INTRODUCTION :
La libéralisation des échanges
intracommunautaires peut se définir comme la libre circulation des
personnes, des biens, des services, des capitaux, et le droit
d'établissement des personnes, sans restriction ni discrimination entre
les Etats membres de l'union.
Cette idée de transaction existait en Afrique depuis la
période pré coloniale.
Au cours de la période de 1250 à 1850 les
principaux acteurs de ces échanges furent les dioulas (Côte
d'Ivoire, Mali, Guinée, Burkina Faso), les Wangaras (Ghana, Togo) et les
dendis (Bénin, Niger) .
Ces échanges ont favorisé le
développement des villes entrepôts au contact de la forêt et
de la savane. Les flux commerciaux dépassaient même les
frontières de cet espace pour toucher le bassin
méditerranéen. La dynamique de ces réseaux marchands
favorisait également un brassage des cultures et des
nationalités.
De 1850 à 1960, la colonisation a reconfiguré
les directions de flux commerciaux, autour de produits de rente
stratégiques tels que l'arachide, le palmier à huile, le cacao,
l'hévéa, le café etc.
Le processus d'intégration en Afrique
particulièrement dans sa sous région occidentale peut être
regardé comme la matérialisation de la volonté politique
de récréer les ensembles fédérateurs, tels qu'ils
existaient pendant la période pré coloniale.
Même si les motivations ont différé en
fonction des préoccupations des initiateurs, les tentatives de
regroupement peuvent être considérées comme une des
constantes de l'évolution sociopolitique dans la sous région:
l'Union Douanière de Afrique de l'Ouest(UDAO 1959),l'Union
Douanière des Etats de l'Afrique de l'Ouest(UDEAO 1966), la
Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest(CEAO 1973), l'Union
Monétaire Ouest Africaine (UMOA 1962), la Communauté Economique
des Etats de l'Afrique de Ouest (CEDEAO 1975) .
L'intégration économique sous régionale
peut se définir comme un mouvement d'association entre pays partenaires
(mais pas forcement voisins sur le plan géographique) avec pour objectif
la levée de toutes entraves aux transactions économiques entre
eux pour assurer la libre circulation des biens, des capitaux et des
personnes.
Il existe plusieurs niveaux d'intégration
économique : la Zone de Libre Echange, l'Union Douanière, le
Marche Commun, l'Union Economique et Monétaire et l'Intégration
Economique.
Première du genre dans la sous région, l'UEMOA
suscite des grands espoirs. Elle vise l'intégration sous
régionale en vue du développement économique des Etats
membres, grâce à l'harmonisation de leurs législations,
à l'unification de leurs marchés intérieurs et à la
mise en oeuvre des politiques sectorielles communes dans les domaines vitaux de
l'économie.
Afin d'approfondir l'intégration monétaire des
pays appartenant à l'UMOA, le traité de l'UEMOA a
été signé le 10 janvier 1994 à Dakar deux jours
avant la dévaluation du FCFA, par les chefs d'Etat et de gouvernement de
sept (7) pays de l'Afrique de l'Ouest ayant en commun l'usage d'une monnaie
commune le Franc de la Communauté Financière Africaine (FCFA).Il
s'agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Cote d'Ivoire, du Mali, du
Niger, du Sénégal et du Togo. La Guinée Bissau est devenue
le 02 mai 1997 le 8ème Etat membre de l'union. Le
siège de la commission de l'UEMOA se trouve à Ouagadougou au
Burkina Faso.
Le traité instituant la création de l'UEMOA
complète celui de l'UMOA et fait de la Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et la Banque Ouest Africaine de
Développement (BOAD), des institutions spécialisées
autonomes de l'UEMOA.
Le traité de l'UEMOA est entré en vigueur le
1er Août 1994, après sa ratification par les Etats
membres de l'union, a démarré ses activités en janvier
1995.
L'UEMOA, avec une superficie de 3,5million de km² compte
une population d'environ 80 millions d'habitants. Elle se révèle
comme une union symbolisant la croissance, la solidarité et la
complémentarité entre les Etats Côtiers et les Etats
Sahéliens.
L'UEMOA est une intégration institutionnelle et ouverte
ayant pour objectifs de mettre un accent particulier sur la réalisation
d'une aire géographique unique se substituant à la
diversité des aires géographiques nationales. Cette aire est
soumise à des règles destinées à réaliser
une économie de marché. Ce qui suppose que les conditions d'une
libre circulation des marchandises soient assurées et que les principes
de libre circulation et de non discrimination soient étendus aux
personnes, aux capitaux et aux services. C'est dire que la
concrétisation d'un projet d'intégration doit se mesurer au
jugement de l'effectivité de ces libertés.
En analysant le sujet, deux question se posent :
Comment fonctionne l'UEMOA ?
Quels effets économiques entrainerait l'instauration du
marché commun des pays de l'UEMOA ?
C'est dans le souci de répondre à ces
interrogations que nous avons décidé d'étudier la
problématique de la mise en place du marché commun de l'union
économique et monétaire ouest Africaine (UEMOA).
La problématique générale de cette
étude s'inscrit dans la perspective de mise en place d'un marché
commun au niveau des pays de l'UEMOA. Il importe par conséquent que
l'étude puisse couvrir les aspects aussi bien théoriques que
pratiques du sujet.
C'est ainsi que notre approche méthodologique a
consisté à la revue documentaire et à la collecte des
données. Nous avons procédé ensuite à une
exploitation et à un traitement rationnel des informations
recueillies.
Ce travail est présenté en deux
parties :
- La première partie s'intéresse à
l'étude des généralités sur l'intégration
économique ;
- La seconde partie analyse l'évolution du processus
d'intégration dans les pays de l'UEMOA.
PREMIERE
PARTIE :
APERCU GENERAL SUR L'INTEGRATION ECONOMIQUE
CHAPITRE 1 : L'APPROCHE THEORIQUE DE
L'INTEGRATION
L'économie mondiale se caractérise de plus en
plus par une forte concurrence à travers la réduction des
barrières tarifaires et non tarifaires en vue d'étendre le
marché. Tout se passe comme si ces réformes ont pour but
d'éliminer les économies les moins compétitives au profit
des plus compétitives.
En effet à l'aube du troisième
millénaire, les pays en voie de développement et plus
particulièrement ceux d'Afrique doivent faire face, sur la voie du
progrès économique et du développement durable, à
de gigantesques défis. Le principal de ces défis consiste pour
eux à se mettre en position pour pouvoir participer, au processus de
mondialisation de l'économie internationale.
C'est dans ce contexte que nous allons essayer de
définir le concept de l'intégration économique suivant
l'approche dirigiste et l'approche libérale.
SECTION 1 : DEFINITION DU CONCEPT D'INTEGRATION
L'intégration économique sous régionale
peut se définir comme un mouvement d'association entre pays partenaires
(mais pas forcement voisins sur le plan géographique) avec pour objectif
la levée de toutes entraves aux transactions économiques entre
eux pour assurer la libre circulation des biens, des capitaux et des
personnes.
L'intégration économique est devenue un
instrument de politique économique dans l'organisation, la gestion, le
développement des espaces géographiques constitués dans un
monde en perpétuelle mutation où les autorités politiques
et les décideurs recherchent une position dominante de leur
entité ou simplement un droit de cité dans le concert des
nations.
Les divers problèmes que posent les espaces
économiques restreints dans la mise en oeuvre des politiques de
développement, dans la mobilisation des ressources financières et
matérielles aux fins de développement ont convaincu les
spécialistes en sciences de développement qu'une
efficacité de l'action de développement dépend de la
dimension spatiale des entités géographiques qui participent
à des ensembles intégrés.
Dans l'environnement économique mondial actuel, il
apparaît difficile pour des États à espace
économique restreint de pratiquer une politique de
développement efficient par suite des goulots d'étranglements
multiples dont l'exiguïté du marché, la faible
rentabilité des unités productives agricoles, industrielles,
commerciales, artisanales et autres. Aussi la plupart des États
s'investissent-ils dans la constitution d'ensembles économiques viables
en vue de réaliser des économies d'échelle.
La recherche des politiques économiques au regard de
l'intégration sous régionale et régionale africaine qui
nous préoccupe touche à la problématique du
développement africain. Il s'agit pour les autorités nationales
de répondre au questionnement suivant: quelles politiques
économiques pour quel développement africain? Ainsi posée,
la question renvoie à la détermination du cadre
opérationnel de la politique à mener que les experts et
spécialistes en sciences de développement identifient à
l'espace géographique intégré.
L'intégration économique, pour les nations
contemporaines, est devenue l'approche rationnelle de gestion de
l'économie en vue de mieux résoudre des problèmes forts
complexes liés aux besoins des collectivités, aux désirs
des populations, aux sensibilités humaines et surtout aux défis
technologiques actuels.
Diverses raisons militent en faveur de la pratique de la
politique d'intégration qu'ont précisé certains membres de
l'association internationale des étudiants en sciences
économiques et commerciales (AIESEC) lors du colloque sur la CEDEAO
organisé à Lomé en République Togolaise en 1979
sous les auspices du Ministère de l'Économie et des Finances.
Analysant les avantages d'une politique d'intégration économique
régionale, les membres de l'association ont identifié cinq (5)
éléments complémentaires à savoir que
l'intégration économique permet:
· de réaliser des économies
d'échelle au niveau des unités productives,
· d'exploiter les complémentarités
naturelles c'est à dire tirer des avantages de la situation
géographique et de la spécialisation,
· de limiter la fuite des cerveaux en offrant plus
d'opportunités nouvelles d'emplois dans un cadre élargi,
· de réduire la vulnérabilité
externe en stabilisant le marché des exportations,
· de réduire l'influence
étrangère en favorisant le renforcement de la cohésion
collectives dans les négociations internationales.
Quelles que soient les difficultés inhérentes
à la mise en oeuvre de toute politique d'intégration au titre des
quels: les difficultés structurelles, les difficultés politiques,
les difficultés économiques, les problèmes sociaux, les
différenciations dans le rythme de développement, etc. .. l'UEMOA
pour éviter sa marginalisation ne peut que s'inscrire dans la
réalisation d'un marché commun.
SECTION 2 : L'APPROCHE LIBERALE DE L'INTEGRATION OU
L'INTEGRATION PAR LE MARCHE
L'intégration par les marchés privilégie
l'apparition d'un vaste marché commun par l'élimination des
entraves tarifaires et non tarifaires à l'intensification des flux
commerciaux entre les différents pays parties prenantes au processus
d'intégration.
La prolifération des blocs régionaux a
probablement renforcé la motivation des pays du Sud à poursuivre
ou à réorienter leurs expériences d'intégration,
malgré le faible succès des tentatives précédentes.
Dans le cas des pays africains, cet argument s'ajoute à celui de la
marginalisation accrue du continent dans les échanges mondiaux et au
ralentissement de sa croissance économique. En formant les blocs
régionaux, ces pays espèrent augmenter la taille de leurs
marchés et obtenir des gains de bien-être liés à
l'accroissement de leurs exportations.
Etant donné ce contexte international et les conditions
propres aux pays de l'UEMOA (le Bénin, le Burkina Faso, la Côte
d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal
et le Togo), on comprend mieux la volonté des gouvernements de ces pays
de renouveler l'expérience après l'échec de la
Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest (CEAO) et de tenter une
nouvelle forme d'intégration régionale.
Ce faisant, ils renoncent à court terme à
certains gains et espèrent tirer d'avantage de profits (accroissement
des échanges, de l'investissement direct étranger,
économie d'échelle, etc...) de leurs nouvelles relations
économiques, à moyen et long terme. Ainsi, l'UEMOA vise à
surmonter les inconvénients dus à la taille réduite des
économies des pays membres, à renforcer la
compétitivité des exportations et minimiser les coûts
d'ajustement. Ces mesures de libéralisation, en modifiant la structure
des incitations, ont visé principalement à réduire le
rôle de l'Etat dans les activités économiques et à
promouvoir le développement du secteur privé.
En outre, les autorités de l'UEMOA ambitionnent de
favoriser, grâce à la libéralisation des échanges
dans le cadre de cette entité économique sous-régionale,
l'insertion harmonieuse et avantageuse de leurs économies dans la
mondialisation.
Au sein de l'UEMOA, les exportations intra-communautaires ont
représenté 9.6% des exportations totales de la zone en 1 980, 13%
en 1 990 et 12 ,8% en 2003. Les exportations intra-communautaires de l'UEMOA
ont enregistré une croissance constante sur la période 1980- 2003
avoisinant une moyenne de 12% des exportations totales de la zone. Par
ailleurs, les échanges intra-communautaires sont
caractérisés par leurs instabilités par rapport à
l'évolution des échanges commerciaux totaux de l'Union. La
performance du commerce interne de la zone peut être attribuée au
gain de compétitivité, suite à la dévaluation du
franc CFA de 1994, et d'une relative création de commerce des
entreprises commerciales obtenues suite à la reforme des politiques
commerciales dans le cadre de l'Union.
Elbadawi (1997), Yeats (1998) et Diouf (2002) constatent que
les accords régionaux( AR) en Afrique n'ont pas entraîné
toujours l'accroissement espéré des échanges commerciaux
entre les pays. Les études ont montré dans la plupart des cas,
que l'intégration économique entre les pays du sud, dans bien des
cas, révèlent une domination de détournement sur la
création de trafic (De Melo et Grether, 1997 ; Yeats, 1998).
De manière générale, la faiblesse du
commerce entre les organisations sous-régionales africaines
résulte de la combinaison de plusieurs contraintes dont l'absence de
complémentarité entre les profils de productions nationales,
l'inadéquation des initiatives de coopération et
d'intégration régionales, l'importance du secteur informel,
l'insuffisance d'infrastructures, notamment dans le domaine des transports et
des communications, les facteurs géographiques etc. Certains auteurs
comme Diouf (2002) explique l'insuccès des AR africains par la
méthode utilisée c'est-à-dire une intégration par
le marché des pays avant l'intégration physique, tandis que Sylla
(2003) parle d'égoïsme des gouvernants pour expliquer
l'échec de l'intégration en Afrique.
Yeats (1998), Foroutan et Pritchett (1993) et Frankel (1997)
reconnaissent qu'il existe cependant entre les pays africains, un potentiel
d'échange qui peut être développé en supprimant les
obstacles commerciaux (barrières tarifaires et non tarifaires, obstacles
naturels, etc.). Les AR d'Afrique peuvent donc constituer un important levier
de croissance, en favorisant l'accroissement des échanges commerciaux
entre les pays membres d'une part et, avec le reste du monde d'autre part. Ces
accords peuvent engendrer une création de commerce et l'expansion des
exportations, permettant ainsi aux pays membres de financer la croissance
économique.
Quelles ont été les premières
répercussions de cette politique commerciale sur les échanges
intra-communautaires? L'impact de ce tarif sur le commerce intra-communautaire
résulte-il du concept de création ou de détournement de
commerce? Enfin, l'instauration de celui-ci a-t il modifié les
déterminants des échanges de l'Unions ?
Partant de ces différentes questions l'objectif
principal que nous visons est d'évaluer l'impact du tarif
extérieur commun appliqué en zone UEMOA sur le commerce
intra-communautaire. De façon spécifique, cette approche vise
à :
Ø vérifier si le TEC a un impact sur le commerce
intra-communautaire ;
Ø vérifier, en cas d'impact positif, s'il s'agit
de création ou de détournement de trafic ;
Ø circonscrire les déterminants du commerce
intra-UEMOA après instauration du TEC.
Pour atteindre ces objectifs, nous partons principalement de
l'hypothèse que la suppression des barrières tarifaires et non
tarifaires au sein de l'UEMOA et l'adoption du TEC ont entraîné un
accroissement du commerce intra-communautaire, une amélioration des
échanges potentiels des économies. Elles ont aussi affecté
positivement la croissance économique des Etats membres de l'Union.
SECTION 3 : L'APPROCHE DIRIGISTE DE L'INTEGRATION
OU L'INTEGRATION PAR LA PRODUCTION
Elle met l'accent sur la coordination des politiques
sectorielles en matière de protection.
Les politiques sectorielles traduisent la volonté des
Autorités de l'Union d'assurer les conditions d'un développement
équilibré et durable des Etats membres. Les politiques
communautaires adoptées concernent spécifiquement les domaines de
l'industrie, des mines, de l'artisanat, des transports, de l'agriculture, de
l'énergie et de l'aménagement du territoire communautaire. Leur
mise en oeuvre s'effectue progressivement en concertation avec les Etats
membres.
Du fait de l'étendue du champ que couvre l'ensemble des
projets et programmes
communautaires élaborés à partir de ces
politiques communes, seuls les programmes
intégrateurs et dont la faisabilité est
avérée sont retenus au Programme Economique
Régional pour financement.
En outre, les résultats des réflexions
engagées par la BOAD dans les domaines stratégiques et de
préoccupations majeures des Etats membres de l'UEMOA ainsi que les
programmes d'actions y relatifs déjà approuvés par le
Conseil des Ministres de l'Union ont également été retenus
dans le PER. Ces réflexions concernent l'Agenda pour la
compétitivité de la filière coton-textile de l'UEMOA et le
programme d'actions régional pour la promotion et le financement des PME
dans l'UEMOA.
Une telle ambition se justifie par la volonté de saisir
les nouvelles opportunités offertes
au niveau régional comme au plan international pour le
financement et le soutien des
organisations d'intégration régionale.
Les éléments d'harmonisation relevant des
Politiques Sectorielles, mais concourant à
l'édification du marché commun (réseaux
de transport, services énergétiques, diffusion
des NTIC, accès à la formation, dynamisation des
filières agro-industrielles, mise à
niveau des entreprises) sont encore à parfaire.
La réalisation du marché commun de l'UEMOA passe
aussi par le renforcement de l'efficacité et de la
compétitivités des activités économiques des
états membres dans le cadre d'un marché ouvert, concurrentiel
favorisant l'allocation optimale des ressources. L'approche dirigiste du
traité est basée sur des règles destinées a
disciplinées la concurrence au niveau des décisions portant sur
des stratégies commerciales ( accords- associations- pratiques
concertées) , le positionnement des acteurs économiques
dominants et l'octroi des aides a l'état. Une législation
communautaire dans ce sens a été adoptée le 23 mai 2002 et
entrée en vigueur le 1er janvier 2003.
Par ailleurs une série de mesures furent
également adoptés dans le cadre d'un renforcement du libre jeu de
la concurrence pour un cadre libre de l'épanouissement des entreprises
opérant sur le marché communautaire. Il s'agit de : un code
de transparence dans la gestion des finances publiques au sein de
l'UEMOA , un document cadre de reforme des marché publics des
états membres , une directive relative aux loi des finances ,
un programme d'harmonisation des fiscalités indirectes
intérieures , une directive portant harmonisation des
législations nationales en matière de TVA , directive
portant harmonisation des droits d'accises , une directive sur
l'harmonisation des taxations des produits pétroliers , une
directive sur le régime harmonisé de l'acompte sur l'impôt
assis sur les bénéfices , un Indice Harmonisé des
Prix a la Consommation (IHPC) , un système comptable ouest
Africain(SYSCOA) , un règlement portant code communautaire
antidumping, etc....
Ces différentes mesures relatives a la concurrence et a
la mise en oeuvre effective d'une politique commune de la concurrence ont pour
finalité la construction d'un marché régional
concurrentiel unifié et intégré de plus de 76 millions de
consommateurs. Les entreprises de la région pourront ainsi
bénéficié des avantage d'économie d'échelle
qui contribuera a une amélioration de leur compétitivités,
non seulement sur le marché régional, mais aussi sur les
marchés externes. La mise en place d'un marché concurrentiel et
intégré peut également attiré des entreprises
étrangères et des investisseurs directs étrangers,
même si pour l'instant, il faut le reconnaitre, l'UEMOA n'est pas une
zone de prédilection des investisseurs étrangers.
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DE L'UEMOA
Avant l'année 1994, l'intégration
économique et monétaire entre les pays composant l'UEMOA
étaient régies par deux (02) accords séparés :
- le traité de l'Union Monétaire Ouest Africaine
(UMOA ) signé en 1962, qui s'occupait des questions touchant à
l'intégration monétaire,
- le traité de la Communauté Economique de
l'Afrique de l'Ouest (CEAO) signé en 1973 qui avait pour mission de
promouvoir la coopération commerciale et sectorielle entre les pays
membres.
Ces traités s'étaient avérés
très peu fonctionnels, du moins n'avaient pas pu atteindre les objectifs
qui leur étaient assignés. Guidés par la
préoccupation majeure de relancer le processus d'intégration en
Afrique de l'Ouest en partant du socle que représente l'UMOA, les chefs
d'Etat de l'Union avaient demandé, en Mars 1990, au Gouverneur de la
BCEAO de leur soumettre un schéma d'intégration
économique.
