REPUBLIQUE DU NIGER
Fraternité - Travail - Progrès
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UNIVERSITE ABDOU
En Territoir
MOUMOUNI
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orester
FACULTE
D'AGRONOMIE
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MASTER ès SCIENCES AGRONOMIQUES
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MEMOIRE DE FIN DU CYCLE
En vue de l'obtention du diplôme de Master II
ès-Sciences Agronomiques Mention : Territoires, Ressources et
Stratégies de Développement Rural
Option : Agroforesterie
Thème : Mise en oeuvre de la
Stratégie Energie Domestique : Etat des lieux de la consommation des
ménages en énergie domestique dans la ville de Niamey
(Niger)
Présenté le 11 mai 2012 par : MAMANE
MOUSTAPHA BELLO Ousmane
Directeur de stage : Directeur de mémoire
:
Dr ICHAOU ABOUBACAR Prof. AWAISS ABOUBACAR
Co-directeur de stage : Co-directeur de mémoire
:
M. AMADOU OUMAROU, Msc Dr ADAMOU MAHAMAN
MOUSTAPHA
Membres du jury :
Président: Prof. MAXIME BANOIN
Membres: Dr ADAMOU MAHAMAN MOUSTAPHA Monsieur AMANI
ABDOU, Msc
Année académique 2009-2010
1
2
Remerciements
Ce travail est arrivé à terme grâce au
concours de plusieurs personnes et institutions que nous voudrions remercier
sincèrement. Il s'agit de:
Projet GESFORCOM, qui a mis à notre
disposition les moyens financiers pour mener les enquêtes terrains et la
rédaction du document;
Feu AMADOU OUMAROU, Coordonnateur du projet
GESFORCOM, pour ses conseils et ses encouragements ; nous lui sommes
reconnaissants;
PROFESSEUR MAXIME BANOIN, Coordonnateur du
Master 2 « Territoires, Ressources et Stratégie de
Développement Rural » ; à qui nous témoignons notre
profonde gratitude.
DOCTEUR ICHAOU ABOUBACAR, Directeur du CERRA
de Niamey, qui nous a orientés pour améliorer ce travail par ses
critiques et son encadrement;
PROFESSEUR AWAISS ABOUBACAR, Maitre de
conférences/ UAM, qui a accepté de diriger ce travail;
DOCTEUR TOUDOU ADAM, Maitre de
conférences /UAM Doyen de la FA/UAM, pour ses conseils;
DOCTEUR GUERO YADJI, Maitre de
conférences /UAM, qui nous a encouragé à suivre cette
formation à l'occasion de la réunion annuelle des cadres des EAUX
et FORETS tenue à Tahoua en 2008 ;
DOCTEUR ADAMOU MAHAMAN MOUSTAPHA, Maitre
assistant, chef de département Eaux et Forêts et Génie
Rural/FA/UAM qui nous a accepté parmi les étudiants qu'il
encadre.
MONSIEUR ABDOU AMANI, Doctorant au CERRA de
Niamey, pour ses observations et ses suggestions tant sur le protocole et le
premier draft du mémoire;
MONSIEUR IDRISSA KIMBA, Doctorant au CERRA de
Niamey, pour ses observations et ses suggestions;
MONSIEUR SOUKARADJI BARMO, Doctorant au CERRA
de Niamey, pour ses observations et ses suggestions;
MONSIEUR DJIBRIL ABDOU MALAM, Informaticien,
qui nous a aidés dans le traitement des données;
Le corps professoral de la Faculté d'Agronomie/UAM pour
les enseignements reçus;
Le Personnel Technique et Administratif de la Faculté
d'Agronomie/UAM pour nous avoir facilité toutes les tâches
administratives;
Tous nos promotionnaires pour avoir partagé ensemble
nos expériences de terrain; Notre famille, pour toute l'attention
qu'elle nous a portée.
3
Sommaire
Première partie :
Généralités
1.1 Introduction
1.1.1 Contexte et justification
1.1.2 Problématique
1.2 Cadre théorique
|
.1
1
.4
6
|
1.2.1 Définition des concepts
|
6
|
1.2.2 Objectif général
|
7
|
1.2.3 Objectifs spécifiques
|
7
|
1.2.4 Hypothèses de recherche
|
..7
|
1.2.5 Potentiel énergétique du sous secteur de la
biomasse
|
8
|
1.2.6 Etudes antérieures sur la consommation de bois de
feu
|
.10
|
Deuxième parie : Présentation de la
structure d'accueil et de la zone d'étude
|
|
2.1 Présentation de la structure d'accueil
|
.13
|
2.2 Ville de Niamey
|
..14
|
2.2.1 Caractéristiques socio démographiques
|
..14
|
2.2.2 Activités socio-économiques
|
16
|
2.3 Bassin d'approvisionnement en bois-énergie de la ville
de Niamey
|
.17
|
2.3.1 Localisation et ressources 17
2.3.2 Mode d'exploitation de la ressource ligneuse .20
Troisième partie : Méthodologie
3.1 Matériel 22
3.1.1 Matériels techniques utilisés 22
3.2 Méthodes 22
3.2.1 Echantillonnage 22
3.2.2 Collecte des données .23
3.2.2.1 Recherche documentaire .23
3.2.2.2 Pesée journalière de bois de feu
consommé dans les ménages 24
3.2.2.2.1Principes de la méthode 24
3.2.2.2.2 Limites de la méthode 24
3.2.2.3 Enquête socio économique 24
3.2.2.4 Déroulement des activités sur le terrain
25
3.2.2.5 Traitement des données 26
4
Quatrième partie : Résultats et
discussion
4.1 Principales sources d'énergie 27
4.2 Facteurs d'adoption du bois-énergie 27
4.3 Facteurs d'adoption des énergies de substitution au
bois .28
4.4 Associations de sources d'énergie dans les
ménages 30
4.5 Equipements de cuisson à économie
d'énergie recensés dans les ménages 30
4.6 Facteurs d'adoption des équipements d'économie
d'énergie 32
4.7 Proposition d'une typologie des équipements de cuisson
..34
4.8 Consommation de bois-énergie dans la ville de Niamey
36
4.8.1 Consommation des ménages 36 4.8.2 Consommation
moyenne journalière de combustibles domestiques
par les groupes spéciaux 40 4.8.3 Consommation moyenne
journalière de bois de feu par les
groupes socio professionnels .42
4.8.4 Estimation de la consommation de bois de feu dans la ville
de Niamey 42
4.9 Appui institutionnel à la Stratégie Energie
Domestique .44 Cinquième partie : Recommandations et
Conclusion
5.1 Recommandations 48
5.2 Conclusion 50
Références citées .51
Liste des figures et tableaux
Figure 1 : Evolution de la population de la ville de Niamey entre
1977 et 2010 15
Figure 2 : Communes dont les formations forestières
approvisionnent la ville de
Niamey en bois-énergie 19
Figure 3 : causes du rejet du pétrole .29
Figure 4: causes du rejet du gaz 29
Figure 5: causes de rejet du charbon minéral 29
Figure 6: causes rejet de l'électricité 29
Figure 7: causes rejet énergie solaire 29
Figure 8: Différentes associations de sources
d'énergies pratiquées par les ménages 30
Figure 9 : Photo du foyer type trois pierres .31
5
Figure 10 : Photo du foyer à bois ou charbon de bois
amélioré
|
35
|
Figure 11 : Photo d'un foyer à charbon minéral
|
36
|
Figure 12 : Photo d'un foyer à gaz de 6 kg de contenance
|
36
|
Figure 13 : Photo de bois pesée
|
.37
|
Figure 14 : Photo de bois restant pesé
|
37
|
Figure 15 : Consommation de bois de feu de 1977 à 2010
en fonction de la population..38 Figure 16: Evolution du prix du kilo de bois
et consommation individuelle journalière...39 Figure 17 : Consommation
journalière de bois de feu par les groupes spéciaux
(tonnes).41
Tableau 1 : Consommation de bois de feu par les ménages
entre 1977 et 2007
|
|
dans la ville de Niamey
|
.11
|
Tableau 2 : Répartition du nombre de ménages
enquêtes par quartiers
|
23
|
Tableau 3 : Combustibles domestiques utilisées par les
ménages
|
27
|
Tableau 4 : Facteurs d'adoption du bois-énergie
|
..28
|
Tableau 5 : Différents types d'équipements de
cuisson utilisés par les ménages
|
.31
|
Tableau 6 : Principales difficultés d'adoption des
équipements à économie d'énergie...33
Tableau 7 : Classification des équipements de cuisson
en fonction des paramètres 34
Tableau 8 : Typologie des équipements de cuisson
..35
Tableau 9 : Consommation journalière moyenne de bois /
personne et dépense journalière
moyenne pour le bois de feu / ménage dans les quartiers
enquêtés .37
Tableau 10 : Comparaison des consommations de bois de feu au
niveau des ménages obtenues
en 2005 et 2010 40
Tableau 11: Dépense moyenne et consommation moyenne de
bois par jour des groupes socio
professionnels 42
Tableau 12 : Estimation de la quantité de bois
consommé dans la ville de Niamey 43
Tableau13 : Situation des marchés ruraux dans le bassin
d'approvisionnement en 1994 45
Tableau 14 : Consommation nationale de charbon minéral
de 2000 à 2008 47
Annexes 55
6
Résumé
L'étude porte sur l'état des lieux de la
consommation des ménages en énergie domestique dans la ville de
Niamey de 1989, date du début de la mise en oeuvre de la
Stratégie Energie Domestique (SED), à 2010.
L'objectif du travail est de mettre en évidence la
transition énergétique du bois de chauffe vers d'autres
énergies domestiques alternatives à travers un recensement des
équipements de cuisson et l'évaluation de la consommation de
biomasse.
La méthode consiste à peser le bois de feu
consommé dans les ménages et dresser une typologie des
équipements de cuisson grâce à des enquêtes.
Les principaux résultats obtenus sont :
Y' la consommation moyenne de bois de feu par personne par
jour est 0,66 kg #177; 0,24; Y' La consommation totale de bois de feu dans la
ville est estimée à 387778,31 tonnes.
Y' Les foyers améliorés représentent
86,71% de l'effectif des équipements de cuisson.
Y' Le coût des énergies de substitution au
bois-énergie est élevé.
Les principales recommandations concernent la
réactualisation du Schéma Directeur d'Approvisionnement en bois
énergie de la ville de Niamey (SDAN), la promotion de la
Recherche-Développement dans le domaine des énergies
renouvelables en vue d'une valorisation des ressources endogènes, le
renforcement des capacités des acteurs publics et privés de la
filière avale du bois-énergie et la sensibilisation des
ménages sur une utilisation rationnelle des énergies
domestiques.
Mots clés : Niamey, Niger - Bois-énergie - Energie
de substitution - Stratégie Energie Domestique - Ménage
|
7
Abstract
The study focuses on the status of the places of the
consumption of households in home energy in the city of Niamey in 1989 date of
the beginning of the implementation of the Domestic Energy Strategy (SED) in
2010.
The objective of the work is to highlight the transition
energy of firewood to other domestic energy alternatives through a census of
cooking equipment and evaluation of biomass consumption. The method is to weigh
the firewood consumed in households and a typology of cooking equipment through
surveys. The main results obtained are:
V' The average consumption of fuel wood per person per
day is 0.66 kg #177; 0.24;
V' The total consumption of fuel wood in the city is
estimated at 387778, 31 tones;
V' The improved stoves represent 86.71 % of the strength
of the cooking equipment; V' The expense of energies of substitution
in wood-energy is well brought up.
Main recommendations concern the updating of the Schema wooden
manager energy of the city of Niamey (SDAN), the promotion of
Research-development in the field of renewable energy sources with the aim of a
promotion of endogenous means, the strengthening of the capacities of the
actors public and deprived of course of study swallows some wood-energy and the
sensitization of household on a rational use of domestic energies.
Key words: Niamey, Niger - Wood-energy - Energy of substitution -
Strategy Energy Domesticates - Household
|
8
Sigles et acronymes
ABC-Ecologie : Association pour le bien-être
collectif
ACCT : Agence de Coopération Culturelle et Technique
ANEB : Association Nigérienne des Exploitants de
bois
BIT : Bureau International du Travail
°C : Degré Celsius
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CILSS : Comité inter Etats de Lutte contre la
sécheresse au Sahel
CNEDD : Conseil national de l'Environnement pour un
développement Durable
CNES : Centre National d'Energie Solaire
CR: Commune Rurale
CSPPN : Caisse de Stabilisation des Produits Pétroliers
du Niger
CTFED : Cellule Technique des Foyers Améliorés
et Energie Domestique
CTFT : Centre technique Forestier Tropical
CUN : Communauté Urbaine de Niamey
DE : Direction de l'Environnement
DGEEF : Direction Générale de l'Environnement et
des Eaux et Forêts
DMN : Direction de la météorologie Nationale
DREIN : Projet de Développement du Réseau
Electrique Interconnecté du Niger
FA : Faculté d'Agronomie
FAN : Forces Armées Nigériennes
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation
FED : Fonds Européen de Développement
F CFA : Francs de la Communauté Franco-Africaine
GESFORCOM : Projet de Gestion Forestière Communale et
Communautaire
GIE : Groupement d'Intérêt Economique
GTA : Groupe Technique d'Appui
Gwh : Jiga watts
Ha : Hectare
9
ICRISAT: International Crops Research Institute for Semi-Arid
Tropics/Institut international
de recherches sur les cultures dans les zones tropicales
semi-arides
IDA/FAC/CCE : Agence internationale pour le
développement Agricole/Fonds d'Aide à la
Coopération/Commission de la Communauté
Européenne
IEPF : Institut de l'Energie des Pays ayant en partage le
Français
ILRI: International Livestock Research Institute
INRAN : Institut National de la Recherche Agronomique du
Niger
INS: Institut national de la Statique
Kcal: Kilocalorie
Kg: Kilogramme
Km: Kilomètre
km2: Kilomètre carré
KV: Kilovolts
m/s : mètre par seconde
ME/LCD: Ministère de l'Environnement et de la Lutte
Contre la Désertification
MH/E/LCD : Ministère de l'Hydraulique, de
l'Environnement et de la Lutte Contre la
Désertification
MRC: Marché Rural Contrôlé
MRO: Marché Rural Orienté
MW: Mégawatts
Mwh: Mégawatts par heure
NIGELEC : Société Nigérienne
d'Electricité
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
ONERSOL : Office National de l'Energie Solaire
ONVPE : Organisation Nigérienne des Volontaires pour la
Préservation de l'Environnement
PAFN : Projet Aménagement des Forêts
Naturelles
PDC : Plan de Développement Communal
PED II : Projet Energie II
PEII-ED : Projet Energie II-Energie Domestique
PERREN : Projet d'Extension et de Renforcement du
Réseau Électrique du Niger
PIB: Produit Intérieur Brut
10
PVAF : Plan Villageois d'Aménagement Forestier
PREDAS : Programme Régional de Promotion des Energies
Domestiques et Alternatives au
Sahel
PRISME : Programme International de Soutien à la
Maîtrise de l'Energie
PRS : Programme Régional Solaire
PUSF : Projet Utilisation des Sols et des Forêts
UAM : Université Abdou Moumouni
RGP/H : Recensement Général de la Population et
de l'Habitat
SDAN : Schéma Directeur d'Approvisionnement en bois
énergie de la ville de Niamey
SE/SDR : Secrétariat Exécutif/ Stratégie
de Développement Rural
SED : Stratégie Energie Domestique
SIE : Système d'Information Energétique
SLG : Structure Locale de Gestion
SONICHAR : Société Nigérienne de
Charbon
SONIDEP : Société Nigérienne de
Dépôt de Produits Pétroliers
SONIHY : Société Nigérienne des
hydrocarbures
TEP : Tonnes Equivalent Pétrole
T : tonnes
VITA : Volontaires de l'Assistance Technique
Américaine
11
Première partie :
Généralités
12
1.1 Introduction
1.1.1 Contexte et justification
Le Niger est un pays sahélien, avec une superficie de
1.267 .000 km2 dont les 2/3 sont désertiques. La
population est estimée à 15.203.822 habitants (INS, 2010) avec
une forte proportion de ruraux (83 %) et un croît annuel de 3, 3 %. Un
PIB par habitant de 141800 F CFA (284 $ US) en 2006 le place parmi les pays les
plus pauvres de la planète (Cabinet du premier ministre, 2008).
Le pays exploite de l'uranium dont le dynamisme du
marché a permis d'augmenter substantiellement les revenus d'exportation
entre 1975 et 1982. Malheureusement à partir de 1983 une longue
récession fait chuter le taux de croissance à moins de 0,4 %,
à la suite de la dégradation du marché de l'uranium et de
la baisse des revenus d'exportation qui en étaient tirés. Cette
situation a engendré la morosité de l'économie qui devait
de nouveau se baser sur le secteur rural : l'agriculture, l'élevage, la
foresterie et la pêche très dépendants des aléas
climatiques. Ce secteur qui participe au PIB pour environ 42,8 %,
représentant 16 % du volume des exportations et pourvoyant 90 % de la
population active (CNEDD, 2004) se plongeait déjà dans une phase
de régression marquée par une diminution considérable des
ressources disponibles soumises au double poids d'une démographie
galopante et des conditions climatiques critiques entrainant la pauvreté
de la population.
Dans ce contexte de paupérisation où le poids de
la dette constitue une contrainte majeure et où les performances de
l'économie reposent essentiellement sur un secteur rural en
difficulté, la gestion de l'environnement, que l'on associe à la
sauvegarde du capital-ressources, devient économiquement une
priorité majeure : Le prélèvement excessif de bois
énergie combiné à l'extension de nouvelles terres de
cultures engendrerait au Niger une perte annuelle des superficies
forestières de l'ordre de 150.000 à 200.000 ha (Hamidil,
2004).
Dès lors d'importantes réflexions agronomiques
sont entamées dont spécifiquement l'engagement de Maradi sur la
lutte contre la désertification en 1984 et une étude
économique des filières bois énergie
réalisée la même année par le projet IDA/FAC/CCE qui
seront le point de départ de la conception de la Stratégie
Energie Domestique (SED).
Cependant la superficie du couvert forestier national n'est
pas connue avec exactitude : en 1984 le Projet Utilisation des Sols Forestiers
(PUSF) la située à 13 millions d'hectares ; par contre la FAO
(1996) in (Hamidil, 2004) a estimé que les ressources
forestières couvraient
13
une superficie comprise entre 10 et 16 millions d'hectares en
1996, représentant 02 % du territoire dont 600.000 ha de forêts
classées, 4.400.000 ha de formations forestières
aménageables et 11.000.000 ha de terres forestières dites
marginales.
Le Projet d'Aménagement des Forêts Naturelles
(PAFN) note que les formations forestières couvrent 05 millions
d'hectares en 2006 et fournissent 87 % des besoins énergétiques
nationaux ainsi que 96,4 % de la consommation énergétique des
ménages.
Le Plan National de Lutte Contre la Désertification
(PNLCD) situait en 1991 la demande nationale en bois-énergie à
3,1 millions de tonnes, soit environ 12,916 millions de stères en l'an
2000 et environ 4,248 millions de tonnes, soit une projection de 17,7 millions
de stères en 2010 (CNEDD, 2003).
L'ampleur de la pauvreté estimée à 62,1 %
en 2005 (cabinet du premier ministre, 2008) pousse des populations de
plus en plus démunies à dégrader les ressources
forestières qui parfois sont la seule source de revenu monétaire
en zone rurale.
Le chiffre d'affaires annuel de la filière bois est
estimé à 3,75 milliards CFA pour la seule ville de Niamey dont
0,5 milliards à la production (Montagne et Hamadou, 2006). Vu les sommes
générées, les enjeux sont plus qu'importants d'où
un regard de l'Etat en vue de mieux répartir les bénéfices
liés à cette filière mais aussi et surtout de garantir une
gestion durable des écosystèmes forestiers en les
préservant d'une exploitation minière.
Aussi, pour inverser la tendance à la
dégradation des formations forestières l'Etat a initié
depuis les années 80 une politique de préservation de
l'environnement où les communautés villageoises sont
responsabilisées dans la gestion des ressources naturelles de leur
terroir. Cela marque la naissance des premières coopératives
forestières (Guesselbodi entre 19861987 grâce au PUSF) qui sont
des organisations inter villageoises qui s'appuient sur des plans
d'aménagement forestier légers pour valoriser les ressources
naturelles situées sur leur portion de territoire notamment le potentiel
ligneux producteur de bois énergie dont la demande croît à
un rythme exponentiel.
D'ailleurs le bilan entre l'offre et la demande de bois
énergie à l'échelle du pays était négatif
avec un déficit de 488.000 tonnes en 1989, passant à 1.648.000
tonnes en l'an 2000 et pourrait se situer autour de 3.024.000 tonnes à
l'horizon 2010 (Laouali, 1999).
14
Les besoins énormes des populations urbaines en bois
énergie combinés à la paupérisation des ruraux vont
davantage augmenter la pression sur les formations forestières dont la
part à la satisfaction du besoin global passe de 77 % en 1989 à
47 % en 2000 ; les projections étaient de l'ordre de 29 % en 2010 (
Laouali, 1999 ) donc toute chose égale par ailleurs environ 71 % de la
demande nationale en bois énergie devront être couverts sous autre
forme que par la biomasse traditionnelle.
Face aux insuffisances des coopératives
forestières et la demande vertigineuse de bois énergie surtout
dans les centres urbains qui ne pourrait être satisfaite autrement que
par la destruction des formations ligneuses, l'Etat Nigérien s'est
engagé dans une nouvelle politique forestière qui allie
production et prélèvement en concert avec les populations
riveraines des forêts pour une gestion durable des ressources naturelles.
C'est l'approche Stratégie Energie Domestique (SED) qui s'impose
d'ailleurs car toutes les études ont montré que le bois restera
le combustible le moins cher accessible simultanément pour les ruraux et
les citadins. La SED a été mise en oeuvre de 1989 à 1998
par le Projet Energie II (PED II). Elle est axée sur quatre fondements :
le Schéma Directeur d'Approvisionnement en bois des centres urbains
(SDA); la réforme de la législation sur le bois ; la Structure
Locale de Gestion (SLG) des forêts et des marchés ruraux de bois
énergie puis le renforcement du contrôle forestier et le suivi
administratif. Elle s'appuie sur des mesures techniques, réglementaires
et législatives dans l'optique d'organiser les ruraux et leur
transférer le pouvoir de gestion de leurs forêts d'une part (volet
Offre) et d'économiser le bois énergie voire le remplacer
à la longue par des substituts accessibles et acceptables (volet
Demande).
A partir de 1999 le Projet Aménagement des Forêts
Naturelles (PAFN) s'est approprié de cette stratégie à
travers une extension des types de formations mises sous aménagement en
incluant les doumeraies, les gommerais, la prise en compte de la composante
pastorale dans les aménagements et la simplification
méthodologique (inventaire et élaboration des quotas). Ainsi pour
l'approvisionnement de la ville de Niamey, plusieurs terroirs villageois
situés dans les communes de Kollo, Say et Téra ont fait l'objet
d'un plan d'aménagement forestier suivi de formations tant au niveau des
SLG, des commerçants-transporteurs de bois, des autorités
communales que des agents chargés du contrôle forestier.
A partir de 2007, à la faveur du processus de
décentralisation en cours depuis 2004, le Projet de Gestion
Forestière Communale et Communautaire (GESFORCOM) dont l'objectif est
d'accompagner les entités décentralisées dans la gestion
des ressources forestières, a initié une approche schéma
d'aménagement forestier à une échelle communale. Le
schéma est un
15
document de planification élaboré par les
acteurs impliqués dans la gestion des ressources forestières sous
l'égide de l'administration communale. Il est un instrument de travail
qui comporte des mesures techniques, administratives, économiques,
fiscales et sociales visant l'exploitation durable des ressources
forestières en conformité avec le cadre juridique national. Il
définit les grands axes d'orientation et les actions à mettre en
oeuvre pour améliorer la gestion. Les acteurs de mise en oeuvre sont
identifiés et la responsabilité de chaque acteur y est
définie.
Les projets Energie II, PAFN (Projet Aménagement des
Forêts Naturelles) et très récemment GESFORCOM ont
effectivement, à travers la SED, mis l'accent sur l'amont de la
filière bois-énergie avec beaucoup de réalisations qui ont
été capitalisées ; cependant les questions qui se posent
vingt ans après la mise en oeuvre de cette stratégie sont
relatives à la filière avale alors même que la
durabilité des acquis commence à susciter des interrogations.
Le diagnostic effectué par Gesforcom en 2007 a conclu
que le contrôle forestier qui est la charnière centrale du
dispositif a connu un relâchement engendrant un dysfonctionnement de la
filière : 5 % des SLG seulement respectent les normes techniques dans la
commune de Torodi et les commerçants transporteurs de bois
énergie ne s'inscrivent plus dans l'esprit de la SED en approvisionnant
la ville de Niamey avec du bois vert ou du bois provenant des marchés
parallèles. Selon les même travaux, le flux de bois de la Commune
de Torodi vers Niamey est de 297 590 stères en 2007; Les statistiques
forestières au cours de la même période établissent
à 158 430 stères la quantité de bois taxée soit un
gap théorique de l'ordre de 140 000 stères (47%) de bois non
taxé qui proviendrait essentiellement des transports clandestins et
surtout des chargements hors gabarit des camions qui ont des taux de
remplissage rarement en dessous de 100 %, le surplus étant
exempté de paiement de la taxe. Ceci dénote des insuffisances du
contrôle.
Pour contribuer à la réflexion globale sur la
SED, un sujet intitulé : Mise en oeuvre de la Stratégie
Energie Domestique : Etat des lieux de la consommation des ménages en
énergies domestiques dans la ville de Niamey (Niger) a
été initié.
Ce document de mémoire traitera des acquis en aval
notamment la situation des énergies domestiques alternatives et des
équipements de cuisson à économie d'énergie selon
la structuration suivante : Généralités -
Présentation de la structure d'accueil et de la zone d'étude -
Méthodologie - Résultats et discussion puis les
recommandations.
16
1.1.2 Problématique
La consommation annuelle d'énergie par habitant au
Niger est très faible, 0,14 tonne équivalent pétrole (tep)
comparée aux moyennes africaines (0,5 tep) et mondiale (1,2 tep). Cette
faible consommation énergétique est imputable au sous
développement du tissu industriel et à la précarité
du pouvoir d'achat des nigériens. La biomasse, consommée
essentiellement par les ménages, prédomine la consommation finale
d'énergie avec une part de 87 % (MME/SIE-Niger, 2007).
L'énergie consommée est essentiellement
constituée d'énergies traditionnelles (94%), de produits
pétroliers (4,8 %) et d'électricité (1,2 %). Les produits
pétroliers sont entièrement importés du marché
international et 58 % de l'électricité consommée sont
fournis par le Nigeria, ce qui place le pays en dépendance de
l'extérieur (CNEDD, 2003).
Les ressources énergétiques domestiques
utilisées au Niger sont la biomasse traditionnelle, les hydrocarbures,
le charbon minéral, les énergies éolienne, solaire,
hydroélectrique et potentiellement le biogaz. La biomasse
consommée est constituée de bois-énergie (bois de chauffe
et charbon de bois), de résidus de récolte et de
déjections d'animaux ; plus de 90% des ménages y ont accès
car les ressources ligneuses sont considérées comme gratuites
pour la satisfaction des besoins primaires d'où leur exploitation
minière. Cependant, dès 1989 cette exploitation malthusienne en
vue d'approvisionner les centres urbains et satisfaire les besoins des ruraux a
été freinée par la mise en oeuvre de la SED qui a
apporté une réponse adéquate en faisant le lien entre
l'offre et la demande de combustibles ligneux. En effet, son but est de
réduire la consommation de combustibles ligneux par la substitution et
l'économie de bois dans un premier temps et de remplacer à la
longue l'exploitation anarchique des forêts par un système
contrôlé qui puisse permettre une gestion durable des ressources
naturelles.
La SED a eu le mérite d'organiser la filière
bois énergie en proposant un aménagement des massifs forestiers,
réglementant le transport-commercialisation de bois de feu,
créant les marchés ruraux et les conditions d'une
répartition équitable des taxes perçues entre les
différents acteurs (SLG, collectivités, Etat, agents forestiers)
grâce à une batterie de mesures législative et
réglementaire notamment l'ordonnance 92-037 du 21/08/92, le
décret 96-390/PRN/MHE du 22/10/96 et l'arrêté 0039/MHE/DE
du 15/07/97.
On constate une avancée importante dans l'exploitation
et la commercialisation du ligneux combustible. Cependant beaucoup reste
à faire, par exemple on estime à seulement 18 à 20 %
17
la part du bois issu des marchés ruraux dans
l'approvisionnement de la ville de Niamey (Laouali, 1999) alors même que
les quantités de bois énergie ont augmenté
parallèlement à la création des marchés ruraux
entre 1992-1997.
Ainsi on estimait les ressources forestières du bassin
d'approvisionnement de la ville de Niamey en 1992 à 2.438.100 ha (Projet
Energie II/SDAN, 1991). En 1996, les 90 marchés ruraux de bois
énergie mis en place par le PEII-VO dans les arrondissements de Kollo,
Say et Boboye couvraient une superficie de 400.000 ha, ce qui représente
un taux d'occupation de 16 %. En 2002, il a été
dénombré 123 marchés ruraux dans ce bassin
d'approvisionnement totalisant une superficie totale de 537.447 ha soit un taux
d'occupation de 22 %.
Les besoins en bois énergie de la ville de Niamey
étaient de 153.000 tonnes en 1996 et de 188.063 tonnes en 2002. Les
marchés ruraux ravitaillent le centre urbain de Niamey en bois pour des
quantités respectives de 25.000 et 37.898 tonnes soit des taux de
satisfaction de 16 et 20 % (Hamidil, 2004). Le reste des besoins est
couvert par le système d'exploitation incontrôlé. D'autre
part, ces marchés ruraux ne couvrent que 13 % des possibilités de
bois exploitable en 2003 au niveau du bassin d'approvisionnement et seulement 8
% en 1996 (Hamidil, 2004).
On assiste progressivement à la déliquescence
des marchés et une reprise de l'exploitation anarchique des formations
forestières qui ravitaillent la ville de Niamey : 70 % de SLG de
Téra, 100 % de Filingué et 84,2 % de Tillabéry ne
respectent pas les normes techniques d'exploitation d'après Baba (2006);
Ce retour au mode d'exploitation minier des forêts ne trouve probablement
pas son explication au niveau de la filière amont seulement du
bois-énergie; en effet la filière avale censée engendrer
la diversification des sources d'énergies a-t-elle joué son
rôle pleinement ?
Ainsi, il serait légitime de se demander si les
objectifs de la SED en ce qui concerne la diversification des sources
d'énergie domestique permettant une économie de bois sont
atteints ? Si non quels sont les dysfonctionnements de la filière qui
ont limité la substitution du bois-énergie par les
énergies alternatives dans la communauté urbaine de Niamey.
Quelles sont les responsabilités des différents acteurs ?
1.2 Cadre théorique
1.2.1 Définition des concepts
18
Pour une meilleure compréhension du thème, quelques
termes sont définis ci-après :
Energie domestique moderne: énergie qui
répond aux attentes et aux exigences des consommateurs à
différents niveaux dont le prix du combustible et des
équipements, la facilité d'emploi et l'adaptation au mode
d'habitat et aux pratiques culinaires.
Energie renouvelable : les énergies
renouvelables sont essentiellement tirées des éléments
(terre, eau, air) et du soleil. On désigne aujourd'hui par
énergies renouvelables un ensemble de filières
diversifiées dont la mise en oeuvre n'entraîne en aucune
façon l'extinction de la ressource initiale. Les énergies
renouvelables sont ainsi multiples et fondamentalement diverses par leurs
mécanismes physiques, chimiques ou biologiques. L'énergie
étant une grandeur physique, on parlera en théorie de
"sources d'énergie renouvelables" ou d'"énergies d'origine
renouvelable" la forme courte est toutefois consacrée par l'usage.
Biomasse traditionnelle : sous
l'appellation de biomasse traditionnelle, on désigne un
ensemble hétéroclite de produits plus ou moins directs de la
photosynthèse : bois de chauffe, déchets agricole et
déjections animales.
Bois-énergie : le bois-énergie se dit
de toutes les applications du bois en tant que combustible. le
bois-énergie est le type de bioénergie utilisant
l'élément de la biomasse constitué par le bois..
L'Énergie verte : désigne
l'énergie qui est produite à partir de sources d'énergies
renouvelables (solaire, hydraulique, éolienne, géothermique ou
biomasse) et de cogénération de qualité : production
combinée de chaleur et d'électricité permettant une
efficacité énergétique plus élevée.
Les combustibles fossiles ou minéraux (matériaux
fissiles) ne sont pas des sources d'énergie renouvelables, les
ressources étant consommées à une vitesse bien
supérieure à la vitesse à laquelle celles-ci sont
naturellement créées ou disponible.
1.2.2 Objectif général
L'objectif général de cette étude est
d'évaluer l'impact de la Stratégie Energie Domestique sur la
consommation de bois-énergie dans la ville de Niamey après vingt
ans de mise en oeuvre.
1.2.3 Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques de cette étude sont :
19
évaluer la consommation annuelle de bois-énergie
des ménages, des groupes socioprofessionnels (restaurateurs, vendeuses
de beignet, boulangers traditionnel, vendeurs de thé, bouchers et
grossiste bois) et des groupes spéciaux formés par les
institutions (UAM - INJS - FDS - hôpitaux - les grands hôtels) ;
établir la typologie des équipements de cuisson
à économie d'énergie ;
estimer la consommation de bois- énergie dans la ville de
Niamey. 1.2.4 Hypothèses de recherche
Pour atteindre les objectifs énumérés
ci-haut, une hypothèse principale et trois hypothèses secondaires
ont été avancées :
Hypothèse principale : la
faible substitution du bois par les énergies alternatives s'explique par
le fait que plus de 50 % des ménages de la ville de Niamey utilisent le
bois-énergie comme combustible principal.
Première hypothèse secondaire :
la faible substitution du bois énergie par les énergies
alternatives trouve son fondement dans une logique culturelle qui fait que la
population préfère le bois aux autres types d'énergie.
Deuxième hypothèse secondaire :
la faible substitution du bois énergie par les énergies
alternatives est due à l'inadéquation des équipements
d'économie d'énergie, à la plus grande
accessibilité du bois, et aux coûts élevés des
énergies alternatives et des équipements.
Troisième hypothèse secondaire
: la faible substitution du bois énergie par les
énergies alternatives s'explique par l'insuffisance d'appui
institutionnel.
Notons que, pour vérifier la véracité ou
non des hypothèses avancées ci-dessus, il faut se
référer à des indicateurs objectivement vérifiables
ou IOV (annexe 4). Ainsi, les hypothèses sont scindées en deux
types de variables : La variable dépendante et la variable
indépendante. La variable dépendante est celle dont on veut
expliquer les variations tandis que la variable indépendante à un
effet sur la variable dépendante, elle est la conséquence de la
première.
1.2.5 Potentiel énergétique du sous secteur
de l'énergie domestique
Les énergies domestiques sont celles utilisées
par les ménages pour la cuisson, le chauffage, l'éclairage ou
tout autre usage domestique nécessaire à la satisfaction des
besoins
20
élémentaires des populations. Parmi les
ressources énergétiques domestiques utilisées au Niger on
dénombre la biomasse, les hydrocarbures, le charbon minéral,
l'énergie solaire, l'énergie éolienne et
hydroélectrique.
Entre 2000 et 2004, la consommation finale en énergie a
enregistré une croissance de 15 % pour passer à 1762 ktep soit
0,14 tep/habitant. La répartition par type d'énergie
relève une prédominance de la biomasse avec 86,73 %, les produits
pétroliers 11,28 %, l'énergie électrique 1,96 % et 0,03 %
pour le charbon minéral. D'autre part la répartition de la
consommation finale par secteur est dominée par celui des ménages
qui représente la quasi-totalité de la consommation finale, soit
89,3 %. Le secteur des transports représente 8,4 %, l'industrie reste
très faible avec 2 % des consommations, le secteur des services 0,28 %
et l'agriculture consomme 0,02 %. Les énergies domestiques concernent le
secteur des ménages dont la répartition des consommations est la
suivante en 2004 : 98 % biomasse, électricité 1% et 1%
également pour les produits pétroliers. Les consommations de gaz
butane et de charbon minéral restent très faible (1356 tonnes de
gaz butane et 806 tonnes de charbon minéral en 2004 ce qui
représente moins de 1 % de la consommation des ménages).
(MME/SIE, 2007).
Donc les besoins énergétiques de cuisson sont
presque exclusivement satisfaits par le bois énergie.
La revue littéraire fait ressortir qu'après
l'avènement de l'engagement de Maradi en 1984, l'Etat et ses partenaires
ont développé et mis en oeuvre des stratégies et actions
visant à promouvoir le sous secteur de l'énergie domestique.
Ainsi, une Cellule Technique des Foyers
Améliorés et Energie Domestique (CTFED) a été mise
en place en vue d'élaborer une stratégie nationale pour la
promotion des foyers améliorés et des énergies
domestiques. C'est de cette cellule que sont issues les
références nationales sur la consommation du bois de feu en 1989
grâce à un appui de la coopération française. Il
s'agit de 0,6 kg/jour/personne pour les grands centres urbains ; les villes
moyennes 0,7 kg/jour/personne et le milieu rural 0,8 kg/jour/personne.
Dans le cadre de la coopération technique
nigéro-allemande, le Programme Spécial Energie a
été initié dans les années 80 avec pour but
principal la vulgarisation et la promotion des énergies renouvelables au
Niger par la réalisation des foyers améliorés.
21
Après l'engagement de Maradi sur la lutte contre la
désertification et l'étude économique des filières
bois énergie en 1984 réalisée par le projet IDA /FAC/CCE,
plusieurs programmes et projets ont contribué à la mise en oeuvre
de la SED dont les plus marquants:
Le Projet Energie II (PEII-ED) démarré en 1989
avec une composante énergie domestique. Ce projet à contribuer
à l'élaboration d'un cadre global permettant de satisfaire les
besoins croissants en bois énergie des populations urbaines, de leur
garantir un approvisionnement qui soit à la fois durable,
régulier, performant, au meilleur coût pour le consommateur et la
collectivité, tout en assurant une gestion conservatoire et rationnelle
des ressources ligneuses (Bertrand et al, 1995).
Le projet PAFN démarré sous tutelle du MH/E/LCD
avait pour objectifs l'aménagement de 220000 ha de forêts
naturelles et la création de 110 marchés ruraux de bois
énergie sur l'ensemble du territoire.
Le projet GESFORCOM qui contribue à la réduction
de la pauvreté des populations rurales forestières par la
promotion d'une bonne gouvernance des forêts, décentralisée
vers les communautés locales et générant des revenus de
nature fiscale ou non à tous les niveaux des concernés soit en
premier lieu les populations mais aussi, les communes et l'Etat au travers de
ses administrations déconcentrées ;
L'énergie provenant de la biomasse est essentiellement
constituée de bois-énergie (bois de chauffe et charbon de bois),
de résidus de récolte (paille, balle de riz, tiges de coton, de
mil, de sorgho et de maïs etc.) et de déjections des animaux. Ceci
constitue en termes de consommation finale environ 94 % de bois-énergie
(MME/bilan énergétique 2000). Cette énergie traditionnelle
représente 63 % et 37 % en termes de consommation finale respectivement
pour le bois-énergie et les résidus de récolte. A l'heure
actuelle, il n'existe pas de données fiables sur le potentiel en
bois-énergie. En 1970, les superficies boisées étaient
estimées à 16 096 400 ha (Club du Sahel,1981 in FAO, 1999);
d'autres sources, FAO (1999) et Catinot (1991 in FAO 1999) ont estimé
respectivement les surfaces forestières (terrains forestiers marginaux
ou non) à 10 et 16 millions d'hectares et se situent dans la partie sud
du pays dont 35 % de steppe arborée, 20 % de jachère, 25 % de
savane arborée et 20 % d'autres types de formation agro-sylvo-pastorale.
L'étude sur la vulnérabilité des formations
forestières nigériennes aux changements climatiques faite par
Hamadou et Gambo en 1999 a évalué la superficie des formations
naturelles à 5 741 917 ha. Enfin une estimation faite en 2002 par le
Ministère de l'Energie souligne que le potentiel
énergétique consommé sous
22
forme de résidus de culture se situe autour de 8
millions de tonnes par an. Ainsi, le potentiel de production ligneuse annuelle
est estimé à 1,5 millions de tonnes, tandis que la demande est
estimée à plus de 2 millions de tonnes. Ce couvert,
localisé dans la bande sud du pays possède un taux
d'accroissement annuel qui varie entre 0,34 stère/ha (PUSF, 1984) et 3,1
stères/ha (INRAN 1974-1983).
Le sommet mondial sur le Développement Durable tenu
à Johannesburg en 2002 reconnaît le lien explicite entre
l'accès aux services énergétiques, la réduction de
la pauvreté et le développement durable, et depuis, le rôle
de l'énergie a été admis comme essentiel dans l'atteinte
des objectifs du millénaire. C'est pourquoi l'Etat du Niger s'est
engagé à accroitre l'accès aux services
énergétiques modernes et plus spécifiquement
l'accès aux combustibles modernes de cuisson à l'horizon 2015 par
la moitié de la population. Cet ambitieux objectif se traduirait par la
diffusion de 2 500 000 foyers à charbon minéral, 312 500
réchauds et bouteilles de gaz et 375 000 réchauds à
pétrole.
Cependant, le contexte économique et financier du pays
est marqué par la pauvreté qui constitue un obstacle majeur
à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) à l'horizon 2015.
1.2.6 Etudes antérieures sur la consommation de bois
de feu
Il existe plusieurs méthodes de collecte des
données pour l'évaluation des quantités
consommées de bois-énergie dont:
- La méthode de la conversion des dépenses
élaborée et utilisée pour la 1ère fois
par Ouédraogo en 1996 ;
- La méthode de la pesée qui a été
définie, en 1982, lors du séminaire VITA à Arlington (USA)
pour standardiser les données d'enquête de consommation de bois de
feu. Cette dernière a été beaucoup utilisée en
Afrique de l'ouest (De Backer 1980 et Chavin, 1981 in CILSS, 2005).
- Les enquêtes filières.
Les méthodes pour l'évaluation de la
consommation de bois dans la ville de Niamey ont
donné des résultats différents (tableau
1).
23
Tableau 1 : Consommation de bois de feu par les
ménages entre 1977 et 2007 dans la ville de
Niamey.
Année Population1 Consommation moyenne de bois
de
feu /personne/jour (kg)
|
Estimation de la consommation annuelle (tonne)
|
1977
|
|
|
|
|
|
|
méthode de pesée
|
enquête filière
|
méthode de pesée
|
enquête filière
|
242973
|
0,69
|
|
61192,75005
|
-
|
1983
|
315566
|
-
|
0,91
|
-
|
110000
|
1984
|
329547
|
0,73
|
|
87989,049
|
-
|
1989
|
410481
|
0,6
|
|
89895,339
|
-
|
1990
|
435606
|
-
|
0,82
|
-
|
130000
|
1996
|
552229
|
-
|
0,76
|
-
|
153000
|
2001
|
709869
|
-
|
0,71
|
-
|
184000
|
2005
|
808313
|
0,609
|
-
|
179675,8552
|
-
|
2007
|
1006324
|
0,92
|
-
|
337923,5992
|
-
|
A l'issue de l'alerte donnée par le CTFT-Niger en 1974 sur
la problématique du bois-énergie comme élément
fondamental de la situation forestière des pays sahéliens,
plusieurs personnes et/ou institutions se sont exercées à
évaluer la consommation de bois par les ménages.
Deux modes d'évaluation sont jusque là
appliqués au Niger à savoir, la méthode de pesée et
les enquêtes filières (tableau 1).
Ainsi, les travaux d'Alio en 1977 dans le cadre de son
mémoire de fin de cycle d'études agronomiques ont abouti à
une consommation journalière individuelle de 0,69 kg/personne/jour.
Les enquêtes financées par la Banque Mondiale sous
la supervision de Dechambre en 19841985 en vue d'évaluer la consommation
quotidienne de bois de feu dans les ménages utilisant
1 Les populations de 1987 et 1989 sont
calculées au taux d'accroissement réel de la ville respectivement
4,45 et 4,67.
24
les foyers traditionnels et améliorés ont eu
comme résultat 1,11 stères/jour soit 0 ,73 kg/personne/jour.
Cette étude note qu'un stère équivaut à 240 kg.
En 1989, les enquêtes du CTFT ont permis
d'évaluer la consommation individuelle de bois de chauffage à 0,8
kg/jour pour les zones rurales et 0,6 kg/jour pour les grands centres
urbains.
Dans le cadre de la politique régionale
d'intégration des énergies renouvelables, l'UEMOA a
commandité une étude auprès du CILSS pour évaluer
la consommation d'énergies domestiques au Niger en 2005 ; le
résultat pour le bois de feu à Niamey est estimé à
0,609 kg/individu/jour.
Dans le cadre du bilan énergétique 2006, le
SIE-Niger a réactualisé les résultats sur la consommation
de bois de feu de 2005 pour donner en 2007 le chiffre de 0,92 kg/personne/jour
pour la communauté urbaine de Niamey.
La seconde méthode est une enquête filière
standardisée qui a pour objet la géographie de l'exploitation de
la ressource, les flux de produits, la géographie de la distribution, la
sociologie des chaînes et l'économie des chaînes.
Ainsi, en 1983, le projet forestier Niger IDA FAC-CCE
utilisant ce mode d'évaluation à quantifier la consommation de la
ville de Niamey à 110000 tonnes.
Enfin les enquêtes filières
réalisées par le projet Energie II pour la mise en place du SIEP
et du SDAN en 1990 et 1996 ont abouti respectivement à 130000 et 153000
tonnes de bois consommés dans la ville de Niamey.
25
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA
STRUCTURE D'ACCUEIL ET DE LA ZONE D'ETUDE
26
2.1 Présentation de la structure d'accueil
Le Projet de Gestion Forestière Communale et
Communautaire (GESFORCOM) intervient au Niger essentiellement dans la commune
rurale de Torodi grâce à un financement de l'Union
Européenne. Une cellule basée à Niamey assure la
coordination du projet et mène les activités avec les partenaires
suivant : CIRAD, INRAN, DGEEF, ABC-Ecologie et la Commune Rurale de Torodi.
Il vise les objectifs ci-après :
Contribuer à la réduction de la pauvreté
des populations rurales forestières par la promotion d'une bonne
gouvernance des forêts, décentralisée vers les
communautés locales et générant des revenus de nature
fiscale ou non à tous les niveaux des concernés soit en premier
lieu les populations mais aussi, les communes et l'Etat au travers de ses
administrations déconcentrées ;
contribuer au transfert de la gestion des ressources
forestières par l'adaptation des contextes institutionnel,
législatif et réglementaire dans une perspective de gestion
durable des forêts ;
appuyer le secteur privé dans l'économie
forestière locale, communale et nationale, par la professionnalisation
des acteurs pour la gestion partenariale des ressources forestières.
Les activités menées se résument ainsi
:
> la promotion d'un schéma de développement
forestier communal qui organise à moyen et long terme la contribution
des produits forestiers au développement économique communal,
> l'appui à la mise en place de plans
d'aménagement forestiers communautaires concertés,
> le transfert réel et efficace de la gestion des
ressources à la commune et aux communautés selon les cadres
locaux existants,
> le renforcement des capacités des différents
groupes d'acteurs concernés,
> la valorisation de produits forestiers non ligneux.
La mise en oeuvre des activités a
nécessité l'élaboration d'une méthodologie de
travail axée sur les thèmes qui suivent :
27
+ l'organisation de la concertation intra et inter communale,
puis préparation des
schémas de développement forestier communal,
+ la préparation et mise en place des plans
d'aménagement forestier communautaires,
+ la préparation et mise en place d'actions locales de
valorisation des ressources
forestières,
+ le suivi environnemental de la durabilité
forestière et Suivi évaluation,
+ la formation et capitalisation, et
+ les propositions d'améliorations réglementaires
et institutionnelles.
2.2 Ville Niamey
Capitale du Niger, Niamey est située dans la partie
ouest du pays entre les parallèles 13°35 et 13° 24 sud et les
méridiens 2° et 29°15 Est avec une altitude comprise entre 160
m et 250 m. Elle couvre une superficie de 239,263 km2 (Motcho.
2004). Sa population estimée à 1.222.066 habitants en 2010
comprend 191.393 ménages. Le taux d'accroissement est 4,5% par an contre
3,3 % au niveau national (INS, 2010).
La Communauté urbaine de Niamey (CUN) a
été érigée par l'ordonnance n°2010-56 du 17
septembre 2010 en ville composée de cinq arrondissements communaux ; le
décret n°2010679 du 17 septembre 2010 a fixé le nombre de
conseillers à 45 (Souleymane, 2011) qui ont la lourde
responsabilité de conduire la destinée d'une capitale où
se côtoient ruraux et urbains avec des défis relatifs à la
sécurité, l'urbanisme galopante, l'assainissement, la gestion des
ressources naturelles et particulièrement ceux de l'approvisionnement en
énergies domestiques.
Aborder le problème de l'approvisionnement en
énergie traditionnelle ne peut se faire sans tenir compte de quelques
données et considérations majeures. En effet, le système
d'approvisionnement évolue dans un cadre holistique avec des liens
intersectoriels entre l'énergie et les autres problématiques de
l'économie nationale : foresterie, agriculture, élevage,
démographie, urbanisation, pauvreté. Aussi est-il mieux
indiqué de prendre en considération quelques données
majeures qui constituent les facteurs déterminants de la demande urbaine
en combustibles domestiques.
2.2.1 Caractéristiques
sociodémographiques
Niamey connaît une croissance
accélérée de sa population (figure 1). En l'espace de 50
ans, la superficie urbanisée de la ville est passée de 800 ha en
1960 à plus de 20 000 aujourd'hui
28
tandis que la population est multipliée par 41. L'une
des conséquences de cette croissance démographique est
l'extension spatiale de la ville. Ainsi, le Recensement Général
de la Population (RGP) de 1977 a évalué la population de Niamey
à 242 973 habitants pour une superficie de 4400 ha. Au RGP de 1988, on
chiffrait cette population à 398 265 habitants. La ville continue de
s'accroître à un rythme rapide. Le flux de l'exode rural alimente
cette croissance. Le Recensement Général de la Population et de
l'Habitat (RGP/H) de 2001 donne un effectif de 709869 habitants. La superficie
quant à elle est passée de 44 km2 à 255
km2. La projection 2004-2050 estimait la population à 1 000
000 habitants en 2010 et 1 959 077 habitants en 2025.
H
a
b i t a n t s
1400000
1200000
1000000
400000
800000
600000
200000
0
1977 1983 1984 1989 1990 1996 2001 2005 2007
2010
Années
Figure 1 : Evolution de la population de la ville de
Niamey entre 1977 et 2010 (source INS, 2010)
L'explosion démographique est d'abord la
résultante d'une forte natalité et d'une faible mortalité.
Les flux épisodiques et imprévisibles de populations notamment
rurales accentuent la pression démographique déjà forte
Le poids de cette ville reste tout aussi un facteur explicatif
de la dégradation des ressources de ce milieu. Toutes les formations
forestières situées à proximité de la capitale
Niamey sont exposées à toute sorte d'emprise et de pression
humaine. Il est facile de constater de nouveaux espaces aménagés
et lotis ou des terrains en plein chantier de construction à la
périphérie de la ville. Ce nouveau lotissement est
réalisé au détriment des aires de cultures le plus souvent
expropriées aux populations.
Cette extension de la ville de Niamey vers ses
périphéries immédiates et la croissance rapide de sa
population s'accompagne aussi d'autres besoins pour le quotidien des
populations. L'on peut citer notamment le besoin en énergie de bois de
chauffe, des terres de cultures nouvelles
29
ou de jardinage ou encore l'eau d'abreuvement du bétail
ou même de consommation pour certains villageois.
La population de Niamey se caractérise par sa jeunesse
avec un âge moyen de 21,5 ans et 55% de la population ont moins de 20
ans. Les femmes représentent 51 % de la population. Les modèles
dominants de la typologie des ménages sont les familles élargies
(42 %) et les couples avec enfants (41%). Sur l'ensemble de la population de la
capitale, 52,5 % des individus sont scolarisés. Le taux
d'analphabétisme se situe à 42,7 %. Au sens du BIT (Djimrao,
2004), 12,3% des actifs sont classés comme chômeurs. Les jeunes de
moins de 30 ans sont les plus touchés par le phénomène
avec un taux de chômage de 17,4 %, principalement du fait de la
restriction de l'offre de travail (Djimrao, 2004)
2.2.2 Activités socio économiques
La population de Niamey pratique simultanément les
activités purement urbaines et les activités purement rurales. En
effet, la ville remplit pleinement ses fonctions de production des services. On
y retrouve les activités tertiaires de toutes sortes. Mais comme dans
toutes les capitales du tiers monde, on pratique à Niamey des
activités comme l'agriculture, le ramassage et le commerce du bois, la
pêche et même l'élevage. Les populations, surtout les
immigrants installés généralement à la
périphérie de la ville continuent de pratiquer l'agriculture.
Mais cette activité n'est pas l'apanage de ces seuls nouveaux venus. De
riches citadins possèdent eux aussi des grands domaines qu'ils font
cultiver par des ouvriers agricoles. Le long du fleuve se pratique la
riziculture et les cultures de contre saison.
