DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA
STRUCTURE D'ACCUEIL ET DE LA ZONE D'ETUDE
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2.1 Présentation de la structure d'accueil
Le Projet de Gestion Forestière Communale et
Communautaire (GESFORCOM) intervient au Niger essentiellement dans la commune
rurale de Torodi grâce à un financement de l'Union
Européenne. Une cellule basée à Niamey assure la
coordination du projet et mène les activités avec les partenaires
suivant : CIRAD, INRAN, DGEEF, ABC-Ecologie et la Commune Rurale de Torodi.
Il vise les objectifs ci-après :
Contribuer à la réduction de la pauvreté
des populations rurales forestières par la promotion d'une bonne
gouvernance des forêts, décentralisée vers les
communautés locales et générant des revenus de nature
fiscale ou non à tous les niveaux des concernés soit en premier
lieu les populations mais aussi, les communes et l'Etat au travers de ses
administrations déconcentrées ;
contribuer au transfert de la gestion des ressources
forestières par l'adaptation des contextes institutionnel,
législatif et réglementaire dans une perspective de gestion
durable des forêts ;
appuyer le secteur privé dans l'économie
forestière locale, communale et nationale, par la professionnalisation
des acteurs pour la gestion partenariale des ressources forestières.
Les activités menées se résument ainsi
:
> la promotion d'un schéma de développement
forestier communal qui organise à moyen et long terme la contribution
des produits forestiers au développement économique communal,
> l'appui à la mise en place de plans
d'aménagement forestiers communautaires concertés,
> le transfert réel et efficace de la gestion des
ressources à la commune et aux communautés selon les cadres
locaux existants,
> le renforcement des capacités des différents
groupes d'acteurs concernés,
> la valorisation de produits forestiers non ligneux.
La mise en oeuvre des activités a
nécessité l'élaboration d'une méthodologie de
travail axée sur les thèmes qui suivent :
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+ l'organisation de la concertation intra et inter communale,
puis préparation des
schémas de développement forestier communal,
+ la préparation et mise en place des plans
d'aménagement forestier communautaires,
+ la préparation et mise en place d'actions locales de
valorisation des ressources
forestières,
+ le suivi environnemental de la durabilité
forestière et Suivi évaluation,
+ la formation et capitalisation, et
+ les propositions d'améliorations réglementaires
et institutionnelles.
2.2 Ville Niamey
Capitale du Niger, Niamey est située dans la partie
ouest du pays entre les parallèles 13°35 et 13° 24 sud et les
méridiens 2° et 29°15 Est avec une altitude comprise entre 160
m et 250 m. Elle couvre une superficie de 239,263 km2 (Motcho.
2004). Sa population estimée à 1.222.066 habitants en 2010
comprend 191.393 ménages. Le taux d'accroissement est 4,5% par an contre
3,3 % au niveau national (INS, 2010).
La Communauté urbaine de Niamey (CUN) a
été érigée par l'ordonnance n°2010-56 du 17
septembre 2010 en ville composée de cinq arrondissements communaux ; le
décret n°2010679 du 17 septembre 2010 a fixé le nombre de
conseillers à 45 (Souleymane, 2011) qui ont la lourde
responsabilité de conduire la destinée d'une capitale où
se côtoient ruraux et urbains avec des défis relatifs à la
sécurité, l'urbanisme galopante, l'assainissement, la gestion des
ressources naturelles et particulièrement ceux de l'approvisionnement en
énergies domestiques.
Aborder le problème de l'approvisionnement en
énergie traditionnelle ne peut se faire sans tenir compte de quelques
données et considérations majeures. En effet, le système
d'approvisionnement évolue dans un cadre holistique avec des liens
intersectoriels entre l'énergie et les autres problématiques de
l'économie nationale : foresterie, agriculture, élevage,
démographie, urbanisation, pauvreté. Aussi est-il mieux
indiqué de prendre en considération quelques données
majeures qui constituent les facteurs déterminants de la demande urbaine
en combustibles domestiques.
2.2.1 Caractéristiques
sociodémographiques
Niamey connaît une croissance
accélérée de sa population (figure 1). En l'espace de 50
ans, la superficie urbanisée de la ville est passée de 800 ha en
1960 à plus de 20 000 aujourd'hui
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tandis que la population est multipliée par 41. L'une
des conséquences de cette croissance démographique est
l'extension spatiale de la ville. Ainsi, le Recensement Général
de la Population (RGP) de 1977 a évalué la population de Niamey
à 242 973 habitants pour une superficie de 4400 ha. Au RGP de 1988, on
chiffrait cette population à 398 265 habitants. La ville continue de
s'accroître à un rythme rapide. Le flux de l'exode rural alimente
cette croissance. Le Recensement Général de la Population et de
l'Habitat (RGP/H) de 2001 donne un effectif de 709869 habitants. La superficie
quant à elle est passée de 44 km2 à 255
km2. La projection 2004-2050 estimait la population à 1 000
000 habitants en 2010 et 1 959 077 habitants en 2025.
![](Consommation-des-menages-en-energies-domestiques-dans-la-ville-de-Niamey-au-Niger4.png)
H
a
b i t a n t s
1400000
1200000
1000000
400000
800000
600000
200000
0
1977 1983 1984 1989 1990 1996 2001 2005 2007
2010
Années
Figure 1 : Evolution de la population de la ville de
Niamey entre 1977 et 2010 (source INS, 2010)
L'explosion démographique est d'abord la
résultante d'une forte natalité et d'une faible mortalité.
Les flux épisodiques et imprévisibles de populations notamment
rurales accentuent la pression démographique déjà forte
Le poids de cette ville reste tout aussi un facteur explicatif
de la dégradation des ressources de ce milieu. Toutes les formations
forestières situées à proximité de la capitale
Niamey sont exposées à toute sorte d'emprise et de pression
humaine. Il est facile de constater de nouveaux espaces aménagés
et lotis ou des terrains en plein chantier de construction à la
périphérie de la ville. Ce nouveau lotissement est
réalisé au détriment des aires de cultures le plus souvent
expropriées aux populations.
Cette extension de la ville de Niamey vers ses
périphéries immédiates et la croissance rapide de sa
population s'accompagne aussi d'autres besoins pour le quotidien des
populations. L'on peut citer notamment le besoin en énergie de bois de
chauffe, des terres de cultures nouvelles
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ou de jardinage ou encore l'eau d'abreuvement du bétail
ou même de consommation pour certains villageois.
La population de Niamey se caractérise par sa jeunesse
avec un âge moyen de 21,5 ans et 55% de la population ont moins de 20
ans. Les femmes représentent 51 % de la population. Les modèles
dominants de la typologie des ménages sont les familles élargies
(42 %) et les couples avec enfants (41%). Sur l'ensemble de la population de la
capitale, 52,5 % des individus sont scolarisés. Le taux
d'analphabétisme se situe à 42,7 %. Au sens du BIT (Djimrao,
2004), 12,3% des actifs sont classés comme chômeurs. Les jeunes de
moins de 30 ans sont les plus touchés par le phénomène
avec un taux de chômage de 17,4 %, principalement du fait de la
restriction de l'offre de travail (Djimrao, 2004)
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