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Evaluation des terres pour la culture du coton dans la commune de Djidja au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Marlène MICHOZOUNNOU
Université d'Abomey- Calavi Bénin - Master II 2011
  

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5.4. ETAT DE FERTILITÉ DES SOLS

La comparaison des résultats chimiques et du critère d'évaluation des classes d'état de fertilités est résumée dans le tableau VIII.

Tableau VIII: Evaluation des classes d'état de fertilité des sols de la commune de Djidja

Unités pédologiques

MO (%)

N (%)

P (ppm)

K

(méq/100g sol)

CEC (méq/100g sol)

S Base (méq/100g sol)

V (%)

Class Fert

BJ Y13

1,20

0,08

1,1

2,4

10,6

8,5

80,2

 

Classe de fertilité

II

I

IV

I

II

II

I

IV

BJ Z72

0,12

0,03

0

0,05

4,7

0,9

19,14

 

Classe de fertilité

IV

III

IV

IV

IV

II

IV

IV

BJ Y22

1,6

0,1

10,62

0,3

3,6

1,5

18,41

 

Classe de fertilité

II

I

II

II

IV

IV

III

IV

BJ Z27

0,17

0,09

0

0,1

3,4

2,7

57,45

 

Classe de fertilité

IV

I

IV

III

IV

III

II

IV

BJ Y25

1,4

0,6

10,6

0,2

5,5

2,3

41,82

 

Classe de fertilité

II

I

II

II

III

III

II

III

BJ AC33

1,73

0,13

1

0,3

10,7

9,82

92

 

Classe de fertilité

II

I

IV

II

II

II

I

IV

BJ Y21

1,7

0,05

1,1

0,9

9,4

3,5

63,63

 

Classe de fertilité

II

II

IV

I

III

III

I

IV

BJ Y15

1,55

0,08

1, 33

0,3

7,2

3,1

43,05

 

Classe de fertilité

II

I

IV

II

III

IV

III

IV

BJ Y17

1,4

0,07

1,44

0,2

5,5

2,3

41,8

 

Classe de fertilité

II

II

IV

II

III

III

II

IV

BJ Y18

0,2

0,07

4,17

0,4

8,4

3,9

46,42

 

Classe de fertilité

IV

II

III

I

III

II

II

IV

Source : (MICHOZOUNNOU, M. 2011)

Il ressort de l'analyse du tableau VIII que les sols ont une teneur moyenne en matière organique et une bonne et moyenne teneur en azote. Par contre, ils souffrent en général d'une carence en phosphore à l'exception des sols ferrugineux appauvris hydromorphes (BJ Y 22) et des sols ferrugineux tropicaux lessivés concrétionnés (BJ Y 25). Tous les sols sont bien ou moyennement pourvus en potassium, sauf les sols ferrugineux tropicaux lessivés concrétionnés (BJ Z72) qui manques du potassium.

La capacité d'échanges cationiques, la saturation en base et la somme des bases, sont en général faibles dans les sols étudiés.

La combinaison de toutes ces caractéristiques indique que les sols de Djidja sont chimiquement dégradés. Nos résultats confirment d'avantage ceux de Berkhout et Paris (1995) qui ont montré que l'épuisement des terres en éléments nutritifs est un phénomène universel. Les éléments nutritifs cessent d'exister principalement à cause de la production agricole, de l'érosion et par des feux de végétation.

D'après le critère d'évaluation des classes de fertilité des sols (tableau VI) nous avons remarqué que les sols rencontrés dans notre zone d'étude ont eu une moyenne teneur en matières organiques. Cela peut s'expliquer par le fait que la décomposition de la litière et des racines des plantes se fait au niveau du premier horizon du sol. Ce qui est confirmé par Yoni et al. (2007), qui ont montré que généralement plus l'hydromorphie du sol est importante (< 20 ou 40 cm), plus le sol est riche en matière organique. Cela s'expliquerait par le fait que les racines des plantes gênées par la remontée d'eau pendant la saison pluvieuse ne descendent plus en profondeur (< 20cm) et s'accumulent dans les horizons supérieurs (0- 20cm), de sorte qu'en saison sèche, leur décomposition enrichit cet horizon. Par contre, la pauvreté en matière organique observée au niveau de certains sols de Djidja, s'expliquerait par le fait que ces sols ont leur matière organique très labile car directement accessibles par les micro-organismes décomposeurs.

De même, Agboola (1991) a indiqué qu'on observe une diminution rapide de la matière organique et des éléments nutritifs dans les sols lorsqu'ils sont cultivés intensivement (Lal, 1996); ce qui est le cas des sols de Djidja et le niveau d'azote dans l'ensemble des sols est moyen. D'après Yiner et a.l (2007), les pratiques culturales inappropriées dégradent sérieusement et considérablement les sols. Ils signalent que les systèmes de culture sans amendement réduisent considérablement les teneurs en matière organique et azote total. La capacité d'échanges cationiques apparaît comme une limitation sévère dans tous les sols de la commune, Cette situation s'expliquerait par une culture intensive du sol sur plusieurs années. Ce qui a été confirmé par les travaux de Igué (2000, 2004) qui ont montré que la valeur de CEC diminue de 56 % après 25 ans de culture. Mieux, une étude récente dans le bassin de Lotho dans la commune de Dassa-Zoumè (Igué et al, 2007) confirme la même tendance. Par contre le phosphore apparaît comme une limitation sévère dans tous les sols. Cela peut s'expliquer par une utilisation intensive de ces sols.

Il est à souligner que les sols de la commune de Djidja ont perdu leurs potentialités agricoles et compromettent l'obtention de bons rendements des cultures.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry