sont pas bien compris de
tous, ou même de la plupart de ses protagonistes, mais son impact concret
est du jour au lendemain mieux reçu. Les origines conceptuelles se
retrouvent dans la traduction néoclassique, et ses diverses applications
concrètes sont de mieux en mieux acceptées suite aux
éventails des opinions politiques.
L'Economie de l'offre doit se traduire par un souci plus
ardent, de la part des pouvoirs· publics, de favoriser l'offre de services
productifs fournis par le secteur privé, c'est à dire de relancer
la production, au lieu de se concentrer sur la demande globale.
A cet effet, nous avons poussé notre analyse à
l'application de l'économie de l'offre au Congo, de savoir quel est
l'effet de l'économie de l'offre sur la vie économique en
République Démocratique du Congo ?
Telle est la question à laquelle nous tenterons de
répondre et qui pourra être un sauf conduit efficace dans
l'objectif de la relance économique en République
Démocratique du Congo.
En guise de la réponse à la question
posée, nous pensons, d'une manière plus générale,
l'économie de l'offre suggère de restreindre la croissance de la
demande globale nominale par la réduction des dépenses publiques
et par le ralentissement du rythme d'exploitation de la masse monétaire,
tout en éliminant ou en réduisant les obstacles que la
fiscalité opposait à tout effort sur un marché libre, ou
à l'épargne suivie d'investissement1(*) On peut prétendre que cet ensemble de mesures
peut à la fois, augmenter l'emploi et la production et réduire
l'inflation.
En ce qui concerne la République Démocratique du
Congo, nous estimons que l'application de l'économie de l'offre pourrait
être l'une des meilleures solutions pour relancer la croissance, car les
réductions du taux d'imposition pourront être une mesure solitaire
incitative de l'activité économique dans tous les secteurs de la
vie nationale.
Nous pensons également qu'en cas de la baisse de la
pression fiscale, les revenus des ménages augmenteront et ces derniers
seront amenés à augmenter leur consommation; en outre, les
entreprises pour satisfaire la demande, seront appelées à
accroître leur niveau d'investissement en créant également
l'emploi et en augmentant le niveau de production dont l'excédent sur la
demande sera destiné à l'exportation dans le but
d'améliorer la position d'échange de la République
Démocratique du Congo.
Cet article est subdivisé en trois parties.
- La première partie traite de l'approche
théorique et conceptuelle.
- La deuxième partie traite de la structure sectorielle
de la production intérieure de la République Démocratique
du Congo.
- La troisième partie parlera enfin de l'application de
l'Economie de l'offre pour la relance de la croissance Economique au Congo
I. APPROCHE THEORIQUE ET
CONCEPTUELLE
1.1. Notions sur l'Economie
de l'offre
1.1.1. Notion sur l'offre
L'offre d'un bien ou d'un service est la quantité de ce
bien ou service que les agents économiques seraient, à un moment
donné disposés à vendre pour un prix. La relation existant
entre le prix2(*) du
marché et les quantités que les producteurs désire
fournir, est établie par la courbe d'offre.
Pour BARRE R. ; l'offre d'un facteur dépend du
coût supporté par l'agent économique qui offre ce
facteur3(*) . Par
ailleurs, l'offre totale obéit à la loi générale de
l'offre: les quantités offertes sur un marché, sont toutes choses
restant égales par ailleurs fonction croissante du prix du bien
considéré.
En micro-économie aussi bien qu'en
macro-économie, l'offre d'un bien est comprise comme la production de ce
bien.
1.1.2. L'Economie de
l'offre.
Cette expression, bien connue aujourd'hui, n'est pas
née avec l'administration Reagan. Bien avant 1980, des
économistes d'entreprise ou de l'Université avaient montré
l'insuffisance de la gestion de l'économie par la "demande" et
suggéré que l'on .s'intéresse davantage aux moyens
d'accroître l'offre plutôt qu'à ceux qui permettent de
réduire la demande.
L'Economie de l'offre est l'oeuvre de l'école conduite
par Arthur Latter, Norman Ture et Pal Graig Roberts soutenait que les effets
désincitatifs des taux d'impositions marginaux élevés
étaient à la base d'un grand nombre des maux de la
société : épargne insuffisante, récession,
productivité stagnante et inflation élevée4(*)
Ces maux n'ont pas échappé à la
République Démocratique du Congo qui a traversé des
moments impossibles où toute l'économie était
paralysée; c'est ainsi que durant la période antérieure
à notre étude, il s'est dégagé une chute de
production dans tous les secteurs. L'école de l'offre préconise
comme remède de bénéficier de faibles taux d'imposition
marginaux pour obtenir de bonnes performances économiques. La chute de
la production dans les différents secteurs se dégage par le fait
qu'à mesure que les taux d'imposition s'accroissent à partir de
zéro, les recettes totales augmentent, puis à partir d'un certain
point, les gens commencent à travailler moins car l'impôt plus
élevé décourage; c'est qui entraîne une diminution
de la production, des recettes et de l'épargne. Les gens vont
préférer transférer leurs activités dans une
économie informelle ou non identifiée par le pouvoir public.
Cette situation est provoquée par le fait que lorsque le taux
d'imposition continue à augmenter et dépasse le niveau
considéré comme maximum, le gain tiré dans cette
activité devient faible car la grande partie est versée à
l'Etat.
L'Ecole de l'offre préconise une situation
intermédiaire qui est bénéfique pour toutes les deux
parties; c'est à dire l'Etat d'une part et le ménage et/ou
l'agent entreprise d'autre part; et la solution proposée est que le taux
d'imposition soit faible, ce qui inciterait beaucoup de ménages à
investir et ferait gagner à l'Etat des recettes plus importantes en
fonction de nombre des ménages et/ou d'entreprises qui paieront
l'impôt. D'autre part, les ménages et/ou les entreprises gagneront
de gains favorables qui les motiveront toujours à travailler plus.
1.1.2.1. Analyse des recettes par LAFFER.
Pour mieux appréhender le niveau des recettes tel que
présenté par l'école de l'offre, nous présentons la
courbe dite de Latter qui nous donne le rapport qui se dégage entre les
recettes fiscales totales et le taux d'imposition.
25 50 75
Graphique n° 1
Recettes fiscales totales
Taux d'imposition
Source : SAMUELSON P.A. ;
Microéconomie éd des organisations Paris 1995, p.483
Cette courbe appelée courbe de Laffer présente
la relation entre les recettes fiscales et les taux d'imposition. Sur la courbe
nous avons un impôt de 50% qui donne des recettes maximales, et si on
réduit le taux d'imposition du point A au point B, les recettes
augmentent bien que les taux d'imposition baissent de 75% à 25%. Cette
situation s'explique par le fait que les gens retournent dans l'activité
et paient valablement leur impôt et par le fait également que
le taux d'imposition devient faible, la fraude et l'évasion
fiscale diminuent.