La Mauritanie était membre de la CEAO mais
n'était pas membre de l'UMOA. . Le Togo n'était pas membre de la
CEAO mais était Membre de l'UMOA.
Cette nécessité de consolider l'UMOA s'est fait
ressentir de manière particulièrement aiguë suite à
l'aggravation de la crise économique et financière à
laquelle les Etats membres étaient confrontés à la fin des
années 80. L'atout que représentait la seule politique
monétaire commune était devenu, de ce fait, insuffisant pour
faire face aux défis de l'heure.
Jusque-là, les autres volets de la politique
macro-économique, notamment les politiques budgétaires, ont
toujours fait l'objet d'une gestion autonome de la part de chaque Etat. Cette
situation a entraîné des distorsions croissantes entre les
différents volets de la politique économique, une
instabilité du cadre macro-économique et une faible
efficacité de la politique monétaire.
La globalisation croissante des marchés ajoutée
à une exacerbation sans précédent de la concurrence et de
la tendance à la multiplication des blocs régionaux,
caractéristiques des profondes mutations de l'environnement
économique international, ont rendu urgente la relance effective de
l'intégration économique. La modification de la parité de
la monnaie commune a rendu encore plus impérieuse cette urgence, au
regard de la nécessité de consolider les gains de
compétitivité liés à cette décision et de
permettre aux pays de l'Union de renouer avec la croissance.
Entrepris depuis juin 1991 à l'instigation de la France
avec le soutien de l'Union Européenne, le projet de création de
l'UEMOA s'est finalement concrétisé le 10 janvier 1994 à
Dakar au Sénégal à la veille de la dévaluation du
franc CFA1. Le traité constitutif de l'Union est entré
en vigueur le 1er août de la même année
après ratification par les sept (07) Etats membres fondateurs que sont :
le Bénin, le Burkina- Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger,
le Sénégal et le Togo. Trois (03) ans plus tard,
c'est-à-dire le 02 mai 1997, les Etats signataires étaient
rejoints par la Guinée-Bissau qui devenait de ce fait, le
huitième (8è) membre de l'Union.
SECTION 1 : PRESENTATION DES ETATS MEMBRES ET
OBJECTIFS SOCIO-ECONOMIQUES DE L'UEMOA
A- PRESENTATION DES ETATS MEMBRES DE L'UEMOA :
L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
regroupe huit (08) pays de l'Afrique occidentale qui sont : le
Mali, le Sénégal, le Burkina Faso, le Niger, la Cote d'Ivoire, le
Togo, le Benin et la Guinée Bissau. Elle couvrent une superficie de 3,5
millions de km2 et compte environ 80 millions d'habitants.
Représentant environ 30% de la population de l'Afrique de l'Ouest, ces
pays ont une part de 33% dans le Produit Intérieur Brut de la
région.
L'économie de cet ensemble est dominée par
l'agriculture qui emploie environ 65% de la population active et constitue la
première source de recettes d'exportation.
v LE BENIN :
Le Bénin est un petit pays de l'Afrique de l'Ouest. Il
a la forme d'un coup de poing enfoncé dans l'Afrique à partir du
Golfe de Guinée. Il est coincé entre le Nigeria, à l'Est,
le Togo, à l'Ouest, l'océan Atlantique au Sud et le Burkina Faso
et le Niger au Nord. Il a une superficie de 115.700 km2 avec une population de
7 250 000 d'habitants . Sa capitale officielle est
Porto-Novo, où siège l'Assemblée Nationale. La ville de
Cotonou, qui abrite les principaux organes administratifs, fait office de
capitale de fait du Bénin.
Indicateurs clés
PIB : $ 5,4 milliards (en 2007) PIB par
tête : $ 607 (en 2007) Indice de développement humain
(IDH) (2007) : 0,492 Taux d'inflation : 5,9 % (en 2007) Taux
d'analphabétisme : 40,5 % ( 2007) Taux brut de scolarisation
combinée : 52.4 % (2007)
v LE BURKINA FASO :
Le Burkina Faso (ou Burkina, anciennement Haute-Volta) est un
pays d'Afrique de l'Ouest.
Le nom de ce pays signifie en français « Pays des
hommes intègres ».
Le Burkina Faso est limitrophe de six pays. Le Mali au nord,
le Niger à l'est, le Bénin au sud-est, le Togo et le Ghana au sud
et la Côte d'Ivoire au sud-ouest.
Le Burkina couvre une superficie de 274 200 km2 avec une
population de 12 272 289 habitants en (2001) et une densité de
44 hab./km
Le Burkina Faso est un pays en voie de développement
caractérisé par une forte croissance démographique et
l'aridité des sols. l`agriculture représente 32% du produit
intérieur brut et occupe 80% de la population active. Il s'agit
principalement d`élevage mais également, surtout dans le sud et
le sud-ouest, de culture de sorgho, de mil, de maïs, d`arachides, de riz
et de coton.
Le sous-emploi entraîne un fort taux d'émigration
: par exemple, trois millions de burkinabè vivent en Côte
d'ivoire. Ces migrants rapatrient chaque année des dizaines de milliards
de francs CFA au Burkina Faso. L'aide internationale participe également
pour une grande part à l'activité économique du pays.
v LA COTE D'IVOIRE :
La Côte d'Ivoire est un pays d' Afrique occidentale,
membre de l'Union Africaine. D'une superficie de
322 462 km2, elle est limitée au nord par le Mali
et le Burkina Faso, à l'ouest par le Liberia et la Guinée,
à l'est par le Ghana et au sud par l' Océan Atlantique. La
population est estimée à 21 058 798 habitants en 2010
. La Côte d'Ivoire a pour capitale politique et administrative
Yamoussoukro (
Abidjan demeurant capitale
économique), pour
langue officielle
le
français
et pour
monnaie, le
franc CFA. Le pays
fait partie de la
CEDEAO.
L'économie, essentiellement axée sur la
production de
café et de
cacao, connaît au cours
des deux premières décennies un essor exceptionnel, faisant de la
Côte d'Ivoire un pays phare dans la sous-région ouest-africaine.
En
1990, le pays traverse, outre
la
crise
économique survenue à la fin des
années 1970
et qui perdure, des périodes de turbulence aux plans social et
politique. Ces problèmes connaissent une exacerbation à la mort
de
Félix
Houphouët-Boigny en
1993.
L'économie ivoirienne reste dominée par l'
agriculture.
Après avoir été classée troisième producteur
mondial de
café pendant
près de trente ans, la Côte d'Ivoire connaît une baisse de
production, passant de 250 000 tonnes en 1990 à 145 000 tonnes
en 1994, pour ensuite remonter à une production de 250 866 tonnes
en 2003-2004. Elle en est aujourd'hui le septième producteur mondial. La
Côte d'Ivoire est, avec 40% de la production de
cacao, le premier producteur
mondial devant le
Ghana. La production nationale
atteint 1,335 millions de tonnes en 2003-2004, la part des exportations
étant de 1,060 millions de tonnes pour la même période.
En 2005 l'industrie ivoirienne constitue seulement 23,1% de la
production
intérieure brute (contre 24,5% en 2000). Elle affiche un
déséquilibre structurel caractérisé par la
domination numérique des
petites
et moyennes entreprises. Toutefois, en dépit des difficultés
auxquelles elle se trouve confrontée, elle reste la plus
diversifiée dans la sous-région ouest-africaine et
représente 40 % du potentiel industriel de l'
UEMOA.
v LA GUINEE BISSAU :
La Guinée-Bissau est membre de l'
Union
économique et monétaire ouest-africaine.
La principale source de devises est l'exportation de
noix de cajou, qui
représente 60 % des revenus du pays. La Guinée-Bissau est le
3e producteur de noix de cajou d'Afrique, et le 6e
mondial, avec sa production de 120 000 tonnes par an lui rapportant
60 millions de dollars. Le pays possède de nombreuses autres
ressources
naturelles :
bauxite,
bois,
pétrole,
phosphates... Son
littoral, très riche en poissons, attire les
pêcheurs
de l'
Union
européenne qui viennent pêcher chaque année 500 mille
de tonnes de poisson, versant en échange à la
Guinée-Bissau environ 7 500 000 €. Le potentiel
agricole du pays est
énorme, mais sa forêt, par exemple, n'est exploitée que de
manière informelle.
Malgré ses nombreux atouts, la Guinée-Bissau est
le troisième pays le plus pauvre du monde, parmi les
pays les
moins avancés (
PMA). L'
indicateur
de développement humain (
IDH) est de 0,289 en 2010
(position 164 entre 1969 pays). En
2005, le budget de
l'État dépend à 75 % de l'aide internationale. Il n'y
a pas partout de l'électricité et 85 % des habitants vivent
avec moins de 1 dollar par jour.
En effet, l'instabilité politique, les séquelles
de la
guerre civile de
1999, l'obsolescence des
infrastructures découragent les investisseurs et donc les
possibilités de développement.
Du fait de sa pauvreté et de sa désorganisation
économique, la Guinée-Bissau est une proie facile pour les
trafiquants de drogue de l'Amérique du Sud qui l'utilisent comme
passerelle pour atteindre l'
Union
européenne, leur principal client depuis que les
États-Unis
ont durci leur politique de contrôles aux frontières. La
Guinée-Bissau a une position géographique
privilégiée, au sud du Sénégal, qui l'exclut du
dispositif de contrôle de l'immigration clandestine, qui s'étend
du Maroc au Sénégal et rend les trafics difficiles. La drogue
sud-américaine est donc stockée en Guinée-Bissau,
où elle est ensuite introduite par petites quantités dans les
produits de marché (fruits, poissons, noix de Cajou) acheminés
vers l'
Europe, ou
ingérée par des
mules qui
risquent leur vie et leur liberté pour 5 000 € (leur
salaire pour acheminer 500 grammes à 1 kilogramme de cocaïne en
capsules).
v LE MALI :
Le Mali est un pays enclavé de l'Afrique de l'Ouest
couvrant une superficie d'environ 1.241.238 km2, dont 51% de terres
désertiques. Les superficies cultivées (terres arables et terres
en cultures permanentes) couvrent 4.7 millions d'hectares, soit 4% du
territoire.
Pays Sahélien, il partage ses frontières avec
sept autres pays: l'Algérie au nord, le Niger à l'est, le Burkina
Faso et la Côte d'Ivoire au sud, la Guinée au sud-ouest, le
Sénégal à l'ouest, et la Mauritanie à l'ouest et au
nord-ouest.
La population du Mali est de 13.4 millions d'habitants (2004).
La densité de 11 habitants/km2 se caractérise par une grande
hétérogénéité, notamment entre les
régions du nord où la densité est inférieure
à 2 habitants/km2 et les régions du centre et du sud où
celle-ci dépasse 25 habitants/km2. Le taux de croissance
démographique est estimé à 2.4% en 2002.
Le PIB en 2003 s'élève à 400 dollars US
par habitants et l'indice de développement humain à 0.326.
L'économie malienne est fortement tributaire du secteur agro-pastoral
qui contribue pour 36.3% au PIB, occupe 80% de la population active.
v LE NIGER :
Le Niger est un pays sahélo-saharien, de 1 267 000 Km2
de superficie, peuplé de 10 790 352 habitants.
Situé dans la partie ouest-centrale du continent
africain, le Niger est un pays totalement enclavé dont les trois quarts
du territoire sont désertiques. Le pays est situé à plus
de 1 000 Km des ports les plus proches et ne dispose d'aucune infrastructure
ferroviaire de liaison. Cet enclavement majore le coût de ses
importations et de ses exportations.
La croissance économique au Niger repose pour
l'essentiel sur les performances du secteur primaire qui subit les contrecoups
des aléas climatiques. Ce secteur occupe plus de 80% de la population
active, sur des terres arables qui se raréfient et se dégradent
sous l'effet d'une utilisation intensive, maintenant ainsi près des deux
tiers des nigériens dans une insécurité alimentaire
chronique. Les autres potentialités de création de richesses dans
les secteurs secondaire et tertiaire restent faiblement exploitées. En
outre, la demande reste caractérisée par une forte propension
à la consommation des ménages avec une forte autoconsommation et
une faible propension à l'épargne.
Au cours de la période 1996-2002, l'économie
nigérienne a enregistré, selon les comptes nationaux
publiés en octobre 2002 par la Direction des Statistiques et des Comptes
Nationaux, une croissance annuelle moyenne de 3,5% en termes réels. Ce
taux est nettement inférieur aux 7% jugés nécessaires pour
permettre un décollage réel de l'économie et
réduire sensiblement le niveau de pauvreté.
Les plus forts taux de croissance réelle ont
été observés en 1996, 1998 et 2002 avec respectivement
3,9%, 9,8% et 5,9%. Ces années de forte croissance ont été
caractérisées par de bonnes campagnes agricoles.
v LE SENEGAL :
Le Sénégal se situe à l'avancée la
plus occidentale du continent africain dans l'Océan Atlantique, au
confluent de l'Europe, de l'Afrique et des Amériques, et à un
carrefour de routes maritimes et aériennes.
D'une superficie de 196 722 km2, il est limité au nord
par la Mauritanie, à l'est par le Mali, au sud par la Guinée et
la Guinée Bissau, à l'ouest par la Gambie, et par l'Océan
Atlantique sur une façade de 500 km. Dakar (550 km2), la capitale, est
une presqu'île située à l'extrême Ouest.
La population du Sénégal compte 9,8 millions
d'habitants en 2001 soit une densité moyenne de 48 habitants au km2.
Plus de 25% de la population est concentrée dans la région de
Dakar. L'autre pôle de concentration est le centre du pays (le bassin
arachidier) avec plus de 35 % de la population. L'Est du pays est très
faiblement peuplé.
Avec un PIB par habitant évalué à 1.066
USD, le Sénégal a longtemps connu des taux de croissance parmi
les plus élevés de l'
UEMOA (Union économique et
monétaire ouest-africaine). Les réformes structurelles ont permis
une modification importante du paysage économique du
Sénégal, notamment grâce aux privatisations de nombreuses
entreprises publiques dans la filière agricole et dans les
infrastructures. Il reste cependant un PMA, près de 50% de la population
vivant en dessous du seuil de pauvreté.
v LE TOGO :
Le Togo, est un
pays d'
Afrique de
l'Ouest ayant des frontières communes avec le
Bénin à
l'est, le
Burkina Faso au nord,
et le
Ghana à l'ouest. Sa
façade sud est ouverte sur le golfe du Bénin. La population est
estimée en 2009 à environ 6 millions d'habitants pour une
densité de 95 hab/km².
Le Togo est l'un des plus petits États africains avec
56 785 km², s'étirant sur 600 km du nord au sud avec une largeur
n'excédant pas 100 km. Cette faible superficie n'empêche pas le
Togo d'être reconnu pour la grande diversité de ses paysages (une
côte de sable fin bordée de cocotiers au sud, des collines, des
vallées verdoyantes et des petites montagnes dans le centre du pays, des
plaines arides et de grandes savanes plantées de baobabs au nord).
L'économie du Togo repose essentiellement sur la
culture
vivrière qui représente 65% des travailleurs. Le reste de la
main-d'oeuvre (30%) vit de la culture du
cacao, du
café, du
coton mais surtout des mines
de
phosphates qui sont
vitales au pays. Le Togo est d'ailleurs le cinquième producteur mondial
de phosphates. À l'instar de nombreux pays africains (
Sénégal,
Île Maurice,
Namibie), le Togo s'est
doté d'une
zone franche dès
la fin des années 80. Ainsi, dans cette zone sont implantés des
sociétés pharmaceutiques, des fabricants d'huiles
végétales, des assembleurs informatiques, des distributeurs de
produits cosmétiques, des prothésistes dentaires ou des
entreprises de transport routier...
Le port de Lomé, seul port en eau profonde de la
sous-région, est donc une zone franche qui ne cesse de se
développer rapidement. À titre d'exemple, le
port
autonome de Lomé (PAL) vient d'acquérir en mars
2006, deux grues portuaires qui
disposent d'une force de levage de 104 tonnes. Ces équipements sont
destinés à accompagner l'extension et l'exploitation du terminal
qui connaît une rapide expansion régionale qui couvre les besoins
de nombreux pays comme le
Niger, le
Mali ou le
Burkina Faso.
B- OBJECTIFS SOCIO-ECONOMIQUES DE L'UEMOA :
L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a
été créée pour répondre aux trois (03)
préoccupations suivantes :
- l'organisation à brève échéance,
autour de la monnaie commune, d'une convergence accrue des politiques
macro-économiques nationales ;
- le décloisonnement effectif des marchés nationaux
et leur fusion en un marché unifié d'une taille compatible avec
les exigences de rentabilité des investissements requis pour la relance
de la croissance économique dans les Etats membres ;
- et l'instauration des conditions de nature à optimiser
l'exploitation des potentialités économiques des Etats membres,
en accroissant les opportunités d'échanges
intra-régionaux.
Pour faire face au défi de l'intégration, gage de
survie des Nations dans le monde de demain, l'UEMOA s'est fixée cinq
(05) objectifs prioritaires à savoir :
1 / renforcer la compétitivité des
activités économiques et financières des Etats membres
dans le cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement
juridique rationalisé et harmonisé ;
2/ assurer la convergence des performances et des politiques
économiques des Etats membres par l'institution d'une procédure
de surveillance multilatérale ;
3/ créer entre les Etats membres un marché
commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des
services, des capitaux et le droit d'établissement des personnes
exerçant une activité indépendante ou salariée
ainsi que sur un Tarif Extérieur Commun et une politique commerciale
commune ;
4/ instituer une coordination des politiques sectorielles
nationales, par la mise en oeuvre d'actions communes et éventuellement
de politiques communes notamment dans les domaines suivants : ressources
humaines, aménagement du territoire, transports et
télécommunications, environnement, agriculture, énergie,
industrie et mines ;
5/ harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon
fonctionnement du marché commun, les législations des Etats
membres et particulièrement le régime de la fiscalité.
SECTION 2 : LES INSTITUTIONS DE l'UEMOA
Le traité de l'UEMOA est entré en vigueur le
1er Août 1994, après sa ratification par les Etats
membres de l'union, a démarré ses activités en janvier
1995.
Les institutions de l'UEMOA sont :
- Les organes de directions: la conférence des chefs
d'Etat et de gouvernement, le conseil des ministres, la commission ;
- Les organes de contrôle juridictionnel : la cour
de justice, la cour des comptes;
- Les organes de contrôle parlementaire ;
- Les organes consultatifs.
I -Les organes de direction :
1 -La Conférence des Chefs d'Etat et
de Gouvernement :
Elle est l'autorité suprême de l'Union et tranche
toute question n'ayant pu trouver de solution par accord unanime du Conseil des
Ministres. Elle décide de l'adhésion éventuelle de
nouveaux membres et prend acte du retrait ou de l'exclusion des participants.
Elle se réunit au moins une fois par an et prend ses décisions
à l'unanimité.
2 -Le Conseil des Ministres :
Le Conseil des Ministres définit la politique
monétaire et de crédit de l'Union afin d'assurer la sauvegarde de
la monnaie commune et de pourvoir au financement de l'activité et du
développement économique des Etats membres. Chacun d'entre eux
est représenté par deux ministres, dont le ministre des finances,
mais chaque Etat n'y dispose que d'une seule voix. La BCEAO organise les
séances du Conseil dont elle assure le Secrétariat. Le Gouverneur
de la BCEAO assiste aux réunions du Conseil avec voix consultative. Le
Conseil se réunit au moins deux fois par an et prend ses
décisions à l'unanimité. Il lui appartient de modifier la
définition de l'unité monétaire et de déterminer en
conséquence la déclaration de parité de la monnaie de
l'Union à effectuer au Fonds monétaire international.
3 -La Commission :
La Commission de l'UEMOA exerce, en vue du bon fonctionnement
et de l'intérêt général de l'Union, le pouvoir
d'exécution, délégué par le Conseil des Ministres.
Elle transmet à la Conférence et au Conseil les
recommandations et avis qu'elle juge utiles à la préservation et
au développement de l'Union,
Elle exécute le budget de l'Union et peut saisir la
Cour de Justice en cas de manquement des États membres aux obligations
qui leur incombent en vertu du droit communautaire.
Le siège de la Commission est à Ouagadougou au
Burkina Faso.
II -Les Organes de contrôle juridictionnel
1 -La Cour de Justice :
La Cour de Justice veille à l'interprétation
uniforme du droit communautaire et à son application et juge, notamment,
les manquements des Etats à leurs "obligations communautaires". Elle
assure le respect du droit relativement à l'interprétation et
à l'application du Traité de l'UEMOA, arbitre les conflits entre
les Etats membres ou entre l'Union et ses agents, elle est composée de
juges, un par État, nommés pour un mandat de six ans renouvelable
.Son siège est à Ouagadougou.
