Figure 1 : Carte postale, non datée, in
Archives de la ville de Bruxelles, Archives Privées 915 : Marcelle
Lebouille (dossier documentaire constitué à l'occasion du
25ème anniversaire du décès d'Adolphe Max).
Remerciements
Voici venu le moment d'exprimer notre gratitude envers ceux
qui, de près ou de loin, nous ont aidée et soutenue. Nous tenons
aÌ remercier chaleureusement Monsieur Philippe Raxhon qui a
accepteì la direction de ce projet : son expérience, ses
critiques et suggestions, ainsi que la liberté bienveillante qu'il nous
a laissée, ont été d'un apport précieux. Nous
remercions également les membres de notre jury, Catherine Lanneau et
Laurence Van Ypersele, pour leur lecture attentive.
Un merci particulier à Edith Liénard, sans qui
nous n'aurions jamais appris à apprécier l'Histoire.
Nos pensées les plus vives à
Bénédicte Wynants pour sa relecture et bons conseils, à
David Vinamont, Laetitia Raskin, et Flore Duchesne pour leur soutien
indéfectible. Une palme d'or à Steve Collin, présent
chaque jour de ce processus, qui a su nous calmer et nous supporter. Un merci
particulier à notre maman, Ariane Dupont, présente dans chaque
moment de doute.
Ce travail n'aurait pu aboutir sans l'aide de nombreuses
personnes. Que nous pardonnent celles que nous oublions ici, mais nous
adressons une pensée particulière aÌ Madame Sandrina
Paris, documentaliste de la bibliothèque universitaire de la
Défense, à l'adjudant Xavier Van Tilborg, à Janssens
Gustaaf, archiviste du Palais Royal, à Niebes Pierre-Jean, Premier
Assistant aux Archives de l'Etat à Mons, à Sibille Benoît,
chef du Protocole, à Jean-Claude Lebrun des Archives au Musée
Royal de l'Armée, à Bourdon Yves, spécialiste dans les
matières militaire qui se rapportent aux deux guerres mondiales dans la
région de Mons, à Faehres André de la Maison de la
Mémoire de Mons.
Nous dédions ce travail à la mémoire du
poseur de lignes, Joseph Dewit (1884-1951), notre arrière-arrière
grand-père, blessé d'un éclat d'obus.
« Pour la génération perdue, on a
créé un ensemble parfaitement tragique : unité de temps,
le 11 novembre ; unité de lieu, le monument aux morts ; unité
d'action, la cérémonie commémorative. À la
onzième heure, du onzième jour, du onzième mois, de la
cinquième année de guerre, les armes se sont tues, laissant le
champ aux larmes. »
Stéphane AUDOIN-ROUZEAU, Annette BECKER, 14-18,
retrouver la Guerre, Gallimard, 2000, p. 249.
Remerciements
2
Table des illustrations.
7
Introduction.
8
0.1 Le choix du sujet.
8
0.2 Le contexte historique.
9
0.3. La problématique.
15
0.4. Les sources.
16
0.5. Méthodologie.
19
0.6. Historiographie.
20
0.7. Plan du mémoire.
23
Une commémoration : pour quoi ? Pour
qui ?
25
1.1 Se souvenir, être reconnaissant et
commémorer.
25
1.1.1 Se souvenir.
25
1.1.2 Etre reconnaissant.
27
1.1.3. Commémorer.
28
1.2 La notion de « Devoir de
mémoire ».
30
1.3 Une question de vocabulaire.
32
1.3.1 La Mort, le Deuil et la Souffrance.
32
1.3.2 Le Sacrifice.
34
1.3.3 Le Héros.
34
1.4 Les formes de la commémoration.
36
1.5 La mise en valeur d'un groupe social.
39
1.6 L'importance de la commémoration dans
l'identité nationale.
40
1.7 De la première commémoration au
rituel.
41
Les commémorations du 11 novembre.
43
2.1 De la difficulté du choix d'une date.
43
2.2 Les cérémonies en
général.
52
2.2.1 La Toussaint : La commémoration traditionnelle du
souvenir des morts
52
2.2.2. L'anniversaire de l'Armistice.
58
2.2.2.1 L'ère officieuse des commémorations :
1919- 1921
68
2.2.2.2 La première phase de l'ère
officielle : 1922-1932.
72
2.2.2.2.1. Le rituel.
72
2.2.2.2.2. Les participants et organisateurs.
74
2.2.2.2.3. Les enjeux de la commémoration.
76
2.2.2.3. La seconde phase de l'ère officielle :
1933-1939.
85
2.3 1919 ou l'an zéro de la
commémoration.
92
2.4 1922 et le choix du soldat inconnu.
96
2.4.1 Le concept de Soldat Inconnu.
96
2.4.2 L'idée de Soldat Inconnu belge.
98
2.4.3 Le choix de l'inconnu
106
2.4.3.1 L'exemple français.
106
2.4.3.2 Le choix de l'Inconnu Belge
106
2.4.3.3 La translation du corps du Soldat Inconnu.
109
2.4.3.4 La première cérémonie d'hommage au
Soldat Inconnu belge.
111
2.4.4. Conclusion
115
2.5 1924 et l'allumage de la flamme du souvenir.
119
2.5.1. Une idée française.
120
2.5.2 La flamme du souvenir belge.
121
2.5.2.1 La symbolique de la Flamme.
125
2.6 Le dixième anniversaire et le
vingtième anniversaire.
127
2.7 Le relais sacré.
133
2.8 1930 et le centenaire belge.
139
2.9 Liège et Mons.
142
2.9.1 Les batailles de Liège : du 4 au 16 août
1914.
142
2.9.2 Les batailles de Mons : 20-24 août 1914 et 11
novembre 1918.
145
2.9.2.1 20-24 août 1914.
145
2.9.2.2 11 novembre 1918.
147
2.9.3 Les commémorations.
148
2.9.3.1 A Liège.
148
2.9.3.1.1 Le dixième anniversaire de l'Armistice.
153
2.9.3.1.2. Deux incidents fascistes : 1928 et 1936
154
2.9.3.1.2.1 1928, l'incident des chemises noires.
154
2.9.3.1.2.2 1936, l'incident rexiste.
156
2.9.3.2 A Mons.
158
2.9.3.2.1 Les Particularités montoises.
162
2.9.3.2.1.1 Le pèlerinage des « Old
Contemptibles ».
162
2.9.3.2.1.2 La retraite militaire
165
2.9.3.2.1.3 Deux années particulières pour
Mons : 1923 et 1935.
166
2.9.3.2.1.3.1 1923 et l'inauguration du monument dit à La
Bascule
166
2.9.3.2.1.3.2 1935 et le souvenir britannique.
171
2.9.4. Conclusion sur les commémorations de Liège
et Mons.
173
Conclusion.
175
Annexe n°1: Listes des lois prises en faveur
des Anciens combattants.
181
Annexe n°2 : Plan du square de la Colonne de
Congrès.
199
Bibliographie.
202
Table des illustrations.
Figure 1 : Carte postale, non datée, in
Archives de la ville de Bruxelles, Archives Privées 915 : Marcelle
Lebouille (dossier documentaire constitué à l'occasion du
25ème anniversaire du décès d'Adolphe Max).
1
Figure 2 La Dernière Heure, 3 novembre 1919, p.1.
55
Figure 3 Parcours des cérémonies de la
Toussaint, à Bruxelles.
57
Figure 4 La Nation Belge, 1er novembre 1926,
p.1.
77
Figure 5 La Nation Belge, 4 novembre 1924, p.2.
83
Figure 6 La Voix du Peuple, 11 novembre 1939, p.1.
89
Figure 7 La Défense Wallonne, 11 novembre 1939,
p.1.
90
Figure 8 La Nation Belge, 11 novembre 1922, p.2
107
Figure 9 La Nation Belge, 12 novembre 1922, p.2.
110
Figure 10 La Nation Belge, 12 novembre 1922, p.1.
112
Figure 11 Le Soir, 4 novembre 1924, p.1.
119
Figure 12 La Nation Belge, 4 novembre 1924, p.4.
124
Figure 13 La Nation Belge, 12 novembre 1931, p.2.
138
Figure 14 Carte extraite de: Le rôle des forts en
province de Liège 1914-1918, 1940-1945, Liège,
Bibliothèque Chrioux-Croisiers, 1989, p. 6. Annotation par nos soins
avec la date de la reddition des forts.
143
Figure 15 ASCOLI D., The Mons star. The British
Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981, p. 45.
146
Figure 16 Parcours pour les cérémonies
liégeoises.
150
Figure 17 Parcours pour les cérémonies
montoises.
160
Figure 18 ASCOLI D., The Mons star. The British
Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981, p. IX 164
Figure 19 La Province, 10-11 novembre 1923, p.2.
167
Figure 20 Le monument du carrefour dit de la Bascule, Mons
2013 168
Introduction.
0.1 Le choix du sujet.
Pour le choix du sujet, plusieurs orientations s'imposaient
à nous. La plupart concernait la période de l'entre-deux-guerres.
La lecture de Questions d'histoire contemporaine - Conflits,
mémoires et identité sous la direction de Laurence Van
Ypersele1(*) nous a
renforcée dans notre choix. Cet ouvrage aborde divers sujets :
l'héroïsation et l'identité collective2(*), la problématique de la
mémoire et de sa transmission nous ayant particulièrement
attirée. Suite à une conversation avec Monsieur Raxhon, un
travail sur les commémorations du 11 novembre dans l'entre-deux-guerres
en Belgiques'imposa à nous très naturellement. En effet, ce sujet
a l'avantage de correspondre à une période plus que riche et
intéressante pour la Belgique. De plus, aborder les
commémorations nous permetde nous tourner vers unsecteur de
l'historiographie que nous avons rarement eu l'occasion d'explorer. Ajoutons
ensuite que le cadre chronologique de l'entre-deux-guerres est
délimité strictement : 1919-1939 : 1919 puisqu'il s'agit du
premier anniversaire et 1939 comme dernière célébration
avant la Seconde Guerre Mondiale et une nouvelle occupation allemande qui ne
permettait sans doute pas que l'on célèbre sa défaite de
19183(*). Au cours de nos
recherches préparatoires, et devant l'étendue des titres belges
(les journaux se révélant être nos sources
premières), il nous a paru nécessaire de délimiter le
cadre géographique. Dans un premier temps, nous avions pensé nous
concentrer sur les manifestations nationales organisées à
Bruxelles. Mais, après des dépouillements plus poussés,
nous avons pu remarquer que des manifestations importantes avaient eu lieu
à Liège et Mons. Nous expliquerons dans la suite de ce travail
les raisons qui ont poussé les contemporains à agir de la
sorte.
Un autre argument est que l'historiographie de l'acte
mémoriel lié au 11 novembre en Belgique4(*), est maigre. Ceci nous permet
d'espérer réaliser une recherche et une étude
enrichissante pour l'histoire de la mémoire de la Première Guerre
Mondiale dans l'entre-deux-guerres. Par ailleurs, notre prospection dans le
passé s'insère dans un phénomène plus vaste qu'est
le prochain centenaire de la Première Guerre Mondiale5(*). Ce centenaire apporte un
foisonnement de réflexions, articles, ouvrages
spécialisés sur la guerre et l'après-guerre qui ont
énormément nourri nos réflexions. Enfin, cette recherche
abordera d'autres questions intéressantes comme: voir comment, pourquoi
et autour de quels valeurs, faits, ... une nation entière se
fédère ou non pour reconnaître, valoriser ses combattants
et certains de ses civils.
Avant de commencer les dépouillements bibliographiques
précis sur notre sujet, nous avons lu deux ouvrages que nous
considérons comme primordiaux : STÉPHANY Pierre, Les
années 20 et 30. La Belgique entre les deux guerres pour ce qui
concerne l'atmosphère de notre période6(*), ainsi que DE SCHAEPDRIJVER
Sophie, La Belgique et la première guerre mondiale, pour avoir
une bonne idée du contexte historique.7(*)Il nous semble important de restituer les faits
saillants de la Grande Guerre ainsi que les changements politiques,
socioculturels,... qui ont eu lieu en Belgique durant les vingt années
qui nous occupent.8(*)
0.2 Le contexte
historique.
Le début du vingtième siècle est
marqué par une multitude de crises internationales telles que les
mouvements nationalistes en Autriche-Hongrie, la guerre entre la ligue
balkanique et l'empire ottoman ou encore les crises marocaines de 1905 et 1911.
Tout ceci exacerbe les tensions jusqu'à l'assassinat de François
Ferdinand à Sarajevo en 1914, qui mène au déclenchement de
la guerre via le jeu des alliances.
Après cet attentat, l'Europe, d'abord, puis le monde
vont être plongées dans une guerre qui durera quatre ans. Le monde
scientifique s'accorde sur le fait que cette guerre est d'un genre nouveau,
dans le sens où d'une guerre de mouvement, les acteurs passent
dès 1915 à une guerre de position dans les tranchées de
l'Yser. La différence fondamentale entre ces deux
« façons de faire la guerre » est la mobilité
des troupes en présence. En effet, la guerre de mouvement mise sur la
rapidité des déplacements pour remporter la victoire alors que la
guerre de position consiste à attaquer depuis un point fixe
fortifié.Entre août et décembre 1914, l'Allemagne
entreprend plusieurs offensives et pénètre le sol de la Belgique
et le nord-est de la France mais très vite le front se stabilise dans
cette région alors qu'à l'Est l'Allemagne repousse la Russiedans
ses terres. Entre 1915 et 1917, le conflit se transforme en guerre de
position : le front se stabilise, chaque armée prenant position.
Cependant, certaines offensives auront quand même lieu comme la bataille
de Verdun en 1916, pour tenter de percer le front. La guerre de mouvement
reprend en 19179(*) avec
l'arrivée des Américains qui grâce à de nouvelles
offensives, permettent aux Alliés de remporter la guerre.10(*)
Notons, dès à présent, la grande
singularité de la Belgique dans ce conflit : contrairement aux
autres belligérants, la quasi-totalité de son territoire est
occupé par l'Allemagne. Le 4 août 1914, la Belgique est envahie
par l'armée allemande selon la stratégie dite du plan
Schlieffen : défaire rapidement la France pour pouvoir se retourner
vers la Russie.11(*) Un
des principes sur lesquels reposait la réussite du plan est donc la
rapidité d'exécution mais la petite armée belge,
aidée de la France et de la Grande- Bretagne majoritairement, ralentit
l'armée allemande. Si bien, que les fronts se stabilisèrent
autour de la Marne et de l'Yser.12(*)
Au niveau politique, la fin du mois d'août 1914,
l'Allemagne a installé un nouveau pouvoir (le gouvernement belge
étant réfugié au Havre) et le pays est donc
administré par le Feld Marechal13(*) Von der Goltz puis, dès le 28 septembre, par
le baron Von Bissing. Cette administration allemande
laisse subsister certaines institutions belges à côté
d'organismes nouveaux entièrement allemands. Pendant quatre
années, la Belgique vivra sous la terreur allemande qui supprime
toutes les libertés chères à la Belgique comme la
liberté de presse. Plus encore, les conditions économiques et de
ravitaillement deviennent rapidement problématiques : chaque mois
les provinces sont contraintes de payer d'énormes contributions et, les
réquisitions au profit de l'Allemagne laissent peu de vivres et de
matières premières à la disposition de la population
locale. Lors de l'hiver 1916-1917, les réquisitions pour le travail
commencent ainsi que les déportations (elles sont estimées
à 60 000 départs d'ouvriers). Durant toute cette période,
l'Allemagne s'emploie à accentuer le problème linguistique via sa
Flamenpolitik. Cette politique visait à séparer
administrativement la Wallonie et la Flandre afin de rendre le pays plus
inoffensif. C'est dans cette démarche que s'inscrivent la
première flamandisation de l'université de Gand ainsi que la
création du Conseil de Flandre. 14(*)
Cette guerre est aussi d'un genre nouveau par sa mobilisation
générale15(*) : mobilisation de nouvelle main d'oeuvre comme
celle des femmes qui sont appelées à remplacer les hommes partis
au front, mobilisation industrielle, économique et culturelle.16(*) Cette dernière
mobilisation est probablement l'une des plus importantes car elle est
chargée de convaincre, de rassurer l'opinion publique. Toute la
population est touchée par cette guerre.
Quand, le 11 novembre 1918, l'Armistice fut signé,
l'heure était au bilan, à la reconstruction, à la mise en
valeur du sacrifice et des personnes qui se sont sacrifiées. Cette
volonté est très forte à la sortie de guerre mais nous
avons également pu constater qu'elle reste dominante durant tout
l'entre-deux-guerres. Au niveau humain, dix millions de morts sont à
déplorer ainsi que des millions de blessés qui ne
guériront jamais entièrement. Le bilan matériel est lui
aussi colossal, laissant dans les zones de combats des villes
complètement dévastées. Les premières
préoccupations des différents gouvernements seront la remise sur
pied du pays en passant par la modernisation des installations industrielles et
de l'agriculture. Les premières années de la sortie de guerre se
passèrent, comme durant la guerre, sous le signe de l'Union
Sacrée car, aux vues de la situation dans laquelle se trouvait le pays
suite à la guerre, les craintes des dirigeants au sujet d'une
révolution sociale redoublent.17(*) Notons que la sortie de guerre s'accompagne cependant
d'un conflit linguistique pour la Belgique.
Au sens strict de la définition du terme armistice,
nous pouvons dire que la paix est totalement revenue grâce au
traité de Versailles du 28 juin 1919 bien qu'entre ces deux dates aucune
attaque n'est engagée et la reconstruction de chaque pays commence. Le
texte de l'Armistice contient les prémices de celui du traité de
Versailles en prévoyant un changement de régime en Allemagne, des
compensations pour les dommages causés à la population civile, le
retrait des troupes de France, de Belgique et de la rive gauche du Rhin ;
l'occupation par les Alliés de têtes de pont sur la rive droite du
fleuve ainsi que la livraison de l'armement, du matériel roulant et de
la flotte de guerre en contrepartie de la fin du blocus de l'Allemagne. Le
traité de paix, lui, ajoute la création de la
Société des Nations dont les objectifs sont le
désarmement, la prévention des guerres au travers du principe de
sécurité collective, la résolution des conflits par la
négociation et l'amélioration globale de la qualité de
vie.Le traité comprend également des clauses territoriales comme
la restitution de l'Alsace-Loraine à la France ou la création de
nouveaux pays tels que la Yougoslavie. Les clauses militaires reprennent pour
l'essentiel les conditions d'armistice : la réduction des armements
et des effectifs, la démilitarisation de la rive gauche du Rhin,... Dans
les grosses lignes, les clauses économiques posèrent plus de
problèmes au Comité du Traité de Versailles tant les
opinions divergeaient : la Grande-Bretagne plaidait en faveur de
l'indulgence alors que la France criait « Vengeance ». Au
final, le traité retient qu'en tant que responsable du
déclenchement de la guerre, l'Allemagne était condamnée
à payer le montant des dommages subis par les Alliés. Pour ce qui
est de la Belgique, ce traité lui offre un mandat sur le Rwanda et le
Burundi, les cantons de l'Est ainsi que son entière souveraineté,
c'est-à-dire qu'elle n'est plus obligatoirement neutre. 18(*)
L'entre-deux-guerres est une période riche en
évènements et en changements. Notre but, ici, n'est donc pas de
l'expliciter en détails mais bien d'inscrire notre travail dans un
contexte plus large. Nous revenons brièvement sur celui-ci en donnant
les caractéristiques principales de cette période.La
période d'entre-deux-guerres n'est évidemment pas monolithique.
La première décennie s'ouvre sur un climat international
très tendu et il faut attendre le tournant des Accords de Locarno
(1925-1926) pour que s'amorce, en Europe, une période de détente.
La seconde décennie est, quant à elle, dominée par les
effets de la crise économique et les replis nationalistes.
Au lendemain de la guerre, le Premier Ministre du gouvernement
du Havre démissionne. A Lophem, le Roi et ses conseillers, soucieux de
prolonger l'Union sacrée, décident de poursuivre dans cette voie
en intégrant les socialistes au nouveau gouvernement. Ce système
de Lophem installe en Belgique le système pluripartite dans le cadre de
gouvernement de coalition, système que nous connaissons encore de nos
jours.19(*) C'est
également lors de cette entrevue de Lophem que le suffrage universel pur
et simple est imposé par Albert 1er. Toutefois, l'union
sacrée périclite très rapidement - il n'en est
déjà plus question lors du scrutin du 20 novembre 1921-mais
laisse quand même le temps au gouvernement de voter plusieurs lois
sociales capitales telles que la journée des huit heures, la loi
Vandervelde sur l'ivresse publique et la semaine des six jours.20(*) Dès ce moment, la
Belgique entre dans une longue phase d'instabilité politique :
entre 1921 et 1934, sept gouvernements se succèdent. Jusqu'en
1924-1925, l'instabilité politique se conjugue avec une
instabilité économique qui pousse le gouvernement à
prendre nombre de mesures anti-inflatoires. En parallèle, les questions
de l'armée et des langues entrainent elles aussi la chute de plusieurs
gouvernements : réductions du service militaire, des effectifs de
l'armée ou flamandisation de l'Université de Gand, les
décisions politiques sont souvent l'occasion de grandes manifestations
populaires durant toute la période de l'entre-deux-guerres. 21(*)
Entre 1927 et 1931, le pays connaît une période
d'expansion économique. Ce contexte économique favorable permet
aux différents gouvernements d'entreprendre de grands travaux publics
tels que ceux de l'écluse du Kruisschans à Anvers, le port
maritime de Gand ou le canal Albert. Toutefois, dès 1932, les effets du
krach de Wall Street se font sentir. Le choc est d'autant plus dur que le franc
avait été stabilisé en 1926
En 1934, le roi Albert Ier décède
inopinément et son fils Léopold III lui succède. Mais
l'instabilité ministérielle et les divisions nationales
s'aggravent, suscitant l'apparition, dans une partie de l'opinion publique,
d'un courant de pensée politique autoritaire prônant un ordre
fort. C'est le moment de l'émergence de partis fascistes avec la
flambée rexiste de 1936-1937 autour de Léon Degrelle et le VNV
flamand de Staf de Clercq. Cependant dès mars 1935, un gouvernement dit
« de renaissance nationale » obtient la confiance des
chambres. Ses première mesures concernent le milieu
monétaire : en sauvant le franc, il redonne du travail à la
population. 22(*)
Malgré ce redressement en un an, la crise
économique laisse des séquelles politiques en favorisant
notamment les partis extrémistes tels que le Parti communiste. C'est
dans ce contexte de mécontentement général que de tels
partis ont pu gagner du terrain. S'ajoute à cela l'instabilité
internationale due à la montée des pouvoirs totalitaires, aux
guerres telle que la Manchourie ou l'Ethiopie. C'est pourquoi, le 14 octobre
1936, le Roiplaide pour un retour à la neutralité, affirmant
refuser toute coopération avec les états-majors alliés,
alors même que la menace hitlérienne s'affirme aux
frontières.23(*)
Après ce bref aperçu, nous voyons bien que les
commémorations de l'Armistice s'inscrivent dans un contexte houleux et
délicat, emprunt de sentiments divers qui transparaitront dans les
célébrations.
0.3. La
problématique.
La première question que nous nous sommes posée
était de savoir avec exactitude ce que l'on entendait par
« armistice ». Selon la définition du Petit Robert,
un armistice est une convention signée par plusieurs gouvernements
mettant fin à des hostilités entre armées en temps de
guerre24(*). Conclu
pour 36 jours et régulièrement renouvelé, l'Armistice
impose aux Allemands de livrer l'essentiel de leur armement, aviation et flotte
de guerre, ainsi que de quitter sous trente jours la rive gauche du Rhin et
trois têtes-de-ponts de la rive droite: Coblence, Cologne et Mayence. Les
combats ne reprendront pas après le 11 novembre 1918 et la paix est
réelle le 28 juin 1919 à l'occasion de la signature du
traité de paix.De prime abord, nous voyons bien que l'on ne
célèbre pas une victoire à proprement parler mais bien la
fin des hostilités, des sentiments qui en ont découlé tels
que la peur.
Notre travail concernant la Belgique, nous nous
référons à l'Armistice du 11 novembre. Il convient,
cependant,de ne pas oublier qu'il y eut quatre autres armistices avant celui
qui nous préoccupe ici. Il y a tout d'abord le traité de
Brest-Litovsk du 15 décembre 1917 entre l'Allemagne et la Russie. Le
second est signé, à Thessalonique, le 29 septembre 1918 entre les
Alliés et la Bulgarie ce qui met fin aux hostilités sur le front
oriental. Le troisième est l'armistice de Moudros entre les
Alliés et l'Empire ottoman, il est signé le 30 octobre 1918. Le
dernier est celui de Padoue du 3 novembre 1918, entre l'Italie et
l'Autriche-Hongrie.25(*)
La célébration de la victoire ne fut pas
toujours joyeuse. Au cours de nos recherches, nous avons pu établir une
chronologie de ces commémorations. 1918-1924 consacre l'exaltation des
« morts pour la Patrie » et la condamnation des
« traîtres à la Patrie ». Au cours de cette
première période, l'Etat décide d'officialiser la
reconnaissance nationale en instituant le 11 novembre comme jour
férié. La période de 1924 à 1932 permet d'instaurer
le rituel de la cérémonie avec notamment l'apparition du Soldat
Inconnu ou du Relais Sacré. Enfin, 1933-1939 est une
période différente par son contexte. Les effets du Krach de Wall
Street se font sentir, les querelles linguistiques sont de plus en plus
présentes, la guerre civile espagnole a éclaté, l'Italie
et l'Allemagne se font de plus en plus menaçantes,... Tant de raisons
qui poussent le peuple belge à se rappeler avec encore plus de ferveur
les sacrifices consentis pour une guerre qu'il ne veut plus revivre.
La problématique des commémorations nous offre
ainsi une panoplie de points d'intérêt comme celui de
l'évolution du sentiment patriotique, du pacifisme, de la montée
du fascisme, du nazisme,... Outre ces divers points, les différentes
formes de célébrations permettent de voir les enjeux liés
à la mémoire, ses manipulations, ses mainmises.
Le corps de notre travail tentera de répondre à
diverses questions :
1. Qu'est-ce qu'une commémoration ? Quels sont ses
objectifs?
2. Quels étaient les sentiments de la population face
à ces commémorations ? Pouvons-nous étendre la notion
de « devoir de mémoire » aux pratiques
commémoratives de l'entre-deux-guerres ?
3. Comment se sont-elles déroulées?Pouvons-nous
parler de ritualisation ? Quand la ritualisation apparait-elle ?
4. Outre ces commémorations, qu'a fait la Belgique pour
ses anciens combattants ?
5. Le contexte national et international tend-il à
prendre plus d'importance que le 11 novembre ? Il s'agira pour cette
question d'analyser la place des commémorations dans la presse par
rapport aux autres évènements du mois de novembre.
6. Quels étaient alors les personnages marquants lors
de ces commémorations?
7. Pourquoi les villes de Liège et de Mons sont-elles
mises en avant ?
0.4. Les sources.
En ce qui concerne les sources, la première et
majeuresource que nous utiliserons est la presse belge. A la vue du nombre
impressionnant de titres pour la Belgique, nous avons réalisé
unesélection avec l'accord de notre promoteur, et suite à une
discussion avec Madame Catherine Lanneau, notre lectrice. Il existe une logique
sous-jacente derrière cette liste : chaque titre (parfois deux ou
trois pour couvrir la période) représente une tendance politique
ou une région. A titre de comparaison, nous avons fait une brève
incursion dans la presse néerlandophone. Au final, nous avons
dépouillé dix-neuf titres entre 1919 et 1939 sur la
période commençant le 1e novembre et s'achevant le 15
novembre.
Parallèlement aux journaux, nous nous sommes
focalisée sur les publications officielles telles que Le Moniteur
Belge26(*), Les
Annales Parlementaires, Les Procès Verbaux des Conseils des
Ministres,... afin de tenter de percevoir l'opinion officielle, politique
ainsi que les mesures prises en faveur soit de l'évènement soit
des acteurs de celui-ci. Nous avons, bien entendu, consulté des centres
et des fonds d'archives. Pensant trouver des informations aux Archives
Générales du Royaume27(*), nous avons consulté le Guide des sources
de la Première Guerre Mondiale en Belgique28(*). Malheureusement, cet
ouvrage ne nous a pas permis de trouver des renseignements concernant notre
sujet.Comme un membre de la famille royale est chaque fois présent lors
des cérémonies, nous avons pris contact avec les Archives du
Palais Royal29(*)
où nous avons pu consulter les Archives du Département du Grand
Maréchal (époque Albert I) et les Archives du Département
du Grand Maréchal (époque Léopold III) qui contiennent
quelques dossiers concernant la cérémonie du 11 novembre. Notre
sujet étant en relation avec le monde militaire, nous nous sommes rendue
au Musée royal de l'armée30(*) afin d'y consulter le fonds numéro 42 :
Ministère de la Défense nationale service du personnel militaire
et du recrutement dont une partie concerne la participation de l'armée
aux manifestations patriotiques dans la période qui nous occupe, ainsi
que la boite 81131(*) des
Archives dites de Moscou. Nous avons également contacté la
documentaliste générale de l'Armée qui nous a
dirigée vers divers services32(*) qui ne nous ont pas permis d'obtenir de plus amples
informations. Nous avons tenté de retrouver les archives du
Comité de la Flamme ainsi que celles de la Ligue du Souvenir mais cela
s'est révélé vain pour la période de
l'entre-deux-guerres33(*).
Nous avions voulu consulter les archives de la sûreté de l'Etat
pour la période concernée mais malheureusement, ces
dernières ont été détruites durant la campagne de
mai 1940. Nous avons également contacté la
Fédération Nationale des Combattants - puisqu'elle jouait un
grand rôle dans l'organisation des diverses cérémonies-
mais celle-ci ne possède pas d'archives relatives à la
période étudiée. Suite à une discussion avec la
chargée de communication de l'Institut National des Invalides de guerre,
anciens combattants et victimes de guerre, nous nous sommes tournée vers
le Service du Protocole du SPF Intérieur. Ce dernier nous a transmis le
seul document à sa disposition : une notice se rapportant à
l'Armistice, rédigée par son ancien chef de bibliothèque.
Notre recherche se focalisant sur Bruxelles, Liège et Mons, nous nous
sommes rendue dans les services d'Archives de ces trois villes 34(*). Pour ce qui concerne Mons,
nous nous sommes aussi reportée au fonds Licoppe35(*) qui conserve des
documents sur la ville de Mons pendant la Première Guerre Mondiale.
Nous avons aussi consulté le fonds Putanier36(*)ou encore le Fonds
d'histoire du mouvement wallon37(*). Toutes ces sources vont nous permettre
d'établir le sens contemporain qu'avaient ces commémorations.
Mais nous ne nous sommes pas arrêtée aux sources,
nous avons également consulté plusieurs travaux d'historiens sur
des sujets similaires. Nous avons d'ailleurs trouvé plusieurs
mémoires inédits dont la lecture fut très enrichissante.
Ceux-ci concernent principalement les monuments commémoratifs dans
diverses régions38(*). Toutefois, ces mémoires ne relatent pas un
rituel commémoratif mais décrivent, analysent des monuments qui
sont partie prenante de ce rite.
Nous avons également pris comme
référence des ouvrages ou articles traitant d'autres grands
thèmes tels que les Anciens Combattants en Belgique39(*), le pacifisme40(*), la notion de deuil face aux
morts de la Grande Guerre41(*),... Pour une vue d'ensemble des ouvrages
consultés, nous renvoyons le lecteur à la partie bibliographie de
ce travail.
0.5.
Méthodologie.
Depuis le début de nos études, nous sommes
confrontée à des travaux d'historiens qui sont tous formés
selon une méthode précise : la problématique,
l'heuristique, la critique, la sémantique et enfin la communication.
Nous allons, donc, exposer ici notre méthode de travail.
Nous avons utilisé la presse de deux manières
distinctes : d'une part, nous l'utiliserons pour rendre compte du
déroulement des différentes cérémonies. Pour ce
faire, nous nous sommes appuyée sur une grille de lecture : Que
commémore-t-on ?,La paix ou la victoire ?, Qui
commémore-t-on ?, Les soldats, les morts, les vivants ?, Qui
commémore ?, La population, le gouvernement ?, Comment
commémore-t-on ? Par des Discours, des cortèges, des Messes,
des minutes de silence, des coups de canon,... ?, Qui est
présent ?, Le Roi, les ministres,... ?, Qui prononce un
discours ?, Quelle est la place des communautés
religieuses ?
D'autre part, nous avons réalisé une
étude de presse comprenant notamment une partie statistique. En effet,
nous avons établi des graphiques représentant l'évolution
de l'intérêt porté à l'événement au
cours de l'entre-deux-guerres mais aussi en fonction de la tendance politique
des divers journaux utilisés. Cette partie tente de montrer sur quel
accent ces commémorations ont été centrées :
la fête, la victoire, la mort, le deuil,... ? et surtout, nous avons
essayé de mettre en évidence le poids de l'Armistice au fil du
temps par rapport aux évènements contemporains. Ainsi
progressivement, ces cérémonies servent de présentoir au
pacifisme en accentuant le côté « atrocités de la
guerre ». Nous aurons donc une étude quantitative dont les
données ont été récoltées par le
dépouillement des dix-neuf journaux mentionnés42(*). Systématiquement, nous
avons sélectionné les articles concernant la Toussaint et le 11
novembre sur la période du premier au quinze novembre. Ces articles ont
été analysés par rapport à leur place dans le
journal43(*)et leur
contenu.
Afin d'utiliser au mieux notre corpus de presse, nous avons lu
un article intitulé : « Comment l'historien peut-il
utiliser le témoignage des journaux ? ». Ce dernier
révèle la complexité d'une telle source. En effet, la
multitude d'approches journalistiques rend autant de récits partiels
d'un événement en cours. La crédibilité des
journalistes peut être incertaine, principalement dans le cas des
journaux attachés à une mouvance politique mais leurs silences
peuvent être très révélateurs. C'est pourquoi la
confrontation des témoignages de différents journaux est souvent
un moyen de rétablir par recoupement une meilleure vérité.
Toutefois, la lecture de la presse ne peut fournir à elle seule, tous
les matériaux nécessaires à la transmission du
passé. Il est donc nécessaire de connaître
préalablement l'histoire de la période. 44(*)
0.6. Historiographie.
L'historiographie de la Grande Guerre est immense comme nous
avons pu le constater. Cela s'avère très complexe de la parcourir
intégralement. C'est pourquoi, nous avons dégagé les
principales thématiques d'étude reliées au conflit afin de
mieux en saisir l'évolution.45(*)Nous ne présentons pas ici de grands ouvrages
mais bien les grandes tendances qui ont parcouru le monde historien.
Au point de vue thématique, les premières
études s'intéressent surtout au déroulement des
opérations militaires et à leur échec ou réussite
ainsi qu'aux relations diplomatiques entre les belligérants. Suite
à l'article 231du traité de Versailles, les années vingt
et trente sont marquées par des ouvrages centrés sur la question
de la responsabilité de la guerre.
En parallèle à ces deux tendances, nous pouvons
voir que durant toute l'entre-deux-guerres, les témoignages pullulent et
ce sous deux tendances distinctes : d'un côté, ceux qui
insistent sur le patriotisme, le dévouement, le courage et
l'abnégation des soldats,... d'un autre, ceux qui montrent les soldats
perdus au milieu d'une immense misère, contraints par les
généraux, souffrant de l'incompétence d'officiers
supérieurs, n'ayant aucune haine pour l'ennemi...
Dès la fin des années 1960 et ce jusqu'à
la fin des années 1980, les historiens commencent à s'interroger
sur des thèmes plus variés. C'est pour ainsi dire, la fin des
ouvrages globaux, les chercheurs privilégient un point de vue
particulier comme Antoine Prost qui choisit de s'intéresser aux anciens
combattants dans la société française46(*).A partir de ce moment,
plusieurs auteurs considèrent que l'historiographie de la Grande Guerre
se scinde en deux : les partisans de la « culture de
guerre »47(*) et
les partisans de l'imposition de la guerre, c'est-à-dire que la position
selon laquelle les soldats n'ont pas eu d'autre choix. C'est aussi le moment de
l'élaboration du concept de brutalisation par George Mosse. Ce concept
de « brutalisation » fait référence à une guerre
de type nouveau, d'une violence inconnue jusqu'alors, qui a transformé
en brutes ceux qui y ont participé. 48(*)
Dans les années 1990, nous assistons à un
renouveau historiographique dû notamment à l'ouverture de
nouvelles archives ce qui engendre une multiplication d'ouvrages. Ce renouveau
se marque par le colloque international, à Nanterre, organisé par
Jean-Jacques Becker et Stéphane Audouin-Rouzeau49(*). Ce renouveau se trouve dans
l'affrontement entre l'Historial de Péronne, représenté
par les auteurs ci-dessus et soutenant l'idée du consentement à
la guerre, et le Collectif de Recherche Internationale et de Débat sur
la guerre 1914-1918 (CRID 14-18) pour qui la guerre a été subie
et non consentie. 50(*)Les
chercheurs deviennent de moins en moins convaincus par le consentement à
la guerre. Certes, durant le conflit, les voix ne se sont pas
élevées mais avant et après tel était bien le cas.
De nouveaux thèmes apparaissent comme la guerre de masse (vu le nombre
impressionnant de morts), la psychologie des combattants, l'expérience
de guerre pour les prisonniers, les civils, ... .En s'intéressant
à des sujets tels que la médecine, l'art ou la
littérature, les historiens de l'« École de Péronne
» espèrent parvenir à répondre à une question
que Jean-Baptiste Duroselle posait en 1994 dans son livre La Grande Guerre
des Français : l'incompréhensible : comment ont-ils fait
pour tenir?Ce renouveau se marque aussi par l'apport plus grand
laissé aux sciences sociales telles que la sociologie ou la
sémiotique.
Notons qu'une frange non négligeable de
l'historiographie consacrée au premier conflit mondial est
dédiée à l'économie. Cette partie peut se
découper en trois phases : entre 1920 et 1940, les travaux ont
tendance à se concentrer sur les politiques économiques
officielles des états. Dans les années 1960-1970, les chercheurs
analysent l'activité industrielle en fonction des alliances entre les
hommes d'affaires, les experts et les officiels civils et militaires.
Actuellement, l'historiographie tente de combiner ces deux phases :
acquérir une compréhension des économies de guerre en
envisageant la répartition des biens et services entre les militaires et
les civils.
En déplaçant les centres de gravité
historiographiques de l'économique et du politique vers le social et le
culturel, les historiens de la guerre se sont particulièrement
attachés à l'étude des représentations du conflit
et des pratiques commémoratives de l'après-guerre.51(*)Les enjeux mémoriels de
la Première Guerre Mondiale ne sont donc pas non plus mis de
côté. Nous avons déjà parlé des
témoignages, mais il existe d'autres éléments. Dans cette
partie de l'historiographie, les historiens s'interrogent surtout sur la
représentation d'une certaine partie de la guerre dans la mémoire
collective, dans le patrimoine monumental,... 52(*) Cela permet également de s'interroger sur les
sorties et les conséquences de la guerre. En ne prenant que l'exemple de
l'étude des monuments commémoratifs et des
cérémonies qui les entourent, nous avons à portée
de main une multitude de sujets de mémoire ou de thèse. Les
monuments aux morts, le culte du Soldat Inconnu et la commémoration de
l'Armistice sont ainsi devenus des thèmes privilégiés de
la nouvelle configuration historiographique de la guerre 1914-1918.53(*)
De manière générale, nous pouvons dire
que l'historiographie de la Première Guerre Mondiale passe de la
question des « causes » à la question des
« origines ». Au fil du temps, l'historiographie tend
à se tourner vers l'histoire culturelle plutôt que militaire ou
diplomatique. Cette histoire culturelle, par ses emprunts de plus en plus
fréquents à d'autres disciplines, a permis de porter un regard
différent sur des aspects méconnus de la vie des gens lors de ce
conflit. Remarquons que de plus en plus de projets s'inscrivent dans une
démarche plus européenne, les chercheurs ne se contentent plus
d'étudier leur propre pays mais tentent d'élargir leur objet au
conflit, ses conséquences, son ressenti,.. au sens large.
0.7. Plan du
mémoire.
Notre travail tente de répondre aux diverses questions
énoncées dans notre problématique. Pour ce faire, nous
commençons par un chapitre sur les commémorations dans
l'identité nationale. Ce chapitre est composé de plusieurs
sous-chapitres : une première partie est consacrée à
la question du vocabulaire : qu'entendons-nous par commémoration,
souvenir, reconnaissance,... ? A partir de là, nous verrons comment
ces cérémoniesjouent un rôle dans la création de
l'identité nationale ainsi leurs rôles qui peuvent être ou
non fédérateurs, mais nous verrons aussi comment elles
fractionnent une société en mettant à l'honneur un certain
groupe social par rapport aux autres, les sentiments qu'elles mettent en
exergue et comment elles passent de « l'anniversaire » au
rituel. Cette partie aborde également la question du « devoir
de mémoire ». Nous en donnons une brève
définition qui nous permettra, tout au long de cette étude,
d'examiner le discours tenu par les contemporains des cérémonies
de l'Armistice par rapport aux gestes qu'ils posent.
Ensuite, vient le coeur de notre travail: la mémoire de
l'Armistice de la première guerre mondiale en Belgique, allant du plus
général vers le plus particulier. Nous commençons par
brosser le tableau global, c'est-à-dire que nous présentons le
programme habituel des cérémonies, les participants et/ou
organisateurs. Ensuite, nousétudions les années les plus
particulières sur les vingt-et-une qui nous occupent à savoir
1919 comme premier anniversaire, 1922 et 1924 puisque le Soldat Inconnu est
choisi et la flamme du souvenir est allumée, 1928 et 1938 comme
dixième et vingtième anniversaire, et 1930 ou l'assimilation
à la Révolution Belge. Chemin faisant, nous réaliserons
une étude de presse ainsi que l'identification de certains personnages
particulièrement présents. De plus, nous nous pencherons sur un
rituel nouveau dans la commémoration qui débute en 1929 : le
Relais Sacré.
Une
commémoration : pour quoi ? Pour qui ?
Il nous a semblé important de commencer ce
mémoire en évoquant le coeur même de notre sujet à
savoir le phénomène de la commémoration. En effet,
à l'heure actuelle, ce phénomène nous semble banal
tellement il est ancré dans notre société et son
fonctionnement. Cependant, il est bon de se pencher sur son histoire, de voir
d'où il vient, comment il est choisi et mis en oeuvre. Bien que
consacré à une définition conceptuelle, ce chapitre
s'attachera aussi à appliquer le concept au 11 novembre qui est une
commémoration particulière aux regards par exemple des
commémorations du 21 juillet ou du 15 août.
La majeure partie des ouvrages consultés pour la
rédaction de ce chapitre sont de l'ordre de l'anthropologie et des
sciences sociales telles que la psychologie plus que de travaux d'historiens
qui eux s'attardaient plutôt sur l'historiographie consacrée aux
diverses commémorations ou évènements importants. Ceci
dit, cela ne signifie pas que nous n'en ayons pas consulté54(*). Notons également
dès à présent que sur le sujet des commémorations
du 11 novembre, l'historiographie française55(*) est beaucoup plus prolifique
que la belge.
1.1. Se souvenir,
être reconnaissant et commémorer.
1.1.1. Se souvenir.
Qu'est-ce que la mémoire ? Voici bien une question
complexe.La notion de mémoire est délicate aÌ approcher
car elle regroupe un ensemble de significations variant suivant le contexte
dans lequel elle est utilisée. De façon générale,
la mémoire, du latin memoria, « souvenir », se
définit comme « la faculteì de l'e^tre vivant de
conserver l'empreinte ou la trace de son passeì et de s'y
reìfeìrer. [...] Elle permet de modifier leur comportement en
fonction de leur expeìrience. L'apprentissage et le dressage reposent
sur cette faculté».56(*)Outre, l'activité biologique et psychique qui
permet d'emmagasiner, de conserver et de restituer des informations, la
mémoire peut aussi être l'aptitude de se souvenir de quelque
chose57(*). La notion de
mémoire peut être abordée en tant que mémoire
individuelle ou en tant que mémoire collective. Au niveau individuel, le
souvenir en reste souvent au stade de souvenir mais au niveau collectif, un
souvenir peut se matérialiser, laisser des traces.58(*) Cette matérialisation
résulte premièrement d'une volonté soit propre au groupe
soit des dirigeants ; cette matérialisation résulte ensuite
d'une reconstruction du passé, narré par des individus dans un
contexte socio-culturel particulier.59(*) L'historien, partant de ces traces, tente de
dégager des faits objectifs, le fondement premier des souvenirs.
