INTRODUCTION :
La libéralisation des échanges
intracommunautaires peut se définir comme la libre circulation des
personnes, des biens, des services, des capitaux, et le droit
d'établissement des personnes, sans restriction ni discrimination entre
les Etats membres de l'union.
Cette idée de transaction existait en Afrique depuis la
période pré coloniale.
Au cours de la période de 1250 à 1850 les
principaux acteurs de ces échanges furent les dioulas (Côte
d'Ivoire, Mali, Guinée, Burkina Faso), les Wangaras (Ghana, Togo) et les
dendis (Bénin, Niger) .
Ces échanges ont favorisé le
développement des villes entrepôts au contact de la forêt et
de la savane. Les flux commerciaux dépassaient même les
frontières de cet espace pour toucher le bassin
méditerranéen. La dynamique de ces réseaux marchands
favorisait également un brassage des cultures et des
nationalités.
De 1850 à 1960, la colonisation a reconfiguré
les directions de flux commerciaux, autour de produits de rente
stratégiques tels que l'arachide, le palmier à huile, le cacao,
l'hévéa, le café etc.
Le processus d'intégration en Afrique
particulièrement dans sa sous région occidentale peut être
regardé comme la matérialisation de la volonté politique
de récréer les ensembles fédérateurs, tels qu'ils
existaient pendant la période pré coloniale.
Même si les motivations ont différé en
fonction des préoccupations des initiateurs, les tentatives de
regroupement peuvent être considérées comme une des
constantes de l'évolution sociopolitique dans la sous région:
l'Union Douanière de Afrique de l'Ouest(UDAO 1959),l'Union
Douanière des Etats de l'Afrique de l'Ouest(UDEAO 1966), la
Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest(CEAO 1973), l'Union
Monétaire Ouest Africaine (UMOA 1962), la Communauté Economique
des Etats de l'Afrique de Ouest (CEDEAO 1975) .
L'intégration économique sous régionale
peut se définir comme un mouvement d'association entre pays partenaires
(mais pas forcement voisins sur le plan géographique) avec pour objectif
la levée de toutes entraves aux transactions économiques entre
eux pour assurer la libre circulation des biens, des capitaux et des
personnes.
Il existe plusieurs niveaux d'intégration
économique : la Zone de Libre Echange, l'Union Douanière, le
Marche Commun, l'Union Economique et Monétaire et l'Intégration
Economique.
Première du genre dans la sous région, l'UEMOA
suscite des grands espoirs. Elle vise l'intégration sous
régionale en vue du développement économique des Etats
membres, grâce à l'harmonisation de leurs législations,
à l'unification de leurs marchés intérieurs et à la
mise en oeuvre des politiques sectorielles communes dans les domaines vitaux de
l'économie.
Afin d'approfondir l'intégration monétaire des
pays appartenant à l'UMOA, le traité de l'UEMOA a
été signé le 10 janvier 1994 à Dakar deux jours
avant la dévaluation du FCFA, par les chefs d'Etat et de gouvernement de
sept (7) pays de l'Afrique de l'Ouest ayant en commun l'usage d'une monnaie
commune le Franc de la Communauté Financière Africaine (FCFA).Il
s'agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Cote d'Ivoire, du Mali, du
Niger, du Sénégal et du Togo. La Guinée Bissau est devenue
le 02 mai 1997 le 8ème Etat membre de l'union. Le
siège de la commission de l'UEMOA se trouve à Ouagadougou au
Burkina Faso.
Le traité instituant la création de l'UEMOA
complète celui de l'UMOA et fait de la Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et la Banque Ouest Africaine de
Développement (BOAD), des institutions spécialisées
autonomes de l'UEMOA.
Le traité de l'UEMOA est entré en vigueur le
1er Août 1994, après sa ratification par les Etats
membres de l'union, a démarré ses activités en janvier
1995.
L'UEMOA, avec une superficie de 3,5million de km² compte
une population d'environ 80 millions d'habitants. Elle se révèle
comme une union symbolisant la croissance, la solidarité et la
complémentarité entre les Etats Côtiers et les Etats
Sahéliens.
L'UEMOA est une intégration institutionnelle et ouverte
ayant pour objectifs de mettre un accent particulier sur la réalisation
d'une aire géographique unique se substituant à la
diversité des aires géographiques nationales. Cette aire est
soumise à des règles destinées à réaliser
une économie de marché. Ce qui suppose que les conditions d'une
libre circulation des marchandises soient assurées et que les principes
de libre circulation et de non discrimination soient étendus aux
personnes, aux capitaux et aux services. C'est dire que la
concrétisation d'un projet d'intégration doit se mesurer au
jugement de l'effectivité de ces libertés.
En analysant le sujet, deux question se posent :
Comment fonctionne l'UEMOA ?
Quels effets économiques entrainerait l'instauration du
marché commun des pays de l'UEMOA ?
C'est dans le souci de répondre à ces
interrogations que nous avons décidé d'étudier la
problématique de la mise en place du marché commun de l'union
économique et monétaire ouest Africaine (UEMOA).
La problématique générale de cette
étude s'inscrit dans la perspective de mise en place d'un marché
commun au niveau des pays de l'UEMOA. Il importe par conséquent que
l'étude puisse couvrir les aspects aussi bien théoriques que
pratiques du sujet.
C'est ainsi que notre approche méthodologique a
consisté à la revue documentaire et à la collecte des
données. Nous avons procédé ensuite à une
exploitation et à un traitement rationnel des informations
recueillies.
Ce travail est présenté en deux
parties :
- La première partie s'intéresse à
l'étude des généralités sur l'intégration
économique ;
- La seconde partie analyse l'évolution du processus
d'intégration dans les pays de l'UEMOA.
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