La ville a aussi besoin de bois de chauffage que ses habitants
utilisent comme source d'énergie domestique et le bois de service pour
la construction. L'approvisionnement en bois de la ville amène la
population à couper les arbres et arbustes et expose le sol à
l'érosion. Ces différentes activités qui relèvent
de la campagne entraînent un changement d'usage des sols. La vente du
bois est organisée soit par des grossistes soit par des
détaillants grâce à un circuit qui renferme une multitude
d'intermédiaires ; les principaux clients sont les ménages et les
particuliers exerçant les Activités Génératrices de
Revenu (AGR) dont la friture de poisson, tubercules et beignet, la grillade de
la viande, la vente de thé, etc.
La forge est peu développée avec d'un
côté des artisans fondeurs (de bronze) qui ravitaillent une
clientèle spécialisée composée en majorité
d'expatriés et de l'autre côté des fer-blantiers fabricant
les marmites et les foyers améliorés ; ces derniers ravitaillent
outre Niamey les grandes villes du Niger aussi.
30
La population est en très forte croissance avec comme
conséquence l'expansion de la ville et une pression sur les ressources
naturelles à sa périphérie donc au niveau du bassin
d'approvisionnement en bois-énergie aussi.
2.3 Bassin d'approvisionnement en bois-énergie
de la ville de Niamey
Il existe une relation étroite entre croissance
démographique, urbanisation et demande d'énergie (Minvielle,
2001); ainsi au regard des quantités de bois consommées par les
ménages et le taux élevé de croissance de la population,
on doit s'interroger sur la capacité du bassin d'approvisionnement
à soutenir durablement les prélèvements effectués,
d'où cette présentation.
2.3.1 Localisation et ressources
La longue période de sécheresse qui
commença à la fin des années 1960 bouleversa la
société sahélienne à bien des égards en
provoquant un déplacement massif des populations rurales vers les grands
centres urbains. Au Niger la concentration de la population dans la ville
créa une forte demande en bois-énergie au détriment des
formations forestières d'où un élargissement spectaculaire
du rayon d'approvisionnement.
Le rapport Delwalle (1973) sur le bois de feu précise
que dans les années 1970, la plus longue rotation pour approvisionner
Niamey est de 100 km sur l'axe Tillabéri du fait des zones de cultures
et la topographie ; viennent ensuite l'axe Dosso 70 km, l'axe Ouallam 60 km et
Torodi 50 km qui prend un essor grâce à la construction du pont
Kennedy. Les sources de bois de feu sont les parcelles défrichées
en vue de l'établissement de nouveaux champs. Les forêts qui
n'entraient pas dans le cycle des cultures ont commencé à
être exploitées lentement dans un rayon de 50 à 60 km de
Niamey. La forêt classée de l'Aviation a été
rasée en délit sur une grande surface au début de 1972 et
l'armée est autorisée à s'approvisionner dans la
forêt classée de Guesselbodi. Delwalle note que les boisements qui
servaient à approvisionner la ville de Niamey en bois de chauffage sont
dominés par quatre espèces dont : Guiera senegalensis,
Combretum micranthum, Combretum nigricans et Combretum glutinosum. Ce
même auteur écrivait que la productivité de ces boisements
après la coupe de plusieurs parcelles d'âge connu était
comprise entre 0,33 et 1 stère/ha/an et qu'il était prudent, dans
la généralité des cas, de ne pas espérer plus de
0,5 stère/ha/an.
Catinot (1991) in FAO (1999), souligne que les
productivités en zones non protégées peuvent être de
0,5 à 0,750 m3/ha/an sous pluviométrie 400 - 800
mm.
31
En fait cette productivité est très variable en
fonction de : l'espèce qui domine la strate (PUSF, 1984, estime la
productivité des formations à Combrétacées autour
de Niamey à 0,34 stère/ha/an) - des sites (Ichaou, 1995, a eu
3,259 stères/ha/an en brousse tigrée et 2,076 stères/ha/an
en brousse non structurée) -de la couverture (PEII-VO, 1990, avance 0,2
; 0,6 et 1 stère/ha/an selon le degré de recouvrement).
La classification des formations forestières au Niger
élaborée par Saadou (1990) in FAO (1999) basée sur la
trilogie climat-flore-végétation met en évidence les
substrats et la végétation caractéristiques des milieux.
Cette subdivision phytogéographique a mis en relief une dizaine de
compartiments dont celui du sud-sahélien occidental qui concerne cette
étude avec comme centre de référence
Niamey-Tillabéri-Dogondoutchi-Bouza-Madaoua et Tahoua.
Ainsi, le substrat est composé de sédiments du
continental terminal (CT3 dans la partie ouest et CT1 dans la partie Est) sur
les plateaux latéritiques et sables constituant les dunes fixées,
les terrasses sableuses et occupant le fonds des vallées
sèches.
La végétation est constituée de
fourrés à Combretum sur les plateaux
latéritiques, les steppes sur les terrasses sableuses, dans les
vallées sèches et les dunes fixées. Ces fourrés
désignés par le terme brousse tigrée sont des formations
contractées reparties entre les 13 ème et 15
ème parallèles (Ambouta, 1984) ; ce dernier a
élaboré une typologie de ces structures qui tient compte de la
latitude et du gradient de pluviométrie et indique que ces formations
tigrées s'étendent sur les plateaux latéritiques de
l'ouest nigérien où elles couvrent environ 22000 km2
(2200000 ha). Les autres formations forestières contractées sans
structure particulière (brousse diffuse, brousse mixte) couvrent 2800000
ha.
On peut retenir de Ambouta (2011) que la brousse tigrée
qui est le faciès le plus caractéristique des formations
contractées est inféodée aux plateaux gréseux du
Continental Terminal aussi estime t-il que Combretum micranthum et
Guiera senegalensis représentent respectivement 60% et 13% de
la surface terrière des ligneux. Ces formations fournissent l'essentiel
du bois-énergie consommé dans la ville de Niamey.
A défaut d'un inventaire forestier exhaustif plusieurs
études ont été menées pour estimer les superficies
des formations forestières du bassin. Le PUSF a évalué les
ressources forestières naturelles des régions de Tillabéri
et Dosso qui abritent le bassin à 9290400 ha en 1993. Dans le cadre de
l'élaboration du SDAN 1991, le Projet Energie II a estimé la
superficie du bassin à 2438000 ha et le volume de bois sur pied à
5,22 stères/ha.) ; Ce potentiel fournissait 130000
32
tonnes de bois-énergie pour des besoins estimés
à 150000 tonnes dans la ville. Le gap pourrait être
compensé à travers les prélèvements ligneux des
champs et jachères dont la productivité est estimée
à 4,5 stères/ha (Montagne et al, 2000).
Malgré la faible proportion des zones sous
aménagement contrôlées ou orientées (22% du
potentiel-contenance), les résultats de l'enquête PED 2003
indiquent que 76% de bois acheminé dans la ville de Niamey est
prélevé à une distance comprise entre 40 et 80 km, tandis
que celle prélevée à plus de 80 km représente
près de 20% de l'ensemble.
Le SDAN élaboré en 1990 limitait le rayon du
bassin d'approvisionnement à 150 km ; Actuellement, il s'étend
sur un rayon d'environ 230 km et englobe 22 communes situées dans huit
départements appartenant aux deux régions de Tillabéri et
Dosso (figure 2) : Commune Rurale (CR) de Kirtachi, Bitinkodji et Youri dans le
département de Kollo - CR Tagazar, CR Tondikandia et CR Kourfèye
centre dans le département de Filingué - CR Simiri, CR Dingajdi
et CR Tondikiwindi dans le département de Ouallam - CR kourthèye,
CR Sakoira, CR Anzourou, Commune Urbaine (CU) Tillabéri dans le
département de Tillabéri - CR Torodi, CR Makalondi, CR
Guéladjo, CR Tamou et CU Say dans le département de Say - CR de
Gothèye dans le département de Téra - CR de Fakara dans le
département de Boboye - CR de Sarrey et Kargui Bangou dans le
département de Dosso.
33
Figure 2 : Communes dont les formations
forestières approvisionnent la ville de Niamey en
bois-énergie
2.3.2 Mode d'exploitation de la ressource ligneuse
Il existe trois principaux modes d'exploitation des ressources
forestières dans la zone : l'exploitation incontrôlée et
les marchés ruraux de bois qui sont de deux sortes : marchés
ruraux orientés (MRO) et marchés ruraux contrôlés
(MRC).
Le marché rural de bois est défini par
l'ordonnance 92-037 du 21 août 1992 comme « un endroit où
sont installées des structures organisées pour l'exploitation du
bois-énergie à des fins commerciales hors des grandes
agglomérations » ; il est la charpente de la SED dans son volet
approvisionnement en bois-énergie. Autrement c'est un site de vente de
bois-énergie géré par une Structure Locale de Gestion
(SLG) et agrée par l'administration de l'Environnement et des Eaux et
Forêts qui est approvisionné par une zone d'exploitation
limitée d'un commun accord entre la population locale, la SLG et
l'administration. C'est aussi le moyen d'initier un processus de
négociation interne et externe pour définir les règles
d'appropriation des ressources renouvelables de l'espace villageois. C'est la
base légale d'opposition aux prélèvements illégaux
des transporteurs commerçants.
En l'absence d'un marché rural, l'exploitation est
incontrôlée, Il n'y a donc pas une exploitation organisée
du bois par la population locale à des fins de vente. Cependant, on
note
34
des cas de ramassage du bois mort par les
commerçants-transporteurs de bois qui prennent une quittance
auprès des services de l'Environnement et des Eaux et Forêts et
s'approvisionnent dans le massif forestier de leur choix parce que la
forêt appartient à l'Etat.
Dans ce cas, les populations locales ne se sentent pas
suffisamment responsabilisées pour empêcher la coupe de bois par
une personne étrangère au terroir.
Les MRO sont approvisionnés à partir d'une zone
délimitée et non aménagée. Ces types de
marchés exploitent uniquement le bois mort d'origines diverses dont les
déficits pluviométriques, les attaques parasitaires, fin de
cycle, etc. Il s'agit de coupe d'assainissement.
Un inventaire forestier est au préalable conduit pour
déterminer la quantité de bois mort disponible et
déterminer un quota d'exploitation annuelle.
Sur ce type de MR, ce sont des coupons jaunes qui sont
délivrés par le Service de l'Environnement et la SLG. A la fin de
l'exploitation du bois mort, le MRO peut évoluer en un marché
rural de forme contrôlée. Les MRC constituent la forme
d'organisation la plus élaborée dans l'exploitation du bois
énergie du bassin d'approvisionnement de la ville de Niamey. Ils sont
approvisionnés à partir d'une zone délimitée et
aménagée et exploitent aussi bien le bois mort que le bois vert.
Avant l'exploitation, un inventaire forestier est d'abord conduit pour
déterminer la quantité de bois exploitable. Après
l'évaluation du potentiel ligneux, le massif forestier est
subdivisé en parcelles. Un quota d'exploitation est défini par la
SLG et le Service de l'Environnement et des Eaux et Forêts. Sur ce type
de marché, ce sont des coupons bleus qui sont délivrés aux
Commerçants-transporteurs de bois par la S L G.
Les formations forestières situées dans le bassin
sont soumises à plusieurs contingences :
V' la forte concentration des populations dans la ville
provoquée par un exode rural massif des populations « victimes de
la sécheresse » ou « réfugiés
environnementaux» (l'augmentation moyenne de la population urbaine des
pays du Sahel est estimée à 600 % au cours de ces quarante
dernières années ; Ozer, 2004). Ces dernières sont
utilisatrices uniquement de bois de feu et ne sont pas au même rythme
pour une transition vers des énergies alternatives que les citadins ;
V' une forte emprise des terres de culture, dont les besoins
sont estimés à 0,6 ha/ an / habitant rural (Montagne, 1997), sur
les formations forestières ;
V' la diminution de la durée de la jachère,
35
Ces facteurs anthropiques sont associés à divers
paramètres qui sous-tendent le fonctionnement de la brousse
tigrée dont les principaux sont la géomorphologie, la
pluviométrie et la pente mis en évidence par de nombreux
chercheurs (Ambouta, 1984 ; D'Herbés et al, 1997 et Ichaou,
2000).
36
TROISIEME PARTIE : METHODOLOGIE
37
3.1 Matériel
3.1.1 Matériels techniques utilisés
Plusieurs matériels ont été utilisés
pour la collecte et le traitement des informations, dont :
· Peson à ressort : le bois-énergie est
pesé dans les ménages à l'aide d'un peson à ressort
de précision #177; 0,1 kg.
· La peinture à huile : utilisée pour
marquer le bois de feu qui fait l'objet de pesée ;
· Appareil photo : pour matérialiser de visu le
travail effectué ;
· Questionnaire :
élaborés pour servir de support à
l'enquêteur au cours des entretiens ;
· Motocyclettes : pour faciliter le déplacement
des superviseurs
· Ordinateur portable : pour la saisie et le traitement
des données collectées
3. 2 Méthodes
3.2.1 Echantillonnage
L'unité de sondage est le ménage qui se
définit comme un ensemble de personnes apparentées ou non qui
vivent habituellement dans un même logement, partageant le repas
préparé sur le même feu, gérant en commun tout ou
une partie de leurs ressources et reconnaissant l'autorité d'une
même personne appelée chef de ménage (INS,
2010).
La ville de Niamey compte 191 393 ménages
répartis dans cinq arrondissements. Pour déterminer
l'échantillon, on admet que le coût de l'enquête est
proportionnel à la taille de l'échantillon, ainsi le nombre de
ménages est essentiellement guidé par celui des enquêteurs
: neuf personnes ont enquêté 173 ménages pendant une
semaine soit un taux de sondage de 0,09 %.
Le choix des quartiers à investiguer se justifie par
le souci de réduire la dispersion des enquêteurs car la principale
difficulté pour cette étude réside dans le fait que le
bois est pesé dans le même ménage pendant une semaine au
moins. L'enquêteur doit peser chaque matin le bois inutilisé de la
veille et celui du jour. C'est d'autant plus compliqué que la marmite
est posée sur le feu presque à la même heure dans tous les
ménages. L'habileté de l'enquêteur sera mise à
l'épreuve et ce choix des quartiers va lui éviter une perte de
temps en passant d'un ménage à un autre. Cette
considération a permis de sélectionner neuf quartiers au sein de
quatre arrondissements communaux (tableau 2) : quatre quartiers dans la commune
3, la plus peuplée, pour avoir tous les types de sources
d'énergie domestiques et d'équipements de cuisson ; deux
quartiers dans la commune 5 qui abritent des populations ayant les
réflexes des ruraux dans la récolte du bois de feu ; deux
quartiers également dans la commune 2 qui
38
héberge des ruraux en déphasage avec les urbains
dans la transition énergétique et un quartier au niveau de la
commune 2.
Le choix de ces quartiers se justifie également par les
objectifs de notre thème qui met l'accent sur le bois-énergie.
Tableau 2 : Répartition du nombre de
ménages enquêtes par quartiers
Arrondissements communaux Quartiers Nombre de ménages
enquêtés
Sabon gari 20
III
|
Dan gao 21
Poudrière 20
Nouveau marché 12
|
|
kirkisoye 20
V
Banga bana 20
Banifandou 20
II
lazaret 20
I Recasement yantala 20
Total 173
Avec un taux de sondage de 0,009, les résultats de
cette étude sont plus significatifs à l'échelle des
quartiers enquêtés qu'une extrapolation sur l'ensemble de la ville
de Niamey.
3.2.2 Collecte des données
Les différentes informations ont été
recueillies à travers la recherche documentaire, la pesée de bois
de feu dans les ménages et une enquête socio économique.
3.2.2.1 Recherche documentaire
La recherche documentaire est une revue des données
secondaires qui consiste à rechercher les informations voulues à
travers les documents écrits. Cette méthode permet d'avoir un
aperçu sur les données disponibles concernant les
caractéristiques et l'environnement du sujet
39
à traiter. Les informations à rechercher
pourraient déjà y préfigurer. Recourir à d'autres
moyens serait ainsi une perte de temps et engendrerait des dépenses
inutiles. L'analyse de contenu des documents donne de l'efficience au travail
de recherche.
L'accès aux documents peut poser problème. De
même, certaines données ne sont pas à jour,
influençant ainsi la viabilité des informations recueillies.
Ainsi, la bibliothèque de la faculté
d'agronomie/ UAM, les archives des ministères de l'Environnement, de
l'Energie et de l'INRAN ont fournis l'essentiel des documents consultés
; les recherches sur le web ont étés d'un apport inestimable.
3.2.2.2 Pesée journalière de bois de feu
consommé dans les ménages
La méthode utilisée est celle de la
pesée qui a consisté à peser les quantités de
bois-énergie disponibles pour le ménage pendant sept jours
(annexe 1). Ainsi dans chaque ménage choisi un enquêteur a
déterminé la quantité de bois de chauffe qui a servi
à cuir les deux plats principaux du jour grâce à deux
pesées: le matin avant de poser la marmite la quantité de bois
est pesée et marquée à la peinture. Après la
cuisson du repas, l'enquêteur revient pour peser le bois restant
facilement identifié car peint ; la même opération est
répétée pour le bois qui a servi à cuir le plat du
soir.
3.2.2.2.1 Principes de la méthode
La méthode de pesée de bois de feu requiert un
certain nombre de principe dont :
· La durée de l'enquête est d'une semaine ;
· En absence de stock de bois, les pesées sont
effectuées peu de temps après l'achat ;
· Le bois pesé est marqué afin de
distinguer, le lendemain, le reste et l'ajout (bois acheté) ;
· Tout invité ou membre absent du ménage
à un seul repas compte pour #177;une demi-personne ;
· La collecte d'informations ménages : revenu
moyen du chef de ménage, variations de la taille, nombre de repas et
type de menu, événement exceptionnel (baptême,
mariage...).