2 -La Cour des Comptes :
La Cour des Comptes contrôle les comptes des
organes de l'Union, et la fiabilité des données
budgétaires nécessaires à l'exercice de la surveillance
multilatérale.
Trois conseillers sont mandatés pour six ans
renouvelable une fois.
3 -Les Organes de contrôle
parlementaire :
-Le Comité Interparlementaire, embryon du futur
Parlement de l'Union
Le Comité Interparlementaire
joue un rôle consultatif et d'animation des débats sur
l'intégration. Il reçoit le rapport annuel de la Commission et
s'exprime sous forme de rapports ou de résolutions. Il préfigure
le parlement de l'Union qui sera chargé du contrôle
démocratique des organes de l'Union. Il compte 40 membres et se
réunit au moins une fois par an. Son siège est à Bamako au
Mali.
Les membres du Parlement portent le titre de «
Députés au Parlement de l'UEMOA ».
Ils seront élus au suffrage universel direct, pour une
durée de cinq ans, selon une procédure électorale qui sera
déterminée par un acte additionnel de la Conférence ,
après consultation du Parlement.
Ils exerceront leur mandat de façon indépendante
et ne peuvent être liés par des instructions d'un quelconque Etat
membre.
Le nombre des Députés par Etat membre, les
modalités de leur rémunération, le régime
d'éligibilité ainsi que celui des incompatibilités, seront
fixés par un acte additionnel de la Conférence, après
consultation du Parlement.
Le Parlement élit son Président parmi ses
membres pour une durée de deux ans et demi.
Le Parlement se réunit en deux sessions. La
première session s'ouvre le premier lundi du mois de février. La
deuxième session, dite budgétaire, s'ouvre le deuxième
lundi du mois d'octobre. Le Parlement peut se réunir en session
extraordinaire, sur un ordre du jour précis, sur convocation de
son Président, soit à la demande du Président du Conseil
des Ministres, soit à la demande des 2/3 des Députés au
moins, après information du Président du Conseil des
Ministres.
Le Parlement est saisi du rapport annuel conjoint de la Cour
des Comptes de l'UEMOA et des Cours des Comptes des Etats membres sur
l'évaluation des systèmes de contrôle des comptes en
vigueur dans l'Union.
Dans l'attente de l'élection des Députés
au suffrage universel direct, les Députés au Parlement sont
désignés par l'Organe législatif de chaque Etat membre.
Le nombre des Députés est fixé à
cinq par Etat membre et la présidence du Parlement est exercée
par un Député ressortissant de l'Etat qui assure la
présidence de la Conférence.
4 -Les Organes consultatifs :
-La Chambre Consulaire Régionale
La Chambre Consulaire Régionale est le lieu
privilégié de dialogue entre l'UEMOA et les principaux
opérateurs économiques. La Chambre, Organe consultatif
créé par le Traité de l'Union, est chargée de
réaliser l'implication effective du secteur privé dans le
processus d'intégration de l'UEMOA, par notamment :
-la participation à la réflexion sur le
processus d'intégration et à la mise en oeuvre des
réformes arrêtées par les Organes compétents de
l'Union ;
-l'appui technique aux Chambres Consulaires nationales et
à ses autres membres ;
-à son initiative ou à celle de la Commission,
la Chambre donne des avis sur toute question relative à la
réalisation des objectifs de l'Union, notamment les législations
commerciale, fiscale, douanière et sociale ; les négociations
commerciales auxquelles participe l'Union ; la création et le
fonctionnement de bourses de valeur ou de commerce, d'observatoires
économiques ; la politique économique et monétaire.
La Chambre regroupe les chambres consulaires nationales, les
associations professionnelles et les organisations patronales des Etats
membres.
Le nombre des représentants est fixé ainsi qu'il
suit pour chaque Etat membre :
3 représentants des institutions consulaires,1
représentant des associations professionnelles ou des
organisations patronales des industries ;1 représentant des associations
professionnelles ou des organisations patronales des importateurs/exportateurs
;1 représentant des associations professionnelles des banques et
établissements financiers ;1 représentant d'une association
professionnelle ou d'une organisation patronale d'un secteur
désigné par la chambre nationale de commerce et d'industrie parmi
les secteurs non cités ci-dessus.
Son siège est à Lomé au Togo.
5 -Les Institutions spécialisées
autonomes :
a -La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest(BCEAO)
La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(BCEAO) est l'Institut d'émission commun aux huit Etats membres de
l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). La BCEAO est un
établissement public international dont le siège est fixé
à Dakar. Outre l'émission des signes monétaires dans les
Etats membres de l'Union dont elle a le privilège exclusif, la BCEAO a
en charge:
-la centralisation des réserves de devises de
l'Union ;
-la gestion de la politique monétaire des Etats membres
de l'Union ;
-la tenue des comptes des Trésors des Etats de
l'Union ;
-la définition de la loi bancaire applicable aux
banques et aux établissements financiers.
La BCEAO jouit du privilège exclusif de
l'émission monétaire sur l'ensemble des Etats membres de l'Union
Monétaire Ouest Africaine.
Elle émet des signes monétaires, billets et
pièces de monnaie, qui ont cours légal et pouvoir
libératoire dans l'ensemble des Etats membres de l'Union. La
création, l'émission et l'annulation des signes monétaires
sont décidées par le Conseil des Ministres.
En dépit du développement des moyens de paiement
scripturaux, l'utilisation de billets et pièces de monnaie continue
d'occuper une place relativement importante dans les transactions des agents
économiques. Les mouvements de billets entre les Etats sont
favorisés par l'unicité des signes monétaires.
En matière d'impression, la Banque Centrale mène
des recherches permanentes relatives à l'authentification des signes
monétaires, en vue de renforcer la sécurité des billets
qu'elle émet. C'est dans ce cadre qu'il convient d'inscrire les
décisions prises respectivement en 1977, 1991et en 2002, visant à
renouveler et à compléter la gamme des billets et des
pièces de monnaie en circulation.
La Banque Centrale a également pour mission de
gérer la politique monétaire des Etats membres de l'Union. Cette
politique monétaire vise à:
- ajuster la liquidité globale de l'économie en
fonction de l'évolution de la conjoncture économique, pour
assurer une stabilité des prix ;
- promouvoir la croissance économique.
La Banque Centrale définit la réglementation
applicable aux banques et établissements financiers et exerce à
leur égard des fonctions de surveillance. Dans ce cadre, la Commission
Bancaire, créée le 24 avril 1990 et présidée par le
Gouverneur de la BCEAO, est chargée de veiller à l'organisation
et au contrôle du système bancaire dans l'UMOA. La BCEAO assure le
Secrétariat Général de la Commission Bancaire.
La Banque Centrale assiste, à leur demande, les
Gouvernements des Etats de l'Union dans leurs relations avec les institutions
financières et monétaires internationales et dans les
négociations qu'ils entreprennent en vue de la conclusion d'accords
financiers internationaux. Elle peut être chargée de
l'exécution de ces accords dans les conditions fixées par les
conventions approuvées par le Conseil d'Administration. S'agissant en
particulier des relations des Etats avec le Fonds Monétaire
International, la Banque Centrale assure le rôle d'agent financier, en
vertu des dispositions de la Convention du 24 septembre 1981 signée
entre elle et les Etats membres.
L'Institut d'émission assiste aussi les Etats dans les
domaines de la définition et du suivi de l'exécution des
programmes d'ajustement ainsi que de la gestion de la dette. En particulier, il
assiste les Gouvernements dans les négociations de
rééchelonnement de leur dette extérieure. L'Institut
d'émission apporte également son concours dans la conception,
l'harmonisation et l'application de textes relatifs à la
réglementation des relations financières extérieures.
C'est dans ce cadre notamment qu'il assure, pour le compte des Etats,
l'établissement de leurs balances des paiements.
La Banque Centrale participe activement aux réflexions
menées avec les partenaires de la Zone Franc dans les domaines de la
réforme des assurances, de la prévoyance sociale, de la
mobilisation de l'épargne, du droit des affaires, ainsi que de
l'observatoire économique de la Zone Franc et des pôles
régionaux de formation.
La Banque Centrale a développé une politique de
formation au profit de ses agents qu'elle a étendue, par la suite, aux
banques et établissements financiers, aux administrations
économiques et financières des pays membres, ainsi qu'à
celles de certains pays de la sous-région. Cette formation est
assurée par le Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaires
(COFEB), situé au Siège de la BCEAO. La création de ce
centre répondait à la nécessité d'harmoniser la
formation des cadres du secteur bancaire, et d'y apporter une dimension plus
régionale.
Depuis sa création en août 1977, le COFEB a
formé 1407 agents répartis en 23 promotions, pour le compte des
Administrations nationales (420), des Banques et Etablissements Financiers
(213), d'autres Banques Centrales (10) et de la BCEAO (764). Le COFEB
succède ainsi au Centre de Formation d'Abidjan qui, auparavant, formait
les cadres de la BCEAO.
b -La Banque Ouest Africaine de
Développement(BOAD) :
La Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) est
l'institution commune de financement du développement des Etats de
l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), transformée en une
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) par Traité
du 10 janvier 1994. Elle est créée par Traité signé
le 14 novembre 1973 par ses Etats membres. Les Etats membres de la BOAD sont :
le Bénin, le Burkina, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau,
le Mali , le Niger, le Sénégal et le Togo. Conformément au
Traité de l'UEMOA entré en vigueur le 01 août 1994, la BOAD
est une institution spécialisée commune de l'Union. Elle concourt
" en toute indépendance à la réalisation des objectifs de
l'UEMOA sans préjudice des objectifs qui lui sont assignés par le
Traité de l'UMOA"
La BOAD est un établissement public à
caractère international qui a pour objet, aux termes de L'Article 2 de
ses Statuts, "de promouvoir le développement équilibré des
Etats membres et de réaliser l'intégration économique de
l'Afrique de l'Ouest" en finançant des projets prioritaires de
développement rural, infrastructures de base, infrastructures modernes,
télécommunications, énergie, industries, transport,
agro-industries, tourisme et autres services. Sont membres de la BOAD et
participent à son capital et à son administration :
- Les membres titulaires d'actions de série A
: Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée
Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo et la Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), institut d'émission commun aux
huit Etats membres ;
-Les membres titulaires d'actions de série B :
France, Allemagne, l'Union Européenne , la Banque Africaine de
Développement (BAD), le Royaume de Belgique.
Le capital souscrit d'un montant de 350 milliards F CFA est
reparti entre les actionnaires de catégorie A et ceux de
catégorie B à concurrence de 95,96 % et 4,04 % respectivement.
La BOAD a en son sein trois structures
spécialisées : Cauris Investissement SA , Fonds de Garantie
des Investissements Privés en Afrique de l'Ouest (GARI) et Le Projet
d'Utilisation du Fonds Suisse (PUFS).
Cauris Investissement SA est la première
société de Capital Investissement à vocation
sous-régionale dont l'activité couvre les huit Etats membres de
l'Union. Tous les secteurs d'activités sont éligibles aux
interventions de Cauris Investissement SA à l'exception des entreprises
de divertissement pour adultes et des sociétés de fabrication
d'armes.
Cauris Investissement SA intervient en fonds propres (capital
ou quasi-capital) dans les entreprises ayant un fort potentiel de croissance et
de rentabilité. Ses interventions peuvent prendre les formes juridiques
suivantes :actions simples ou privilégiées ; obligations
convertibles ou à bons de souscription d'actions ; prêts
participatifs, comptes courants d'associés.
L'activité au 31 décembre 2003, les
interventions de Cauris Investissement SA portent sur des participations dans
40 opérations pour un montant de 5,9 milliards de F CFA.
Cauris Investissement SA prend des participations à
concurrence de 10 à 250 millions F CFA représentant 10 à
35 % du capital social de l'entreprise.
La durée moyenne d'intervention se situe
généralement entre 4 et 8 ans aux termes desquels les parts de
Cauris Investissement SA sont rachetées, soit par les anciens
actionnaires, soit par introduction en bourse, soit par cession à des
tiers en plein accord avec les actionnaires majoritaires. Pendant toute la
durée du partenariat, le responsable du dossier reste à
l'écoute de la société et apporte soutien et conseil au
Chef d'entreprise pour les décisions de nature stratégique sans
s'immiscer dans la gestion quotidienne de l'entreprise.
Constitué à l'initiative d'organismes de
développement internationaux, réunissant des Banques commerciales
et des établissements financiers implantés dans la
Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest, le Fonds de
Garantie des Investissements Privés en Afrique de l'Ouest (GARI) a pour
ambition de faciliter l'accès des entreprises privées de la
région aux financements à moyen et long terme, par le partage,
avec les établissements de crédit, des risques liés
à ces opérations. Le Gari est une société anonyme
dont le siège est situé à Lomé.
Les pays d'intervention sont prioritairement les huit membres de
l'Union et accessoirement tous les autres Etats membres de la
CEDEAO. Les entreprises éligibles sont
celles relevant du secteur privé et exerçant
leurs activités dans les domaines suivants : industrie
manufacturière, agro-industrie, pêche, mines, tourisme,
Bâtiments et travaux publics, transports, hôtellerie,
agriculture.
La garantie est délivrée dans la monnaie du
prêt, pour une durée maximale de 10 ans. La quotité
maximale est fixée à 50% du prêt consenti par
l'établissement de crédit. En cas de recours simultané
à d'autres fonds de garantie, le taux de couverture cumulé est
plafonné à 60% de l'encours en principal du prêt. Pour
être éligibles, les crédits garantis doivent atteindre,
sauf cas particuliers, un montant égal à la contre valeur de 100
millions de FCFA.
La Gari vient d'étendre ses activités à la
garantie des opérations de levée de ressources sur les
marchés financiers et monétaires approfondi.
Le Projet d'Utilisation du Fonds Suisse (PUFS) est une cellule
de Coordination mise en place au sein de la BOAD dans le cadre des accords
conclus entre la Banque et le Gouvernement de la Confédération
Suisse le 20 décembre 1993, pour servir de point d'application pour la
mise en oeuvre de l'assistance financière suisse en faveur des pays de
l'UEMOA. Le PUFS est devenu opérationnel en janvier 1994. Son objectif
principal est d'accompagner un processus expérimental d'intervention de
la BOAD en faveur des organisations de base (OB) en finançant les
opérations sous forme de subvention et de crédit.
Les OB sont les groupements, associations de
développement, coopératives, etc. reconnues légalement et
exerçant des activités dans les secteurs du développement
rural, de l'artisanat, de la micro finance, etc..
Le Projet d'Utilisation du Fonds Suisse (PUFS) appuie des
opérations de développement à la base (ODB) comportant en
général deux grandes catégories de composantes : les
activités génératrices de revenus et d'emplois (AGR/E) ou
activités rentables et les mesures d'accompagnement pour renforcer les
capacités d'organisation et de gestion des ODB et leurs activités
à caractère social.
Les composantes à caractère social sont par
exemple la santé, l'éducation, l'alimentation en eau potable des
populations. Elles contribuent notamment à l'amélioration
qualitative des conditions de vie des populations.
Le PUFS ne peut financer des opérations exclusivement
limitées aux mesures d'accompagnement et au secteur social, y compris
dans un programme de développement. Par contre, il peut appuyer des
opérations sous forme de crédit à 100 %
(généralement dans le cadre d'un programme de
développement cofinancé avec d'autres partenaires financiers).
Le PUFS est ouvert au cofinancement d'ODB avec d'autres
partenaires financiers afin d'augmenter l'effet de levier de ses interventions,
échanger des expériences dans le cadre de programmes de
développement intégrés.
Le cumul des ressources mobilisées par la Banque depuis
le démarrage de ses activités opérationnelles en 1976
s'élève, au 31 décembre 2003, à 341 milliards FCFA,
dont 317 milliards de ressources d'emprunt et 24 milliards de concours non
remboursables.
SECTION 3 : LES CONTRAINTES LIEES AU PROCESSUS
D'INTEGRATION
Les obstacles à la réalisation de
l'intégration dans la zone UEMOA sont d'ordre économique,
politique, de production de biens, d'infrastructures, tracasseries
administratives et sécuritaires
A. Les obstacles économiques et
politiques :
Au niveau de la libéralisation des échanges
sous- régionale, les programmes d'Ajustement Structurel ont
bloqué le processus. Parce qu'une libéralisation
extérieure à la sous - région s'est imposée aux
Etats. Du coût, la Côte d'Ivoire et le Sénégal dont
la plupart des entreprises sont françaises se sont vus exclus. Les Etats
de l'UEMOA ont tous refusé de réduire leurs taxes sur les
marchandises en provenance des autres Etats de la CEDEAO. C'est ainsi que la
Construction de la zone de libre échange a pris du plomb dans l'ail.
L'union douanière reste encore à l'état de projet. A ces
raisons, il faut aussi relever l'envie de la Côte d'Ivoire de conserver
son hégémonie économique sur les organisations de la sous
région. En effet, la Côte-d'Ivoire exerce sa domination dans la
zone UEMOA et cette position lui confère le privilège de
gouverner la Banque Centrale de Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO). La Cote
d'Ivoire ici est confronté à un leadership larvé qui peut
contribuer à retarder la construction de l'intégration de la
CEDEAO.
A ces obstacles économiques on peut adjoindre
certaines difficultés politiques. La sous- région connaît
une instabilité politique due à la guerre civile de la Cote
d'Ivoire. La corruption et la mauvaise gouvernance dans nombre de pays de la
zone constituent des handicaps pour la réalisation d'un espace
économique intégré dans la zone UEMOA. En outre les
anciennes puissances colonisatrices, en occurrence la France entretient des
rapports de force diplomatique pour maintenir son influence dans la zone UEMOA.
B. Les obstacles liées à la structure de
production de biens
L'un des principaux obstacles au développement des
échanges commerciaux en Afrique en général et dans l'UEMOA
en particulier réside dans la similitude de la structure des biens
produits dans les différents pays. En effet, la plupart des pays
africains fournissent pratiquement les mêmes produits de base agricoles,
alors que les besoins les plus pressants sont les produits manufacturés
(qui représentent en moyenne près de 73% de leurs importations)
pour lesquels les pays développés à économie de
marché ont un avantage certain.
Cette situation reflète l'absence de coordination et
d'harmonisation des politiques de production et de commercialisation. En outre,
le faible niveau technologique entraîne des coûts de production
assez élevés, ce qui provoque un renchérissement des biens
locaux par rapport aux biens importés.
C. Les obstacles liées aux infrastructures
Les infrastructures, notamment de transport et de
communication constituent de puissants catalyseurs du processus
d'intégration économique, en ce qu'ils peuvent grandement
faciliter la circulation des personnes, des biens et des services.
Le commerce intra-communautaire se trouve par
conséquent entravé par l'insuffisance de l'infrastructure,
notamment dans le domaine des transports et des communications. Le
réseau routier est constitué en grande partie de voies non
bitumées, donc impraticables sur une grande partie de l'année.
D. Les obstacles liées aux tracasseries
administratives et sécuritaires
Les tracasseries administratives rappellent les
difficultés que rencontrent, d'une part, les transporteurs et, d'une
autre, les commerçants dans le convoyage de leurs marchandises ainsi que
dans leurs propres déplacements. Sur cet aspect, en dépit de la
Décision n° 7/2001/CM/UEMOA du 20 septembre 2001 portant adoption
de la stratégie communautaire et d'un réseau d'infrastructures
routières au sein de l'UEMOA, il est à noter que, de nos jours,
des formalités administratives sont encore exigées aux
ressortissants des pays de l'Union lors de la traversée de certaines
frontières.
En ce qui concerne les tracasseries douanières,
policières et de gendarmerie, elles s'entendent des difficultés
qu'éprouvent biens et personnes aux traversées des postes de
contrôle policier, gendarme ou douanier à l'intérieur et
aux frontières des Etats.
Globalement, ces tracasseries relèvent davantage du
comportement des hommes qui ont du mal à accepter des dispositions qui
les privent de menus avantages illégaux. Ainsi, le personnel des douanes
et celui de la police, ainsi que de la gendarmerie transforment les barrages
destinés à contrôler le bon déroulement des voyages
en points de rackets.
L'espace UEMOA révèle un ensemble de corridors
prioritaires du fait de la fréquence de la circulation sur ces voies
dans l'optique de desservir les différents Etats. Sur ces corridors qui
sont le support physique des échanges sous-régionaux, des points
de contrôles ont été installés. Certains sont
légaux, d'autres par contre résultent de pratiques anormales
tendant à entraver la fluidité des échanges.
L'Observatoire pour les Pratiques Anormales (OPA) dans la zone a, au fil des
années, procédé à des observations par des
enquêtes dissimulées en faisant voyager des individus à
l'insu de tous.
