5.4. ETAT DE FERTILITÉ DES SOLS
La comparaison des résultats chimiques et du
critère d'évaluation des classes d'état de
fertilités est résumée dans le tableau VIII.
Tableau VIII: Evaluation des
classes d'état de fertilité des sols de la commune de Djidja
Unités pédologiques
|
MO (%)
|
N (%)
|
P (ppm)
|
K
(méq/100g sol)
|
CEC (méq/100g sol)
|
S Base (méq/100g sol)
|
V (%)
|
Class Fert
|
BJ Y13
|
1,20
|
0,08
|
1,1
|
2,4
|
10,6
|
8,5
|
80,2
|
|
Classe de fertilité
|
II
|
I
|
IV
|
I
|
II
|
II
|
I
|
IV
|
BJ Z72
|
0,12
|
0,03
|
0
|
0,05
|
4,7
|
0,9
|
19,14
|
|
Classe de fertilité
|
IV
|
III
|
IV
|
IV
|
IV
|
II
|
IV
|
IV
|
BJ Y22
|
1,6
|
0,1
|
10,62
|
0,3
|
3,6
|
1,5
|
18,41
|
|
Classe de fertilité
|
II
|
I
|
II
|
II
|
IV
|
IV
|
III
|
IV
|
BJ Z27
|
0,17
|
0,09
|
0
|
0,1
|
3,4
|
2,7
|
57,45
|
|
Classe de fertilité
|
IV
|
I
|
IV
|
III
|
IV
|
III
|
II
|
IV
|
BJ Y25
|
1,4
|
0,6
|
10,6
|
0,2
|
5,5
|
2,3
|
41,82
|
|
Classe de fertilité
|
II
|
I
|
II
|
II
|
III
|
III
|
II
|
III
|
BJ AC33
|
1,73
|
0,13
|
1
|
0,3
|
10,7
|
9,82
|
92
|
|
Classe de fertilité
|
II
|
I
|
IV
|
II
|
II
|
II
|
I
|
IV
|
BJ Y21
|
1,7
|
0,05
|
1,1
|
0,9
|
9,4
|
3,5
|
63,63
|
|
Classe de fertilité
|
II
|
II
|
IV
|
I
|
III
|
III
|
I
|
IV
|
BJ Y15
|
1,55
|
0,08
|
1, 33
|
0,3
|
7,2
|
3,1
|
43,05
|
|
Classe de fertilité
|
II
|
I
|
IV
|
II
|
III
|
IV
|
III
|
IV
|
BJ Y17
|
1,4
|
0,07
|
1,44
|
0,2
|
5,5
|
2,3
|
41,8
|
|
Classe de fertilité
|
II
|
II
|
IV
|
II
|
III
|
III
|
II
|
IV
|
BJ Y18
|
0,2
|
0,07
|
4,17
|
0,4
|
8,4
|
3,9
|
46,42
|
|
Classe de fertilité
|
IV
|
II
|
III
|
I
|
III
|
II
|
II
|
IV
|
Source : (MICHOZOUNNOU, M. 2011)
Il ressort de l'analyse du tableau VIII que les sols ont une
teneur moyenne en matière organique et une bonne et moyenne teneur en
azote. Par contre, ils souffrent en général d'une carence en
phosphore à l'exception des sols ferrugineux appauvris hydromorphes (BJ
Y 22) et des sols ferrugineux tropicaux lessivés
concrétionnés (BJ Y 25). Tous les sols sont bien ou moyennement
pourvus en potassium, sauf les sols ferrugineux tropicaux lessivés
concrétionnés (BJ Z72) qui manques du potassium.
La capacité d'échanges cationiques, la
saturation en base et la somme des bases, sont en général faibles
dans les sols étudiés.
La combinaison de toutes ces caractéristiques indique
que les sols de Djidja sont chimiquement dégradés. Nos
résultats confirment d'avantage ceux de Berkhout et Paris (1995) qui ont
montré que l'épuisement des terres en éléments
nutritifs est un phénomène universel. Les éléments
nutritifs cessent d'exister principalement à cause de la production
agricole, de l'érosion et par des feux de végétation.
D'après le critère d'évaluation des
classes de fertilité des sols (tableau VI) nous avons remarqué
que les sols rencontrés dans notre zone d'étude ont eu une
moyenne teneur en matières organiques. Cela peut s'expliquer par le fait
que la décomposition de la litière et des racines des plantes se
fait au niveau du premier horizon du sol. Ce qui est confirmé par Yoni
et al. (2007), qui ont montré que généralement
plus l'hydromorphie du sol est importante (< 20 ou 40 cm), plus le sol est
riche en matière organique. Cela s'expliquerait par le fait que les
racines des plantes gênées par la remontée d'eau pendant la
saison pluvieuse ne descendent plus en profondeur (< 20cm) et s'accumulent
dans les horizons supérieurs (0- 20cm), de sorte qu'en saison
sèche, leur décomposition enrichit cet horizon. Par contre, la
pauvreté en matière organique observée au niveau de
certains sols de Djidja, s'expliquerait par le fait que ces sols ont leur
matière organique très labile car directement accessibles par les
micro-organismes décomposeurs.
De même, Agboola (1991) a indiqué qu'on observe
une diminution rapide de la matière organique et des
éléments nutritifs dans les sols lorsqu'ils sont cultivés
intensivement (Lal, 1996); ce qui est le cas des sols de Djidja et le niveau
d'azote dans l'ensemble des sols est moyen. D'après Yiner et a.l
(2007), les pratiques culturales inappropriées dégradent
sérieusement et considérablement les sols. Ils signalent que les
systèmes de culture sans amendement réduisent
considérablement les teneurs en matière organique et azote total.
La capacité d'échanges cationiques apparaît comme une
limitation sévère dans tous les sols de la commune, Cette
situation s'expliquerait par une culture intensive du sol sur plusieurs
années. Ce qui a été confirmé par les travaux de
Igué (2000, 2004) qui ont montré que la valeur de CEC diminue de
56 % après 25 ans de culture. Mieux, une étude récente
dans le bassin de Lotho dans la commune de Dassa-Zoumè (Igué et
al, 2007) confirme la même tendance. Par contre le phosphore
apparaît comme une limitation sévère dans tous les sols.
Cela peut s'expliquer par une utilisation intensive de ces sols.
Il est à souligner que les sols de la commune de Djidja
ont perdu leurs potentialités agricoles et compromettent l'obtention de
bons rendements des cultures.
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