3.2.2.2.2 Limites de la méthode par
pesée
La méthode de pesée de bois de feu a des limites
qu'il faut prendre en compte :
·
40
L'enquête coûte cher ;
· Il est conseillé de mener les enquêtes
à deux périodes de consommation différente de bois de feu
dans l'année (périodes de grande et petite consommation) puis de
faire une moyenne de la quantité de biomasse utilisée.
3.2.2.3 Enquête socio économique
Elle a été réalisée grâce
à une investigation qui consiste à poser à un ensemble de
répondants, le plus souvent représentatif d'une population, une
série de questions relatives à un certain point qui
intéresse le chercheur (Quivy & Van Campenhoudt 1995 in
Andry 2010). Les questions sont posées de façon
semi-ouverte, les principales réponses possibles sont prévues,
comme dans une question fermée, mais on laisse la possibilité
d'ajouter des réponses libres en dehors de l'éventail
proposé. L'enquête par questionnaire constitue l'une des
méthodes les plus adaptées pour arriver à la fois à
avoir des données uniformes, quantitatives, en un temps minimum et
permet un traitement facile des informations collectées. Son point
faible se situe au niveau de la fiabilité des données
collectées et les réponses obtenues peuvent être
superficielles. De même, elle favorise les réponses individuelles
et tient moins compte des interactions sociales.
Ainsi, outre les ménages quatre groupes cibles ont fait
l'objet de questionnement (voir annexe 1):
1. Au niveau des ménages, une fiche a
été administré pour enregistrer les combustibles de
substitution au bois énergie, les équipements d'économie
d'énergie utilisés et la somme journalière allouée
à l'achat de bois énergie. On a noté également les
raisons du choix du/des type(s) d'énergie(s) et de foyers de cuisson
;
2. Les groupes socioprofessionnels constitués par les
restaurateurs, vendeuses de beignet, , vendeurs de thé, bouchers: on
relève ici les types d'énergies utilisés, les
fréquences d'approvisionnement, les raisons du choix et les
dépenses par le biais d'une fiche d'enquête ;
3. Les groupes spéciaux formés par les
institutions (CNOU, FDS, hôpitaux, les grands hôtels, prison
civile) ont fait l'objet d'enquête sur la quantité de bois
acheté et la fréquence de ravitaillement ainsi que les
énergies de substitution utilisées ;
4.
41
Les professionnels étatiques de l'énergie et
associations (GTA, ANEB, MEE/LCD, MME) ont donné des
réponses sur l'évolution du prix du bois de chauffe durant les
vingt dernières années et les impacts de la SED grâce
à un questionnaire;
5. Les professionnels privés de l'énergie dont
la SONIDEP, SONIHY, SONICHAR, TCHIPIMPORT, NIGELEC, TENERE GAZ, ONERSOL,
SNCC ont répondu par questionnaire également sur les
importations ou productions de combustibles, les équipements à
économie d'énergie et le régime des prix.
3.2.2.4 Déroulement des activités sur le
terrain
· Pour la pesée du bois énergie
consommé par les ménages: Si le ménage achète
une seule fois le bois journalier :
- Au 1er jour, le bois ajouté (bois non
utilisé de la veille + bois acheté) est pesé et peint;
- Le lendemain, le bois restant donc peint la veille est
pesé ; ensuite on pèse et marque le bois ajouté.
Si le ménage achète le bois selon ses
possibilités financières du menu journalier, l'enquêteur
doit s'en informer et revenir autant de fois pour procéder de la
même façon.
Au dernier jour de l'enquête, on pèse le bois
restant seulement.
· Pour le bois - énergie consommé par les
groupes socio professionnels: Un enquêteur a interrogé les
restaurateurs, vendeuses de beignet, vendeur de thé et bouchers.
· Pour le bois - énergie consommé par les
groupes spéciaux:
Un enquêteur est chargé spécialement pour
administrer le questionnaire aux services ci-après : prison civile,
hôpitaux nationaux, gendarmerie, garde républicaine, police -
militaire, Centre National des oeuvres Universitaires (CNOU).
Notons que les enquêteurs ont reçu une formation
d'une journée pour internaliser la méthode de pesée et
l'administration du questionnaire. Au total neuf (09) enquêteurs et deux
(02) superviseurs ont effectués le travail durant une semaine (du 11 au
18 octobre 2010).
3.2.2.5 Traitement des données
On procède au calcul de la consommation de
bois-énergie dans les ménages selon le mode ci-dessous :
42
Calcul de la consommation moyenne journalière de
combustible (Cmj) :
Cmj = (X-Y)/t (1)
avec X =somme des quantités de combustible
approvisionné durant les jours d'enquête ; Y= quantité de
combustible restant le dernier jour et t = temps d'enquête en jour.
Calcul de la consommation moyenne de combustible par jour et
par personne (Cmjp):
Cmjp = Cmj/N (2)
Avec N = Nm #177; Ne ; Nm= nombre de
personnes formant le ménage ayant effectivement mangé et
Ne= somme des variations quotidiennes du nombre de personnes
étrangères partageant les deux principaux repas du
ménage.
Pour les groupes socio professionnels et spéciaux, la
consommation de bois de feu est calculée en rapportant la dépense
allouée au bois sur le prix du kilo de bois.
L'analyse par statistique descriptive est une
opération de réduction de données sous forme graphique ou
numérique afin d'étudier leurs particularités (Concordet
in Andry, 2010) ; ainsi les données récoltées
sont saisies sur Excel puis traitées avec le logiciel SPSS par l'analyse
descriptive et la carte est obtenue grâce au logiciel Arcgis.
43
44
QUATRIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION
45
4.1 Principales sources d'énergie
A l'issue de l'enquête, six combustibles domestiques ont
été inventoriés (tableau 3) :
Tableau 3 : Combustibles domestiques utilisées
par les ménages
N°
|
Source d'énergie
|
Combustibles
|
Fréquence (%)
|
1
|
Biomasse
|
Bois
|
53,18
|
2
|
|
Charbon de bois
|
16,18
|
3
|
|
Gaz butane
|
26,59
|
4
|
Fossile
|
Pétrole
|
1,73
|
5
|
|
Charbon minéral
|
1,73
|
|
Hydroélectrique
|
|
|
6
|
Ou thermique
|
Electricité
|
0,58
|
|
Total
|
|
100
|
|
Le principal combustible utilisé par les
ménages de la ville de Niamey est le bois dont le taux d'utilisation est
de 53,18 %, suivi par le gaz butane avec une proportion de 26,59 %.
Le taux d'utilisation du bois-énergie (bois + charbon
de bois = 69,36%) est inférieur à ceux obtenus par le CILSS en
2005 (98,22 %) et le Ministère des Mines et de l'Energie en 2007 (97 %).
Il en résulte ainsi une baisse du taux d'utilisation du
bois-énergie d'environ 27 % bien que la population ait augmenté.
Cette réduction pourrait se justifier par le recours de la population
aux autres sources d'énergie de substitution notamment le gaz butane.
4.2 Facteurs d'adoption du bois-énergie
Les différents facteurs d'adoption du bois
énergie retenus par les ménages (tableau 4) sont le coût,
la disponibilité, la facilité de combustion, l'adéquation
à la cuisine, la pratique culturelle et la sécurité. Il
faut souligner que seuls les trois premiers facteurs pris
46
individuellement sont les plus avancés par la
population. Mais de façon générale, c'est la combinaison
de plusieurs facteurs qui justifie la préférence du bois
énergie.
Tableau 4 : Facteurs d'adoption du
bois-énergie
Facteurs Fréquence
%
prix abordable 16,18
prix abordable + facilité de combustion+
disponibilité 45,09
disponibilité 15,03
Disponibilité + sécurité+goût du
mets+ approprié à la cuisine 9,83
combustion facile 5,78
facilité de combustion + goût 4,05
approprié à la cuisine 1,16
approprié à la cuisine+ sécurité
1,16
culturel 1,16
sécurité 0,58
Total 100,00
Ainsi, 16,18 % des ménages interrogés
préfèrent le bois- énergie pour uniquement son prix
abordable contre 15,3 % pour sa disponibilité et 5,78 % pour sa
combustion facile. Par contre 45,09% des ménages ont justifié
leur choix du bois-énergie par la combinaison de trois facteurs : prix
abordable, facilité de combustion et disponibilité. Il ressort
aussi que le facteur
47
culturel (1,16%) n'est pas déterminant dans la
préférence du bois-énergie aux autres types
d'énergie.
4.3 Facteurs d'adoption des énergies de
substitution au bois
La dominance du bois de chauffe ne s'explique pas uniquement par
les facteurs d'adoption énumérés plus haut mais aussi par
les difficultés d'adoption des énergies alternatives (figures 3,
4, 5, 6 et 7).
Ainsi le coût est évoqué
systématiquement avec la proportion la plus élevée par les
ménages, suivi par le déficit d'information, la combustion
difficile, l'odeur du combustible dans le repas et la disponibilité
comme entrave à l'adoption des énergies alternatives.
37.65
3.53 0.59
9.41 5.29
43.53
coût élevé indisponible
inapproprié
odeur du combustible
insécurité
sous informé
Raisons pour lesquelles l'électricité
n'est
5,81 pas adopté
94,19
coût élevé sous informé
15.03
20.81
5.78
58.38
sous informé indisponible coût élevé
inapproprié
Figure 3 : causes du rejet du pétrole
7.09
0.79 0.792.36
2.36
86.61
coût élevé insécurité
inapproprié sous informé goût du plat indisponible
Figure 4: causes du rejet du gaz
Figure 6: causes rejet de
l'électricité
Figure 7: causes rejet énergie
solaire
4.12 12.35
28.82
3.53
20.59
30.59
combus tion difficile
coût élevé
48
Figure 5: causes de rejet du CM
49
Les énergies de substitution retenues par la SED,
notamment le pétrole et le gaz ne sont pas adoptées par les
ménages pour leur coût exorbitant respectivement pour (43,53 %) et
(86,61%). L'énergie solaire est peu connue (58,38 %) tandis que le
charbon minéral est confronté à une difficulté de
combustion.
4.4 Associations de sources d'énergie dans les
ménages
On observe que les ménages ont tendance à
utiliser simultanément plusieurs sources d'énergies (figure
8).
2,47
22,22
Différentes associations des sources d'énergies
utilisées
2,47 1,23
7,41
1,23
11,11
24,69
charbon de bois +gaz butane
gaz butane+charbon minéral
gaz butane+électricité
bois+charbon
bois+charbon de bois+gaz butane bois+charbon de bois+gaz
butane+petrole bois+gaz butane
bois+petrole
Figure 8: Différentes associations de sources
d'énergies pratiquées par les ménages
Les ménages associent souvent le bois de feu au
charbon de bois (24,69 %) ou au gaz butane (22,22 %) ou encore les trois types
d'énergies domestiques (bois de feu + charbon de bois + gaz butane 11,11
%).
Le gaz butane est beaucoup plus accepté par les
ménages que le pétrole dont l'adoption est freinée par
l'arrêt de la subvention à l'importation et l'odeur du combustible
après la cuisson.
50
4.5 Equipements de cuisson à économie
d'énergie recensés dans les ménages
A l'issue de l'enquête, il ressort deux grands groupes
d'équipements de cuisson : les
foyers traditionnels et les foyers améliorés mais
on remarque également une combinaison des deux dans certains
ménages (tableau 5).
Tableau 5 : Différents types d'équipements
de cuisson utilisés par les ménages
Types d'équipements de cuisine
|
Fréquence%
|
|
Foyer traditionnel
|
Foyer trois pierres
|
6,94
|
Foyers améliorés
|
Foyer Mai sauki
|
56,07
|
|
2,31
|
|
0,58
|
|
6,94
|
|
0,58
|
|
0,58
|
|
0,58
|
|
RG 12 kg + foyer mai sauki
|
8,09
|
|
10,4
|
|
0,58
|
|
Association foyers traditionnel
et améliorés
|
F oyer Mai sauki + Foyer trois pierres 6,36
|
Total
100
|
|
Nb : RG x kg = réchaud à gaz dont la bouteille est
x kg de contenance
Les foyers à bois ou charbon de bois traditionnels (trois
pierres ou trois pieds) ne permettent aucune économie de
bois-énergie (figure 9).
51
Figure 9 : Photo du foyer type trois
pierres
Les foyers améliorés s'adaptent aux conditions
modernes de cuisson et permettent une réduction de la consommation de
combustible. Ils sont composés des foyers à bois ou charbon de
bois améliorés (mai sauki, multi marmites, albarka) et des
réchauds (à gaz, pétrole, charbon minéral et
électrique).
NB : le foyer multi marmite est à l'origine une
variante du foyer à charbon minéral conçu par la SONICHAR
que les ménagères ont adopté au bois de feu.
Les foyers améliorés représentent 86,71
% de taux d'utilisation des équipements de cuisson par les
ménages ; ce chiffre est supérieur à celui donné
par le CILSS en 2005 (80,45 %) soit une hausse de 6,26 % durant les cinq
dernières années engendrée par l'adoption massive du foyer
à bois amélioré type mai sauki. En effet ce dernier
représente environ 65 % de l'effectif des foyers
améliorés.
Le taux d'utilisation du foyer trois pierres régresse
de 10,53 % à 6,94 % entre 2005 et 2010 ; cette tendance pourrait
s'expliquer par la hausse du prix du bois observé dans cet intervalle de
temps et la diversification des sources d'énergies notamment le gaz
butane dont le taux d'utilisation du réchaud de contenance 12 kg passe
de 1,88 % à 5,78 %.
Les réchauds à gaz sont souvent combinés
au foyer mai sauki et l'association avec la bouteille de 6 kg est
supérieure à celle de 12 kg ; ce qui s'explique par le prix
d'acquisition moins élevé de la bouteille de gaz de 6 kg.
L'utilisation du foyer à charbon minéral diminue
de 1,88 % en 2005 à 0,58 % en 2010; cette observation s'explique en
partie par le niveau de vie des ménages car 30,59 % affirment que
52
le charbon fossile est cher même si le prix du sac de 50
kg fixé à 2500 est resté constant depuis 2005. La
proportion d'utilisation du réchaud Tchip a légèrement
régressé (0,38 % contre 0,58 % en 2005) ; cette situation est
imputable au coût élevé du pétrole également
affirmé par 43,53 % des ménages. Cependant les
caractéristiques physique et chimique des deux combustibles sont aussi
un mobile de cette piètre performance du réchaud Tchip et du
foyer à charbon minéral puisque 37,65 % des ménages ne
supportent pas l'odeur du pétrole et 20,59 % jugent très
difficile la combustion du charbon minéral.
Le réchaud électrique qui est presque
inexistant antérieurement est mentionné une première fois
au moins malgré le coût exorbitant de l'énergie
électrique cité par 94,19 % des ménages.
4.6 Facteurs d'adoption des équipements
d'économie d'énergie
L'enquête réalisée révèle
que la principale contrainte des ménages à l'acquisition
d'équipements modernes de cuisson est le prix élevé,
l'inappropriation et un déficit d'information sur leur existence ou leur
utilisation (tableau 6).
Tableau 6 : Principales difficultés d'adoption
des équipements à économie d'énergie
Type de réponses Fréquence (%)
coût élevé 63,58
coût élevé +
insécurité+inapproprié+sous informé 6,36
indisponible 5,78
Indisponible + insécurité + sous informé
6,94
inapproprié + marmite familiale + culturel 9,25
Insécurité + sous informé 0,58
sous informé 7,51
Total 100
53
Environ 70 % des ménages affirment que le coût
est le principal facteur de possession des équipements à
économie d'énergie dont 64 % pour la cherté stricto sensu
et 6 % l'associent à l'insécurité, à la sous
information et la non appropriation. La dépense journalière pour
l'achat de bois de feu d'environ 195 F soit 5850 F par mois nous renseigne sur
le faible niveau du revenu d'un ménage moyen qui ne permet pas
d'acquérir du matériel moderne de cuisson.
Les ménages expriment à hauteur de 9,25 % que
les équipements modernes sont inappropriés à cause de la
taille des ménages et du type de menu. En effet la majorité des
ménages cuisinent la pâte (à base de mil, mais ou sorgho)
dont la préparation s'adapte peu aux équipements modernes de
cuisson.
Une frange importante des ménages soit 7,51 % disent
qu'ils ne sont pas informés de la gamme des équipements modernes
disponibles sur les marchés ; ceci concerne essentiellement les
matériels utilisant les énergies solaire, électrique et
minérale.
En définitive, l'investissement pour l'achat
d'équipement moderne de cuisson et le combustible sont des facteurs
déterminants dans la diversification des sources d'énergie
domestique.
4.7 Proposition d'une typologie des équipements
de cuisson
Six paramètres ont servi à établir une
typologie des équipements de cuisson recensés dans les
ménages de Niamey dont le coût, l'appropriation, l'économie
du bois et la durabilité pour le matériel de cuisson et
l'accessibilité (coût+disponibilité) concernant le
combustible (tableau7).
Le coût des équipements est retenu car plus de
60 % des ménages l'ont exprimé. 9,25 % des ménages se sont
prononcés pour l'appropriation c'est-à-dire l'adéquation
entre les équipements et les plats préparés ; ces deux
paramètres sont aussi exprimés dans nos hypothèses.
L'économie du bois représente le gain de bois
de feu si le plat est cuisiné avec un foyer trois pierres ; elle est un
objectif de la SED également.
La durabilité concerne le nombre d'années
d'utilisation du matériel au bout desquelles on procède à
son renouvellement.
