III.2.2. Aspects relatifs à la commercialisation de
combustibles ligneux
La complexité des informations reçues nous a
permis de retenir pour cette section celles concernant les raisons du choix de
la commercialisation de combustibles ligneux, l'ancienneté de
détaillants dans la commercialisation de combustibles ligneux, la
quantité de combustibles ligneux achetée par semaine, les
coûts d'acquisition de ces combustibles ligneux, les
bénéfices dans la commercialisation de ces combustibles, la
justification de l'utilisation de combustibles ligneux dans la commune de
Kisenso. La photo III.4 montre l'un des lieux d'approvisionnement des
détaillants en combustibles ligneux.
Source : YENGE B., 2010
Photo III. 4 : L'un des lieux d'approvisionnements
des détaillants en combustibles ligneux : dépôt Bayanzi,
dans le quartier de la Paix
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Les résultats des enquêtes montrent que 89 % de
sujets enquêtés estiment que les raisons principales du choix de
la commercialisation de combustibles ligneux, c'est notamment le peu de
financement pour se lancer dans de commerce ; mais il ya aussi le chômage
et le manque de moyens. Par ailleurs, 21 % attribuent le choix en associant les
raisons précédentes à la demande accrue de cette source
d'énergie au niveau des ménages. Ces différentes raisons,
peuvent déterminer l'ancienneté de quelques détaillants
dans la commercialisation de combustibles ligneux. Le tableau III.8
répartit les enquêtés selon l'ancienneté dans la
commercialisation de combustibles ligneux.
Tableau III.8 Répartition des
enquêtés selon l'ancienneté dans le domaine de la
commercialisation de combustibles ligneux
Variable
|
Modalité
|
Types d'énergie
|
Total
|
%
|
|
Bois
|
|
Moins de deux ans
|
20
|
7
|
27
|
27
|
|
9
|
3
|
12
|
12
|
|
17
|
0
|
17
|
17
|
|
44
|
0
|
44
|
44
|
|
90
|
10
|
1
|
100
|
|
Source : VENGE B., 2010
Le tableau III.8 montre que l'ancienneté des personnes
enquêtées dans le commerce de combustibles ligneux va de moins de
deux ans à plus de sept ans. Ces résultats montrent aussi que,
les plus anciens sont les plus nombreux, soit 44%. Cela s'explique par le fait
que la notion de la crise, au niveau ménager, en rapport avec des
conditions sociales et économiques, ont empiré il y a très
longtemps. Et de manière générale, ces mauvaises
conditions persistent jusqu'à ce jour ; la misère continue
à empirer de jour en jour. Cette situation oblige les vendeurs à
persévérer dans la commercialisation de ces combustibles, car
cette activité est relativement rémunératrice.
Pour les autres classes d'ancienneté, les vendeurs de
moins de deux ans ont un pourcentage très élevé. Cet
état de choses peut notamment s'expliquer par le fait que la plupart de
vendeurs de ces combustibles ligneux ont fait leur choix par
nécessité, par conformité, à cause soit du
chômage du mari, ou que le mari ne gagne pas assez d'argent pour subvenir
aux besoins du ménage ; soit encore que les maris sont
décédés ou encore à cause du divorce. Le tableau
III.9 reprend la quantité de combustibles ligneux achetés par
semaine, par détaillant.
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Tableau III.9 Quantité de combustibles
ligneux achetés par semaine par détaillant
Unité de mesure de combustible
ligneux
|
Fréquence
|
%
|
Charbon
|
|
18
|
20
|
DEUX SACS
|
17
|
19
|
TROIS SACS
|
15
|
17
|
QUATRE SACS
|
19
|
21
|
CINQUE SACS
|
17
|
19
|
SIX SACS
|
2
|
2,2
|
SEPT SACS
|
1
|
1,1
|
HUIT SACS
|
1
|
1,1
|
Sous total
|
90
|
100
|
Bois de chauffe
|
|
|
1 tiers de botte
|
1
|
10
|
1 demi-botte
|
5
|
50
|
un quart de botte
|
4
|
40
|
Sous total
|
10
|
100
|
Total
|
100
|
100
|
|
Source : VENGE B., 2010
Tel que le montre le tableau III.9, l'importance de l'achat
de combustibles ligneux dépend des moyens disponibles et de la situation
du marché. Ceci est vérifiable, parce que tous les vendeurs ne
sont pas du même quartier de la commune. En plus, il existe une
différence du nombre de points de vente par quartier, au sein de la
même commune. Cette différence est encore remarquable pour les
vendeurs se trouvant à proximité d'un dépôt ou d'un
marché, que ceux situés loin du lieu d'achat ou étalant
leur produit devant la parcelle. Par ailleurs, le rythme d'approvisionnement
dépend du rythme d'écoulement du produit sur le marché, et
pour ce faire, les vendeurs prennent au moins une semaine pour renouveler le
stock. C'est le point de vue de tous les sujets enquêtés.
Pour le mode de transport et son coût, qui sont des
facteurs prépondérants qui influent sur le bénéfice
net des vendeurs, une préférence est portée au chariot
(61% des sujets enquêtés) pour les vendeurs de charbon de bois,
suivi du portage, avec 37 et 2 % pour le véhicule. L'utilisation du
chariot qui est plus accessible est plus grande parce que les conditions de
transport étant très difficiles et les distances à
parcourir étant grandes, les vendeurs préfèrent utiliser
ce mode de transport pour gagner du temps, pour la revente. Le second mode
s'explique par le fait que les vendeurs qui habitent les quartiers les plus
proches du lieu d'approvisionnement l'utilisent, soit pour réduire le
coût du transport ou pour faire transporter
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la marchandise à crédit. L'absence ou la faible
proportion du troisième mode de transport est due au mauvais état
de routes et à la topographie très accidentée.