Il résulte des travaux de la Commission sur la
localisation des postes de contrôle effectués en octobre 2005 lors
de la Conférence des ministres en charge des transports entrant dans le
cadre de la mise en place d'un plan régional de contrôle sur les
onze axes routiers inter-Etats prioritaires de l'espace UEMOA.
Selon le rapport de l'Observatoire des Pratiques Anormales
(OPA) établi sur la période du 16 juin au 30 septembre 2008, le
corridor Ouagadougou-Bamako a la plus forte densité de barrières.
Soit au total près de 36 arrêts par voyage avec un ratio de 3,95
arrêts aux 100 km pour ce 3ème trimestre de l'année 2008.
Il faut préciser que cette forte densité provient surtout du
nombre élevé de barrières du côté malien, qui
enregistre 29 barrières alors qu'il y en a 7 du côté
Burkinabé. Le corridor Lomé-Ouagadougou s'est illustré, ce
trimestre, par le nombre le moins élevé de barrières avec
18,3 arrêts pour un ratio de 1,80 arrêt aux 100 km. Il est à
noter que les arrêts intempestifs sont dus en grande partie et par ordre
de grandeur décroissant, à la gendarmerie, à la police et
à la douane au Mali.
DEUXIEME PARTIE
ANALYSE DE L'EVOLUTION DU PROCESSUS D'INTEGRATION DANS
LES PAYS DE L'UEMOA
CHAPITRE 1 : LES ETAPES PREALABLES A L'INTEGRATION
ECONOMIQUE DANS LES PAYS DE L'UEMOA
La réalisation d'une intégration économique
passe par plusieurs étapes qui sont : la zone de libre
échange, l'union douanière, la marche commune et l'union
économique et monétaire.
SECTION 1 : LA ZONE DE LIBRE ECHANGE
C'est l'abolition des droits de douanes dans les
échanges commerciaux entre les pays signataires. Toutefois, chaque pays
membre reste maître de sa politique douanière avec les pays
tiers.
La volonté de construire une zone de libre
échange dans les rapports commerciaux intracommunautaires est inscrite
l'article 76 a)dans le quel les Etats conviennent de
« l'élimination sur les échanges entre les pays
membres, des droits de douanes, des restrictions quantitatives à
l'entrée et à la sortie, des taxes d'effet équivalent et
de toutes autres mesures d'effet équivalent susceptibles d'affecter les
dites transactions sous réserve du respect des règles d'origine
de l'union... »
Pour garantir l'efficience et l'effectivité de cette
zone de libre échange, l'article 88 du traité prescrit des
règles de concurrences prohibant les accords, association et pratiques
concertées entre entreprises, les pratiques assimilables à un
abus de position dominante ainsi que les aides publiques susceptibles de
fausser la concurrence.
Depuis le 1er janvier 2000, les produits
originaires agréés par la commission qui sont munis de certificat
d'origine, circulent librement et ne subissent aucune taxation à leur
passage des frontières intérieures de l'union.
Cependant, la fiscalité intérieure leur est
toujours applicable dans les mêmes conditions que les produits nationaux
de la même espèce.
En la matière, des changements sont intervenus depuis
l'entrée en vigueur du protocole additionnel N°III/2001 en janvier
2001.
Ainsi l'agrément de la commission n'est plus requis
puisqu'aux termes de l'article 10 du protocole additionnel N°03/2001:
«la qualité des produits originaires de l'UEMOA est
conférée de plein droit aux produits remplissant les conditions
définies aux articles 04 et05 ci-dessus ».
L'Article 11 alinéa 2 précise que « le
certificat est délivré par les autorités
compétentes et visé par les services de douanes des Etats membres
où le produit a été entièrement obtenu ou a fait
l'objet d'une ouvraison ou d'une transformation suffisante.
L'alinéa 3 du même article précise que
« lorsque l'ouvraison ou la transformation a été
réalisée dans deux (2) ou plusieurs Etats de UEMOA, le certificat
d'origine sera délivré par les autorités
compétentes de l'Etat où a lieu la dernière ouvraison ou
transformation ».
L'application de ces dispositions a commencé en 2006
pour les produits dont l'origine est déterminée sur la base de la
valeur ajoutée communautaire.
Pendant une période transitoire de trois (3) ans, cette
catégorie de produit originaire continuera, selon les termes de
l'article 18 du protocole additionnel N°III/2001 à être
agréés par la commission.
Le protocole additionnel N°III/2001est venu mettre fin
à une situation de libéralisation à deux vitesses dans les
échanges intracommunautaires des produits originaires.
Ainsi, l'UEMOA, depuis le 1er janvier 2003 est
censée être une zone de libre échange (ZLE) puisque tous
les produits originaires, en principe, bénéficient de la
franchise douanière dans les échanges à l'intérieur
de l'union.
Quant au statut unique de la marchandise
conformément à l'article 4 du traité de l'UEMOA qui
à son paragraphe (e) prévoit l'adoption d'une politique
commerciale commune, dans l'espace UEMOA un statut douanier est
conféré à toute chose transférable contre une
valeur.
Ce statut douanier qui peut se concevoir comme la carte
d'identité de la marchandise, est composé de trois (3)
éléments: la valeur en douane, l'espèce et l'origine de la
marchandise.
Pour ce qui est de l'espèce tarifaire l'article 19-1 du
code des douanes communautaire prévoit que, c'est la dénomination
qui lui est donnée selon les règles en vigueur dans la
nomenclature tarifaire et statistique du règlement numéro
23-2002CM/UEMOA18 Novembre 2002 entré en vigueur le 1er
janvier 2003.
C'est en fait un document volumineux dans lequel sont
répertoriés par catégories tous les produits
considérés comme marchandises. De sorte qu'à chaque
marchandise correspond un numéro de code qui figure sur la
déclaration en douane pour permettre de déterminer le taux de
droit de douane de TVA et de taxes parafiscales. Quant à la valeur en
douane c'est la valeur du produit telle qu'elle est déclarée
à l'administration douanière. Son importance résulte du
fait que les droits de douanes sont fixés ad valorem, cela permet de
déterminer la valeur des produits.
Ainsi à l'exportation par exemple la valeur
à déclarer est celle hors taxe à la sortie du territoire
national, et à l'importation la valeur à déclarer est
celle de la marchandise à l'entrée de l'UEMOA.
Mais l'article 16 du règlement de l'UEMOA
prévoit qu'en cas de doute sur le prix déclaré, les
services de douane peuvent exiger des justificatifs complémentaires.
Concernant l'origine, dernier élément du statut douanier son
intérêt est capital car les droits de douane dans l'espace Ouest
Africain peuvent différer pour un même produit en fonction de
l'origine.
L'origine permet dans l'espace Ouest Africain de savoir quelle
réglementation appliquer, notamment les droits dumpings ou
compensateurs. Cependant bien qu'il n'existe pas de définition
internationale de l'origine on peut affirmer que la marchandise à pour
origine le pays où a eu lieu la dernière transformation
substantielle. Si l'on imagine par exemple un produit originaire du
Bénin pays membre de l'espace Ouest Africain. Si le bien est
exporté ensuite dans un Etat européen, puis
réexporté mais en état au Mali, autre pays Ouest Africain.
Le Mali va appliquer à ce produit les taux préférentiels
qui unissent les Etats de la CEDEAO et de l'UEMOA, parce que justement le
produit n'a subi aucune transformation substantielle malgré le
détour en Europe.
Ainsi considéré on peut dire qu'avec le statut
douanier, le marché commun en Afrique de l'Ouest dispose d'un atout
certain. Les marchandises de l'espace communautaire sont distinguées de
celles qui en sont étrangères, et cela favorise une facilitation
dans les opérations d'import export dans l'UEMOA.
Pour la réglementation commune des échanges
extracommunautaires, l'entité Ouest Africaine a élaboré
une autre technique de mise en commun participant à la consolidation du
marché commun.
SECTION 2 : L'UNION DOUANIERE ET LE MARCHE
COMMUN
A. L'UNION DOUANIERE :
Parmi les objectifs fixés par le traité de
l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine en son article 4 al c),
figure la création d'un marché commun «basé sur la
libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux et le
droit d'établissement des personnes exerçant une activité
indépendante ou salariée ainsi que sur un Tarif Extérieur
Commun et une politique commerciale commune »
Cet article a été complété
par l'article 76 qui fixe les condition de réalisation du marché
commun à savoir, entre autres « l'élimination sur les
échanges entre les pays membres des droits de douanes, des restrictions
quantitatives à l'entrée et à la sortie, des taxes
d'effets équivalent et de toutes autres mesures d'effets
équivalent susceptibles d'affecter les transactions, sous réserve
du respect des règles d'origines qui sont précisées par
voie de protocole additionnel et l'établissement du Tarif
Extérieur Commun(TEC) »
Ces deux instruments constituent le socle sur le quel repose
l'union douanière dont la mise en oeuvre optimale est
conditionnée par des mesures d'accompagnement, notamment l'institution
d'un système d'évaluation unique, l'utilisation des documents
douaniers uniformes, l'application des règles de procédures
harmonisées, la mise en place de régimes douaniers communautaires
et l'instauration des règles uniformes dans le domaine du contentieux
douanier répressif 1.
A la date d'aujourd'hui, l'union douanière stricto
sensu a été réalisée et ce, depuis le
1er janvier 2000.
En effet, les produits du cru et de l'artisanat
traditionnel circulent librement depuis le 1er juillet1996. Quand
aux produits industriels agrées, après un plan de
réductions tarifaires qui s'est étalé sur trois (3) ans et
demi (3/2), ils circulent en exonération des droits et taxes
d'entrée depuis le 1er janvier 2000, par ailleurs, le tarif
extérieur commun après un plan de convergence qui a duré
un an et demi (1/2) est entré en vigueur le 1er janvier
2000.
Dans ce cadre, le schéma d'harmonisation de la
fiscalité intérieure a été élaboré et
mis en oeuvre à partir de 1998.
En ce qui concerne les mesures d'accompagnement, il faut
reconnaître qu'elles sont en retard par rapport au schéma qui
était tracé : ces mesures devaient entrer en application en
même temps que l'entrée en vigueur de l'union douanière
parmi ces mesures, l'une retiendra particulièrement notre
attention : il s'agit de celle relative aux contentieux douaniers qui se
définissent comme l'ensemble des règles relatives à la
constatation, à la poursuite et au règlement des infractions
douanières.
Parmi les infractions douanières constatées
quotidiennement par les services douaniers , figure la fraude douanière
qui a été définie par la convention de Nairobi comme
«une infraction douanière par laquelle une personne trompe la
douane et par conséquent élude en tout ou en partie le paiement
des droits et taxes à l'importation ou à l'exportation
,l'application de mesures de prohibitions ou de restauration prévues par
la législation douanière ou obtient un avantage quelconque en
restreignant cette législation ».
La politique de l'union économique et monétaire
ouest africaine est bâtie au tour de deux principes directeurs:
La fiscalité de porte conforme aux règles de
l'organisation mondiale de commerce (OMC).
L'objectif principal de l'organisation mondiale du commerce
est de permettre par des règles transparentes et
équilibrées, l'ouverture des marchés à tous les
produits et services qui font l'objet d'échanges commerciaux pour cette
raison l'organisation mondiale du commerce (OMC) prône la
visibilité en demandant aux Etats de rendre public les taux des droits
et taxes ainsi que les surtaxes appliquées lors de l'importation des
marchandises.
Elle prône également la baisse des tarifs pour
promouvoir une plus grande ouverture des marchés.
En application de ces principes du respect
consacrés à l'article 77 du traité que l'union a
élaboré un tarif extérieur commun conforme aux engagements
pris par les Etats membres auprès de l'organisation mondiale du
commerce.
La fiscalité intérieure doit supprimer les
disparités afin de mettre les produits et les activités de
l'union dans les mêmes conditions de concurrence
La conduite de la politique commerciale extérieure
relève de l'union douanière; elle est à distinguer de
l'harmonisation des politiques commerciales intérieures liées
pour la part à la réalisation du marché commun.
L'UEMOA a d'emblée marqué sa volonté
de dépasser l'union douanière et d'approfondir
l'intégration par les échanges en transformant l'actuel
marché unique en un véritable marché commun.
La séquence union douanière et marché
commun occupe l'étage intermédiaire de la typologie des
intégrations économiques régionales.
Là, encore, la marche n'était pas dans la
réalité aussi linéaire, c'est pour cette raison que
l'article 88 du traité pris qu'un an après son entrée en
vigueur, la politique commerciale commune s'applique.
Il s'agit de la transparence commerciale (au sens de l'OMC)
les pratiques anticoncurrentielles et non la politique commerciale
extérieure de l'union douanière considérée
supra.
Le marché commun reste donc biens au plan commercial,
le dernier étage de la séquence de l'intégration à
approfondir.
B. LE MARCHE COMMUN :
Le traité de l'union prévoit l'institution
entre les Etats membres d'un marché commun basé sur la
suppression des droits de douanes et des restrictions quantitatives dans leurs
échanges, et l'instauration des règles communes de Concurrence
ainsi que d'un tarif Extérieur commun et d'une politique
Commerciale commune dans leurs relations avec les pays
tiers.
En d'autres termes, le traité de UEMOA crée un
vaste marché protégé par le Tarif Extérieur commun
(TEC), de soixante quatorze million (74000000) de consommateurs où les
marchandises originaires sont appelées à circuler librement entre
les Etats, sans restriction ni discrimination aucune.
Les produits bénéficiant de cette
libéralisation sont ceux considérés comme originaires
à savoir
- les produits du cru ;
- les produits de l'artisanat traditionnels;
- les produits industriels dans les quels sont
incorporées des matières premières représentant en
quantités au moins de 60% de l'ensemble des matières
premières utilisées;
-les produits industriels obtenus à partir des
matières entièrement étrangères ou dans la
fabrication des quels les matières premières communautaires
utilisées représentent en quantité au moins de 60% de
l'ensemble des matières premières mises en oeuvre, lorsque la
valeur ajoutée est au moins égale à 40% du prix de
revient ex-usine hors taxe de ces produits;
L'union douanière est entrée en vigueur le
1er janvier 2000 avec la mise en place du Tarif Extérieur
Commun.
Le passage de la zone de libre échange (ZLE) à
l'union douanière (UD) se réfère à la typologie des
intégrations économiques régionales décrivant les
séquences successives allant de simples accords
préférentiels d'échanges ou sectoriels, à l'union
totale (fusion).
A l'étage inférieur, la zone de libre
échange (ZLE) prévoit la réduction coordonnée et
réciproque (zone préférentielle) allant jusqu'à
l'élimination totale (zone de libre échange complète) des
barrières tarifaires et des restrictions quantitatives.
En union économique et monétaire ouest
africaine, l'élimination totale des barrières tarifaires pour les
échanges des produits originaires agrées est en place depuis le
1er janvier 2000, avec la fin du régime transitoire de 1996
à 2000 et la disparition de la taxe préférentielle
communautaire qui frappait les produits industriels.
L'ensemble des pays de la Communauté Economique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO UEMOA incluse) sont censés
être en régime de libre échange pour leur commerce
intra-communautaire depuis janvier 2000 date à la quelle l'union
douanière a vu le jour dans l'espace de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine
SECTION 3 :L'UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE
L'Union économique est la forme la plus poussée
d'intégration économique. Elle suppose un marché commun
auquel s'ajoute l'harmonisation d'un certain nombre de domaines
stratégiques clés. Plus particulièrement, l'union
économique comporte une coordination des politiques monétaires et
budgétaires ainsi que des politiques relative au marché de
travail, au développement régional, au transport et a
l'industrie.
Puisque tout les pays doivent essentiellement partager le
même espace économique, il serait illogique pour eux d'appliquer
des politiques divergentes dans ces domaines.
Par ailleurs, l'union économique s'accompagne
souvent d'une monnaie commune et politique monétaire unifiée. La
suppression des incertitudes liées aux taux des changes améliore
le fonctionnement de l'union en permettant aux échanges commerciaux de
se faire d'une façon efficace sur le plan économique sans
être touchés par les fluctuations des devises.
Cela est vraie aussi du choix d'un emplacement pour les
entreprises.
Cette intégration exige des institutions
supranationales qui adoptent des lois sur le commerce pour assurer une
applications uniforme des règles à l'intérieur de l'union.
Les pays membres renonces à leur capacité législative dans
ce domaine, mais continu de voir au respect de ces lois à
l'échelon national.
TABLEAU 1 : RESUME DES ETAPES DE
L'INTEGRATION ECONOMIQUE
ACCORDS TARIFAIRES PREFERENTIELS
|
Tarif de faveur à l'égard d'un pays particulier.
Les conditions offertes (prix et conditions de paiement) sont plus avantageuses
que pour le pays habituel. Le pays qui le pratique doit cependant prendre garde
de ne pas tomber sous le coup de pratiques discriminatoires à
l'égard des autres pays
|
ZONE DE LIBRE ECHANGE(ZLE)
|
Aucun tarif entre les Etats membres et réduction des
barrières non tarifaires mais chaque Etat demeure maître de sa
politique douanière vis-à-vis des pays tiers
|
UNION DOUANIERE (UD)
|
ZLE + le tarif extérieur commun
|
MARCHE COMMUN (MC)
|
UD + libre circulation des capitaux et de la main d'oeuvre ,
harmonisation partielle des politiques
|
UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE
|
MC + politiques et institutions économiques,
financières et sociales communes
|
CHAPITRE 2 : LA REALISATION DU MARCHE COMMUN
L'UEMOA est un espace qui dispose d'un certain nombre d'atouts
sur lesquels, il serait utile de s'appuyer pour la mise en oeuvre effective de
son marché commun.
Pour la réalisation du marché commun, nous
allons étudier les critères de convergences, la libre circulation
des facteurs de productions, la réalisation des différents
politiques sectorielles, le développement des échanges
intracommunautaires et les perspectives.
SECTION 1 : LES CRITERES DE CONVERGENCES ET LA
LIBRE CIRCULATION DES FACTEURS DE PRODUCTIONS
A. LES CRITERES DE CONVERGENCES :
La surveillance multilatérale est fondée sur la
convergence des politiques budgétaires nationales et de leur
compatibilité avec la politique monétaire commune. Cette
convergence des politiques budgétaires nationales est fonction d'un
certain nombre de critères normatifs de référence
appelés critères de convergence. L'avènement du Pacte de
convergence a entraîné l'adoption de nouveaux critères de
convergence (B). Mais avant le Pacte, des critères existaient
déjà (A). Il ne serait pas superflu de les passer en revue pour
mieux comprendre le sens des nouveaux critères.
I-Les critères avant le pacte de
convergence :
Le Pacte de convergence n'a pas la paternité de
l'édiction des critères de convergence. Ceux-ci avaient
été élaborés d'abord sous l'UMOA (I) et ensuite
sous l'UEMOA (II).
a- Dans l'UMOA :
Il est utile de rappeler que l'UEMOA n'est que le prolongement
de l'UMOA (Union Monétaire Ouest Africaine). L'article 2 du
Traité de l'UEMOA dispose en effet que : « Par le
présent Traité, les Hautes Parties Contractantes
complètent l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA)
instituée entre elles, de manière à la transformer en
Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ... » Le
Traité UMOA a vu le jour le 14 novembre 1973 à Paris. Avec la
crise persistante qui s'est ressentie sur les finances publiques de ses Etats
membres dans les années 80 ; crise qui a eu un impact
négatif sur la valeur de leur monnaie commune,
l'UMOA a institué un conseil de convergence en 1992 afin d'harmoniser la
politique monétaire commune avec les politiques budgétaires
nationales. Dans le cadre de cette convergence, une série de cinq (5)
indicateurs de convergence assortis de valeurs critiques a été
adoptée en septembre 1993 par le Conseil des Ministres de l'Union. Ce
sont :
- le ratio masse salariale/recettes fiscales =50 % ;
- le ratio investissements publics financés sur
ressources internes/recettes fiscales > 20 % ;
- le ratio solde budgétaire de base/recettes fiscales
> 15 % ;
- la variation nette des arriérés de paiement
intérieurs = 0 % ;
- la variation nette des arriérés de paiement
extérieurs = 0 %.
Ces indicateurs avaient pour objectifs la maîtrise de
l'évolution des charges salariales, la constitution d'une épargne
par les administrations publiques, la réduction des déficits
publics, la réalisation d'un solde primaire de base positif et enfin
l'élimination des arriérés de paiement. A l'analyse, on se
rend compte que, d'une manière générale, ces cinq (5)
indicateurs ne sont pas sans rappeler les quatre (4) critères de
convergence fixés par le Traité de Maastricht pour l'entrée dans l'Union Economique et
Monétaire Européenne.