54
Tableau 7 : Classification des équipements de
cuisson en fonction des paramètres
|
Paramètres des équipements de cuisson
|
|
Paramètres du combustible
|
Types de Foyers
|
Coût (F CFA)
|
Appropriation
|
économie du bois (%)
|
Durabilité (ans)
|
Coût
|
Disponibilité
|
Mai sauki
|
Pas élevé
|
Oui
|
passable
|
Moyenne
|
Peu élevé
|
Oui
|
Albarka
|
Nul
|
Oui
|
passable
|
Moyenne
|
Peu élevé
|
Oui
|
Trois pierres
|
nul
|
Oui
|
Nulle
|
-
|
Peu élevé
|
Oui
|
Multimarmites
|
Pas élevé
|
Oui
|
passable
|
Moyenne
|
Peu élevé
|
Oui
|
Réchaud à pétrole Tchip
|
Elevé
|
moyenne
|
Très bon
|
Bonne
|
Elevé
|
Non
|
Foyer à charbon minéral
|
Elevé
|
Non
|
moyenne
|
Bonne
|
Elevé
|
Non
|
Micro onde
|
Très élevé
|
Non
|
Très bon
|
Très bonne
|
Très élevé
|
Non
|
Réchaud à gaz
|
Très élevé
|
Non
|
Très bon
|
Très bonne
|
Très élevé
|
Non
|
|
(Voir en annexes 2 et 3 la grille utilisée et les
données relatives aux paramètres)
Il ressort ainsi une typologie des équipements de
cuisson composée d'équipement local artisanal,
d'équipement local de technologie moyenne et d'équipement
importé de haute technologie (tableau 8).
Tableau 8 : Typologie des équipements de
cuisson
Equipement local artisanal
|
Equipement local de technologie moyenne
|
Equipement importé de haute technologie
|
·
|
Coût très peu élevé à
|
·
|
Coût peu élevé à
élevé
|
·
|
Coût très élevé
|
|
peu élevé
|
·
|
Economie moyenne du
|
·
|
Très bonne économie
|
·
|
Economie passable du
|
|
bois
|
|
du bois
|
|
bois
|
·
|
Durabilité moyenne à
|
·
|
Durabilité très bonne
|
·
|
durabilité moyenne
|
|
bonne
|
·
|
Très peu adéquat pour
|
·
|
Adéquat pour la cuisine
|
·
|
Peu adéquat pour la
|
|
la cuisine
|
·
|
combustible accessible
|
|
cuisine
|
·
|
Combustible pas
|
|
55
|
· Combustible peu accessible
|
accessible
|
Types : Mai sauki ; Albarka ; Multimarmites
|
Types : Réchaud à pétrole Tchip ; Foyer
à charbon minéral
|
Types : Micro onde ; Réchaud à gaz
|
L`équipement local artisanal est constitué des
foyers améliorés à bois ou charbon de bois (mai sauki,
multimarmites, albarka) fabriqués par les artisans sur les
différents marchés de la ville de Niamey en utilisant la
ferraille de récupération (figure 10). Très accessibles
aux ménages moyens avec un prix de 300F à 3500F CFA, ces types de
foyers utilisent essentiellement le bois-énergie qui demeure le
combustible le plus proche des ménages et le moins cher (47 F CFA / kg).
Ces foyers répondent parfaitement aux conditions d'utilisations des
ménages relatives à la quantité et le type de repas
préparé (taille importante du ménage et un plat sur deux
est le touwo) ; cependant ils ne permettent pas une grande économie de
bois-énergie donc préservent peu les écosystèmes
forestiers.
Figure 10 : Photo du foyer à bois ou charbon de
bois amélioré
L'équipement local de technologie moyenne est
représenté par les foyers améliorés (foyers
à charbon minéral et à pétrole) fabriqués
localement grâce à une technologie moyenne par des petites
unités industrielles ; il est peu accessible pour les ménages
moyens. Le prix varie de 2500F à 15000F CFA en fonction de la
qualité du fer et la technologie utilisée pour fabriquer le foyer
(figure 11). Le combustible, importé ou extrait des mines locales, est
cher donc difficilement adopté par les ménages. La
préservation de l'environnement forestier est moyenne.
56
Figure 11 : Photo d'un foyer à charbon
minéral
L'équipement importé de haute technologie
regroupe les foyers améliorés fabriqués grâce
à la haute technologie en provenance d'autres pays (Micro onde,
Réchaud à gaz). Ces foyers sont très peu accessibles pour
les ménages moyens mais préservent totalement nos formations
forestières d'une dégradation liée à la coupe
abusive de bois de feu (figure 12).
Figure 12 : Photo d'un foyer à gaz de 6 kg de
contenance
4.8 Consommation de bois-énergie dans la ville
de Niamey
4.8.1 Consommation des ménages
La méthode de pesée (figure 13 et 14) a permis
d'avoir un indicateur de consommation de bois de feu et la dépense
moyenne allouée à l'achat de bois de feu par les
ménages.
Figure 13 : Photo de bois pesée Figure 14 : Photo
de bois restant pesé
Les consommations moyennes de bois par jour par personne dans les
différents quartiers ont varié de 0,34 kg à 0,97 kg
(tableau 9).
Tableau 9 : Consommation journalière moyenne de
bois / personne et dépense journalière moyenne pour le bois de
feu / ménage dans les quartiers enquêtés.
Consommation Dépense journalière Nombre moyen de
journalière moyenne de moyenne allouée au personne
par
bois par personne (kg) bois par ménage ménage
(F CFA)
Banifandou
|
0,75
|
184,61
|
6
|
Poudrière
|
0,6
|
195,83
|
6
|
Lazaret
|
0,44
|
225,34
|
11
|
Bangabana
|
0,46
|
161,66
|
7
|
Dangao
|
0,97
|
244,04
|
6
|
Sabongari
|
0,77
|
213,68
|
7
|
Kirkisoye
|
0,97
|
163,45
|
7
|
Recasement
|
0,34
|
167,64
|
8
|
Moyenne
|
0,66
|
194,53
|
7,25
|
57
58
Ecartype 0,24 30,79 1,66
A l'issue de l'enquête dans les quartiers :
V' la consommation moyenne journalière de bois de
feu par personne est 0,66 kg #177; 0,24; V' La consommation moyenne
journalière de bois /ménage de 7 personnes est 4,79 kg #177;
0,36.
V' la dépense moyenne journalière pour
le bois de feu d'un ménage de 7 personnes est 194,53 F CFA #177;
30,79;
Ainsi avec une population de 1222066 habitants, les
ménages consomment 294395,6994 tonnes de bois de feu en 2010.
Les quartiers ayant une taille de ménage
élevé comme Lazaret, Recasement et Bangabana ont une consommation
individuelle très basse ; ces constats sont différents des
résultats des enquêtes menées entre 1984-1985 par Dechambre
(1986) qui ont abouti à l'inverse. Ainsi la taille de la famille ne
parait plus comme un facteur de consommation de bois domestique mais pourrait
être celui d'un changement de comportement dans la gestion du bois de
chauffe ou d'adoption d'équipements à économie
d'énergie. La consommation élevée par personne du quartier
Dan Gao s'explique essentiellement par l'adoption d'une variante moins
économisatrice d'énergie (foyer multi marmites) de foyer
amélioré. La forte consommation enregistrée dans le
quartier Kirkisoye peut s'expliquer par le bas niveau de vie des ménages
qui ne favorise pas l'achat d'équipements de cuisson à
économie d'énergie et l'utilisation du bois de feu
récolté à la périphérie du quartier.
Banifandou et Sabongari sont des quartiers en plein centre
ville où côtoient citadins et ruraux, ces derniers semblent ne pas
encore adopter les réflexes de la ville : utilisation rationnelle du
bois domestique et de foyers améliorés performants.
La dépense journalière allouée au bois de
feu par les ménages est 227,6 en 2005 (CILSS, 2005) soit une diminution
de 14,5 % en 2010 ; ceci s'explique par la diversification des sources
d'énergie et l'augmentation du prix du bois.
h 1200000
a 1000000
b 800000
i t a n t
s années
1400000
400000
600000
200000
0
1977 1983 1984 1989 1990 1996 2001 2005 2007 2010
400000
300000
200000
0
100000
t o n n e s
population consommation annuelle de bois
C F A
F
45
40
50
35
30
25
20
15
10
5
0
années
prix du kilo de bois consommation de bois
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
1
k g / p e
r
s
/ J
59
(Source : INS, 2010)
Figure 15 : Consommation de bois de feu de 1977 à
2010 en fonction de la population
Entre 1996 et 2010 (Figure 15), le nombre d'habitants de la
ville à presque doublé et parallèlement la consommation
théorique du bois a augmenté. A partir de 2000 il ya eu la
création de SONIHY et l'arrivée du charbon fossile qui ont eu
pour effet une diminution de la consommation de bois de feu. La mauvaise
pluviométrie de 2005 a relancé l'activité de
bûcheronnage dans le bassin, l'offre de bois étant importante
d'où la chutte de la consommation de bois de feu à partir de
cette période. La baisse de la consommation de bois à partir de
2007 s'explique en partie par la hausse du prix du bois (Figure 16) et une
augmentation du volume de gaz consumé dans la ville de Niamey due
à l'implantation d'une troisième société de
distribution nommée Ténéré Gaz.
60
(Source : INS, 2010)
Figure 16: Evolution du prix du kilo de bois et
consommation individuelle journalière
Entre 1977 et 1983, la consommation individuelle de bois de
feu a varié de 0,69 à 0,91 kg/jour soit une augmentation de 31,88
% à cause du faible prix (12 F/kg (INS, 2010)) de bois (Figure 16). De
1984 à 1989, on constate une chute due aux effets néfastes des
sécheresses de1982 à 1983 et à l'introduction du foyer
amélioré par les premiers projets Stratégie Energie
Domestique. En 1990 la consommation individuelle a augmenté
malgré la hausse du prix mais aussitôt elle chute jusqu'en 2005
car pendant cette période les équipements à
économie d'énergie ont été adoptés
massivement par les ménages moyens, le prix du foyer mai sauki est
passé de 3500 à 850 F CFA. D'autre part la dévaluation du
franc CFA intervenue en 1994 a réduit considérablement le pouvoir
d'achat des ménages avec pour conséquence plus d'attention
accordée au bois donc moins de gaspillage ; c'est la phase où le
bois de feu est devenu une denrée. En 2007 la baisse du prix du kilo de
bois a entraîné une consommation individuelle record de 0,9 kg par
jour ; cependant la tendance est renversée depuis 2008.
La biomasse consommée évolue donc en fonction de
la population mais c'est surtout le prix du bois qui la détermine.
On constate que depuis l'avènement de la SED, la
consommation individuelle a chuté de 1990 à 2005, ce qui
dénote un changement de comportement dans l'utilisation rationnelle de
bois de feu et une diversification de sources d'énergies domestiques.
Tableau 10 : Comparaison des consommations de bois de
feu au niveau des ménages obtenues en 2005 et 2010
Année
|
Population Consommation de bois de feu par individu par jour
|
Consommation totale théorique de bois de feu
par les ménages par an en tonnes
|
2005
|
808313
|
0,609
|
179675,8552
|
2010
|
1222066
|
0,66
|
294395,6994
|
Moyenne
|
|
0,6345
|
237035,7773
|
Ecartype
|
|
0,0361
|
81119,17977
|
61
La consommation journalière individuelle de bois de
chauffe de 2005 n'est pas significativement différente de celle de 2010
au seuil de 5 % (P = 0,27). Ainsi, de 2005 à 2010, la consommation
moyenne individuelle est restée statistiquement stationnaire
malgré l'augmentation de la population (tableau 10). En effet, c'est la
période où le nombre de foyers améliorés type mai
sauki a plus que doublé (de 26 à 56,07 %). L'acquisition de ces
équipements à économie d'énergie aurait donc eu
pour effet de stabiliser la consommation individuelle de bois.
Mais la quantité de bois consommée en 2010 a
augmenté de 114719,844 tonnes soit une hausse de 63,84 % par rapport
à celle de 2005. Cette augmentation pourrait s'expliquer par une forte
croissance de la population de la ville de Niamey.
4.8.2 Consommation moyenne journalière de
combustibles domestiques par les groupes spéciaux
L'enquête a concerné l'Université Abdou
Moumouni, six grands hôtels (Nikki, Univers, Sahel, Gaweye, Terminus, le
Grand), trois camps militaires (GCNS, Bagagi Iya, 6ème Garba
Hassane ), quatre écoles de formation militaire et para militaire
(Prytanée, Ecole de la Police, Ecole de gendarmerie, Ecole de la Garde
Républicaine), trois hôpitaux ( National, CHU, Régional) et
la prison civile (figure 17).
4470
1290
1500
800
900
100
UAM Hôpitaux
Hôtels
Camps militaires et paramilitaires
Ecoles militaires et paramilitaires
Figure 17 : Consommation journalière de bois de
feu par les groupes spéciaux (tonnes)
Les hôtels Univers et Nikki ne consomment pas de
bois-énergie tandis que Gaweye, Terminus et Sahel utilisent le charbon
de bois importé.
Le Groupement des Compagnies Nationales de
Sécurité (GCNS) est la seule institution qui utilise
exclusivement du charbon minéral à hauteur de 350 kg/jour en
moyenne.
62
L'université Abdou Moumouni qui a le plus grand
restaurant par sa taille n'est pas le plus gros consommateur car les
réchauds électriques sont utilisés pour presque un quart
d'heure dans la cuisson. Il faut noter que le charbon minéral fut
expérimenté ici mais très vite délaissé pour
sa combustion difficile mais surtout pour les tâches
supplémentaires qu'il a occasionné (pré-allumage, lavage,
séchage) qui nécessiteraient un recrutement de manoeuvres.
En 2005 une enquête au niveau de cinq institutions
(Hôpital National, Gendarmerie nationale, Garde Républicaine,
Prison civile et le Groupement d'Instruction de Tondibia) a
révélé une consommation journalière de 2,887
tonnes/Jour. Nous avons obtenus 9,06 tonnes/jour en 2010 pour un
échantillon de 18 institutions; ces chiffres pourraient aller bien
au-delà car pour la plupart des camps militaires ce sont les montants
mensuels alloués à l'achat de bois qui sont communiqués
(notamment les écoles de la police, Gendarmerie et Garde
Républicaine). Notons que les corvées bois gratuites
assurées par les nouvelles recrues et les détenus pourraient
êtres nettement supérieures aux quantités de bois
mentionnées ici.
On constate que le bois de feu peut être utilisé
en association avec les énergies alternatives, c'est le cas du camp
Bagagi Iya ; cette situation est expliquée par des raisons de coût
essentiellement mais aussi de rupture de stock dans la chaîne
d'approvisionnement des énergies de substitution (gasoil,
pétrole).
4.8.3 Consommation moyenne journalière de bois de
feu par les groupes socio professionnels
L'enquête a concerné un échantillon
composé de 12 bouchers (grand rôtisseur de viande rouge), 15
friteuses de beignet, 7 vendeurs de thé et 3 restaurants de quartiers
(tableau 11).
Tableau 11: Dépense moyenne et consommation
moyenne de bois par jour des groupes socio professionnels
Catégorie socio professionnelle Nombre Dépense
moyenne Consommation moyenne
|
|
par jour (F CFA)
|
De bois/jour (kg)
|
Boucher
|
12
|
2974,4
|
63,29
|
Friteuse de beignet
|
15
|
670
|
14,26
|
Vendeur de thé
|
7
|
425
|
9,04
|
Restaurateur
|
3
|
1277,78
|
27,19
|
63
La consommation moyenne de bois de feu a été
calculée en rapportant la dépense moyenne par le prix du kilo de
bois au moment de l'enquête.
Les bouchers sont les plus grands consommateurs de bois de feu
(63,29 kg/jour/boucher) ; cette consommation est supérieure aux
résultats communiqués par le CILSS sur un échantillon 35
bouchers soit 37 kg/jour/ boucher en 2005. Ce résultat s'explique par la
nature de leur activité (quantité de viande à griller
importante) mais aussi par le type de four utilisé ; en effet 54 % des
enquêtés possèdent le four en banco contre 46 % pour le
four demi-tonneau qui économise moins le bois de chauffe
(résultats de notre enquête).
Les vendeurs de thé sont ceux qui sont installés
avec comme activité principale de servir le petit déjeuner. Ils
consomment moins de bois d'autant plus que rare sont ceux qui utilisent
uniquement le bois de feu. Dans cette catégorie, environ 67% combinent
le bois-énergie au gaz et 17% au pétrole.
La consommation moyenne des vendeuses de beignet est
élevé (14,26 kg) car 37 % des femmes sont en possession de four
traditionnel trois pierres. Ce chiffre est en augmentation par rapport à
celui obtenu par le CILSS en 2005 sur un échantillon de 10 femmes soit
10kg/jour/friteuse.
4.8.4 Estimation de la consommation de bois de feu dans la
ville de Niamey
Cette évaluation prend en compte les consommations de
bois de feu des ménages, des groupes spéciaux et socio
professionnels (tableau 12).
Chez les professionnels de l'abattage d'animaux, 432
grossistes se sont regroupés pour créer 7 GIE ayant chacun 250
rôtisseurs en moyenne.
En 2010, l'Association des Chaymans Nescafé du Niger
(ACNEN) a recensé environ 3000 adhérents.
64
Tableau 12 : Estimation de la quantité de bois
consommé dans la ville de Niamey
Groupes
|
consommation moyenne de bois/personne/jour (kg)
|
Nombr
e
|
Consommation moyenne de bois/groupe/jour (T)
|
Consommation annuelle de bois de feu (T)
|
Population de Niamey
|
0,66
|
122206
6
|
806,56356
|
294395,6994
|
Groupes socio professionnels
|
|
|
246,78878
|
90077,9047
|
Boucher
|
63,29
|
2182
|
138,09878
|
50406,0547
|
Friteuse de beignet
|
14,26
|
nd
|
nd
|
nd
|
Vendeur de thé
|
9,04
|
3000
|
27,12
|
9898,8
|
Restaurateur
|
27,19
|
3
|
81,57
|
29773,05
|
Groupes spéciaux
|
|
|
9,054
|
3304,71
|
UAM
|
1500
|
1
|
1,5
|
547,5
|
Hôpitaux
|
266
|
3
|
0,798
|
291,27
|
Hôtels
|
16
|
6
|
0,096
|
35,04
|
Camps militaires et paramilitaires
|
300
|
3
|
0,9
|
328,5
|
Ecoles militaires et paramilitaires
|
1117,5
|
4
|
4,47
|
1631,55
|
Prison civile
|
1290
|
1
|
1,29
|
470,85
|
Total
|
|
|
|
387778,3141
|
La consommation de bois de feu dans la ville de Niamey en 2010
est de 387778,31 tonnes ; celle-ci ne prend pas en compte les friteuses de
beignet.
