III.3.2. Impacts écologiques liés à
la grande consommation le l'énergie-bois
Notre échantillon compte 300 ménages dont 94 %,
(282 ménages) utilisent le charbon de bois pour la cuisson contre 0,7 %
qui utilisent le bois de chauffe pour la cuisine.
Nous signalons que la consommation moyenne en
francs congolais par jour, dans un ménage de
six personnes, est de 630 francs congolais.
Un ménage de six personnes consommerait 1,25 unité de 500 fc par
jour; d'où la demande en charbon de bois serait de 1614 grammes, soit
1,614 Kg par jour. Ainsi, pour un individu, la dépense serait de 105
francs congolais, soit 269 grammes de charbon de bois par jour. Cependant, pour
l'ensemble de l'échantillon, la quantité de charbon de bois
serait de 534,8 Kg par jour, soit 3,74 tonnes par semaine, 16,044 tonnes par
mois et 192,528 tonnes par an. Cela ne peut que provoquer de la
déforestation. Surtout qu'en République Démocratique du
Congo, il n y a pas de politique de reboisement, ni de boisement et encore
moins d'enrichissement forestier.
S'agissant de l'estimation de la demande en charbon de bois
pour l'ensemble de la commune de Kisenso en 2009, elle serait proche
respectivement de 57,99 ; 406, 1740 tonnes par jour, par semaine et par mois
(tableau II.12). Cette grande demande en charbon de bois explique entre autres
la présence de savanes anthropiques au Bas-Congo et dans le Bandundu.
Car, comme le fait remarquer MUKERALINGI (2006), le temps de renouvellement ou
la durée de la jachère est raccourcie, jusqu'à une
année. En effet, lorsque la durée de la jachère est
ramenée à un an, la déforestation est inévitable.
C'est aussi cette situation qui explique que les longueurs et
circonférences des arbres à abattre diminuent, preuve que la
forêt est entrain de disparaitre, avec ses différents impacts
négatifs sur l'environnement : recul des forêts, progression de la
désertification, diminution de précipitations... Ces impacts sont
déjà perceptibles dans Kinshasa et ses environs, car
l'environnement immédiat est dépourvu de ceinture verte, mais
malheureusement, aucune mesure n'est prise pour résoudre cette crise
écologique.
Evaluation de la consommation de
l'énergie-bois dans les ménages de la commune de Kisenso et son
impact sur le budget ménager Copyright YENGE BOMBA Alex
/
alexyenge@yahoo.fr.
00243997844399/00243817768838
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Tableau III. 12 Estimation de l'évolution de
la demande en charbon de bois, de 2004 à 2009
Années
|
Demande en bois (en tonnes)
|
|
Par semaine
|
Par mois
|
Par an
|
2004
|
48,09
|
337
|
1443
|
17313
|
2005
|
49,87
|
349
|
1496
|
17953
|
2006
|
51,02
|
357
|
1531
|
18366
|
2007
|
55,24
|
387
|
1657
|
19885
|
2008
|
57,73
|
404
|
1732
|
20781
|
2009
|
57,99
|
406
|
1740
|
20877
|
Moyenne
|
53,32
|
373
|
1600
|
19196
|
Ecart types
|
#177;4,23
|
#177;29,6
|
#177;126,9
|
#177;1522,7
|
|
Source : YENGE B., 2010
Au regard du tableau III.12, la moyenne
générale de la demande en charbon de bois pour six ans est de
19196 (#177;1522,7) tonnes par an. La demande serait passée de 17313
tonnes en 2004 pour atteindre 20877 tonnes par an, soit une augmentation de
3564 tonnes en six ans, avec une moyenne de 712,8 tonnes d'augmentation par an.
Cette situation s'explique notamment par la persistance des problèmes
liés à l'absence et à l'instabilité du courant
électrique, la croissance démographique, l'absence de
raccordement à l'énergie électrique, les
délestages, les coupures intempestives, l'incapacité de
posséder un réchaud électrique, la surcharge que
connaissent les transformateurs électriques et l'incapacité
à remplacer les câbles du circuit de distribution...
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