Ces indicateurs de l'UMOA, en raison de l'évolution de
la situation économique au sein de l'Union et surtout avec
l'entrée en vigueur de l'UEMOA, ont été quelque peu
modifiés par le Conseil des Ministres de l'Union lors de sa session de
septembre 97.
b- Dans l'UEMOA :
On se rappelle que les indicateurs de convergence que nous
venons d'exposer ont été adoptés dans un contexte
où « l'Union était dans une situation de
détresse budgétaire ». Avec
l'entrée en vigueur de l'UEMOA, l'on va maintenir, pour l'essentiel, les
cinq (5) critères précédemment définis. On
enregistrera, néanmoins quelques changements dans ces critères
avec les différentes Directives édictées par le Conseil
des Ministres de l'Union.
Ainsi, l'article 6 de la Directive n°02/96/CM relative
à la surveillance multilatérale des politiques
macro-économiques au sein des Etats membres de l'UEMOA pour
l'année 97 fait obligation aux Etats
de porter le ratio masse salariale/recettes fiscales à un niveau <50
% en 97. Les Directives n°01/97/CM et n°01/98/CM portant le
même objet que la Directive n°02/96/CM précédemment
citée, ont ramené ce ratio à un niveau < 40 % pour les
années 98 et 99. Cette austérité peut s'expliquer sans
doute par les bonnes performances réalisées par la plupart des
Etats membres qui ont réussi à maîtriser l'évolution
de leur masse salariale. Lorsque l'on analyse le rapport semestriel
d'exécution produit par la Commission de l'UEMOA en décembre 96, on se rend compte que, pour
l'année 96, seul le Togo a atteint 56,5 % tandis que les sept autres
Etats sont passés au dessous du seuil de 50 %.
On notera à ce propos les belles performances pour des
pays comme le Mali qui a atteint 28,9 %. Senghor signale
que « malgré toutes les vertus que présente ce ratio,
les pays membres de la Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale (CEMAC) n'ont pas intégré ce critère,
de la même façon sur la liste des quatre (4) indicateurs retenus
pour leur dispositif de surveillance multilatérale exercée dans
le cadre du conseil de convergence ». Si tel avait
été le cas, on aurait pu comme le souligne Senghor «
faire une comparaison- raisonnable entre les quinze (15) Etats membres de la
zone franc ».
Au contraire de cette exigence de l'amélioration
continue du ratio masse salariale/recettes fiscales, les autres ratios
définis dans l'UMOA ainsi que leurs valeurs critiques ont
été maintenus comme tels dans l'UEMOA. La grande innovation sous
son égide est l'introduction du critère du taux d'inflation
annuel moyen comme indicateur de la surveillance multilatérale. Pour une
union monétaire ayant une monnaie et une politique monétaire
communes, comme c'est le cas de l'UEMOA, une telle prise en compte ne pouvait
plus tarder. La maîtrise de l'évolution de ce critère est
un gage pour la stabilité même de la monnaie commune. Du reste,
c'est un critère qui existait déjà au sein de l'Union
Européenne. Dans l'UEMOA, ce taux était
d'abord fixé à un niveau <5% en 97, ensuite il est
passé à 3 % en 98 et 99 compte tenu de l'amélioration
observée dans sa maîtrise par les Etats.
Ce début d'élargissement
des critères de convergence va se poursuivre et se renforcer avec
l'adoption du Pacte de convergence.
- réduction de la variabilité des taux de change
(10 %),
- réduction du taux d'inflation (1 à 9 %),
- réduction du ratio déficit budgétaire/PIB
(5 %),
- plafonnement du financement du déficit budgétaire
par la Banque Centrale (10 %).
II- Les critères dans le pacte de
convergence :
Les nouveaux critères
élaborés dans le cadre du Pacte de convergence constituent une
innovation dans la mesure où ils ont été non seulement
élargis (I) ; mais également et surtout ils ont
été hiérarchisés (II).
a- Des critères
élargis :
Outre le critère du taux d'inflation introduit depuis
l'édiction de la Directive n°01/97/CM, le Pacte de convergence, qui
rappelons-le, a été adopté le 8 Décembre 99, va non
seulement à son tour maintenir les critères existants, mais en
plus il va les élargir. Ainsi, quatre (4) nouveaux critères
feront leur apparition. Ce sont :
- le ratio du solde budgétaire de base/PIB nominal =0 %
en l'an 2002 ;
- le ratio de l'encours de la dette intérieure et
extérieure/PIB nominal =70 % en l'an 2002 ;
- le ratio du déficit extérieur courant hors
dons/PIB nominal =5 % en l'an 2002 ;
- le taux de pression fiscale =17 % en l'an 2002.
A l'examen de ces nombreux critères, deux principales
observations relatives à la période de convergence et au PIB,
méritent d'être faites.
D'abord, on remarque que contrairement à l'UMOA et
à l'UEMOA d'avant le Pacte de convergence, les critères contenus
dans le Pacte de convergence ont un objectif triennal. En effet, sous l'UMOA et
sous l'UEMOA d'avant le Pacte, les critères étaient
élaborés chaque année et ils devaient être
respectés uniquement pour l'année suivant celle pendant laquelle
ils avaient été fixés. Le Pacte de convergence change
d'option. Ses critères ont été élaborés en
décembre 99 et leur respect devait être observé en fin
décembre 2002. C'est là une des grandes innovations
apportées par le Pacte. Cette façon de faire n'est certainement
pas indifférente du nouvel outil de gestion budgétaire
appelé budget-programme que l'on observe dans certains pays de l'UEMOA. Faire coïncider la période du respect des
critères de convergence à travers l'élaboration de
programmes pluriannuels avec celle de la
gestion budgétaire par objectifs qui commande également que les
programmes budgétaires soient élaborés sur trois (3) ans
ne peut être que logique. Cette disposition du Pacte de convergence est
appréciable dans la mesure où elle introduit une cohérence
entre les programmes ne serait-ce qu'à travers cette identité de
période. Les risques de chevauchement sont mieux
maîtrisés.
Ensuite, on note également que le Produit
Intérieur Brut (PIB) nominal sert désormais de mesure aux
nouveaux ratios prévus. L'importance de cet agrégat n'est plus
à démontrer car il mesure la richesse même d'un pays.
Rapporter le solde budgétaire de base, l'encours de la dette
intérieure et extérieure, le déficit courant hors dons au
PIB nominal (c'est-à-dire le PIB calculé en tenant compte du
facteur prix), c'est vérifier en quelque sorte la soutenabilité
de la dette, c'est mesurer la capacité de la production, de la richesse
à faire face au problème de la dette. C'est en somme mesurer la
solvabilité des Etats.
Enfin, on relèvera que l'introduction du taux de
pression fiscale comme indicateur de convergence répond au souci de
mesurer la contrainte exercée par l'ensemble des impôts sur les
citoyens relativement à la richesse du pays.
L'introduction de ce critère, nous osons le croire,
devrait permettre aux Etats d'adopter des mesures fiscales à même
de lutter contre l'incivisme fiscal, dernière trouvaille ( ?) pour
résoudre un tant soit peu le problème de pauvreté. Si tel est donc l'objectif des Etats en prévoyant
cet indicateur de convergence dans le Pacte, nous pensons qu'ils ont vu juste.
Si on peut se réjouir de cette vision, il reste que l'on devrait prendre
garde à ne pas pousser le bouchon trop loin
au risque de connaître l'effet contraire. Car ne dit-on pas que
« trop d'impôt tue l'impôt ? »
Par ailleurs, on constate que la valeur du ratio masse
salariale/ recettes fiscales qui devait être d'abord <50 %, puis
à 40 %, a été cette fois réduit à 35 %. Cela
traduit, une fois de plus, l'amélioration continue de ce critère
dans les Etats de l'Union.
Tous ces changements apportés dans le Pacte de
convergence à travers notamment l'élargissement des
critères vont se poursuivre avec leur hiérarchisation.
b-
Des critères hiérarchisés :
Une autre innovation apportée dans le Pacte de
convergence a consisté à hiérarchiser les critères
de convergence. En effet, au niveau terminologique, le Pacte parle
« d'indicateurs de convergence » qui donnent une image des
domaines importants de l'économie ; notamment le secteur
réel, la balance des paiements, les finances publiques et la monnaie.
Ces indicateurs de convergence sont appelés critères de
convergence lorsqu'ils sont jugés essentiels. Ainsi, distingue-t-on les
critères de convergence des autres indicateurs. Ce premier niveau
d'hiérarchisation permet de conclure que tous les indicateurs
prévus dans le Pacte n'ont pas la même importance. Les indicateurs
jugés non essentiels appelés « autres
indicateurs » sont répertoriés dans un tableau de bord
recommandé par le Conseil des Ministres. Ils ne sont donc pas
précisément définis dans le Pacte. En conséquence,
pourrait-on conclure qu'aucune sanction ne s'attache à leur
inobservation par les Etats membres. Ce qui n'est pas le cas des
critères de convergence. A l'opposé des autres indicateurs de
convergence, ceux-ci font l'objet d'une définition précise dans
le Pacte qui les a également normés avec des valeurs critiques. A
l'intérieur de ces critères, on distingue les critères de
1er rang des critères de 2nd rang. Les
critères de 1er rang sont les suivants :
- ratio du solde budgétaire de base/PIB nominal =0 % en
l'an 2002 ;
- taux d'inflation annuel moyen : 3 % par an ;
- ratio de l'encours de la dette intérieure et
extérieure/PIB nominal =70 % en l'an 2002 ;
- arriérés de paiement intérieurs et
extérieurs : non accumulation d'arriérés sur la
gestion de la période courante.
Ces critères sont d'une importance capitale, car ils
déterminent la crédibilité même de l'économie
des Etats et de l'Union vis à vis de l'extérieur. Les
déficits publics excessifs ainsi que l'insoutenabilité de
l'endettement qui sont la conséquence de leur non respect peuvent
engendrer « un cercle vicieux où tous les efforts de
redressement sont vains ; à la longue, cette situation pourrait
conduire au chaos puis à l'éclatement de l'Union ». Au vue de cette importance, leur inobservation
déclenche le système de mesures rectificatives.
Au sein même de ces critères de 1er
rang, le Pacte distingue encore un critère dit clé. C'est le
critère du solde budgétaire de base/PIB nominal. L'importance de
ce critère clé prend tout son sens quand on sait qu'il faut
nécessairement dégager un minimum d'excédents pour, non
seulement rembourser les dettes mais, aussi mener des actions de
développement. On comprend alors aisément pourquoi son non
respect est susceptible de déclencher le mécanisme de
sanction.
Quant aux critères de
2nd rang, ils n'appellent pas de commentaires
particuliers en ce sens qu'aucune sanction particulière ne leur ait
réservée.
L'analyse juridique du Pacte ainsi faite a conduit à
montrer à travers les nombreuses innovations normatives, qu'il constitue
bel et bien un instrument qui améliore le dispositif de surveillance
multilatérale. Mais ce n'est pas seulement qu'au plan juridique que ces
innovations sont perceptibles, elles le sont également d'un point de vue
macro-économique.
- Ratio de la masse salariale/recettes fiscales =35 % en l'an
2002 ;
- Ratio des investissements publics financés sur
ressources internes/recettes fiscales =20 % en l'an 2002 ;
- Ratio du déficit extérieur hors dons/PIB
nominal =5 % en l'an 2002 ;
- Taux de pression fiscale =17 % en l'an 2002.
B- LA LIBRE CIRCULATION DES FACTEURS DE
PRODUCTIONS :
L'intégration économique enclenchée
aujourd'hui au sein de l'UEMOA ne prend pas uniquement sous son orbite les
activités économiques.
En effet les animateurs de la vie des affaires sont
également concernés, les personnes physiques ou morales
bénéficient aujourd'hui du même régime de
liberté au sein de l'espace communautaire, rendu homogène par la
règle de droit.
Cette liberté de circulation des personnes est
prévue dans le traité de l'UEMOA par les articles 91 et suivants
et dans la communauté soeur de la CEDEAO, par le protocole A/P1/5/79
signé le 29 Mai1979 à Dakar.
A l'heure actuelle, les seuls textes adoptés
légiférant sur les questions migratoires sont: le 1er
traité constitutif de 1994, et le traité révisé de
2003.
Les articles 91 à 100 du traité de 1994
précisent les dispositions relatives à la libre circulation des
personnes, des services et des capitaux.
Les ressortissants de l'UEMOA selon les dispositions de
l'article 91 « bénéficient sur l'ensemble du
territoire de l'union de la liberté de circulation et de
résidence ». Plus précisément ce droit implique
la possibilité d'occuper tout emploi sur le territoire d'un Etat de
l'UEMOA, excepté dans la fonction publique, de s'y déplacer, d'y
séjourner, et d'y résider après avoir exercé un
emploi. Certaines réserves s'appliquent cependant aux droits
accordés aux ressortissants des pays membres de l'UEMOA, selon la
discrétion de chaque Etat, notamment pour des raisons relatives au droit
d'établissement dont bénéficie tout ressortissant de
l'union. Tout ressortissant pourra exercer des activités non
rémunérées et constituer en entreprise.
Ils peuvent aussi fournir des prestations de services dans un
autre Etat membre dans les mêmes conditions que celles que cet Etat
impose à ses propres ressortissants.
Il apparaît que l'UEMOA a élaboré
beaucoup d'instruments juridiques visant à assurer la liberté de
circulation des personnes, le droit de résidence et
d'établissement, si on la compare par exemple à la CEDEAO.
Cependant malgré le fait qu'elle soit allée
beaucoup plus loin dans la mise en oeuvre du marché commun entre les
pays francophones de l'Afrique de l'ouest, le dossier des migrations n'a pas
été saisi de la même importance que les autres.
Il faut toute fois souligner les difficultés
d'application de ce principe de liberté de circulation de
résidence et surtout d'établissement dans l'espace ouest africain
car les citoyens des différents pays membres ne cessent de se heurter
à des tracasseries administratives lors de leur installation ou
séjour, les politiques de nationalisation et les contrôles
intempestifs pour ne citer que ceux là sont autant de facteurs qui
entravent l'effectivité de ce principe.
La consolidation de l'intégration économique,
qui est le gage de la réalisation du marché commun repose
également sur un autre principe fondamental de libéralisation,
relatif à ce qui peut être considéré comme le moteur
de toute activité économique: les capitaux.
En ce qui concerne le principe de la liberté des
mouvements de capitaux et la réglementation des systèmes de
paiement.
En matière de circulation des capitaux, les
restrictions à l'intérieur de l'union, s'il s'agit des personnes
résidant dans les Etats membres, sont interdites dans l'UEMOA. C'est
ainsi que des règles relatives au régime applicable aux membres
de familles des personnes faisant usage de ces droits ont été
adoptées, afin d'assurer aux travailleurs migrants et à leurs
ayants droits la continuité de la jouissance des prestations
susceptibles de leur être données au titre des périodes
d'emploi successif sur le territoire de tous les Etats membres et de
préciser la porté des limitations justifiées par des
raisons d'ordre, de sécurité publique et de la santé
publique.
D'une manière générale dans le cadre du
marché interbancaire de l'UEMOA, tous les mouvements de capitaux entre
les Etats membres de l'union sont libres et s'effectuent sans aucune
restriction conformément aux articles 76,96 et 97 du traité de
l'UEMOA. Ensuite une réglementation du 20 Décembre 1998 a
été prise pour s'appliquer aux relations financières entre
les Etats membres et les pays étrangers par le conseil des ministres de
l'union. Elle complète aussi les reformes mises en oeuvres depuis 1989
dans le cadre de la modernisation des règles et de gestion de la
politique de la monnaie et du crédit, et cela traduit de ce fait la
libéralisation totale des opérations courantes des Etats, et la
volonté de ceux-ci de poursuivre une libéralisation progressive
des opérations en capital.
Il serait opportun de souligner que l'UEMOA se
caractérise aussi par l'adoption d'une réglementation uniforme
des échanges. Cette réglementation ayant comme objectif
particulier d'assurer la liberté des relations financières au
sein de la zone franc.
Par ailleurs, il est évident que l'on ne peut
réglementer les relations financières, en occultant leur cadre
d'expression, en l'occurrence les banques et les établissements
financiers.
C'est pour cette raison que l'union a élaboré
depuis 1990 une réglementation uniforme portant sur l'activité
bancaire, c'est la loi N°90/06 du 26 juin 1990 qui définit de
façon explicite la profession bancaire en son article 3: «sont
considérées comme des banques, les entreprises qui font
profession habituelle de recevoir des fonds, dont il peut être
disposé par chèque ou virement, et qu'elles emploient pour leur
propre compte ou pour le compte d'autrui en opération de crédit
ou de placement».
Mais en outre pour faciliter les relations financières,
l'union a mis par la voie d'un règlement une législation uniforme
relative aux systèmes de paiement. Il s'agit du règlement
15-2002/CM/UEMOA du 19 Septembre 2002. C'est dans ce règlement que l'on
retrouve les dispositions relatives au billet à ordre, à la
lettre de change, au chèque et à la carte de paiement.
Ainsi au sein de tous les Etats membres, les effets de
commerce, les instruments de crédit dans leur diversité, ainsi
que tous les moyens de paiements sont soumis aux même règles de
fond et de forme clairement définies par le règlement en
vigueur
De surcroît dans un souci de sécurisation des
opérations financières, de protection de ces animateurs, mais
aussi et surtout d'une promotion des mouvements de capitaux, dans des
conditions de rapidité et de sécurité, l'Union a
également élaboré une réglementation plus ou moins
spécifique au système de paiement scriptural.
En effet le constat fait dans l'espace communautaire,
relève une très faible utilisation des moyens de paiements
scripturaux, en l'occurrence le chèque. Alors que ce dernier comporte un
certain nombre d'intérêts, très bénéfiques
pour un système financier. Il y a des vertus sécuritaires, par
rapport à la manipulation des espèces, le chèque permet
aux pouvoirs publics de procéder à des contrôles fiscaux,
et il offre au banquier des possibilités de vérifications
très aisées.
C'est la raison pour laquelle des mesures de promotion de la
bancarisation ont été prises. Il en est ainsi de la Loi 2004-15
du 04 juin 2004. Cette nouvelle réglementation prévoit des
privilèges pour les utilisateurs des systèmes scripturaux de
paiement, tels que les exonérations de taxes para fiscales, mais aussi
des obligations. Par exemple il est prévu que certains paiements doivent
être nécessairement faits par chèque ou par virements.
Il en est ainsi des salaires, du paiement d'indemnité
et autres prestations dues par l'Etat, les entreprises, ou autres personnes
publiques, et para publiques, aux personnes et agents ou à leurs
familles, ainsi qu'aux prestataires.
Mais toute fois pour que cette obligation soit de vigueur, il
faut que le montant soit supérieur ou égal à 100000FR
(cent milles), une somme de référence fixée sur
instruction par l'institut d'émission de l'UEMOA en l'occurrence la
banque centrale . La même obligation est retenue s'agissant du paiement
des impôts et taxes dues à l'Etat. A coté il y a aussi des
mesures relatives à la promotion des moyens de paiements scripturaux et
à la détermination des intérêts exigibles en cas de
défaut de paiement.
Cette réglementation émanant de la banque
centrale assure d'abord la promotion des moyens de paiements scripturaux, en
instaurant un droit au compte désormais reconnu à toute personne
physique ou morale qui justifie d'un revenu régulier d'un montant
supérieur ou égal à 50000FR CFA.
En outre face à l'aversion de certains
opérateurs quant à l'utilisation du système
Scriptural, l'article 2 de l'instruction de 2003
prévoit l'obligation pour tout commerçant d'accepter tout
paiement ou versement de somme d'argent par virement ou par chèque, dont
le montant est supérieur ou égal à 100000FR.
En somme il faut retenir que la volonté de
scripturalisation est motivée par une double considération, elle
permet d'une part de lutter contre les inconvénients que regorge la
monnaie fiduciaire, entre autre son caractère inflationniste.
D'autre part elle participe surtout à la libre
circulation des capitaux dans l'UEMOA, eu égard à la
rapidité du système bancaire et des moyens de paiements
modernes.
Par ailleurs et dans le même sens, il existe aussi un
mécanisme de suivi de la libre circulation des capitaux et cela permet
aux Etats membres de notifier à la commission toutes restrictions
maintenues. Egalement l'AMAO (Agence Monétaire de l'Afrique de l'Ouest)
a été également crée en vue de la facilitation de
l'utilisation des monnaies locales dans les transactions commerciales de
l'Afrique de l'Ouest.
Cependant lors même que le désir de l'union est
aujourd'hui de libéraliser la circulation des mouvements de capitaux,
l'entité communautaire tient toute fois à assainir les masses des
capitaux qui circulent dans les territoires de ses Etats.
Ainsi une réglementation uniforme relative à la
lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme a
été adoptée pour neutraliser tous les revers que comporte
le principe de libéralisation.