Une comparaison des chiffres obtenus par notre enquête
et ceux obtenus auprès des services des Eaux et Forêts entre 2000
et 2008 (voir tableau en annexe 5) met en exergue la problématique du
contrôle forestier et la sous évaluation du volume du bois
prélevé dans le bassin d'approvisionnement. Avec en moyenne
66479,2677 tonnes/an de bois enlevés du bassin au cours de cette
période, on remarque que la majeure partie échappe au
contrôle.
65
Cependant si l'on considère qu'environ 47% du volume de
bois de chauffe entrant dans la ville de Niamey est frauduleux (GESFORCOM,
2007), on se retrouve avec un volume moyen de bois entrant dans Niamey de
141445,251 tonnes qui reste très en deçà de nos
résultats. On peut alors affirmer qu'environ 74% du bois de chauffe
consommé dans la ville de Niamey échappe au contrôle
forestier depuis 2008.
4.9 Appui institutionnel à la Stratégie
Energie Domestique
Les questions d'énergies domestiques relèvent
d'un caractère transversal, cependant la politique
énergétique est mise en oeuvre par deux principaux
ministères : Le ministère des Mines et de l'Energie responsable
formelle de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique
nationale de l'énergie tandis que le ministère de l'Environnement
et des Eaux et forêts est responsable de la gestion durable de la
ressource forestière.
Les institutions privées (SNCC-SA, SONIHY, SONIGAZ,
Tchip-Import, SONICHAR), les ONG (GTA/CR, ONVPE) et associations (ANEB)
concourent également à la mise en oeuvre de la politique
énergétique.
Des comités interministériels ont
été créés dont les plus opérationnels sont
le Conseil National pour l'Environnement et le Développement Durable
(CNEDD), le Conseil Solaire National (CSN), le Comité National
d'Electricité et le Comité National de Concertation sur les
Energies Domestiques et Alternatives au Niger.
La mise en oeuvre de la SED devait aboutir à la
satisfaction des besoins énergétiques des populations rurales et
urbaines par la gestion durable des formations forestières pourvoyeur de
plus de 50% de l'énergie domestique, la promotion des énergies
alternatives en substitution au bois-énergie et des équipements
de cuisson à économie d'énergie.
La gestion durable des formations forestières a
été développée en fonction de quatre (4) axes
suivant: le SDAN, les marchés ruraux, le système de
contrôle et de suivi de l'exploitation du bois-énergie et la
réforme réglementaire et fiscale.
Grâce à la planification et à
l'orientation de l'exploitation des ressources forestières, le SDAN
définit les zones prioritaires d'intervention et détermine le
mode de gestion à appliquer ; c'est l'outil principal qui met en exergue
l'état de la ressource forestière et fournit des informations
décisives pour l'implantation des marchés ruraux.
66
Le SDAN de la ville de Niamey a été
élaboré par le PE II à partir de 1990 donc les
données de base sont à ce jour obsolètes au regard de la
dynamique des formations contractées qui fournissent l'essentiel du
bois-énergie consommé dans la ville; malheureusement aucun
mécanisme n'a été prévu pour actualiser la base.
En 2002, il a été dénombré au
total 123 MR dans le bassin d'approvisionnement qui couvre une superficie
totale de 537.447 ha soit un taux d'occupation de 22%.
L'évaluation effectuée en 2004 (tableau 13) par
la Cellule d'appui à la mise en place et au suivi des MR a
recensé 169 MR qui ont livrés 1217004 stères sur une
surface exploitée de 533660 ha. En moyenne seulement 44% des MR
fonctionnent avec des disparités énormes entre les zones car plus
il ya de MR dans un département plus ceux-ci sont fonctionnels.
Oubarakou (2006) a comptabilisé 56 MRC
supplémentaires en 2006 mis en place par le PAFN et a fait ressortir
à l'instar de Alio en 2004 les mêmes faiblesses liées
à leur fonctionnement dont l'instabilité des SLG, la mauvaise
situation financière, la non tenue des assemblées
générales, la mauvaise application des normes techniques et des
documents comptables et la non mise en oeuvre des Plan Villageois
d'Aménagement Forestier (PVAF). Le fonctionnement des MR s'estompe
essentiellement suite au relâchement du contrôle administratif.
Tableau* 13 : Situation des marchés ruraux dans
le bassin d'approvisionnement en 1994
Zones
|
Nombre de Marchés Ruraux
|
Superficie exploitée (ha)
|
|
Quota (stère)
|
Nombre de bûcherons concernés
|
Quota/ bûcheron
|
Orientés
|
Contrôlés
|
Total
|
% fonc.
|
Say
|
34
|
50
|
84
|
86%
|
426
|
065
|
|
729
|
484
|
2
|
187
|
334
|
Kollo
|
2
|
22
|
24
|
75%
|
54
|
223
|
|
79
|
461
|
|
601
|
132
|
Boboye
|
1
|
14
|
15
|
33%
|
57
|
159
|
|
76
|
630
|
|
367
|
209
|
Dosso
|
5
|
30
|
35
|
71%
|
50
|
436
|
|
331
|
429
|
|
956
|
347
|
Téra
|
5
|
|
5
|
0%
|
|
-
|
|
|
-
|
|
-
|
|
Filingué
|
6
|
|
6
|
0%
|
|
-
|
|
|
-
|
|
-
|
|
Total
|
53
|
116
|
169
|
|
533
|
660
|
1
|
217
|
004
|
4
|
111
|
|
67
* adapté du tableau sur la situation des Marchés
Ruraux en 2004 dressé par Hamidil (2004).
Le Niger peut être considéré comme
pionnier dans la réforme réglementaire et fiscale car sa
fiscalité est un instrument de politique forestière pour la
gestion durable des ressources, le développement local et la lutte
contre la pauvreté. La pression fiscale théorique sur le
bois-énergie est faible, 8% (CILSS, 2008) mais la pression
réelle, dépendante du contrôle forestier, est beaucoup plus
faible.
Le système de perception et de contrôle des taxes
sur le bois de chauffe et le charbon de bois produits localement au Niger est
régie par l'ordonnance 92-037 du 21 août 1992 et ses textes
d'application dont le décret n°96-390 du 22/10/1996 et
l'arrêté n°39/MHE/DE du 15/7/1997.
La fiscalité du bois au Niger est très jeune et
est présentée comme inspiratrice de celle d'autres pays (Burkina,
mali), donc acceptable à juste titre mais doit être
révisée pour prendre en compte certains nouveaux
paramètres relatifs au PIB surtout avec les perspectives
pétrolières qui s'annoncent.
Le système de contrôle et de suivi de
l'exploitation du bois-énergie est assuré d'une part par le
service de l'Environnement et des Eaux et forêts qui souffre de
l'insuffisance des moyens (logistique, motivation financière, effectif)
et d'autre part par les SLG qui dans la plupart des cas ne maitrisent pas leurs
rôles.
Dans le cadre de la promotion des énergies
alternatives, le pétrole lampant et le gaz butane ont été
retenus pour substituer progressivement, dans les ménages, le bois de
chauffage.
Pour le pétrole le PEII-ED a favorisé
l'installation d'un distributeur privé en vue de libéraliser la
commercialisation et rendre plus accessible le produit. Ce dernier a
bénéficié d'une subvention de la CSPPN qui permettrait
à terme de stabiliser le prix autour de 100 F CFA/Litre. Ce
mécanisme a résisté à la dévaluation de 1994
mais en 1996 il a cessé de fonctionner car la CSPPN n'avait plus de
ressources. Ainsi Le prix du litre de pétrole lampant a doublé en
l'espace de dix ans passant de 110 F CFA à 240 F CFA entre 1980 et 2000
; actuellement (Mars 2012) le litre à la pompe coûte 500 F CFA
.
On remarque qu'il n'y a pas eu de réflexions pour
mettre en place d'autres stratégies parallèles en vue de garder
le prix du litre de pétrole voisin de 100 F CFA ; le fait de retenir
68
un seul mécanisme et l'unique distributeur sont, au
niveau local, responsable de la flambée des prix du pétrole donc
de la non substitution du bois-énergie par celui-ci.
La composante Niger du Programme Régional Gaz avait
démarré en début 1990 uniquement dans la ville de Niamey
dans le but de soulager la pression de la demande urbaine en combustible
ligneux prélevé sur le patrimoine forestier national. A l'instar
du pétrole, cette énergie alternative est subventionnée
à hauteur de 17% mais aussitôt l'opération est
arrêtée en 1993 pour des résultats apparents jugés
négatifs car la consommation de base de 400 tonnes est passé
à seulement 667 tonnes or l'objectif était 2100 tonnes. Cet
objectif n'est atteint qu'à partir des années 2000 avec
l'implantation de deux nouvelles sociétés de distribution de gaz
domestique, notamment Ténéré holding Gaz et SONIHY qui
livrent 2200 tonnes de gaz butane par an pour l'ensemble du pays.
L'Etat avait pris le relais dans la subvention à
hauteur de 30% mais son caractère irrégulier, la faible
capacité de stockage sur place et l'indisponibilité du produit
à la source d'approvisionnement ont concourus à entraver une
transition vers le gaz butane des ménages de la capitale.
Malgré l'arrivé providentielle du charbon
minéral, troisième source d'énergie alternative au bois de
chauffage dans les ménages, la substitution du bois-énergie est
demeurée timide.
La ville de Niamey a consommé respectivement en 2008,
2009, et 2010, 400 tonnes, 625 T et 442 T. La consommation nationale du charbon
minéralisé est très étriquée (Tableau
14).
Tableau 14 : Consommation nationale de charbon
minéral de 2000 à 2008
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2006
|
2007
|
2008
|
Consommation nationale de charbon minéral (T)
|
125,66
|
1666,6
|
617,22
|
678,8
|
806
|
1201
|
665,415
|
997,65
|
Source : Direction générale des Mines et de
l'Energie/service statistique (2011)
Dans le domaine des équipements à
économie d'énergie le réchaud à pétrole
asiatique type Thomas Cup 36 (TC 36) a fait l'objet d'une adaptation aux
réalités locales de cuisine et une société
nigérienne, Tchip-import, a été identifiée pour
promouvoir la filière en 1994. Cette société a
bénéficié de subventions du PEII-ED jusqu'en 1996 et
chinoise à partir de 2000. Comme pour le pétrole un seul
opérateur a été choisi et subventionné sur une
longue période
69
qui n'a pas permis l'éclosion d'une véritable
industrie qui pourrait livrer sur le marché des réchauds à
pétrole moins chers et peu énergétivores.
Le Programme Régional Gaz avait subventionné la
production, la commercialisation et les conditionnements de la bouteille de 3
et 6 kg à hauteur de 50 % dans les années 90. Tchip-import obtint
la commercialisation des produits grâce à une subvention mais
à partir des années 2000 les sociétés Sonihy et
Ténéré ont également vendu les réchauds
à gaz.
Là également il se pose le problème de
subvention et de choix unique d'opérateur qui sont de nature à
griser la marche vers l'utilisation massive du gaz butane.
L'histoire de la SED est indissociable de celle des foyers
améliorés qui ont fait leur apparition à l'aube des
années 80. Les ONG et associations qui sont le fer de lance de
l'utilisation des foyers améliorés ont mis l'accent sur la
production, la vulgarisation, la commercialisation du produit et la formation
des producteurs ; les résultats étaient très probants.
L'adaptation des foyers améliorés est un grand succès qui
a contribué à réduire significativement la consommation de
bois de feu donc de sauvegarder de superficies importantes de forêts.
70
CINQUIEME PARTIE : RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION
71
5.1 Recommandations
A l'issue de ces résultats, nous formulons les
recommandations suivantes à l'endroit du projet GESFORCOM, aux
autorités de la ville de Niamey et à l'Etat :
Le projet GESGORCOM a élaboré un schéma
d'aménagement forestier (SAF) pour la commune rurale de Torodi ; dans ce
cadre le flux de bois de feu vers Niamey est maîtrisé ainsi que la
valorisation des produits forestiers non ligneux (exemple de la gomme arabique)
grâce à une structuration de la population. Nous souhaitons
l'élaboration du SAF à toutes les communes dont les formations
forestières approvisionnent la ville de Niamey en bois-énergie.
Le projet pourrait créer des « espaces énergies domestiques
(aires aménagées) » où seront vendus outre le bois et
les énergies de substitution (pétrole, charbon minéral,
gaz,...), les équipements de cuisson moins énergétivores
(foyers améliorés, réchauds à gaz, réchaud
à pétrole, ...) ; il faut dissiper les hésitations des
ménages en leur offrant les possibilités dans le choix. Les aires
de vente des vendeurs grossistes de bois de feu peuvent servir d'espaces
énergies domestiques ; l'objectif est de réduire la consommation
de bois de feu en cassant la chaine d'approvisionnement en bois de chauffe par
la reconversion des vendeurs grossistes de bois-énergie.
La ville de Niamey ne doit pas rester comme
bénéficiaire mais partie prenante qui s'impliquera dans la
réactualisation du SDAN en l'inscrivant dans son PDC.
L'Etat doit :
o Promouvoir la Recherche-Développement dans le
domaine des énergies renouvelables en vue d'une valorisation des
ressources locales telles que Typha australis comme combustible dans
les casernes militaires (la fabrication de briquettes de charbon à
partir de la biomasse étant déjà
expérimentée dans la sous région); le biogaz pour
l'alimentation des abattoirs frigorifiques ou les maisons d'arrêt et de
correction;
o Réactualiser le SDAN en tenant compte des
capacités réelles des massifs forestiers situés dans le
bassin d'approvisionnement et les politiques d'aménagement en vigueur
;
o
72
Renforcer les capacités des acteurs publics et
privés en organisant des ateliers de formations sur les énergies
domestiques alternatives au bois-énergie et les équipements
modernes de cuisson ;
o Redynamiser les activités de sensibilisation et
encadrement des ménages dans l'utilisation des foyers
améliorés et de combustibles domestiques de substitution; les
foyers améliorés ont été massivement adoptés
depuis trois décennies et contribuent à limiter la consommation
de bois-énergie ; leurs succès étant d'actualité,
l'Etat doit reprendre les spots publicitaires à travers les
médias ;
o Augmenter la capacité de stockage de gaz butane par
la construction d'un dépôt à l'image de celui de la SONIDEP
pour les produits pétroliers ;
o Rendre les équipements à énergies
renouvelables accessibles aux ménages à travers une politique de
vente (prix promotionnels);
o Détaxer tous les nouveaux investissements pour
l'installation d'unité de fabrication de foyers améliorés
ou production d'énergies alternatives au bois de chauffage ;
o Une frange importante des chefs de ménages sont sous
informés sur l'utilisation domestique du charbon minéral et de
l'énergie solaire : l'Etat doit reprendre une campagne de vulgarisation
spécifique aux deux sources d'énergies (nationales) et pallier
dans un court terme la combustion difficile du charbon fossile ;
o L'association du bois de feu et du gaz butane est
fréquente dans les ménages (22,22 %). En subventionnant le gaz
butane (335 F/kg en mars 2012) et la bouteille de contenance 12 kg, cette
classe pourrait finir sa transition énergétique ; ce qui
permettrait d'alléger la pression de prélèvement de bois
sur les formations forestières du bassin d'approvisionnement de la ville
de Niamey.
73
5.2 Conclusion
Cette étude qui s'inscrit dans le cadre des
activités du Projet de Gestion Forestière Communale et
Communautaire se veut comme une évaluation des impacts de la SED en ce
qui concerne la diversification des sources d'énergie domestique
permettant une économie de bois. Elle révèle
qu'après plus de vingt ans de mise en oeuvre, la stratégie a
permis un changement de comportement de la population de Niamey dans
l'utilisation rationnelle du bois de feu et une adoption importante des foyers
améliorés .
Malgré une consommation individuelle de bois de feu
restée longtemps stable, la consommation totale de bois de feu dans la
capitale est importante parallèlement à l'augmentation de la
population surtout rurale qui est en partie responsable du retard dans la
transition du bois de feu vers d'autres énergies alternatives car elle
peine à adopter les nouvelles technologies de cuisson.
Plutôt qu'un fait culturel, la dépendance
à la biomasse résulte pour l'essentiel d'une incapacité
économique des ménages à avoir recours à des
énergies et équipements modernes de cuisson.
L'absence de synergie entre les différents acteurs
chargés de la mise en oeuvre de la stratégie et les
difficultés pour l'Etat à subventionner le gaz butane et le
pétrole lampant ont constitué aussi des écueils vers une
transition énergétique.
Cette transition énergétique est synonyme de
modifications de mode de vie et de comportement donc se réalise sur une
période relativement longue qui implique des efforts importants à
consacrer par tous les acteurs dans la sensibilisation de la population et la
structuration de la filière énergie domestique en aval comme en
amont. Cependant la mise en oeuvre de nos recommandations pourrait sensiblement
réduire cette période et préserver les
écosystèmes du bassin d'approvisionnement en bois-énergie
de la ville de Niamey.
Nos enquêtes se sont déroulées en octobre
2010, qui correspond à une saison où l'activité de
bûcheronnage démarre ; il serait souhaitable de procéder
à l'aune de la même méthode à l'évaluation de
la quantité de bois de feu consommé dans la ville de Niamey
à une période différente pour garantir l'utilisation de
nos résultats.
Les journées exceptionnelles de grande consommation de
bois de feu à l'instar du jour de fête de tabaski pourraient
également être la cible d'enquête pour évaluer la
biomasse consommée.
74
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d'enquêtes, GEFORCOM, Novembre 2007, 105 pages ;
PAFN, MHE/LCD, 2004 : Etat de lieux de la
Stratégie Energie Domestique au Niger
PIERRE MONTAGNE ET MAMOUDOU HAMADOU, 1999 :
Dix ans de mise en oeuvre de la Stratégie Energie Domestique au
Niger : premier bilan. Actes de l'atelier international sur la foresterie
communautaire en Afrique ; FAO, 26-30 avril 1999 Banjul, Gambie.