Grâce aux diverses traces, l'évènement est
questionné mais bien plus, le récit qui en est fait.60(*)La mémoire collective
quand à elle est le fruit d'une reconstruction identitaire. Pierre Nora
la définit comme « ce qui reste du passé dans le vécu
des groupes ou ce que ces groupes font du passé »61(*)Ce qui est donc
recherché dans l'étude de la mémoire d'un
événement est la pluralité des interprétations du
passé. Pour illustrer cette pluralité mémorielle, nous
reprendrons une citation d'Antoine Prost :
« Deux mémoires collectives de Verdun se
sont donc constituées simultanément dès 1916. Une
mémoire nationale tout d'abord, en un double sens : mémoire de la
nation tout entière, structurée par la presse, les
autorités publiques, les notables locaux et les conversations
quotidiennes ; mémoire nationale aussi, résonnante de
fierté patriotique. À côté de cette mémoire,
et liée à elle par les lettres du front ou les récits
incomplets et pudiques des permissionnaires, une mémoire combattante,
plus étroite, plus dense, plus forte, à la fierté plus
intime, chargée d'émotions, d'angoisses, de deuils : celle des
soldats qui ont "fait" Verdun ».62(*)
Nous pouvons donc dire que la mémoire est une forme de
connaissance du passé qui, comme l'Histoire, résulte d'une
investigation dans le passé. Toutefois, elle se distingue de l'Histoire
puisqu'elle est une reconstruction d'une partie du passé, choisie
arbitrairement. Histoire et mémoire se distinguent notamment par le fait
que la mémoire se joue sur l'émotion partagée, la
participation collective et la fidélité au passé dans un
éternel présent.63(*) Elle se distingue aussi par le but qu'elle poursuit.
En effet, si l'Histoire vise à la connaissance, la mémoire, elle,
veut renforcer l'identité collective. Les choix mémoriels ont
donc une implication directe dans le présent.64(*) Nous pouvons aussi remarquer
que la référence au passé est rarement une fin en
soi : elle est inspirée par un intérêt actuel et tend
à une fin actuelle.65(*) L'Etat, qui instaure la commémoration d'un
évènement, le fait suite à une demande (consciente ou non)
de la société. Pour prendre l'exemple de la commémoration
du 11 novembre, celle-ci répond à plusieurs volontés
exprimées à l'époque : donner un sens à la
mort et la souffrance de tant de personnes, exprimer une reconnaissance, ...
1.1.2. Etre reconnaissant.
Se souvenir de la guerre engendre chez « ceux de
l'arrière »66(*) une reconnaissance pour ainsi dire infinie envers les
valeureux combattants du front sans le courage desquels la victoire n'aurait
pas été possible. La reconnaissance n'est rien d'autre que
l'estime publique, qu'un remerciement pour une action. Ici, on reconnaît
que, par leurs présences au front, les soldats ont sauvé la vie
de ceux restés chez eux. Une reconnaissance publique est
également rendue aux prisonniers civils de la guerre, aux
résistants. Nous pouvons donc voir que cette reconnaissance n'est pas
fonction de la place tenue au cours du conflit mais plutôt aux actions
qui ont été menées lors de celui-ci. En
réalité, tout ce qui touche au souvenir de la Grande Guerre est
teinté par l'horreur du front mais aussi par la notion de sacrifice
grâce auquel la Patrie a pu être défendue et victorieuse.
1.1.3. Commémorer.
Que signifie commémorer ? Selon Laurence van
Ypersele, commémorer c'est se souvenir ensemble
d'évènements passés en tant qu'ils fondent notre
identité, notre rapport au monde. Commémorer permet de marquer sa
reconnaissance envers les générations passées et envers
les morts, de tirer des leçons du passé et aussi de construire
une identité nationale collective.67(*)Commémorer est un cérémonial
organisé de la mémoire, une mise en avant
d'évènements passés auxquels la société
confère une valeur symbolique. Les commémorations officielles ne
sont pas liées à des faits anodins ;ceux-cirelèvent
plutôt du singulier : indépendance d'une nation, anniversaire
d'un personnage important ou de sa mort,... Ces faits se doivent d'être
au-dessus de la masse, d'avoir une portée globale car plus qu'un
souvenir, une commémoration devient vite l'objet d'un engouement
politique, social et médiatique: souvent des congés
légaux, des banquets, des concerts, des appels à la
générosité,... 68(*)viennent souligner l'acte de commémoration.
Nous pouvons même mentionner qu'un grand prix de cyclisme est
dédié au 11 novembre.69(*)
Dans le cas qui nous occupe, il existe plus d'un type de
commémorations : fête de la Victoire, fêtes de
reconnaissance, de retour des régiments, remise de la croix de guerre
aux communes, cérémonies funéraires, inaugurations des
monuments aux morts et enfin la cérémonie du 11 novembre
où tristesse et joie s'entremêlent. 70(*)
Plusieurs définitions existent pour le terme
« commémoration », à commencer par
« opération d'ordonnancement du temps {...}, en
évoquant le passé, à rendre sensibles les liens unissant
acteurs et destinataires {...}, elle participe à la définition de
l'identité du groupe concerné ».71(*) Il s'agit bien, dès
lors, de mettre à l'honneur un événement passé qui
a une résonnance dans le présent de la population. L'histoire,
elle, retient cette définition: « La commémoration,
cérémonie destinée à rappeler le souvenir, est
l'une des manifestations visibles de la mémoire. Mais bien plus qu'un
simple reflet de la mémoire, elle travaille aussi à la produire :
le processus commémoratif est un acte volontaire pour
matérialiser à l'aide d'une mise en scène
organisée, codifiée, une certaine vision du passé et pour
agir ainsi sur les représentations collectives. »72(*). Cependant, la
définition de Stéphane Latté73(*) met l'accent sur la mort, ce
qui est tout à fait le cas avec les commémorations du 11
novembre. Dès la première cérémonie74(*), la victoire est presque mise
de côté au profit de l'hommage rendu aux morts et aux sacrifices
qui ont amené cette victoire. C'est pourquoi, comme nous le verrons dans
la suite de ce travail, les célébrations de novembre ont un
caractère sacré et solennel, surtout dans les premières
années où la plaie est encore grande ouverte.
Les cérémonies d'hommage, du souvenir ne
laissent pas de place à l'imprévu, elles sont sobres et
dépouillées. Nous avons pu constater que jamais durant
l'entre-deux-guerres, des mouvements protestataires ne se sont
déroulés pendant la cérémonie commémorative.
Ils avaient lieu quelques jours avant ou après, mais jamais en
même temps ce qui montre bien le caractère sacré que
revêtait cet hommage.
La notion de mémoire et celle de commémorer
sont intimement liées puisque nous commémorons pour maintenir le
souvenir. Toutefois, ce souvenir induit une idée de dette et de
reconnaissance envers les générations passées et les
morts. Les commémorations de la Première Guerre Mondiale varient
en ce sens que progressivement, elles ne sont plus uniquement tournées
vers la glorification des soldats morts pour la patrie mais intègrent la
notion de guerre totale et tendent à mettre en avant d'autres personnes.
1.2. La notion de
« Devoir de mémoire ».
Notre axe de recherche étant de savoir si nous
pourrions étendre la notion de « devoir de
mémoire » aux pratiques commémoratives de
l'entre-deux-guerres, il est important de définir ce qu'est un
« devoir de mémoire »75(*). Cette définition
couplée à une grande vigilance nous permettront d'utiliser cette
notion exprimée pour la première fois dans les années
80-90, pour la période de l'entre-deux-guerres.76(*)
En utilisant les termes de « devoir de
mémoire », nous utilisons une formule exprimée dans les
années 80 et 90 avec la parution de l'ouvrage posthume Le devoir de
mémoire77(*)
de Primo Lévi. Ses implications sont multiples et complexes. Elles
touchent à la fois l'enseignement et la culture, la religion et
l'histoire, la politique et l'économie, la psychanalyse et la morale. Le
terme recouvre de multiples facettes et possède tout aÌ la fois
une dimension morale, éthique, religieuse et politique.78(*) Cette expression est fortement
décriée, décrite, ... L'historiographie et les conceptions
à ce sujet sont immenses, c'est pourquoi, nous nous attacherons à
la définition donnée par Olivier Lalieu, qui selon nous, a le
mérite d'être claire et de s'attacher particulièrement
à la définition plutôt qu'à la polémique qui
l'entoure79(*).
L'expression « devoir de mémoire »
entre dans le dictionnaire Larousse en 2003 avec pour définition :
« L'obligation morale de témoigner, individuellement ou
collectivement, d'événements dont la connaissance et la
transmission sont jugées nécessaires pour tirer les leçons
du passé (la Résistance ou la déportation pendant la
Seconde Guerre mondiale par exemple). »80(*)Selon la définition
d'Olivier Lalieu, le « devoir de mémoire » comporte
deux objectifs : celui de se souvenir, c'est-aÌ-dire le culte des
morts, et la mémoire, un champ plus large qui touche à la
fonction du souvenir dans la société.81(*) S'ajoute à cela un
appel à la jeunesse. Cet appel à la jeunesse est fortement
corrélé au premier objectif : se sou- venir, c'est aussi, et
peut-être d'abord faire connaître » ; faire connaître,
c'est empêcher l'opinion de succomber à nouveau, par
ignorance.82(*)Le
« devoir de mémoire » est aussi « la
légitimité, plusieurs années après les faits
invoqués, d'en demander réparation et d'en tirer des
leçons».83(*)
En suivant, cette définition, nous pouvons constater
que le « devoir de mémoire » porte sur le culte des
morts et celui du souvenir, destinés à l'éduction de la
jeunesse afin que cette dernière n'oublie pas les sacrifices consentis
pour qu'elle vive.
Notre réflexion a été initiée par
la lecture de l'article de 2001 de Barcellini. Celui-ci estime que si le devoir
de mémoire ne s'est développé que depuis les années
80, sa signification et ses implications se retrouvent dès la fin de la
Seconde Guerre Mondiale, voire de la Première.84(*) Alors que dans
l'après-guerre, le fait d'avoir survécu donne
impérativement au rescapé des devoirs85(*) auxquels il ne peut se
soustraire ; aujourd'hui, le « devoir de mémoire »
signifie principalement l'existence d'un devoir des individus, comme de la
collectivité, de garder vivant le passé afin de rester vigilant
et d'en tirer les leçons.86(*)
1.3. Une question de
vocabulaire.
Dès le début de nos recherches, nous avons pu
constater une importance particulière laissée au vocabulaire.
Plusieurs termes sont, en effet, récurrents. Il s'agit de :
commémoration, que nous avons explicité un peu plus haut, deuil,
sacrifice, héros. Mais pas seulement puisqu'à l'époque,
les contemporains de ces évènements faisaient déjà
une distinction sémantique. En l'occurrence, durant
l'intégralité de la période quinous intéresse
(1919-1939), la commémoration du 11 novembre s'étend sur quinze
jours et nous remarquons que le premier novembre est appelé
« jour de souvenir »87(*) alors que le onze est appelé « jour
de reconnaissance ».88(*) Plusieurs recherches telles que celle de Hardier et
Jagielski montrent que les combattants, durant le conflit, honoraient la mort
de leurs camarades les 1e et 2 novembre comme le veut la
coutume.89(*)
Une question a alors surgi : que se cache-t-il derrière
ces différents termes : souvenir, reconnaissance ? Mais aussi
derrière ceux utilisés pour rendre compte de ces
célébrations : mort, deuil, héros,... ?
1.3.1. La Mort, le Deuil et la
Souffrance.
S'il y a bien une notion centrale dans la commémoration
de l'Armistice, c'est celle de la mort et in fine du deuil qui en
résulte.Pour ce qui concerne la Première Guerre Mondiale, les
auteurs s'accordent à dire que la mort est une mort de masse90(*) et c'est justement ce qui rend
le phénomène si prégnant : son ampleur. Le sentiment
de perte ressenti par l'ensemble de la population (pour parler en terme
psychologique, l'entièreté de la population appartient au moins
à un cercle de deuil) mène à un rassemblement.91(*)
Selon la définition communément admise, le deuil
est une souffrance, une détresse liée à la perte d'un
être aimé.92(*)Nous nous situons alors à un niveau individuel,
particulier. Et pourtant, nous voyons que la Nation le prend à son
compte en instaurant un deuil national, celui des morts pour la Patrie. Cette
collectivisation de la perte n'est pas toujours la bienvenue comme le montre
Thierry Hardier et Jean-François Jagielski.93(*) En effet, un grand nombre des
« morts pour la Patrie » sont en fait disparus, ce qui rend
le travail de deuil presqu'impossible puisque celui-ci s'articule autour de la
matérialisation de la mort94(*). C'est d'ailleurs en partie pour cela que les nations
belligérantes consentiront à de gros investissements
commémoratifs95(*)
et institueront ce que Hardier et Jagielski qualifient de
« trois thérapies de groupe »96(*) : les ossuaires, les
cérémonies devant les monuments aux morts et le culte de
glorification du Soldat Inconnu, pour tenter de combler le deuil des veuves et
orphelins des disparus. En effet, par ces actes de commémoration de la
guerre, la population tente de contredire la mort froide de masse en rendant
aux morts une visibilité grâce à l'inscription de leur
nom.97(*)
La commémoration n'est donc au début, qu'une
matérialisation de la souffrance engendrée par le deuil,
lui-même engendré par la mort. La souffrance est partie prenante
de l'individu de l'entre-deux-guerres tant la population compte alors de
nombreuses veuves, orphelins, de parents ayant perdu leur(s) fils. A ces deuils
sont associés les nombreux mutilés qui, eux, continuent de
souffrir.
1.3.2. Le Sacrifice.
La notion de sacrifice est assez complexe à
définir. Les ouvrages que nous avons pu consulter à ce sujet ne
donnent de ce terme qu'une définition basée sur la religion.
Toutefois, un article tente de s'en servir en application avec la
Première Guerre Mondiale, mais il s'agit plus d'une comparaison des
définitions données à l'expression « mort
certaine » par certains militaires hauts gradés.98(*) Nous allons toutefois avancer
une esquisse de la conception que nous nous faisons du terme
« sacrifice ».
Au sens premier, le sacrifice est un don envers un dieu quel
qu'il soit. Mais dans le cas précis qui nous occupe, ces soldats n'ont
pas été sacrifiés pour apaiser un dieu mais pour
protéger une nation, tenir face à un ennemi sanguinaire,... Dans
une certaine vision romanesque, la guerre se gagne par les plus braves, par
ceux qui n'ont pas peur de mourir pour cette victoire. La mentalité
guerrière serait donc empreinte du sacrifice de soi qui doit être
le plus utile possible. Nous pouvons nous poser la question de savoir si cette
mentalité est bien celle du combattant belge. Nous en doutons fortement,
en effet, la Belgique neutre ne possédait pas une réelle
« armée de métier »99(*) au commencement de la
guerre100(*). La notion
de sacrifice au profit de la nation n'est donc pas aussi ancrée en
Belgique qu'elle ne l'est par exemple au Japon101(*). Toutefois, les civils
reconnaissent bien aux soldats ce sacrifice, qu'il ait ou non été
consenti. Et c'est ce sacrifice qui leur confère le statut de
« Héros de la nation » et qui lui octroie une
reconnaissance.
1.3.3. Le Héros.
Comme nous venons de le voir, le combattant par son sacrifice
devient un héros. L'article de Laurence Van Ypersele nous apprend que le
héros est un homme exemplaire qui se distingue par une valeur
extraordinaire... à la fois détaché de la foule et
simplement humain. Le héros incarne un système de valeurs
considéré comme idéal. Le Soldat belge de la
Première Guerre Mondiale et plus particulièrement le soldat mort
incarne le courage de la Poor Little Belgium, dans une situation plus
que difficile, il s'est battu, sacrifiant sa propre vie afin que la Patrie
triomphe. Par sa mort, le héros atteint l'immortalité, l'ensemble
de la population se souviendra de la beauté de son geste et luttera
contre l'oubli de son nom. Nous verrons dans le chapitre suivant que les
Martyrs de cette même guerre, sont eux aussi considérés
comme des héros. Il réside une différence fondamentale
entre ces deux types de héros : le premier est un équilibre
entre le courage et la colère alors que le second n'est que don de soi.
102(*)
Quoiqu'il en soit, que le héros soit guerrier ou
martyr, il n'en reste pas moins que le pouvoir politique se l'approprie afin de
renforcer l'identité nationale ainsi que son propre pouvoir. 103(*) Nous pouvons dire que les
commémorations constituent non seulement une ressource mais aussi un
instrument de l'action politique qui n'est pas obligatoirement celle de l'Etat.
En effet, les commémorations du 11 novembre se sont inscrites dans la
tradition chrétienne du culte des morts ce qui mena le clergé
à vouloir récupérer les cérémonies pour
promouvoir le pacifisme et l'antimilitarisme alors que les associations et les
gouvernements voulaient jouer sur la dimension patriotique.104(*) Nous avons pu
constaté que les partis extrémistes tels que le Parti Communiste
donnait à ces commémorations une signification
particulière. Les significations qui sont données à cette
journée sont bel et bien liées à différentes
conceptions politiques, qui ne sont elles-mêmes pas obligatoirement
représentée au sein du gouvernement. Nous considérons que
les commémorations sont aussi bien une ressource qu'un instrument dans
la mesure où les politiciens y puisent certaines valeurs et où
ils l'utilisent pour en faire passer.
Pour renforcer cet argument du pouvoir politique, nous
pouvons aussi remarquer que c'est l'Etat, par ses représentants, qui
donne de l'importance à la cérémonie. Son choix de se
rendre en un lieu, rend la cérémonie centrale105(*). Qui plus est, il prend
souvent la décision de supplanter le lieu de l'évènement
au profit d'un lieu central qui est plus susceptible de rencontrer
l'adhésion de la foule.106(*)C'est pourquoi dans le cas qui nous occupe, les
cérémonies principales sont celles de Bruxelles à la
Colonne du Congrès, qui revêt un caractère national mais
aussi les cérémonies plus locales auxquels les membres du
gouvernement ou de la famille royale participent.107(*)
1.4. Les formes de la
commémoration.
La commémoration est une matérialisation d'un
souvenir. Elle peut dès lors prendre plusieurs formes que nous allons
ici répertorieret définir brièvement.
Commençons par le monument aux morts. Ce dernier
revêt plusieurs significations qui lui donnent autant de fonctions
particulières : en premier lieu, le monument aux morts est un
témoin de l'histoire108(*). Cette première acceptation engendre une
fonction mémorielle : le monument doit avoir une fonction
pédagogique : enseigner aux nouvelles générations la
guerre, l'horreur allemande afin de ne jamais oublier. Deuxièmement, le
monument aux morts est la manifestation du souvenir et de la reconnaissance
éternelle que les survivants témoignentenvers les
disparus.109(*)
Troisièmement, il est un substitut à la tombe individuelle pour
nombre de familles endeuillées.110(*)Une fonction funéraire se profile ici :
le monument est avant tout une tombe et par là devient le centre du
culte laïque que devient peu à peu le souvenir des morts de la
Grande Guerre. Comme l'a dit Stéphanie Claisse, le monument aux morts
est une thérapie collective face aux traumatismes de la guerre. Il est
aussi un lien entre les Morts et les vivants au quotidien mais plus
particulièrement lors des inaugurations ou des cérémonies
annuelles.111(*)En
dehors de ces fonctions, le monument aux morts peut également
revêtir une fonction sociale (le monument est un moyen d'appuyer une
revendication sociale de reconnaissance matérielle en faveur des anciens
combattants).112(*)et
selon Joël Candeau, le monument aux morts renferme une autre
fonction : provoquer chez le visiteur une émotion, dans le but
d'obtenir son adhésion à un projet politique.113(*)
La plaque commémorative et le changement des noms de
rues sont aussi de beaux exemples de commémorations. Placée sur
la façade d'une maison reconstruite, dans une entreprise, une
école, la plaque commémorative a la même fonction que le
monument aux morts, elle veut lutter contre l'oubli, remettre sans cesse en
mémoire le souvenir de l'horreur de la guerre et de ceux qui y ont
péri. Le nom des rues et des places belges rappelle aussi
régulièrement cette Première Guerre. Il y a la rue du 11
novembre à Mons et à Etterbeek, la place du XX Août
à Liège, le square Gabrielle Petit à Nivelles,... Par ces
quelques exemples, nous voyons bien que la commémoration concerne les
faits de guerre dans leur ensemble puisque ces divers noms de rue, place,
square évoquent tantôt l'Armistice, tantôt une grande
bataille, tantôt un héros-martyr.
Les cérémonies commémoratives commencent
souvent par un service religieux. Prenons le cas de Liège en
1928114(*) : comme
toujours la commémoration se déroule sur trois jours. La
matinée du 10 novembre est consacrée aux offices religieux :
à 9h30, un office est organisé à la synagogue, à
10h, c'est une cérémonie protestante et enfin à 11h (heure
symbolique s'il en est), un Te Deum à la
cathédrale115(*).
L'après-midi est dédiée aux pèlerinages aux divers
cimetières. Nous pouvons comprendre par cet exemple, que le 11 novembre
est complexe de sens. Dans une nation comme la Belgique, la religion joue un
rôle important, ayant dominé la politique durant des
décennies, mais aussi car l'un de ses représentants (le Cardinal
Mercier) joua un grand rôle lors de la Première Guerre Mondiale.
Le cortège funéraire est véritablement
l'élément central de la cérémonie. Il se forme
à un endroit précis, comprend les différentes personnes
importantes : le roi, les représentants politiques (le Bourgmestre,
les collèges échevinaux, les délégations
étrangères), les anciens combattants (selon une hiérarchie
définie à l'avance) et enfin, la population belge. Suivant un
itinéraire précis, ce cortège se rend soit aux
cimetières (lors de la Toussaint) soit à la colonne du
Congrès ou au monument aux morts du village, de la ville. Là,
dans un recueillement profond, le cortège, par la personne du roi (ou du
membre de la famille royale ou d'un édile), dépose une gerbe de
fleurs pour honorer les défunts.
La minute de silence permet de remplacer la prière.
Cette forme de commémoration est privilégiée par le
gouvernement afin de ne pas privilégier une religion. Elle
possède une signification profonde pour la population
également : « dévotion du souvenir, hymne muet et
ineffable chantant notre victoire et ceux qui nous la donnèrent,
expression symbolique de la Patrie unie et du peuple indivisible
».116(*)
Les coups de canons ou de cloches font également partie
du cérémoniel. Les archives de la ville de Mons, nous ont permis
de voir que le 28 juillet 1919, le ministre de l'Intérieur décide
que chaque année, le 2 août à 19h, des sonneries de cloches
célèbreront, dans toutes les communes du Royaume, le moment
à jamais historique de la remise de l'ultimatum
allemand.Malheureusement, au cours de nos recherches, nous n'avons pu trouver
de renseignements sur l'arrêt de cette coutume. Bien plus, chaque
année pour le 11 novembre, vingt et un coups de canon sont tirés
depuis le parc de Bruxelles à 11h.
Les drapeaux, les médailles et le passage en revue des
troupes sont d'autres façons que l'Etat a trouvées pour honorer
les anciens combattants. Le roi ou le ministre de la Défense passe
devant un régiment, le salue. Dans le domaine militaire, le passage en
revue des troupes est un rituel très règlementé : les
troupes sont en « Présentez armes » lors de l'arrivée
des autorités. Elles sont accueillies par le commandant des troupes qui
salue, à six pas environ, l'autorité qui préside la
cérémonie. L'autorité rend le salut. Pour ce qui est des
médailles, elles sont remises aussi bien à un régiment
qu'à un individu en particulier. En corrélation avec cette remise
de médaille, le médaillé est aussi mis à l'honneur
dans le Moniteur Belge. En effet, à chaque fois qu'une médaille
est décernée, une publication est faite avec le nom, le grade et
l'adresse du soldat ou du civil. Au sein de la communauté d'anciens
combattants, il existe un véritable culte du drapeau (que celui-ci soit
celui de la Belgique ou celui du régiment sous lequel ils ont combattu).
Chaque fois qu'un drapeau est remis à un régiment, c'est
l'occasion d'une manifestation patriotique, d'une mise en valeur.
1.5. La mise en valeur d'un
groupe social.
Lors d'une commémoration, une place
privilégiée est toujours consacrée à une
personnalité ou à un groupe d'acteurs de
l'évènement ou de représentants comme les Anciens
Combattants. Elle célèbre les groupes en honorant leurs morts. A
travers une manifestation collective, un hommage individuel est rendu puisque,
au niveau local, le nom de chaque mort est prononcé et un enfant
répond « Mort pour la Patrie ».117(*) C'est bien par le
rassemblement populaire que la commémoration peut rendre hommage. En
effet, lors de cérémonies aux pieds de monuments aux morts, il
n'est pas rare que les autorités présentes appellent un à
un le nom des disparus en observant un instant de silence entre chaque nom.
Toutefois, il est bon de s'entendre sur la définition
des termes « groupe social ». Il s'agit d'un groupe dans lequel se
retrouvent des individus occupant une position plus ou moins semblable dans la
société, sans forcément entretenir de relations directes
avec l'ensemble des membres qui composent ce groupe.118(*) Il est intéressant de
voir que dans le cas qui nous occupe, le groupe social mis en valeur semble
s'élargir progressivement, avec la reconnaissance de nouvelles victimes
de la guerre. En effet, dans un premier temps, les personnes mises à
l'honneur sont principalement les soldats morts aux combats ainsi que les
soldats revenus du front. Par la suite, les veuves et les orphelins sont mis en
avant et au fil du temps, les autorités réalisent que toute la
population belge a été touchée par cette guerre que ce
soit à travers ses martyrs, ses résistants, ses veuves et
orphelins,... Le groupe mis en avant devient donc l'ensemble de la population,
la Patrie.
La référence à la patrie devient
omniprésente en Belgique : sur les actes de décès,
sur les stèles, les plaques et les monuments commémoratifs. Par
ce fait, nous voyons bien la volonté d'honorer l'ensemble du pays pour
avoir tenu durant quatre années. 119(*)
1.6. L'importance de la
commémoration dans l'identité nationale.
L'identité nationale est en premier lieu un ensemble
cohérent d'images et de sentiments concernant l'espace national et elle
sert à la reconnaissance de l'individu à l'intérieur de la
communauté.120(*)
Elle est forte et socialement partagée car cet ensemble de symboles est
transmis aux diverses générations par plusieurs moyens comme les
médias, l'école,... Elle est d'autant plus forte qu'elle est
créée progressivement grâce à des
phénomènes qui encouragent l'admiration, la fierté et le
respect. L'identité nationale se trouve sous l'égide de l'Etat
qui veille à l'utilisation des symboles, au respect des valeurs et des
comportements véhiculés à l'égard de la nation.
L'action gouvernementale joue donc sur le nationalisme et le patriotisme qui
servent à resserrer les liens entre les membres d'un même pays. En
l'occurrence, l'Etat promeut l'attitude de la population et fait ainsi de
l'attitude héroïque un trait de caractère de
l' « âme » belge. Il est donc évident que
l'identité nationale n'est qu'une construction qui dépend du
contexte contemporain. Nous avons pu voir au cours de nos recherches qu'au
profit de cette unité nationale, le gouvernement va jusqu'à faire
voter une loi d'amnistie pour fait de collaboration ce qui aura l'effet inverse
de celui recherché : les Anciens Combattants sont heurtés
par cette démarche qui, selon eux, déshonore leur sacrifie.Cette
identité nationale permet le conditionnement des
comportements.121(*)
Mais la communauté n'est pas qu'un récepteur passif, elle
réagit au message idéologique par la prise de position. Nous
avons pu voir qu'en mai 1922, les citoyens montois reprochent au Bourgmestre
d'avoir gaspillé l'argent communal afin d'organiser des «
réjouissances inappropriées » lors de la
commémoration des morts pour la Patrie. Une kermesse avait
été organisée pour les enfants dans le parc du Waux-Hall
ce qui déplut fortement aux Anciens Combattants montois.122(*)Les membres de la nation
défendent cette identité parce qu'elle fournit une reconnaissance
et des justifications pour les actions entreprises.123(*)
C'est ce qui explique l'engouement pour les
commémorations de la Première Guerre Mondiale, elles permettent
d'ancrer la population dans la représentation identitaire d'une Belgique
forte et courageuse.
Nous voyons donc que mémoire et identité sont
liées. Pour Tzvetan Todorov, « le rappel du passé
est nécessaire pour affirmer son identité, tant celle de
l'individu que celle du groupe. L'un et l'autre se définissent aussi,
bien entendu, par leur volonté dans le présent et leurs projets
d'avenir : mais ils ne peuvent se dispenser de ce premier
rappel ».124(*)
1.7 De la première
commémoration au rituel.
Nous avons vu ce qu'est une commémoration, nous avons
observé qu'elle résulte d'une volonté, d'une
programmation, nous avons expliqué qu'elle se constitue de gestes
particuliers. Au fils du temps, elle devient une tradition, un rituel. Qu'est
ce qu'un rituel ? Selon Catherine Le Grand Seìbille, le rite est
une pratique réglée, collective et transmise, qui a souvent un
caractère sacreì et qui porte toujours une dimension
symbolique125(*). De
prime abord, pas de différence donc avec une commémoration. De
plus, dans plusieurs typologies consacrées aux rituels, les
commémorations sont toujours placées dans la catégorie des
rites de cycles sociaux. Notre première intuition nous pousse à
dire qu'une commémoration devient un rite par l'ancrage dans le temps,
la tradition. Il n'y a pas de laps de temps déterminé pour juger
de ce passage mais quoiqu'il en soit, nous voyons bien que les
commémorations du 11 novembre étaient ressenties comme un besoin
annuel et ce sont leurs formes quasiment immuables qui en ont fait des
rituels.126(*)
Mais existe-t-il des éléments précis qui
permettent de passer d'une simple commémoration à un
rituel ? Au regard de l'anthropologie, trois traits caractérisent
principalement la ritualité : un caractère collectif qui,
comme nous venons de le dire, cimente le lien social ; un caractère
obligatoire car, en principe, la tenue de la cérémonie implique
la participation de chacun;un dernier caractère est que le rituel est
« élaboratif »127(*) de sens. Comme nous l'avons
montré, la commémoration du 11 novembre est entièrement
tournée vers la mort qui est elle-même empreinte d'un rituel
propre(celui des funérailles) dont s'inspire fortement le rite qui
s'installe progressivement : messe, cortège, dépôt de
gerbe,... 128(*)
Le point de départ d'un rituel est la création
d'un espace-temps particulier(ici, au niveau national : le 11 novembre
à 11h, à la colonne du Congrès). Ensuite, il est rendu
obligatoire par l'Etat belge par une loi du 25 juillet 1922129(*). Il est évident que
le caractère obligatoire n'est pas catégorique mais plutôt
conseillé, il est de bon ton d'être présent aux
cérémonies patriotiques du souvenir. Les anthropologues
s'accordent aussi à dire que grâce à ces rituels, nous
pouvons discerner les valeurs et la perception du monde d'une communauté
donnée. Mais surtout, le rituel est une
répétition.130(*)
Les commémorations
du 11 novembre.
« Pour la première fois dans une
période d'après-guerre, les monuments aux morts remplacent les
arcs de triomphe. Ce ne sont plus les seuls généraux victorieux
qu'on honore, mais surtout la mémoire des simples
soldats ».131(*)
2.1 De la difficulté
du choix d'une date.
Dès le début de nos recherches, nous avons pu
constater que la date du 11 novembre ne suscitaitpas chaque année le
même intérêt. En effet, entre 1919 et 1922, cette date n'est
pas marquée du sceau officiel de la commémoration. Elle
n'obtiendra ce sceau qu'avec le choix du Soldat Inconnu. Cette
non-officialisation des trois premières années nous a
poussée à nous interroger sur le choix de la date qui paraissait
aux premiers abords évidente.132(*)
Quels sont les sentiments, évènements qui ont
guidé le choix de cette date ? Dès le 11 novembre 1918, la
Belgique est libérée après quatre années
d'occupation. Les sentiments dominants sont donc la joie et le soulagement,
toutefois, les pleurs et la rancoeur sont aussi fortement présents. Ces
différents sentiments ont certainement dû peser dans la difficile
décision d'une date commémorative.
Il faut tout d'abord remarquer que, déjà
pendant le conflit, les Jass rendaient hommage à leurs camarades
tombés aux combats lors des 1er et 2 novembre, selon la
tradition chrétienne.133(*) Il a donc été envisagé, dans
un premier temps, de garder cette coutume mais bien vite, des voix se sont
élevées pour obtenir une date spécifique et les
débats se sont ouverts : 21 juillet134(*), 4 août135(*), 28 septembre136(*), 11 novembre137(*), 20 novembre138(*), 22 novembre139(*)?
Dès décembre 1918, la question se pose au
Sénat où le comte Goblet d'Alviela140(*) propose une loi faisant de
la journée du 22 novembre - date de l'entrée des Souverains
Albert et Elisabeth à Bruxelles- une fête nationale annuelle.
141(*) Dans le chef de
son auteur, la volonté est, en faisant un parallèle avec les
journées de 1830 qui ont permis à la Belgique d'obtenir son
indépendance, que chacun se souvienne des sacrifices endurés pour
recouvrer l'indépendance nationale. Appuyée par la gauche, cette
proposition est renvoyée à la commission de
l'intérieure.142(*) Nous pouvons aisément comprendre le choix de
cette date qui fut vécue à l'époque comme une
apothéose, la véritable fin de la guerre. Elle représente
le souvenir, la joie. Cette date devait donc symboliser la résistance
des patriotes belges puisqu'elle marque la fin de 52 mois d'occupation, durant
lesquels la population belge s'est montrée vaillante.
Au conseil des ministres du 10 février 1919, le Premier
Ministre Delacroix demande de se rallier soit à la proposition du Comte
Goblet d'Alviela proposant d'ériger en jour de fête le 20
novembre143(*) - date de
l'entrée du Roi à Bruges- soit à celle du Roi qui propose
la date de l'Armistice. Le conseil se rallie unanimement au choix du
roi.144(*)Cette date du
11 novembre est alors proposée au Sénat comme fête
nationale par le baron Cogels145(*) qui n `est autre que le rapporteur de la
commission ayant examiné la proposition de Goblet et
consorts.Malgré l'intervention du Sénateur Descamps146(*), qui pointe des
difficultés d'organisation à cette période de
l'année, notamment en ce qui concerne les revues et mouvements de
troupes147(*), c'est
bien la date du 11 novembre qui est finalement choisie à
l'unanimité des membres présents148(*) Si au Sénat, elle est
vue comme « la cessation de l'horrible effusion de sang» et
comme un lien immuable entre la Belgique et les Alliés149(*), à la Chambre, il en
est autrement.
En effet, pour le catholique Pierre Imperiali150(*), le 11 novembre a certes
apporté la paix dans le pays mais c'est aussi le moment où ses
Alliés ont déçu la Belgique en ne prenant pas en compte
ses revendications pour la paix151(*). Pour lui, il faut se souvenir du
« jour {4 août 1914}, - l'instant, dirai-je,-
où d'un seul mot « non », le Roi, interprète
de la Belgique entière, faisait cette chose magique : d'un petit
peuple, la plus grande nation morale du monde ».152(*) Pour le libéral
Eugène Hanssens153(*), partisan de la même date, ce qu'il faut
avant tout perpétuer, c'est le sens de l'honneur et du devoir du peuple
belge, seul capable d'édifier les générations suivantes.
« ... Sa célébration qu'il nous faut assurer de
préférence à toutes autres, en nous disant d'ailleurs
qu'en la célébrant nous célébrons du même
coup tout ce qui a suivi et ce qui n'aurait pas pu suivre si l'on n'avait pas
fait ce que l'on a fait le 4 août 1914 ». L'opinion du
socialiste Jules Destrée154(*) est d'un autre ordre. Partisan également du 4
août, son argument est que le 11 novembre n'est pas national mais de fait
international. Selon lui, « La célébration de
l'anniversaire du 4 août sera une fête vraiment belge, et
rappellera ainsi éternellement aux enfants des écoles, à
l'attention du public, au monde, à nos alliés et à nos
ennemis, ce que nous avons fait de plus beau depuis que nous sommes
Belges.155(*)Ce
sera une fête qui montrera que la Belgique, à l'instant
suprême où son existence était en péril, a
révélé une âme collective, supérieure aux
âmes individuelles. Nous devons continuer à nous inspirer de cette
âme collective et tâcher d'en rester dignes à l'avenir.
Telle sera la signification de la célébration de l'anniversaire
du 4 août 1914 ».
Lors de la même séance, le ministre des Finances
Delacroix propose encore une autre date : celle du 28 septembre 1918 qui
est à ses yeux le jour de la gloire. Ce jour-là, les valeureux
soldats belges ont pris lors d'une dernière offensive, conquis la
forêt d'Houthulst et la crête des Flandres.156(*)
Finalement, le 10 juillet, le projet de loi instituant la
journée du 4 août comme jour de commémorationest
voté favorablement à l'unanimité des députés
présents.157(*)
Ce changement de date dans le projet de loi provoque un
nouveau débat au Sénat. Le comte d'Alviela s'était
rallié à la date du 11 novembre mais ne peut se rallier à
celle du 4 août pour deux raisons : il n'y aurait que quinze jours
entre deux fêtes nationales ce qui ne favorise pas la reprise de
l'activité, et, cette date est « funèbre »
alors que le 22 novembre était une date
« glorieuse ». Pour le catholique Félix
Struye158(*), l'argument
de la date purement belge, c'est-à-dire le 4 août, doit remporter
l'adhésion. Cette date est reconnue internationalement comme typiquement
belge. En effet, lorsque Struye se trouvait en Suisse, on lui a fait remarquer
à plusieurs reprises que le 4 août ne pouvait que
représentait l'héroïsme belge. Il est convaincu que la
population belge, une fois la douleur dissipée, célèbrera
avec ferveur cette date. Le 4 août est donc voté par 53 oui, 1 non
et 9 abstentions.159(*)
Le 31 juillet 1919160(*), une loi fixant l'anniversaire de l'entrée en
guerre de la Belgique comme fête nationale paraît au
Moniteur.161(*) Il faut
attendre, comme nous l'avons dit, 1922 et le choix du Soldat Inconnu pour que
le 11 novembre devienne jour de fête nationale.162(*)
Les Belges vont donc célébrer pendant trois ans
le 4 août. Le 27 mars 1922, le Conseil des Ministres est mis au courant
du souhait d'une série de conseils communaux, de voir la date du 11
novembre devenir fête nationale en lieu et place de la date du 4
août. Le conseil des Ministres fait sien le voeu de certains conseillers
communaux qui demandaient que la fête patronale du roi du 15 novembre
soit transférée au 11 novembre pour que celui-ci deviennent une
fête légale. C'est aussi une façon pour eux de signifier au
Roi leur reconnaissance et le rôle essentiel qu'il a joué dans la
Victoire.163(*)Dans ce
texte, le rôle du Roi dans la victoire de l'armée est
magnifié. Dès avant la guerre, Albert Iest un roi populaire qui
incarne aux yeux des Belges les valeurs de la nation, la foi en l'avenir. Mais
au lendemain de la guerre, l'image du sauveur de la Patrie s'impose à
tous les Belges, combattants ou non.164(*) Albert 1e prend son rôle
constitutionnel très à coeur. La présence du souverain sur
le sol national permit au soldat de ne pas se sentir abandonné et de
retrouver confiance notamment lorsque celui-ci effectuait des visites dans les
tranchées.165(*)
Il est le seul souverain à y descendre et à partager le sort des
ses troupes.166(*)
L'image d'Albert est indissociable de l'image du soldat, déjà
avant 1914, il apparaissait en costume d'apparat et après guerre, c'est
en uniforme de campagne qu'il se montre à la population.167(*)Mais il est aussi proche des
plus humbles civils occupés. Il vit modestement avec sa famille à
La Panne et utilise son prestige pour obtenir l'aide humanitaire dont son
peuple a besoin.168(*)
Il est donc vainqueur militaire mais aussi sauveur de son peuple. La notion de
paix et le sentiment de quiétude ont grandi durant ces trois
années : l'Europe se reconstruit progressivement après plus
de quatre années de guerre.
Lorsque que le sujet est abordé le 13 juillet à
la Chambre des Représentants, c'est la notion de paix qui est
liée au 11 novembre qui est mise en avant par William Van
Remoortel169(*).
Malheureusement, ce souhait crée un tollé dans
l'assemblée. En effet, Van Remoortel voulait baptiser cette fête
nationale « fête de la paix ».170(*) Certains
Représentants rechignent pour diverses raisons : cela desservirait
la Belgique puisque ce jeune pays enfin maître de sa destinée,
justifierait ainsi ses fêtes nationales, alors que la paix est
déjà célébrée le 1e mai avec la
fête du travail.171(*) Pour Fischer172(*), célébrer une paix universelle serait
un mensonge puisqu'au 11 novembre 1918, tous les pays n'étaient pas
encore en paix. Pour lui, c'est le sentiment de délivrance qui doit
être mis en avant. Ce sentiment est par ailleurs partagée par le
socialiste Vandemeulebroucke173(*) : « nous formons le voeu qu'ils
{tous ceux qui dans la Chambre et au dehors, veulent que l'on ne continue
plus cette course exagérée aux armements}
considéreront le 11 novembre comme un jour choisi pour inculquer
à la jeunesse le désir d'agir, dans l'intérêt de la
Belgique, pour la paix en éliminant dans la mesure du possible toutes
les causes de guerre ». 174(*) Le débat se poursuit alors sur divers sujets
comme, par exemple, celui du nombre de bourgeois et de travailleurs morts lors
de la guerre. Nous reviendrons sur ce débat un peu plus loin dans ce
travail.
Nous pouvons voir qu'un consensus est bel et bien
présent quant au choix de la célébration du 11 novembre.
Le problème qui se pose dès lors concerne la signification
à lui donner : paix, délivrance, joie,... ? Finalement,
ce seront la délivrance et la paix en perpétuelle construction
que souligneront les membres de la Chambre à la presque unanimité
- 96 oui, 2 non et 8 abstentions-.175(*)
La discussion se poursuit au Sénat. Le 20 juillet, le
sénateur socialiste Lekeu176(*) - le seul membre du Sénat à prendre la
parole sur le sujet- interprète la date du 11 novembre comme suit :
« {ce} n'est pas seulement à nos yeux la date
emblématique marquant la fin de la dernière guerre, mais le jour
symbolique, signifiant par-dessus tout la fin de la guerre dernière,
l'avènement de la paix, non pas de la paix incertaine, caduque,
étriquée, douloureuse, souvent menteuse d'aujourd'hui, mais la
paix définitive, inaltérable, fondée sur le droit du
peuple et la solidarité internationale, devenant la loi d'un monde
nouveau ». 177(*) A travers cette citation, nous pouvons voir le
pacifisme socialiste qui a la part belle à cette époque. Le
Pacifisme socialiste reconnaît en principe que les guerres sont
provoquées par les contradictions capitalistes, mais il estime qu'avant
l'établissement définitif du Socialisme mondial, il serait
indispensable de constituer un tribunal international, de limiter et de
régler les armements.178(*) Idée déjà présente avant
guerre, l'Armistice fait croitre ce sentiment jusqu'à la
désillusion qu'engendra l'échec du Pacte de Locarno179(*), dans les années
30.180(*)
A travers tous ces débats, nous pouvons voir que le
choix de la date commémorative est révélateur d'une
mentalité, d'uneévolution dans l'opinion publique. Il suffit de
comparer la signification donnée aux deux dates primordiales en 1919
puis en 1922 pour en comprendre l'impact. Le 11 novembre est
considéré comme « une date universellement
mémorable pour nos Alliés comme pour nous. Nous avions
été unis dans les souffrances de la guerre, nous devions nous
montrer unis dans la gloire et dans l'espérance de la consolidation de
la Paix ».181(*) Le 4 août est quant à lui, vu par la
commission d'examen du projet, présidée par le baron Cogels comme
« l'anniversaire du noble geste de notre Roi, de notre
Gouvernement, de nos Chambres législatives, ayant derrière elles
le Peuple tout entier, et repoussant la proposition infamante qui lui fut
adressée par la puissante Allemagne. C'était le commencement de
nos malheurs, mais ce fut aussi l'oeuvre de glorification de la Belgique dans
l'Histoire. Cette date symbolisera l'honneur, le respect du Droit et
l'abnégation héroïque dans la défense du sol
patrial.». 182(*)En 1922, le rapport de la Commission
sénatorial de l'Intérieur nous apprend que le 4 août est
« considéré comme l'expression même du
sacrifice de la Belgique se dressant tout entière contre l'invasion
brutale d'une nation parjure ».183(*) Il s'agit, ici, d'une
question qui rejaillit dans la presse. Nous avons pu lire ce sentiment dans Le
Journal de Liège : « bientôt le Parlement ayant
compris qu'il fallait commémorer la victoire et non l'invasion, le 11
novembre est devenu la seconde fête nationale »184(*).