De part l'observation de ce graphique, il nous montre
également que les recettes fiscales augmentent au fur et à mesure
que le taux d'imposition augmente, jusqu'à 50% les recettes fiscales
atteignent le point maximum et commencent à décroître
lorsque le taux d'imposition ne fait qu'augmenter. Les recettes deviennent
nulles lorsque le taux atteint 100% car personne ne peut accepter de travailler
pour verser tout son revenu à l'Etat. D'où par conséquent
l'effet de désincitation l'emporte sur l'effet revenu.
C'est pourquoi les recettes fiscales de l'Etat commencent
effectivement à décliner bien que les taux d'imposition soient
augmentés. Il faudra noter que le niveau d'incitation ne doit pas
être plus élevé car il ne fera pas accroître les
recettes, c'est pourquoi la plupart d'Economistes ont été
sceptiques quant à l'importance quantitative des désincitations
provoquées par les taux d'imposition élevés.
Notons qu'il est rare qu'un faisceau d'idées s'impose
aussi fortement aux décideurs politiques et transforme aussi
fondamentalement leurs directives que l'a fait ce qu'on appelle
"l'économie de l'offre", au cours des dernières
années5(*) Il faut
admettre que les concepts qui forment la théorie de l'offre et qui la
distinguent d'une approche plus conventionnelle de la politique
économique ne sont pas bien compris de tous, ou même de la plupart
de ses protagonistes, mais son impact concret est de jour en jour mieux
reçu.
Aux yeux du grand public, l'économie de l'offre doit,
semble t-il se traduire par un souci plus grand, de la part des pouvoirs
publics, de favoriser l'offre de services productifs fournis par le secteur
privé; donc de favoriser la production, au lieu de se concentrer sur la
demande globale.
L'aspect essentiel de cette politique consiste en ce qu'elle
n'admet pas que la baisse du niveau ou du rythme de la hausse de la demande
globale nominale conduise fatalement à une baisse de l'emploi et de la
production. Cette politique en fait, prétend qu'un freinage de la
demande nominale aide à la croissance de l'emploi, de la production et
du revenu réel.
On estime cependant que la principale force qui conduit
à l'accélération de la croissance de grandeurs
économiques réelles résulte d'un abaissement des
barrières qu'avait érigées le système fiscal en
vigueur.
1.2. La croissance
économique
Si nous observons par exemple les dix dernières
années, la situation économique de notre pays et nous regardons
également l'un des pays d'Europe comme la France et nous
procédons à une comparaison: certes, la première
impression que nous aurons est que tout paraîtrait plus grand en France;
nous constaterons par exemple que les firmes françaises ont acquis des
tailles trop importantes et que le système de marché
lui-même a pris de l'ampleur. Par contre, pour la République
Démocratique du Congo, nous aurons un sentiment de décroissance
car rien ne marche; la production a sensiblement baissée. Cependant
qu'appelle-t-on croissance économique? comment la mesure-t-on et quels
sont les facteurs de la croissance? telles sont les questions que nous
traiterons dans cette deuxième section de cette partie.
1.2.1. Définition de la
croissance économique
La croissance économique peut être définit
en première approximation, comme l'expansion de la production ou du
produit national en longue période6(*)
Heilbroner estime quant à lui que la croissance d'une
économie nationale est l'augmentation soutenue sur une longue
période du produit national7(*) ou du revenu national Elle entraîne
inévitablement des modifications profondes dans les structures
économiques et sociales.
Ces deux définitions appellent les précisions
suivantes:
a) L'augmentation de la production suppose à la fois
que la capacité de produire se développe et que cette
capacité de produit soit utilisée, en outre, le critère de
la croissance est l'augmentation de la capacité de production.
b) Les instruments de mesure de la production globale le plus
fréquemment employés sont le produit national brut, le revenu
national ou la production intérieure brute exprimés en volume,
c'est à dire à prix constants.
c) pour faciliter les comparaisons entre périodes ou
entre pays différents, il est souvent plus commode d'exprimer le
processus de croissance par un taux d'accroissement annuel moyen de la
production plutôt que par une augmentation en termes absolus.
La croissance est une notion quantitative qui se distingue du
développement de nature qualitative, mais les deux
phénomènes sont liés.
1.2.2. Sortes de la croissance
économique
La croissance économique peut être extensive,
intensive, potentielle, équilibrée, zéro, exponentielle,
amortie ou logistique.
a) La croissance extensive: si pour augmenter la
production, il a fallu principalement employer plus de travailleurs, plus de
machines, de matières premières. La croissance extensive est donc
une croissance obtenue principalement par l'augmentation des facteurs mis en
oeuvre.
b) La croissance intensive: désigne la
croissance obtenue principalement par une utilisation plus efficace de forces
productives, augmentation de la valeur ajoutée par salarié,
progrès dans l'efficacité des machines incorporant du
progrès techniques.
c) La croissance potentielle: elle désigne le
taux d'augmentation maximum des indicateurs économiques étant
donné les moyens disponibles (P.N.B). Cette croissance potentielle
correspond à l'utilisation maximale de tous les équipements, la
productivité optimale étant donné la qualification de la
main d'oeuvre et le savoir-faire.
d) La croissance équilibrée: elle
désigne une croissance obtenue dans les équilibres
macro-économiques classiques, équilibre du budget de l'Etat, de
la balance des paiements, sans tensions inflationnistes, plein emploi.
La croissance équilibrée est la croissance
simultanée de la demande et des capacités de production telle que
la masse de revenu crée par l'accroissement de l'investissement (effet
multiplicateur), permet d'écouler la masse de biens
supplémentaires produits par l'accroissement de la capacité que
constitue l'investissement (effet de capacité)8(*)
La condition de la croissance équilibrée
s'écrit? D/I/I = ST.DI/I est l'accroissement de
l'investissement I le montant de l'investissement réalisé, (DI/I
est le taux de croissance de l'investissement), S propension marginale à
épargner; T la productivité moyenne du capital nouveau ou inverse
du coefficient de capital.
Selon Harrod, le taux de croissance DI/I
nécessaire pour les entrepreneurs (ou taux de croissance garanti)
pour réaliser les espérances de profit est compatible avec le
chômage des hommes. L'égalité entre ST et le taux de
croissance naturel de la population active (n), c'est l'expansion permanente
dans l'inflation. Dans le cas contraire, c'est la dépression sans fin.
e) La croissance zéro: elle désigne un
taux de croissance nul qui n'empêche pas des mutations, les secteurs
connaissant une croissance négative et les secteurs polluants
étant en extension. La croissance exponentielle: elle
désigne la croissance à taux constant, l'indicateur choisi
(P.N.B) augmente de façon multiplicative.
f) La croissance amortie: c'est une croissance ayant
l'allure d'une fonction logarithmique.
g) La croissance logistique= est une combinaison de
deux dernières formes (exponentielle et amortie). Au début, elle
est exponentielle, puis en un point d'inflexion elle change l'allure. On parle
dans ce cas de la croissance autofreinée ou décroissance en S.