PIERRE OZER, 2004: Note technique ;
Sécheresse, 15 (3) : 243-51.
PLAN NATIONAL DE L'ENVIRONNEMENT POUR UN DEVELOPPEMENT
DURABLE, 2003: bilan diagnostic de la situation du Niger en
matière d'environnement et de développement.
PROJET ENERGIE II - ENERGIE DOMESTIQUE, 1991 :
Schéma directeur d'approvisionnement en bois énergie de
Niamey, SEED-CTFT, 128p.
REPUBLIQUE DU NIGER / MINISTERE DES MINES ET DE
L'ENERGIE, 2006 : Stratégie Nationale d'Accès aux
Services Energétiques Modernes des Populations Nigériennes;
rapport final janvier 2006.
REPUBLIQUE DU NIGER / MINISTERE DES MINES ET DE
L'ENERGIE/SYSTEME D'INFORMATION ENERGETIQUE AU NIGER (SIE-NIGER), 2007:
rapport 2007 ; 83 p.
REPUBLIQUE DU NIGER /CABINET DU PREMIER MINISTRE
/SE/SRP, 2008 : Stratégie de Développement
accéléré et de Réduction de la Pauvreté
(SDRP, 2008-2010).
SANI RANAOU, 2001: contribution à
l'étude filière bois énergie dans les grands centres
urbains: cas de la communauté urbaine de Niamey ; mémoire de fin
d'études, IPR/IFRA; 45p.
SOULEYMANE LAOUALI, 2011 : Installation du
conseil de ville de Niamey et élection des membres ; journal le Sahel du
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STRATEGIE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE, 2006 :
Intégration des services énergétiques modernes dans la
stratégie de réduction de la pauvreté ; 36P.
78
YOUNOUSSA SEYBOU ET HARO WADA, 2004 : Etude
sur l'approfondissement du diagnostic et l'analyse des systèmes de
production agro-sylvo-pastoraux dans le cadre de la mise en oeuvre de la
stratégie de développement rural (région de Niamey):
SE/SDR, 52p.
79
Annexes
80
Annexe 1 : Enquête et questionnaire sur les sources
d'énergies et les équipements de cuisson
A. Enquête ménages sur les énergies
domestiques et les équipements à économie d'énergie
-(cocher la case ou les cases correspondante(s))- Autres veut dire
à préciser
Commune :
Quartier :
Nom du ménage : ou Porte N°.....
I Chef de ménage :
Homme Cl Femme Cl Dépense mensuelle Cl Profession
Cl
II Les sources d'énergies
2.1 Quels sont les sources d'énergies que vous
utilisez pour la cuisine
Bois Cl Charbon de bois Cl Pétrole Cl Gaz butaneCl charbon
minéral Cl
Electricité Cl Energie solaireCl AutresCl
2.2 Pourquoi avez-vous fait ce ou ces choix ?
Prix abordable Cl Disponibilité Cl Facilité de
combustion Cl Adéquation
à la cuisine Cl
SécuritéCl culturel Cl Goût Cl Autres Cl
2.3 Si le ménage utilise le bois-énergie
uniquement (bois +charbon de bois ou l'un des
deux), demandez pourquoi le ménage n'a pas
adopté les énergies alternatives
pourquoi le ménage n'a pas adopté les
énergies alternatives suivantes
|
Raisons possibles
|
Pétrole Cl
|
Sous informé (pas sensibilisé) Cl ;
Coût élevé Cl; Indisponible Cl;
inapproprié pour des raisons culturellesCl ; odeur du combustibleCl ;
Combustion difficileCl.
|
Gaz butaneCl
|
Sous informé (pas sensibilisé) Cl ;
Coût élevé Cl; Indisponible Cl;
inapproprié pour des raisons culturellesCl ; odeur du combustibleCl ;
Combustion difficileCl.
|
charbon minéral Cl
|
Sous informé (pas sensibilisé) Cl ;
Coût élevé Cl; Indisponible Cl;
inapproprié pour des raisons culturellesCl ; odeur du combustibleCl ;
Combustion difficileCl.
|
81
Electricité
|
Sous informé (pas sensibilisé) ;
Coût élevé ; Indisponible ;
inapproprié pour des raisons culturelles ; odeur du combustible ;
Combustion difficile.
|
Energie solaire
|
Sous informé (pas sensibilisé) ;
Coût élevé ; Indisponible ;
inapproprié pour des raisons culturelles ; odeur du combustible ;
Combustion difficile.
|
Autres
|
Sous informé (pas sensibilisé) ;
Coût élevé ; Indisponible ;
inapproprié pour des raisons culturelles ; odeur du combustible ;
Combustion difficile.
|
III Les équipements à économie
d'énergie
3.1 Quels sont les équipements que vous utilisez
pour la cuisine
Foyers améliorés
|
Réchauds à pétrole
|
Réchauds à gaz
|
Cuisinières
|
Autres :
|
Foyer trois pied Mai sauki Multi marmites Malgache bois
Autres
|
Tchip Autres
|
Be.6kg Be.3kg Autres
|
Electrique Solaire Autres
|
A préciser
|
Be= bouteille
3.2 Donnez les raisons de votre choix
Prix abordable Disponibilité Approprié
sécurité
Autres
3.3 Si le ménage utilise uniquement les foyers
à combustion de bois, demandez
pourquoi les équipements utilisant le
combustible fossile ou autres ne sont pas adoptés
Coût élevé Inapproprié pour marmite
familiale Indisponible Insécurité
Sous informé
3.3 Fréquence d'utilisation des sources
d'énergies utilisées
Sources d'énergie
|
jour
|
semaine
|
mois
|
Jamais
|
82
Bois
|
|
|
|
|
Charbon de bois
|
|
|
|
|
Pétrole
|
|
|
|
|
Gaz butane
|
|
|
|
|
Charbon minéral
|
|
|
|
|
Electricité
|
|
|
|
|
Solaire
|
|
|
|
|
Autres
|
|
|
|
|
B. Enquête sur la consommation
journalière de bois énergie dans les
ménages
Nom du ménage ...Taille du ménage :...Date de
début enquête...Date de fin enquête ...
|
Jour 1
|
Jour 2
|
Jour 3
|
Jour 4
|
Jour 5
|
Jour 6
|
Jour 7
|
Jour 8
|
Bois restant (kg)
|
xxxxxx
|
|
|
|
|
|
|
|
Bois ajouté (kg)
|
|
|
|
|
|
|
|
xxxxx
|
Nb. Personnes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nb.repas
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cérémonies
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dépenses
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NB : Bois restant=bois pesé non consommé de la
veille ; Bois ajouté= bois pesé qui doit servir à la
cuisson du jour ; Nb.personnes= nombre de personnes ayant pris le(s) repas
journalier(s) ; Nb.repas= nombre de repas servi dans la journée ;
Cérémonies= événement à caractère
social célébré (mariage, baptême ,
décès...)les pesées ne sont pas effectuées ce jour
; Dépenses= montant journalier alloué à l'achat de
bois.
Taille ménage : Chaque individu du
ménage compte pour une part. Un invité ayant pris un repas compte
pour une demi part et pour une part entière s'il a consommé les
deux repas principaux. Un membre du ménage qui s'absente à un
repas diminue la taille d'une demie part, s'il ne consomme pas les deux repas
ce ménage est dépourvue d'une part entière.
Au premier jour d'enquête le bois restant n'est pas
pesé tandis qu'au dernier jour seul la quantité de bois restant
est pesée
Enquêteur :
Nom et prénom :
observations
xiii
C. Enquêtes sur la consommation d'énergies
domestiques par les groupes socioprofessionnels
(Restaurateur, vendeuse de beignet, vendeur de thé,
boucher, grossiste bois)
Catégories socioprofessionnelles
|
Energie domestique utilisée
|
Equipement à économie d'énergie
utilisée
|
Nom et prénom
|
Profession
|
Type (s)
|
Fréquence
d'approvisionnement
|
Montant
|
Raison du choix
|
Type(s)
|
Fréquence d'utilisation
|
Montant
|
Raison du choix
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D. Enquête sur la consommation d'énergies
domestiques par les groupes spéciaux
(UAM- FDS - hôpitaux- les grands hôtels - prison
civile)
Structures
|
Energie domestique utilisée
|
Equipement à économie d'énergie
utilisée
|
|
Type (s)
|
Fréquence
d'approvisionnement
|
Montant
|
Raison du choix
|
Type(s)
|
Fréquence d'utilisation
|
Montant
|
Raison du choix
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
84
E. Questionnaire sur les importations de combustibles,
les équipements à économie
d'énergie et les prix au niveau des professionnels
privés de l'énergie
(SONIDEP, SONIHY, SONICHAR, TCHIPIMPORT, NIGELEC, TENERE GAZ,
ONERSOL, SNCC)
1. Nom de la structure et date de création :
2. Quels sont les combustibles importés ou produits
?indiquez les sources d'importation ou de production :
3. Quels est le prix unitaire/combustible :
4. Quel est l'évolution des prix au cours des dix
dernières années ?
5. quels sont les quantités produites ou importées
annuellement ?
6. Quels types d'équipements à économie
d'énergie vous produisez ou importez ? indiquez les
sources?
7. Quel est le prix unitaire par type d'équipement ?
Indiquez l'évolution des prix des équipements ?
8. Indiquez la quantité totale d'équipements
produits ou importés :
9. Quels sont les difficultés rencontrées ?
10. Quels sont les opportunités et perspectives à
long terme?
11. Quels sont les limites de la SED ?
F. Questionnaire sur la consommation de
bois-énergie et les prix au niveau des
professionnels étatiques et associations
(GTA, ANEB, MHE/LCD, MME)
1. Donnez l'évolution du prix du bois durant les dix
dernières années dans la CUN.
2. Quels sont les quantités de bois-énergie
enregistrées au cours des dix dernières années ?
3. Quels sont les atouts de la SED ?
4. Quels sont les limites de la SED ?
5. Quels sont les perspectives relativement à la SED ?
Annexe 2: Caractéristiques des
équipements de cuisson et des sources d'énergies
|
Equipements
|
Sources d'énergies
|
Types de Foyers
|
Coût (F CFA)
|
Approprié
|
économie du bois
(%)
|
Durabilité (ans)
|
Coût (F CFA)
|
Disponibilité
|
Mai sauki
|
850 à 3500
|
oui
|
40
|
1 à 5
|
47 F/kg
|
oui
|
Albarka
|
0F
|
oui
|
41,5
|
1 à2
|
47 F/kg
|
oui
|
Trois pierres
|
0F
|
oui
|
0
|
-
|
47 F/kg
|
oui
|
Multimarmites
|
300 à 1000
|
oui
|
nd
|
1 à 2
|
47 F/kg
|
oui
|
Foyer à charbon minéral
|
2500 à15000
|
non
|
100
|
2 à 6
|
50 F / kg
|
non
|
Micro onde
|
> 50000
|
non
|
100
|
> 10
|
79,25 F/KWh
|
non
|
Réchaud à gaz
|
14000à 35000
|
non
|
100
|
> 10
|
335 F/kg
|
non
|
Réchaud à pétrole Tchip
|
8000 à 12500
|
non
|
50
|
6 à 10
|
500 F/l
|
non
|
NB : Les données relatives au coût,
l'économie du bois et la durabilité des équipements sont
ceux retenues officiellement par le MME. Celles sur le coût des sources
d'énergie, l'appropriation et la disponibilité sont issues de nos
enquêtes.
Annexe 3: Grille des prix utilisée
Coût équipement: 0F - 1000F= très peu
élevé ; 1001F à 3500F = peu élevé ; 3501F
à 5000F = moyen ; 5001F à 8500F = élevé ; >
8500F = très élevé
Economie du bois : < 45 % = passable ; 46% à 75 % =
bonne ; >76 % = très bonne Durabilité : 1 à 5 ans =
moyenne; 6 à 9 ans = bonne ; > 10 ans = très bonne
Coût source d'énergie : 0F à 50F=peu
élevé ; 51Fà 100F = élevé ; > 100F=
Très élevé
85
xv
Annexe 4 : Hypothèses, variables et modes de
vérifications
Hypothèses
|
Variables
|
Indicateurs
|
Mode de vérifications
|
Type
|
Contenu
|
Nombre et types de sources d'énergie
nouvellement adoptées par les ménages et les
professionnels ; -Pourcentage des ménages qui ont substitué le
bois énergie ;
-Taux de substitution du bois par d'autres sources
d'énergie
|
-Pourcentage des ménages qui ont
substitué le bois énergie < à 50%;
-Le taux de substitution du bois énergie est <
à 50%
|
la faible substitution du bois énergie par les
énergies alternatives peut trouver son fondement dans une logique
culturelle
|
Dépendante
|
La substitution du bois par les énergies alternatives est
faible
|
Indépendante
|
Fondement culturel : La mentalité locale a encré le
bois dans les esprits et les populations supposent que le bois cuit mieux le
repas donc irremplaçable
|
Pourcentage des ménages qui pensent que le bois cuit
mieux et demeure irremplaçable ;
-Proportion de la catégorie socioprofessionnelle qui
soutient que le bois est irremplaçable
.
|
Pourcentage des ménages qui pensent
que le bois cuit mieux et est irremplaçable >
à celui des ménages qui pensent que le bois peut être
substitué ; -Proportion de la catégorie socioprofessionnelle qui
soutient que le bois est irremplaçable > celle de la catégorie
socioprofessionnelle qui soutient que le bois peut être
substitué
|
La faible substitution du bois énergie par les
énergies alternatives est due à l'inadéquation
|
Dépendante
|
La substitution du bois par les énergies alternatives est
faible
|
Nombre et types de sources d'énergie
nouvellement adoptées par les ménages et les
professionnels ; -Pourcentage des ménages qui ont
|
Pourcentage des ménages qui ont
substitué le bois énergie < à 50%;
-Le taux de substitution du bois énergie est <
à 50%
|
des équipements
d'économie d'énergie, à la plus
grande accessibilité du bois, et aux coûts élevés
des énergies alternatives et des équipements.
|
|
|
substitué le bois énergie ;
-Taux de substitution du bois par d'autres sources
d'énergie
|
|
Indépendante
|
Inadéquation des équipements : si les
équipements d'économie d'énergie sont appropriés le
consommateur aurait peut être changé de combustible
|
Pourcentage des ménages qui pensent que les
équipements de substitution sont inappropriés ;
|
Pourcentage des ménages qui pensent que les
équipements de substitution sont inappropriés >50% ;
|
|
Indépendante
|
Raisons économiques : Le coût des énergies
alternatives et des équipements d'économie d'énergie est
élevé ; le ménage moyen ne peut pas s'en procurer par
incapacité financière
|
Niveau de prix des différents combustibles
-Pourcentage des ménages qui supposent que les
équipements sont chers
|
-Plus de 50% des ménages estiment que les prix ne sont pas
à leur portée.
-Pourcentage des ménages qui supposent que les
équipements sont chers >50% ;
|
|
Indépendante
|
Accessibilité : Le bois énergie est plus accessible
en termes de
|
-Evolution du prix moyen du kilo de bois par rapport au revenu
moyen du ménage durant les 20 dernières années
|
Prix moyen actuel du kilo de bois VS au prix moyen du kilo de
bois avant mise en oeuvre SED ;
|
xviii
|
|
produit plus proche des ménages
|
|
|
La faible substitution du
|
Dépendante
|
La substitution du bois par
|
-Nombre et types de sources d'énergie
|
Pourcentage des ménages qui ont
|
bois énergie par les
|
|
les énergies alternatives est
|
nouvellement adoptées par les
|
substitué le bois énergie < à 50%;
|
énergies alternatives
|
|
faible
|
ménages et les professionnels ;
|
-Le taux de substitution du bois énergie
|
peut s'expliquer par une insuffisance d'appui institutionnel.
|
|
|
-Pourcentage des ménages qui ont substitué le bois
énergie ;
-Taux de substitution du bois par d'autres sources
d'énergie
|
est < à 50%
|
|
Indépendante
|
Insuffisance d'appui
|
-politique de l'Etat pour substituer le
|
-plus de 50% des ménages affirment ne
|
|
|
institutionnel : La politique menée par l'Etat et ses
|
bois-énergie
|
pas être associé dans le choix de combustibles et
d'équipements à
|
|
|
partenaires pour diversifier les sources d'énergies et
les
|
-niveau de la subvention de l'Etat
|
économie d'énergie.
|
|
|
équipements à économie d'énergie
n'est pas appropriée
|
|
-plus de 50% des Sociétés importatrices
d'énergies alternatives et équipements à économie
d'énergie se déclarent insatisfaites de la politique menée
par l'Etat (subvention).
|
4
Annexe 5 : volume de bois prélevé dans le
bassin d'approvisionnement entre 2000-2008
xix
|
|
volume bois (tonnes)
|
|
Années
|
TVGG
|
ZI
|
ZC
|
ZO
|
Total
|
2000
|
1390,86828
|
57197,8176
|
3422,832
|
10115,8327
|
72127,35057
|
2001
|
817,071
|
39998,7539
|
3321,2976
|
9735,52251
|
53872,64503
|
2002
|
1555,113
|
37683,0355
|
5787,5312
|
7121,64549
|
52147,32521
|
2003
|
1373,4138
|
33864,3296
|
7827,6448
|
5057,06126
|
48122,44946
|
2004
|
1314,5076
|
35939,3203
|
10274,2088
|
12447,8427
|
59975,87946
|
2005
|
1605,651
|
17251,3747
|
30634,824
|
17871,8811
|
67363,73086
|
2006
|
2267,6526
|
19133,9238
|
34600,928
|
26429,7854
|
82432,28981
|
2007
|
2807,35452
|
34745,8944
|
18973,6336
|
15650,6853
|
72177,56778
|
2008
|
1637,325
|
88456,8467
|
0
|
0
|
90094,17172
|
Total
|
14768,9568
|
364271,297
|
114842,9
|
104430,256
|
598313,4099
|
Moyenne
|
|
|
|
|
66479,26777
|
Ecartype
|
|
|
|
|
14234,26627
|
|