Nous avons également montré que l'un des
sentiments dominants en Belgique était celui de faire une
commémoration typiquement belge. D'autant plus que cette guerre a fait
surgir dans les consciences un fervent patriotisme.Par ailleurs, nous pensons
que cette volonté venait du fait que les revendications belges, lors du
traité de Versailles, n'avaient pas été satisfaites ce qui
laisse au peuple belge un sentiment de trahison et d'injustice face aux
Alliés. Toutefois, comme nous l'avons dit, la Belgique finit par
s'aligner sur la date commémorative choisie par les Alliées et
ira même calquer sa cérémonie du Soldat Inconnu sur celle
de la France185(*).
Le choix de la date laisse aussi apercevoir ce que le pouvoir
législatif pensait être le plus important : rendre hommage au
martyre belge et aux massacres de civils d'août 1914, à la
résistance patriotique ou à la lutte des soldats belges et
alliés qui permit la délivrance de la Belgique , ...
Ces différentes représentations et conceptions
montrent à quel point il fut difficile de sortir du choc de la Grande
Guerre.
2.2 Les
cérémonies en général.
2.2.1 La Toussaint : La
commémoration traditionnelle du souvenir des morts
De tout temps, les 1er et 2 novembre ont
marqué le calendrier du sceau du souvenir des défunts.186(*) La Première Guerre
leur donne une coloration particulière : celle du souvenir, de la
reconnaissance envers les soldats morts pour la Patrie. La Toussaint est un
moment de recueillement dès la première année de guerre,
cette tradition devient une véritable manifestation de
patriotisme.187(*)La
Toussaint est vue comme un rite annuel d'hommage aux morts, rite immanquable
car la crainte de l'oubli transparait. Lors de ce jour particulier, l'oubli est
combattu, chacun a une pensée pour les défunts qu'il a connus.
Lorsque nous parlons de « crainte de l'oubli », nous nous
référons au sentiment général qui se dégage
des articles de presse. Cette célébration estdoublée
d'une certaine litanie qui revient régulièrement :
« Ah ! que leur souvenir fasse que nous ne nous endormions jamais
sur notre Victoire ! Les armes et les coeurs se rouillent dans
l'oubli... »188(*) ; « Mais comment
aurions-nous le droit d'oublier ceux qui ont donné
leur -vie à la Patrie, ceux qui ont souffert dans leur chaire, leur
santé et leurs affections... »189(*). Nous voyons bien par ces
deux exemples qu'il n'est pas envisageable de ne pas se souvenir des morts.
Lors d'une journée dédiée au souvenir et
au recueillement, il apparaît important de rendre hommage au
dévouement des combattants tout en rejetant toute volonté de
gloire militaire ou de nationalisme dans le sacrifice. La population dans son
ensemble rend hommage aux morts de la guerre sans faire de distinction:
wallons, flamands, civils, militaires,...
La Toussaint permet de soutenir la transmission
générationnelle de l'esprit de la victoire et de la
reconnaissance qui est due aux acteurs de celle-ci. C'est d'ailleurs ce point
particulier qui explique la place spécifique des enfants - vecteurs de
transmission et travailleurs de la consolidation de la paix-. En effet, dans
les différents cortèges, les enfants sont placés
directement après les représentants politiques mais aussi en bout
de cortège par la présence des Boy-scouts.190(*) Les placer au début
et à la fin du cortège contribue à créer en quelque
sorte un cercle, symbole du mouvement, du changement, de transformation. Le
cercle est également un symbole de perfection et de l'union par
l'absence de division possible. Par extension, il symbolise aussi la vie des
êtres vivants- le cercle de la vie- de la naissance à la mort, et
ce recommencement perpétuel.191(*) Les enfants incarnent alors l'avenir, plus fort que
la mort, mais aussi la transmission de la mémoire de la
guerre.192(*)
Les Pèlerinages de la Toussaint sont des
cérémonies officielles, entièrement dédiées
aux morts193(*), et
reprenant des programmes inchangés de 1929 à 1939194(*) : Réunion du
cortège, avancée jusqu'au cimetière, visite de ce dernier
et dépôt de gerbes au monument aux morts. Auparavant, une messe a
souvent lieu à l'église. Aucun discours ne devait être
prononcé. Une première sonnerie Aux Champs
donne le signal de la minute de recueillement, une deuxième en marque la
fin.195(*) Ce sont
souvent- pour ne pas dire tout le temps- les membres de la
Fédération Nationale des Combattants et de la
Fédération Nationale des Invalides qui s'occupent de
l'organisation de cette pieuse célébration. Ce qui
n'empêche pas les autorités communales et religieuses de se
joindre massivement à cette pratique.
Bien qu'au niveau des sources officielles nous n'en ayons
trouvé que pour Bruxelles, la presse relate, avec plus ou moins
d'intérêt, les célébrations dans le pays. Et
partout, les cortèges du 1er novembre se ressemblent et
rassemblent. La foule nombreuse est souvent décrite comme recueillie et
silencieuse, aussi bien dans les cortèges qu'aux cimetières ou
devant les monuments aux morts. Le caractère funèbre de ces
cérémonies est celui qui ressort. Le rassemblement des
participants se fait vers 10h20, à 10h25 retentit la sonnerie du
Garde à vous. Le cortège se met en branle vers 10h30 et
se dirige vers le cimetière au son de marches funèbres
entonnées par les Harmonies locales.196(*) Une fois arrivé à l'entrée du
cimetière, le cortège se range sur la droite de la voie publique
afin que le Collège et le Conseil communal lepassent en revue celui-ci,
tandis que retentit la sonnerieAu Champ. La cérémonie
à l'intérieur du cimetière est orchestrée par
l'inspecteur des inhumations. 197(*)
Ces cérémonies revêtent un
caractère national puisque le seul drapeau accepté à
l'intérieur du cimetière est celui de la Belgique. Ceux des
groupements patriotiques et des sociétés sont acceptés
durant le cortège mais doivent attendre la fin de la
cérémonie au cimetière pour rejoindre leur
groupe.198(*) Nous
supposons que cette interdiction d'entrer dans le cimetière pour les
drapeaux est due à la volonté de rendre cette
cérémonie nationale, neutre, de rendre le temps d'un instant au
pays son atmosphère d'Union Sacrée. Dès 1933, il est
également interdit aux personnes revêtues d'uniformes ayant une
signification politique d'entrer dans le champ de repos.199(*)Une autre interdiction
apparaît en 1935 : il est demandé aux participants de ne pas
fumer durant le cortège et la cérémonie du
cimetière.200(*)
Ces cortèges du deuil témoignent de la fonction
rituelle qui marque ces commémorations. Ils conduisent la population au
cimetière, pour des pèlerinages de reconnaissance aux morts de la
guerre. Ils permettent l'expression d'un deuil collectif le jour où les
familles vont aussi, individuellement, se recueillir sur les tombes. C'est
pourquoi la presse insiste sur le caractère pieux de ces
cortèges.201(*)
L'extraordinaire participation populaire à ces cérémonies
officielles témoigne du besoin de recueillement collectif pour conjurer
la douleur et le deuil d'un mort de masse.
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de1.png)
Figure 2 La Dernière Heure, 3 novembre
1919, p.1.
Si nous nous attachons au cas bruxellois, nous pouvons
remarquer que ce jour-là, le Collège des Bourgmestre et Echevins
et le Conseil Communal de la ville se rendent aux quatre cimetières de
la Ville - Laeken, Evere, Haren et Neder-Over-Heembeek-202(*), selon le
cérémonial que nous avons rapporté plus haut. 1923 voit se
profiler l'hommage aux citoyens belges fusillés par l'ennemi, au
cimetière d'Evere.203(*) En 1925, le pèlerinage de Laeken est
précédé de la cérémonie de la translation
des corps des personnes décédées des suites de leur
déportation ou de leur emprisonnement par les Allemands. 204(*) En 1930, la Toussaint est
également l'occasion de déposer quelques gerbes sur les monuments
évoquant « la fondation de l'Indépendance du
pays ». De plus, cette année voit aussi l'inauguration du
portique monumental de la pelouse d'honneur205(*), au cimetière d'Evere. 206(*) En 1932, hommage est rendu
aux Bruxellois morts au service de l'oeuvre coloniale congolaise.207(*) Remarquons que le
cérémonial est figé jusque dans son
itinéraire208(*).
Chaque année, les participants empruntent le boulevard Emile-Bockstael
(A), la place Emile-Bockstael (B), les rues Marie-Christine (C), du Champ de
l'Eglise (D) et parvis Notre-Dame puis rentrent dans le cimetière
(E).209(*)
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de2.png)
Figure 3 Parcours des cérémonies de la
Toussaint, à Bruxelles.
Pour ce qui est de Liège, les cérémonies
ont lieu au cimetière de Robermont et le cortège démarre
du Boulevard d'Avroy.210(*) Les édiles communaux se rendent
également- et en premier lieu- au cimetière de Saint-Walburge et
en fin de journée, au Bastion pour s'incliner sur la tombe des
frères Collard211(*). Les cérémonies liégeoises de
la Toussaint sont marquées par la présence de
représentants français, anglais et italiens.212(*)
Les cérémonies montoises de la Toussaint ne
sont jamais reprises par la presse locale. La seule mention de la Toussaint que
nous ayons trouvée pour cette ville concerne l'état des
cimetières. Les tombes des défunts seraient mieux entretenues
« dans la région qu'ailleurs dans le
pays »213(*) où elles sont souvent laissées sales
malgré la ferveur.214(*) Peut-être peut-on y voir une
justification : la Ville de Mons n'organise pas de grands cortèges
mais cela n'empêche pas ses concitoyens de prendre soin de leurs morts.
En conclusion, une certaine commémoration civique de la
guerre s'est greffée sur la tradition religieuse de la Toussaint. Ses
cérémonies continuent d'être un moment majeur dans le
calendrier commémoratif. Journée de recueillement des familles,
elle portait en elle une pratique initiée dans les années de
guerre : rendre collectivement hommage aux morts et disparus.215(*) Elle reste donc la
journée du deuil, de la douleur et du recueillement. Ce n'est
qu'à partir de 1928, que ce pèlerinage patriotique,
organisé par La Ligue du Souvenir et les sections locales de la
Fédération Nationale des Combattants, est qualifié de
« traditionnel ».216(*) Ces cérémonies, mêlant hommages
intimes et collectifs, ont pour mission de montrer aux familles à quel
point toute une population peut être reconnaissante envers ceux qui se
sont battus pour la Patrie.217(*)
2.2.2. L'anniversaire de
l'Armistice.
De manière générale, l'anniversaire de
l'Armistice est présenté par de longs articles commençant
généralement en première page. Toutefois, au fil du temps,
ce début en première page se transforme en quelques photographies
des cérémonies nationales tandis que le corps de texte se
situant, lui, en deuxième page, se concentre sur les manifestations plus
locales. Ces articles donnent lieu à des rubriques qui sont
réservées à ces célébrations et portant des
titres tels que « La Commémoration de l'Armistice en
province et à l'Etranger ».
Nous avons constaté que les articles descriptifs
occupent la majeure partie de la place réservée à
l'Armistice tandis que les articles de fond et des éditoriaux voient le
jour lors d'évènements clés comme les dix, les vingt ans
et le centenaire du pays. Parmi ces articles, nous distinguons ceux relatant
les dernières heures précédant la signature de l'Armistice
et ceux donnant une signification à cette date. Cette signification
varie relativement peu comme nous le verrons un peu plus tard. La signification
qui lui est donnée est surtout là pour appuyer le rôle du
souvenir au sein de la société. Elle peut ainsi mener à de
sérieuses critiques du pouvoir en place ou de la société
engendrée de la guerre, de la société divisée par
la chasse aux activistes, la question linguistique, la vie chère,... Les
« articles-souvenirs » jouent un rôle primordial au
sein de la question du devoir de mémoire. Si la commémoration
insiste sur le pôle « culte des morts », la presse,
elle, se focalise sur celui « culte du souvenir ». Chaque
année supplémentaire est une nouvelle occasion de revenir sur la
signature, les grandes batailles, les inondations de l'Yser,... Il est
toutefois marquant de constater que ces souvenirs sont centrés sur les
moments forts -la résistance des forts liégeois- ou glorieux - la
résistance du Roi face à l'ultimatum- plutôt que sur les
souffrances du peuple belge en pays occupé. Cela montre, selon nous, une
volonté d'éduquer le citoyen dans l'amour, la grandeur du pays
plutôt que dans la haine de l'ennemi.
Une autre constatation concerne la teneur de ces articles.
Homogènes jusqu'en 1929, ils changent avec l'organisation du Relais
Sacré qui est la seule évolution notable dans la
ritualisation de la commémoration du 11 novembre. En effet, avant cette
date, les journaux relatent les cérémonies nationales et celles
qui ont lieu dans quelques grandes villes comme Mons, Liège, Gand,
Ostende,...218(*)Avec le
Relais Sacré, les comptes rendus ne sont plus consacrés
aux cérémonies du 11 novembre, qui se contente dorénavant
de quelques lignes au sujet de celle de Bruxelles et de photographies, mais aux
cérémonies de transmissions de flambeaux. Ce changement pourrait
s'expliquer par la proximité de ces célébrations. La
population n'a pas la possibilité de se rendre chaque année
à Bruxelles, or, ces cérémonies sont plus locales et
touchent donc un plus grand nombre. Ce dernier point s'inscrit immanquablement
dans le cadre de la création d'une mémoire collective, d'une
identité nationale. La participation active à ce genre
d'événement ne peut qu'ancrer la pratique et sa signification
dans l'imaginaire social du citoyen.
Qu'en est-il au niveau quantitatif ? Après des
débuts mitigés entre 1919 et 1922, cette
célébration connaît une évolution constante durant
toute l'entre-deux-guerres. Nous pouvons constater sur les graphiques
ci-dessous que le nombre d'articles décolle véritablement en 1922
à l'occasion du choix du Soldat Inconnu pour ensuite se stabiliser et
connaître quelques bonds pour des évènements particuliers
comme les deux années jubilaires ou la mort d'un acteur important lors
de la guerre et des cérémonies commémoratives :
Adolphe Max. En novembre 1939, Adolphe Max décède et son
décès a un immense impact dans la presse. En effet, la
quasi-totalité des articles lui sont alors dédiés :
ses dernières heures, ses relations politiques, son rôle durant la
guerre,... Si bien que la commémoration de l'Armistice passe presque
inaperçue au niveau du contenu. L'introduction de nouveaux rites tel que
le Relais Sacré, et le spectre d'une nouvelle guerre accentuent
la médiatisation de l'événement à partir de 1934.
L'inquiétude grandissante est principalement perceptibles dans les
propos tenus au sujet des ces cérémonies puisqu'aucun discours
n'est prononcé lors de la cérémonie officielle à la
tombe du Soldat Inconnu.
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de3.png)
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de4.png)
Si nous nous attardons quelques peu sur la place qu'occupent
ces articles au sein même des journaux, nous pouvons constater plusieurs
choses. La propension à la première page (38%) est à
relativiser. S'il s'agit bien d'une réalité pour les
premières années, très vite après l'inhumation du
Soldat Inconnu, la première page est consacrée à une
photographie du Roi devant la dalle sacrée ou des gardes d'honneur, le
contenu des cérémonies se trouvent quant à lui souvent en
deuxième ou troisième page. De manière
générale, nous pouvons dire que les informations
récoltées le furent sur les deuxièmes pages, la
première privilégiant l'actualité nationale et
internationale. Encore une fois, l'instauration du Relais Sacré
joue un rôle non négligeable dans cette évolution. Nous
avons constaté qu'à partir de 1929, le taux d'articles en
première page diminue alors que les articles en pages intérieures
s'accumulent. Cette évolution peut s'expliquer par la coutume : le
public, de plus en plus, habitué à ces manifestations quise
déroulent chaque année de la même manière ne ressent
de moins en moins le besoin d'avoir de longs descriptifs s'étendant sur
plusieurs pages. Une autre caractéristique témoigne
également de cette habitude : à partir de 1930, une place
plus grande est laissée, dans les comptes rendus des
cérémonies nationales, à la description des tenues
vestimentaires des membres de la famille royale. Une autre explication à
la croissance des secondes pages est l'instauration d'une
célébration plus locale, laissant ainsi plus de place à
l'écho provincial. Cette rubrique se situe généralement en
deuxième ou troisième page.
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de5.png)
Une étude centrée sur la répartition
entre les journaux montre que deux journaux se partagent la majorité des
articles. En première place, nous retrouvons La Nation Belge
qui prône l'union de tous les Belges qui est la seule à pouvoir
ramener le calme dans le pays. En deuxième position, nous retrouvons
La Libre Belgique. Ce n'est pas étonnant puisqu'elle continue
l'action entreprise durant le conflit. Ses discours sont volontiers
centrés sur l'union sacrée autour du Roi qui permettrait de
contrecarrer les menaces internes comme externes. Dans la même ligne
d'idées, nous retrouvons également La Dernière
Heure qui a tendance à se focaliser sur l'aspect de la Victoire. Le
journal Le Soir - que nous n'avons consulté que pour les
années clés- prêche quant à lui pour une certaine
sobriété, pour que les problèmes quotidiens s'effacent
devant le devoir patriotique : « Mais lors de ces
manifestations d'une joie légitime, un recueillement s'impose.
Après l'exaltation que provoque, à juste titre, la liberté
reconquise, il convient de songer encore à ceux qui nous la
rendirent ».219(*) Les journaux plus extrémistes comme Le
Drapeau Rouge, La Légion Nationale, L'Action
Nationale,.. n'accordent que peu de place à ces
célébrations leur préférant la lutte au profit de
leurs idéaux politiques.
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de6.png)
Remarquons que cette étude quantitative arrive aux
mêmes conclusions que l'étude menée par Mathieu
Brasseur220(*) alors que
nos corpus de presse n'étaient en majeure partie pas composés des
mêmes journaux. Mathieu Brasseur utilisent, en outre, les journaux Le
Soir, Le Vingtième Siècle, Le Peuple et
L'Etoile Belge. Nous n'avions que trois journaux en commun :
La Libre Belgique, La Nation Belge et Le Drapeau
Rouge. Le fait d'arriver aux mêmes conclusions, nous permet de dire
qu'il semblerait que ce changement - aussi bien au niveau de la place au sein
du journal que du contenu- soit valables pour la presse francophone de
Belgique.
L'analyse de ces cérémonies se découpe en
plusieurs périodes. Ces périodes ne doivent pas constituer de
frontières infranchissables. La première période
s'étend de 1919 à 1921, époque où le 11 novembre
n'est pas encore considéré comme une fête officielle. La
deuxième période se situe entre 1922 et 1932. Le 11 novembre est
maintenant une fête nationale, il possède un monument national
autour duquel se réunir et le pays connaît une relative
prospérité. Cet état de fait génère un
sentiment de confiance dans la paix malgré le désappointement que
les compensations ont engendré. Le 11 novembre est alors perçu
comme une fête de recueillement et de célébration, ne
laissant pas de place aux meetings contre la guerre, ce qui n'empêche pas
au niveau local quelque mouvement protestataire notamment à Liège
contre les Italiens fascistes comme nous le verrons plus loin. La
troisième période débute avec l'arrivée d'Hitler au
pouvoir, la montée des nationalismes, des idées totalitaires et
la crise économique. Le pays entre alors dans une situation
délicate où la peur de l'inconnu et d'une nouvelle guerre
provoquent l'évolution de la signification du 11 novembre. Ces
commémorations deviennent l'occasion de prêcher la paix
universelle sur base des souvenirs horribles encore frais dans la
mémoire de la population.
Nous pouvons constater que ces périodes correspondent
plus ou moins aux époques délimitées par Laurence van
Ypersele, Emmanuel Debruyne et Stéphanie Claisse. Celles-ci sont de 1918
à 1924, de 1925 à 1934 et de 1935 à 1940. La
première époque est marquée par des sentiments
ambivalents : d'un côté, une vague d'hommage
aux « Morts pour la Patrie » et de l'autre une
explosion de haine contre les « mauvais belges ». L'heure
est donc au deuil et à la vengeance. 221(*) En 1925, le Pacte de Locarno inaugure une nouvelle
ère, celle de la détente internationale où le pacifisme
grandit et la démobilisation des esprits commence. Nous voyons alors les
propos changer du tout au tout : des atrocités d'août 1914,
nous passons à l'exaltation de la Société des
Nations.222(*) Cet
état d'esprit s'infiltrera dans toute la vie de la nation belge
puisqu'à partir de 1926, les manuels scolaires vont progressivement
être moins acerbes vis-à-vis de l'Allemagne et mettre en
lumière la mission pacificatrice de la Société des
Nations.223(*) Enfin, la
montée des totalitarismes en général et l'accession au
pouvoir d'Hitler en particulier confirment les craintes les plus profondes des
pacifistes.224(*) Une
fois de plus, les propos tenus changent radicalement. Durant cette
période, l'amour de la Patrie est exalté ainsi que l'unité
face aux dangers.
Nous présenterons dans un premier temps ces trois
phases. Cette présentation sera suivie de l'exposé de quelques
années clés : 1919, 1922, 1924, 1928-1938, 1930 et enfin
1929. Il nous a semblé opportun d'agir de cette façon, pour une
meilleure compréhension à la lecture.
2.2.2.1 L'ère
officieuse des commémorations : 1919- 1921
Comme le montrent les statistiques, les articles concernant
cette célébration sont assez rares ce qui se comprend
aisément puisqu'à ce moment-là, les rôles qui lui
seront échus - commémoration de la Victoire et
cérémonies du souvenir et de deuil- ne le sont pas encore.
Pourtant, certains journaux exaltent malgré tout le souvenir unique de
cette journée. Ce jour est, d'ailleurs, présenté par La
Libre Belgique comme ceci : « L'Armistice, c'était la
consécration officielle de la défaite {...}
C'était l'aurore de la victoire ; mais c'était surtout
l'heure du soulagement ».225(*)
L'analyse de Mathieu Brasseur affirme que ce sont donc des
sentiments de liberté et de victoire qui dominent l'époque,
laissant le temps du souvenir de côté. Selon lui, aucun
pèlerinage ni de messe en l'honneur des soldats ou des civils morts
durant la guerre. Il semble que la fête en l'honneur de la liberté
retrouvée et de la victoire.226(*) Toutefois, nos propres recherches nous
amènent à des déclarations en totale opposition. Nous
pouvons d'ailleurs le constater par les propos tenus par La Nation
Belge : « A tous ces héros et à tous
leurs frères d'armes ira aujourd'hui la pensée reconnaissante de
tous les Belges qui comprennent que c'est aux sacrifices surhumains de leur
armée qu'ils doivent d'avoir, le 11 novembre 1918, recouvré
l'indépendance nationale »227(*). Tandis que Le Journal des
Combattants clament : « Amis combattants, que notre visite
aux tombes de nos anciens frère de misère ait la signification
d'une réparation, d'une amende honorable pour tant d'aveugles qui n'ont
pas compris tout l'éloquence, la beauté idéale de leur
sacrifice sublime. Promettons leur de couvrir de notre protection et de notre
amour leurs si chères tombes rayonnantes de gloire, tout irradiée
d'immortalité. Jurons leur solennellement d'achever leur oeuvre, et
d'être les véritables soldats de la paix dans une Belgique qui ne
sera vraiment grande et belle que le jour où nous l'aurons guérie
de la gangrène politicailleuse qui la ronge pour l'instant. Que leur
souvenir vive éternellement dans nos coeurs et les
fortifie ! »228(*). Le souvenir et la reconnaissance sont ainsi loin
d'être ignorés durant cette période.
Certes, le gouvernement n'organise pas de
cérémonies officielles mais des célébrations ont
quand même lieu. Entre le 1er et le 15 novembre, plusieurs
offices religieux sont réalisés à la mémoire des
soldats morts en Belgique, à l'étranger et à la
colonie229(*). De
nombreuses inaugurations - monuments aux morts, plaques commémoratives,
maison du Combattant,... - ont également lieu durant ces trois
années. Lors de ces inaugurations, des discours exaltant la Patrie et le
sacrifice des soldats et civils morts sont prononcés.230(*)Toutefois, pour une partie de
la population, le 11 novembre est l'occasion de regretter que cette
journée fasse moins de bruit que la journée de déclaration
de guerre, ce qui mène à l'organisation de manifestations contre
le militarisme et les réactionnaires. Ces manifestations sont
appelées « fête de la
paix ».231(*) Dès lors, des propos tels que ceux-ci :
« je me suis promis de lutter contre le militarisme, conte le
guerrisme, qu'il s'appelât défense nationale ou esprit de
conquête, avec, hélas ! l'infinie modestie de mes
moyens ». « Ce n'est pas avec de beaux discours, avec des
décorations posthumes, voire même avec les oeuvres
philanthropiques les plus intelligentes que l'on remplace un bon
père »232(*) se propagent dans la presse. Nous pouvons donc
constater que malgré l'absence d'une organisation officielle, le 11
novembre est porteur de signification pour la population belge. Et cette
signification n'est pas toujours joyeuse : « la foule n'eut
guère l'aspect endimanché qu'elle eut du avoir si, par une
singulière aberration, on n'avait pas choisi le 4 août comme
deuxième fête nationale ».233(*) Ce sentiment se propage
également par les gestes de la population. En effet, le 11 novembre
1920, les agents de change bruxellois décident de ne pas coter et de ne
faire aucune transaction. A l'heure de l'ouverture des marchés, ils se
regroupent devant la plaque commémorative pour se recueillir. Cet
événement est comme une « façon pacifiste de
protester contre les autorités qui n'ont pas voulu proclamer jour
férié l'anniversaire de l'armistice et de la
délivrance ».234(*)
Outre ces inaugurations et offices religieux, nous avons
constaté qu'une partie des colonnes consacrées à
l'événement le sont au souvenir de la liesse populaire qui a
touché l'ensemble du pays ou à la déroute allemande
à Bruxelles. Que ce soit des personnalités comme le
lieutenant-général Gillain, le bourgmestre Adolphe Max ou encore
l'échevin Brassine qui évoquent leur souvenir du 11 novembre
1918235(*) ou les propos
de journalistes : « L'Armistice est signé. En ville,
une clameur formidable monte jusqu'au ciel. Les drapeaux innombrables pavoisent
les fenêtres {...} »236(*) ; « Et brusquement, Bruxelles
n'est plus qu'une corbeille à drapeaux, un bouquet flottant de couleurs
vives. Nous sommes chez nous ! Nous ne savons plus que nous avons
lutté, que nous avons souffert : les ailes de la victoire et de la
liberté battent sur nos mauvais souvenirs et les
dissipent »237(*), ces souvenirs sont particulièrement
important dans le cadre du devoir de mémoire. Ce dernier ne s'exprime
pas encore réellement dans les termes du devoir mais nous ressentons,
à travers le ton des articles, une certaine nécessité de
rappelerles horreurs de la guerre afin de trouver un sens à la mort et
aux souffrances endurées.
Tous les journaux ne voient pas l'anniversaire de l'Armistice
comme une fête patriotique de la victoire. Que ce soit La
Wallonie, Le Drapeau Rouge ou Le Peuple, tous ces
journaux voient le 11 novembre comme la liberté retrouvée mais
surtout comme la fin de la « boucherie
universelle »238(*) et comme « une ère
définitive de paix et l'avènement d'un régime qui devrait
assurer aux hommes comme aux peuples, la libre disposition de
soi »239(*).
Les années 1920 et 1921 sont de nouvelles occasions de
plaider en faveur d'une nouvelle signification pour cette date
emblématique. Les comptes rendus relatant les inhumations des soldats
inconnues britanniques, français et italiens sont légions -
environ un par journal-.240(*) L'idée est saluéeplus d'une
fois : « Le soldat inconnu, c'est toute l'armée
frémissante et muette ; c'est l'effort immense et sublime de tous
les peuples alliés pour résister à l'égression
d'une race de proie ; c'est la communion de toutes les âmes
éprises de justice et de liberté »241(*), « Chez nous,
rien de semblable. Nous ne savons pas même si nous serons
représentés à Londres et à Paris comme
l'armée britannique et l'armée française le furent
naguère à Bruxelles, lors des obsèques du
général Leman {...} Notre gouvernement ne
s'intéresse, semble-t-il, pas beaucoup à ces sortes de choses.
Lorsqu'il s'agit de l'armée, il se montre aussi chiche de gloire que de
sous. Il ne reste donc aux Belges qu'à adresser aujourd'hui
silencieusement l'hommage du coeur aux soldats qui mouraient pour affranchir la
patrie du joug ennemi. {...} A tous ces héros et à tous leurs
frères d'armes ira aujourd'hui la pensée reconnaissante de tous
les Belges qui comprennent que c'est aux sacrifices surhumains de leur
armée qu'ils doivent d'avoir, le 11 novembre 1918, recouvré
l'indépendance nationale ».242(*) Nous pouvons apercevoir que
cette symbolique du Soldat Inconnu qui représenterait tous ses
frères morts et disparus tient au coeur de la population
belge.243(*)
Il apparaît donc que les sentiments qu'inspire
l'anniversaire de l'Armistice durant ces trois années sont ambivalents.
Entre joie et tristesse, l'Armistice ne prendra que progressivement une charge
émotionnelle par rapport aux morts. En conclusion, à cette
époque, l'Armistice est principalement vu comme un traité mettant
fin à la guerre. Il faudra attendre que ce jour devienne une fête
officielle et acquiert son rituel propre pour que ce jour symbolise le souvenir
de la Première Guerre mondiale dans sa globalité.
2.2.2.2 La première
phase de l'ère officielle : 1922-1932.
2.2.2.2.1. Le rituel.
Suite à l'inhumation du Soldat Inconnu, la Belgique
lui rend un hommage qualifié de « rite
consacré »244(*) , ce dernier se présente comme
suit245(*) :
Le 11 novembre, les célébrations commencent
très tôt : vers 8h30, les flambeaux du Relais
Sacré arrive sur la dalle sacrée.246(*) A 9h30, une messe
commémorative est prononcée dans la chaire de la
collégiale Sainte-Gudule. Pendant ce temps, la foule, maintenue par des
barrières Nadar, encadre la place du Congrès et forme la haie au
long de la rue Royale, de la Porte de Schaerbeek à la place des Palais.
Autour de la tombe du héros anonyme, des soldats, des sous-officiers et
des officiers belges, français et italiens montent une garde
d'honneur247(*), sabre
au clair, alors que les drapeaux et étendards des régiments de la
garnison bruxelloise se dressent au bas de la Colonne du Congrès. Peu
avant 10h, un cortège des sociétés patriotiques
formé Porte de Schaerbeek et organisé par la
Confédération Nationale des Anciens Combattants défile.
Les sociétés se placent alors autour du vaste quadrilatère
tandis que les délégués des unités de la garnison,
de l'Ecole militaire, des Combattants et Invalides, des infirmières, des
officiers de campagne, des prisonniers politiques encerclent la rotonde. Sont
également présents les ministres - ceux qui ont un rôle
sont les ministres de l'Intérieur et de la Défense Nationale-
ainsi que le bourgmestre bruxellois, des échevins, le président
de la Fédération Nationale des Invalides, le gouverneur de la
province du Brabant, des généraux, des attachés
militaires. Une voiture de la Cour amène, vers 10h50, la famille royale
- le Roi, chaque fois en uniforme-. A 10h55 retentit la sonnerie Aux
Champs. Le Premier ministre s'avance alors pour accueillir le Roi qui
dépose une gerbe de chrysanthèmes, ornée des couleurs
nationales et signée « Albert et
Elisabeth ». Ce faisant, la musique militaire joue la
Brabançonne en sourdine et au même moment retentit le premier des
vingt-et-un coups de canon, tirés du Parc de Bruxelles par un peloton
d'artillerie. C'est au premier coup de canon que la minute de recueillement
débute et le deuxième coup en sonne le glas. Suite à ce
moment de méditation, la famille royale remonte en autos pour rentrer au
Palais. Le gouvernement suivi de la ville de Bruxelles, des attachés
militaires et des délégations d'associations patriotiques
viennent déposer leurs couronnes. Lorsque les autorités ont
quitté le square, la foule est autorisée à rendre le
même hommage à l'Illustre Inconnu. 248(*)
Dès 1927, la cérémonie se poursuit par
la visite, à 11h45, des Anciens Combattants au monument
dédié au Poilu Inconnu, à Laeken. A midi, les Anciens
Combattants et les Invalides de guerre sont conviés à un
dîner. La médiatisation de cette manifestation ne durera qu'un
temps.
2.2.2.2.2. Les
participants et organisateurs.
Il s'agit maintenant de présenter ceux qui se
souviennent : Qui est présent ? Qui organise ?
Ces manifestations officielles sont placées sous le
haut patronage du Roi qui est présent en tant que chef de l'Etat mais
aussi comme commandant en chef de l'armée. La présence de la
figure royale est d'autant plus marquée sous le règne d'Albert
1er en raison de son rôle durant la Première Guerre
mondiale. La présence du reste de la famille royale n'est pas une
obligation. Seule la Reine Elizabeth est présente à chaque
cérémonie et ce grâce à son rôle
d'infirmière et d'écoute au chevet des malades et des
blessés durant la guerre.
Au côté de la famille royale, nous trouvons les
représentants des institutions publiques : membres du gouvernement,
sénateurs et parlementaires. Nous avons pu noter la présence du
Bourgmestre de la ville de Bruxelles qui est pour la période
étudiée Adolphe Max249(*). Autour d'eux, nous retrouvons différents
ministres, les plus récurrents étant le ministre de la
Défense et le Premier Ministre. Les membres du gouvernement sont libres
de participer ou non à la cérémonie du moment où
ils préviennent la commission organisatrice.250(*)A leurs côtés,
sont présents en grand nombre les représentants militaires. Lors
de pratiquement toutes les cérémonies, des représentants
d'états étrangers, d'ambassadeurs, de consuls et de
présidents d'associations d'Anciens Combattants. Cette présence
internationale s'explique par le caractère international de l'Armistice.
Enfin, parmi les participants identifiables, nous retrouvons
les associations d'Anciens Combattants qui occupent le pourtour de la Place du
Congrès, avec leurs drapeaux distinctifs. Chaque année, ils
reçoivent un salut royal lorsque le Roi et la Reine quittent les lieux.
Se joignent à cette catégorie, les familles des victimes
La foule, quant à elle, n'est pas identifiable et est
rarement qualifiée. Il est donc impossible de percevoir l'implication de
la population dans la réalisation de ces cérémonies.
Toutefois, nous avons pu constater que, pour les trois villes
étudiées, il lui est demandé de pavoiser la devanture de
sa maison ce qui semble être respecté.La participation populaire
est confirmée par Olivier Standaert qui affirme que tout au long des
vingt-deux années de l'entre-deux-guerres, la participation aux
cérémonies n'est jamais prise en défaut.251(*)
Au niveau de l'organisation, nous retrouvons les
administrations communales accompagnés des membres dirigeants
d'organisations patriotiques telles que l'Association des Officiers de la
Campagne 1914-1919, la Fédération Nationale des Combattants, la
Fédération Nationale des Invalides ou encore la
Fédération Interalliée des Anciens Combattants. A leurs
côtés, se trouvent également le ministre de
l'Intérieur ainsi que des représentants militaires.252(*) C'est probablement cette
forte représentation de soldats et ex-soldats qui explique le
caractère militaire de la cérémonie et l'hommage
presqu'exclusif que les soldats reçoivent. Nous verrons dans le point
suivant que d'autres catégories sociales sont mises à l'honneur
mais ce de façon ponctuelle et sur une volonté
particulière du comité organisateur alors que l'hommage aux
soldats semble naturel. En 1925, après trois années de
pèlerinage à la tombe du Soldat Inconnu, le comité
organisateur propose d'instituer ce pèlerinage national annuellement
« afin de rendre un pieux hommage aux Belges qui ont fait le
sacrifice de leur vie pour conserver intact le patrimoine légué
par les fondateurs de notre Indépendance ». Aux vues de
la pratique qui se développe, ce projet n'a pas été
entièrement retenu. En effet, ce projet prévoyait
l'intégration des enfants des écoles dans le cortège ainsi
qu'une soirée dédiée aux concerts militaires.253(*)L'élément
essentiel de ce projet est la participation de la Nation à ces
manifestations, c'est-à-dire la présence du gouvernement et
surtout du Roi-Chevalier. Les journaux reconnaissent qu'il a fallu un certain
temps pour que ce processus, cette tradition se mette en place. La Libre
Belgique souligne : « Il faut à toutes choses,
un certain temps pour mûrir - tout comme aux fruits. Il a fallu attendre
quatre ans pour arriver à la glorification de nos morts
héroïques... »254(*). Et La Nation Belge ajoute :
« La commémoration de l'armistice eut été
incomplète, elle aurait négligé une intention essentielle
si elle n'avait retenu de la journée éblouissante que
l'allégresse avec laquelle l'aube en fut saluée par les millions
d'hommes enchainés depuis quatre ans à l'oeuvre de guerre ;
On l'a compris chez nous. A mesure que le temps voilait l'éclat joyeux
du souvenir, la signification austère du 11 novembre se
dégageait. En creusant le sens de la date inoubliable, on
découvrit qu'elle n'était pas de celles qui peuvent exalter les
coeurs sans arrière-pensée. L'heure qui nous rendit la paix sonna
au cadran de l'Histoire après un holocauste sans
précédent, elle avait été hâtée par
l'héroïsme et la valeur de nos soldats, la grandeur de leur
sacrifice devait être évoquée pour que cet anniversaire ne
fût pas une injustice posthume à leur mémoire. {...} Ce
n'était pas assez des honneurs rendus chaque année depuis
l'armistice à la tombe du Soldat Inconnu par l'Amicale des Officiers de
la Campagne 1914-1918 et des pèlerinages patriotiques. La Nation devait
s'associer officiellement ... ».255(*) Nous verrons, un peu plus
loin, la question de la perception dans le temps de cette ritualisation.
2.2.2.2.3. Les enjeux de la
commémoration.
Le 11 novembre est dès le départ, une
fête ambivalente voulant célébrer à la fois la
victoire, les Morts pour la Patrie et le patriotisme. Lors de l'ère
officieuse, la joie et l'insistance sur la notion de Victoire sont les deux
émotions associées à cette date mais progressivement entre
1922 et 1932, ces émotions sont nuancées par le fait que la
Victoire et la joie n'ont été possibles que grâce aux
sacrifices des soldats belges. Le Peuple dira même «
La journée du 11 novembre, n'est pas une journée de
fête, mais en quelque sorte, un prolongement de la
Toussaint »256(*). C'est donc à partir de 1922, que le ton
change. De l'idée de victoire que la population se faisait de
l'Armistice, l'on passe à un sentiment de recueillement,
dorénavant indissociable de l'Armistice. On n'oublie pas pour autant la
notion de victoire mais celle-ci est emprunte de déception comme le
montre cette illustration :
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de7.png)
Figure 4La Nation
Belge, 1er novembre 1926, p.1.
Ou encore cette citation : « En
dépit des désillusions qui ont suivi la victoire si
chèrement conquise, malgré les difficultés de la vie
quotidienne, les soucis et les appréhensions de demain
...».257(*) Encore une fois, l'anniversaire de l'Armistice donne
lieu, dans la presse, à un véritable débridement de
critiques, parfois à demi-mots : « Oublions pour 24
heures, les droits méconnus des héros, les cris et les plaintes -
oh combien légitimes- des vieux parents et des orphelins, laissons
à leurs deniers de Judas, les traitres impunis et les mercantis
encensés de tout part. Oublions, un instant tout cela, pour ne penser
qu'à cette date du 11 novembre qui consacra le triomphe du Droit sur la
Force brutale ! ».258(*) Ce sentiment de victoire en demi-teinte n'est pas
représenté exclusivement dans Le Journal des Combattants,
d'autres comme L'Action Nationale l'abordent
également.259(*)
Pendant cette époque, une nouvelle tendance commence
à se développer et prendra son plein essor lors de la
deuxième phase de l'ère officielle des commémorations. Il
s'agit de la notion de paix. Pour le moment, elle est principalement - pour ne
pas dire exclusivement- représentée par les organes de gauche.
Pour les journaux socialistes et communistes, cette signature symbolise la paix
et l'espérance de ne plus revivre la guerre alors que pour les autres
journaux, il s'agit principalement de la libération de la Belgique.
Toutefois, remarquons que Le Drapeau Rouge évoque la paix
à travers la notion de lutte. Dès 1923, il reprend un certain
slogan : « Lutte contre la guerre ; Lutte contre le
fascisme ; Lutte pour l'amnistie totale des condamnés pour faits
commis à l'occasion de la guerre »260(*). C'est en 1929, que ce
même journal parle ouvertement de « la paix » mais
pas pour elle-même, pour fustiger le gouvernement qui se veut pacifiste
mais dont le budget de la guerre atteint pour 1930 un milliard 188 millions
996, 621 francs.261(*)La Wallonie, aussi, aborde cette question de
la paix en instaurant la rubrique « Que la Paix était
belle », à partir de 1930. Cette rubrique est, dès
lors, l'occasion de présenter aux lecteurs de nombreux
souvenirs.262(*) A lire
les journaux d'autres tendances, nous constatons que cette notion n'est pas
développée entre 1922 et 1932. Le terme
« paix » apparaît rarement et quand il apparaît
ce n'est pas pour en faire l'apanage. Tout comme la Victoire, la paix est une
notion teinté de rancoeur : « La paix n'a pas
été ce qu'elle aurait dû être. Viciée par une
idéologie absurde, elle a épargné le vaincu, le criminel,
et elle a fait peser sur les vainqueurs ruinés tout le poids des
réparations nécessaires »263(*).
Le patriotisme, quant à lui, tend à être
une notion galvaudée. Que ce soit les cortèges liés
à la Toussaint, ceux liés à l'Armistice,264(*) que ce soit les bals, les
thés ou encore les courses cyclistes,265(*) tout évènement est qualifiée de
« patriotique » du moment qu'il s'inscrit sous le signe du
souvenir, d'une association d'anciens combattants, de veuves de guerre,
d'orphelins de la guerre,... Pourtant, la presse n'hésite pas à
le hisser sur un piédestal puisque c'est en vertu de ce patriotisme que
des milliers de Belges se sont battus. Le terme n'est employé que pour
désigner la manifestation, lorsqu'ils parlent du dévouement des
soldats, ils parlent plutôt de l'amour de la Patrie, sans donner de
détails ou de caractéristique. C'est pourquoi, bien que
présente, cette notion de patriotisme n'a pas retenu pour ce travail une
place primordiale.
L'Anniversaire de l'Armistice est une des occasions par
excellence pour montrer toute la reconnaissance qu'a la population à
l'égard de ses sauveurs. Mais quels sauveurs ? Si l'inhumation du
Soldat Inconnu tend à faire penser que la reconnaissance officielle se
borne à célébrer les Soldats morts ou vivants, les
organisateurs et la population voient plus loin. En effet, au cours de la
période 1922-1932, certaines années sont marquées d'un
sceau particulier. En 1923, il est décidé et le bourgmestre de
la ville de Bruxelles enjoint ses concitoyens à mettre à
l'honneur les mutilés et les invalides de la Grande Guerre.266(*)
En 1924, ce sont les déportés et les prisonniers
civils de l'occupation allemande qui sont mis à l'honneur mais de
façon moins ostentatoire que le cortège des mutilés et
invalides.267(*) En
effet, mis à part le communiqué de presse, aucune mention n'est
faite de cet hommage. Parmi ces déportés et prisonniers civils,
nous pouvons distinguer ceux qui le furent pour raison économique de
ceux qui le furent pour raison politique. D'un côté, entre 1916 et
1918, des milliers d'ouvriers sont déportés en Allemagne pour
combler la pénurie de main-d'oeuvre allemande dans les usines.
L'Allemagne recourt à cette stratégie car l'emploi des
prisonniers ne suffit pas. Le contingent fixé par l'Allemagne
s'élevait à 350-400 000 hommes âgés de 17 à
55 ans. Au sein de cette catégorie, deux forces s'opposent : les «
bons » déportés, c'est-à-dire ceux qui y ont
été contraints, qui étaient prisonniers de camps et qui
vivaient dans d'horribles circonstances, et les « mauvais »
déportés, c'est-à-dire ceux qui y ont été
volontairement, attirés par les offres de salaires et de logement. Cette
ambiguïté rend assez complexe la reconnaissance des souffrances
qu'ont pu endurer ces déportés.268(*) D'un autre côté, dans les camps de
prisonniers en Allemagne mais aussi dans les prisons, casernes belges, nous
retrouvons de nombreux civils qui y furent envoyés pour suspicion
d'espionnage ou d'acte de résistance envers l'Autorité allemande
ou encore en guise d'otages. Ces prisonniers politiques ont acquis leur gloire
grâce à la mort des espions et résistants avec qui ils
partageaient le danger. 269(*) Cette catégorie regroupe également
toute personne ayant été interceptée tentant de passer en
Hollande avec de faux papier pour rejoindre le front.
