Au terme de cette étude qui a porté sur
l'évaluation de la consommation de l'énergie-bois dans les
ménages de la commune de Kisenso et son impact sur le budget
ménager, nous avons montré qu'il existe neufs dépôts
de combustibles ligneux dans la commune de Kisenso. Dans les aspects
liés aux dépôts, il a été remarqué que
880 (#177;33,9) sacs de charbon de bois en moyenne, entreraient dans les
dépôts de la commune de Kisenso, soit 42,216 (#177;1,6) tonnes par
jour. Cela s'explique entre autres par la forte demande de charbon de bois au
niveau de
ménages.
S'agissant de lieux de provenance, on note que la plupart de
combustibles ligneux proviennent de la province du Bas-Congo, qui connait
déjà un intense déboisement et ses corollaires
négatifs. Les résultats ont montré que les 50% de
dépôts du quartier Kisenso-gare existent depuis plus de 15 ans.
Les dépôts qui existent depuis moins de 6 ans et moins de deux ans
sont représentés par 33 et 17 % ; leur implantation a
été facilitée par la présence de la voie
ferroviaire qui longe ce quartier.
Pour les aspects liés aux bénéfices
réalisés par les dépositaires, ils dépendent entre
autres de la vitesse d'écoulement de combustibles ligneux, de la
quantité stockée dans les dépôts, des
différentes taxes payées auprès de différents
services de l'Etat et l'état de voies d'approvisionnement en ces
combustibles.
En ce qui concerne les essences les plus exploitées
pour la production de charbon de bois et de fagots de bois, il faut noter que
celles-ci sont typiques des espèces de recrûs forestiers. C'est le
fruit des impacts négatifs des activités anthropiques, mais aussi
le signe que les forêts sont entrain de disparaître
progressivement.
Des vendeurs détaillants, on peut conclure que
plusieurs éléments les motivent pour le choix de la
commercialisation de combustibles ligneux (dans la commune de Kisenso), entre
autres les facteurs socio-économiques et professionnels. Exemple, le peu
de financement pour se lancer dans le commerce, associé au chômage
et les faibles moyens (avis de 89 % des détaillants
enquêtés). En outre, 85 % d'entre eux attribuent la demande accrue
de cette source d'énergie au niveau des ménages au manque de
courant électrique et son instabilité. Il est aussi
remarqué que, le rythme d'approvisionnement et d'écoulement
dépendent du nombre de points de vente et de la proximité des
dépôts.
Evaluation de la consommation de
l'énergie-bois dans les ménages de la commune de Kisenso et son
impact sur le budget ménager
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/
alexyenge@yahoo.fr.
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S'agissant du bénéfice des détaillants,
celui-ci varie de moins de 1000 à 3000 francs congolais, en fonction du
moyen de transport utilisé, mais aussi en fonction des arguments
déjà évoqués.
Des ménages, les sources d'énergie
utilisées pour leur fonctionnement sont nombreuses. Cependant, la
majorité de la population enquêtée, soit 56 % utilisent,
pour le fonctionnement du ménage, l'électricité
associée au charbon de bois et au pétrole, avec un coût
journalier de 1020 francs congolais ; 37% utilisent le charbon de bois et le
pétrole, avec un coût journalier moyen qui s'élève
à 870 (#177;203) francs congolais, un faible pourcentage, soit 2,7
utilisent le mazout associé au charbon de bois et à
l'électricité, avec un coût journalier moyen de 3150 francs
congolais. Enfin, il n'y a pas de grandes différences entre les
ménages qui utilisent le bois de chauffe associé au
pétrole pour le fonctionnement du ménage et ceux qui utilisent
l'énergie électrique et de pétrole. Car, le coût est
presque le même, avec une moyenne journalière de 530 francs
congolais. En effet, pour la cuisson, la source d'énergie la plus
utilisée est le charbon de bois (avis de 94% des enquêtés).
Par ailleurs, les dépenses journalières par unité sont
respectivement de 105 et 58 francs congolais par individu utilisant le charbon
de bois et le bois de chauffe pour la cuisson. Pour les impacts financiers par
rapport au budget ménager, les parts financières de la
consommation mensuelle de charbon de bois sont respectivement de 20,4 ; 14,7 et
8% pour les maximums de niveau de salaire de 100, 200 et 300 dollars contre les
parts successives de 4 ; 2,22 et 1,57 % pour un ménage qui utiliserait
l'énergie électrique pour la même activité.
L'étude de la corrélation montre que la taille
du ménage et la dépense en francs congolais de l'utilisation du
charbon de bois est de 0,608. Ceci montre que les impacts seront toujours
importants pour les ménages qui n'ont pas assez de moyens financiers.
S'agissant des impacts écologiques, un individu consommerait 269 grammes
de charbon de bois par jour et l'estimation de la demande pour l'ensemble de la
commune serait de l'ordre de 57,99 tonnes par jour, pour l'année 2009.
Cela est cause de déboisement dans les provinces du Bas-Congo et de
Bandundu.
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l'énergie-bois dans les ménages de la commune de Kisenso et son
impact sur le budget ménager
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Au regard des résultats présentés
ci-dessus, nous formulons quelques suggestions ;
· de mieux urbaniser la ville province de Kinshasa, en
respectant toutes les normes d'urbanisme,
· l'électrification effective et à grande
échelle des milieux ruraux et urbains (même
périphériques), en vue de réduire la demande en
combustibles ligneux, non suivie de reboisement, ni de boisement ;
· la création d'emplois
rémunérateurs dans l'ensemble du pays et particulièrement
dans la ville-province de Kinshasa ;
· la création d'une commission environnementale
de contrôle du secteur informel en République Démocratique
du Congo et le renforcement des capacités en gestion des ressources
naturelles des paysans producteurs de combustibles ligneux ;
· le financement des activités alternatives en
milieu rural pour réduire la dépendance de leurs revenus aux
combustibles ligneux.
· la mise en place de mesures contraignantes contre
toute exploitation non écologique de forêts, et d'une structure
interdisciplinaire de contrôle de l'évolution de
prélèvement des ressources au sein des forêts, pour
disposer d'une banque de données efficaces pour une gestion durable des
ressources forestières, sur les plans socioculturel,
socio-économique et écologique ;
· l'évaluation quantitative de l'ensemble de
combustibles ligneux qui rentrent dans Kisenso.
· la révision de la législation et du code
de l'environnement congolais ;
Somme toute, il y a des défis à relever. Car
l'énergie est une variable écologique fondamentale qui
régit tout. La République Démocratique du Congo, doit
d'urgence élaborer une politique énergétique, en vue de
faire du Congolais, en matière d'énergie, un
écoconsommateur : « l'énergie tu économiseras »
(C. et A. MAMOU-MANI, 1994)