En effet il a d'abord adopté le 19 Septembre 2002 une
directive relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux.
Finalement l'option a été prise d'élaborer une loi
uniforme, qui fut adoptée le 19 Mars 2003.Mais il faut reconnaître
que ce principe de libéralisation des mouvements de capitaux, tout comme
les schémas de libéralisation des échanges dans l'union
buttent sur de nombreux obstacles, et beaucoup d'efforts restent encore
à faire pour la réelle effectivité de l'intégration
économique de l'Union Ouest Africaine ,une prouesse que la règle
devra se charger d'accomplir par des reformes juridiques nouvelles.
Au demeurant, après avoir mis en exergue ce que l'union
présente aujourd'hui comme réalisation sur le plan des
échanges intérieurs, il y a lieu de voir
Maintenant ce qui est prévu lors qu'il s'agit
d'opérations d'échanges avec les Pays hors l'union.
SECTION II : LA REALISATION DES DIFFERENTS
POLITIQUES SECTORIELLES
Les politiques sectorielles prévues par le
Traité traduisent la volonté des Autorités de l'Union
d'assurer les conditions d'un développement équilibré et
durable des Etats membres. Les politiques communautaires adoptées
concernent spécifiquement les domaines de l'industrie, des mines, de
l'artisanat, des transports, de l'agriculture, de l'énergie et de
l'aménagement du territoire communautaire. Leur mise en oeuvre
s'effectue progressivement en concertation avec les Etats membres. Du fait de
l'étendue du champ que couvre l'ensemble des projets et programmes
communautaires élaborés à partir de ces politiques
communes, seuls les programmes intégrateurs et dont la
faisabilité est avérée sont retenus au Programme
Economique régional pour financement.
-La politique minière
commune :
La politique minière commune suivant l'Acte additionnel
N° 01/2000 de décembre 2000 fixe les objectifs
généraux de la politique industrielle minière, aux termes
duquel la politique industrielle et minière visera :
-l'émergence d'entreprises performantes, y compris
communautaires, aptes à satisfaire à des conditions
compétitives la demande intérieure, à affronter la
concurrence internationale et à favoriser le progrès social
; -la valorisation des ressources agricoles, pastorales, halieutiques et
minières des Etats de l'Union ; -l'intensification des courants
d'échanges intersectoriels ; -l'harmonisation des cadres
réglementaires des activités industrielles et minières,
notamment l'élaboration d'un code communautaire des investissements
; -le développement économique et social
équilibré des différentes régions de l'Union ;
-la diversification de la production minière, la
transformation sur place des substances minérales
Pour atteindre ses objectifs, la Politique Minière Commune
s'articule autour des programmes suivants :
-l'harmonisation des cadres réglementaires ; -la
promotion du secteur minier; -la mise en place d'un système
sous-régional d'informations géo minières ; -le
renforcement des capacités des structures institutionnelles et de
recherche scientifique ; -le développement des échanges
intra-africains de produits miniers; -la préservation de
l'environnement ; -l'incitation à la recherche et à
l'exploitation des hydrocarbures.
-l'accélération de la mise en valeur des substances
minérales, la création et le renforcement des industries locales
de transformation ;
-l'émergence d'entreprises privées locales
performantes et compétitives ; -l'accès au financement pour
accélérer le développement minier dans l'Union ;
L'élaboration du Code Minier Communautaire et la création
d'un Système d'Informations Géo minières (SIG-UEMOA) sont
présentement à l'ordre du jour.
Ce dispositif permettra de créer un observatoire minier
pour les Etats membres de l'UEMOA.
-La politique agricole de
l'Union(PAU) :
Adopté en décembre 2001, la politique agricole
de l'Union part du constat de la place stratégique du secteur agricole
dans l'économie des Etat membres de l'Union et du rôle fondamental
qui lui est assigné de nourrir les populations et réduire la
pauvreté en milieu rural. La nécessité de promouvoir au
sein des Etats membres une agriculture durable plus productive et plus
compétitive, permettant d'améliorer la sécurité
alimentaire des populations, par un degré adéquat
d'autosuffisance, et d'élever le niveau de vie des agriculteurs et leurs
revenus ; de reconquérir le marché intérieur et
d'insérer les grandes filières de production dans le
marché mondial, en améliorant leur compétitivité
face à la concurrence des pays tiers, afin de réduire la
pauvreté et la dépendance alimentaire dans l'Union et dans ses
Etats membres a motivé l'adoption de la PAU.
La Politique Agricole de l'Union couvre l'ensemble des
activités de l'agriculture, de la foresterie, de l'élevage et de
la pêche. Elle s'applique à tous les produits agricoles,
définis au sens large comme étant l'ensemble des produits issus
directement de ces activités et de ceux résultant d'une
transformation indispensable à une première utilisation.
La Politique Agricole de l'Union a pour objectifs de
contribuer, de manière durable, à la satisfaction des besoins
alimentaires de la population, au développement économique et
social des Etats membres et à la réduction de la pauvreté,
en permettant :
- de réaliser la sécurité alimentaire, en
réduisant la dépendance alimentaire de l'Union et en
améliorant le fonctionnement des marchés des produits agricoles
;
- d'améliorer les conditions de vie des producteurs
agricoles, en développant l'économie rurale et en revalorisant
leur revenu et leur statut social.
Le Programme Spécial Régional pour la
Sécurité Alimentaire (PSRSA) dans
les Etats membres de l'UEMOA (PSRSA) financé à
hauteur de 84 millions de dollars US, soit près de 60 milliards de F CFA
s'est concrétisé par les activités suivantes la
réalisation de quatre études sur les mesures fiscales, tarifaires
et non-tarifaires,
régissant la production et la commercialisation des
produits agricoles, les législations phytosanitaires, les
législations zoo-sanitaires et l'évaluation du cadre juridique et
institutionnel de la sécurité sanitaire des aliments et du
contrôle alimentaire.
La situation dégradée du marché du coton
a entraîné une forte mobilisation de certains Etats producteurs de
coton de la région, qui a conduit la Commission de l'UEMOA à
organiser en juin 2003, à Ouagadougou, une réunion
ministérielle de concertation régionale sur les
difficultés de la filière coton dans la zone UEMOA.
Le Bénin, le Burkina, le Mali, et à un
degré moindre la Côte d'Ivoire et le Sénégal sont
parmi les plus grands producteurs africains de coton.
La question du coton devra se matérialiser avant 2005
par la création d'un Fonds de sauvetage du coton par l'Union avec le
soutien à BOAD.
-Le Programme Energétique Communautaire
(PEC) :
La Commission de l'UEMOA a mené, pendant l'année
1996, des investigations auprès des principaux acteurs du secteur de
l'Energie dans les sept Etats membres de l'Union afin d'élaborer
l'esquisse d'un Programme Energétique Communautaire.
Le premier Conseil des Ministres, chargés de l'Energie
des pays membres de l'UEMOA, s'est réuni en avril 1997 à Bamako
(Mali) a adopté un Programme Energétique Communautaire (PEC)
s'articulant autour des axes suivants :
-l'harmonisation des cadres législatifs et
réglementaires régissant le secteur de l'énergie en vue
d'atteindre les objectifs de l'Union, notamment en matière de
compétitivité et d'unification des espaces nationaux ; -la
mise en place d'un système de planification énergétique
intégrée, outil indispensable pour la définition d'une
politique énergétique commune ; -l'accélération
de l'interconnexion des réseaux électriques qui est un enjeu
à la fois économique et politique ; -la promotion des
Energies Nouvelles et Renouvelables qui doivent être un levier de notre
développement économique et social; -l'utilisation
rationnelle de l'énergie ; -la rationalisation de la consommation de
l'énergie tirée de la biomasse ; -la mise en place d'un
système communautaire d'approvisionnement de produits pétroliers
liquides et gazeux ; -le changement dans les modes de production et de
consommation d'énergie et l'introduction de mesures correctives dans les
stratégies pour la préservation de l'environnement et un
développement durable ;
-l'amélioration de la gestion des entreprises du secteur
ainsi que les systèmes organisationnels pour favoriser l'accès
aux marchés financiers.
Chaque Etat a désigné le Correspondant National du
PEC qui est le point focal du Comité ad hoc piloté par le pays,
ainsi que les experts de leur ressort pour les différents
comités.
Ainsi, les esquisses de termes de référence pour
l'ensemble des actions à court terme ont été
élaborées.
Réagissant face à la crise
énergétique qui a marqué le sous-secteur de
l'électricité dans la plupart des Etats membres, la Commission a
organisé en 1998, une mission circulaire de concertation avec les
responsables du secteur dans les Etats en vue de la tenue d'une réunion
extraordinaire des Ministres chargés de l'Energie.
En 2002, l'Union a adopté des Termes de
Référence pour:
-l'étude d'approvisionnement en hydrocarbures des pays
membres de l'UEMOA ; -l'étude des possibilités de
développement de l'électrification rurale dans les pays membres
de l'UEMOA ; -l'étude de la stratégie communautaire de
promotion des Energies Nouvelles et Renouvelables -l'étude de la relance
du Centre Régional d'Energie Solaire de Bamako ; -la mise en place
d'un système de planifications énergétique
intégrée; -l'étude de la stratégie
communautaire des énergies domestiques.
-Politique Industrielle Commune
(PIC) :
Un document intitulé "projet d'orientation en vue de la
définition d'une Politique Industrielle Commune au sein de l'UEMOA " a
été préparé.
Sur la base de ce document, le processus de définition
de la Politique Industrielle Commune (PIC) a été lancé. La
première étape déjà exécutée a
été l'organisation d'un atelier sous-régional. Cet atelier
a permis de définir les priorités stratégiques de l'Union
en matière de Politique Industrielle Commune.
Les axes directeurs de cette politique ont été
ainsi arrêtés :
-la vision commune de l'avenir industriel de la
sous-région est fondée sur l'espoir qu'à long terme, les
pays de l'Union seront capables de devenir ensemble des " acteurs significatifs
de la mondialisation " à travers un développement industriel
durable ;
-la concurrence : en matière de
"concurrence", il s'agit d'exploiter pleinement l'impulsion donnée par
l'établissement d'un marché commun régional pour
créer un climat favorable au libre jeu d'une concurrence loyale ;
-la solidarité : l'UEMOA comprend huit pays dont le
développement industriel est inégal. Il convient donc que soient
mis en place des instruments d'actions spéciales en faveur des pays les
plus défavorisés. Ces instruments pouvaient être notamment
des programmes d'infrastructures. Aussi "la politique de solidarité"
doit-elle s'appuyer sur une politique d'aménagement du territoire ;
-la coopération : elle est basée sur le fait
que les Etats et les entreprises doivent coopérer à la mise en
place d'institutions efficaces et de mécanismes modernes d'information
permettant de rassembler et de diffuser les données économiques,
technologiques et commerciales dont nos opérateurs ont besoin pour
saisir de nouvelles opportunités, améliorer leurs produits et
renforcer leur compétitivité. Elle doit stimuler des partenariats
entre opérateurs économiques et faciliter des accords commerciaux
et financiers avec d'autres entreprises africaines, avec les multinationales
opérant en Afrique et avec des investisseurs étrangers. Elle doit
aussi contribuer à améliorer l'image internationale des pays de
l'UEMOA.
- Le volet promotion de la qualité
Afin de faciliter l'intégration régionale de
l'UEMOA et de contribuer à l'intégration de la sous-région
dans l'économie mondiale en pleine mutation, il est indispensable de
susciter auprès des acteurs économiques un engouement profond
pour la qualité de leurs services et produits, voie obligatoire pour un
accès réussi des économies africaines aux marchés
internationaux de plus en plus concurrentiels et exigeants.
Cette ambition impose de vastes programmes de sensibilisation
aux concepts modernes de la gestion et du contrôle de la qualité
à l'endroit des acteurs économiques, ainsi qu'un renforcement des
infrastructures nationales et régionales d'appui à la
qualité. Les activités conduites en matière de promotion
de la qualité ont porté sur le renforcement des structures
nationales d'appui et la formation de compétences en programme
qualité (consultants, auditeurs, responsables en entreprises, acteurs
des mouvements et associations de consommateurs ...).
Les formations ont pour but de mettre un pool d'expertise en
qualité à la disposition :
- des entreprises afin de les accompagner et de les assister
dans leur démarche de certification
ISO 9000 ;
- des organismes certificateurs afin qu'ils disposent de
compétences nationales capables de mener à la certification les
entreprises selon le référentiel ISO 9000 relatif aux
systèmes d'assurance qualité.
L'objectif majeur du Programme dans le volet
Accréditation est la création du Secrétariat
Régional d'Accréditation (SRA). La Commission, avec l'appui
technique de l'ONUDI, oeuvre pour la mise en place progressive du SRA. A cet
effet, des contacts ont été établis avec des organismes
internationaux d'accréditation (ILAC « International Laboratory
Accréditation Corporation » et IAF « International
Accréditation Forum ») à l'occasion des Assemblées
Générales annuelles tenues en septembre 2002 à Berlin en
Allemagne et Septembre 2003 à Bratislava en Slovaquie.
Un Accord a été conclu entre l'UEMOA et le
Comité Français d'Accréditation (COFRAC) et conduira
à la délivrance d'accréditations conjointes SRA/COFRAC,
qui permettrait une reconnaissance immédiate des accréditations
SRA au niveau mondial. La signature de l'Accord est intervenu en novembre 2003
au siège des Organes à Ouagadougou.
De manière spécifique, le sous-programme relatif
à « la promotion des exportations » est en partie prise en
charge par le "programme de mise en place d'un système
d'accréditation, de normalisation et de promotion de la Qualité
».
-Artisanat :
La Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de
l'UEMOA a adopté le 19 décembre 2001, l'Acte Additionnel
instituant l'artisanat parmi les politiques sectorielles de l'Union. Une
recommandation relative à la mise en oeuvre du Programme Communautaire
en matière d'Artisanat (PCA) a également été prise
par le Conseil des Ministres statutaire. Les activités consacrées
à la mise en oeuvre du PCA, concernent notamment :
-le développement de mécanismes de financement
appropriés ;
-la promotion commerciale des produits de l'artisanat ;
- la mise en place d'un système d'informations
sous-régional sur l'artisanat ;
-l'harmonisation des cadres réglementaires des
activités de l'artisanat.
En outre, un accord d'association entre l'UEMOA et la
République de Guinée dans le
domaine de l'artisanat a été finalisé en
2003.
D'autres accords de coopération sont en cours de
négociation avec notamment l'UNESCO, l'Agence Intergouvernementale de la
Francophonie (AIF) et le Centre du Commerce International (CCI).
La Commission de l'UEMOA a
sollicité le concours du Centre de Commerce International (CCI) pour la
réalisation d'une étude sur le développement et la
promotion des exportations des produits de l'artisanat. Des requêtes de
financement ont été introduites auprès de la Commission de
l'Union Européenne et de l'Agence Intergouvernementale de la
Francophonie (AIF) pour l'organisation d'un atelier de validation de cette
étude.
La Commission de l'UEMOA a accordé une subvention
à l'organisation du Salon International de l'Artisanat pour la Femme
(SAFEM) du Niger, sous forme de « prix UEMOA » à attribuer
à des femmes artisanes ressortissantes des Etats membres de l'Union.
La Commission de l'UEMOA collabore avec le Bureau
International du Travail (BIT) pour la mise en place d'un système
d'informations sous-régional sur l'artisanat. Des actions sont en cours
dans les Etats membres, notamment en ce qui concerne l'achat
d'équipements informatiques, la constitution de banques de
données et la mise en place de comités chargés de
l'animation du réseau au niveau national. C'est dans ce cadre que le BIT
a doté le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Sénégal de
matériel informatique. Une requête a été introduite
auprès de la Commission Européenne pour le financement d'une
étude sur l'évaluation du système d'informations sous-
régional sur l'artisanat.
L'harmonisation des cadres réglementaires des
activités de l'artisanat sera finalisé avec la création en
2005 du Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP) financé par le
Ministère Français des Affaires Etrangères.
-Le transport :
Le Programme routier 1 (PR-1) concerne les actions relatives
aux travaux de réhabilitation à mener sur le corridor
Bamako-Ouagadougou-Accra et les actions et mesures de facilitation du transport
et du transit routiers sur les corridors Bamako-Ouagadougou-Accra et Niamey-
Ouagadougou-Accra.
Ce programme couvre 1 050 km de routes dont 900 km sont
concernés par le financement FAD, déjà acquis. Il
permettra la construction de deux postes de contrôle juxtaposés
aux frontières entre le Mali et le Burkina Faso (axe
Kolo-Hèremankono) et entre le Ghana et le Burkina Faso (axe
Paga-Pô). Il sera financé par le FAD à travers ses
ressources pour les opérations à caractère multinational
et d'autres bailleurs de fonds, notamment la BOAD, l'Union européenne,
l'IDA, la Danish Development Agency (DANIDA) et les trois pays concernés
(Burkina, Ghana et Mali). Le coût estimatif HT de l'ensemble du
programme PR-1 s'élève à 150 milliards de F CFA.
Dans le domaine du transport aérien, le processus de
création d'un Fonds de développement du Transport Aérien
(FTA) est en cours de préparation avancée ; les textes y relatifs
seront présentés pour validation aux experts et au Conseil des
Ministres sectoriels chargés des Transports et au Conseil statutaire
d'ici fin 2005.
-Arts, culture et nouvelles
technologies :
Par décision No 0180/2003/P.COM/UEMOA du 28
février 2003, portant création et organisation des services de la
Commission de l'UEMOA, il a été créé au sein du
Département du Développement Social, une Direction des Arts, de
la Culture et des Nouvelles Technologies. La Commission matérialise
ainsi sa volonté de prendre en compte la dimension culturelle du
développement régional et garde à l'esprit les enjeux
économiques liés à la promotion de ces trois domaines de
politiques sectorielles. La nouvelle direction est en train de se mettre en
place progressivement avec le recrutement d'un Cadre Supérieur
chargé des Affaires Culturelles en 2003.
D'autres textes adoptés ont donné un coup
d'accélérateur aux politiques sectorielles. On peut
citer :
-l'adoption d'un programme commun des infrastructures et des
transports routiers de l'UEMOA, qui a permis de mobiliser 484 milliards de F
CFA supplémentaires pour le financement du programme prioritaire
2002-2007 ;
-l'adoption d'un plan d'actions communautaire sur la promotion
des médicaments essentiels génériques et des
médicaments traditionnels améliorés, la fabrication locale
de médicaments essentiels et le contrôle de la qualité,
pour améliorer l'accessibilité des populations de l'Union
à des soins de qualité ;
-l'adoption d'un plan d'actions pour la mise en place d'un
système sous régional d'information sur l'emploi et la formation
;
-le lancement d'un programme de soutien à la formation
et à la recherche avec 64 bénéficiaires des huit Etats
membres pour une année académique et ce , depuis 2001.
SECTION 3 : LE DEVELOPPEMENT DES ECHANGES
INTRACOMMUNAUTAIRES ET LES PERSPECTIVES
A. LE DEVELOPPEMENT DES ECHANGES INTRACOMMUNAUTAIRES
La mise en place d'une union douanière impose deux
tâches immédiates et séquentielles : le libre
échange intérieur et la différenciation de l'espace
commercial régional. Il s'agit d'une part de l'application effective du
principe de liberté consistant en la suppression des différents
obstacles tarifaires et non tarifaires (droit de douane et des restrictions
quantitatives dans les échanges intracommunautaires volet interne de la
libéralisation des échanges, et d'autres part la
différenciation de l'espace commercial régional par
l'établissement d'un tarif extérieur commun (TEC) ou tarif
douanier commun(TDC) qui constitue le versant externe de la libre circulation
des biens et qui concerne les échanges avec l'extérieur de la
zone d'intégration.
La création de l'UEMOA est intervenue au moment
où la plus part des pays du tiers monde, notamment africains,
décidaient d'assumer les conditions de compétition internationale
en optant pour un développement fondé sur le marché et une
politique commerciale tournée vers l'extérieur.
« Il ne s'agit plus d'insulariser les
économies africaines par des protections, mais de les amener à
devenir compétitives sur les marchés extérieurs
1».
Ce faisant la libéralisation des échanges
commerciaux couplée à la stratégie d'intégration
fondée sur le protectionnisme minimum, devient le vecteur par
excellence de l'intégration1.