En 1926, la population décide spontanément de
rendre hommage à la famille royale dans son ensemble à l'occasion
du mariage du prince Léopold et de la princesse Astrid. Ce mariage a
lieu le 10 novembre 1926 et à la sortie de la cérémonie
religieuse, les jeunes mariés, dans un geste de reconnaissance, vont se
recueillir sur la tombe du Soldat Inconnu.270(*) En signe de reconnaissance, la foule acclame
longuement la famille royale. Les jeunes mariés pour leur
dévotion envers les héros de la Grande Guerre, le couple
régnant pour leur rôle durant la guerre. La Reine Elisabeth, de
naissance allemande, commence son rôle au sein de la grande guerre en
aidant à la rédaction de la réponse royale face aux
volontés allemandes. Dès la violation du territoire belge, elle
se déclare profondément Belge, rassurant ainsi la population qui
depuis quelques années -lors de voyages diplomatiques en Allemagne-
trouvait le couple royal un peu trop germanophile.271(*) Elle prend
immédiatement la décision de transformer le palais en
hôpital où elle remet son uniforme d'infirmière.272(*) Toujours aux
côtés d'Albert 1e, Elisabeth connaît la retraite
d'Anvers, l'exil vers la côte et enfin l'installation à La Panne.
Toutefois, ce qui ne devait être qu'une étape de plus dans leur
périple devient leur habitat pour quatre ans. Durant ce temps, elle
n'hésite pas à braver le danger des tranchées pour
distribuer lainage et cigarettes aux soldats.273(*) Toute cette activité dans les
tranchées lui vaut le mythe de la Reine-Infirmière. Après
guerre, elle continue à accompagner son mari dans ses divers
déplacements, nationaux comme internationaux. Dès avant la
guerre, Albert Iest un roi populaire qui incarne aux yeux des Belges les
valeurs de la nation, la foi en l'avenir. Mais au lendemain de la guerre,
l'image du sauveur de la Patrie s'impose à tous les Belges, combattants
ou non.274(*) En effet,
dès le mois de novembre 1918, Albert 1e fait
l'unanimité en instaurant le suffrage universel masculin à 21 ans
et en promettant de régler les problèmes linguistiques.275(*) Véritablement vu
comme celui-ci exprime leur expérience et leurs espoirs et justifie
leurs revendications et leur amertume276(*), le Roi-Chevalier a partagé le sort des
ses troupes.277(*)
L'image d'Albert est indissociable de l'image du soldat, déjà
avant 1914, il apparaissait en costume d'apparat et après guerre, c'est
en uniforme de campagne qu'il se montre à la population.278(*)Mais il est aussi proche des
plus humbles civils occupés. Il vit modestement avec sa famille à
La Panne et utilise son prestige pour obtenir l'aide humanitaire dont son
peuple à besoin.279(*) Albert I est, aux yeux de son peuple, l'incarnation
d'une autorité sage et créatrice, d'un guide.280(*) Sa présence puis son
souvenir ont chapeauté de leur aura toutes les cérémonies
commémoratives de la Grande Guerre durant toute l'entre-deux-guerres,
leur donnant par ce simple fait un caractère privilégié,
voire sacré.
En 1927, ce sont les condamnés à mort qui font
l'objet de toute l'attention. Les condamnés à mort sont
principalement des civils condamnés pour des faits de résistance
passive à l'occupant, d'espionnage, ... Environ 6000 personnes ont
participé à des activités de résistance telles que
contribuer à des prohibés, faire passer des hommes et surtout le
renseignement (espionnage281(*) ferroviaire, transmission du courrier,...). Cet
engagement est multiple : professionnel car considéré comme
la prolongation du travail, religieux s'il épouse les convictions des
engagés, aventurier et solidaire s'il est vécu dans l'optique de
partager le sort des troupes au front.282(*) Leur sortie de la guerre s'apparente alors à
un chemin de reconnaissance qu'ils voulaient aussi forte que celle
accordée aux combattants du front. Déjà pendant la guerre,
les espions tentaient de revaloriser l'activité autant à leurs
propres yeux qu'à ceux de la société en se mettant sur un
pied d'égalité avec les soldats. Ce sont des soldats de
l'intérieur aussi méritants et dignes que ceux du
front.283(*) Pour eux,
l'une des plus grandes injustices est que d'emblée une reconnaissance
soit accordée aux morts alors que les vivants peinent à trouver
leur statut. 284(*)
Aux vues de ces mises à l'honneur, nous pouvons voir
que la reconnaissance est accordée en raison d'actions
particulières. L'action est le véritable moteur de la
reconnaissance tant nationale - à travers médailles, pensions,
diplômes,...-285(*) que populaire - place particulière au sein
des cérémonies commémoratives de l'Armistice. Lorsqu'au
premier chapitre, nous évoquions les commémorations, nous avons
signalé que leur propre était de mettre en avant un certain
groupe social afin de resserrer les liens que ce groupe entretient avec la
population dans son ensemble. A travers ces quelques exemples, nous voyons que
les cérémonies liées à l'Armistice ne
dérogent pas à la règle.
Un autre grand thème abordé lors de ces
cérémonies est celui de l'absence des corps. Les morts, si
nombreux, n'ont pas tous le privilège d'avoir été
retrouvés, il est donc difficile pour les familles de commencer un
véritable processus de deuil.286(*) L'absence des corps fut une épreuve durable
pour toutes les familles durant le conflit mais aussi longtemps après.
Des tombeaux symboliques ont été érigés et des
veillées organisées pour pallier l'absence de corps disparus
aÌ jamais, non identifiés ou non restitués. Comme le
disent Thierry Hardier et Jean-Francois Jagielski, les familles sont
confrontées « à cette longue et progressive
acceptation d'un deuil qui ne dit pas son nom, une absence au-delà de
l'absence puisque le corps ne réapparaitrait probablement
jamais »287(*). Le désir et le devoir de recueillement sur
la tombe, cet acte important qui psychologiquement facilite l'acceptation du
deuil leur était de facto interdit. Le concept de deuil est
étroitement lié à la notion d'aboutissement visant
à terme une acceptation intime et publique de la mort.288(*)Selon Stéphane
Audoin-Rouzeau, il n'est pas étonnant que les sociétés
occidentales s'investissent autant dans le processus commémoratif. Leur
but était de tenter d'alléger la douleur de ceux qui n'avaient
même pas de lieu pour débuter leur propre deuil : après
1918, l'étonnante innovation des « soldats inconnus » n'a pas
d'autre origine.289(*)Toute la presse ne s'intéresse pas à
cette problématique qui revient particulièrement au moment de la
Toussaint et, quand elle s'y intéresse, la question fait l'objet d'une
illustration, d'une caricature, mais pas d'un article.290(*) Nous pouvons quand
même dire qu'il s'agit, de fait, d'un problème de
société assez parlant pour ne pas avoir à utiliser des
mots pour atteindre l'opinion publique.
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de8.png)
Figure 5La Nation
Belge, 4 novembre 1924, p.2.
Nous conclurons cette partie sur les questions de la
ritualisation et du culte du souvenir et du devoir de mémoire. La
question de la ritualisation est quelque peu difficile à aborder. En
effet, cette question est fortement liée à la
subjectivité. En 1929, La Dernière Heure nous dit :
« L'anniversaire de l'Armistice a été
fêté en Belgique, selon la tradition désormais
établie {...} Et la journée se termina par des
réjouissances dignes de commémorer la délivrance du pays
en 1918. »291(*). Elle insiste, en 1932, en parlant d'un
« rite consacré ».292(*)La Libre Belgique,
quant à elle, nous parle d'une tradition dès l'année
1925.293(*) Encore un
exemple pour illustrer cette subjectivité, Le Journal des
Combattants de 1927 nous dit : « le 11 novembre, jour
choisi pour commémorer l'anniversaire de l'armistice, est là, et
nous ne voulons pas que cette tradition qui s'ébauche s'accomplisse
à nouveau sans dire à cette occasion ce que cette symbolique
journée représente pour nous ».294(*) Ces quelques exemples nous
prouvent que chacun perçoit qu'une tradition s'installe mais surtout,
que chacun la fait débuter à un moment différent. Comme
l'explique Luc Bussières dans son ouvrage sur
l' « Evolution des rites funéraires et du rapport
à la mort dans la perspective des sciences humaines et
sociales », définir le rite est quelque chose
d'ardu : chaque auteur lui donnant une signification
particulière.295(*) Dans le cadre de cette étude, nous
retiendrons cette définition : « Le rite ou rituel
est un ensemble d'actes formalisés, expressifs, porteurs d'une dimension
symbolique. Le rite est caractérisé par une configuration
spatiotemporelle spécifique, par le recours aÌ une série
d'objets, par des systèmes de comportements et de langages
spécifiques, par des signes emblématiques dont le sens
codeì constitue l'un des biens d'un groupe ».296(*) La question de
l'instauration temporelle de la ritualisation est donc stérile mais il
nous semblait important de la relever puisque les contemporains de
l'événement avaient perçu qu'un rite se mettait
progressivement en place.
La fête de l'Armistice tend à devenir la
fête autour de laquelle se cristallise la mémoire de la Grande
Guerre297(*), notamment
en mettant à l'honneur certaines catégories sociales. Ce
changement de perception - de la délivrance à la reconnaissance
au souvenir- implique qu'il faut perpétuer tant la mémoire des
faits que le rituel mis en place. La presse, ayant bien compris l'enjeu, n'aura
de cesse d'augmenter la couverture médiatique liée aux
manifestations concernant l'Armistice. Bien plus, avertissements
appuyés, culpabilisation et propagande sont autant d'armes
utilisées par les journaux pour astreindre la population - surtout la
jeune- à ne pas oublier.Tout au long de la période, nous avons pu
lire des phrases de ce type : « Nos braves soldats, qui ont
sacrifié leur vie pour nous, méritent qu'on ait le respect de
leur mémoire, ... »298(*),« De telles publications {Livre
d'Or de l'Institution Sainte-Marie de Bordeaux} et manifestations barrent
efficacement la route à cette sacrilège indifférence qui
s'appellent l'oubli »299(*), « Promettons-leur de ne rien
négliger pour préserver de l'oubli leurs exploits et leurs
sacrifices, et pour empêcher l'ignorance et l'esprit de parti de
stériliser leurs souffrances, leurs blessures, leur
immolation,... »300(*), ou encore : « c'est un
devoir impérieux pour nous, Anciens Combattants, de
fêter cette date »301(*). Si nous nous référons à
l'étude de Mathieu Brasseur, cette notion de devoir est également
présente dans Le Peuple, qui publie : « Le
Belge ne doit jamais oublier, c'est un
devoir ». 302(*) Nous pouvons dire que le peuple belge était
conscient de l'enjeu que représentent ces commémorations :
souder une population et éduquer la jeunesse qui n'a pas vécu ces
drames. Sans user de l'expression « devoir de
mémoire », les journaux ont su rendre visible le
caractère obligatoire du souvenir. Si l'on ajoute à cela le
caractère mortuaire des cérémonies, nous nous trouvons en
plein coeur des deux pôles caractérisant le devoir de
mémoire : « le culte des morts » et
« le culte du souvenir ».
2.2.2.3. La seconde phase
de l'ère officielle : 1933-1939.
Ces quelques années sont teintées de
troubles : les effets du krach boursier américain se font sentir,
les querelles linguistiques autour de la flamandisation des administrations
publiques battent leur plein et la guerre civile espagnole rappelle de sombres
souvenirs mais aussi divise un peu plus encore la population belge. C'est donc
dans une atmosphère tendue que continue à se dérouler ce
qui est de plus en plus perçu comme une tradition qui doit perdurer. De
manière générale, les notions de délivrance et de
libération sont remises à l'honneur à travers les
souvenirs glorieux de 1918. Malgré le contexte tant intérieur
qu'extérieur, le 11 novembre reste une fête
célébrant le sacrifice de milliers de personne :
« La commémoration de l'Armistice est la
célébration d'une libération tant pour le vainqueur que
pour le vaincu : le ciel recouvre sa pacifique
sérénité et les hommes renoncent à l'oeuvre de
dévastation et de mort {...}Si l'anniversaire de l'Armistice
nous appelle au pieux devoir d'honorer leur héroïsme
{les millions de morts de la guerre}, il nous induit aussi,
hélas ! à la décevante constatation que cet
héroïsme n'a pas produit les fruits qui devaient être sa
récompense, et que le « soldat inconnu » fait
aujourd'hui douloureusement figure de soldat
méconnu. »303(*)
Les célébrations et la presse continuent donc
à s'axer sur le souvenir des soldats. Ce souvenir commencent, à
cette époque, à s'articuler beaucoup plus autour des morts et de
leur nombre, présentant ainsi le 11 novembre comme le prolongement de la
Toussaint. Nous avons d'ailleurs constaté que les articles
dédiés à la Toussaint devenaient de plus en plus long,
abordant chaque fois, une vingtaine de cimetières locaux. Cette notion
de souvenir pose question. En effet, selon l'analyse de Mathieu Brasseur, les
articles historiques ou évoquant la joie du 11 novembre 1918 tendent
à disparaître au profit d'articles évoquant des faits
contemporains pour toucher la population jeune.304(*) Or, nos recherches vont dans
un tout autre sens. Des articles consacrés à la guerre, aux
batailles, aux souvenirs de guerres ou encore au 11 novembre 1918 partagent les
premières et deuxièmes pages des journaux avec des articles
relatifs à la conférence du désarmement305(*) - surtout à partir du
moment où Hitler quitte la table des négociations et la
Société des Nations-, aux évènements
hitlériens306(*),
à l'initiative du Roi Léopold 3 et de la Reine
Wilhelmine307(*),...La Libre Belgique illustre bien cette
ambivalence : « Comme chaque année, l'aube du 11
novembre marque une date fatidique et mémorable {...} C'est une grande
fête, une cérémonie nationale, un rite patriotique. On
célèbre le souvenir de la belle délivrance, de
l'immortelle victoire. {...} Les canons qui tonnent pour rappeler
légitimement nos hauts succès, il faut, hélas ! les
tenir prêts à toute
éventualité »308(*).
La notion de victoire309(*) présente dans cette citation est une
idée qui perd du terrain au profit du concept d'union qui l'a permise et
qui doit renaître face au danger imminent : «
L'anniversaire de l'armistice ne doit pas être compté pour une
fête joyeuse et depuis des années, comme d'instinct, nous avons
pris d'ailleurs l'habitude d'en faire une commémoration aussi
funèbre que glorieuse. C'est le souvenir des morts pour la Patrie que
l'on commémore surtout aujourd'hui, souvenir inexprimablement
(sic.) plus pur que celui de l'incomplète et de la boiteuse
Victoire. En bref, c'est la fête des Anciens Combattants, morts ou
survivants, et c'est par ces derniers que le 11 novembre garde
néanmoins- malgré toutes les réserves qu'il faut faire sur
l'événement qu'il rappelle- un aspect réconfortant.
{...} Plus que les pompes triomphales, plus que les guirlandes de
l'éloquence officielle, c'est une leçon d'union,
c'est une conscience plus nette de leurs nouveaux devoirs - non moins
impérieux que les anciens- que les vétérans iront chercher
dans l'air du 11 novembre où les cloches, le canon et les trompettes de
l'armistice font encore planer leur écho. {...} Le seul
fait que la roue du destin a tourné, que l'atmosphère de 1914 est
en train de se reconstituer autour de nous, qu'il est de nouveau question de
guerre, au même point de nos frontières, pour les mêmes
raisons, dans des conditions presque identiques, doit être, aux yeux des
anciens combattants, un sujet d'indignation d'abord, un puissant stimulant
ensuite.».310(*) Cet extrait de La Nation Belge
illustre parfaitement l'ambiance régnant aux commémorations de
1933-1939 : les morts sont plus que jamais mis à l'honneur, la
victoire a été balayée et dans l'atmosphère
renaissante de 1914, il faut que le peuple Belge s'unisse. Ce journal
présentera d'ailleurs souvent des images de la Belgique du temps
où l'union était inébranlable. En 1936, par exemple, il
déclare que : « Pour rester dignes de la guerre et de
l'Armistice, il nous aurait fallut demeurer tel que la guerre nous avait
fait ».311(*)En 1938, il dit encore :
« Au-dessus de tout ce qui nous divise, il y a la Belgique qui
doit vivre et pour laquelle sont morts tous nos soldats de Liège,
d'Anvers, de l'Yser et de l'offensive
libératrice »312(*). Le journal des combattants, lui aussi, appelle
à l'union : « Que cet anniversaire du 11 novembre
soit la consécration de l'union de tous les hommes de bonne
volonté. L'heure est grave, partout à la fois et dans tous les
domaines. Ceux qui sont morts pour nous exigent que nous soyons dignes d'eux.
C'est la seule façon qui nous reste de leur prouver que nous ne les
avons pas oubliés »313(*), « C'est un retour à cette
union des âmes, en vue d'un nouvel effort, pour une suite de l'oeuvre de
salut qui leur est demandé »314(*). C'est donc par l'union que
le pays éviterait les dangers,... Pourtant la guerre est bel et bien
à ses portes et l'opinion publique le sent.
Pour les journaux de gauche que sont La Wallonie,
Le Drapeau Rouge et La Voix du Peuple, l'imminence de la
guerre fait peur et doit faire peur. Les célébrations du 11
novembre passent donc au second plan au profit de mise en garde :
« La préparation actuelle à la guerre
européenne fait frémir. La Société des Nations veut
travailler, mais elle se débat au milieu d'intrigues obscures ou
même avouées, la classe ouvrière, anémiée par
une misère sans nom dur à la crise, manque de
réaction »315(*), de titres accrocheurs : « La
guerre ou la paix »316(*),...
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de9.png)
Figure 6 La Voix du
Peuple, 11 novembre 1939, p.1.
Si à gauche, l'on agite le hochet de la peur, le reste
de la presse tente de demander la paix et de renier la guerre. Dans cet
optique, nous voyons apparaître des articles consacrés à la
Société des Nations où elle est présentée
comme une institution faite pour empêcher que l'Armistice ne soit
effacé. De plus en plus, l'Armistice est considérée comme
une fête où la guerre est condamnée et où la paix
est un objectif à atteindre. Il est évident que les groupes de
gauche veulent le même objectif mais le reste de la presse l'appelle sur
un ton moins violent, moins effrayant comme le montre cet extrait de La
Libre Belgique : « Le 11 novembre 1918 fut une
journée délirante. Qu'elle le reste aux années à
suivre, le délire peut-être en moins, mais de dessous nos
déboires, rendue à sa haute signification, fête de la paix
revenue »317(*).
Outre le souvenir, la paix et la guerre, le 11 novembre est
dans ces années difficiles l'occasion de saluer et d'affirmer la
confiance de la population envers la monarchie. Que ce soit en 1934,
après la mort du Roi Albert 1e , ou en 1935, après la
mort de la Reine Astrid, les messes officielles leur sont
dédiées, des articles paraissent sur le rôle de la famille
royale au plus profond de la guerre. La présence du Roi en 1935 est
saluée par l'ensemble de la presse. Il est considéré comme
honorable et hautement symbolique que la première action officielle du
Roi après le décès de sa femme soit de rendre hommage aux
morts de la Grande Guerre.318(*)Comme l'ont montré Alexis Schwarzenbach ainsi
que Dumoulin Michel, Dujardin Vincent et Van den Wijngaert Mark, le
décès de laReine Astrid fait naitre au sein du peuple un puissant
sentiment de sympathie et de compassion pour le jeune veuf. 319(*)
Il ressort des différents articles consacrés au
sujet que le Roi et la monarchie sont perçus comme des
éléments de stabilité, d'unité ce qui permet de
tenir dans les moments difficiles : « En ce jour
anniversaire, une voix s'élève qui ranime la confiance, celle du
Souverain qui, fidèle à la tradition de la monarchie en Belgique,
s'efforce, en toute occasion, de ranimer les vertus foncières de la
race, d'exalter les coeurs, d'atténuer le choc des idées, et de
rapprocher les tâches constructives qui les
sollicitent »320(*). Il est intéressant de voir que cet extrait
est daté de 1936, ce qui montre bien que dans l'esprit d'une partie de
la population, la déclaration de neutralité n'est pas mal
perçue, seuls les cercles wallingants et francophiles en font grands cas
puisque cela signe la fin de l'accord militaire franco-belge.321(*)
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de10.png)
Figure 7La
Défense Wallonne, 11 novembre 1939, p.1.
Ajoutons encore qu'en 1936, les déportés
économiques sont mis à l'honneur à l'occasion des vingt
ans des déportations. Toutefois, cette cérémonie ne se
fond pas dans celle du 11 novembre comme cela avait été le cas
notamment pour les mutilés et invalides.322(*) Cela peut s'expliquer par le
fait que cette même année, le Soldat Inconnu reçoit la
Croix du Feu.323(*)
L'élément militaire prime alors sur l'élément civil
puisque ce sont les soldats qui ont défendu et libéré le
pays.
Nous conclurons cette partie sur quelques remarques au sujet
du « devoir de mémoire ». Entre 1933 et 1939, la
notion d'obligation du souvenir et du devoir est moins perceptible. Mis
à part Le Journal du Combattant, la presse n'insiste plus sur
ces notions. L'atmosphère lourde et tendue de ces six années
semblent suffire, aux yeux des journalistes, à la ferveur populaire.
Comme nous l'avons dit, l'accent est particulièrement mis sur les
souvenirs de guerre et sur le culte des morts mais d'une façon, que nous
avons ressentie, comme plus spontanée.
Après cette analyse générale, nous
allons maintenant explorer quelques années marquantes pour l'histoire
des commémorations du 11 novembre en Belgique francophone.
2.3 1919 ou l'an
zéro de la commémoration.
Comme nous l'avons dit plus haut, le 11 novembre 1919 ne fait
pas partie de l'ère des cérémonies officielles. Cette
non-officialité des cérémonies d'alors peut notamment se
voir dans la presse. Nous donnons ici un seul exemple : le 5 novembre 1919
- seule manifestation à l'occasion de l'Armistice pour cette
année-, les Anciens Combattants hutois et la chorale de la même
ville, organisaient une cérémonie patriotiques au
cimetière. « Malgré la publicité
donnée à cette manifestation, ni la population ni les pouvoirs
publics n'ont pris part à cette touchante
cérémonie »324(*).
1919 voit la parution de deux lois relatives au souvenir de la
guerre. Ces deux lois sont dans des directions totalement opposées,
celle du 31 juillet 1919325(*) porte sur la célébration de la
journée du 4 août tandis que celle du 14 juillet326(*) est relative à la
commémoration et la glorification des morts. Nous voyons donc que celle
du 31 juillet vise à fixer au calendrier national une date de
commémoration alors que celle du 14 juillet vise la
nécessité de commémorer et de rendre hommage aux victimes
de la guerre. Au final, ces deux lois se confondent dans l'hommage rendu aux
morts et aux vivants qui témoigne d'une volonté de
reconnaître différentes expériences de guerre bien que le
débat sur la reconnaissance de ces expériences soit
âpre.
En 1919, la victoire est célébrée en
divers moment : soit lors de la fête nationale du 21 juillet et de
la journée commémorative du 4 août327(*) soit à des dates
importantes pour les différentes localités.328(*) Le 11 novembre n'est qu'un
jour comme les autres, le reflet d'un Armistice en demi-teinte pour le pays.
Au lendemain du conflit, dans le contexte de la reconstruction
nationale, l'heure est aux bilans : les journauxDe Scheldeet
La Nation Belgepublient le bilan des soldats morts aux combats pour
les différents pays, les décisions prises à Versailles au
sujet de la Belgique,...329(*)Les autres journaux, eux, se contentent de rappeler
l'ambiance du 11 novembre 1918 : rires et larmes de joie, embrassades,
drapeau national au vent, mépris de l'occupant. 330(*)
Il est intéressant de constater que le terme
« commémoration » n'est utilisé dans la
presse que pour désigner les cérémonies liés
à la bataille de l'Yser alors que l'on parle de « fêtes
patriotiques » pour les manifestations liées à
l'Armistice. 331(*)
Selon notre analyse, ce fait s'explique simplement : les manifestations
liées à l'Armistice, bien que s'articulant autour d'un monument
aux morts ou d'un cimetière, tendent à mettre l'accent sur la
notion de victoire, de libération donc de joie bien que, comme
nous l'avons vu, cette notion de joie deviendra vite une vision amère de
la victoire; celles de l'Yser rappellent les évènements dont a
été victime l'Yser ainsi que les nombreux morts dont la ville a
été le témoin. Il semble alors évident que l'on ne
peut utiliser le même terme pour rendre compte de
cérémonies diamétralement opposées.
1919 est une année qui voit l'élévation
de nombreux monuments aux morts.332(*) Le monument, sa dédicace et la liste des
victimes jouent un rôle essentiel. Il constitue le lieu symbolique autour
duquel civils, anciens combattants et autorités se rassemblent chaque
année pour perpétuer le souvenir.333(*)De manière
générale, les monuments commémoratifs, quelle que soit
leur forme, expriment l'attachement de la localité aÌ ses enfants
et soulignent leur sacrifice pour la communauté.334(*) Outre les communes,
différents corps de métier décident aussi de rendre
hommages à « leurs morts ».335(*) A travers cette
volonté de s'approprier une part de la gloire de ses héros morts,
nous pouvons voir non seulement « l'esprit de
clocher »336(*) si caractéristique en Belgique mais aussi la
volonté de la population d'exprimer sa reconnaissance.
En ce mois de novembre 1919, le lien entre les survivants et
les morts est présent comme jamais. En effet, les uns sont
gratifiés tandis que les autres sont pleurés, bien que certains
reçoivent des décorations à titre posthume.337(*)Les cérémonies
organisées pour l'occasion ne sont pas des fêtes de la victoire
comme le pays a pu en connaître quelques temps plus tôt. Il s'agit
de services religieux338(*), de fêtes patriotiques prenant la forme
d'inaugurations de monuments aux morts, de remises de diplômes d'honneur
aux soldats survivants. « En leur remettant aujourd'hui un «
diplôme d'honneur », nous accomplissons un geste symbolique. Nous
leur rendons hommage et nous leur disons notre admiration et notre gratitude.
Nous savons une chose : c'est grâce aÌ leur engagement et
aÌ leur sacrifice que nous jouissons aujourd'hui de notre
liberté ».339(*) D'autres types de manifestations peuvent être
organisées comme à Frameries où la ville décide de
planter un « arbre de la liberté »340(*) dans le square de la gare.
D'autres villes comme Schaerbeek et Tournai organisent un cortège
d'Anciens Combattants dans les rues de la ville avant de les honorer par la
remise d'un drapeau aux couleurs nationales.341(*)
De manière générale, les
cérémonies de 1919 prennent peu de place dans la presse. En
effet, l'heure est à la campagne électorale du 16 novembre. Nous
avons donc des articles qui mêlent souvenirs de guerre, glorifications
des héros et considérations politiques. La Nation Belge,
par exemple, demande aux lecteurs de voter pour l'union nationale.
« Notre devoir est de mener contre ces derniers
{Internationalistes et activistes} une lutte sans trêve et sans
merci, de redresser leurs erreurs, de dépister leurs sophismes, de
clouer au pilori ces complices de l'ennemi. Parmi les manoeuvres auxquelles ils
ont volontiers recours, il en est une dont nous ne saurions assez faire
ressortir le caractère odieux. C'est que les sans-patrie se posent
précisément en défenseurs de la patrie. On connaît
l'argument favori des néo-aktivistes{sic} : l'armée
belge qui combattait sur l'Yser était presque uniquement composée
de Flamands et ce sont les Flamands qui ont sauvé la Belgique {...} Ce
misérable argument est repris aujourd'hui par certains socialistes {...}
Nous voulons bien collaborer à cette fête, non pas parce que c'est
une manifestation patriotique mais pour commémorer les soldats
tombés qui étaient presque tous des ouvriers ».
L'article se conclut sur ces mots : « Il n'y a pas eu au
front, des Flamands, des Wallons, des bourgeois et des ouvriers, il n'y a eu
que des Belges ».342(*) Par cette mystification de l'union nationale dans
laquelle se serait déroulé toute la guerre, nous pouvons
constater un véritable sentiment patriotique teinté
d'antisocialisme et du problème linguistique. Nous voyons, dans ces
propos, une tentative pour faire taire les dissensions - problème
communautaire et exigences de gauche- qui voient le jour à ce
moment-là.
En conclusion, nous pouvons affirmer que les
cérémonies du 11 novembre 1919 sont loin de revêtir le
caractère rituel qu'elles acquerront quelques années plus tard.
En effet, ces cérémonies sont diverses et éparses, chaque
commune organisant sa célébration alors que plus tard, les
cérémonies seront ritualisées tant au niveau de la
commune, qu'au niveau national. Toutefois, l'organisation de
cérémonie, en l'absence d'un cadre officiel, est symptomatique
d'une large demande de la société civile et militaire
probablement liée à l'absence de corps, la mort de masse et le
besoin de reconnaissance.
2.4 1922 et le choix du
soldat inconnu.
2.4.1 Le concept de Soldat
Inconnu.
Le concept de soldat inconnu veut répondre à une
demande sociétale.La tombe du Soldat Inconnu est sensée remplacer
dans l'imaginaire collectif, toutes les tombes individuelles qui, faute
d'éléments d'identifications, n'ont pu être
édifiées. De plus, l'inhumation en 1920 des deux premiers soldats
inconnus, le français et le britannique a lieu. Il s'agit de
funérailles nationales. 343(*) Cette création de symbole national devient,
dès l'inhumation, le noyau dur des commémorations nationales de
tous les pays s'étant doté d'un Soldat Inconnu.344(*)
Ce concept d'enterrer les restes d'un soldat
non-identifié a une longue genèse derrière lui.
L'idée de célébrer un soldat inconnu germa pour la
première fois dans l'esprit du Prince de Joinville en 1870. Cette
idée fut reprise lors d'un discours tenu le 26 novembre 1916 dans le
cimetière de l'Est aÌ Rennes, par François Simon,
président du Souvenir Français qui proposa de choisir le corps
d'un soldat ayant servi sous l'uniforme français, non identifieì,
mort au Champ d'Honneur et de le placer au Panthéon.345(*) La proposition,
rédigée en ces termes : « Pourquoi la France
n'ouvrirait-elle pas les portes du Panthéon aÌ l'un de nos
combattants ignorés, mort bravement pour la Patrie, avec pour
inscription sur la pierre, deux mots: "Un soldat" et deux dates:
1914/1918 ?Cette inhumation d'un simple soldat sous ce dôme,
ouÌ reposent tant de gloires et de génies, serait comme un
symbole et plus, ce serait un hommage rendu aÌ
l'ArméeFrançaise toute entière » ne
rencontra alors aucun écho.346(*) Cette idée est reprise en 1918 par le
député Maurice Maunoury.347(*)L'idée se développe durant toute la
guerre mais ne gagne réellement l'opinion publique que par les
fêtes de la victoire du 14 juillet 1919. En effet, à cette
occasion, un cénotaphe avait été posé sous l'Arc de
Triomphe et avait connu une importante ferveur. 348(*)
Il est alors décidé que l'on
transférerait dans la capitale un héros inconnu choisi au coeur
de la citadelle de Verdun.349(*) Nous pouvons voir que si l'accord sur le principe
d'inhumation des restes d'un inconnu et sur la date du 11 novembre se font
à peu près dans l'unanimité, le lieu choisi et les
modalités de la cérémonie donnent lieu à
d'importants débats aussi bien à l'Assemblée Nationale que
dans l'opinion. 350(*)
Ces débats eurent lieu notamment parce que 1920 coïncidait avec le
cinquantième anniversaire de la République où il s'agit de
transférer le coeur de Gambetta au Panthéon. L'Inconnu a-t-il sa
place entre les grands hommes de France, lui, que l'on voulait le plus simple
possible ? N'essaie-t-on pas de récupérer ce symbole de
patriotisme ? Tant de questions auxquelles est confrontée
l'Assemblée Nationale qui décidera finalement le 8 novembre 1920
que la commémoration se ferait en deux temps : un cortège
unique, pour le coeur de Gambetta et les restes du héros inconnu,
jusqu'à l'Arc de Triomphe où une minute de silence serait
respectée. Après cela, le Soldat Inconnu devait rester sur place
et le coeur de Gambetta, poursuivre son chemin jusqu'au Panthéon.
351(*)
Les débats accaparent tellement le gouvernement
français que la Grande-Bretagne sera la première à inhumer
son Tommy Inconnu, dans l'abbaye de Westminster, au côté
des rois et grands hommes anglais.352(*)A Paris, les restes d'un soldat sont bel et bien
transportés jusque l'Arc de Triomphe le 11 novembre 1920 mais ce n'est
que le 28 janvier 1921 que les ossements trouvèrent leur place dans la
sépulture fraichement creusée sous l'Arc. Entre les deux dates,
le cercueil fut conservé dans une des colonnes de l'Arc et
veillé, chaque jour, par un camarade. 353(*)
L'objectif de la création des Soldats
Inconnus354(*) est
d'offrir un lieu de recueillement dédié au sacrifice collectif,
et de donner symboliquement un corps à toutes les familles qui en sont
privées. La tombe du Soldat Inconnu devient une tombe de substitution
pour tous ceux qui ne savent pas où pleurer.355(*)S'il advenait que les
Inconnus de diverses nations alliées viennent aÌ être
identifiés, il faudrait les remplacer. Par leur caractère de
reconnaissance individuelle au-delà de l'impuissance aÌ les
nommer, ces tombeaux sont également des monuments funéraires
commémoratifs. Plus que des ossuaires, les tombeaux des soldats inconnus
ont servi de support aÌ la ritualisation du deuil par le biais des
grandes commémorations nationales.356(*)
2.4.2 L'idée de Soldat
Inconnu belge.
La création du Soldat Inconnu belge survient suite
à une série de réflexions. La glorification des morts pour
la Patrie est une idée récurrente dans tous les pays
belligérants, et ce, déjà durant la guerre. En Belgique,
la première proposition de monument dédié aux morts de la
Guerre est adressée à l'administration des Beaux-arts, vingt
jours seulement après l'Armistice.357(*) Cette initiative commémorative populaire est
un phénomène nouveau en Belgique où les monuments
commémoratifs étaient du fait des classes dirigeantes qui
n'étaient pas soutenues par la population. Ce manque de soutien, avant
guerre, se voit particulièrement dans le manque d'entrain que
rencontrent les souscriptions.358(*) Au sortir de la guerre, les choses changent, de
nombreuses souscriptions sont ouvertes tantôt pour un héros
local359(*),
tantôt pour le Soldat Inconnu360(*). Les suggestions d'érection de monuments aux
morts ne pourront pas toutes être suivies ce qui oblige les gouvernements
à prendre position en matière de politique mémorielle et
de commémoration. Comme nous l'avons vu, le gouvernement vote une loi de
glorification en juillet 1919. Cette loi, outre l'inscription des noms des
disparus sur les murs intérieurs du Palais de Justice de Bruxelles, la
remise des diplômes aux familles, prévoit l'érection d'un
monument commémoratif dont la nature et l'emplacement restaient à
déterminer.361(*)
Cette loi promeut une commémoration tant nationale que régionale
puisque le pendant des inscriptions dans les registres nationaux se retrouvera
dans les registres communaux. De plus, les tombes seront entretenues aux frais
de l'Etat.362(*) Une
première pomme de discorde apparaît alors. En effet, cette loi
prévoit d'honorer également les civils morts sous les coups de
l'ennemi. Le premier point est que le gouvernement oppose combattants et
non-combattants en prévoyant un hommage différent. Le second est
que l'Etat belge n'englobe pas toutes les catégories de civils, il
oublie notamment les prisonniers politiques et les déportés
économiques, créant ainsi un malaise au sein de la population. A
la Chambre, le 26 octobre 1922, le député catholique
Brifaut363(*) insiste en
disant « elle {la manifestation du 11 novembre 1922}
sera organisée dans un esprit de large patriotisme pour
témoigner aux anciens combattants et surtout à ceux qui sont
morts pour la patrie - car c'est à eux qu'iront les hommages du 11
novembre prochain- les sentiments de reconnaissance qui animent le pays tout
entier ». 364(*) Cette question de savoir qui honorer avait
déjà été développée lors d'une autre
séance. En effet, le 13 juillet 1922, à la Chambre, le groupe
socialiste, tant wallonne que flamande, prend la parole afin de faire remarquer
les différences profondes qu'il y a eu pendant la guerre entre la classe
ouvrière, formant la quasi totalité de l'armée, alors que
les bourgeois s'entendirent avec l'occupant.365(*)Il est évident que cette position est
exagérée mais à travers cette problématique, nous
pouvons voir qu'il est extrêmement difficile de trouver un consensus, de
contenter un pays entier, d'autant plus lorsque ce pays fut touché dans
sa presque totalité par la guerre, laissant ainsi une multitude
d'expériences particulières, chacune cherchant ensuite de la
reconnaissance.
Le choix de l'emplacement366(*) pose question à l'administration Bruxelloise.
L'étude de Stéphanie Claisse nous montre qu'en novembre 1919, un
projet de monument est étudié par la ville de Bruxelles. Le
coût s'élèverait à 850 000 francs. La
réflexion de l'administration bruxelloise s'articule autour de la
question de l'intervention étatique puisque le monument aurait un
caractère national. Ce n'est qu'en mai 1920 qu'Adolphe Max apprend par
le ministre des Sciences et des Arts que seul le Conseil des ministres peut
décider de l'intervention. Le ministre des Sciences et des Arts, quant
à lui, s'interroge sur son emplacement dans un
cimetière . C'est impensable ! un tel monument devant frapper
l'imagination et la mémoire de la population,il convient donc de
l'inscrire dans la vie quotidienne de celle-ci. Nous pouvons remarquer que,
dès le début, et dans la presse, le choix de l'emplacement pose
questions : « D'aucuns proposent de placer un sarcophage
dans la salle des pas perdus du Palais de Justice, d'autres songent à la
crypte de la place des Martyrs où dorment les héros de la
Révolution de 1830 »367(*).
C'est au cours de la même année que l'idée
de Jass Inconnu surgit dans l'opinion publique belge. Mais c'est
dès février 1919 queLe Patriote illustréavait
entamé une campagne en faveur de cette idée.368(*) Comme l'a montré
Stéphanie Claisse dans sa thèse de doctorat, de nombreuses
familles belges se retrouvent, après guerre, sans dépouille ni
sépulture où pleurer leur mort.369(*) L'idée du Soldat Inconnu semble alors tout
indiquée pour combler ce vide. C'est d'ailleurs ce sentiment qui est
propagé par La Libre Belgique, notamment, qui rappelle que
chaque nouvelle cérémonie patriotique, chaque nouveau nom sur les
monuments aux morts, rappellent aux familles des disparus qu'elles ne savent
pas où se trouve le corps de leurs défunts.370(*) Cette notion de familles des
disparus attendant le retour du corps aimé est également repris
dans La Meuse : « Au Soldat Inconnu, nous ne
pouvons offrir que notre coeur. A ses vieux parents, et tous les ascendants en
larmes sont ses vieux parents, donnons la protection, qui, jusqu'à
présent hélas leur fut chichement mesurée {...}
C'est un devoir impérieux, le
premier ». 371(*)Mais plus encore lors du vote final du projet de loi
à la Chambre, le député Louis Piérard372(*) dira :
« Je me suis dit que les mères pleurant un fils dont les
restes n'ont pu être identifiés, dont le corps
déchiqueté, méconnaissable, s'est comme fondu dans la boue
mouvante des tranchées de Dixmude ou des entonnoirs de Merckem, pourra
se dire en passant devant la tombe auguste au pied de la Colonne, symbole de
l'indépendance nationale : « Qui sait ? C'est
peut-être lui qui est là... ». 373(*)
Bien présente dans la presse, il faut attendre novembre
1920 pour que la question soit abordée au Parlement. L'opinion publique
joue un grand rôle dans l'évolution gouvernementale face au Soldat
Inconnu. En effet, les cérémonies britannique et française
ont été relatées dans la presse belge et dès le
lendemain, des voix s'élèvent pour réclamer un hommage
similaire.374(*) Lors
de la séance du 23 novembre 1920, le sénateur Alphonse
Carpentier375(*),
dépose une proposition de loi et une motion d'ordre ayant pour objet la
glorification d'un soldat inconnu mort au cours de la Grande Guerre.376(*)Il propose que cette
inhumation aie lieu le 21 juillet 1921 à la Place des Martyrs puisque la
Belgique ne possède pas de Panthéon.377(*) Le 2 décembre 1920,
le député socialiste Louis Piérard défend un projet
similaire devant la Chambre. Louis Piérard met en avant les
commémorations française et britannique et enjoint le
gouvernement à rendre un hommage semblable.378(*) Cette idée ne
reçoit pas l'assentiment du gouvernement qui « pense que
ces propositions, qui constituent une contrefaçon de ce qui a
été fait en France et en Angleterre, arrivent trop tard et que le
Gouvernement doit s'en tenir à l'exécution de la loi du 14
juillet 1919 relative à la commémoration et à la
glorification des morts et des condamnés à mort pour la Belgique,
au cours de la Grande Guerre »379(*). Ce souhait d'agir comme la France et l'Angleterre
l'ont faitest présent aussi dans la presse. Ainsi,Le Soir
déclare : « La Belgique se doit d'élever un
monument à tous ses morts, et, pour venir une fois de plus après
tous les autres, elle l'érigera au « Soldat
Inconnu » ».380(*)
De plus, les Commissions réunies de la Défense
nationale et de l'Intérieur, chargées d'examiner la proposition
d'Alphonse Carpentier, précisent que cette pensée est
généreuse et doit être encouragée en la rattachant
au projet de monument national voulu par la loi de 14 juillet 1919.381(*)Il faut, cependant, attendre
février 1921 pour que Carpentier se rallie à l'idée d'un
monument national « en présence de la situation
financière du pays, l'on m'a fait comprendre qu'il était
difficile de songer à édifier un monument spécial au
soldat inconnu ».382(*)Le Sénat vote alors le projet de loi
amendé de Carpentier383(*), et l'envoie à la Chambre le 10
février. En mars 1921, la Commission spéciale chargée de
l'examen de la proposition de loi tendant aÌ l'érection du
monument au Jass Inconnu, émet l'avis que ce monument devra «
faire partie de celui qui sera élevé aux héros de la
guerre, et dont l'emplacement sera la Place Poelaert, dans l'axe de la rue de
la Régence, se détachant sur la porte de bronze du Palais de
Justice».384(*) Le projet transmis par le Sénat, en un
article unique, annonce que les restes d'un soldat belge inconnu mort au champs
d'honneur au cours de la Grande Guerre, seront exhumés et
transportés à Bruxelles, pour être inhumés
solennellement dans le Monument commémoratif qui sera
élevé par l'Etat en vertu de l'article 6 de la loi du 14 juillet
1919.385(*) En juillet
1921, Henry Carton de Wiart386(*), Premier ministre et ministre de l'Intérieur
propose de reporter l'examen du projet « monument national- Soldat
Inconnu » après les élections de 1921.387(*)
C'est donc en 1922 que les discussions reprennent. Les deux
projets388(*) sont
discutés séparément lors des conseils de cabinet. Pour le
ministre de l'Intérieur et de l'Hygiène, le catholique vicomte
Berryer389(*), aucune
mention légale ne lie le gouvernement au projet du Soldat Inconnu alors
que le gouvernement est obligé par une loi d'élever un monument
commémoratif de la guerre puisqu'une loi en ce sens est parue au
Moniteur Belge. Comme les Anciens Combattants projettent une grande
manifestation le 11 novembre pour l'inhumation du Soldat Inconnu, le Conseil
des ministres décide d'accélérer le choix de l'emplacement
du monument national. La proposition du Square du Palais de la Nation est
rejetée du fait de sa localisation en zone neutre, ce qui pourrait
engendrer des conflits en cas de troubles. Le Parc, qui avaient la
préférence des Anciens Combattants, présente le même
inconvénient. Il reste donc quatre possibilités : le
Cinquantenaire, la Place Poelaert, la place des Martyrs et la Colonne du
Congrès. Berryer défend l'idée de la Colonne du
Congrès qui présente l'avantage de proposer un monument
définitif pour le 11 novembre. Il est décidé que le
ministre de l'Intérieur et de l'hygiène serait en charge de
l'organisation.390(*) Un
projet de loi est donc rédigé et envoyé à la
Chambre qui le vote le 26 octobre à la quasi unanimité et le 7
novembre au Sénat.391(*)La loi est publiée au Moniteur le 10
novembre 1922392(*) .