1.2.3. Les mesures de la
croissance
La croissance économique au niveau global de
l'économie d'un pays est mesurée par divers indicateurs.
1.2.3.1. Les indicateurs de la croissance au niveau
global.
Il existe une approche très approximative de la mesure
de la croissance économique qui consiste à mesurer les variations
de quantités produites ou consommées d'un bien
considéré comme représentatif de la croissance
économique. Dans le cas de notre pays, il peut s'agir dans le domaine
industriel de la production du cuivre, du cobalt, du diamant, de l'or et
d'autres minerais; dans le domaine agricole de la quantité de
denrées récoltées ainsi que du nombre de têtes de
bétails.
L'évolution de chacune de ces grandeurs est
observée par un indice qui est le rapport entre la valeur à la
date déterminée et la valeur de cette grandeur à la date
de référence; ce rapport est généralement
multiplié par 100.
Le P.I.B mesure la croissance économique, son
augmentation en valeur résulte à la fois de l'augmentation des
biens et des services disponibles produits par les unités
résidentes et de la hausse de prix. Pour comparer les quantités
des biens et des services produits à deux périodes
données, il est nécessaire d'éliminer l'influence de la
variation de prix en exprimant les agrégats à prix constant par
rapport à une date de référence.
Pour effectuer des comparaisons dans le temps et l'espace, il
est nécessaire d'exprimer la variation par le taux de croissance
plutôt que par l'augmentation en valeur absolue des agrégats.
Le PIB, PNB, et RN permettent d'apprécier la puissance
de production d'un pays indépendamment de l'importance de sa population.
Dans la comparaison entre plusieurs pays ou dans l'étude de
l'évolution d'un pays donné, on calcule les agrégats par
tête qui permettent une meilleure approche dans l'étude du niveau
de vie ou du bien être. On convertit enfin les agrégats
exprimés en monnaie nationale en une même unité
monétaire (US) sur la base du taux de change courant à
l'époque considérée.
Notons finalement qu'à l'intérieur d'un
même pays, la croissance économique ne s'effectue pas de la
manière identique.
1.2.4. Les facteurs de la
croissance
15
Les facteurs de la croissance retenus dans les modèles
de croissances sont, la quantité du capital, le volume de la main
d'oeuvre, la qualité de la main d'oeuvre (l'éducation, le
progrès technique et l'innovation). Les modèles mesurant les deux
premiers mais résument dans la nation de facteurs résiduels tes
éléments quantitatifs.
1.2.4.1. Le capital.
Le capital doit être clair, sans augmentation de la
quantité de capital, la croissance ne serait jamais très forte.
Une main d'oeuvre accrue devrait travailler avec le même volume de
machines, de bâtiments, d'équipements de transport etc ... et des
rendements décroissants diminuerait vite et fortement la
productivité. Nous devons donc élargie le capital au moins
maintenir le volume de capital par travailleur en suivant l'accroissement de la
main d'oeuvre si nous voulons avoir une croissance de la moindre importance.
1.2.4.2. Le travail.
Les changements dans la qualité de nos capacités
de travail peuvent intervenir de deux façons.
a) L'augmentation du capital humain.
Par capital humain, nous entendons les qualifications et les
connaissances de la main d'oeuvre. Même si la mesure du capital humain
est parsemée de difficultés, il est impossible d'ignorer cet
élément contributif, d'importance vitale, dans la
productivité de la main d'oeuvre.
b) Les changements dans les métiers exercés
par la main d'oeuvre.
Une deuxième source de croissance de la
productivité provient du passage d'emplois dans des secteurs à
faible productivité à des emplois dans des secteurs à
forte productivité.
La croissance a encore d'autres sources, comme les changements
de secteur d'activité et les économies dues à un
fonctionnement à grande échelle, mais les principales sont
l'augmentation de la quantité et l'amélioration de la
qualité des facteurs de production.
En ce qui concerne l'amélioration de la qualité
des facteurs de production - amélioration des qualifications humaines,
l'amélioration de la conception des équipements a eu beaucoup
plus d'importance que la simple augmentation de la quantité des facteurs
de production.
L'amélioration des qualifications et de la technologie
permettent à la main d' oeuvre d'accroître la productivité.
1.2.4.3. La technologie.
Le capital et le progrès technique sont intimement
liés car le progrès technique est souvent incorporé au
capital et apparaît dans des usines nouvelles, des machines nouvelles et
des équipements nouveaux plus performants.
De façon générale, le progrès
technique peut se définir comme l'application aux activités
économiques de progrès scientifiques. C'est la connaissance,
comment utiliser la force travail et capital en vue de la production des biens
et services. Celui-ci nous permet d'expliquer comment la production est obtenue
à partir du travail et du capital.
La technologie est probablement le facteur déterminant
les plus importants du rythme de la croissance, personne ne comprend
parfaitement bien comment le progrès technique apparaît. Des
études ont montré que les inventions suivent souvent la demande
de l'économie.9(*)
Ainsi, la technologie provient des sources
indépendantes sur lesquelles nous n'avons guère ou pas du tout de
maîtrise. Mais il ne fait aucun doute que le progrès technique
peut être alimenté par des études, des recherches et des
développements systématiques.
II. STRUCTURE SECTORIELLE
DE LA PRODUCTION INTERIEURE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.
2.1. Structure de la
production.
La structure de la production congolaise est basée dans
divers secteurs mais ceux qui sont retenus par l'économie nationale se
trouvent représentés dans les secteurs suivants :
- La production agricole
- La production minière et métallurgique
- La production industrielle et manufacturière
- Les constructions et travaux publics
- La télécommunication
- L'énergie et le transport
Pendant la période sous notre étude ces
différents secteurs ont connus des fluctuations suite à la
politique qui était utilisée par le gouvernement mais alors,
cette politique qui devrait relancer la production n'a pas atteint ses
objectifs de promouvoir l'offre sur le marché et d'avoir des effets
significatifs sur le P.I.B et la croissance. L'Economie a été en
général perturbée par l'inefficacité de la
politique adoptée.
En vu de soutenir l'offre globale, plusieurs mesures furent
décidées à savoir10(*)
- La poursuite de l'exécution du programme
d'autosuffisance alimentaire;
- Le maintien d'une politique active d'entretien des routes de
desserte agricole ;
- L'application des décisions visant la promotion des
P.M.E ;
- Le déblocage du fonds de garantie en faveur de
P.M.E.
Dans cette partie, nous allons montrer d'abord, comment
était le comportement de chaque secteur; quels étaient les effets
de la politique utilisée sur l'augmentation de l'offre, nous verrons
ensuite la structure des investissements, des dépenses publiques, la
situation des exportations et importations et enfin l'incidence de tous ces
éléments sur le produit intérieur Brut.
2.1.1. La production Agricole.
Dans l'objectif d'accroître la production agricole, le
gouvernement avait mis sur pied un programme d'action basé sur
l'autosuffisance alimentaire et l'entretien des routes des dessertes agricoles.
Cette politique mise par le gouvernement devrait avoir comme effet,
l'augmentation de la production agricole et l'évacuation de cette
production vers les centres de consommation urbaines.
L'inefficacité de la politique appliquée a fait
que la production dans tout le secteur agricole n'a fait que diminuer. Cette
diminution était due notamment au mauvais comportement de la production
du café, des produits du palmier du caoutchouc et du cacao, la
vétusté des équipements, le vieillissement des plantations
et le désintéressement des paysans.
La période de 2000 - 2010, en général,
nous avons assisté à une baisse de la production agricole ce qui
n'a pas permis d'abord de couvrir la consommation locale et par
conséquent, on devrait recourir à l'importation pour couvrir la
demande locale. La faiblesse observée au sein de cette activité
fait qu'on ne pouvait pas compter sur ce secteur pour l'accroissement de notre
P.I.B. En outre, les recettes fiscales tirées de cette activité
étaient très faibles ou inexistantes, car le secteur ne tournait
plus.
La politique gouvernementale attendue en ce temps devrait
être celle de l'exonération totale en vu d'encourager le secteur;
ce qui permettrait à d'autres secteurs utilisant les produits
agricoles de se développer après l'explosion du secteur agricole.
Les entreprises utilisant les produits agricoles comme matières
premières devraient alors trouver un marché local à bon
prix. Ces entreprises réduiraient le chômage à leur tour et
l'Etat pouvait alors accroître ses recettes en prélevant la
contribution sur le revenu professionnel, la contribution sur le
bénéfice qui est fonction du résultat
réalisé par l'entreprise.
Notons que la chute de la production agricole observée
était essentiellement due à l'insuffisance des crédits de
campagne, à la limitation des timbres d'exploitation, ainsi qu'aux
difficultés d'évacuation. Cependant, à partir de
l'année 2007, une bonne évolution de la production agricole se
fait sentir suite aux conditions climatiques favorables, à
l'augmentation des surfaces ensemencées ainsi qu'à une bonne
situation phytosanitaire.
2.1.2. La production
minière et métallurgique.
La production totale du cuivre a atteint le niveau le plus
élevé de ces deux dernières décennies. En effet,
elle s'est accrue de 60,9 % en 2010, passant de 309.181,0 tonnes en 2009
à 497.537,0 tonnes durant l'année sous étude.
Rapprochées à l'année 2009, les
productions de la GECAMINES et de ses partenaires
ont enregistré des augmentations significatives de 50,8
% et de 61,4 % à fin décembre 2010, se situant respectivement
à 20.015,0 tonnes et 477.522,0 tonnes contre 13.274,0 tonnes et
295.907,0 tonnes. Cette évolution est consécutive principalement
à l'envolée des cours sur le marché mondial et à
l'incidence cumulée des investissements réalisés au cours
de ces dernières années.
Quant au cobalt, la production est passée d'une
année à l'autre de 56.258,0 tonnes à 97.693,0 tonnes, soit
un accroissement de 73,7 %. Les productions de la GECAMINES et de ses
partenaires se sont élevées respectivement à 877,0 tonnes
et 96.816,0 tonnes en 2010 contre 456,0 tonnes et 55.802,0 une année
plus tôt, soit des accroissements respectifs de 92,3 % et 73,5 %.
Concernant le Zinc, la production en 2010 a une fois de plus
reculé comparativement à son niveau de 2009. Elle a baissé
de 53,7 % passant de 19.936,0 tonnes à 9.223,0 tonnes d'une année
à l'autre. Les difficultés d'approvisionnement en oxyde de zinc
sont à la base de ce faible rendement.
La production du diamant s'est contractée de 8,1 %.
Elle s'est située à 16.800,0 milliers de carats contre 18.275,0
milliers en 2009. Cette contre-performance est imputable aussi bien à la
cessation d'activités de la société Sengamines qu'à
la baisse de la production artisanale. Aussi, il sied de noter que la chute de
cette dernière serait due notamment au désintérêt de
certains opérateurs du secteur contraints de procéder à la
désoxydation avant exportation sur décision du Ministère
des Mines.
Tableau II.1. Production minière et
métallurgique
Produits
|
Unité
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Cuivre
Dont - GECAMINES
Partenaires
Zinc
Cobalt
Dont - GECAMINES
Partenaires
Cassitérite
Or fin
Diamant
Charbon
Colombo-tautalite
Pétrole brut
|
Tonnes
Tonnes
Tonnes
Tonnes
Tonnes
Tonnes
Tonnes
Tonnes
Kilos
M. carats
Tonnes
tonnes
M. barils
|
26 311
18 172
8 139
829
11 865
1 780
10 085
-
2 154
22 503
16 176
-
8 425
|
16 359
9 369
6 990
4 886
7 341
1 358
5 983
1 728
819
26 981
19 141
1 728
9 246
|
18 995
7 691
11 304
5 067
8 851
1 412
7 439
9 545
1 202
29 502
21 646
77
10 119
|
26 389
16 055
10 334
15 110
8 234
934
7 300
8 950
2 244
32 214
26 839
152
9 216
|
99 121
24 201
74 920
33 784
15 384
738
14 646
8 439
254
28 949
26 034
299
9 009
|
235 742
23 025
212 717
11 925
41 464
730
40 734
14 693
122
28 270
27 297
393
8 816
|
355066,1
23 474,6
311 592
15 465
42 461
314
42 147
19 719
150
20 947
20 146
630
8 365
|
309181
13 274
295 907
19 636
56 288
456
55 802
15 512
220
18 275
16 998
464
9 382
|
497537
20 015
477 512
92 223
97 693
877
96 816
15 941
178
16 800
16 800
359
8 856
|
Indice de la
production
|
|
44,8
|
35,2
|
14,6
|
22,7
|
30,0
|
32,5
|
82,5
|
100,0
|
156,4
|
Source : Rapport annuel Banque Nationale
2002-2010
2.1.3. La production
Industrielle et Manufacturées.
En 2010, l'activité des industries
manufacturière a progressé de 1,6 % après une
amélioration de 1,4 % enregistrée une année auparavant. Le
bon comportement de cette branche est également attesté à
travers l'évolution de son indice de production qui, d'une année
à l'autre, est passé de 126,1 points à 128,3 points, soit
une amélioration de 1,7 %, sous l'impulsion des industries des biens de
consommation.
La reprise de l'activité de production, après la
grande crise économique des années 2008 et 2009, explique la
bonne tenue de la sous branche des industries des biens de consommation tandis
que la mesure relative à l'interdiction de l'exploitation
forestière a plombé l'activité des industries des biens
d'équipement et d'approvisionnement.
2.1.4. La production dans les
autres secteurs.
A) Construction ·et travaux publics.
Les activités de construction se sont accrues de 9,4 %,
soit 0,3 point de pourcentage de plus qu'en 2009. Cette évolution
s'explique par l'exécution des travaux d'infrastructures dans le cadre
de cinq chantiers de la République et la construction des
bâtiments par le secteur privé.
Ces constructions ont tiré à la hausse la
consommation des matériaux dont le ciment.
En effet, d'une année à l'autre, la consommation
interne du ciment local a augmenté de 9,4 %, passant de 369,0 milliers
de tonnes à 403,7 milliers.
B) Energie.
La production de la Société Nationale
d'Electricité a fléchi de 2,8 %, suite à une production de
7.454,0 millions de MWh en 2010 après avoir atteint le pic de 7.665,0
millions en 2009. L'indice est par conséquent passé de 100,0
points à 97,2 points. La consommation a plutôt
évolué à la hausse, s'élevant à 6.630,0
millions de MWh contre 6.104,0 millions, soit une progression de 8,6 %.
Le manque des moyens importants pour financer les
investissements dans ce secteur en vue de remédier à la
vétusté de l'outil de production, demeure la principale cause de
la contre-performance. La production brute de l'énergie
électrique s'est élevée à 5.520 mwh en 1987, le
résultat tait lié à la progression de 6,6% de la
production des centrales hydroélectriques, celle des centrales
thermiques ayant été en baisse.
C) Les transports.
L'indice de trafic de cette activité s'est accru de
17,6 % en 2010 principalement sous l'impulsion du trafic des marchandises. En
effet, au cours de l'année sous revue, les trafics des marchandises par
les voies aérienne et routière ont progressé
respectivement de 16,7 % et 20,1 %. La réhabilitation des routes
nationales, des dessertes agricoles ainsi que quelques aéroports dans le
cadre des cinq chantiers expliquent cette évolution.
Le trafic des voyageurs est demeuré pratiquement
à son niveau de 2009, se situant à 708,8 voyageurs/Km contre
707,5 voyageurs/Km.
D) Communication
Comparé à l'année 2009, l'activité
de téléphonie mobile s'est améliorée au regard de
l'évolution du temps de consommation qui, d'une année à
l'autre, s'est inscrite en hausse de 10,3 %. A l'instar des autres branches de
l'activité économique, cet accroissement reflète la
relance des activités économiques après la grande crise
financière.
III. L'APLICATION DE
L'ECONOMIE DE L'OFFRE POUR LA RELANCE DE LA CROISSANCES ECONOMIQUE EN R. D.
CONGO
3.1. Les incitations
fiscales et ses effets budgétaires
Les incitations fiscales consistent à créer un
environnement fiscal favorable à augmenter directement les
investissements qui permettront à l'Etat de disposer des recettes
maximales capables de lui permettre de faire face à ses dépenses.
Selon les méthodes préconisées par la
théorie de l'offre, les incitations fiscales consistent à la
réduction de taux d'imposition afin d'élargir assiette fiscale en
transformant le secteur informel en formel.
C'est ainsi que pour atteindre cet objectif de maximisation de
recettes fiscales qui constituent la grosse mamelle de l'Etat, une reforme
fiscale est initiée dans notre pays visant l'élargissement de
l'assiette fiscale et la détermination de la matière imposable.
Au niveau macro-économique les incitations fiscales
peuvent avoir deux effets :
- Les effets sur les recettes budgétaires
- Les effets sur le produit Intérieur Brut.
3.1.1. Effets sur les recettes
budgétaires.
Les recettes budgétaires de la R.D. Congo sont
constituées en grande partie par les recettes de contributions,
celles-ci sont du tout plus important dans la mesure qu'elles doivent augmenter
pour être en mesure de financer l'ensemble de dépenses.
L'école l'offre propose la réduction de taux d'imposition pour
accroître les recettes car trop d'impôt tue l'impôt.
L'augmentation des recettes ne peut se réaliser que
lorsqu'il y a augmentation de l'assiette fiscale. Les réductions
fiscales sont très importantes pour stimuler les investissements qui
constitueront des matières imposables. Notons également que les
réductions fiscales augmentent le revenu de ménages d'où
par conséquent, en application de la fonction de l'épargne de
Keynes R - C = S où :
R : Revenu
C : Consommation
S : Epargne
Si la consommation reste constante, l'épargne va
augmenter ainsi que la contribution sur la taxe sur la valeur ajoutée
d'argent placé en banque. En outre, au niveau des entreprises, les
réductions de taux d'imposition incitent les investisseurs à
placer leurs capitaux: d'où augmentation de la matière imposable:
l'impôt sur le bénéfice, la TVA à la consommation,
la contribution sur le revenu professionnel des personnels employés. Ces
différents impôts feront croître les recettes
budgétaires.
3.1.2. Les Effets sur le
Produit Intérieur Brut.
L'investissement étant égal à
l'épargne; du fait de l'augmentation de l'épargne, il y aura
également l'augmentation de l'investissement d'où par
conséquent l'accroissement de notre P.I.B car l'investissement est un
déterminant du P.I.B: c'est à dire le P.I.B augmente lorsque
l'investissement augmente.
Considérons l'identité Y = C + G + 1 + (X - M)
où
C : Consommation
G : Dépenses gouvernementales
I : Investissement
X : Exportation
M : Importation
Y : Produit Intérieur Brut.
Analysons par la suite le comportement de chaque
agrégat après incitation. Considérons une réduction
du taux d'imposition sur le revenu des ménages. Le revenu disponible va
augmenter et améliorer le pouvoir d'achat des ménages,
d'où augmentation de la consommation.
Par conséquent, une forte demande s'observera sur le
marché des biens et services et poussera les entreprises à
augmenter leur investissement pour accroître l'offre a fin de restaurer
l'équilibre sur le marché.
Si les investissements sont trop importants et ont une
très grande capacité de production, ils couvriront toute la
demande locale et l'excédent de la production sera destiné
à l'exportation et améliorera le solde de la balance commerciale
d'où l'exportation nette va croître.
L'augmentation de la consommation, de l'investissement, de la
production ainsi que de l'exportation observée fera
bénéficier à l'Etat plusieurs impôts et taxes qui
augmenteront les recettes fiscales, et l'Etat sera poussé à
accroître ses dépenses d'investissements. Nous rencontrerons donc
l'augmentation de toutes les composantes du produit intérieur Brut
(P.I.B) c'est à dire la consommation, les dépenses
gouvernementales, les investissements, et les exportations d'où une
forte augmentation du P.I.B.
3.2. Les orientations
gouvernementales.
Idéalement, une économie parfaitement
concurrentielle où l'échange des biens contre la monnaie aux prix
du marché décide de l'allocation des ressources, permet d'obtenir
la quantité maximale de biens et de services utiles à partir des
ressources disponibles d'une société. Mais le marché ne
satisfait pas toujours à ces critères de perfection
idéale.
Bien au contraire, les économies de marché
subissent le monopole et la pollution, avec, en plus, le chômage et
l'inflation, et la répartition du revenu dans une société
de pur laissez-faire semble inégalitaire.
Pour lutter contre les défauts du mécanisme du
marché, les nations ajoutent la main visible de l'Etat à la main
invisible des marchés11(*)
L'Etat utilise alors l'impôt par son rôle
économique pour réglementer les activités
économiques et orienter ainsi les investissements; c'est ainsi que
l'Etat procède soit par l'augmentation du taux d'imposition fiscale pour
décourager une activité, soit par une diminution du taux
d'imposition dans le but d'encourager une activité; ou encore par des
exonérations fiscales.
3.2.1. Les réductions
fiscales.
La théorie de l'offre défendue par
l'école de Laffer et ses compagnons montre que les recettes augmentent
lorsque le taux d'imposition est faible. Les recettes augmentent au fur et
à mesure que le taux d'imposition augmente et atteignent le point
maximum généralement lorsque le taux d'imposition atteint 50% et
commence à diminuer lorsque le taux d'imposition ne fait qu'augmenter.
Ainsi donc, lorsque le taux d'imposition est faible l'Etat maximise ses
recettes car toutes les activités seront encouragées et la fraude
fiscale sera très réduite.
Les réductions fiscales permettent aux entreprises
existantes de se constituer un autofinancement efficace à la suite des
diminutions des impôts qui sont des charges. Cet autofinancent permettra
à l'entreprise d'accroître le volume de ses activités par
des investissements nouveaux. En outre les réductions fiscales
créent une incitation à l'investissement. Dans les deux cas, il y
aura augmentation de l'offre globale de la production et également une
création de l'emploi qui réduira le chômage.
En outre, l'offre ainsi créé restaurera
l'équilibre entre l'offre et la demande sur le marché et
diminuera le volume des importations, de l'inflation et stabilisera le niveau
général de prix de biens et services.
Toutes choses restant égales par ailleurs, la
croissance (l'augmentation quantitative des investissements) ainsi
observée élargira l'assiette fiscale et permettra à l'Etat
de se saisir des plusieurs matières imposables et d'augmenter par
conséquent ses recettes. Au cours de la période sous notre
étude, les réductions des impôts n'étaient pas
appliquées d'où le développement du secteur dit informel
qui échappait au contrôle de l'Etat. L'insuffisance des recettes
ainsi créée a fait que l'Etat n'arrivait pas à couvrir ses
dépenses d'où augmentation de la dette publique.
Notons cependant que l'augmentation du taux d'imposition dans
notre pays a eu pour effet l'abandon des investisseurs dans les secteurs de
développement et le transfert de placement dans le secteur informel;
d'où une forte récession par manque de la production nationale et
le développement des importations de tous les biens de consommation.
39
3.2.2. Les exonérations
fiscales.
Elles incitent l'investissement du fait qu'elles
réduisent les charges d'exploitation. Nous pouvons noter les cas des
exonérations accordées par le code minier et le nouveau code des
investissements.
3.2.3. L'intégration
Economique Nationale.
Pendant longtemps, l'économie congolaise était
orientée vers un seul secteur à savoir le secteur minier;
cependant, les perturbations dans ce secteur bouleversent l'économie
nationale dans son ensemble. L'intégration économique nationale
consiste à diversifier les activités économiques
productrices; d'où la nécessité de lancer plusieurs
projets d'investissements dans divers secteurs capables d'assurer une forte
production et qui doivent avoir des effets en amont et en aval efficace et
capable de résoudre notamment les problèmes de :
- Chômage
- Inflation
- Réduction des importations
- Ravitaillement des marchés locaux
Dans le cadre de cette intégration nationale, les
mesures visant la diversification des activités ont été
prises; c'est notamment le cas du projet d'agriculture imposé à
toutes les entreprises minières dans la province du Katanga qui consiste
à produire une grande quantité de produits agricoles.
3.3. L'économie de l'offre
et ses effets microéconomiques.
Nous avons déjà montré que (les
incitations fiscales) la baisse du taux d'imposition a des effets important sur
le revenu des ménages et sur l'investissement au niveau des entreprises;
c'est ainsi d'une part, lorsqu'il y a baisse de taux d'imposition le revenu
disponible des ménages augmente et accroît la consommation.
Si le taux d'intérêt réel est positif, les
gens ont tendance à reporter leur dépense et à
épargner, ce report peut être mesuré en termes de taux de
temps de préférence12(*)
Au niveau des entreprises, les réductions fiscales
incitent les investissements, d'ailleurs le pouvoir public procède
à des réductions fiscales pour orienter les investissements.
Cependant l'investissement est une fonction négative du taux
d'intérêt c'est à dire si le taux d'intérêt
est faible l'investissement augmente. Ainsi donc les réductions fiscales
doivent être suivies, d'une réduction du taux
d'intérêt.
3.4. Les politiques
économiques qui affectent la croissance.
3.4. 1. Politiques Economiques.
On appelle politique économique; l'ensemble des
interventions des pouvoirs publics dans l'économie
caractérisées par la hiérarchie des objectifs poursuivis
et le choix des instruments mis en oeuvre pour les atteindre.
La politique économique s'inspire d'une certaine grille
d'analyse, le Keynésianisme et le libéralisme constituent deux
inspirations des politiques économiques.
Les principaux objectifs sont: la croissance
économique, le plein emploi, la stabilité des prix,
l'équilibre des échanges extérieurs.
3.4.2. Politique
monétaire.
La politique monétaire est une politique
économique qui consiste en des actions délibérées
des autorités monétaires sur la masse monétaire et les
actifs financiers en vu de la régularisation de l'économie
à court terme et moyen terme. Elle comprend les politiques de
crédits et la politique de change.
La politique monétaire vise de façon globale sur
les variations économiques, prix, niveau d'activité, emploi et
équilibre externe. Cette action s'exerce par le truchement de variables
monétaires elles-mêmes imparfaitement contrôlables et
qu'elle se donne pour mission de maîtriser. La politique monétaire
s'exerce de deux façons principales, l'action sur le coût du
crédit, et l'action sur le volume de la monnaie mis à la
disposition de l'économie.
Les objectifs intermédiaires correspondant à ces
deux modalités d'interventions sont donc les taux d'intérêt
et les agrégats monétaires ou les crédits.
3.4.3. Politique
budgétaire.