L'UEMOA s'inscrit dans cette mouvance et singularise, en
effet, par son option résolument libérale. Cette option est
transcrite dans le préambule du traité et l'article 4.a. Elle est
affirmée avec force conviction au paragraphe 7 du préambule dans
les quels ils se disent :« déterminés à se
conformer aux principes d'une économie de marché ouverte,
concurrentielle et favorisant l'allocation optimale des ressources».Cette
profession de foi libérale trouve confirmation à l'article 4
alinéa a) dans lequel il est question de « renforcer la
compétitivité des activités économiques et
financières des Etats membres dans le cadre d'un marché ouvert
concurrentiel » et à l'article 832 mais si
l'optique libre échangiste constitue l'axe d'approche, sa
concrétisation emprunte une démarche progressive et
pragmatique.
La libéralisation des échanges
intracommunautaires a essentiellement consisté en l'aménagement
d'un régime tarifaire préférentiel. Ce régime
tarifaire préférentiel transitoire institué par la
conférence des chefs d'Etats et de gouvernements de l'UEMOA comprenant
un corps de règles dont les plus importants étaient:
- la suppression pure et simple de toutes restrictions
quantitatives, entraves non tarifaires, prohibitions ou autres mesures d'effet
équivalent portant sur les importations ou les exportations des produits
originaires ou fabriqués dans les Etats membres;
- l'exonération des produits du cru et de l'artisanat
traditionnel de tous droits et taxes perçus à l'entrée des
Etats membres, à l'exclusion des taxes intérieures.
En réalité, cette disposition vient renforcer
presque des portes ouvertes, puisque, dans le cas de la CEDEAO le marché
de ces biens était totalement libéralisé.
C'est d'ailleurs l'une des rares règles effectives dans
cette communauté, ce qui laisse soupçonner que cette
liberté a préexisté à l'organisation.
- l'institution d'une taxe préférentielle
communautaire (TPC) consistant en une réduction de 30%des droits
d'entrée applicables aux produits de l'espèce importés des
pays tiers, pour les produits industriels originaires agréés.
Il en résulte que l'étape de la
libéralisation des échanges intracommunautaires est effective
pour les produits du cru et de l'artisanat traditionnel qui sont
exonérés de tous droits et taxes.
En effet l'article 10 de l'acte additionnel N°04/96
établit, dans les échanges intracommunautaires, le principe de
la libre circulation des produits du cru et de l'artisanat traditionnel, en
franchise totale des droits et taxes perçus à l'entrée
des Etats membres excepté, le cas échéant, l'application
de la clause du traitement national.
Par contre en ce qui concerne les produits industriels, cette
étape ne sera ralliée qu'après l'épreuve probatoire
de la zone d'échanges préférentiels. Une démarche
que suggère l'article 78 du traité et que formalise l'acte
additionnel N°04/96 « instituant un régime tarifaire
préférentiel transitoire des échanges au sein de l'UEMOA
et son mode de financement »est en vigueur depuis le 1er
juillet 1996.
Ce texte prévoit un régime tarifaire applicable
aux produits industriels originaires et des mesures d'accompagnement qui visent
à préparer la libéralisation des échanges.
Le développement des échanges
intracommunautaires passe également par la structure des exportations et
des importations.
La structure des échanges
intracommunautaires :
· L'évolution globale des exportations
des pays de l'UEMOA :
Le tableau ci-après retrace l'évolution globale
et par pays des exportations de la zone UEMOA de 1993 à 2003.
Il ressort de ce tableau que les
exportations globales de la zone UEMOA n'ont cessées de progresser de
1993 à 2002, passant ainsi de 1470,5 à 6048,9 milliards de FCA,
soit une augmentation de 311,3% . pendant la dite période, tous les pays
de la zone ont vu pratiquement leurs exportations augmenter. Cet accroissement
des exportations est dû à une série de facteurs, notamment,
les effets positifs de la dévaluation du CFA en 1994 qui ont
entrainé une augmentation des productions et des volumes
exportés ; l'effort de diversification progressive des exportations
dans certains pays et la tendance favorable des cours des matières
premières et des produits de base sur le marché mondial.
La hausse des exportations de la zone résulte de la
diversification progressive des exportations observée dans certains
pays. Par exemple, la part de l'or n'a cessé d'augmenter dans les
exportations totales du Mali passant ainsi de 11,08 milliards de CFA à
353,8 milliards de FCFA de 1993 à 2001. Quant au Sénégal,
les exportations de produits chimiques ont augmenté de 186,5%, alors que
celles des phosphates n'ont connu qu'un accroissement de 14,7% entre 1993 et
2001.
A partir de 1998, cette tendance à la hausse des
exportations de la zone commence à s'inverser en raison de
l'essoufflement des effets positifs de la dévaluation. Le taux de
croissance réelle de l'économie passe de 5,2% à 3,2% de
1998 à 1999. La tendance à la baisse de la croissance et des
exportations a continué jusqu'en 2000. Depuis, la perte de
compétitivité des pays de la zone UEMOA s'est
accélérée du fait de la forte appréciation de
l'Euro (et donc du franc CFA) vis-à-vis du Dollar et des monnaies des
pays concurrents à l'exportation, notamment les pays en
développement concurrents des principales exportations de l'UEMOA.
En 2003, les exportations de la zone ont diminué de
4,3% en valeurs par rapport à 2002, due en partie à une baisse de
1,2% des cours mondiaux de cacao. Les volumes exportés ont
également baissé, notamment le cacao, le coton et le café,
en rapport avec la crise de la Cote d'ivoire. La perte de
compétitivité de la zone se poursuivra en 2004 parce que la TCER
composite devait s'apprécier de 14% par rapport à sa valeur de
2000.
Tableau1 : Evolution des exportations
des pays de l'UEMOA- 1993-2003(en milliards de FCFA)
Pays
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003*
|
Accr% 1993-2003
|
Bénin
|
108,6
|
217,2
|
209,6
|
209,6
|
269,9
|
247,5
|
244,4
|
279,3
|
273,9
|
312,1
|
317,8
|
192,63
|
Burkina
|
64
|
119,6
|
137,6
|
119
|
133,6
|
190,4
|
156,2
|
146,4
|
163,7
|
170,8
|
189,5
|
196,09
|
Cote d'ivoire
|
832,2
|
1592,8
|
1899,7
|
2274,3
|
2597,9
|
2717,6
|
2870,1
|
2768,2
|
2892,5
|
3676,6
|
3396,5
|
308,13
|
Guinée- Bissau
|
4,3
|
16,6
|
12,2
|
11,0
|
28,3
|
15,8
|
31,5
|
44,2
|
46 ;1
|
37,9
|
36,4
|
746,51
|
Mali
|
105,3
|
185,9
|
220,5
|
221,4
|
327,7
|
328,1
|
351,6
|
388,1
|
531,1
|
617,6
|
541,6
|
414,33
|
Niger
|
81,2
|
125,1
|
143,8
|
166,3
|
158,5
|
197,0
|
176,6
|
201,5
|
199,7
|
194,8
|
204,4
|
151,72
|
Sénégal
|
200,2
|
439,1
|
495,8
|
505,4
|
528,0
|
570,9
|
632,4
|
654,9
|
735,3
|
743,4
|
740,8
|
270,02
|
Togo
|
74,7
|
182,3
|
188,4
|
225,4
|
246,6
|
247,9
|
241,0
|
257,6
|
261,9
|
295 ,7
|
360,3
|
382,32
|
UEMOA
|
1470,5
|
2878,6
|
3307,7
|
3732,4
|
4290,5
|
4515,2
|
4703,8
|
4740,2
|
5104,7
|
6048,9
|
5787,3
|
293,56
|
Source : BCEAO(2003) Rapport annuel de la banque centrale
des états de l'Afrique de l'ouest
*Estimations.
· Les exportations
intracommunautaires
Comme les exportations globales des
pays de l'UEMOA, les exportations intracommunautaires n'ont cessé
d'augmenter depuis 1994 jusqu'à 2000 avant de baisser en 2001. Elles
passent ainsi de 425,4 milliards de FCFA à 594,9 milliards de FCFA, soit
une augmentation de 39,84%.
Une analyse par pays montre également que les
exportations intracommunautaires de chacun des pays de l'UEMOA ont augmenter
depuis 1994 jusqu'à 2000. Cette augmentation des exportations
intracommunautaires est due d'une part à la progression
générale des exportation totales de chacun des pays et d'autre
part, elle est liée aux séries de mesures prises dans le cadre de
la libre circulation des marchandises au sein de l'UEMOA à savoir
l'établissement d'un régime tarifaire préférentiel
transitoire des échanges en 1996 ; la mise en place d'un Tarif
Extérieur Commun (TEC) et d'une politique commerciale commune en
2000.
Cependant la tendance à la hausse des exportations
intracommunautaires s'est inversée à partir de 2001 et elles ont
baissé de 2,47% par rapport à 2000. Ce repli des exportations
intracommunautaires est imputable à la crise à la crise politique
que traverse la Cote d'Ivoire qui est le principal fournisseur des pays de
l'hinterland ( Burkina, Mali). Le Sénégal qui dispose d'un tissu
industriel plus étoffé que les autres pays de la zone doit
probablement tirer des avantages et des opportunités de la crise
ivoirienne. Effectivement, on observe une augmentation des exportations
intracommunautaires du Sénégal ( plus de 34%) en 2001 par rapport
a 2000. Dans le même ordre d'idée, on constate que les pays
enclavés de l'hinterland ( Burkina, Mali et Niger) ont modifié
leurs circuits commerciaux d'exportation et d'importation au profit des ports
de Lomé, Cotonou et de Dakar. Ainsi, la réactivité et la
flexibilité des operateurs économiques des pays de l'hinterland
face a la crise ivoirienne ont permis d'envisager d'autres alternatives afin
d'adapter leurs schéma logistiques.
Aussi, dans le cadre des exportations intracommunautaires,
les plus gros exportateurs intracommunautaires de la zone UEMOA sont : la
Cote d'Ivoire, le Sénégal et le Mali. En 2001,les exportations de
ces pays ont représenté respectivement environ 70%, 14,65%,
11,39% des exportations intracommunautaires totales. Ces trois pays semblent
très intégrés au marché commun et exportent
pratiquement vers tous les pays de l'UEMOA.
· L'évolution globale des importations
des pays de l'UEMOA :
Globalement, les importations totales de la zone UEMOA ont
augmenté de 231,76% passant ainsi de 1590,8 milliards de FCFA
à 5277,7 milliards de FCFA entre 1993 et 2003. Une analyse par pays
pendant la dite période confirme cette dynamique et montre que les
importations de chacun des pays ont augmenté. Les pays qui ont
enregistré les plus fortes augmentations de leurs importations sont le
Mali, le Togo et le Sénégal.
Cette tendance a la hausse des importations est du
principalement a l'augmentation de la demande intérieure en rapport avec
la forte croissance économique de la zone après la
dévaluation du FCFA en 1994. Ce qui exigeait plus d'infrastructures, de
bien d'équipement, de biens de consommation intermédiaire, de
produits énergétiques et des matières premières
pour les besoins des industries locales et des économies nationales. Par
exemple en 2003, les importations de l'UEMOA ont enregistré une
augmentation de 5,3%, du fait essentiellement des produits pétroliers et
des biens d'équipement dont l'évolution serait liée aux
investissements prévus dans le cadre de la mise en oeuvre des programmes
de lutte contre la pauvreté dans plusieurs Etats membres de l'Union.
Tableau 2 : Evolution des importations des
pays de l'UEMOA 1993-2003 (en milliards de FCFA)
Pays
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003*
|
Accr% 1993-2003
|
Bénin
|
159,9
|
250,6
|
310,6
|
310,6
|
286,3
|
336,7
|
337,8
|
367,4
|
405,4
|
273,1
|
441,8
|
178,03
|
Burkina
|
132,8
|
191,1
|
242,3
|
287,7
|
297,6
|
374,2
|
357,3
|
368,6
|
373,3
|
381,7
|
398,3
|
199,92
|
Cote d'ivoire
|
644,3
|
851,3
|
1213,0
|
1341,4
|
1551,7
|
1703
|
1703,1
|
1710,0
|
1772,3
|
1711,6
|
1929,7
|
199,5
|
Guinée- Bissau
|
16,8
|
32,5
|
37,0
|
35,1
|
42,0
|
30,7
|
26,3
|
35,0
|
45,4
|
40,7
|
40,0
|
138,09
|
Mali
|
139,4
|
249,4
|
277,9
|
282,1
|
318,5
|
329,3
|
372,8
|
421,5
|
538,6
|
520,0
|
567,5
|
407,1
|
Niger
|
84,7
|
146,1
|
152,6
|
179,7
|
175,0
|
238,2
|
206,5
|
230,4
|
242,8
|
258,7
|
254,3
|
200,23
|
Sénégal
|
307,7
|
567,4
|
620,4
|
646,5
|
686,4
|
755,5
|
845,3
|
951,6
|
1047,1
|
1117,9
|
1178,0
|
282,84
|
Togo
|
106,2
|
202,9
|
252,8
|
290,5
|
309,6
|
326,5
|
301,3
|
345,0
|
378,3
|
401,2
|
468,1
|
340,77
|
UEMOA
|
1590,8
|
2491,3
|
3106,6
|
3373,6
|
3667,1
|
4094
|
4150,4
|
4429,5
|
4803,2
|
4904,9
|
5277,7
|
231,76
|
Source : BCEAO(2003) Rapport annuel de la banque centrale
des états de l'Afrique de l'ouest
*Estimations.
· Les importations
intracommunautaires :
En considérant la période (1994-2001), on
constate une hausse significative des importations intra régionales.
Pendant la dite période, elles ont pratiquement été
multipliées par plus de 3 fois et demi, passant ainsi de 156,12 à
556,6 milliards de FCFA.
Cette augmentation globale des importations
résulte non seulement d'une augmentation
généralisée des importations globales de la zone UEMOA,
mais aussi de la mise en application des dispositifs institutionnels et
réglementaires relatifs a la libre circulation des marchandises, des
biens, des services er des capitaux dans le cadre de la mise en oeuvre du
marché commun. C'est ainsi que la part des importations
intracommunautaires dans les importations totales de la zone UEMOA a connu une
hausse de 6,26% à 11,6% de 1994 à 2001.
Une analyse détaillée par pays montre que
certains Etats ont beaucoup plus contribué à l'augmentation des
importations intracommunautaires que d'autres. Les pays qui importent le plus
de la zone sont les pays de l'hinterland ( Mali, Burkina, Niger) et le Benin.
Par exemple, en 2001, la part des importations intracommunautaires dans les
importations totales ont représenté 32% ; 26% ; 22%,
respectivement pour le Mali, le Burkina et le Niger, alors que cette part
n'était que de 1% pour la Cote d'Ivoire ; 4,6% pour le
Sénégal et 8% pour le Togo. Aussi, convient il de constater que
la part des importations intracommunautaires maliennes et du Burkina
représentent respectivement plus de 40% et environ 20% des importations
intracommunautaires de la zone UEMOA.
B. LES PERSPECTIVES :
A. Lutter contre la persistance des entraves :
La libre circulation des biens et des personnes ne va pas non
plus sans problème. Selon les experts, il est pourtant essentiel de le
faire avancer pour l'édification complète et le fonctionnement
harmonieux du marché commun. Or en l'état actuel des choses,
cette liberté d'aller et venir au sein de l'espace communautaire est
loin d'être une réalité. Contrôles intempestifs et
extorsions de fonds constituent autant de blocages. Dans la même veine il
est relevé la persistance d'entraves non tarifaires consistant en
l'institution de normes techniques empêchant l'importation de produits
communautaires, en l'érection de multiples barrages sur les corridors de
l'Union ou en l'exigence de marquage des produits industriels originaires
agrées même lorsque ceux-ci sont accompagnés de certificats
d'origine authentiques. D'autre part, force est de constater que même
si le TEC est appliqué, les tarifs de certains Etats
« comportent toujours des lignes tarifaires en plus de celles du TEC,
ne représentent pas toutes les lignes du TEC, affectent à
certains produits une catégorie différente de celle fixée
dans le TEC, comportent toujours des droits et taxes d'entrée qui ne
relèvent pas du TEC ».
Ce sont là quelques exemples d'obstacles à
l'édification du marché commun, objectif primordial de l'Union
économique et monétaire ouest africaine et l'adoption prochaine
de la monnaie unique ouest Africaine. Des freins qui ne doivent pas pour autant
occulter les bons points marqués dans la longue bataille pour
l'intégration économique
Par ailleurs, l'Union fait face à une certaine
recrudescence de tensions socio-politiques qui limitent l'amélioration
du cadre macroéconomique et la convergence des économies de
l'Union.
En outre, l'étude sur le recouvrement fiscal dans les
Etats membres de l'UEMOA, prévue pour être réalisée
sur financement extérieur, n'a pas pu démarrer, du fait des
difficultés de mobilisation des ressources extérieures.
- persistance d'entraves non
tarifaires :
Il faut cependant déplorer, dans le cadre de la
circulation des marchandises, la persistance d'entraves non tarifaires telles
que des normes techniques imposées aux produits communautaires et la
multiplicité des barrages sur les corridors de l'Union.
Il a également été noté la
survivance d'entraves tarifaires, telles que certaines redevances
perçues uniquement sur des produits communautaires importés
d'Etats membres de l'Union, alors que les produits équivalents
fabriqués localement en sont dispensés.
Cependant, sur la base de renseignements recueillis
auprès des Etats, la Commission a pu faire le constat que la situation
constatée en 2001 n'a pas évolué. Ainsi, même si
dans l'ensemble les Etats membres ont mis en oeuvre les réformes, on
note encore la persistance de la non-application de certaines dispositions
communautaires.
S'agissant des obstacles au commerce, malgré
l'application du désarmement tarifaire intégral, il subsiste
encore des entraves tarifaires et non tarifaires. Il s'agit notamment de
l'existence de normes nationales, du certificat national de conformité,
de l'obligation d'importer une quantité minimale, de l'application d'une
valeur de référence à des produits originaires.
Au niveau de l'exécution des activités, il
convient de relever que la mise en oeuvre de la législation
communautaire de la concurrence a été gravement compromise par
trois sortes de difficultés, à savoir :
-l'insuffisance de l'organisation administrative pour la
conduite de la politique de la concurrence ;
-l'insuffisance de personnel pour accomplir les tâches
liées notamment aux activités réglementaires,
d'enquêtes, d'assistance et de formation et enfin, de coopération
internationale ;
-l'inexistence de matériel de travail adéquat
tel que le matériel didactique pour la formation des agents des Etats
membres, le matériel informatique pour enquêteurs, une
documentation spécialisée en matière de concurrence.
La difficulté de mobiliser les financements
prévus, tant pour les financements extérieurs (gel du Fonds de
Solidarité Prioritaire (FSP), lourdeur des procédures de l'Union
Européenne) que pour les ressources propres, n'a pas permis d'atteindre
un taux élevé de réalisation des actions.
Ce sont essentiellement les actions programmées sur
financements sécurisés (Programme Spécial Régional
pour la Sécurité Alimentaire (PSRSA), fonds FIDA) ou retenues
comme prioritaires sur les crédits propres, qui ont pu être
menées à terme.
B. Renforcement du cadre
macroéconomique :
L'analyse des tableaux de la situation économique des
Etats membres révèle qu'annuellement, la moitié des pays
n'arrive pas à remplir totalement les quatre critères de premier
rang auquel pourtant tous les pays doivent satisfaire.
Au total, qu'il s'agisse de taux d'inflation annuel moyen, de
non-accumulation d'arriérés de paiement extérieurs, de
non-accumulation d'arriérés de paiement intérieurs, de
ratio de la masse salariale par rapport aux recettes fiscales, la situation
d'ensemble des pays de l'UEMOA laisse souvent à désirer.
Conformément aux orientations de la Conférence
des Chefs d'Etat en 2003, le suivi des économies nationales sera
assuré à travers :
- l'organisation de missions d'assistance aux Etats dans le
cadre des négociations avec le FMI et la Banque Mondiale;
- l'organisation de missions de suivi des économies
nationales dans le cadre de l'évaluation à mi-parcours et
annuelle des programmes pluriannuels;
- l'organisation d'une mission circulaire en vue d'impulser,
dans les Etats, la mise en oeuvre effective du Pacte de Convergence, de
Stabilité, de Croissance et de Solidarité ;
- l'organisation d'une mission d'échange
d'expériences au siège du FMI à Washington.
Dans le cadre du renforcement de la production statistique, il
est prévu :
- l'élaboration d'un programme statistique pluriannuel
de la Commission, en vue d'une meilleure coordination de l'activité
statistique au sein de l'Union ;
- l'organisation de missions de collecte de données
statistiques à des fins de modélisation et de publication ;
- la mise en place d'outils de simulation et de
prévision économique ainsi que la formation des utilisateurs ;
- l'amélioration des méthodologies
existantes.
c- La gestion des finances publiques :
Au titre de la gestion des finances publiques, les
perspectives se résument aux activités suivantes:
- le suivi de la mise en oeuvre des textes communautaires de
finances publiques à travers des missions d'évaluation;
- la rédaction de guides d'application et de notes
explicitant certaines dispositions des directives ;
- le fonctionnement régulier du Comité de suivi
des directives ;
- la mise en place des Comités Nationaux de
Réforme des finances publiques ;
- la réalisation du programme d'harmonisation des
nomenclatures budgétaire et comptable des Collectivités locales
;
- la poursuite de la mise en oeuvre de la première
phase du programme de réforme des marchés publics (PRMP-UEMOA),
par l'élaboration de la réglementation communautaire, la mise en
place des instruments et fonctions au sein de la Commission pour le suivi du
programme de réforme des marchés publics, ainsi que
l'élaboration de la stratégie de développement du cadre
professionnel des marchés publics.
d-L'édification du marché
commun :
S'agissant de l'Union douanière, la Commission veillera
à mieux vulgariser les nouvelles règles d'origine, entrées
en vigueur en 2003. Par ailleurs, les missions de vérification de
l'application des réformes relatives à l'Union douanière,
qui ne sont plus effectuées depuis l'année 2001, seront
désormais exécutées, à raison d'une mission par
semestre. Elles permettront de faire un compte rendu régulier de
l'état de mise en oeuvre des réformes au Conseil des Ministres de
l'Union.
Aux fins d'une harmonisation de la législation
douanière dans les Etats membres, la Commission finalisera, pour
adoption, avant 2005, le livre II du code des Douanes, relatif au contentieux
douanier.
En ce qui concerne la valeur en douane, l'année 2004
verra la fin de la période transitoire, pour consacrer la
frontière communautaire. Ainsi, les marchandises importées de
pays tiers seront déclarées sur la même base, qu'elles
soient destinées à des Etats côtiers ou à des pays
de l'hinterland.
E. L'organisation de l'espace communautaire :
La Commission envisage de poursuivre et
d'accélérer les actions de mise en oeuvre des programmes de ses
politiques, à réaliser différentes études et
à engager des actions de sensibilisation et de mobilisation de
partenaires pour leur financement, dans les domaines de l'énergie, des
mines, de l'industrie et de l'artisanat.
Ainsi, concernant l'énergie, les études
prévues déboucheront notamment sur la mise en place d'un
système d'informations géo-minières sous-régional
favorisant la mise en valeur des substances minérales des Etats
membres.
S'agissant de l'industrie, la mise en place d'un
système d'information industrielle et d'un mécanisme de
financement de la restructuration et de la mise à niveau des entreprises
ainsi que la création d'un Système Régional
d'Accréditation (SRA) permettront de mieux préparer les Etats
membres à la mondialisation des échanges.
En matière d'artisanat et de tourisme, il s'agira de
poursuivre les actions de promotion commerciale des produits de l'artisanat, la
mise en place du système d'informations sous-régional sur
l'artisanat, l'harmonisation des cadres réglementaires des
activités de l'artisanat et la formulation de la politique commune en
matière de tourisme.
En matière d'aménagement du territoire
communautaire, les activités porteront sur :
- la diffusion et la vulgarisation du document-cadre
d'orientations générales et l'Acte additionnel portant adoption
de la politique d'aménagement du territoire communautaire ;
- l'organisation des rencontres d'experts et de personnes
ressources ;
- la réalisation d'études monographiques et
cartographiques relatives aux zones transfrontalières et aux grandes
thématiques de l'aménagement du territoire.
S'agissant des infrastructures de transport, il s'agit de
poursuivre la mise en oeuvre des activités issues des programmes
d'actions communautaires routiers et l'élaboration d'un schéma
directeur communautaire de développement des infrastructures de
transport, prenant en compte les domaines ferroviaire, fluvial et portuaire.
Concernant le transport aérien, les études
prévues déboucheront sur des propositions relatives à un
code communautaire de l'aviation civile, la mise en place d'un mécanisme
de coordination de la sûreté des transports aériens et la
mise en place d'un pôle d'expertise. Un projet de développement
des ressources humaines du secteur sera également
élaboré.
Dans le domaine des télécommunications, la
réalisation de l'étude d'harmonisation des cadres
législatif et réglementaire et celle relative à
l'organisation et au fonctionnement des différents intervenants du
secteur, permettra à l'Union de disposer de textes communautaires,
directives et règlements régissant le secteur.
La réalisation du programme d'actions prioritaires dans
ce secteur aura pour effet, d'une part, de rendre le téléphone
disponible et accessible au plus grand nombre et à un coût
abordable et d'autre part, de faciliter l'accès aux nouvelles
technologies de l'information et de la communication (NTIC). S'agissant de ce
dernier domaine, le développement des NTICS offrira aux populations de
l'Union la possibilité d'accéder à des services nouveaux,
ce qui contribuera à améliorer leurs conditions de vie (Internet,
télé-enseignement, télé- médecine).
Pour la filière coton, il s'agira, par la mise en
oeuvre de l'Agenda pour la compétitivité de la filière
coton-textile adopté en décembre 2003, de promouvoir une
meilleure valorisation du coton fibre de l'Union en faisant passer
progressivement le taux de transformation de moins de 5% à 25% à
l'horizon 2010.
Dans cette perspective, la BOAD envisage, notamment : de
promouvoir la création d'un fonds d'investissement dédié
à la filière coton (une étude de faisabilité est en
cours) ; la création d'un fonds de promotion de la production de
coton et d'incitation de la transformation du coton fibre (l'étude de
faisabilité est en cours) ; et la mise en place de
mécanismes spéciaux incitatifs pour le financement par la BOAD
des projets de transformation du coton fibre dans l'espace UEMOA.
f-Les mesures d'accompagnement au processus
d'intégration :
La commission ambitionne de faire aboutir les
négociations des accords commerciaux et d'investissement avec les pays
du Maghreb et du Moyen Orient et l'Accord de Partenariat Economique (APE) de
l'Afrique de l'Ouest avec l'Union Européenne.
A moyen terme, le challenge à relever est celui de la
bonne administration de la politique de la concurrence sans laquelle, les
effets pervers d'une mauvaise application de cette législation, risquent
de compromettre la mise en oeuvre des autres réformes entreprises dans
l'Union.
A cet effet, pour assurer une application uniforme des
dispositions des articles 88 et 89 du
Traité sur l'ensemble du territoire de l'Union, la
Commission accordera une priorité à la formation de ses cadres et
de ceux des Etats membres.
En outre, la Commission s'attellera au plan interne, à
clarifier les procédures entre elle et les structures nationales et
à évaluer les réformes que les Etats membres devraient
opérer dans le cadre de l'application de la Directive
n°02/2002/CM/UEMOA du 23 mai 2002. Il s'agira également pour la
Commission, d'entreprendre une série d'enquêtes relatives aux
aides publiques dont la plupart, octroyées sans rationalité,
conduit souvent à maintenir en activité des entreprises non
viables, occasionnant ainsi un coût élevé pour la
société. Aussi, le démantèlement de ces aides
doit-il constituer une priorité pour la Commission, afin de sauvegarder
l'unité et la cohésion du marché commun.
Concernant l'harmonisation des fiscalités, la
Commission réalisera les actions suivantes :
- poursuite de l'harmonisation des fiscalités
indirectes intérieures, avec l'étude des modalités
d'administration des impôts indirects;
- suivi de l'application des directives communautaires
déjà adoptées dans le cadre de l'harmonisation des
fiscalités indirectes intérieures.
Ce faisant et sauf adaptations nécessaires, la
Commission aura terminé en fin 2004, la mise en oeuvre du programme
d'harmonisation des fiscalités indirectes intérieures et
entamé l'harmonisation de la fiscalité directe au sein de
l'UEMOA.
Enfin, le Traité portant création du
Parlement devrait entrer en vigueur dès l'achèvement des
procédures de ratification par les Parlements nationaux. Le nouvel
ordonnancement institutionnel qui en résultera, confortera
indéniablement la légitimité des actes communautaires,
avec l'intervention à toutes les étapes des procédures
d'adoption, du Parlement, émanation des populations, en tant que
Co-législateur, à côté du Conseil des Ministres.
g- La banque régional de
solidarité :
Mûri depuis deux ans, le projet de la Banque
régionale de solidarité (BRS) devra être une
réalité sur toute l'étendue de l'Union avant 2006.
Le holding du groupe de la Banque régionale de
solidarité (BRS), surnommée "la banque des pauvres" de l'Union
économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a pour objet de
promouvoir l'emploi indépendant en faveur des populations
traditionnellement exclues du système bancaire. La mission
assignée à cette future structure financière consiste, de
manière générale, à financer toutes les
micro-entreprises agricoles, industrielles, artisanales et les petits
métiers. Elle vise ainsi, l'insertion des jeunes, la réinsertion
des travailleurs et plus globalement, le développement
d'activités génératrices d'emplois et de revenus. Sa
population-cible sera principalement :
- les diplômés sans emplois de l'enseignement
supérieur, général, technique ou professionnel, des
écoles des arts et métiers ;
- les apprentis ayant achevé leur formation
auprès d'un maître-artisan dûment inscrit sur le registre
des artisans de son pays et reconnu par ses pairs ;
- les coopératives non financières d'ouvriers,
d'agriculteurs ou d'artisans ;
- les opérateurs de micro-activités de
production aspirant au développement ou à la modernisation de
leur activité ;
-les Systèmes Financiers Décentralisés,
pour leurs besoins de refinancement ou des lignes de crédit.
La BRS disposera d'un réseau de filiales ayant le
statut de banque pour accorder des financements à court, moyen et long
terme.
La holding participera notamment au financement de micro-projets
d'investissement qui relèveront exclusivement du secteur de la
production et, par extension, à la commercialisation résultant de
l'activité de production financée. Elle ambitionne de
satisfaire les besoins de financement des populations à revenu faible ou
sans revenu, ainsi que certains besoins de refinancement des systèmes
financiers décentralisés ne pouvant remplir les conditions
d'accès au crédit bancaire classique.
En outre, la BSR contribuera à l'accroissement de la
"bancarisation" des populations des pays de l'UEMOA ainsi qu'aux efforts de
diversification des économies de ces populations en favorisant le
développement de tous les métiers porteurs de croissance
économique et participera au processus d'intégration
économique régionale. La BRS, qui est dotée d'un
capital de 24 milliards de francs CFA, est une société anonyme
avec conseil d'administration faisant appel public à
l'épargne.
Face à l'ampleur du phénomène dans
l'Union, la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement a, dans sa
Déclaration du 8 décembre 1999 intitulée " Relever
ensemble, dans la solidarité, les défis du troisième
millénaire ", réaffirmé la détermination des Etats
à faire de la lutte contre la pauvreté un impératif des
politiques économiques, grâce à la promotion vigoureuse
d'une croissance plus riche en emplois, une diversification des
activités génératrices de revenus et un renforcement des
programmes sociaux. Dans ce cadre, les Chefs d'Etat ont décidé de
" mettre en oeuvre, de façon diligente, le Pacte de convergence, de
stabilité, de croissance et de solidarité entre les Etats membres
de l'UEMOA, traduisant ainsi leur détermination à approfondir le
processus d'assainissement des économies nationales, à lutter de
façon efficace contre la pauvreté et à consolider les
bases de leur monnaie ".
Le projet porte sur la mise en place d'une Banque
Régionale de Solidarité (BRS-SA), dont l'architecture
prévoit un holding financier, faisant office de Siège ou de
maison mère pour des filiales bancaires qui seront installées
dans chaque Etat de l'UEMOA afin d'exercer à titre principal des
activités de banque. Outre les filiales bancaires, le Holding
développera également des filiales non bancaires pour permettre
au Groupe de réaliser des économies de charges dans les domaines
notamment du système d'information mais aussi dans la gestion des
ressources investies dans la lutte contre la pauvreté par divers
partenaires, à travers une fondation. Par ailleurs, le Groupe BRS
disposera de son propre mécanisme de garantie pour prendre en charge une
partie des risques bancaires. Les pistes de diversification du Groupe BRS ainsi
tracées ne sont pas fermées. D'une manière
générale, l'expansion du Groupe se fera en fonction des
opportunités, tout en préservant sa vocation première qui
est de contribuer à la lutte contre la pauvreté.
Par ailleurs, pour assurer le succès de ses
interventions, la BRS va s'appuyer sur des partenaires (structures relais
financiers, d'appui technique et administratif, etc.) dans les
différents pays de l'UEMOA.
S'agissant des ressources du Groupe BRS-SA, outre les fonds
propres de base de la maison mère, elles sont constituées
d'emprunts effectués sur le marché financier, de ressources
concessionnelles obtenues auprès de partenaires extérieurs ainsi
que de ressources d'épargne défiscalisée, de fonds sociaux
et des fonds de garantie. En outre, s'appuyant sur l'exemple de la Grameen
Bank, la BRS-SA, développera une culture d'épargne à
caractère obligatoire pour la clientèle dès l'obtention
d'un prêt. Outre sa clientèle-cible pour les activités de
crédit direct, la BRS pourrait recevoir les dépôts de
l'ensemble des opérateurs économiques, y compris ceux qui ne sont
pas éligibles à son financement.
En ce qui concerne le mécanisme de garantie, hormis le
fonds de garantie prévu, les filiales bancaires vont s'appuyer d'une
part, sur des mécanismes de garantie " économiques "
(étude des dossiers de financement, encadrement technique et suivi du
promoteur et de son patrimoine) et, d'autre part, sur ceux dits juridiques
(nantissement du matériel financé, garanties nouvelles à
mettre en place telles que les Sociétés de cautionnement mutuel,
épargne forcée, cautions solidaires, etc.). Une combinaison de
ces différentes possibilités devrait assurer une
sécurisation maximale des crédits.
Au total, le projet de création de la Banque
Régionale de Solidarité est entré dans sa phase de
concrétisation. Il permettra de modifier le paysage bancaire et
financier de l'UEMOA, dans le cadre d'une contribution plus hardie à la
lutte contre la pauvreté, à travers notamment la création
de nombreux emplois indépendants dans des secteurs vitaux de
l'économie des pays de l'Union et l'intégration des couches
vulnérables de la population dans le système financier de
l'Union.
CONCLUSION :
Parmi les objectifs fixés par le traité de
l'UEMOA à son article 4, figure la création d'un marché
commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des
services, des capitaux et le droit d'établissement des personnes
exerçant une activité indépendante ou salariée,
ainsi que sur un tarif extérieur commun (TEC) et une politique
commerciale commune.
Cet article a été complété par
l'article 76 qui fixe les conditions de réalisation du marché
commun à savoir, entre autres « l'élimination sur les
échanges entre les pays membres des droits de douane, des restrictions
quantitatives à l'entrée et à la sortie, des taxes d'effet
équivalent et de toutes autres mesures d'effet équivalent
susceptibles d'affecter les dites transactions, sous réserve du respect
des règles d'origine qui seront précisées par voie de
protocole additionnel et l'établissement d'un tarif extérieur
commun. »
Dans la mise en oeuvre du marché commun entre les
pays francophones de l'Afrique de l'Ouest, le dossier des migrations n'a pas
été saisie de la même importance que les autres.
Il faut toute fois souligner les difficultés
d'application de ce principe de circulation, de résidence et surtout
d'établissement dans l'espace ouest africain car les citoyens de
différents pays membres ne cessent de se heurter à des
tracasseries administratives lors de leur installation ou séjour, les
politiques de nationalisation et les contrôles intempestifs pour ne citer
que ceux-là sont autant des facteurs qui entravent l'effectivité
de ce principe.
En principe l'application de ces règles pose souvent
des problèmes dans la pratique car l'UEMOA ne constitue pas pour l'heure
une véritable Union Douanière.
En effet, dans les échanges intracommunautaires, la
zone de libre échange est théorique du fait de la survivance des
moins values, de recette douanière et de la persistance des obstacles
non tarifaires. Dans le domaine des échanges avec les pays tiers,
l'union n'est également pas encore une zone commerciale unique ou
marché unique du fait de l'absence de la libre pratique. Cela signifie
que les marchés nationaux restent toujours cloisonnés
malgré la suppression des barrières tarifaires. L'écueil
majeur à ce jour reste les obstacles non tarifaires qui, si l'on ne
prend garde risque d'annihiler les effets de l'élimination des
barrières tarifaires. Mais il ne faudrait pas non plus oublier le
problème de la compatibilité UEMOA-CEDEAO.
En effet, pour que l'intégration des économies
ouest africaines aboutisse il est nécessaire de supprimer les
divergences et incompatibilités relatives aux programmes de deux OIG
(Organisme Intergouvernementale). Il est donc impératif de mettre en
cohérence les efforts de coopération en Afrique de l'Ouest si
l'on veut maximiser les gains de l'intégration régionale.
Au-delà des dispositions explicites de politiques
économiques qui font partie du TEC et de ses mesures d'accompagnement,
il importera de renforcer un certain nombre de mesures plus
générales, notamment l'accélération des
procédures de dédouanement des marchandises, l'élaboration
d'un système régional d'information commerciale, l'interconnexion
des services douaniers nationaux, et la mise en oeuvre d'un suivi efficace de
l'application des règles et barèmes pertinents en matière
de douane.
De telles améliorations destinées
à faciliter les échanges, feront baiser les coûts de
transactions qui sont si élevés en Afrique de Ouest.
Bien que l'intégration économique
régionale puisse être considérée comme un moyen
privilégié de desserrer les contraintes du développement
auxquelles sont confrontés les Etats Africains, il est peu probable que
ce soit un processus facile. Une claire conscience de cette
réalité est un gage de succès.
BIBLIOGRAPHIE
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dépendance en Afrique noir : les origines historiques et les formes
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Monétaire Ouest Africaine. De Boeck, 3ème Edition,
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II- OUVRAGES SPECIALISES :
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- LUC MARIUS ET BRIGA :
« l'Afrique de l'Ouest sous régionale de sensibilisation sur
le doit communautaire de l'UEMOA »-(L'état de la mise en
oeuvre de l'Union Douanière dans l'espace UEMOA) 06/10/2003
- MOUSSA COULIBALY, GREAT e DANIEL J PLUNKETT,
AIRD : « DU TEC/UEMOA depuis 2000 au TEC/CEDEAO pour
2008 » Avril juin 2006
III-LES MEMOIRES :
Hamaciré Dicko : <<Le
marché commun de l'UEMOA>>,ENA(école nationale
d'administration de France),2005
Tiégo TIEMTORE : <<
Intégration régionale en Afrique : cas de l'UEMOA>>,
IRERIE (Institut de recherche en Relations Internationales et
Européennes),
Samba DIOUF : <<
Intégration juridique en Afrique :Exemple de
l'UEMOA>>,Université Cheikh Anta DIOP de Dakar,
IV- REVUES ET RAPPORTS
- Lexique des Termes Economiques
14ème édition Dalloz (2003)
- Lexique des Termes Juridiques
14ème édition Dalloz (2003)
-Le rapport de la banque centrale des états de
l'Afrique de l'ouest(2003)
- Etude Pour la Formulation d'une
Stratégie Nationale d'Intégration : BAMAKO, Novembre 2000
- FORUM Brésil Afrique «
commerce- Modèles d'Intégration Régionale »
(9-10 juin 2003)
-TABLE RONDE N°2 :
« Réunion Générale sur le Commerce,
l'environnement et le Développement » (Libreville du 13-14
juillet 2000)
-La conjoncture économique dans les pays de
l'UEMOA, Mai 2004
V- TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
- Le Traité de l'UEMOA édition
1994
- REGLEMENT n* 15-2002/CM/UEMOA du 19
septembre 2002 relatif aux systèmes de payement.
- Règlement n°02 /97/CM/UEMOA
portant adoption du Tarif Extérieur Commun de l'UEMOA
- UEMOA (2001) : Annexe au
Règlement n° 09/2001 : CM/UEMOA du 26 novembre 2001 portant
adoption du code des douanes de l'UEMOA
-UEMOA (2005) : Règlement
16/2005/CM/UEMOA du 16 Décembre 2005...portant adoption du
mécanisme de la taxe dégressive de protection au sein de
l'UEMOA
- UEMOA (2004) :Décision
N°03/2004/COM/UEMOA du 22 Avril 2004 modifiant l'article 7 de la
décision n°01/2003/COM/UEMOA du 03 Février 2003
déterminant les caractéristiques et les règles
d'établissement de certificat d'origine des produits originaires de
l'UEMOA
- UEMOA (2002) : Règlement
d'exécution n°14/2002/COM/UEMOA du 13 Décembre 2002
déterminant les modalités de demande et délivrance des
certificats d'origine des produits de l'UEMOA
VI- SITE INTERNET :
-
http://www.bceao.int.com
-
http://www.google.com
-
http://www.memoireonline.com
- http://
www.uemoa.int.com
-
http://www.Wikipedia.com
|