Mais comme nous l'avons dit, la commission organisatrice a commencé son
oeuvre dès le 22 septembre. Cette commission est présidée
par Adolphe Max et composée des délégués des
pouvoirs publics et des associations d'Anciens Combattants.393(*)
Au niveau symbolique, le Soldat Inconnu est incontestablement
important. Mais il convient de souligner que cette question du Soldat Inconnu
belge s'inscrit dans un contexte national et international relativement
complexe : l'Angleterre et la France sont en désaccord sur la
politique internationale, les réparations posent toujours
problèmes pour les Belges394(*), le coût de la vie est
élevé395(*) et la question d'une université flamande
ainsi que la réorganisation de l'armée font débat. Ces
différents problèmes donnent lieu à des
déclarations de ce type : « A cette heure où
la Patrie menace d'être déchirée en raison des exigences
flamingantes, l'hommage du pays au Soldat Inconnu, inhumé au pied de
cette colonne, élevée à la gloire des Constituants de
1830, est un symbole d'un caractère tragique. »396(*) . Toutefois, la
cérémonie projetée pour le 11 novembre 1922 par les
Anciens Combattants ne reçoit pas l'unanimité puisque les
Vlaamsche Oud-Strijders (V.O.S)397(*) et l'Association des Anciens combattants socialistes
annoncent qu'ils n'y participeront pas. Jouant la carte de l'antimilitarisme et
de la démocratie : les VOS demandent que les officiers et
généraux soient écartés de la
cérémonie. Afin d'éviter toute prise de paroles
intempestives ou politiques, il est décidé que seul le Roi
prononcera un discours. 398(*) Quant aux Anciens Combattants socialistes, leur
refus de participer se porte sur la présence ou non des drapeaux
d'associations lors de la cérémonie. La question de la
présence des drapeaux d'associations sera relancée lors du
Conseil des Ministres du 30 octobre puisque le président de l'Amicale
des Officiers de la Campagne a entrepris une démarche afin que le
gouvernement revienne sur sa décision. Afin d'éviter une nouvelle
affaire du « fusil brisé »399(*), le Conseil des Ministres
décide que seuls les drapeaux de l'armée participeraient à
la cérémonie. 400(*)
La polémique s'étend au domaine religieux. En
effet, les ministres catholiques veulent donner un caractère religieux
à cette cérémonie. Or, les ministres libéraux s'y
opposent fermement et suggèrent de fixer au 12 novembre, les rites
religieux. Pour les ministres catholiques, il est inconcevable de ne pas donner
une bénédiction à ce corps alors que la plupart des
soldats tombés étaient croyants.401(*) La presse catholique reprend
la polémique et la solution sera trouvée par le Cardinal Mercier.
Le 29 octobre, une lettre pastorale est lue dans toutes les églises.
Celle-ci enjoint les prêtres à célébrer un service
funèbre pour le repos de l'âme des soldats tombés au
combat, ce service devant mêler reconnaissance envers Dieu et attachement
au Roi-Soldat. 402(*)
Malgré la polémique, le jour venu, les catholiques triomphent. Le
Cardinal Mercier, le Grand Rabbin Bloch, le pasteur Rochelieu et le doyen de
Sainte-Gudule, Monseigneur Evrard, participent à la
cérémonie de la place du Congrès et des services religieux
ont lieu juste après la cérémonie officielle.403(*)
Maintenant que le principe est accepté, il ne reste
plus qu'à procéder au choix de l'inconnu.
2.4.3 Le choix de
l'inconnu
2.4.3.1 L'exemple
français.
Le choix du Soldat Inconnu français devait servir
d'exemple à notre pays, c'est pourquoi, nous exposons brièvement
son déroulement404(*).
Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1920, neuf dépouilles
non identifiées - une par secteur de la zone des armées405(*)- devaient arriver à
Verdun. Au final, seuls huit corps sont mis en bière car sur l'un des
secteurs - pour garder l'anonymat le plus complet, il n'est pas
précisé lequel-, il a été impossible de trouver un
corps français parfaitement non identifiable.406(*)
Le 10 novembre, à l'intérieur de la citadelle,
le ministre des pensions André Maginot, accompagné de cinq
veuves, cinq mutilés, cinq soldats et cinq vétérans de
1870, entre dans la chapelle ardente, installée pour l'occasion. Des
hommes du 132e régiment montent la garde autour des corps de
leurs camarades tombés au combat. Un jeune caporal, Auguste Thin, est
choisi par le ministre pour désigner le Soldat Inconnu à l'aide
d'un bouquet cueilli sur le champ de bataille de Verdun. Il a fait lentement
presque deux fois le tour des catafalques identiques avant de fleurir le
sixième cercueil en partant de droite, devant lequel, aussitôt
redressé, il se met au « garde à vous », tandis que
la Marseillaise retentit.407(*)
2.4.3.2 Le choix de
l'Inconnu Belge
Le choix du Soldat Inconnu belge se déroule sur le
même principe que le choix du Soldat Inconnu français. Des corps
non identifiés de soldats tombés lors des défenses de
Liège, Namur, Anvers, sur le front de l'Yser et lors de l'offensive
libératrice de 1918 dans les Flandres sont exhumés des
cimetières militaires du pays.408(*) Le 10 novembre, les cinq cercueils de chêne,
surmontés d'une croix noire, sont placés dans la salle d'attente
des premières classes de la gare de Bruges dès 8h45. 409(*)
Figure 8La
Nation Belge, 11 novembre 1922, p.2
A leur arrivée, une délégation de
l'armée est présente, les clairons sonnent et les drapeaux du 4e
régiment de ligne, du 8e lanciers et du 7e d'artillerie viennent
s'incliner devant eux. Un service d'honneur est assuré par des Invalides
et des officiers de la garnison. A10h, l'évêque de Bruges
célèbre, à la cathédrale, un service solennel pour
le repos de l'âme des soldats inconnus. A 16h30, en présence du
général Maglinse - chef d'Etat-Major général-, du
Colonel Giron - chef du cabinet du ministre de la défense-, des
lieutenants colonels Goffin et van der Eycken, du commandant Declercq et de
délégationsd'Anciens Combattants, Albert Devèze410(*), ministre de la
défense nationale, est conduit dans la chapelle. Là, l'aveugle de
guerre, Raymond Haesebroeck411(*), attend le ministre qui le prend par le bras et lui
dit : « Je vais vous faire toucher le cercueil des cinq
camarades qui sont ici. Après cela vous choisirez celui qui doit
être enterré à Bruxelles ». Raymond
Haesebroeck fait halte devant chaque bière afin de se rendre compte par
lui-même de la présence des cinq corps. L'aveugle les touche de la
main et les compte à haute voix, puis fait trois pas en arrière,
de manière à se trouver en face du cercueil du milieu. Ici, les
récits diverges, Haesebroeck aurait dit « le
quatrième à gauche »412(*) ou « le
deuxième à droite »413(*). Quelles que soient les
paroles qui furent prononcées, le cercueil désigné est le
même, l'avant-dernier. Raymond Haesebroeck dépose aux pieds du
catafalque la couronne de laurier que lui tend le ministre de la
défense, suite à quoi, un dernier salut aux morts est
réalisé. 414(*)
Deux versions circulent également sur la réponse
d'Haesebroeck lorsque le général de Longueville lui demande
d'expliquer son choix. La première veut que, lors de son service
militaire, on lui ait appris « en avant par 4, à droite
par 3 ». La deuxième version dit qu'il aurait
pensé en défilant devant chaque cercueil
« Première division d'Armée, premier groupe,
premier escadron, premier peloton ». 415(*)
2.4.3.3 La translation du
corps du Soldat Inconnu.
Lorsque le corps fut choisi, on le place dans un cercueil
spécial en acajou orné de casques et de lauriers d'argent,
surmonté d'une grande croix. Ce sarcophage aurait été
lui-même surélevé sur un catafalque entouré d'une
garde d'honneur.416(*)
Les cinq bières voient défiler la population brugeoise entre 18
et 21h. Les quatre autres cercueils ayant reçu les mêmes soins,
ceux-ci restent dans la chapelle ardente jusqu'au lendemain ; ils seront
ensevelis dans le cimetière de la Ville. 417(*)
Le lendemain, un train spécial est
affrété pour conduire le Jass Inconnu à Bruxelles.
Là aussi, la gare est transformée en chapelle ardente :
tentures sombres bardées des couleurs nationales, cierges, catafalque
monumental, ... dressés au centre du grand hall de la gare. Au pied du
catafalque, se trouvent la couronne de la ville de Bruxelles (oeillets et
chrysanthèmes) et celle de l'armée (chrysanthèmes et
orchidées). Le sarcophage est sorti du wagon par huit418(*) ou dix419(*) mutilés aidés
de quatre grands blessés, ils le posent sur un affût de canon
tiré par six chevaux. Le premier ministre, Georges Theunis420(*), et le bourgmestre de la
ville de Bruxelles, Adolphe Max, reçoivent les premiers les restes et
entourent le cercueil du drapeau national. Le Prince Léopold -futur
Léopold III- et le Roi s'inclinent suite à quoi l'on
procède à la levée du corps, le cortège se forme et
se met en branle au son de la Marche funèbre de
Beethoven.421(*)
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de12.png)
Figure 9La Nation Belge, 12 novembre 1922,
p.2.
Le cortège se dirige silencieusement vers la Colonne du
Congrès où la foule ainsi que la Reine Elisabeth, la Princesse
Marie-Josée et les représentants alliées et de
l'armée, attendent l'arrivée du Héros Inconnu. Tout au
long du parcours, le Roi Albert et le Prince Léopold suivent le
cortège funèbre à pieds. La minute de silence n'a pas lieu
à 11h puisque le cortège n'est pas encore arrivé à
la Colonne.422(*)
2.4.3.4 La première
cérémonie d'hommage au Soldat Inconnu belge.
La cérémonie d'hommage au Soldat Inconnu est
très solennisée. Le rituel est institué par voie
d'affiches et par publications successives du programme dans la presse. Le 6
novembre 1922, la proclamation suivante est adressée à la
région bruxelloise : « Le 11 novembre, anniversaire
de l'Armistice, qui mit fin aux horreurs de la plus affreuse des guerres, les
restes d'un soldat inconnu, mort pour la Patrie, seront solennellement
inhumés, à Bruxelles, au pied de la Colonne du Congrès. En
rendant hommage à ce héros anonyme, la Belgique honorera tous
ceux qui, par le sacrifice de leur vie423(*), ont sauvé l'existence du pays et ont
assuré, contre les entreprises d'un ennemi sans scrupule, le triomphe du
Droit et de l'Honneur outragés. Nous convions nos concitoyens à
s'associer à cette manifestation de pieuse gratitude, en arborant, en
berne, aux façades de leurs demeures, le drapeau national. Un coup de
canon annoncera le moment précis, où, vers la fin de la
matinée du 11 novembre, la sublime dépouille du soldat inconnu
sera placée dans la sépulture où elle reposera
désormais. A cet instant, la circulation sera interrompue dans le pays
entier, les trains, les tramways, les véhicules, quels qu'ils soient,
arrêteront leur marche ; les hommes resteront debout et la
tête découverte, et - pendant une minute- jusqu'à ce que
soient mises en branle les cloches de toutes les églises et de tous les
beffrois, la population partout marquera par son silence ému et par son
recueillement le respect dont elle entoure les mânes des martyrs glorieux
ensevelis, côte à côte, dans les tombes ignorées,
sous la terre sanglante dans champs de bataille où ils ont pour nous
remporté la victoire ».424(*)
A 11h15, le Roi épingle les décorations
belges425(*) sur le
cercueil du Jass, les généraux étrangers
l'imitent426(*).
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de13.png)
Figure 10La Nation Belge, 12 novembre 1922,
p.1.
A 11h25, le cercueil est au pied de la tombe, les clairons
sonnent Aux Champs, un canon tonne par intervalles et les drapeaux
s'inclinent. Ensuite, la dépouille est descendue dans la fosse alors que
le canon annonçant la minute de silence retentit. Suite à cela,
un défilé débute, il est interrompu entre 11h45 et 12h15
par le discours royal427(*). Ce dernier développe différents
thèmes. En premier lieu, le souverain rappelle les
évènements tragiques qui ont mené à cette
cérémonie : l'ultimatum, le courage, le patriotisme et la
patience de la population.428(*) S'ensuit alors, une réflexion sur
l'emplacement choisi et la signification de la commémoration :
« Hommage de notre patriotique ferveur et de notre infinie
gratitude »429(*). Le Roi poursuit son discours en exprimant sa
gratitude envers toutes les personnes éprouvées par la guerre,
toutes celles qui n'ont pu trouver le repos du deuil. De plus, le Roi revient
sur la question du choix, de l'origine de ce Soldat : « Nous
ne nous préoccupons pas de savoir s'il est bourgeois, ouvrier ou paysan,
s'il est Flamand ou Wallon, nous l'honorons parce qu'il personnifie à
nos yeux toutes les plus solides qualités de notre race, parce qu'il est
le symbole intangible de la défense de notre indépendance
retrempée par l'épreuve et de notre unité, gage des
destinées immortelles de la Patrie ».430(*)A la lecture de ce discours,
nous voyons bien que ce Soldat Inconnu est vu par le souverain comme le symbole
national du deuil et de l'amour national.
Suite à cette cérémonie de la Colonne du
Congrès, des offices religieux ont lieu : d'abord à 13h,
dans la Cathédrale Sainte-Gudule, en présence de la famille
royale ; ensuite à 15h, au temple protestant en présence de
représentants de l'armée et du gouvernement ; enfin à
16h, un service est organisé à la synagogue. 431(*)
Le Soldat Inconnu connaît plusieurs types d'hommages
et notamment l'hommage poétique432(*) :
Vous ne reverrez plus les monts, les bois, la terre,
Beaux yeux de mes soldats qui n'aviez que vingt ans
Et qui êtes tombés, en ce dernier printemps,
Où plus que jamais douce apparut la lumière.
On n'osait plus songer au réveil des champs d'or
Que l'aube revêtait de sa gloire irisée,
La guerre occupait tout de sa sombre pensée
Quand au fond des hameaux on apprit votre mort.
Depuis votre départ, à l'angle de la glace,
Votre image attirait et les coeurs et les yeux,
Et nul ne s'asseyait sur l'escabeau boiteux
Où tous les soirs, près du foyer, vous preniez
place.
Hélas ! Où sont vos corps jeunes, puissants
et fous,
Où, vos bras et vos mains et les gestes superbes
Qu'avec la grande faux vous faisiez dans les herbes ?
Hélas ! La nuit immense est descendue en vous.
Vos mères ont pleuré dans leur chaumière
close,
Vos amantes ont dit leur peine aux gens des bourgs,
On a parlé de vous tristement, tous les jours,
Et puis un soir d'automne on parla d'autre chose.
Mais je ne veux pas, Moi, qu'on voile vos noms clairs,
Vous qui dormez là-bas dans un sol de bataille
Où s'enfoncent encore les blocs de la mitraille
Quand de nouveaux combats opposent leurs éclairs.
Je recueille en mon coeur votre gloire meurtrie,
Je renverse sur vous les feux de mes flambeaux
Et je monte la garde autour de vos tombeaux,
Moi qui suis l'avenir, parce que la Patrie.
Emile Verhaeren
Tu dormais jusqu'ici dans la terre accueillante
Où les hasards d'un fer cruel t'avaient
couché.
Depuis des mois, tranquille, à ton rêve
attaché,
Tu mêlais ton sommeil à l'histoire vivante..
Aujourd'hui, te voici loin des champs d'épouvante,
Tout un peuple fervent sur ton corps s'est penché
Et le chemin de ton retour était jonché
De larmes et de fleurs, en offrande émouvante.
La Patrie a voulu te donner pour tombeau
O mon frère inconnu, son autel le plus beau.
Désormais tu seras près de nous dans ta
gloire.
Et si le dur destin te prit jusqu'à ton nom,
Le drapeau qui soutint tes espoirs de victoire
Sera, Frère inconnu, ton immortel blason.
JJ van Dooren
Bien qu'une certaine unité se soit créée
autour de ce symbole, toute la presse ne se montre pas unanime au sujet de
l'inhumation.L'indépendance Belge, qui relate les
cérémonies, titre: « Le Pathétique hommage
de la Nation reconnaissante à ses
Héros »433(*). Aujourd'hui, le titre peut surprendre mais
l'acceptation première du terme pathétique est :
« qui émeut »434(*). Après un article descriptif, le journaliste
regrette simplement que ces cérémonies soient de pâles
copies des cérémonies françaises.435(*)Le Drapeau Rouge,
quant à lui, ne se donne pas la peine de relater les
cérémonies et va même plus loin en titrant
« Contre la comédie tragique du 11
novembre ». Pour ce journal d'extrême gauche, la
commémoration d'un Soldat Inconnu n'est qu'une mascarade pour tenter de
faire oublier à la population qu'elle s'est battue pour une paix qu'elle
n'a toujours pas et que le gouvernement laisse périr dans la
misère les Anciens Combattants, les mutilés de guerre, les veuves
et les orphelins.436(*)
2.4.4. Conclusion
Pour conclure sur le Soldat Inconnu, nous pouvons dire que ce
symbole a véritablement ancré les cérémonies
commémoratives de l'entre-deux-guerres. Non seulement, il est le lieu
privilégié de concentrations contestataires mais bien plus, il
devient le lieu de passage obligé. Ainsi, quand délégation
étrangère vient en Belgique, on l'oriente vers la dalle
sacrée ; ou quandà la fin de la cérémonie
religieuse deleur mariage, le Prince Léopold et la Princesse Astrid vont
se recueillir sur cette même dalle,...Comme le montre Francis Balace, il
suffit de consulter le Livre d'Or tenu au monument pour se rendre compte que se
succèdent devant lui savants, conférenciers, artistes, nouveaux
agents de la police bruxelloise, sportifs,... Personne ne peut y
échapper. Se rendre sur la tombe de l'illustre Inconnu c'est, non
seulement, rendre hommage aux combattants de la Grande Guerre mais aussi
à la Belgique en tant que pays hôte.437(*)De plus, à partir de
cette année 1922, les cérémonies du 11 novembre deviennent
officielles et vont s'articuler autour de la Colonne du Congrès.
Symbole du passé et de l'avenir, le Soldat Inconnu
doit forger une jeunesse patriote. Ce soldat peut aussi être vu comme
l'expiation des survivants qui culpabilisent de l'être. Il faut remarquer
que le symbole choisi pour la commémoration nationale est la figure du
soldat mort laissant sur le côté les soldats vivants, les
déportés politiques, les résistants,... (bien que
plusieurs de ces derniers soient morts sous les balles de l'ennemi). Toutefois,
comme le dit Stéphanie Claisse, la foule qui s'associe aux
célébrations peut être prise comme la
représentation du civil dans la guerre. Les civils furent aussi mis au
centre des fêtes de la Victoire de 1919438(*), ce qui tend à montrer qu'ils ne sont pas
totalement ignorés par le gouvernement qui prendra d'ailleurs diverses
mesures en leur faveur.439(*)
Bien plus, le Soldat Inconnu symbolise l'unité belge
comme l'a montré le discours royal. Mais en 1922, les partis politiques
belges sont divisés entre la gauche et la droite. Le temps de l'Union
Sacrée paraît bien loin. Ceci explique que très vite des
mesures sont prises pour le protéger.
Le 13 novembre 1922, Adolphe Max fait afficher sur les murs de
la ville de Bruxelles une proclamation de ritualisation :
« Concitoyens,Un Soldat Inconnu repose depuis deux jours au pied
de la Colonne du Congrès. En sa personne anonyme, la nation a voulu
honorer l'abnégation de tous ceux qui, comme lui, se sont
sacrifiés à la Patrie dans la guerre sanglante où furent
mises en péril l'intégrité et l'indépendance
même de la Belgique. La population de la capitale a
témoigné, par son recueillement dans l'inoubliable manifestation
du 11 novembre, la reconnaissance qu'elle garde à ces héros. Il
ne faut pas qu'un tel hommage soit celui d'un seul jour. Le ministre de la
Défense nationale a prescrit, au point de vue militaire, les marques de
respect qui devront être, d'une manière permanente, rendue
désormais à la tombe du Soldat Inconnu. Je demande à tous
mes concitoyens de s'inspirer de cène pensée pieuse. Devant la
sépulture de la place du Congrès, que toujours les hommes se
découvrent et que les femmes s'inclinent, en s'associant au deuil des
veuves, des mères, des soeurs et des enfants, dont nous avons vu,
samedi, couler les larmes. Bruxelles, le 13 novembre 1922. Le
Bourgmestre?Adolphe Max ».440(*) Ce ne sera pas la seule intervention du bourgmestre
bruxellois en faveur du Soldat Inconnu. En effet, au cours des ans, la tombe
n'est plus aussi sacrée, elle commence à faire partie du paysage,
subit plusieurs dégradations441(*) et récupérations politiques442(*) ce qui conduit Adolphe Max
à proclamer : « Voulant assurer le caractère
de dignité et de recueillement dont doivent s'inspirer les hommages au
Soldat Inconnu, M. Le bourgmestre Max a pris un arrêté
conçu en ces termes : sauf en ce qui concerne les
cérémonies officielles auxquelles assistent des membres du
gouvernement ou des représentants de l'autorité, toutes les
manifestations devant la tombe du soldat inconnu sont subordonnées
à notre autorisation préalable. Ces manifestations ne pourront
comporter ni musique, ni chants, ni discours. Sont interdites, place du
Congrès, les prises de photographies destinées aux entreprises de
publicité ou qui auraient pour but la constitution des
éléments de films épisodiques ».443(*)
Cette adoption du concept du Soldat Inconnu et les
différentes manifestations y référant nous permettent
aussi de réfléchir sur la notion de « devoir de
mémoire » que nous avons expliquée dans la
première partie.444(*) En effet, outre le rappel des hauts faits des
armées belges et alliées, l'hommage rendu aux morts - dont celui
du Soldat Inconnu est à notre sens, l'ultime forme- est bien
représenté et est particulièrement présent dans
l'esprit des contemporains. Le Souverain, lors de son discours de l'inhumation,
en donne un bon exemple : « Cette défense de
l'indépendance et de la liberté de son propre
développement impose à une nation de grands
devoirs. Si elle s'y soustrait, elle compromet sa
sécurité et son avenir. En voyant ces Belges de toutes les
provinces et de tout rang social, qu'une même pensée unit
spontanément dans l'accomplissement d'un pieux devoir,
je sens qu'il n'en sera jamais ainsi et que jamais ne se perdra le souvenir des
jours tragiques que la Patrie vient de traverser, des douleurs stoïquement
supportées, de tant d'existences sacrifiées au maintien de nos
libertés». 445(*) Mais le Roi n'est pas le seul à en être
conscient. En effet, nous avons pu lire à plusieurs reprises des
idées similaires dans la presse.Le Journal des Combattants
rapporte l'ordre du jour de la Fédération Nationale des
Combattants qui : « {...} Décide d'inviter ses 856
sections à participer à cette cérémonie par devoir
sacré et par gratitude fraternelle envers notre camarade anonyme mort au
champ d'honneur »446(*). Le Journal de Liège enjoint les passants au
souvenir, en donnant la parole au Soldat Inconnu : «Mais ces
morts que nous glorifions, ont le droit de nous dire notre devoir {...}
Frères, nous sommes morts pour que l'humanité ne revoie
plus les horreurs de la guerre. Frères, nous sommes morts pour que le
monde soit plus juste, plus fraternel. Frères, nous sommes morts pour le
salut et la grandeur de la Patrie. A vous d'agir en sorte que notre sacrifice
n'ait pas été inutile... Que la conscience de chacun
réponde »447(*). Par ces quelques citations, nous pouvons voir que
bien que ne l'exprimant pas en termes de « devoir de
mémoire », la commémoration des morts et victimes de la
guerre est ressentie comme une obligation.
2.5 1924 et l'allumage de
la flamme du souvenir.
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de14.png)
Figure 11Le Soir, 4 novembre 1924,
p.1.
2.5.1. Une idée
française.
Au début de l'année 1921, le sculpteur
Grégoire Calvet, puis en octobre 1923, l'écrivain et journaliste
de L'Intransigeant - journal de droite- Gabriel Boissy soumettent
l'idée de faire brûler une flamme en permanence sur la tombe du
Soldat Inconnu.448(*)
Jacques Péricard proposa de faire ranimer cette flamme quotidiennement
par des Anciens Combattants. L'opinion publique se rallia à ce projet et
le gouvernement chargea l'architecte Henri Favier de lui soumettre des croquis
en vue d'une éventuelle réalisation.449(*) Le projet retenu fut celui
d'une gueule de canon braqué vers les cieux, encastrée au centre
d'une rosace représentant un bouclier circulaire renversé. La
surface ciselée de ce bouclier est constituée de 24 glaives
romains formant une étoile sur un lit de feuilles de chêne et de
lauriers. La flamme apparaîtrait dans la gueule du canon.
A Paris, la Flamme fut allumée la première fois
le 11 novembre 1923, à 18 h par le ministre de la guerre, André
Maginot, pendant que les soldats du 5e régiment d'infanterie
présentaient les armes et que la musique jouait La Marche
funèbre de Chopin.450(*)
Depuis cette date la flamme est entretenue : durant
l'entre-deux-guerres, elle est ravivée chaque soir à 18 h 30 par
des associations d'anciens combattants ou de victimes de guerre. 451(*) Lors de l'invasion de Paris
par les troupes allemandes, le cérémonial du ravivage de la
flamme est maintenu mais aussi pendant l'occupation, les couvre-feux et les
combats pour la libération de Paris en 1944. le 11 novembre 1940, les
lycéens et les étudiants parisiens se tournent vers la tombe du
soldat inconnu et vers la Flamme. Ils défient ainsi par leurs
cortèges l'occupant.452(*) Elle brûle toujours aujourd'hui et des
cérémonies de ravivage de la flamme sont toujours
organisées, chaque jour, par des associations.453(*)
2.5.2 La flamme du souvenir
belge.
L'année 1923 marque déjà une diminution
de l'intérêt porté au culte des héros de la
guerre454(*) et ceci,
couplé avec la cérémonie française de la Flamme,
fait naitre en Belgique la volonté de voir se perpétrer le
même genre d'idée. Dans l'esprit d'une frange de la population
belge, entretenir le feu imposerait une continuité dans la
pensée.455(*) La
Flamme est perçue comme un geste de reconnaissance, comme un symbole
fort : « N'est-ce pas la plus belle affirmation pour prouver
symboliquement à nos morts qu'ils ne sont pas morts en vain, que nous
savons le prix de leur sang et que nous leur jurons toujours
fidélité par nos actes, actes qui doivent être
inébranlablement le prolongement de leur vie, la suite sincère de
leur offrande ? Allumons la flamme du souvenir entre les deux lions de
pierre de la Colonne du Congrès et sur le coeur de ce fier lion qu'est
ce grand Soldat Belge qui sommeille sous sa dalle anonyme. C'est l'âme de
tous nos morts valeureux que nous raviverons ainsi pour qu'elle nous
éclaire fermement par l'exemple, dans l'obscurité de notre vie et
de notre destinée ».456(*)
Le gouvernement belge décide alors d'imiter la France
puisque la décision est prise de reprendre le même
cérémonial pour l'allumage. Plusieurs projets sont
présentés mais sont tous jugés inacceptables. Le Baron
Ruzette457(*) propose de
fixer l'allumage au 2 novembre jour des morts458(*) et d'organiser une cérémonie
patriotique pour l'occasion. Dans son projet, le Roi devait lui-même
allumer la flamme.459(*)
Pour le ministre Prosper Poullet460(*), la cérémonie n'a pas assez
d'importance (sic.) pour que le Roi fasse le déplacement. Il
propose donc que l'on fasse appel au Duc de Brabant. Le Conseil charge alors
les Ministres de la Défense nationale et de l'Intérieur et de
l'Hygiène de régler ce programme et de représenter le
Gouvernement à la cérémonie.461(*) L'analyse de Francis Balace
nous apprend que le Roi Albert prend cette décision un peu cyniquement
puisque cela lui procure une journée de loisirs : «Dans
quatre jours, on doit allumer une lampe sur la tombe du soldat inconnu.
Heureusement que nos ineffables édiles n'ont pu se mettre d'accord sur
les solennités pour le 11 novembre, ce sera un jour qu'on pourra passer
en paix »462(*).
Le cérémonial est, une fois de plus, très
précis. La population est tenue derrière une barrière de
policiers, sur les trottoirs entourant le square de la Colonne du
Congrès. Tous les réverbères allumés, sont
voilés de crêpe et enrubannés des couleurs nationales,
l'impression de deuil était accentuée par le temps brumeux.
Dès 17h45, les autorités doivent prendre place. Sont
présents les trois ministres mentionnés plus haut, l'Amicale des
Officiers, la Fédération Nationale des Combattants et la
Fraternelle des Vieux Combattants ainsi que des Invalides de guerre qui se sont
placés derrière le luminaire, nous notons aussi la
présence de représentants militaires (le lieutenant
général Collyns, commandant la circonscription militaire, et le
général de Longueville, commandant de la province) et du
bourgmestre Max. A 18h, le Prince Léopold arrive en automobile463(*) et au même moment, les
clairons sonnent Aux Champs. Les ministres, le bourgmestre et les
officiers généraux reçoivent le Prince. La musique
militaire du 9e de ligne joue La Brabançonne. Les
armes sont alors présentées et les clairons « ouvrent
le ban » puis sonnent Aux Champs, une salve retentit. C'est
le signal de la minute de recueillement464(*). Le porte-drapeau s'avance et incline très
bas les couleurs nationales. Le grand invalide de guerre tiré au
sort465(*),
Lange466(*) allume la
vasque soit à l'aide d'un flambeau soit à l'aide d'une petite
éponge imbibée d'alcool467(*).Le journal Le Soir nous donne la
première version et L'Indépendance Belge la seconde. Les
autres journaux ne mentionnant pas la technique utilisée pour l'allumage
de la flamme, nous ne pouvons pas dire avec certitude laquelle des deux fut
utilisée. On joue alors La Brabançonne. Le Prince
dépose une couronne au nom de ses parents puis ce sont les
représentants du gouvernement et des associations qui font leurs
offrandes. A 18h10, le Prince Léopold quitte le square, la foule est
autorisée à défiler.468(*) « On sent monter de cette foule
muette et figée un hymne de reconnaissance et de respect pour le grand
mort à qui la nation apporte aujourd'hui un nouveau
témoignage ». 469(*)
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de15.png)
Figure 12La Nation Belge, 4 novembre 1924,
p.4.
Pour l'ensemble des journaux étudiés, mis
à part Le Drapeau Rouge, la simplicité de la
cérémonie la rend encore plus émouvante. L'absence de
discours ainsi que le peu de présence d'uniforme sont également
salués. Ce dernier point permet à la cérémonie de
toucher l'ensemble de la population et pas seulement les Anciens Combattants ce
qui est primordial puisque, comme nous le verrons, cette flamme
représente le foyer.470(*)Le Drapeau Rouge, quant à lui, parle
d'une inauguration en grande pompe officielle. Pour lui, la flamme du souvenir
n'est qu'une nouvelle comédie macabre : la bourgeoisie veut que
vive le souvenir de sa guerre, les prolétaires eux n'ont pas besoin de
ce symbole pour se souvenir de la boucherie.471(*) Il s'agit donc de la deuxième fois que Le
Drapeau Rouge rejette les commémorations officielles,
jugées, selon lui, trop bourgeoises et ostentatoires. L'hommage ne
serait pas moins beau devant de simples croix de bois.472(*) Nous pouvons voir que les
fêtes de l'Armistice sont utilisées par la Gauche pour critiquer
le capitalisme et les institutions nationales qui les organisent afin de
détourner l'attention des prolétaires des difficultés
économiques dans lesquelles se trouvent le pays depuis la fin de la
guerre.
2.5.2.1 La symbolique de
la Flamme.
Il nous semble important d'aborder le caractère
symbolique de cette cérémonie. Non seulement, nous parlerons de
la symbolique du feu mais aussi de la symbolique de la vasque
créée pour l'événement.
L'un des symboles que recouvre cette flamme est celui du
« foyer qui est le centre matériel et vivant qui
réunit les familles. Et celles-ci sont les éléments qui
composent la Patrie ».473(*) Ensuite,le feu est purificateur et
régénérateur, il est lié à la mort et
à la renaissance474(*) : « N'est-ce pas le Soldat
Inconnu qui ressuscite sous une forme nouvelle ? {...} Elle
représentera ce flambeau qui, selon la légende antique, se
transmet de générations en
générations »475(*). Le feu peut également être compris
comme la connaissance476(*) : Malheur à nous si jamais nous
perdons le souvenir de nos morts, de leurs vertus, de leurs sacrifices, si nous
rendions jamais la dette que nous avons contractée envers eux. ... Vous
{les professeurs des écoles} serez les Vestales à qui
incombera le devoir d'entretenir dans le coeur des enfants comme la flamme d'un
autel, le culte des grands sentiments, l'enthousiasme des grandes
causes »477(*).
Le lampadaire de la Colonne du Congrès est
composé d'une vasque en bronze, d'après un modèle
découvert à Pompéi478(*) ; la vasque estposée sur quatre colonnes
entre lesquelles sont assis des griffons.479(*) Le griffon recouvre les symboliques des deux animaux
qui le composent : le lion et l'aigle. Ces deux animaux symbolisent la
puissance, la sagesse et la justice. Ils symbolisent aussi, dans certaines
cultures, les renaissances. Le griffonmythologique évoque la force, la
sagesse, la vigilance mais aussi l'obstacle à franchir.480(*) En l'absence de documents
concernant ce luminaire, nous ne pouvons pas affirmer que ces différents
symboles étaient présents dans le chef de la Commission
organisatrice. Peut-être l'image majestueuse de l'animal mythique
suffisait-elle à honorer, par le jeu du parallélisme, le Soldat
Inconnu. Mais, il semble peu probable que le choix ait été
inconscient. En effet, nous pouvons relier à l'image du Soldat Inconnu
les caractéristiques du griffon: il a eu la force, la sagesse et la
puissance de terrasser l'ennemi, il s'est battu pour la cause de la justice, il
est aussi le symbole qui doit faire renaitre dans les générations
suivantes son abnégation face au danger et ses valeurs patriotiques. Il
est enfin le vigile de la paix, l'obstacle, toujours debout, face aux futurs
ennemis.
Pour terminer, nous pouvons affirmer que l'allumage de cette
flamme du souvenir et sa réalisation ne sont pas de simples gestes
commémoratifs. Ils revêtent un sens symbolique important, celui
d'une lueur qui rappelle perpétuellement le Soldat Inconnu, la guerre,
le sacrifice de la population,... Il s'agit d'un feu sacré, qu'il faut
sans cesse entretenir, comme il convient d'entretenir le souvenir et la
reconnaissance.
2.6 Le dixième
anniversaire et le vingtième anniversaire.
Le dixième et le vingtième anniversaires, bien
qu'étant deux dates importantes, ne recèlent pas autant de
particularités que l'on pourrait croire. Comme nous allons le voir, ces
années sont quand même marquées par quelques
particularités.
Le 11 novembre 1928 est « le premier pas dans
le régime des commémorations solennelles, en attendant le
25e et le 50e anniversaires. Ce premier stade dans
l'âge et le recul vers le passé prêtent à la
fête du jour un accent particulier {...} On y surprendra une plus
grande joie, mélangée d'une plus sourde
tristesse».481(*)Bien plus, « Le 11 novembre,
dixième anniversaire de la signature de l'Armistice qui mettait fin
à l'infernal carnage, doit être célébré avec
une ferveur particulière par tous les anciens combattants et toutes les
victimes de la guerre. C'est une date sacrée, dont le souvenir
ne s'arrachera jamais de nos coeurs. Nous devons, en la
commémorant, frapper l'opinion publique, trop oublieuse des sacrifices
et des deuils de la guerre. Toutes les sections, même dans les plus
petites communes, auront à coeur d'organiser d'une façon
grandiose cette manifestation du souvenir qui enveloppe, dans ses voiles de
brume, les morts et les vivants, soldats d'un même idéal de
justice et de paix. LE 18 NOVEMBRE : Revue monstre à Bruxelles des 850
sections de la F.N.C au cri de : « Nous sommes une force, nous
voulons le triomphe de toutes nos revendications482(*) »
».483(*)
Nous voyons donc que ce dixième anniversaire marque les
esprits. Une des particularités de ces célébrations sont
la présence des délégations étrangères. En
effet, le 10 novembre, des délégations
étrangères484(*) - française, américaine, britannique,
italienne, polonaise, roumaine, yougoslave, tchécoslovaque et
portugaise- sont accueillies par les ministres accompagnés d'un musique
militaire, sur le quai de la gare. De là, une retraite militaire est
organisée.Il s'agit d'une retraite aux flambeaux, organisée par
le directeur du Journal des Combattants. 485(*)
La journée du 11 est réglée comme du
papier à musique : dès les petites heures du matin, six
officiers (deux Belges, deux Français et deux italiens) se relayent
chaque heure afin de monter une garde d'honneur sur la tombe de l'Inconnu.
486(*) A 11h, les
troupes de la garnison de Bruxelles, le Roi, la Reine, les Princes, tous les
ministres en grand uniforme , les membres du corps diplomatique, les
généraux, les délégations étrangères
et les diverses associations patriotiques se massent autour du monument pour
participer à la cérémonie traditionnelle. Pour marquer le
coup : deux minutes de recueillement qui sont annoncées par des
coups de canon et suivie par le dépôt de gerbes. A 11h30, les
délégués alliés sont reçus par le Roi au
Palais Royal. A 12h30, la FNC offre un déjeuner aux volontaires de
guerre qui sont mis à l'honneur pour la première fois à
l'occasion de ce dixième anniversaire. A 15h, les participants officiels
sont conviés à un thé à l'Hôtel des Invalides
tandis qu'Adolphe Max reçoit les volontaires de guerre à
l'Hôtel de ville.487(*) La journée se termine par un banquet à
partir de 19h30, honoré de la présence des ambassadeurs de
diverses nations alliées et associées, le ministre des affaires
étrangères et le ministre de la défense nationale.
Ce dixième anniversaire est également l'occasion
d'inaugurer une pelouse d'honneur au cimetière de Saint-Gilles488(*), d'organiser des
conférences sur « Le 11 novembre 1918 et la
Paix »489(*),
de se rendre au Tir National pour rendre hommage aux fusillés490(*),... C'est aussi la
période que choisit la Tchécoslovaquie pour remettre au Soldat
Inconnu belge la Croix de Guerre tchécoslovaque.491(*)
Outre ces manifestations, cette date permet également
à la presse de revenir sur les faits : la libération du
pays, l'annonce de l'Armistice au Grand Quartier Général belge,
la retraite des troupes allemandes, les manifestations populaires du 11
novembre 1918,...492(*)Ce point est, selon nous, à mettre en
corrélation avec la problématique du « devoir de
mémoire » puisque l'un des objectifs est de maintenir le
souvenir. Après dix ans, les stigmates de la guerre commencent à
s'estomper du paysage mais pas des esprits de ceux qui ont connu ses affres.
Toutefois, la vie a continué, des enfants sont nés et ont grandi,
il semble important à tous d'enseigner, d'entretenir le souvenir des
évènements afin que « l'on n'oublie
pas 493(*)». Pour d'autres journaux, il s'agit de
l'occasion parfaite de faire valoir son point de vue politique, en
n'hésitant pas parfois à donner des informations totalement en
porte-à-faux avec celles transmises par les autres journaux. Alors que
les autres journaux parlent d'une foule aussi nombreuse qu'en 1922494(*), Le Drapeau rouge
nous dit que « sous le signe de la guerre qui revient, un
anniversaire officiel et fade, est déserté par les masses
populaires »495(*).L'Autorité et l'Action
Nationale profite de l'occasion pour parler des crises parlementaires qui
parcourent l'Europe et plus particulièrement la France.496(*) Selon La Wallonie,
le 11 novembre n'a pas encore acquis la signification qu'il doit revêtir
pour tous les amis de la paix. Le 11 novembre doit être un jour de foi
dans la paix, de foi dans le travail international commun qui commande des
efforts nationaux. C'est donc le moment de consacrer les efforts fournis au
niveau de la réglementation du travail.497(*)Le Drapeau Rouge est
le plus engagé : il dénonce notamment la loi qui vise
à éteindre certaines poursuites et peines pour des délits
commis entre le 4 août 1914 et le 4 août 1919. Cette loi a
été votée malgré les manifestations d'Anciens
Combattants et autres patriotes.498(*) Pourtant, la position du Drapeau Rouge est
tout autre, il la dénonce car elle est incomplète et qu'il ne
peut y avoir de paix universelle tant que la guerre tient des otages.499(*)A côté de la
presse, les Anciens Combattants expriment aussi leurs rancoeurs et
revendications. Comme nous l'avons dit plus haut, ils appellent à une
manifestation en faveur de leurs droits pour le 18 novembre 1928.
Dans les jours précédant le vingtième
anniversaire, après avoir procédé au désormais
traditionnel rappel des faits500(*), L'Action Wallonneainsi que La
Défense Wallonnes'adonnent à un plaidoyer sur l'échec
de la Société des Nations, sur la course à l'armement et
sur l'imminence de la guerre.501(*) Le congrès des Anciens Combattants et
Mutilés réclame une attitude plus ferme à l'égard
des pays totalitaires.502(*) Cet anniversaire est véritablement
marqué par l'ombre de la guerre qui n'a jamais vraiment cessé
depuis le 11 novembre 1918 : « l'Italie a conquis
l'Ethiopie503(*), Franco
assassine le peuple espagnol504(*), le Japon morcelle la Chine505(*) ! L'Allemagne a
déchiré tous les traités, persécuté des
milliers d'hommes en attendant de faire régner sa loi sur le
monde ».506(*)
Pourtant, malgré le contexte général, les
cérémonies commémoratives se déroulent normalement.
Dès 9h30, une garde d'honneur composée de deux officiers, deux
sous-officiers et deux soldats507(*) se relaye chaque heure sur la tombe du héros
anonyme. A 9h45, les emblèmes des régiments et unités
dissouts prennent la direction de la place du Congrès. A 10h10, les
Anciens défilent devant le monument avant de prendre place autour du
square. A 10h30, le Prince Charles - remplaçant un Léopold III
grippé- est à la place du Congrès. Les honneurs militaires
lui sont rendus au son de La Brabançonne. Il dépose
alors deux gerbes - une au nom de Léopold, l'autre au nom d'Elisabeth-
sur la dalle sacrée. A 10h45, le cortège des autorités
civiles et militaires arrive. C'est à ce moment que les trompettes
thébaines508(*)
retentissent pendant un quart d'heure. A 11h, un premier coup de canon marque
le début de la minute de recueillement. 11h01, un deuxième coup
de canon indique la fin du recueillement. Des sonneries de trompettes
thébaines et du bourdon de la collégiale retentissent, tandis que
le Roi quitte le square salué par les présidents des Chambres,
les ministres et le commandant de la première circonscription. A 11h05,
un roulement de tambours annonce le dépôt de fleurs : du
gouvernement, du ministre de la défense nationale, du collège
échevinal et des présidents de fédérations
d'Anciens Combattants. Après les dépôts, les
attachés militaires s'inclinent puis les officiers
généraux en activité de service. Viennent alors le tour
des associations patriotiques, des enfants des écoles, des boy-scouts et
pour finir, des troupes de la garnison. Après ce défilé,
les personnalités quittent la tribune pour le Palais de la Nation
passant par une double haie formée par les Anciens Combattants et les
enfants et sociétés patriotiques.509(*)Notons aussi que comme les
années précédentes, le 11 novembre est l'occasion
d'inaugurer de nouveaux monuments ou plaques comme le monument des Boursiers
Bruxellois morts pour la Patrie510(*) ou les plaques commémorant la fusillade de
deux civils à Saint-Gilles511(*).
La célébration à la Colonne du
Congrès ne sera bientôt plus la partie centrale des
commémoration. En effet, depuis 1929, les cérémonies du
Relais Sacré tendent à prendre de plus en plus de place.
Celles-là ont le mérite d'être plus locales et donc de
toucher un plus grand nombre. De plus, le cérémonial étant
plus théâtral, elle frappera davantage les esprits. Cette
année 1938 marque également le dixième anniversaire du
Relais Sacré512(*), ce qui a comme conséquence de lui donner une
signification et une diffusion particulière - outre les flambeaux
belges, un flambeau part de Paris, un du Congo et un du Grand-Duché du
Luxembourg513(*)-.
« Pourquoi le relais de 1938 doit-il revêtir un
éclat spécial ? En raison des évènements
internationaux qui, ont eu pour résultat de raviver des souvenirs que la
masse était trop encline à oublier rapidement ; parce que
nous avons eu la preuve tangible que le maintien du souvenir de la guerre et de
tous ses deuils est l'un des meilleurs garants du maintien de la paix ;
parce que cette année amène le 20e anniversaire de la
conclusion de l'Armistice et le 10e de la création de notre
cérémonie unique du relais sacré, parce qu'il importe
encore beaucoup en ce moment de montrer à tous ceux qui ont
intérêt à le savoir, que si les Anciens Combattants
prennent de l'âge et si leurs associations multiples peuvent faire croire
à une dispersion, c'est-à-dire à une diminution de leurs
forces, ils sont toujours à la FNC un groupement qui sait faire bloc et
maintenir l'entente et l'unité d'action avec tous les
autres ».514(*)
En conclusion, nous pouvons constater plusieurs choses. En
premier lieu, ces différentes cérémonies sont très
similaires malgré le temps qui les sépare. Nous pouvons donc
affirmer qu'un certaine ritualisation s'est mise en place au fil du temps.
Cette dernière n'est toutefois pas immuable. Ensuite, les comptes rendus
se focalisent au fur et à mesure sur les cérémonies du
Relais Sacré qui répondent mieux à la demande
locale. Enfin, ces deux anniversaires ne se situent absolument pas sur la
même longueur d'onde. Le dixième anniversaire se situe dans
l'ère du pacte de Locarno qui est caractérisée par un
certain apaisement. Alors que le vingtième anniversaire est plutôt
dans l'ère de la remobilisation liée à la montée
des régimes totalitaires.515(*)Il y a donc un réel changement de
mentalité entre ces deux dates. En 1938, le Journal des
Combattants affirmait : « Aujourd'hui, le 11 novembre
s'apparente trop au 1e et au 2 novembre, la Toussaint et le Jour des
trépassés, voués depuis toujours au culte des morts
civils, se prolongent maintenant par la fête de l'Armistice devenue, elle
aussi, une manifestation d'une ampleur impressionnante, dédié aux
morts de la guerre, et dont le caractère funèbre gagne
d'année en année au détriment de la signification
primordiale, de la portée intrinsèque de l'Armistice :
fête de la victoire et de la paix. {...} La commémoration
de l'Armistice doit affirmer l'idéal de concorde et de paix de tous les
peuples amis, et la communion des alliés dans une même
légitime fierté, issue du succès de leurs
armes ».516(*) Cette citation tend à montrer que cette
distinction n'est pas aussi évidente que l'on voudrait le faire croire.
En effet, d'un côté l'on vente la victoire tout en rappelant les
morts qui l'ont permise, d'un autre, on tente d'exalter les alliés et
leur succès avec les armes.
2.7 Le relais
sacré.
Comme nous l'avons vu, une flamme brûle nuit et jour -
comme dans un sanctuaire - sur la tombe du Soldat Inconnu à la Colonne
du Congrès, depuis 1924. Cette flamme est ainsi devenue le symbole du
souvenir et du Culte des Morts de la guerre.
Lors du dixième anniversaire de l'Armistice, nous avons
vu qu'une retraite aux flambeaux avait été organisée.
L'initiative est celle du directeur du Journal des Combattants,
Jean-Louis Martin517(*),
qui voulait rendre un hommage national au « Grand Frère
Anonyme ». 518(*) Nous rappelons ce point car, de manière
générale, nous avons pu constater que l'on confondait
retraite aux flambeaux et Relais Sacré. Si nous
prenons par exemple, la notice rédigée dans les années
1970 par les responsables de la Fédération Nationale des
Combattants ou un entretien réalisé par le journal Le
Soir en 2004 avec le président de cette fédération,
les informations sont erronées. En effet, selon ces deux sources, le
Relais Sacré débuterait en 1928 et serait une
cérémonie d'hommage à la mémoire des soldats morts
pour la Patrie quel que soit le champ de bataille belge ou étranger
où ils trouvèrent la mort.519(*) Or, la première utilisation des
termesRelais sacré date du 27 octobre 1929520(*) et, si un doute subsistait,
la cérémonie de 1933 est qualifiée de
« cinquième Relais Sacré »521(*), le vingtième
anniversaire de l'armistice est « une double manifestation
patriotique : la signature de l'armistice a vingt ans, le Relais
Sacré a dix ans »522(*).
Ceci dit, nous pouvons maintenant expliciter ce principe du
Relais Sacré. Encore une fois, l'idée vient de France.
En 1927, un flambeau ardent quittait la citadelle de Verdun en passant de mains
d'Anciens Combattants en mains d'Anciens Combattants pour rejoindre la tombe du
Poilu Inconnu, sous l'Arc de Triomphe.523(*)
En Belgique, le premier Relais Sacré a
été organisé suite à l'acte incivique commis par un
étudiant hollandais: « Désireuse d'effacer
l'ignoble souillure faite par un étudiant néerlandais sur la
tombe du Soldat Inconnu, la Fédération Nationale des Combattants
a organisé à travers le pays un « Relais
Sacré » »524(*). Dans la nuit du 27 juillet 1929, un jeune
hollandais âgé d'une trentaine d'année escalade la colonne
du Congrès et urine depuis le sommet sur la dalle sacrée.
Interpellé, le jeune homme est renvoyé aux Pays-Bas. Ces derniers
organisent au nom de toute la nation un pèlerinage expiatoire - un
groupement d'invalides et d'aveugles de guerre déposeront sur la dalle
outragée une gerbe de fleur et une palme de fer forgé- le 9
août 1929. En outre, le coupable est invité à annuler son
inscription à l'université de Leyde.525(*) Ce qui montre bien que ce
geste est perçu par la nation belge, comme par la nation hollandaise
comme un geste ignoble et dégradant.
Le projet initial de la cérémonie a
été pensé par Gaston Van de Wiele - président de la
Fédération Nationale des Combattants en 1929- : des communes
les plus reculées de Belgique, partiraient des flambeaux qui passant de
village en village, se rendront à Bruxelles. Un flambeau aurait
été allumé aux quatorze torches526(*) et remis au Roi qui aurait
rallumé la flamme sacrée éteinte pour la circonstance. Le
flambeau serait alors parti pour être conservé au Musée
Royale de l'Armée. Mais, ce projet ne reçoit pas l'assentiment du
gouvernement527(*) et
des pouvoirs publics qui estiment que la flamme éternelle ne peut
être éteinte.528(*) Le projet est alors remanié quelque peu pour
s'inscrire dans la vision du gouvernement. Les flambeaux, portés par les
Anciens Combattants pendant des jours et des nuits, à travers les villes
et les villages, s'achemineraient par une marche convergente - transmis d'une
section à l'autre - jusqu'à Bruxelles, pour aller, à la
nuit tombante, le 11 novembre, brûler leur dernière flamme, puis
s'éteindre devant la Dalle Sacrée. Gaston Van de Wiele imagine un
dernier point dans ce cérémonial : « Nous
avons penséqu'à défaut de pouvoir ranimer la flamme, nous
pourrions entourer pendant quelques minutes la Tombe du Glorieux Inconnu, par
le feu transmis de main en main par ses anciens camarades entretenant
malgré tout, 11 ans encore après l'Armistice, le feu sacré
qui les anime dans la Tourmente ». 529(*)
Cette cérémonie n'a pas recueilli
immédiatement tous les suffrages. En effet, Le Drapeau Rouge
ironise à son sujet, trouvant qu'il pouvait être
« apparenté à une fête sportive devant faire
oublier les tracasseries du quotidien ».530(*)Le Journal des
Combattants répond à ses détracteurs :
« cette cérémonie n'est pas une propagande
tapageuse ou une revalorisation du sport ; c'estune
cérémonie solennelle de réparation, voulant prouver
qu'avant tout, le devoir de l'homme est de ne pas oublier »531(*). Nous avons pu voir
aussi que le gouvernement n'a pas donné son accord au projet initial. Le
gouvernement était opposé à l'idée
d'éteindre ne serait-ce qu'un instant la flamme pour permettre son
ravivage. Selon les organisateurs, la manifestation ne peut donc pas avoir
l'ampleur escomptée mais elle vibrera du recueillement pieux de la
population belge. 532(*)
La signification de cette cérémonie, qui est
sans doute la plus émouvante de toutes les cérémonies
d'après-guerre, est profonde. Cette nouvelle tradition devient un
véritable symbole de patriotisme qui permet à tous les villages
et toutes les villes de Belgique de « s'associer avec
recueillement à cette manifestation patriotique ».
533(*) La valeur
patriotique de ce geste est soulignée par La Libre Belgique
dans trois articles :
« Cette sorte de course aux flambeaux
imité de l'antique enferme en soi un beau souvenir et plus d'un
symbole... Elle signifiait aussi l'inextinguible ardeur du patriotisme
belge... »534(*) ; « Cette convergence unanime, au
même jour, de tout le pays vers un centre unique, un même point
vital et patriotique revêt, en une telle circonstance, un sens profond et
impressionnant » 535(*); « Le geste patriotique toutefois est
assez éloquent pour qu'il n'échappe à personne. Dans tout
le pays, ces flambeaux aux chevelures de feu portés de village en
village et rallumés de loin en loin à quelque flamme
sacrée suscitent un émotion vive et forte, qui subsiste
derrière eux »536(*).
Ce patriotisme est également
révélé par La Province lorsqu'elle énonce
le but de la cérémonie : « d'entretenir le
culte du souvenir de nos héros et {...} faire passer sur tout le pays un
souffle patriotique »537(*).
Ces petites flammes, gardées jalousement et
portées fièrement par les Anciens de l'Yser et de la Lys,
attestent que la population n'a rien oublié des événements
sanglants qui l'ont meurtrie. Cette nation, par un symbole frappant - le feu -,
entend montrer au pays tout entier, aux mères, aux femmes, aux
enfants,538(*) qu'elle a
conservé le souvenir de ceux qui sont tombés et que le culte qui
leur est voué se confond avec l'amour de la Patrie.539(*)
Le déroulement du Relais Sacréest
simple. Organisé par la Fédération Nationale des
Combattants avec le patronage du gouvernement, des présidents du
Sénat et de la Chambre et des gouverneurs de province, 14 flambeaux sont
allumés aux points frontières de la Belgique540(*) :chaque province avait
au minimum un flambeau. Toutefois, Liège en possède trois, le
Hainaut et la Flandre Occidentale deux.541(*) Un flambeau est également envoyé
depuis Paris - plus tard, un flambeau sera aussi envoyé de Londres, de
Luxembourg et de Washington542(*)-. 543(*)L'allumage du premier flambeau ainsi que sa
transmission se fait devant le monument local aux morts, en présence des
autorités communales. Lorsque le porteur du flambeau s'est
incliné devant le monument, il tend la flamme sacrée à la
section locale suivante. 544(*) Chaque flambeau converge dans un premier temps dans
le chef lieu de sa province où il passe une nuit, gardé par des
Anciens Combattants Dans la journée du 11 novembre, les flambeaux
atteignent Bruxelles, où ils gagnent la Colonne du Congrès, pour,
après les cérémonies officielles, monter une garde
d'honneur pendant un quart d'heure sur la tombe du Soldat Inconnu.545(*) Les Anciens regagnent alors
le local de la Fédération pour prendre part au bal de
l'Armistice.546(*)
En 1930, le programme de cette cérémonie varie
légèrement.Lors de leur arrivée à Bruxelles, les
flambeaux sacrés vont s'incliner à la place des Martyrs (pour
célébrer le sacrifice des combattants de 1830) où ils
montent une garde d'honneur d'un quart d'heure avant de rejoindre la Colonne du
Congrès. 547(*)
Remarquons enfin que, tout comme le Soldat Inconnu, les
flambeaux sacrés ont droit à leur hommage
poétique :
« LaÌ-bas, au loin, sous sa pierre de gloire,
Il vous attend l'humble petit soldat
Dont le pays conserve la mémoire
Et tous les ans vénère le trépas.
A vos lueurs que son ombre tressaille ;
Vous évoquez l'immortel souvenir
De ses exploits dans la grande bataille
OuÌ, bravement, il sut vaincre et mourir. »
Marcel Detrez. 548(*)
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de16.png)
Figure 13La Nation
Belge, 12 novembre 1931, p.2.
2.8 1930 et le centenaire
belge.
Douze ans après la fin de la Grande Guerre, la Belgique
célèbre avec faste et éclat son premier Centenaire. Le
jour de la fête nationale, quelque 60.000 anciens combattants, invalides
et veuves de guerre défilent sur la place des Palais. Durant
l'année du centenaire, deux grandes expositions sont organisées
à titre symbolique : celle de Liège avec pour thème
dominant l'industrie et l'économie, alors que la seconde, qui se
déroule à Anvers, privilégie la culture.549(*)
Les anniversairesse chargent au fil du temps d'une
signification changeante, liée au contexte dans lequel ils sont
célébrés. La glorification du centenaire de
l'indépendance de la Belgique permet de rendre compte du patriotisme
belge. Toutefois, la boucherie de 14-18 hante encore les esprits, et occupe, de
ce fait, une place importante dans les publications commémorant le
Centenaire550(*), ainsi
que dans les cérémonies commémoratives.551(*)
Le contexte de l'entre-deux-guerres est marqué par une
crise générale de confiance dans les régimes
parlementaires, et par la montée des mouvements fascistes. En Belgique,
la principale cause d'instabilité gouvernementale est liée aux
problèmes linguistiques, remettant en cause le caractère unitaire
de l'État belge. La 11 novembre, les ministres libéraux puis tout
le cabinet donne sa démission suite à la reprise de la lutte
flamande après la flamandisation de l'université de Gand.
Toutefois, le Roi refuse cette démission.552(*)
C'est donc dans un contexte assez instable et difficile qu'ont
lieu les commémorations de l'Armistice en cette année de
centenaire. Ces cérémonies revêtent le caractère
traditionnel qu'elles ont acquis depuis 1922, à savoir une messe
solennelle à la collégiale Sainte-Gudule à 10h suivi aux
alentours de 11h, de la cérémonie autour de la Colonne du
Congrès. Toutefois, les cérémonies du centenaire se
complètent de pratiques particulières comme une
cérémonie militaire dans la cour du Sénat553(*), la plantation d'un arbre du
centenaire à Molenbeek554(*) ou encore, une nouvelle étape dans le
parcours du Relais sacré : la Place des Martyrs555(*). Il s'agit d'une
étape tout indiquée puisque ce 11 novembre est placé sous
le signe d'une signification particulière : « Cette
année, unissant dans un même souvenir, ceux qui tombèrent
sur les barricades de 1830 et dans les tranchées de l'Yser, le pays tout
entier s'est consacré au souvenir des héros, qui à cent
ans de distance, ont combattu pour l'indépendance de la
Belgique ».556(*)
Contrairement à ce que nous pourrions penser, cette
association dans la commémoration n'est pas tellement
développée.557(*) Laurence van Ypersele, Emmanuel Debruyne et
Stéphanie Claisse l'affirment eux aussi : « la place
accordée au souvenir de la Grande guerre est au moins aussi importante,
si pas plus, que l'espace occupé par 1830 ».558(*) Premièrement, nous
pouvons constater que la majorité des articles se contente d'y faire
allusion pour revenir bien vite à l'éternel compte-rendu des
cérémonies. Deuxièmement, les articles reflètent
surtout l'instabilité internationale puisque c'est l'occasion pour des
journaux comme De Schelde de proclamer leur haine de la guerre, en
titrant « Ik vloek den oorlog ».559(*)Bien plus, 1930 est l'année où
l'Angleterre commence à se demander s'il ne serait pas opportun, dans un
esprit de pacification générale, de supprimer les
cérémonies commémoratives incessantes au Soldat
Inconnu.560(*) Cette
idée en révulse plus d'un en Belgique, ce qui donne naissance
à d'importantes envolées lyriques sur le devoir sacré du
culte des morts comme le montre cet extrait du Journal des
Combattants : « Et enfin, et j'ai intentionnellement
réservé Ce devoir pour le dernier, car cette
cérémonie nous prouve que nous ne sommes guère
prêts, à en abandonner l'accomplissement, de nos Morts
eux-mêmes, nous ne pouvons pas laisser mourir le souvenir ! {...} Que
d'autres estiment, s'ils le veulent absolument, que des
cérémonies comme celle-ci sont génératrices de
haine et dangereuses pour la paix du monde ! C'est pour tous qu'ils sont morts,
vos enfants, vos époux, vos pères : c'est à tous
qu'incombe le devoir sacré de la reconnaissance ! Au
lendemain de la célébration de l'anniversaire de l'armistice,
renouvelons à nos chers disparus le serment de ne point
oublier leurs souffrances et de travailler de toutes nos forces
à la réalisation des voeux qu'ils formèrent en mourant :
Que leur Culte reste vivace en nos coeurs ! ».561(*)
Bien qu'ayant quelques particularités, cette
année montre un réel désintéressement pour la
signification de la cérémonie puisqu'une partie des articles est
consacrée aux tenues de la Reine et de la Princesse.562(*) Ajoutons à cela que
pour la première fois, la minute de recueillement est qualifiée
de minute de silence.563(*) Sous un air anodin, ce changement de vocabulaire
amorce un désintérêt croissant face à cette
cérémonie. En effet, comme nous l'avons dit, la notion de
recueillement implique que la pensée toute entière soit
tournée vers les morts, leur souvenir, la reconnaissance alors que la
notion de silence n'impose rien, si ce n'est le silence.Ce
désintérêt se marque aussi dans l'appellation donnée
aux cérémonies : on parle de fête de la victoire
notamment parce que l'on voit se multiplier les bals, thés dansant
à l'occasion de l'Armistice.564(*) Nous pouvons également remarquer que le
spectre d'une nouvelle guerre est déjà bien présent
puisqu'en cette date de l'Armistice, le président Hoover envisage
l'attitude de l'Amérique en cas de nouvelle « guerre
européenne ».565(*)
Nous pouvons donc dire sans hésiter que cette
année 1930 marque un véritable tournant dans les
commémorations liées à la signature de l'Armistice, non
seulement, le monde connaît de nouvelles menaces mais en plus, la
distance face aux évènements commence à se faire sentir ce
qui se traduit par un certain désintérêt. De plus, le
« connu » et le « traditionnel »,
n'ayant plus le caractère de la nouveauté, ils perdent de leurs
intérêts médiatiques. Les faits sont connus, les
cérémonies ritualisées, après cette date, on
présentera les cérémonies nationales par des photographies
et on privilégiera les comptes rendus des relais sacrés locaux.
2.9 Liège et
Mons.
2.9.1 Les batailles de
Liège : du 4 au 16 août 1914.566(*)
La région liégeoise est la première
touchée par l'envahisseur allemand. Cette région fait partie des
trois places fortes- avec Namur et Anvers- censées contrôler les
voies de communications belges. La Position fortifiée de Liège a
été construite en 1888-1894 selon les plans du
général Brialmont567(*).
Il s'agit d'une ceinture de forts situés à
environ 7-10 km du centre de la ville et distants l'un de l'autre d'une
portée de canon. Le but de cette ceinture est double : favoriser
les opérations de l'armée de campagne au-delà de la Meuse
et interdire à l'adversaire l'utilisation des routes et chemins de fer
dont Liège était le noeud. 568(*)
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de17.png)
Figure 14 Carte extraite de: Le rôle des
forts en province de Liège 1914-1918, 1940-1945, Liège,
Bibliothèque Chrioux-Croisiers, 1989, p. 6. Annotation par nos soins
avec la date de la reddition des forts.
Le 4 août, les troupes allemandes partent
d'Aix-la-Chapelle, Eupen et Malmédy, en direction de Visé et des
intervalles entre les forts. Les dirigeants allemands ne s'attendaient pas
à une résistance belge et prévoyaient une victoire rapide
grâce à l'effet de surprise. Leurs estimations attendaient 6 000
soldats belges. La réalité est toute autre : 32 000 hommes
étaient chargés de la défense liégeoise569(*), ils étaient sous le
commandement du Général Leman570(*) qui ne se faisait pourtant pas d'illusions :
privés de moyens de communications et d'informations sur les mouvements
de l'ennemi, les forts étaient voués à la destruction en
quelques jours.571(*)
Pourtant, à la veille de ce 4 août 1914, des travaux
préparatoires et d'amélioration avaient été
effectués : redoutes et tranchées s'étendaient
dorénavant entre les forts, les forts étaient armés et
blindés.572(*)
Le 4 août marque donc le début des combats avec
la bataille de Visé, proche du fort de Pontisse. Dès le 7
août, la ville est prise par les hommes du général allemand
Ludendorff573(*). La
veille, le Général Leman avait fait évacuer à
l'arrière les forces mobiles et ordonner aux forts intacts de continuer
la lutte pour ralentir l'envahisseur. Le 6 août 1914, Liège est
bombardée pour la première fois par des Zeppelins
allemands.574(*)
Malgré la prise de la ville, les forts tiendront jusqu'au 16 août.
La résistance belge mettant à mal leurs projets,
les Allemands décident de faire usage de leurs pièces
d'artillerie les plus lourdes : deux obusiers de 420 mm connus sous le nom de
Gross Bertha. Le fort de Pontisse subit le premier les tirs, les 12
et 13 août, pendant que d'autres forts sont bombardés par
l'artillerie « classique ». Le 15, le fort de Loncin subit le
même sort, c'est lors de cette attaque que le général Leman
est fait prisonnier. Hollogne qui est le dernier fort encore debout, se rend le
16 août. 575(*)
Cette résistance joue un grand rôle dans la
propagande de guerre, dans le mythe de la Belgique martyre. Liège
reçoit la Légion d'Honneur française dès le 7
août 1914 (une cérémonie a lieu à Liège le 14
juillet 1919). Toutefois, bien qu'il soit exact de dire que l'action
liégeoise, dans son entièreté, a ralenti la progression
allemande, il est cependant faux de lui attribuer le sursaut français de
la Marne. 576(*) Si ces
douze jours de combats ont autant marqué les esprits c'est parce qu'ils
sont les premiers faits d'armes de cette Grande Guerre., Enfin, les forces en
présence étant inégales, cette mise à l'honneur
servait la propagande anti-allemande.
2.9.2 Les batailles de
Mons : 20-24 août 1914 et 11 novembre 1918.
2.9.2.1 20-24 août
1914.
Par le jeu des Alliances, la Grande-Bretagne ne tarde pas
à envoyer ses troupes. Celles-ci débarquent le 13 août 1914
au Havre, d'où des trains doivent les conduire vers Le Cateau.577(*) Le 20 août, la British
Expeditionary Force (BEF), composée de deux corps d'armée de deux
divisions, se concentre près de la forêt de Mormal. Le lendemain,
elle se place à la gauche des forces françaises. 578(*) Les Allemands sont alors
à sept kilomètres à l'Est - à
Villers-Saint-Ghislain- et à Obourg où tombe le premier soldat
britannique. Pendant ce temps, le bataillon dit des Dragoon Guards
patrouille vers Soignies où les premiers coups de feu britanniques sont
tirés. Les soldats bivouaquent au faubourg d'Havré, à la
Bascule,...579(*)Tout le
Borinage voit l'arrivée des Tommies qu'il acclame, aide,
supporte. En effet, les soldats britanniques se déploient dans toute la
région : depuis Mons jusque Bavay en passant par Saint-Ghislain,
Elouges, Wasmes, Pâturages et Frameries. 580(*)
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de18.png)
Figure 15ASCOLI D., The Mons star. The British
Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981, p. 45.
Durant l'installation britannique, la bataille de Charleroi
fait rage. Dès que la ville est définitivement prise, les
Allemands prennent la direction de Mons. Le 23 août, ils se trouvent
à l'Est de la route de Mons à Beaumont, au nord du canal de Mons
à Condé et du canal du centre. Les Britanniques sont
retranchés derrière ces lignes jusque Binche. A peine
déployés, ils soutiennent le choc malgré
l'infériorité numérique - un contre trois-. 581(*)
Le 23 août, quelques escarmouches ont lieu très
tôt vers Obourg, Nimy et Ville-Pommeroeul mais l'attaque principale va
avoir lieu sur la boucle du canal du Centre, le point faible de la
défense des Britanniques. Par vagues successives, les Allemands tentent
de franchir le canal. A court de munitions, les Anglais doivent se replier,
laissant la ville aux troupes teutonnes. Les combats se poursuivent tout au
long du canal de Mons à Condé. 582(*) D'après la tradition, plusieurs Anges
auraient décoché des flèches sur l'ennemi, durant ces
combats, permettant ainsi miraculeusement aux Britanniques de se replier sur la
ligne Quiévrain-Frameries. 583(*)
Pour beaucoup, cette bataille de Mons marque le début
de la fin de la bataille des frontières584(*).585(*)
2.9.2.2 11 novembre
1918.
Cette deuxième bataille de Mons est menée par
une toute autre armée. Il s'agit de Canadiens, encadrés par des
généraux britanniques. Comme l'armée canadienne ne
possédait presque pas de cavalerie, la première armée
britannique avait mis à sa disposition le 5ème
Régiment de Lanciers Irlandais, celui-là même qui avait
pris part à la bataille du mois d'août 1914. 586(*)
Cette armée entre sur le territoire belge le 5
novembre, par Marchipont. Le 6 novembre, elle marche déjà de part
et d'autre de la chaussée de Mons à Valenciennes et libère
le périmètre Condé-Baudour-Audregnies-Noirchain. A partir
de ce moment, la progression vers Mons commence. La date d'entrée sur le
territoire montois est controversée : celle du 9 novembre est
avancée par Emile Dony en 1918 mais, en 1968, Georges Licope - directeur
du musée de la guerre à Mons-, écrit que le 9 novembre,
les troupes britanniques et canadiennes sont à l'Ouest de
Mons.587(*)Et ce ne
serait que le 10 novembre, dès 23h, que des pelotons se faufilent dans
l'agglomération montoise. Les combats font rage jusque 6h30, le 11,
moment où le quartier général de l'armée canadienne
apprend que les hostilités vont prendre fin le jour même. Une
demi-heure plus tard, les soldats canadiens entrent triomphalement dans la
ville.588(*)
Le but poursuivi était de reprendre Mons par les armes
avant l'Armistice car la rumeur voulait que de nouvelles frontières
suivraient celles de la ligne de front.
2.9.3 Les
commémorations.
2.9.3.1 A Liège.
Les cérémonies liégeoises de
l'immédiat après-guerre, entre 1919 et 1922, ont principalement
lieu le jour de la Toussaint. Lors des cortèges de la Toussaint, la
population liégeoise dans son ensemble - autorités civiles,
religieuses et militaires, enfants des écoles,...- rend visite aux
divers cimetières de la cité ardente : Saint-Gilles,
Sainte-Walburge et Robermont. La cérémonie principale est celle
de Robermont - les deux autres cimetières sont visités par une
foule souvent moins imposante et, ce, un jour avant ou après celui de
Robermont.589(*)
Contrairement à ce que nous verrons pour Mons, la
Cité Ardente ne fait pas grand cas de ces manifestations
particulières. Qu'il s'agisse du cortège de voitures marchandes
organisé par Liège-Attraction590(*), de la commémoration italienne de Vittorio
Veneto591(*) ou encore
de la retraite militaire aux flambeaux592(*) qui a lieu chaque année depuis 1920 et qui
continue en parallèle au Relais Sacré, les comptes
rendus sont peu nombreux et peu fournis. Une brève mention, un
itinéraire, une réflexion sur le climatou la présence de
la jeunesse et l'on s'intéresse au sujet suivant. La question de la
jeunesse est primordiale à Liège. L'anniversaire de l'Armistice
est vécu comme une véritable leçon de civisme et il est du
devoir du corps enseignant de préparer la jeune génération
notamment en rappelant les grands évènements de la guerre.
593(*)
Ce n'est qu'en 1926594(*) que Liège commence à organiser
véritablement des cérémonies pour le 11 novembre. Nous le
déduisons de la publication dans la presse des programmes des
cérémonies à partir de l'année suivante où
il sera précisé que cela se déroule « comme
l'année précédente »595(*). Les organisateurs des
cérémonies sont une commission constituée par une partie
des autorités communales - surtout les années
particulières comme les dix ans, les vingt ans des déportations
et les vingt ans de l'Armistice596(*)- et le Comité de l'Entente. Ce comité
est composé de groupements d'Invalides, d'Anciens Combattants et de
Condamnés Politiques de Liège 1914-1918, de la
Fédération Nationale des Invalides, de la
Fédération Nationale des Combattants, de l'Amicale des Officiers,
de l'Amicale des Sous-officiers, de l'Amicale des Condamnés Politiques
et Pro Patria, des Fraternelles régimentaires, de l'Union des
mères et veuves de guerre, de la Fédération Nationale des
Volontaires de guerre.597(*)
Le programme liégeois reste pratiquement
inchangé durant tout l'entre-deux-guerres :
A 8h30, une délégation du collège et du
comité communal fleurit les tombes des soldats belges dans les
cimetières de Sainte-Walburge et de Saint-Gilles.
A 8h45, un cortège se forme. Il est composé de
cavaliers, musique militaire, compagnies en armes, délégations
des corps et services de la garnison. La réunion de cette partie du
cortège se fait place du marché. Les sociétés
patriotiques et d'anciens militaires ainsi que les sociétés
civiles se joignent au cortège à partir de la place de l'Yser.
Autorités civiles et militaires sont en tête du cortège,
juste derrière le drapeau de 1830 et les étendards de
l'armée.
En parcourant l'itinéraire suivant : rues
Puits-en-Sock, Entre-deux-ponts598(*), quai de la Dérivation, pont de
Bressoux599(*),
quai600(*) et rue
d'Amercoeur, Thier de Robermont, le cortège se dirige vers le
cimetière de Robermont.
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de19.png)
Figure 16 Parcours pour les cérémonies
liégeoises.
Une fois dans le cimetière de Robermont, les diverses
délégations déposent une gerbe de fleurs au pied du
monument aux morts. S'ensuit alors le défilé solennel du
cortège, suivit par les enfants des écoles qui sont
arrivés directement au cimetière. Le cortège va ensuite au
Bastion de la Chartreuse où la tombe des frères Collard est
fleurie à son tour. 601(*)
Après la cérémonie au Bastion, le
cortège emprunte les rues des Champs et Grétry, le pont de la
Boverie602(*), le quai
des Etats-Unis603(*), la
place du 20 août, la rue de l'Université, la place de la
République française et du maréchal Foch jusqu'à la
place St-Lambert pour un salut aux drapeaux des nations alliées. Les
cérémonies prennent fin à 11 h par la minute de silence
qui est annoncée par le bourdon de la Cathédrale et les cloches
des églises. Les sirènes des usines retentissent. Les tramways
s'arrêtent de circuler. 604(*)
Peu avant la commémoration de l'Armistice de 1927, la
section liégeoise de la Fédération Nationale des
Combattants organise un pèlerinage sur les tombes du Soldat Inconnu
à la Colonne du Congrès et au Poilu Inconnu de Laeken. 605(*) Le 6 novembre, des trains
spéciaux sont affrétés pour transporter les
Liégeois à Bruxelles et Laeken. Outre les Liégeois, le
bourgmestre de Bruxelles, le capitaine de la Forest-Divonne - attaché
militaire français- et des représentants des différentes
associations militaires françaises participent à la
célébration. Les délégations des autorités
religieuses, civiles et militaires, des veuves et orphelins de guerre, des
invalides, combattants, officiers de la campagne 1914-1918 et condamnés
politiques, de l'harmonie des policiers liégeois, des enfants des
écoles, de l'harmonie bruxelloise et des sociétés
wallonnes de l'agglomération bruxelloise, de l'harmonie des Orphelins de
Liège et des sociétés liégeoises déposent
une gerbe de fleurs, après avoir réalisé ce que les
organisateurs appellent « le salut aux drapeaux »606(*). Suite au
défilé des délégations, le cortège se rend
à la messe organisée à Saints Michel et Gudule pour ceux
tombés aux champs d'honneur et les déportés morts des
suites de leur douloureux exil. Dans l'après-midi, une réception
des représentants des diverses sections a lieu à la Maison
Wallonne607(*) de
Bruxelles.608(*)
Dès 1929 et la première cérémonie
du Relais Sacré, les cérémonies du 11 novembre
sont boudées par la presse qui leur préfère la
théâtralité du Relais Sacré. En effet,
à partir de novembre 1929, les passations de flambeaux, les
itinéraires de ceux-ci,... sont relatés pour chaque village du
parcours. Pour ce qui est du cortège du 11 novembre, le lecteur doit se
contenter de photographies rarement commentées ou
légendées comme suit « cérémonie
habituelle »609(*), « même cérémonial
que l'an dernier »610(*),... C'est également à partir de ce
moment que les initiatives liées au 11 novembre se multiplient. En
effet, dès 1930, les cérémonies débutent dès
le 9 novembre avec un bal des familles organisé au Home des Invalides.
Elles se poursuivent le 10 avec la cérémonie du Relais
Sacré dès 18h et le banquet des Anciens Combattants à
20h. La matinée du 11 est dédiée au pèlerinage de
Robermont et la soirée à diverses représentations
théâtrales ou cinématographiques dans les
théâtres de la ville. 611(*)
Après les morts du Roi Albert, en 1934, et de la Reine
Astrid, en 1935, le pèlerinage annuel se développe quelque
peu : les honneurs sont rendus à l'aller au mémorial
d'Outre-Meuse, à la statue du Lieutenant Général Bertrand,
au mémorial de Saint-Remacle, aux monuments au roi Albert, aux morts
alliés à Robermont, au Mur des Fusillés du Bastion, aux
monuments de la Chartreuse - dédiés aux 15e
d'artillerie, 1er de ligne, 3e génie- et au retour
au mémorial de St-Nicolas. 612(*)
Nous avons pu constater que les commémorations
liégeoises et montoises sont différemment relatées, par
exemple: « La mémoire des grands morts a été
honorée. Le souvenir a montré combien il {le souvenir}
reste vivant dans les coeurs liégeois. A présent, l'on peut
se reporter aux heures d'ivresse qui accueillirent la fin de la tourmente. La
joie peut se manifester, quand le devoir a été pieusement
accompli. ».613(*) Ce sentiment n'est pas uniquement valable pour 1937,
nous avons pu remarquer qu'à plusieurs reprises, il est demandé
aux forains de pavoiser leurs étales614(*), qu'un concours de décoration de voitures est
organisé615(*),...On est bien loin de la remarque rapportée
à Mons, la même année 1937, où des Anciens
Combattants écrivent au bourgmestre pour reprocher à l'INR
d'avoir diffusé un titre de Joséphine Baker durant la minute de
silence.616(*) Cette
divergence de sentiment se marque aussi dans les papiers officiels de la ville
de Liège où le mot « commémoration »
est barré au profit de la célébration, mot moins empreint
de solennité.617(*)
2.9.3.1.1 Le
dixième anniversaire de l'Armistice.
Le dixième anniversaire de l'Armistice prend une place
tout à fait particulière dans le cycle commémoratif
liégeois. Le rituel est quelque peu bousculé. Répartis sur
trois jours, les gestes d'hommage se multiplient. Pour ne citer qu'un exemple
anecdotique, le Comité organisateur des commémorations demande
aux forains de garnir leurs étales pour le passage du cortège.
618(*)
Tout débute le 10 novembre dès 8 heures du matin
par la visite des différents mémoriaux par le Gouverneur de la
province, les membres du Collège accompagnés des
délégués de l'Entente des Anciens Combattants. S'ensuivent
une cérémonie religieuse à la Synagogue, au Temple
protestant et un Te Deum à la Cathédrale.619(*) Après le repas,
trois cortèges se forment pour procéder aux pèlerinages
aux cimetières. La soirée est, elle aussi, consacrée
à la célébration des Morts pour la Patrie. Deux
manifestations ont lieu en parallèle : dès 20h, les
théâtres wallons du Trocadéro et du Trianon offrent un gala
théâtral. A la même heure, la population liégeoise
est conviée à une grande Retraite aux Lumières à
travers les rues de la ville. 620(*)
Le 11 novembre, le Général de la
circonscription, le Gouverneur, le commandant de la Place, le Bourgmestre et le
commissaire d'arrondissement reçoivent le Prince Charles et la Princesse
Marie-José. En longeant le boulevard d'Avroy, ce petit cortège se
rend à l'hôtel de ville où une réception en
l'honneur des princes est prévue. Sur leur passage, les enfants des
écoles ainsi que les délégations des
sociétés de la ville forment une haie.621(*)
A 10h50, tout ce monde se rend à la Place
Saint-Lambert, les drapeaux des groupements belges et alliés
précédant les Princes. Peu avant 11h, deux minutes de silence
sont respectées pour le recueillement en souvenir des Glorieux Morts.
Après quoi, la cérémonie du salut aux Drapeaux
alliés se déroule comme à l'accoutumée. A 11h25,
les Princes se rendent à la cathédrale où un bref service
a lieu. Après le déjeuner, un cortège se forme pour aller
fleurir le mémorial du Palais des princes évêques, les
monuments de Robermont, du Bastion, de Saint-Remacle et de Saint-Nicolas. A
15h30, tous les groupements patriotiques défilent sur la place
Saint-Lambert. Lors de l'assemblée générale des
associations patriotiques, qui se tient directement après le
défilé, une plaquette-souvenir est remise aux princes. En
réponse, le Prince Charles remet un drapeau à l'Union des
Mères et Veuves de guerre. Les Princes regagnent alors la gare alors que
la population liégeoise poursuit ses célébrations. De 16
à 17h, un concert de carillon se tient à la cathédrale,
suivi d'une cérémonie d'art religieux - il s'agit d'un concert de
musique religieuse-. A 19h, les musiques civiles égaient la ville.
Dès 20h, le théâtre royal et le théâtre du
Gymnase offrent un gala théâtral et le conservatoire offre un
concert populaire.622(*)
Le 12 novembre, la fédération interalliée
des Anciens Combattants (FIDAC) organise une grande réception.
Après une balade en ville, un banquet est offert à ses
représentants par l'administration communale. A 16h, les
représentants de la FIDAC visitent Cointe où le Comité du
Mémorial leur offre le thé. 623(*)
2.9.3.1.2. Deux incidents
fascistes : 1928 et 1936
2.9.3.1.2.1 1928,
l'incident des chemises noires.
Cet événement survient lors de la
commémoration, par les Italiens résidant à Liège,
de leur armistice. Ce dernier est signé suite à la bataille de
Vittorio Veneto, le 4 novembre 1918, qui voit s'opposer l'Italie, soutenue par
des troupes franco-britanniques, et l'Autriche-Hongrie. L'Autriche-Hongrie
était confrontée à de nombreuses difficultés
internes - telles que celles du ravitaillement et de l'épuisement des
soldats- qui la poussent à redoubler l'intensité de ses attaques.
La crise politique interne de l'Empire culmine avec la création, le 28
octobre, de la Tchécoslovaquie. La dissolution de l'Autriche-Hongrie est
consommée le 31 octobre lorsque la Hongrie se déclare
indépendante. La bataille de Vittorio Veneto proprement dite se
déroule du 24 octobre au 3 novembre 1918, dans le nord-est de l'Italie.
Le but de cette bataille était de couper les troupes autrichiennes dans
le Trentin des troupes déployées sur le Piave inférieur ce
qui défait le front alpin.624(*)
Dès novembre 1921, la population italienne de
Liège625(*) se
rend au cimetière le 3 novembre - date de l'armistice de Villa
Giusti626(*)- pour y
célébrer la mémoire de leurs compatriotes morts
« pour le droit et la justice »627(*). Le
cérémonial est semblable à celui du 11 novembre :
procession dans la ville jusqu'au cimetière de Robermont,
dépôt de fleurs, minute de recueillement et défilé
des participants devant les tombes. La seule différence est
l'organisation d'une cérémonie religieuse à la
cathédrale avant le départ du cortège.628(*) Cette première
célébration liégeoise se déroule en
parallèle à la célébration italienne de la victoire
de Vittorio Veneto et à l'inhumation du soldat inconnu italien, à
Rome. 629(*)
En novembre 1928, les Italiens de Liège commencent leur
pèlerinage annuel. Après l'office religieux à
Saint-Remacle, la colonne italienne ainsi que les membres du consulat sortent
de l'église. Sur le parvis, ils assistent à une réunion
« imposante »630(*) de communistes et d'antifascistes voulant organiser
une contremanifestation sur le passage du cortège. A deux reprises, la
police disperse les communistes et antifascistes mais celles-ci passent les
barrages par petits groupes pour s'acheminer vers la nécropole. Aux
abords du cimetière, la police, qui avait devancé les fauteurs de
troubles, ordonne à ces derniers de se ranger sur le trottoir
opposé. A 11h30, les Italiens sortent du cimetière et le
commissaire en chef les engage à prendre place dans les trams en
direction du centre ville. Cependant, à la vue des chemises noires,
communistes et antifascistes se ruent sur les participants du cortège. A
11h50, la police réussit à rétablir l'ordre. Pour
éviter toute reformation de bandes, la police escorte jusqu'en ville,
les contremanifestants qui chantent l'Internationale. 631(*) Il est intéressant de
remarquer que le même esclandre eut lieu le même jour à
Bruxelles : des communistes et antifascistes encerclent les Italiens
pendant leur célébration de l'Armistice.632(*) La rapidité de
l'altercation ainsi que l'année peuvent expliquer le peu de relais de
cet événement dans la presse. En effet, Le Drapeau
Rougene fait que l'évoquer brièvement633(*) tandis queLa
Wallonie ne revient même pas sur cet incident, lui
préférant comme nous l'avons vu, la prise de position politique
ou l'organisation de conférences à l'occasion du dixième
anniversaire de l'Armistice. 634(*)
2.9.3.1.2.2 1936,
l'incident rexiste.
Cet incident ne s'inscrit pas dans la même logique que
celui de 1928. Premièrement, celui-ci se déroule lors du
cortège habituel lié au 11 novembre.
Après la cérémonie au cimetière
de Robermont, la foule se rend à la place Saint-Lambert afin de
réaliser le salut aux drapeaux alliés. Près de la place,
il y avait un kiosque à journaux où une cinquantaine635(*) de rexistes636(*) se joint au cortège.
Commence alors la provocation : les rexistes ne se découvrent pas
lors de la montée des drapeaux, saluent les hymnes nationaux du salut
nazi, ils entonnent ensuite le chant rexiste juste après La
Brabançonne. Les jeunes gardes socialistes et communistes637(*) entament alors
L'Internationale. Face à une foule mécontente, les
Rexistes battent en retraite sous la protection de la police. La foule les suit
jusque devant leur local où pendant une heure, des cris protestataires
se font entendre : « A bas Rex »,
« Allez saluer comme ça chez les Boches »,
« Filez à Berlin »,... La Police se charge
de faire circuler les protestataires de plus en plus nombreux, si bien qu'il
n'y eut aucune friction. Une seule arrestation est à
déplorer : après plusieurs avertissements, un des rexistes
refuse de gagner l'intérieur du local, il est donc arrêté
à titre préventif. A 13h30, le calme était
revenu.638(*)
Il est intéressant de confronter ce récit avec
celui donné par le journal rexiste. Titré « Des
Marxistes provoquent un incident », l'article est long d'une
quinzaine de lignes qui ne disent rien, si ce n'est le lieu de l'incident et la
rapidité d'action des services d'ordre. 639(*)
Cesdeux incidents sont de beaux exemples de la tension
politique qui règne continuellement en Belgique durant
l'entre-deux-guerres. Mais de plus, nous pouvons les relier au pacifisme qui
résulte du pacte de Locarno. En effet, la guerre est mise hors la loi et
les partis extrémistes, totalitaires sont perçus comme des
agitateurs prêts à refaire couler le sang.640(*) Si l'on ajoute à
cela, le fait que le respect des morts et le souvenir des héros de la
guerre est vécu par une partie de la population - majoritairement les
Anciens Combattants- comme un véritable devoir, nous pouvons facilement
comprendre que le moindre geste irrespectueux puisse mettre le feu aux poudres.
Toutefois, il est intéressant de constater que ces
événements restent des phénomènes mineurs et
rapidement circonscrit ce qui tend à confirmer l'importance qu'ont
acquises les commémorations de l'Armistice au fil du temps.