Pour ce qui concerne le bois, la petite quantité
achetée peut être transportée par le vendeur
lui-même.
Globalement, le choix du moyen de transport est lié
à la quantité du produit et à la distance à
parcourir. Comme on vient de le constater, les deux moyens les plus
utilisés sont le portage et le chariot. Le coût de transport varie
entre 500 et 2500 Fc par sac et celui-ci varie selon la distance parcourue et
les conditions topographiques.
S'agissant du bénéfice, il varie de moins de
1000 à 3000 franc congolais par sac. Les résultats de terrain
font remarquer que, 68% de vendeurs enquêtés estiment leur
bénéfice inférieur à 1000fc par sac de charbon de
bois et ou par botte de fagots de bois. Cette situation s'explique par le
nombre croissant de vendeurs et par l'instabilité du prix d'achat et de
transport. En effet, plus le prix et le coût de transport augmentent plus
le bénéfice s'amenuise. Le premier groupe est suivi de 28 % de
vendeurs qui ont un bénéfice compris entre 1000 à 1900
francs congolais. Un faible pourcentage, soit 4% à un
bénéfice compris entre de 2000 et 2999 francs congolais. Cela est
une exception, surtout dans les quartiers où le nombre de points de
vente est réduit et où la demande est plus importante, par manque
de courant électrique.
Les enquêtes ont montré que les prix de
combustibles ligneux sont divers, et cela en fonction des unités de
mesure qui sont utilisées et de type de combustible. Ces prix varient de
5000 à 12000 francs congolais pour le charbon de bois et de 1000
à 4000 pour le fagot de bois. En ce qui concerne les détaillants,
il existe des tas (photo III. 5 et III.6) dont les prix varient de 100 à
500 Fc. En fait, la plupart de vendeurs préfèrent vendre par tas
de 200, 300 et 500 francs congolais pour le charbon bois, suivis de ceux de 300
et 500 francs congolais. Cette situation est liée à la
très grande demande en charbon de bois au niveau de ménages.
Tandis que pour le bois, un grand pourcentage est observé pour les tas
qui valent 100 et 200 Fc. C'est le reflet de la faible demande en ce type de
combustible au niveau de ménages.
Les photos III.5-6 illustrent la présentation de tas
de charbon de bois emballé et de bottes de bois de chauffe vendus par
les détaillants de combustibles ligneux, dans la commune de Kisenso.
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Source : VENGE B., 2010
Photo III.5-6 : Tas de charbon de bois
emballé et petites bottes de bois de chauffe vendus par les
détaillants de combustibles ligneux (quartier Kitomesa)
La justification de l'utilisation accrue dans la commune de
Kisenso est reprise dans le tableau III.10.
Tableau III.10 Justification de l'utilisation accrue
des combustibles ligneux dans la commune de Kisenso
Raison de l'utilisation accrue
|
Source d'énergie
|
Total
|
%
|
|
Bois
|
|
77
|
8
|
85
|
85
|
Manque de courant, instabilité de courant et manque de
réchaud
|
12
|
2
|
14
|
14
|
Autres
|
1
|
0
|
1
|
1
|
Total
|
90
|
10
|
100
|
100
|
|
Source : VENGE B., 2010
Les données du tableau III.10 permettent de
considérer que le choix des combustibles ligneux comme source
d'énergie domestique, leur utilisation accrue dans la commune de Kisenso
sont liés aux raisons suivantes : un manque total de courant
électrique ou un manque partiel (85 %), ou encore un manque de
réchaud électrique (14%). Cette situation conduit certains
ménages du quartier à plusieurs raccordements illicites, sans
autorisation de la SNEL, pour s'exempter de toute redevance.
L'instabilité continue du courant électrique fait que les
ménages sans réchaud électrique et ceux qui en disposent
s'adonnent quotidiennement à l'achat de combustibles ligneux pour les
activités de ménages, plus précisément la
cuisson.
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L'utilisation accrue du bois de bois de chauffe dans la
commune de Kisenso, peut s'expliquer
aussi par d'autres raisons, comme par exemple :
? la présence de petits restaurants vulgairement
appelés « ya jean et le malewa »
? des multiples fêtes de mariage et d'autres
cérémonies,
? les préparations artisanales appelées
communément « Nganda Lotoko », etc.
Les résultats collectés ont montré que,
70 % de détaillants enquêtés ont confirmé qu'il y a
diminution de la dimension de bûches de charbon de bois et de
bûches de bois de chauffe. Et comme le fait remarquer MUKERALINGI (2008),
la longueur et le diamètre moyens sont respectivement de 83,2 et 4,4 cm
pour les brindilles servant à la production de bois de chauffe dans le
village de Ngufu. Tandis que le diamètre de quelques morceaux de charbon
varie respectivement entre 2 et 15 cm. La diminution des dimensions des
combustibles ligneux s'explique globalement par une exploitation
anti-écologique, non programmée et non planifiée. C'est en
fait de la surexploitation, non suivie de reboisement ni de boisement.
Le constat fait pour la dimension des bûches est
pratiquement le même pour les quantités produites et
commercialisées. Cet état de choses est lié aux arguments
qui précédent et au recul des forêts.
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