La politique budgétaire est l'une des politiques
économiques conduites au moyen du budget de l'Etat pris globalement,
incluant l'action par des dépenses publiques et par les recettes. Elle
est le moyen le plus efficace pour résorber le chômage et
entretenir une forte croissance. Le mécanisme des multiplicateurs
budgétaires montre qu'une baisse du taux d'impôt ou une
augmentation des dépenses publiques engendre un accroissement du revenu
plus important que le montant du déficit budgétaire
suscité par l'une ou l'autre mesure. Au plus cette croissance de revenu
permet l'augmentation des recettes fiscales qui couvre alors le
déficit.13(*)
La politique budgétaire se sert de la dépense
publique et de la fiscalité pour influer sur le niveau de
l'activité économique.
Elle consiste en des efforts du gouvernement pour
contrôler le niveau de l'emploi ou des prix pour les dépenses ou
les impôts plutôt que par la politique monétaire. En effet,
cette politique peut emprunter deux voies:
- Accroître ou diminuer les dépenses publiques
- Augmenter ou diminuer les impôts14(*)
Il faut par ailleurs distinguer les mesures
délibérées, des effets automatiques de la politique
budgétaires. Les premières résultent d'une modification du
volume ou de la structure des recettes et des dépenses
décidées par les pouvoirs publics; les fonds sont induits par les
variations du revenu national.
3.4.3.1. Les mesures
délibérées.
Toute mesure budgétaire délibérée
induit des effets multiplicateurs mais agit sur l'activité
économique selon des modalités spécifiques.
3.4.3.2. Les effets automatiques.
Ils sont moins connus que les mesures
délibérées mais sont très importants pour la
compréhension de la politique budgétaire. En effet, la politique
budgétaire possède des « stabilisateurs
automatiques » qui réduisent la croissance de la
dépense globale et contribuent à la lutte inflationniste en
l'absence de toute mesure spécifique.
Ainsi par exemple, toutes choses restant égales par
ailleurs, un déclin du revenu national entraîne une baisse des
recettes et une hausse des dépenses de transfert; il engendre
spontanément un déficit budgétaire qui tend à
maintenir les revenus disponibles ou le pouvoir d'achat privé; c'est
à dire stabiliser ou à relancer la demande. Un accroissement du
produit national, en revanche tendra naturellement à causer un surplus
ou à réduire le déficit budgétaire, car les
ressources de l'Etat augmenteront par suite de la consommation et de
l'investissement accrus tandis que ses dépenses seront moindres en
raison de la disparition du chômage.15(*)
Les dépenses publiques, à travers les transferts
de revenu vers le secteur privé peuvent aussi exercer une action auto
stabilisante dans la mesure où elles augmentent en période de
récession et/ou elles baissent en période de
prospérité.
Plus les dépenses publiques augmentent fortement
lorsque le revenu augmente, plus le degré de stabilisation automatique
est faible.
Concrètement, en période de dépression,
les sources de rentrées fiscales tarissent; les recettes se font moins
fortes que prévu, les dépenses vont excéder les recettes
car elles ont une forte dose d'inertie et certaines charges liées
à la dépression s'accroissent.
Les stabilisateurs automatiques sont un sous-produit
imprévu des politiques adoptées à l'origine d'autres
raisons. Aussi apparaît-il que le jeu des mécanismes de
stabilisateurs est conditionné par l'existence de certaines conditions
favorables préalable, notamment:
- Un système fiscal efficace, l'impôt progressif
produisant un effet plus marqué.
- Un système efficace de transferts publics vers le
secteur privé:
KEYNES, par contre dans son livre "Théorie
générales de l'intérêt, de la monnaie et de
l'emploi" publié en 1936 ne croit pas aux stabilisateurs automatiques et
pour lui, il est nécessaire d'instituer une politique économique
qui visera à accroître les dépenses de consommation et plus
les dépenses d'investissement, quitte à faire prendre le relais
de la demande privée par la dépense publique.
3.4.4. Rôle des
politiques économiques dans une économie du marché.
3.4.4.1. La politique budgétaire expansionniste.
La mise en oeuvre d'une augmentation de la dépense
publique provoque un déplacement de la courbe IS vers la droite. Une
semblable mesure provoque une augmentation du revenu national, mais aussi un
relèvement des taux d'intérêt. La raison de ce
deuxième effet est claire.
Un niveau plus élevé de revenu appelle
normalement un supplément d'encaisses pour motif de transaction, comme
nous supposons que la politique monétaire est inchangée (la
courbe LM n'est pas modifié), il n'y a pas d'accroissement de l'offre de
monnaie pour répondre à cette demande supplémentaire
d'encaisses dans leur désir collectif de récupérer des
liquidités, les agents vendent leurs titres, ce qui ne crée pas
au total, mais fait seulement baisser les cours ou monter le taux.
La hausse du taux d'intérêt provoque à son
tour une baise de l'investissement privé. La figure n°1 ci-dessous
indique que l'incidence de la politique budgétaire expansionniste aurait
été plus forte sans cet effet négatif. La dépense
publique crée une érection de l'investissement
privé16(*)
Graphique n° 2
R
Effet d'éviction de l'investissement
privé par la dépense publique
r2
r1
Iso
Is
LM
3.4.4.2. Politique monétaire Expansionniste.
Elle consiste pour la banque centrale à injecter des
liquidités en achetant des titres. Cet accroissement de
liquidités ne correspond pas au départ, au financement d'une
dépense supplémentaire dans le cas où il s'agit d'une
politique monétaire pure (par opposition, un mélange de la
politique budgétaire et monétaire consisterait à financer
une dépense publique par émission monétaire). Cette
politique monétaire pure consiste donc à provoquer un changement
dans la composition "monnaie - titres" du portefeuille des agents
économiques. Pour inciter les détenteurs des titres à se
dessaisir de leurs actifs, la banque centrale doit faire monter les cours ou
encore faire baisser les taux d'intérêt.
Cette baisse incite les agents privés à
investir, ce qui provoque une augmentation du Revenu National par effet
multiplicateur. On notera que, contrairement à la politique
budgétaire, la politique monétaire exerce un effet
d'entraînement et non d'érection de l'investissement
privé.17(*)
Graphique n° 3
R
Hausse du revenu national par effet
d'entraînement
r1
r2
Is
LMo
LM1
CONCLUSION GENERALE.
Les difficultés que traverse notre pays "la
République Démocratique du Congo" poussent toutes les congolaises
et tous les congolais à envisager les solutions capables de
remédier à la crise économique et de lancer le pays vers
une nouvelle phase d'expansion pour atteindre une croissance. Voilà
pourquoi nous avons envisagé l'économie de l'offre qui consiste
en la réduction de taux marginal d'imposition pour accroître les
recettes totales de l'Etat, car il est vrai que l'impôt
élevé décourage l'activité économique et
facilite la fraude fiscale.
L'Economie de l'offre doit également être
appliquée pour relancer tous les secteurs de l'activité
économique qui sont en dessous de la moyenne, et là où la
production n'existe plus du fait soit de l'abandon des investisseurs dans le
secteur par manque d'une bonne politique d'encadrement de l'Etat (Impôt
très élevé) soit encore par la baisse du niveau
d'activités.
L'impôt qui constitue la grosse mamelle de l'Etat
devrait être en mesure de financer le budget de l'Etat, cependant,
l'inefficacité de la politique gouvernementale en matière
d'impôt n'a pas facilité la récolte de recettes
maximales.
D'où l'impossibilité de l'Etat de financer les
dépenses gouvernementales d'investissement qui devraient avoir des
effets efficaces sur la production. Et compte tenu de la crise politique
intervenue dans le pays pendant toute cette période, il était
impossible de recourir à l'endettement extérieur pour financer le
budget.
L'impôt élevé qui s'est pratiqué
dans le pays n'a pas permis non seulement l'accroissement de recettes
budgétaires (les déficits budgétaires se suivaient chaque
année) mais aussi celui du revenu disponible au sein des ménages
d'où insuffisance de l'épargne qui a eu pour conséquence
la baisse du niveau d'investissement par manque des ressources de financement
qui devrait provenir de l'épargne.
Cependant, depuis le changement des institutions politiques
une nouvelle politique visant à accroître l'offre global s'est
développée dans le pays ; c'est ainsi que nous avons
observé les mesures d'encouragement des investissements enfin
d'accroître l'offre globale des biens et services et également
d'accroître les recettes gouvernementales qui doivent servir pour
financer les dépenses publiques, cette politique s'est observée
par l'application des exonérations qui ont eu pour effet :
- La réduction du chômage;
- L'augmentation des investissements privés;
- L'augmentation des recettes au niveau des différents
services mobilisateurs.
49
Enfin de promouvoir la croissance économique, il faudra
donc changer des stratégies et concentrer les efforts sur un
relèvement non de la courbe de la demande globale, mais de la courbe
d'offre globale. D'où l'expression choisie "Economie de l'offre". Cette
solution apparaît évidente cependant nous devons être
d'accord quant à la meilleure façon de susciter un accroissement
de l'offre globale. Il faudrait donc protéger l'investissement existant
et favoriser les investissements nouveaux par les méthodes
d'encouragement que nous avons préconisé dans cet article.
L'offre globale ne peut être accrue qu'en faisant
respecter les lois Antitrust de façon impitoyable, en empêchant
les grandes entreprises d'abuser de leur puissance et en démantelant les
plus gros contrevenants. Une autre solution d'accroissement de l'offre doit se
trouver dans la planification de l'Etat qui doit être conçue comme
un ensemble soigneusement structuré d'incitations et de
désexcitations, qui dirigerait la réallocation des ressources
nationales des emplois moins productifs vers des emplois plus productifs. Ainsi
nous atteindrons l'augmentation de notre production, le P.I.B.
BIBLIOGRAPHIE
I. Les ouvrages.
1. AGNES BENASSY, BENOIT COEURE ; Politique
Economique, éd.de boeck, Québec 2009
2. BARRE R. ; Economie politique; t ; Il . P.U.F Paris
1964.
3. BRUYE P. ; Politique et gestion des finances publiques
congolaises; éd. Vander, Bruxelles 1965.
4. DAVID G, RA BOY, ED ; l'Economie le l'offre,
éd Economie ; Paris 1984
5. DEBONNEUIL XAVIER; Politique monétaire et son
contexte économique, éd DALLOZ, Paris 1996.
6. HEILBRONER R ; Comprendre la macro-économie
éd. Economica, paris 1986.
7. KEYNES J.M ; La Théorie
Générale de l'emploi, de l'intérêt et de la
Monnaie ; Traduction de Jean de Largentaye ; 1942
8. LECAILLON J. La croissance économique;
éd Cujas, Paris 1972.
9. Loriaux J.P. Economie politique contemporaine,
éd. Economica, Paris 1980.
10. MICHAEL PARKIN, ROBIN BADE ; Microéconomie
Moderne, éd. ERPI ; Québec 1999
11. MOURGUES M.; La monnaie, système financier et
théorie monétaire; éd Economica 3e Paris
1993.
12. OLIVIER BLANCHARD, DANIEL COHEN ;
Macroéconomie ; éd. Person ; Paris 2009
13. SAMUELSON P.A. Macro-économie; éd des
organisations; Paris 1995.
II. Lexique et dictionnaire.
1. ECHAUDEMAISON CD et Cie; Dictionnaire économiques
et sociales; éd. Nathan; Paris 1993.
2. SILEM A et Cie; lexique d'économie; éd
DALLOZ, Paris 1987.
III. SYLLABUS & RAPPORT
1. MBONKO ; Législation financière et
pratique douanière; L2 ECAP. UNILU 1998.
2. NGUBA M ; Cours de macro-économie, L 1 ECAP
UNILU 2012.
3. RAPPORTS Annuels de la Banque Centrale du Congo; 2000-
2010.
* 1 DAVID, ROBOY, ED. :
L'économie de l'offre, éd. Economica ; Paris
1984 ; p 13.
* 2 Loriaux J.P. Economie
Politique Contemporaine, éd. Economica, Paris 1980 ; p. 323
* 3 BARRER R. ;
Economie Politique, TII. PUF. Paris 1964 p.61.
* 4 SAMUELLSON P.A.,
Macroéconomie éd. Des organisations Paris, p. 782
* 5 DAVID G., & RABOY
ED. ; L'Economie de l'offre ; éd. Tendances
actuelles ; Paris 1984, p 10.
* 6 LEGAILLON J. : La
croissance Economique, Ed Cujas, paris 1972, p 10.
* 7 Heilbroner R ;
Comprendre la macroéconomie, éd Economica ; Paris
1986 p
* 8 SILEM A. et lie ;
L'éxique d'économie : éd DALLOZ Paris 1987.
* 9 HEILBRONER R. et
lie ; comprendre la macroéconomique ; éd.
Economica ; Paris 1986 p 164.
* 10 RAPPORT ANNUEL Banque
Centrale 2007
* 11 SAMUELSON P.A ;
Microéconomique ; éd d'organisation Paris ;
1995 ; p. 100
* 12 NGUBA M ; Cours
de Macroéconomique ; L1 Eco ; UNILU 1998.
* 13 MOURGUES M. ;
La monnaie, système financier et théorie
monétaire ; éd. Economica 3è éd. Paris
1993 ; P.301
* 14 HEILBRONER R &
THUROWE. Op. cit
* 15 BRUYE P. ;
Politique et gestion des finances publiques congolaises éd.
Vander, Bruxelles 1965 ; p. 23
* 16 DEBONNEUIL
XAVIER ; Politique monétaire et son contexte
économique ; éd. DALLOZ, Paris 1986, p.436
* 17 DEPONNEUIL XAVIER ;
op.cit p.437
|