2.9.3.2 A Mons.
Les célébrations de l'Armistice commencent
à Mons dès le 11 novembre 1918 avec la signature du Livre d'Or de
la ville par les autorités militaires qui ont libéré
celle-ci. Le 13 novembre, les manifestations se poursuivent par l'inhumation
des huit soldats canadiens tombés lors de la reprise de la ville de
Mons. Le 19, le collège échevinal exprime son admiration et sa
reconnaissance au corps canadien. Le 22, le collège avise les quatre
généraux responsables de la libération, qu'ils sont
nommés « citoyens d'honneur » de la ville de Mons.641(*)
Comme nous l'avons dit plus haut, le choix d'une date fut
difficile et plusieurs commémorations eurent lieu à
différents moments au cours des premières années
d'après-guerre. Ce n'est que le 25 juin 1925, que le collège
échevinal montois prend la décision d'unifier les
cérémonies commémoratives en les reportant toutes à
la date du 11 novembre, jour férié légal. Cependant, le 24
août 1924 et à la même époque de 1927 à 1929,
un office est célébré à Notre-Dame de Messine
à la mémoire des civils tombés le 23 août
1914.642(*)
Dès 1919, les édiles communaux demandent
à la population de pavoiser les maisons aux couleurs nationales et
alliées. 643(*)
Dès 1922644(*), une mécanique bien huilée se met en
place concernant lerituel de la commémoration :
Tout commence à 10h par un rassemblement au Parc
Communal afin de fleurir le monument aux Montois morts pour la Patrie.
Après que le Conseil Communal ait déposé ses gerbes, une
minute de recueillement se fait et enfin l'assistance défile pieusement
devant le monument. Ensuite, les participants forment un cortège qui se
met en branle pour rejoindre le cimetière de la ville où aura
lieu le même cérémonial. Ce cortège est toujours
formé dans le même ordre :
1. Police et musique militaire
2. Conseil communal et Autorités
3. Orphelins de la guerre
4. Invalides et mutilés militaires
5. Délégués officiels de l'armée,
Amicale des officiers et sous-officiers
6. Combattants belges et croix de feu
7. Groupements coloniaux
8. Combattants français
9. Combattants britanniques
10. Prisonniers politiques et agence de renseignements (pro
patria)
11. Invalides civils
12. Déportés et autres groupes nés de la
guerre
13. Boy-scouts
14. Royale Harmonie de Mons et Les sociétés
locales dans l'ordre de leur arrivée
15. Les écoles officielles
16. Les écoles libres.
Chaque année, le cortège suit le même
itinéraire :
Au départ de la Place du Parc Communal, le
cortège emprunte la Rue des Quatre Fils Aymon, les rues Verte, de la
Biche, d'Havré, la chaussée du Roeulx et le chemin de la
Procession jusqu'au cimetière de Mons. 645(*)
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de20.png)
Figure 17 Parcours pour les cérémonies
montoises.
La commémoration se poursuit par un rassemblement qui,
vers 11 heures, se forme au cimetière où a lieu le rituel de la
minute de silence646(*) : le bourdon du Beffroi qui sonne le glas
depuis 10h59 annonce le début de la minute de recueillement. A 11h et
une minute, le carillon, le bourdon du Beffroi, toutes les cloches des
églises, chapelles et les sirènes des usines se font entendre.
Finalement, une seconde sonnerie retentit à 11h15.647(*) Après cette minute de
silence, les dépôts de fleurs par les autorités locales et
le cortège des Invalides, combattants, sociétés et
écoles se font, au son des hymnes alliés, devant la Croix du
Sacrifice648(*). Les
autorités fleurissent aussi l'enclos des évacués. Ensuite,
elles se rendent à la Croix de la Bascule - dès 1924-, au
monument Charles Simonet649(*) pour y déposer des fleurs et elles rentrent
à l'hôtel de ville pour fleurir les plaques irlandaise
-inaugurée le 13 novembre 1922650(*)- et canadienne -installée le 12 juin
1926651(*)-. Dès
1934, il faut ajouter à cette liste des monuments à fleurir
à l'occasion de l'Armistice, la fontaine souvenir dédiée
aux combattants de 1830 et le monument aux morts des 1e et 4e régiments
de Chasseurs à Pieds652(*).653(*)
Tout au long de nos recherches sur les commémorations
montoises, nous avons pu constater que certains Montois tentent d'obtenir des
cérémonies publiques en l'honneur d'un mort en particulier mais
le collège échevinal se doit de refuser et de ne
privilégier que les cérémonies en l'honneur de tous les
soldats montois tombés pour la défense du sol national.654(*) A plusieurs reprises, des
citoyens montois reprochent au Bourgmestre d'avoir gaspillé l'argent
communal afin d'organiser des « réjouissances inappropriées
» lors de la commémoration des morts pour la Patrie. Nous pouvons
noter aussi que ce genre de commémoration est prévu pour
réaliser la communion de tous dans le culte de ceux qui sont
tombés pour une cause profondément juste et pour la
réalisation d'un idéal éminemment respectable.655(*) Concernant Mons, la
célébration de l'Armistice n'est pas le seul but. Les
commémorations montoises ont la vocation de célébrer les
Soldats du Commonwealth pour la libération de la ville mais aussi la
célébration et l'hommage à ces Britanniques qui ont
sacrifié leur vie pour la ville de Mons.656(*)
Enfin, au niveau religieux, nous avons remarqué que des
offices spéciaux avaient lieu lors d'inaugurations de monuments, lors
d'anniversaires importants comme les dix et les vingt ans. Ils ont parfois lieu
à la demande des concitoyens et sont alors dédiés à
l'un ou plusieurs défunts patriotes. 657(*)
Très vite, les longs compte-rendus laissent place
à de petits articles régionaux où l'on qualifie la
cérémonie « d'habituelle », de
« rituelle ». L'on privilégie un tour des
cérémonies (Paris, Londres, Varsovie, Bruxelles,...) et
dès les débuts du Relais Sacré, celui-ci est plus
narré que les cérémonies du Souvenir, très
probablement à cause du côté théâtral que lui
confère le passage de flambeaux au coeur de la nuit.
2.9.3.2.1 Les
Particularités montoises.
2.9.3.2.1.1 Le
pèlerinage des « Old Contemptibles ».
La particularité de la commémoration montoise
est le pèlerinage des Old Contemptibles. Il nous a parut
nécessaire, dans un premier temps, d'identifier les personnes auxquelles
s'appliquait à cette expression. Ce terme vient de l'ordre du jour du 19
août 1914 du Kaiser Guillaume II. Ce dernier intimait au
Général von Kluck - commandant de la première armée
allemande- : « C'est mon commandement impérial et
royal, que vous concentriez vos énergies pour le présent vers la
poursuite d'un but unique, à savoir que vous mettiez en oeuvre votre
habileté et toute la valeur de mes soldats pour exterminer tout d'abord
l'Anglais félon et bousculer et annihiler la méprisable
petite armée du général French658(*) ». Cette
déclaration officielle n'a jamais été remise en question
même si certains ont prétendu qu'il s'agissait d'une traduction
incorrecte.659(*)
En outre, cette déclaration contribua, dans une large
mesure, à l'utilisation de la métaphore
« David-Goliath » pour parler des forces alliées
face aux forces allemandes. En effet, quelques jours après la
publication de cet ordre du jour dans le Times, ce même journal publie un
poème intitulé : « French's Contemptible
Little Army ».
The Kaiser scoffed at the British Army and labelled it
"contemptible" because it was small. He felt grossly insulted that any army
that did not count its men in millions should dare to assail the might of the
Hollenzollerns, and against this small British David, in a
pronouncement which will certainly be historic, he directed his
Goliath legions to concentrate their energies.660(*)
|
Le Kaiser s'est moqué de l'Armée Britannique et
l'a qualifiée de « méprisable » car elle
était petite. Il a grossièrement insinué que n'importe
quelle armée qui ne compte pas ses hommes en millions ne devrait pas
oser attaquer la puissance des Hollenzollern, et dans une déclaration
qui sera certainement historique, il a commandé à ses
légions Goliath de concentrer leur énergie
contre ce petit David britannique
|
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de21.png)
Les Old Contemptibles sont donc des combattants
ayant appartenu à la British Expeditionary Force (BEF). Plus
précisément, il s'agit des membres de la 5ème
Brigade de Cavalerie, des 1ière et 2e Divisions du
1er Corps, des 3e et 5e Divisions du
2e Corps et de la 19e Brigade d'Infanterie ,
c'est-à-dire ceux qui ont participé à la bataille de Mons
du mois d'août 1914.661(*)Mais pour être un Vieux
Méprisable , il faut avoir été en service actif
entre le 5 août et le 22 novembre 1914. Il faut donc pouvoir
bénéficier de la décoration 1914 Star ,
aussi connue sous le nom Mons star.662(*)
Figure 18ASCOLI D., The Mons star. The British
Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981, p. IX
La tradition du pèlerinage des Old
Contemptibles remonte vraisemblablement à l'année 1926.
L'association The Old Contemptibles est créée le
25 juin 1925 par le Capitaine Danny.663(*) Toutefois, en 1926, on trouve mention de la
présence d'une délégation de combattants anglais mais
celle-ci n'est pas qualifiée de Old
Contemptibles.664(*)Il faut attendre 1927 pour trouver dans la presse, la
première mention qui date du 14-15 novembre 1927 :
« Notre ville a, de nouveau, reçu la visite des membres de
la Old Contemptible Association... ».665(*)
A partir de ce moment et ce jusqu'en 1938666(*), une
délégation de membres de l'association entreprend le voyage en
Belgique, quelques jours avant le 11 novembre. Entre 1926 et 1932, le
même rituel est respecté : arrivés en Belgique par
Ostende, les Old Contemptibles font une halte à
Bruxelles et sont ensuite accueillis à la gare de Mons par les
autorités communales et les associations patriotiques de la ville. Les
édiles communaux les passent en revue, à la suite de quoi, un
cortège se forme. Au son de la musique régimentaire, ce
cortège se dirige vers l'hôtel de Ville pour y recevoir un vin
d'honneur. Le lendemain, ces soldats anglais prennent part à la
cérémonie organisée par la ville - allant du monument aux
Montois morts pour la Patrie à la Croix du Sacrifice au cimetière
Communal-. L'un des moments forts de ce pèlerinage est la minute de
recueillement au monument à la Bascule667(*).668(*)
Dès 1933, les Old Contemptibles
participent à un nouveau pèlerinage à Bruxelles. La veille
des cérémonies montoises, les Old
Contemptibles font halte à Bruxelles où leur marraine,
Ada Bodart669(*), les
accueille à la gare. Le lendemain elle les conduit à la tombe du
Soldat Inconnu où ils sont reçus par le bourgmestre Adolphe Max
ainsi que par l'attaché militaire britannique. Après un
pieux recueillement, ils se rendent à la prison de Saint-Gilles
visiter et fleurir la cellule d'Edith Cavell. Le reste de leur
pèlerinage bruxellois est plus festif : réception à
la caserne des grenadiers, thé au Cercle Gaulois, gala en soirée.
Et ce n'est qu'après cette journée, que les Old
Contemptibles gagnent Mons. 670(*)
2.9.3.2.1.2 La retraite
militaire
La retraite militaire, appelée aussi
« retraite aux flambeaux », est une procession à
travers les rues de la ville. Les participants tiennent un flambeau, les
réverbères de la ville sont voilés de crêpes noirs.
Le pas est lent, au rythme de la musique militaire. La foule est silencieuse et
découverte. Cette retraite est un véritable moment de
piété et de recueillement. Après un tour de la ville et de
ses monuments aux morts et plaques commémoratives, le cortège se
disperse là où tout a commencé : la
Grand'Place.671(*)
Si comme partout ailleurs en Belgique, la première
retraite aux flambeaux se fait en 1928 à l'occasion du dixième
anniversaire de l'Armistice, à Mons, elle a lieu six autres fois, selon
le souhait de la section montoise de la Fédération Nationale des
Combattants. Ce cérémonial n'est pas à confondre avec
celui du Relais Sacré puisque six
années672(*)
durant, les deux cohabitent. Plusieurs différences sont d'ailleurs
à remarquer entre les deux phénomènes : il n'y a pas
de musique militaire lors du Relais Sacré, le Relais
Sacré est organisé de manière nationale - voire
internationale avec Paris-, le Relais Sacré suit toujours le
même itinéraire au sein de la ville de Mons alors que le parcours
de la retraite militaire varie d'année en année.
2.9.3.2.1.3 Deux
années particulières pour Mons : 1923 et 1935.
2.9.3.2.1.3.1 1923 et
l'inauguration du monument dit à La Bascule
Comme nous l'avons vu plus haut, les batailles de Mons ont
été menées de concert par : la Grande-Bretagne,
l'Irlande et le Canada. L'année 1923 marque le grand moment de la
reconnaissance montoise - et à travers elle, la reconnaissance belge-
envers les soldats anglo-saxons.
La présence des Anglo-Saxons est loin d'être
inhabituelle puisqu'ils assistent aux diverses commémorations -
Armistice, jours anniversaires des batailles-, de 1919 à 1939, sur le
sol de la commune de Mons. Mais cette année 1923 est
particulière dans la mesure où ils ont reçu l'autorisation
d'élever un monument commémorant leurs morts sur le territoire de
la commune. Il ne s'agit pas de n'importe quel emplacement puisque ce monument
est érigé au carrefour dit de la Bascule, témoin de
moments décisifs des deux batailles montoises.
Cette célébration suit un programme très
précis:
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de22.png)
Figure 19La Province, 10-11 novembre 1923,
p.2.
La commémoration du 11 novembre 1923 est
placée, à Mons, sous le signe du sacrifice et de l'entraide. On y
commémore les soldats britanniques, irlandais et canadiens ainsi que le
patriote montois Charles Simonet et la famille Delaunois qui
représentent les victimes civiles de la guerre. On veut y honorer les
soldats morts et les héros vivants.673(*)
Le moment phare de cette célébration est
l'arrivée du cortège au carrefour dit de la Bascule et
l'inauguration de son monument. L'autorité britannique avait
demandé à la ville de Mons un emplacement sur le territoire de sa
commune où elle pourrait procéder à l'érection d'un
monument à la mémoire des officiers et soldats du 2nd Bataillon
Royal Irish Regiment, tombés au champ d'honneur. Le collège
échevinal montois jugea fort à propos de lui concéder le
lieu même où ce bataillon s'était illustré. Ce
monument prendrait la forme d'une croix irlandaise de vingt mètres de
haut et conduira à un pèlerinage annuel comme nous l'avons
mentionné plus haut.674(*)
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de23.png)
Figure 20 Le monument du carrefour dit de la Bascule,
Mons 2013
A 9h30, les autorités communales et la
délégation britannique- composée du 1er
bataillon d'York représenté par le Capitaine Dawson et 30
Sous-officiers et Soldats, ainsi que du 5e Royal Irish Regiment du
major Forster- sont au cimetière de Saint-Symphorien. Il est
intéressant de remarquer que cette journée débute par la
célébration de la mémoire de leurs camarades morts le 23
août 1914. C'est en effet à Saint-Symphorien qu'ont
été ensevelies les dépouilles découvertes sur le
champ de bataille. Il y aurait 513 soldats répartis comme suit : 229 du
Commonwealth et 284 Allemands675(*).
Lors de la cérémonie de la Croix du Sacrifice,
le président de la Ligue du Souvenir fait un discours élogieux
sur l'armée britannique. Dans ce même discours, il mentionne
l'idée que ce lieu doit être « un lieu de
mémoire » où l'on conservera impérissable
le souvenir des Morts car seuls les morts ont le droit à l'oubli et au
pardon. Ensuite, l'on procède au dépôt de fleurs sur les
tombes.676(*)
A la Bascule, le monument est caché du public par un
drapeau anglais. Le maréchal French prend alors la parole pour remercier
la ville de Mons pour l'avoir autorisé à élever un
monument en mémoire de ses camarades. Il rappelle, ensuite, les autres
batailles historiques du régiment sur le sol montois en 1709 et 1745. Il
En disant cela, il inscrit les rapports amicaux des deux nations dans le temps.
Pour lui, avoir son nom sur la plaque de cuivre de ce monument est le plus
grand honneur possible suite à une mort valeureuse et
héroïque. Son discours s'achève sur ces mots : «
Si nous continuons à aimer ceux que nous perdons, pouvons-nous
entièrement perdre ceux que nous aimons ? Dieu merci, nous ne le
pouvons pas. Quand ceux qui partirent avec de si grands espoirs périrent
dans les tranchées ou reposent au loin dans une tombe sans nom, c'est
une erreur que de penser qu'ils ne reviendront jamais. Ils ne sont jamais
vraiment partis. Leur courageux esprit demeure encore proche des coeurs de ceux
qui les aimèrent. Ils restent avec nous comme au jour où nous
leur avons dit adieu, à la fleur de leur âge. Le temps ne saurait
rider leurs fronts ou ternir l'éclat juvénile de leurs visages.
La maladie ne peut les abattre, ils vivent rayonnants d'une impérissable
beauté, ceints des couronnes de l'immortalité ». Enfin,
le monument est dévoilé.677(*) S'ensuivent alors les allocutions du
représentant du bourgmestre de la ville - ce dernier étant
souffrant-, de celui de l'armée belge et de celui du bataillon
irlandais. Les propos des personnalités belges sont similaires :
remerciement pour l'intervention durant la guerre, rappel des campagnes
antérieures comme l'avait fait le maréchal French. La seule
différence notable est que le représentant du bourgmestre formule
la promesse au nom de la population de fleurir les tombes ainsi que de faire un
pèlerinage les jours anniversaires. Le militaire, quant à lui,
insiste sur la coïncidence qui a voulu que ce soit le 2e
bataillon Royal Irish qui s'illustra à Mons le 23 août 1914 et les
10 et 11 novembre 1918. Pour ce qui est des mots du major irlandais Forster,
nous avons pu voir qu'une fois encore, la ville de Mons est remerciée
pour l'attribution de ce lieu. Il procède ensuite à la remise des
corps des camarades aux bons soins de la population montoise.678(*)
C'est à ce moment qu'interviennent les
autorités religieuses : une bénédiction du monument
est réalisée par les membres du clergé irlandais et
montois. Après cette partie religieuse, les clairons sonnent l'Adieu
aux Morts qui marque le début de la minute de recueillement. Les
mêmes clairons en signalent la fin. Vient alors le tour des hymnes
nationaux et régimentaires, interprétés par la musique du
21e de ligne. 679(*)
La cérémonie revêt ensuite la même
apparence que celles des autres années : une visite au
Cimetière communal pour y fleurir la Croix du Sacrifice, le
mémorial Charles Simonetet les sépultures de victimes montoises
de la guerre, une visite au Parc communal pour y fleurir le monument aux
Montois morts pour la Patrie, l'arrivée à l'hôtel de ville
où l'on procède à une minute de recueillement face au
mémorial irlandais - plaque commémorative apposée sur la
façade de l'hôtel de ville680(*)- avant le lunch. 681(*)
Ce banquet est l'occasion d'échanger de nouvelles
preuves d'amitié entre les représentants des deux nations avec
notamment la signature du livre d'or de la ville par le maréchal
French ; cet acte étant considéré comme la
transmission d'un souvenir aux générations de demain. Dans son
discours, le maréchal French renouvèle ses éloges à
l'armée belge : « La magnifique attitude de
l'Armée belge, d'abord en formant barrière à l'avance
allemande- faisant ainsi gagner aux forces alliés un temps d'une valeur
incalculable682(*)-... » ainsi que le roi :
« une figure illustre resplendit en brillantes couleurs ... les
mots me manquent pour exprimer le respect et l'admiration que je ressens
toujours lorsque je pense à ce grand soldat, qui est votre glorieux
roi ». Le ministre belge de la Justice, Fulgence
Masson683(*), reprend en
remerciant French et ses soldats pour leur intrépidité,
etdéclare que cette guerre avait créé une
inébranlable amitié entre les deux peuples ;ilaffirme
ensuite que la seule volonté belge était de recouvrer un
équilibre en Europe, et a demandé enfin au Maréchal
d'être le porteur des réclamations belges auprès de ses
compatriotes.
Le dernier élément de cette journée
inaugurale est le don, par le major Forster, d'un des tambours du
régiment, en souvenir des liens existant entre celui-ci et la
ville.684(*) Il ne
s'agit pas ici du premier ou du seul cadeau commémorant les batailles de
Mons qui sont offerts à la ville. En 1919, la 3e division
canadienne a offert, à la ville de Mons, une douille d'obus
gravée, en commémoration de la bataille de Mons du 11 novembre
1918.685(*) Un autre
exemple de ces donations est la célébration au Waux-Hall en
l'honneur de la remise à la ville par le corps canadien, des
pièces d'artillerie ayant tiré les derniers coups de canon sur
l'ennemi.686(*) Cette
célébration s'est déroulée le 15 août 1919.
687(*)Nous voyons par
ces quelques exemples, que les souvenirs de guerre et les liens entre les
anciens Alliés sont primordiaux en ce début
d'après-guerre.
2.9.3.2.1.3.2 1935 et le
souvenir britannique.
La présence britannique lors des
cérémonies commémoratives est une
spécificité montoise.688(*) 1935 marque une fois de plus une
célébration particulière pour les deux nations. En effet,
à l'occasion du jubilé d'argent du roi George V et de la reine
Mary - souverains britanniques-, les Anciens Combattants de Mons organisent une
fête solennelle tout à fait particulière. Le but
était de remettre au roi une urne en argent - représentant le
Beffroi de Mons- contenant de la terre prélevée sur les tombes
des Soldats Britanniques dans la région, et ce en suivant un
cérémonial très précis.
Notons, tout d'abord, que la cérémonie n'a pas
lieu à proprement parler le jour de l'Armistice puisqu'elle a lieu les 2
et 3 novembre 1935. Cette cérémonie se découpe donc en
plusieurs temps : le 2 novembre correspond à la partie religieuse
de cette célébration intitulée « Le Souvenir
Britannique ». D'abord, une messe de requiem est
célébrée à la collégiale Sainte-Waudru
suivie d'un office au temple protestant. La reconnaissance envers les
Britanniques est si importante aux yeux de la population montoise que cet
événement a droit à une triple page de comptes rendus,
avec de nombreux détails tels que la présence d'un catafalque
recouvert de voile noir, orné d'une croix d'or et retenu par quatre
cierges au pied de l'autel de la collégiale. 689(*)
Suite à cette partie religieuse, les participants se
rendent au cimetière de Mons pour procéder au
prélèvement de la terre sacrée690(*). Ce
prélèvement fut organisé comme suit : au pied de
l'immense Croix du Sacrifice, dix enfants - garçons et filles- tiennent
chacun une urne de cuivre constituée par une douille d'obus anglais.
Après un discours prononcé par l'aide de camp du roi, discours
qui rappelait les premiers jours de guerre et le courage des soldats
britanniques, l'on procède à une minute de silence au son des
clairons militaires. S'avancent, alors, les présidents ou
représentants mandatés des Associations Patriotiques et d'Anciens
Combattants, chacun ayant pour mission de remplir l'une des dix urnes à
l'aide d'une cuillère en argent. Ensuite, le contenu des dix urnes fut
déversé dans une plus grande urne enveloppée du drapeau
tricolore. L'honneur fut laissé à un Ancien Combattant de la
porter jusqu'à l'hôtel de ville où attendait, en
reproduction, un Beffroi d'argent dans la salle de la Toison d'Or. 691(*)Ce Beffroi d'argent est
l'urne destinée au Roi George V.
Le lendemain, à 13h, un cortège se forme autour
du monument élevé à la mémoire des Montois morts
pour la Patrie. Les urnes contenant la terre692(*), posées devant le monument, seront fleuries
par les diverses associations patriotiques au son du Dernier
Adieu et du Last Post . A 13h30, le cortège se
met en branle et prend la direction de la Grand'Place. A 14h20, le comte de
Flandre prend place à la tribune. Débute, alors, la partie
principale de la cérémonie. Le colonel Demart- président
du comité du souvenir britannique- prend la parole pour remercier le
frère du Roi d'honorer la cérémonie de sa
présence. Il rappelle ensuite les hauts faits britanniques dans la
région avant d'expliquer le choix de la reproduction du Beffroi. Ce
dernier a été témoin des quatre années d'horreur,
il accompagna la marche des libérateurs. Il symbolise la liberté
et les vertus des aïeux, les Anciens Combattants ont pensé que sa
réplique en argent pourrait devenir l'intermédiaire,
auprès des souverains britanniques, de leurs sentiments. Retentissent
alors la Marche Funèbre de Chopin et le bourdon du Beffroi qui
signalent le scellement du Beffroi d'argent. Cette urne reçoit la
bénédiction du curé de la collégiale Sainte-Waudru-
et du pasteur anglican.
Le ministre de la défense nationale, Albert
Devèze intervient alors pour exprimer toute sa gratitude envers
l'armée britannique en passant en revue les faits d'armes dont la
région de Mons s'est illustrée. Le dernier discours est celui de
l'ambassadeur d'Angleterre à Bruxelles. Dans ce dernier, il remercie
intensément la Belgique pour ce gage de reconnaissance. Outre la
reconnaissance, il parle aussi de la transmission du souvenir par ces
mots : « Le souvenir de ce sang versé nous unit et
nous unira toujours, et ce modèle, rappelant toute cette jeunesse
anglaise tombée sur le champ d'honneur, jeunesse dont vous avez
été à la fois les hôtes hospitaliers et les
valeureux camarades d'armes, en revêt un caractère
particulièrement précieux. La terre que contiennent ces urnes,
terre pieusement recueillie sur les tombes de nos morts par les mains d'une
génération ignorante des horreurs de la guerre est aussi
sacrée pour nous que pour vous-mêmes ».693(*)
Après cette série de discours, les hymnes
nationaux belges et anglais retentissent et le cortège passe
solennellement devant l'urne sacrée avant de se diriger au Square du
Château. C'est à cet endroit que se trouve le Beffroi, au pied
duquel un coffrage a été aménagé pour accueillir le
reste de la terre sacrée. Ce transfert de terre se fait au son du
Garde à vous, Ouvrez le ban, Dernier
Adieu et Mort d'Aase d'Edvard Grieg. Lorsque la musique se
tait, le coffrage est scellé, garni de fleurs. Les drapeaux s'inclinent
pour une minute de silence. Les hymnes nationaux sonnent encore une fois et le
cortège retourne à la Grand'Place où les invités de
marque sont conviés à un banquet.694(*)
2.9.4. Conclusion sur les
commémorations de Liège et Mons.
Les commémorations montoises et liégeoises se
situent à mi-chemin entre les commémorations nationales et la
multitude des commémorations locales. En effet, ces
célébrations sont tantôt grandioses, tantôt
élégantes dans leur simplicité, Grandiose de par
l'importance de ces deux villes durant la guerre, simple dans leur
réalisation. Cette simplicité peut également s'expliquer
par le fait que ces commémorations ne doivent pas prendre le dessus sur
les célébrations nationales. Elles sont, toutefois,
représentatives d'une époque, d'une réponse sociale. C'est
parce que la population réclamait une reconnaissance pour ses disparus,
pour les souffrances qu'elle a enduré durant cinquante-deux mois que ces
commémorations ont vu le jour. Elles ont donc une fonction au sein de
ces communautés : rappeler aux concitoyens les heures de
solidarité qui les ont unis, les patriotes qui ont perdu la vie pour
qu'ils vivent.
Cependant ces commémorations plus locales sont loin
d'être similaires. Certes, elles sont organisées par des
associations d'Anciens Combattants avec l'aide des instances communales mais
nous avons vu que la signification qui s'y rattache n'est pas du tout
identique. Tout comme lors des débats menant au choix de la date
commémorative, les significations données à ce jour faste
vont de l'allégresse de la Victoire à la tristesse du deuil.
Toutefois, le cérémonial est le même : un
cortège funèbre parcourt la ville, par un itinéraire fixe,
pour se rendre au cimetière communal ainsi qu'aux divers monuments
commémoratifs qui se trouvent sur le territoire de la commune. Suite
à cela, des thés ou des bals sont organisés. La
différence fondamentale entre ces deux villes se situent à un
autre niveau. Si les Liégeois ont tendance à donner un sens plus
festifs à leur commémoration, nous pensons que c'est en raison de
la reconnaissance et le prestige que le monde reconnaît à la
défense des forts liégeois. N'oublions pas qu'ils sont
présentés comme les héros sans qui les forces
alliées n'auraient pas pu s'organiser. De son côté, Mons
est quelque peu oubliée par l'historiographie et la reconnaissance
internationale, laissant ainsi sa population entièrement
dévouée au culte de ses morts et de ses libérateurs.
Tout comme pour les cérémonies bruxelloises,
nous avons pu constater qu'une ritualisation a bel et bien eu lieu ici aussi.
Que ce soit le parcours, les participants du cortège, les
mémoriaux visités,... tout semble se répéter
d'année en année. Hommage imposant ou obligations sociales ?
Nous ne saurions l'affirmer. Les comptes rendus se font de moins en moins
présents et précis mais ils sont toujours là parfois
seulement sous forme photographique. Une chose est sûre : le culte
des morts et du souvenir est très tôt considéré
comme un devoir sacré. C'est ce qui rend cette question
épineuse : d'un côté, cela est considéré
comme un devoir, de l'autre, nous pourrions penser que progressivement ce
souvenir, entretenu tant bien que mal, ravivé au gré des
évènements, pèse sur une société
déjà éprouvée par les diverses crises qui jalonnent
l'entre-deux-guerres. Ces commémorations représentent, selon
nous, la continuation annuelle d'une pratique initialement prévue afin
d'exorciser un manque, celui du corps de l'être aimé.
Conclusion.
Dans notre introduction, plusieurs questions avaient
été posées. Au terme de ce mémoire, nous souhaitons
à présent y répondre.
1. Qu'est-ce qu'une commémoration ? Quels sont
ses objectifs?
Une commémoration est une cérémonie
officielle organisée pour conserver la conscience nationale d'un
évènement de l'histoire collective et servir d'exemple et de
modèle. Par cette commémoration de l'Armistice, le peuple belge
veut se souvenir de tous ses morts, de ses libérateurs si nous prenons
l'exemple de la ville de Mons mais aussi d'une victoire à laquelle il a
participé. L'objectif de cette commémoration n'est autre que le
souvenir. En effet, les démonstrations de joie, les divertissements sont
présents mais dans un deuxième temps. La matinée -
véritablement instant de la commémoration- est entièrement
tournée vers le deuil, le souvenir, la reconnaissance. A travers ces
commémorations, le peuple belge tentait par ailleurs de retrouver
l'union nationale qui l'avait caractérisée pendant ces quatre
années de guerre mais qui, très vite, avait disparue face aux
difficultés de la reconstruction et face aux problèmes
linguistiques.
2. Quels étaient les sentiments de la population
face à ces commémorations ? Pouvons-nous étendre la
notion de « devoir de mémoire » aux pratiques
commémoratives de l'entre-deux-guerres ?
Après la joie et la tristesse liées, dans la
victoire, au moment de l'armistice, la tristesse a pris le pas.
Désormais, la victoire de 1918 sera associée au chagrin et
à la douleur. L'euphorie de la victoire a progressivement disparu sous
le poids du deuil de l'immédiat après-guerre. Dès 1919, il
apparaît clairement que les intentions commémoratives des
célébrations sont forgées par l'expérience de la
guerre. Elles imposent des cérémonies qui associent triomphe et
marche funèbre et honorent un sacrifice patriotique consenti pour une
guerre défensive et considérée comme juste. Ces
cérémonies expriment une communion nationale qui n'est plus que
commémorative et figée dans l'image sacralisée du
héros victime de la guerre.
La commémoration de l'Armistice est, comme nous l'avons
vu, l'expression même de la volonté d'une Nation qui veut se
souvenir et qui porte le deuil d'un événement qui l'a
touché au plus profond d'elle-même. La jeunesse de cette
célébration lui permet de se moduler en fonction des fluctuations
des sentiments de la société. Entre 1922 et 1932, les sentiments
principaux liés à cette commémoration sont la victoire qui
dès le début de cette période, est perçue comme
décevante, le respect des Morts pour la Patrie et le patriotisme. Entre
1933 et 1939, le sens de la célébration change quelque peu. En
effet, la notion de souvenir reste primordial mais celle de victoire notamment
tend à disparaître au profit de l'union qui l'avait permise. A
cette époque, le 11 novembre commence à s'articuler beaucoup plus
autour des morts et de leur nombre, en faisant le prolongement de la Toussaint.
De plus, ces six années sont marquées par une manifestation de la
confiance populaire envers la monarchie. De manière
générale, nous pouvons dire que l'Armistice est utilisée,
par la presse, pour se remémorer une époque bénie
où presque tous les Belges étaient unis dans un même
élan de patriotisme. Ce patriotisme est l'une des valeurs que la presse
met en avant afin de créer une identité belge basée sur
les faits de guerre, le culte des morts, l'union et l'amour de la Patrie. Au
total, un décalage s'est opéré entre d'une part, la
désunion politique et les désillusions ressenties, et d'autre
part, la mise en récit par les célébrations et les
commémorations d'une expérience de guerre vecteur d'union.
Au niveau du « devoir de mémoire »,
nous avons pu constater que le désir de saluer la mémoire de ceux
qui sont morts ou qui se sont battus pour que la Patrie soit à nouveau
libre et en paix ressortait incontestablement. Bien qu'il ne soit pas
explicitement désigné par les vocables « devoir de
mémoire », nous avons fait remarquer que la
nécessité du souvenir et du culte des morts étaient
véritablement exprimée. C'est pourquoi, nous pensons qu'il est
possible d'appliquer cette notion aux pratiques commémoratives de
l'entre-deux-guerres.
3. Comment se sont-elles déroulées?
Pouvons-nous parler de ritualisation ? Quand la ritualisation
apparait-elle ?
Comme nous l'avons dit précédemment, les
commémorations du 11 novembre sont particulièrement bien
orchestrées. Dans un premier temps, une messe avait lieu en la
collégiale Sainte-Gudule. Vers 10h, les différentes fraternelles
d'Anciens Combattants ainsi que les associations patriotiques arrivent au
Soldat Inconnu. A 10h30, ce sont les représentants des institutions
publiques qui font leur arrivée. Avec l'arrivée du Roi et de la
Reine à 11h, c'est la minute de silence, annoncée par un premier
coup de canon, qui débute. Lorsque les vingt-un coups de canon ont
été tirés, le Roi quitte le square, laissant les
représentants du gouvernement, de l'armée, de la ville et puis
les associations patriotiques et la foule procéder au dépôt
des gerbes de fleurs. Dès 1927, la cérémonie se poursuit,
vers 11h45, par le même hommage rendu au Poilu Inconnu de Laeken -
à la différence que la foule y est moins nombreuse et qu'il n'y a
pas de coups de canon-. Le midi et l'après-midi sont
dédiées à des sociabilités entre Anciens
Combattants tels qu'un déjeuner, un thé ou encore un bal. En
1929, une nouvelle phase de la commémoration voit le jour. Il s'agit du
Relais Sacré qui débute dans les alentours du 9 novembre
pour converger le 11 novembre à 8h30, à Bruxelles. Sur place, les
flambeaux rendent d'abord hommage aux valeureux combattants de 1870 avant
d'aller monter une garde de quinze minutes sur la tombe du Soldat Inconnu.
Si nous pouvons bel et bien parler d'une ritualisation, nous
avons démontré qu'il est très difficile de savoir à
partir de quel moment, les commémorations ont commencé à
être perçues comme des traditions, des rites. Chaque journal
perçoit qu'une tradition s'installe mais surtout, que chacun la fait
débuter à un moment différent. La première mention
d'une tradition est en 1925 par La Libre Belgique, les autres journaux
suivent le mouvement dès les années suivantes. Nous pouvons donc
dire qu'après seulement deux années supplémentaires - en
1922, la première célébration du 11 novembre a lieu- les
pratiques commémoratives sont qualifiées d'habituelles.
4. Outre ces commémorations, qu'a fait la Belgique
pour ses Anciens Combattants ?
Ce point n'a pas été particulièrement
développé tout au long de ce mémoire. Afin de
répondre à cette question, il aura fallu se reporter à
notre première annexe. Nous avons ainsi pu montrer qu'outre les
commémorations du 11 novembre qui tendent à mettre les Anciens
Combattants à l'honneur, l'Etat belge a procédé à
diverses mesures allant également dans ce sens. Que ce soit des
décorations, des diplômes, des pensions,... l'Ancien Combattant,
le déporté économique, les veuves et orphelins, ... toutes
les victimes de la guerre ne sont pas délaissées en Belgique bien
que le sentiment présent dans la presse, à l'occasion de
l'Armistice, laissent entendre le contraire. D'années en années,
de nouvelles revendications voient le jour afin de soulager la misère de
tout ceux qui ont perdu quelques choses à la guerre - la jeunesse, la
santé, un père, un enfant, un mari-. Par ces gestes, la Nation
Belge témoigne de sa reconnaissance et accorde une place
considérable aux Anciens Combattants et aux Associations issues de la
guerre.
5. Le contexte national et international tend-il à
prendre plus d'importance que le 11 novembre ?
Si pour quelques années - 1922, 1924, 1928, 1929, 1930
et 1938-, les commémorations du 11 novembre font les gros titres, elles
ont tendance à passer au second plan pour le reste de
l'entre-deux-guerres. Cela s'explique d'une part par les tentatives de paix
universelle, de désarmement qui ponctuent les années 20 et 30,
d'autre part par la menace d'une nouvelle guerre qui se fait de plus en plus
pressante. De plus, la ritualisation peut également expliquer ce
changement d'importance. En effet, si dans les premières années,
l'attrait de la nouveauté engendre une première place au sein des
préoccupations nationales, la ritualisation et le recommencement annuel
engendrent, quant à eux, une certaine lassitude qui relègue les
comptes rendus des commémorations, au second plan.
6. Quels étaient alors les personnages marquants
lors de ces commémorations?
Les premiers protagonistes sont les Anciens Combattants,
véritables moteurs de cette commémoration puisqu'ils sont les
organisateurs des cérémonies. Viennent, ensuite, la famille
royale - principalement Albert 1e et Elisabeth pour leur rôle
durant le conflit- et le gouvernement - principalement le Premier Ministre et
le ministre de la Défense Nationale-. La seule figure identifiée
et identique pourl'ensemble de la période étudiée n'est
autre que le bourgmestre de la ville de Bruxelles : Adolphe Max.
Personnage emblématique du premier conflit, il s'est aussi
démené pour en arriver à ces commémorations. C'est
ce qui explique sa place primordiale ainsi que l'ampleur que prend sa mort en
novembre 1939. Les commémorations de l'Armistice sont, pour ainsi dire,
inexistantes par rapport aux articles et témoignages destinés
à cette figure capitale. L'Armistice est une fête qui met l'accent
sur la jeunesse, en l'impliquant dans le rituel ainsi qu'en rappelant sans
cesse les tragédies pour qu'ils en prennent conscience et éviter
que cela se reproduise. Quant à la foule, nous n'avons presque rien
à en dire. En effet, si sa présence est
révélée chaque année, n'ayant aucune information
numérique, il ne nous a pas été possible d'analyser
l'affluence annuelle de ces célébrations.
7. Pourquoi les villes de Liège et de Mons
sont-elles mises en avant ?
La dernière section de ce mémoire a
répondu à cette question. Outre les combats importants qui ont eu
lieu dans ces villes - la défense des forts de Liège lors de la
première quinzaine d'août 1914, le 23 août 1914 et le 11
novembre 1918 à Mons-, ces villes ont développé des
pratiques commémoratives particulières. Liège
possède la particularité de procéder à un
cortège d'automobile-réclame alors que Mons entretient chaque
année son amitié avec les troupes britanniques et canadiennes qui
sont intervenues sur son territoire durant le conflit. Il est
intéressant de constater que d'autres villes importantes durant le
conflit telles que Namur, Anvers ou Ypres n'ont pas une couverture
médiatique aussi important, probablement car elles n'ont pas
développé de pratiques commémoratives individuelles. Du
côté flamand, l'hommage aux Morts pour la Patrie est, dès
les premières années de l'entre-deux-guerres,
réalisé lors de la commémoration de la bataille de
l'Yser695(*). C'est
pourquoi, notre étude s'est bornée à l'étude des
commémorations nationales de Bruxelles ainsi que celles de Liège
et de Mons.
Enfin, le phénomène commémoratif est un
enjeu socio-politique et le lieu d'expression des pouvoirs et tensions
vécues au sein de la société. Le pouvoir rassembleur ou
diviseur de la mémoire et de ses manifestations en fait un instrument
privilégié de construction identitaire. Toutefois, les tensions,
aspirations, luttes de pouvoirs et besoin de définition et de
construction transcendent chacune des composantes de la société,
qu'elle soit individuelle, collective ou nationale. La commémoration
émane donc de l'amalgame de ces composantes. Plus que le simple reflet
de l'identité nationale, elle est un fait collectif et doit être
comprise comme telle.
Si au cours des ans, la signification de ces
cérémonies tend à rester plus ou moins similaire, nous
avons montré qu'elles s'insèrent dans des périodes
idéologiques bien distinctes. Il serait opportun de poursuivre cette
recherche par l'étude de cette cérémonie jusqu'à
nos jours afin de déterminer à partir de quel moment, elle tombe
en désuétude. Nous pourrions aussi faire une étude
comparative avec les fêtes du 8 mai pour voir si les pratiques
étaient innovantes ou de simples imitations des pratiques
commémoratives élaborées durant l'entre-deux-guerres.
Annexe n°1:
Listes des lois prises en faveur des Anciens combattants.
Dans le présent tableau, nous avons opéré
une sélection des lois en faveur des anciens combattants mais aussi des
victimes civiles de la guerre qui seront au fur et à mesure beaucoup
plus valorisées. Toutefois, nous avons laissé de
côté les lois sur les tribunaux des dommages de guerres ainsi que
celles sur la Fédération des coopératives pour les
dommages de guerre qui ne nous montraient pas réellement l'implication
de l'Etat dans la mise en valeur des Anciens combattants.
Nous avons aussi décidé de lister les lois et
modifications sur les dommages de guerre. Ces lois sont un pan très
important de la législation mais, nous n'entrerons pas dans le
détail. En effet, ces lois étant exclusivement économique
et notre propos ne se situant pas là, nous les citons seulement dans un
souci du détail. En ce qui concerne les pensions
d'invalidité696(*) ou en faveur des veuves et orphelins, nous
signalerons uniquement ici que périodiquement, des tableaux sont
publiés avec les pourcentages et les sommes qui y correspondent en
fonction du statut de la personne697(*). Voici, tout de même une liste des
différentes pensions :
1. Pensions allouées aux invalides militaires
2. Pensions de veuves et orphelins
3. Allocations aux ascendants
4. Rentes pour chevrons de front
5. Rentes de veuves et d'orphelins de porteurs de chevrons de
front
6. Rentes pour chevrons de captivité
7. Rentes de veuves et d'orphelins de porteurs de chevrons de
captivité
8. Rentes en faveur des prisonniers politiques
9. Rentes de veuves et d'orphelins de prisonniers
politiques
10. Rentes en faveur des agents des services de renseignements
11. Rentes de veuves et d'orphelins d'agents des services de
renseignements 12.Rentes en faveur des combattants d'Eupen-Malmedy
13. Rentes de veuves et d'orphelins de combattants
d'Eupen-Malmeìdy
14. Allocations aux victimes civiles
15. Allocations aux ayants droit de victimes civiles
16. Rentes en faveur des déportés
17. Rentes en faveur des marins pêcheurs
18. Pensions allouées aux invalides militaires
19. Pensions de veuves et d'orphelins
20. Allocations aux ascendants
Notons aussi que nous n'avons pas répertorié les
publications relevant de la nominations des militaires ou civiles ayant droit
aux diverses médailles. Bon nombre des publications parues dans le
moniteur concerne des nominations ou une prolongation du délai pour
introduire son dossier de demande de pension ou d'allocations. Il est donc
évident que nous ne les avons pas répertoriées ici
puisqu'elles ne nous apprennent rien.
Suite à ce tableau récapitulatif698(*), vous trouverez une
photographie des différentes médailles honorifiques
créées en l'honneur des combattants et civils de la
Première Guerre Mondiale.
Date de promulgation au Moniteur Belge699(*)
|
Intitulé de la loi
|
Modifications
|
Résumé
|
18 mai 1915, 173
|
Création d'une décoration civique 1914-1915
|
21 juillet 1915, 280-281
15 août 1915, 331
20 août 1915, 335
16 octobre 1915,376
12 décembre 1918- CXV
28 juin 1919 -2925
30 janvier 1925, 448
|
Décernée aux civils ou militaires non-combattants
pour mérite exceptionnel témoignant le dévouement à
la Patrie à l'occasion des événements de la guerre.
|
25 octobre 1915, 386
|
Création de la croix de Guerre
|
6 mars 1919-811
16 mai 1919, 2129-
|
Distinction accordée aux soldats dans champs de bataille
pour leur bravoure. Présentation et description de la
médaille.
|
17 mars 1916, 219
|
Secours immédiats aux familles des militaires belges
décédés ou disparus
|
24 juin 1916, , 346
27 octobre-2 novembre 1918, 915-916
|
Un mois de traitement pour les veuves de militaires (en dessous
du grade d'officier)
150 fr pour les enfants de moins de 18 ans
Si sans nouvelle du militaire depuis 6 mois, il est
considéré comme décédé.
|
24 juin 1916, 313
|
Création des chevrons de front
|
|
Destinée aux soldats des tranchées qui y sont
depuis au moins 18 mois
|
15 septembre 1916, 521
|
Création de la Médaille de la Reine Elisabeth
|
14 mai 1919- 2056
|
Décernée aux Belges ou étrangers qui,
pendant la guerre, se sont dévoués aux oeuvres de guerre, plus
spécifiquement par leurs actes en donnant des soins aux malades ou
blessés pendant au moins une année avant le 10 septembre 1919.
|
27 septembre 1916, 530
|
AR sur la rémunération aux familles des soldats
et sous-officiers sous les armes
|
18-24 mars 1917- 283
|
|
15-18 août 1917, 640-641
|
Création d'un Office des dommages de guerre
|
|
Mesures pour dresser l'inventaire des dommages et pour en
déterminer le montant.
|
9-15 septembre 1917, 693-696, 701
|
Sépultures des militaires des Armées Belges et
Alliées décédés pendant la durée de la
guerre.
Accord concernant les lieux de sépulture en Belgique des
militaires Anglais et Français
|
9-16 mars 1918- 245
18 janvier 1919-199
9 mars 1919- 865
7 juin 1919, 2545-2548
27 novembre 1919, 6451
29-30 décembre 1919- 7512
18 août 1920, 6047
25 décembre 1920- 10430-10431
20 juin 1923- 3030
|
Création d'une Commission Nationale des
sépultures militaires chargée d'aider le gouvernement à
attribuer des sépultures à perpétuité pour les
soldats de la campagne 1914-1918.
Aidée par un service provincial des sépultures
militaires.
Exercice de la police par le roi
Application du code
pénal en cas d'infraction
Interdiction pour les civils de faire rapatriés les
corps des défunts
|
30 septembre-6 octobre 1917, 746-747
|
Création d'une section des orphelins de la guerre au
sein de l'Office de la protection de l'enfance.
|
|
|
2-8 décembre 1917, 931-936
|
Création d'un office central Belge pour les prisonniers
de guerre
|
16-22 juin 1918- 527
28 juillet -3 août 1918- 576
22 décembre 1918- CXXXVII, CXXXIX
|
Prise en charge des prisonniers de guerre belges militaires et
civils en captivité ou transférés en Suisse ou dans un
pays neutre.
Bureau de renseignement
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22 avril 1918, 431
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Création d'un insigne dénommé
«Chevron de blessure »
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4 juin 1918- 534
27 novembre 1919- 6451
(Réhabilitation)
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Insigne distinguant les militaires de tout grade qui on
reçu une blessure de guerre.
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24-26 octobre 1918, 856-858
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Médailles de l'Yser
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27 janvier 1921, 2999
14 février 1934, 673
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Décernées aÌ ceux qui, entre le 17 et 31
octobre 1914, faisaient partie de l'armée combattant sur l'Yser et qui
se sont montrés dignes de cette distinction.
En 1934, on parle de la Croix de l'Yser. Elle est en faite la
même médaille placée sur une croix à branches
courtes et avec le médaillon sur la branche supérieure de la
croix. Les quatre branches sont reliées entre elles par une couronne de
lauriers
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26 octobre 1918, 910
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Création d'un insigne spéciale « la
Fourragère »
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Rappel des actions d'éclats que certains
régiments, bataillons, groupes et unités assimilées ont
accomplies au cours de la campagne.
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19 novembre 1918, LXII
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Décoration Maritime 1914-1918
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Décernée pour mérite exceptionnel en mer
(également aux membres de la marine de pêche ou la marine
marchande).
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8 mars 1919, 845
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Loi relative à des avances faites par l'Etat pour les
dommages causés aux biens par les faits de la guerre
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7 avril 1919, 1394
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AR portant création de la Médaille du roi
Albert
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Décernée aussi bien à des Belges
qu'à des étrangers qui, pendant la guerre, s'étaient
montrés exceptionnellement actifs à promouvoir, organiser ou
administrer des oeuvres de charité et d'humanité dans le but
d'aider des Belges en détresse.
Ceux qui s'étaient distingués par leur
mérite dans le domaine du ravitaillement de la Belgique occupée,
recevaient la médaille avec deux rayures aux couleurs nationales.
En 1934, elle est attribué à ceux qui ont
effectué des recherches la nuit du 17 au 18 février lors de
l'accident du roi Albert
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7 avril 1919, 1394-1398
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Commission de la reconnaissance - Institution
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8 novembre 1920, 8971
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Création d'une commission par province chargée
d'analyser les candidatures civiles pour l'obtention d'une distinction
honorifique.
Clôture en 1920
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4 mai 1919, 1873
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Assistance aux familles des militaires
décédés au cours de la campagne
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Enumération des allocations alloués en fonction
du grade du militaire décédé et de la situation des ayants
droit comme par exemple, une femme ayant accouché après le 7
février 1917
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16 mai 1919, 2130
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Octroi de la médaille de l'Yser, rapport au roi
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Attribution de cette décoration au Roi
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1er juin 1919
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Loi relative à la rente pour chevrons de front
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27 novembre 1919-6484
4 mars 1920- 1772
28 avril 1921, 3579-3580
10 août 1923, 3858
30 septembre 1923- 4839-4844
25 mai 1929- 2872
31 mai 1929- 2988
1er novembre 1933- 5563
25 janvier 1937- 660
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En 1932, on accorde une rentre de chevrons de front pour les
prisonniers de guerre
En 1937, on règle la question de la date de prise de
cours des rentes : en cas de décès, il faut introduire une
demande dans les six mois pour continuer à bénéficier des
rentes.
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5 juin 1919, 2505-2515 2787
|
Loi du 10 mai 1919 sur les réparations à accorder
aux victimes civiles de la guerre
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5 juin 1919, 2518-2519-
22 juin 1919- 2784-
22 juin 1919, 2787
6 juillet 1919- 3128
11 juillet 1919- 3312
12 juillet 1919- 3746
6 septembre 1919- 4795
22 octobre 1919 5597
5 mai 1920- 3434-3441
1e septembre 1920- 8401, 9818
15 mai 1922- 3992
2 juin 1922- 4110
14 mai 1936- 3586-3587
13 janvier 1937- 188
|
Réparations accordées aux personnes physiques et
juridiques de nationalité belge qui n'auront pas été
condamnés d'infraction.
Pour les sociétés, les capitaux doivent
être restés belges pendant le conflit.
La valeur de l'indemnité dépend de la valeur du
bien
AR relatif au barème déterminant le degré
d'invalidité des victimes civiles de la guerre
En 1936, on distingue plus particulièrement les
Amputés de la guerre (tableau des pertes physiques avec
l'équivalence en % d'invalidité).
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10 juin 1919, 2585-2587
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Médaille commémorative du Comité national
de Secours et d'Alimentation 1914-1918
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Création d'une distinction honorifique spéciale
destinée à reconnaître les services rendus par les
collaborateurs du Comité National de Secours et d'Alimentation
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22 juin 1919, 2782-2784
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Loi du 1er juin 1919 établissant une dotation
au profit des combattants de la guerre de 1914-1918
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4 mars 1920-1772
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1. Allocations de famille (300 francs et 100 francs par enfant
de moins de 18 ans)
2. Chevrons de front : rente viagère de 100 francs
pour le premier chevrons et de 50 pour les suivants
3. Dispositions valables pour les familles des
« disparus »
|
24 juin 1919, 2924
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Arrêté Royal réglementant l'attribution
des insignes réservés aux civils qui à l'occasion de la
guerre se sont distingués par leurs dévouements à la
patrie.
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3 juillet 1919, 3033- 3040
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Loi du 15 juin 1919 instituant l'oeuvre nationale des
orphelins de la guerre
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24-25 novembre 1919- 6394
22 février 1920- 1425-1427
15 avril 1920-2843-2844
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Au bénéfice de tout enfant ayant perdu son
soutien de famille par faits de guerre
Aucune fête ne peut
être donnée en son nom sans une autorisation écrite
En 1920, ce n'est plus sous le patronat du Département
des Affaires économiques mais sous celui du Ministère de la
Justice
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14 juillet 1919, 3280
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Création d'une décoration dénommée
« Médaille de la victoire »
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26 mars 1922- 3034
11 mai 1936- 4204
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Tous ceux qui ont servi dans les forces armées belges
mobilisées entre le 1er août 1914 et le 11 novembre 1918 eurent le
droit de porter cette médaille en bronze.
Présentation et description de la médaille
En 1936, cette médaille peut être attribuée
aux marins de l'Etat et aux pécheurs belges qui ont la décoration
maritime de guerre.
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21 juillet 1919, 3447-3448
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Arrêté royal instituant une Médaille
commémorative de la guerre 1914-1918
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15 février 1920- 1220
20 février 1921- 2343-2344
26 mars 1922 - 3034
11 mai 1936, 4204.
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Décernée aux Belges qui ont servi, pendant la
guerre, dans les forces armées belges et qui étaient ayant droit
au port de la Médaille de la Victoire.
En 1920, la médaille peut être
décernée aux membres de la Garde Civique.
En 1921, elle peut être décernée aux
marins de la marine marchande belge.
En 1936, cette médaille peut être
attribuée aux marins de l'Etat et aux pécheurs belges qui ont la
décoration maritime de guerre.
|
31 juillet 1919, 3618
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Loi portant que l'anniversaire de la journée du 4
août 1914 sera célébrée chaque année comme
fête nationale
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24-25 juillet 1922, 5240
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En 1922, le 4 août n'est plus une fête nationale
contrairement au 11 novembre qui le devient.
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1e août 1919, 3667-3668
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Loi du 14 juillet 1919 relative à la
commémoration et à la glorification des morts et des
condamnés à mort pour la Belgique au cours de la Grande Guerre
|
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Inscription des noms des morts pour la patrie dans un registre
avec remise d'un diplôme à la famille et sur les murs
intérieurs du Palais de Justice
Entretien des tombes de ces mêmes morts par l'Etat
Elévation d'un monument commémoratif
Registre des noms des prisonniers civils et militaires,
déportés, ... dans chaque commune.
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8 août 1919, 3813-3816
|
Loi du 3 août 1919 assurant la
réintégration des Belges mobilisés dans les fonctions et
emplois publics et facilitant aux mutilés, combattants mobilisés,
etc., l'admission aux fonctions et
emplois publics.
|
23 mars 1921, 2422
19-20 janvier 1925- 283
|
Aide et délais supplémentaires pour l'obtention
d'un emploi public pour les Anciens combattants ou leurs orphelins.
Création d'une commission chargée de donner une
situation équivalente en cas d'impossibilité de
réintégrer son ancien emploi.
Face aux abus, une liste des fonctions auxquelles ils ne
peuvent prétendre est dressée. Il s'agit de fonctions que l'on
atteint par voie de promotion.
|
30 août 1919, 4249-4250
|
Loi du 28 août 1919 accordant amnistie pour certaines
infractions commises avant le 4 août 1919
|
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Liste des articles du code pénal et civil qui
bénéficient de l'amnistie
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31 août 1919, 4274-4277
|
Loi du 25 août 1919 relative aux chevrons de front
|
30 juillet 1921- 6256/ 6765
|
Description de l'insigne des chevrons de front, unité
pouvant en bénéficié, délais pour son obtention,
indemnités.
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21 septembre 1919, 4826-4828
|
Loi approuvant l'accord signé à Bruxelles le 13
juin 1919 entre la Belgique et la Grande-Bretagne, au sujet des
sépultures militaires britanniques en territoire belge.
|
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La Commission Impériales des Sépultures
militaires est reconnue comme le seul organisme chargé de la
conservation des sépultures britanniques.
Mesures pour la création de nouveaux cimetières
militaires pour regrouper les corps
|
20-21 octobre 1919, 5558-5559
|
Loi du 11 octobre 1919 concernant l'oeuvre nationale des
Invalides de la guerre
|
3 mars 1920- 1731, 1735
12 novembre 1920- 9754
9 décembre 1920- 10148
18 juin 1921- 5282
8 février 1922- 1532
|
Définition de l'Invalide de guerre :
incapacité de travail, partielle ou permanente, résultant de
blessures, maladies ou infirmités causées ou aggravées par
la Guerre
L'oeuvre doit faciliter la récupération de la
capacité du travail
L'oeuvre est une personne juridique700(*)
En 1922, elle est gérée par le ministère
de l'Intérieur et de l'hygiène.
En 1923, on envisage aussi le cas des militaires devenus
invalides lors d'un congé pendant la campagne.
|
31 octobre 1919, 5777-5780
|
Loi ayant pour objet d'assurer aux travailleurs
mobilisés la conservation de leur emploi
|
|
Délais de l'introduction de la demande suite à la
libération militaire
Si l'employeur est mort, son héritier
doit pourvoir à l'emploi.
|
8 novembre 1919, 5918-5919
|
Loi d'amnistie du 31 octobre 1919 pour certains crimes et
délits commis avant le 4 août 1919 en contravention aux lois
pénales militaires
|
28 juin 1921, 5642
|
Amnistie pour désertions postérieures au
11/11/1918, pour les petites infractions, pour les infractions en
« présence de l'ennemi »
|
19 mars 1920, 2147
|
Loi relative au port des décorations par les
mères des miliciens morts pour la patrie
|
21 mai 1920- 3871
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Les mères peuvent portées les décorations
décernées à leurs fils. Seul le ruban changera (ruban avec
uniquement une barrette en émail noir).
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25 août 1920, 6209, 6524
|
Loi relative à des opérations de prêts
à faire aux invalides de la guerre
|
17-18 décembre 1920-10275
28 décembre 1920- 10529
30 juillet 1921, 6301
29 octobre 1922, 7408
|
Création d'un fonds des combattants charger de donner
une somme déterminée par l'invalidité, le grade,... aux
combattants ou à leurs ayant droits.
|
8 septembre 1920, 6693
|
Loi accordant un témoignage de reconnaissance aux
militaires de la guerre 1914-1918
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20 juillet 1921- 6235
22 juillet 1924- 3922
9 août 1923- 3840
|
Allocation insaisissable de 75 francs par mois de service
accompli au front entre le 1e août 1914 et le 11 novembre 1918
pour ceux qui reçoivent les chevrons de front.
50 francs pour les militaires de l'arrière
En 1923, les allocations sont transmissibles en ligne direct
|
23 mars 1921, 2689
|
Autorisation accordée à diverses batteries par
arrêté royal pour des inscriptions commémoratives
|
|
|
10 juin 1921, 4734
|
Loi relative à certains contrats d'hypothèque,
d'assurance mixte et d'épargne, souscrits par
d'anciens combattants de la Grande Guerre
|
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30 juillet 1921, 6250
|
Loi sur la déclaration de présomption de
décès des militaires défunts
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5 février 1926- 563
25 février 1927-756
|
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20 août 1921, 5885
|
Loi portant création d'une institution de
prévoyance au profit des veuves et des orphelins des militaires
appointés au-dessous du rang d'officier
|
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28 août 1921, 6954
|
Loi portant révision de la loi du 10 juin 1919 sur les
réparations à accorder aux victimes civiles de la guerre.
|
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17 novembre 1921, 10651
|
Réintégration des mobilisés
|
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28 juillet 1922, 5371
|
Rapatriement des corps des prisonniers politiques et
déportés civils belges, inhumés en Allemagne
|
|
Si la famille en exprime le désir, l'Etat fait revenir
le corps à ses frais.
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10 novembre 1922, 7574
|
Loi pour glorifier un Soldat belge inconnu mort au cours de la
Grande Guerre
|
|
Disposition pour l'ensevelissement du corps d'un soldat inconnu
sous la colonne du congrès701(*)
|
11 novembre 1922, 7590-7591
|
Attributions de Médailles au Soldat Inconnu
|
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Croix de chevalier de l'Ordre de Léopold, Croix de
chevalier de l'Ordre de Léopold II, Croix de guerre avec palme,
Médaille de l'Yser, Médaille de la Victoire et Médaille
Commémorative de la guerre 1914-1918.
|
27 novembre 1922, 7891-7892
|
Croix des déportés
|
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Remise à tous les Belges qui, pendant la 1ère
Guerre Mondiale, furent déportés en Allemagne pour refus de
travail et y étaient soumis à effectuer des travaux forcés
par l'ennemi.
|
15 février 1923, 624
|
Liquidation du fonds de dotation des combattants
|
1e juin 1923- 2656
12 août 1926- 4329
29 août 1926- 4722
|
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14 avril 1923, 1837
|
Loi fixant les conditions dans lesquelles il pourra être
procédé au rapatriement des corps des victimes de la Grande
Guerre en conformité des dispositions des traités de paix.
|
|
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3 mai 1923, 2187
|
Loi réglant l'utilisation par les Invalides de guerre,
de timbres poste pour le paiement d'honoraire de médecins.
|
|
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5 août 1923, 3778
|
Loi accordant une allocation spéciale aux militaires
invalides de la guerre pour la période pendant laquelle ils ont
été mis en congé sans solde ou sans allocations
|
|
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29 août 1923, 4263
|
Arrêté royal du 11 août 1923 approuvant le
texte des lois coordonnées sur les pensions militaires
|
|
Ce texte reprend les différentes pensions en cours au
sein de l'armée (en fonction du grade, de l'invalidité, de
veuvage, ...).
|
6 septembre 1923, 4404-4406
|
AR déterminant les conditions dans lesquelles les
militaires en activité de service, invalides de guerre, peuvent
être admis à la pension d'invalidité en restant au service
actif.
|
|
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17 avril 1924, 2109
|
Arrêté royal accordant une indemnité
exceptionnelle de vie chère pour l'année 1924 aux Invalides, aux
veuves et aux orphelins de la guerre.
|
|
|
1e août 1924, 3953
|
Loi relative à l'exhumation et au transport sous un
monument à ériger à Tournai, au boulevard du Hainaut, des
restes des cinquante-trois soldats français tombés au champ
d'honneur le 24 août 1914, pour la défense de la ville de
Tournai
|
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|
25 janvier 1925, 381-385
|
Loi instituant une caisse nationale des pensions de la
guerre
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13 février 1925-629
12 août 1926- 4329
|
Cette caisse prend la relève de l'Etat pour le paiement
des pensions
|
11 mars 1925, 1135
|
Loi apportant quelques modifications aux lois des 21 juillet
1844 et 5 juin 1920 sur les pensions et accordant une indemnité de vie
chère aux victimes civiles de la guerre et à leurs ayants
droit.
|
|
On leur accorde une indemnité de vie chère et on
révise les barèmes.
|
11 mars 1925, 1142-1143
|
AR du 26 janvier 1925 : Décoration civique et croix
de déportés conférées à des personnes, qui,
au cours de la guerre 1914-1918, ont été déportées
en masse en territoire ennemi, pour refus de travail ou qui ont
été réquisitionnées pour effectuer des travaux en
dehors de leurs foyers sous la contrainte de l'occupant
|
|
Parfois à titre posthume pour les déportés
décédés des suites des privations, tortures subies sous la
contrainte de l'occupant.
|
26 novembre 1926, 6474
|
Exonération de taxes communales en faveur des Invalides
de Guerre
|
|
|
2 avril 1926, 1723
|
Redoutes Albert et Elisabeth, ouvrage du cavalier et boyau de
la mort. Déclaration d'utilité publique et détournement de
la route le long de l'Yser.
|
|
|
17 mars 1927, 1220
|
Expropriation pour cause d'utilité publique dans la
commune de Merckem : maintien du site « Castel
Britannia »
|
|
|
4 août 1927, 3627
|
Sépultures des militaires ex-ennemis inhumés en
Belgique
|
|
Les dispositions en faveur des sépultures des militaires
belges et alliés sont applicables aux militaires de pays ex-ennemi.
Les terrains alloués à cette occupation sont
propriétés de l'Etat.
|
23 mai 1928, 2399
|
Médaille de la restauration nationale 1914-1918
|
15 février 1929, 543
|
Décernée en récompense du mérite et
du dévouement aux administrateurs, commissaires ou collaborateurs des
sociétés coopératives créées dans le but
d'aider le gouvernement dans l'oeuvre des réparations des dommages
résultants des faits de guerre.
|
20 janvier 1929, 199
|
Extinction des poursuites répressives et des peines
relatives à certains crimes et délits commis entre le 4
août 1914 et le 4 août 1919
|
|
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19 avril 1929, 2018
|
Contrôle par l'oeuvre nationale des invalides de la
guerre et de l'oeuvre nationale des orphelins de la guerre, des appels à
la générosité publique sous le couvert ou en faveur des
invalides de la guerre, d'orphelins de la guerre et de leur famille
|
|
|
17 juin 1930, 3219
|
Médaille du volontaire combattant
|
|
Remise aux civils belges ou étrangers qui se sont
engagés volontairement à servir dans les forces armées
belges et qui ont effectivement, pendant la 1e Guerre Mondiale, servi dans une
unité de combat dans une zone dangereuse pendant aux moins 6 mois.
|
20 juillet 1930, 3917
|
Médaille commémorative du Centenaire
|
|
Décernée pour bons et loyaux services (pour les
civils et les militaires) depuis au moins 20 ans
|
31 décembre 1930, 6926
|
Médaille du prisonnier politique
|
|
Décernée aux Belges qui, pendant la guerre, ont
été détenus par l'ennemi pendant au moins un mois pour des
actes de courage ou dévouement à la cause des alliés.
|
7-8 septembre 1931, 5155
|
Création d'une carte spéciale d'identité
ou de priorité délivrée à certains invalides de la
guerre
|
|
Cette carte est valable pour les invalides de guerre à
100 pour cent ou pour les invalides de guerre d'au moins 60 pour cent ayant
perdu un membre et plus spécifiquement ceux pour qui la station debout
est pénible.
|
11 et 12 janvier 1932, 134
|
Modification et complètement de la loi du 8 août
1919 assurant la réintégration des Belges mobilisés dans
les fonctions et emplois publics et facilitant aux mutilés, combattants,
mobilisés, etc., l'admission aux fonctions et emplois publics
|
|
|
17 juin 1932, 3353
|
Loi du 14 mai 1932 portant création de la Carte du
feu
|
13 mai 1936- 4119-4120
|
Accordée aux soldats qui en contact direct avec
l'ennemi, ont encouru pendant une longue période les fatigues, risques
et dangers résultant de la lutte par le feu et le mouvement.
|
13 juillet 1932, 3810
|
Complément de la loi du 25 août 1919 relative
à l'octroi des chevrons de front
|
|
|
30 avril 1933, 2282
|
Création de l'insigne spécial « Croix
du feu »
|
|
Cet insigne est créé pour distinguer les porteurs
de la carte du feu
|
5 juillet 1933, 3427-3429
|
Cumul d'une pension de veuve au titre militaire et d'une
pension de veuve de victime civile de la guerre
|
|
Le cumul des pensions n'est pas interdit dans la mesure
où elles ne dédommagent pas le même fait.
Cette
mesure s'inscrit dans la lutte contre le crise des années trente.
|
14 février 1934, 673
|
Croix de feu702(*)
|
13 mai 1936-4136-4138
|
Tous ceux qui avaient reçu la "Carte du Feu" avaient
droit à cette croix c.à.d. ceux qui ont servi au front pendant au
moins 18 mois.
En 1936, Commission d'appel chargée d'étudier
les cas individuellement.
|
27 mai 1934, 3021-3022
|
Carte officielle de l'amputé de guerre
|
|
Elle est décernée aux anciens combattants ayant
subi l'amputation d'un membre suite à une blessure de guerre.
|
22 août 1934, 4731
|
Croix de l'Yser
|
|
Nouveau modèle : Une croix de Malte - la bordure en
relief, les quatre bras reliés entre eux par les tronçons d'une
couronne de lauriers et les trois bras inférieurs chargés en
abîme d'une tête de cloi- chargée des deux panonceaux avers
de la médaille de l'Yser, le panonceau supérieur débordant
de moitié le bras supérieur de la croix.
|
16-17 mars 1936, 1546703(*)
|
Attribution d'un drapeau au 28ème
régiment de ligne
|
|
|
2 mai 1936, 3354
|
Loi sur l'avancement des médecins, pharmaciens et
vétérinaires, classés auprès des officiers du
service de santé et du service vétérinaire qui n'avaient
pas la qualité militaire avant le 11 novembre 1918.
|
|
Le temps que ces catégories socioprofessionnelles ont
passé au front est comptabilisé dans leur supplément
d'ancienneté.
|
5 février 1937, 660-661
|
Chevrons de front
|
|
La veuve d'un ancien combattant ou d'un prisonnier de guerre
décédé avant juillet 1933 a six mois pour introduire sa
demande pour avoir droit aux chevrons de front.
|
17 novembre 1937, 6998
|
Suppression de la réduction de 5 % ou de 10 % frappant
les pensions d'invalidité des victimes civiles de la guerre
|
|
|
17 mars 1938, 1508
|
Institution de l'oeuvre nationale des anciens combattants,
déportés et prisonniers politiques de la guerre 1914-1918
|
11 mai 1938, 3092-3100
11 juin 1938, 3864-3866
|
|
28 juillet 1938, 5147
|
Chevrons de front
|
|
|
2 février 1939, 521
|
Restitution de la retenue de 10% prélevée sur les
arrérages des rentes de chevron de front dus pour la période du
1e juillet 1937 au 31 décembre inclus
|
|
|
Annexe n°2 : Plan du square
de la Colonne de Congrès.
![](Les-commemorations-du-11-novembre-en-Belgique-francophone-pendant-l-entre-deux-guerres-Les-cas-de24.png)
A. Emplacement à occuper par SM le Roi, à son
arrivée devant le Tombeau et pendant la minute de recueillement.
1. Trottoir réservé au public
2. Enceinte réservée aux militaires de la
garnison
3. Tribune officielle
4. Accès pour l'enceinte 2
5. Musique Militaire
6. Musique militaire
7. Accès pour l'enceinte 8
8. Enceinte réservée aux officiers de la garnison
et aux invités
9. Enceinte réservée aux grands invalides
assis
10. Refuge Sud de la Place du Congrès
11. Trottoir réservé au public
12. Emplacement à occuper par les Anciens Combattants
Rue Royale
13. Emplacement à occuper par les écoles et les
sociétés patriotiques
14. Détachement d'honneur n°4 (14 bis :
trottoir réservé au public)
15. Trottoir réservé au public
16. Réservé aux Anciens Combattants
17. Officiers généraux en activité
18. Membres de la presse
19. Photographes et cinéastes
20. Délégation de l'AOC
21. 2e groupe des Officiers de réserve et
pensionnés
22. 4e groupe des Drapeaux des Associations
d'Anciens Combattants
23. Anciens Combattants escortant leurs drapeaux
24. Estrade
25. 3e groupe des drapeaux des Associations
d'Anciens Combattants
26. Détachement d'honneur n°3
27. Cinéastes
28. Drapeaux fédéraux d'Anciens Combattants
29. Drapeaux des régiments de la garnison
30. Drapeaux fédéraux d'Anciens Combattants
31. Photographes
32. Présidents fédéraux
33. Détachement d'honneur n°2
34. Estrade
35. Drapeaux des Associations d'Anciens Combattants
alliés et 2e groupe des drapeaux d'Associations d'Anciens
Combattants
36. 1e groupe des drapeaux d'Anciens Combattants
37. Anciens Combattants escortant leurs drapeaux
38. 1e groupe des officiers de réserve et
pensionnés
39. Délégations de l'Armée
40. Délégation des Associations des Mères
et Veuves de guerre
41. Officiers des Etats-Majors et des Services
42. Officiers de l'Etat Major Général des
Armées
43. Officiers généraux de réserve ou
pensionnés
44. Réservé aux Anciens Combattants
45. Détachement d'honneur n°1
46. Trottoir réservé au public
47. Trottoir réservé au public
48. Refuge Nord.
Source : ARCHIVES DU PALAIS ROYAL, Archives du
Département du Grand Maréchal (époque Léopold III),
n°187, Plan de l'emplacement des délégations pour la
cérémonie du 11 novembre.704(*)
Bibliographie.
1. Sources.
1.1. Presse
1. De Schelde (1e- 15 novembre 1919- 1935).
2. L'Action nationale (1e- 15 novembre
1924-1929).
3. L'Autorité (1e- 15 novembre
1927-1993).
4. L'Action Wallonne (1e- 15 novembre
1933-1939).
5. L'Indépendance Belge (1e-15 novembre
1919, 1922, 1924, 1928, 1930 et 1938).
6. La Défense Wallonne (1e- 15 novembre
1923-1939).
7. La Dernière Heure (1e- 15 novembre
1919-1939).
8. La Légion Nationale (1e- 15 novembre
1933-1934).
9. La libre Belgique (1e- 15 novembre
1919-1939).
10. La Meuse (1e- 15 novembre 1919-1939).
11. La Nation Belge (1e- 15 novembre
1919-1939).
12. La Province (1e- 15 novembre 1923-1939, sauf
1926).
13. La Voix du Peuple (1e- 15 novembre
1936-1939).
14. La Wallonie (1e- 15 novembre 1919-1939).
15. Le Drapeau rouge (1e- 15 novembre
1921-1935).
16. Le Journal de Liège (1e- 15 novembre
1919-1939).
17. Le Journal des Combattants : Organe officiel de la
Fédération nationale des combattants (1e- 15 novembre
1919-1939).
18. Le Pays Réel (1e- 15 novembre
1936-1939).
19. Le Soir (1e-15 novembre 1919, 1922, 1924, 1928,
1930 et 1938).
20. Pourquoi Pas (Novembre 1919-1939).
21. Volk en Staat (1e- 15 novembre 1936-1939).
1.2. Revues
· 14-18, Le Magazine de la Grande Guerre.
· 14-18: la très grande guerre, Paris,
1994.
· FÉDÉRATION NATIONALE DES COMBATTANTS,
Bulletin de documentation n°27 : Le Relais Sacré, 10
octobre 1950.
· Guerres mondiales et conflits contemporains
1992 - n° 167- Les monuments aux morts de la Première Guerre
Mondiale.
· Guerres mondiales et conflits contemporains
2000 - n° 198 - Les femmes et la guerre.
· Guerres mondiales et conflits contemporains
2001 - n° 202 - 203 - Civils et militaires dans les conflits du XX°
siècle.
· Guerres mondiales et conflits contemporains
2004 - n° 216 - Guerres et après-guerres. 14-18 et Indochine.
· Guerres mondiales et conflits contemporains
2007 - n° 228 - Mémoire de la Première Guerre mondiale en
Europe médiane.
· Guerres mondiales et conflits contemporains
2008 - n° 229 - Faire la paix. Diversifier la guerre.
· Guerres mondiales et conflits contemporains
2009 - n° 235 - Historial, Musées et Mémoriaux de la Grande
Guerre.
· Guerres mondiales et conflits contemporains
2009 - n° 236 - Guerres et après-guerres.
· Guerres mondiales et conflits contemporains
2010 - n° 238 - Les répercussions dans l'après-guerre ...
· Histoire et anthropologie, n°24, 2001.
· Les Cahiers électroniques de
l'imaginaire n°1, 2003 : « Héroïsation et
questionnement identitaire : mise au point des concepts
transdisciplinaires ».
· Les Cahiers électroniques de
l'imaginaire n°2, 2004 : « Héroïsation et
anti héroïsation ».
· Raison Présente, Mémoire et
histoire, n°128, 4ème trimestre 1998.
· Revue belge des livres, documents et archives de la
guerre: 1914-1918: Première à quatorzième
série, Bruxelles?: Malines?: Paris, Librairie Falk fils, Georges
Van Campenhout, succ. H. Dierickx-Beke Fils Librairie de Nobele, 1924.
· Revue d'histoire de la Guerre mondiale,
Publications de la société d'histoire de la Guerre.
· Sciences Humaines, Souvenir et mémoire,
n°107, juillet 2000.
· SOUDAGNE Jean-Pascal, Chemins de mémoire
14-18, Guide Broché, 04/2008.
1.3. Publications patriotiques et sources-travaux.
· ABRAHAM H., En Belgique occupée lors de la
Guerre 1914-1918 {en ligne: http://www.eglise-romane-
tohogne.be/environs/images/en_belgique_occupee.pdf), (page consultée
le 1e juin 2013, dernière mise à jour en
décembre 2012).
· BAUDHUIN V., La Belgique après le
centenaire, Louvain, Editions de la société d'études
morales, sociales et juridiques, 1931.
· CAPITAINE FRANÇOIS, Ce que toute femme
d'Invalide de guerre ou d' ancien combattant doit connaître ; ce qu'elle
doit faire lors du décès de son mari, Gand, Maison
d'Editions et d'Impressions, 1924.
· CASTIAUX A. et TEMMERMAN F., Guide de
l'invalide. Encyclopédie des questions intéressant les
mutilés, invalides de guerre et anciens combattants belges. 1. FNI &
oeuvres, 2. Codification & commentaires, Liége : Imprimerie
Nationale des Militaires Mutilés et Invalides de la Guerre, 1938.
· Ce que nous voulons - Fédération
Nationale des Croix du Feu, Bruxelles, 1936.
· Comité de la Flamme au Soldat Inconnu ASBL
sous le Haut Patronage de S.M. le Roi et le Patronage du Gouvernement.
Avenue du Bois de la Cambre 98 bte 13, 1050 Bruxelles. Bruxelles, Oscar
Conreur, s.d.
· DE GROOTE H, Le Roi Albert. Glanures
dédiées aux soldats des premiers et quatrièmes Chasseurs
à pied, Liège, 1934.
· DE SCHRYVER A., La bataille de Liège
(août 1914), Liège, H. Vaillant-Carmanne, 1922.
· DE THIER J. et GILBART O., Liège pendant la
Grande Guerre : Tome 1, Liège héroïque : la
défense eet la prise de Liège -- Tome 2, Liège martyre :
la barbarie germanique dans la province de Liège -- Tome 3, Liège
indomptée : l'occupation allemande septembre 1914 à novembre 1918
-- Tome 4, Liège indomptée : l'occupation allemande septembre
1914 à novembre 1918, Liège, Imprimerie
Bénard, 1919.
· DEPESTER H., Nos héros et nos martyrs de la
grande guerre.- Tamines, Duculot, impr.-édit., 1922.
· DERIVIERE R., 11 novembre. Les AEC. Un clandestin.
Cone. 1930 - 1940 - 1945, Bruxelles, s.d. [1945].
· DESGUIN H., La ville de Mons pendant
l'occupation des barbares, Mons, Presses réunies, 1919.
· DONY E., La Bataille de Mons (9-11 novembre 1918)
et la délivrance par la première armée britannique,
Mons, Ed Léon Dequesne, 1918.
· FEBVRE L., Le problème de l'incroyance au
xvie?siècle : la religion de Rabelais, Paris, 1942.
· FÉDÉRATION NATIONALE DES COMBATTANTS,
Le Relais Sacré, REF CDT / 1814 (notice envoyée par la
secrétaire nationale, sans autre référence).
· GÉNÉRAL WEYGAND, Le 11 novembre,
Paris, Flamarion, 1932.
· GILBERT E., L'armée dans la nation :
l'entre-deux-guerres en Belgique, Bruxelles : Wellens, 1945.
· HANOTAUX G., Histoire illustrée de la guerre
1914, Paris, Bordeaux, Gounouilhou, 1924.
· HINZELIN E., 1914 : Histoire illustrée
de la guerre du droit, Paris, Quillet Aristide, 1916.
· Jusqu'à la Mort! Biographies de soldats et
de patriotes belges tués ou fusillés.- Bruxelles, Revue des
Auteurs et des Livres, 1923 et 1924 ; 4 vol., portr., auteurs divers.
· KANN R., Le plan de campagne allemand de 1914 et
son exécution, Paris, 1923.
· KURTH G., La Patrie Belge. Y a-t-il une
nationalité belge ? La Belgique dans la Grande Guerre.- Bruxelles,
Albert Dewit, 1922.
· La patrie belge. pour la commémoration du
centenaire de notre indépendance 1830-1930, Bruxelles, Soir,
1930.
· LEMAN G (préf. HAUTECLER G.), Le Rapport du
général Leman sur la défense de Liège en août
1914, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des
beaux-arts de Belgique, 1960.
· LYR R., Nos héros morts pour la patrie,
l'épopée belge de 1914-18, histoire et documentation,
Bruxelles, 1920.
· PIRENNE H., Histoire de Belgique des origines
à nos jours, tome VII : De la révolution de 1830
à la fin de la première guerre mondiale.- Bruxelles, La
Renaissance du Livre, 1952 (1ère édition en 1931).
· PIRENNE H., La Belgique et la guerre mondiale,
Paris/New-Haven, Presses universitaires de France/Yale University Press,
1928.
· Relais sacré, Bruxelles, Centre
d'Education à l'Armée (Bulletin de documentation du CEFA),
1950.
· ROLLAND J. et CHARPENTIER J., Histoire de la ville
de Saint-Ghislain, Saint-Ghislain, Imprimerie O. Gandibleu Fils, 1930.
· Souvenons-Nous, Pâturages,
Ballez-Colmant-Wuillot, 1924.
· TASNIER L. , VAN OVERSTRAETEN R., La Belgique et la
guerre, Tome 3 Les opérations militaires, Bruxelles, Henri Bertels,
1923.
· TOURNIER C., Sur les chemins de Belgique au
lendemain de l'Armistice à la mémoire de S. M. Albert 1er,
hommage à S. M. Léopold III, Toulouse, Editions de la
Basilique, 1939.
· VAN KALKEN F., Entre deux guerres. esquisse de la
vie politique en Belgique de 1918 a 1940 , Bruxelles, Office de
Publicité, 1945.
· WARNOTTE R., Les propagandes nationales pendant et
après la guerre, dans RBLDA (Revue belge des livres, documents
et archives de la Première Guerre mondiale), XI, 1935- 1936, 71-92.
· WARREN W. (préf.), Jugés par
eux-mêmes, Paroles allemandes, Paris, Nancy, Berger-Levrault,
1916.
1.4. Publications officielles
· Annales des Travaux publics de Belgique (1924).
· Annales parlementaires 1918-1939.
· BOIJEN R, PARIDAENS MA, Aperçu des fonds
d'Archives du Musée royal de l'Armée. Liste des inventaires
disponibles, Bruxelles, Musée Royal de l'Armée, 1980.
· BROUWERS D. Les archives de l'Etat en Belgique 1930
à 1936, Tongeren, 1937.
· CUVELIER J., Les archives de l'Etat en Belgique de
1919 à 1930, Bruxelles, 1931.
· Documents parlementaires 1918-1939.
· Moniteur Belge.
· Procès Verbaux du conseil des ministres
1918-1939.
1.5. Fonds d'archives.
· ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Collection des
Archives de la Première Guerre mondiale (1914-1918).
· ARCHIVES DE LA VILLE DE LIÈGE.
· ARCHIVES DE LA VILLE DE MONS.
· ARCHIVES DITES DE MOSCOU.
· Fonds Licoppe.
· Fonds Putanier.
· MUSÉE DE LA VIE WALLONNE.
1.6. Description de monuments, support
visuel.
· Abney Park, London. The Old Contemptibles of
glorious memory - parade once again to honour memory of Capt. Danny, founder of
their association {vidéo en ligne}, Londres, British Pathé,
1931, (URL :
http://www.britishpathe.com/video/the-old-contemptibles
, page consultée le 1e juin 2013, dernière mise
à jour non-mentionnée).
· ASSOCIATION ROYALE DES ÉCRIVAINS WALLONS ANCIENS
COMBATTANTS, Xe anniversaire : plaquette-souvenir, Fleurus, Lucien
Hacquart-Watiau, 1931.
· CLAIRON E., « Le symbole : le soldat inconnu
», émission Karambolage sur Arte, 5 novembre 2006.
· Journée de la reconnaissance et du souvenir
de la Ligue Nationale des Ex-Prisonniers de Guerre 1914-novembre 1919,
Bruxelles, Wellens-Pay, 1933.
· La colonne du congrès et le soldat
inconnu, Bruxelles, Ministère de la Défense Nationale, 1954.
· Manifestations Patriotiques, Fonds
photographiques du CEGES.
2. Travaux.
2.1. Bibliographies rétrospectives
· '''ANCHIERI E., Bibliographie critique de
l'histoire des origines de la 2ème guerre mondiale 1919-1939,
Bruxelles, Commission Internationale pour l'Enseignement de l'Histoire.
· BACHA E. et DUPIERREUX R., Périodiques
belges. Répertoire par titres et par sujets. 1928.- Brux, Dewit,
1928.
· DE GRANDE V., Bibliographie van de Eerste
wereldoorlog, geannoteerde inventaris van de Westvlaamse heemkundige
tijdschriften, Roeselare, 1987.
· HEYSE M. et VAN EENO R., Bibliographie de
l'Histoire de Belgique (1914-1940).- Louvain-Bruxelles, Ed. Nauwelaerts,
1986. (Centre Interuniversitaire d'Histoire contemporaine, cahiers 90).
· HOFFMANN D., « Fotographie als historisches
Dokumenten », in Fotogeschichte,1985, p.3-14.
· L'entre-deux-guerres en Belgique: 1918-1940?:
bibliographie., Bruxelles?: Facultés universitaires Saint-Louis,
1989.
· LEFEVRE P. et LORETTE J. (dir.), La Belgique et la
Première Guerre mondiale (Travaux du centre d'Histoire militaire ;
21).- Bruxelles, Musée Royal de l'Armée, 1987.
· MATHELART S., GUBIN E. , Pour l'histoire des
meìdias en Belgique. Bibliographie de 1830 aÌ nos jours,
Bruxelles, Université Libre de Bruxelles, 1994.
· TALLIER P-A., La Belgique et la première
guerre mondiale: Bibliographie, Bruxelles, Musée royal de
l'armée et d'histoire militaire, 2001.
· VAN DEN EECKHOUT P. &VANTHEMSCHE G. (dir.),
Bronnen voor de studie van het hedendaagse België 19e-20e eeuw,
2e éd. revue et augmentée, Bruxelles, Commission Royale
d'Histoire, 2009.
· VANDEN BOSCH H., TALLIER P-A., AMARA A. ET D'HOOGHE V.,
Guide des sources de la Première Guerre mondiale en Belgique,
Bruxelles, Archives générales du Royaume, 2010.
2.2. Bibliographies courantes
· Bibliographie de l'histoire de Belgique dans
Revue belge de philologie et d'histoire, Bruxelles, 1922--.
2.3. Outils
· AUDOIN-ROUZEAU S. et BECKER J.-J.,
Encyclopédie de la Grande Guerre 1914-1918 : histoire et
culture, Paris, Bayard, 2004.
· BECKER J-J., Dictionnaire de la Grande Guerre,
Bruxelles, André Versaille, 2008.
· Biographie Belge d'Outre-Mer, Bruxelles,
Académie Royale des Sciences d'Outre-Mer.
· Nouveaux instruments biographiques pour l'histoire
contemporaine de la Belgique, Louvain-la- Neuve, Chaire Monnet/Gehec,
2006.
· Biographie nationale (BN), publiée par
l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux- arts de
Belgique, Bruxelles, H. Thiry-Van Buggenhoudt, Bruylant-Christophe, 1866-1944
(et supplément de 1956 à 1986).
· Nouvelle biographie nationale (NBN),
publiée par l'Académie royale des sciences, des lettres et des
beaux-arts de Belgique, Bruxelles, Académie royale des sciences, des
lettres et des beaux-arts de Belgique, 1988-2010.
· CHEVALIER J. ET GHEERBRANT A., Dictionnaire des
symboles : mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures,
couleurs, nombres, Paris, Robert Laffont, 1990.
· COLIGNON A., Dictionnaire des saints et cultes
populaires en Wallonie, Liège, Musée de la Vie wallonne,
2003.
· DELZENNE Y-W ET HOUYOUX J. (dir.),Le nouveau
dictionnaire des Belges, Bruxelles, Le Cri, 1998.
· DE SCHRYVER R., Nieuwe encyclopedie van de Vlaamse
beweging, Tielt, Lannoo, 1998.
· DELFORGE P., Encyclopédie du mouvement
wallon, Mont-sur-Marchienne, Institut Jules Destrée, 2010.
· Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses
de Sciences po, Paris, 2009.
· Dictionnaire historique de la langue
française, Paris, Dictionnaires Le Robert-Sejer, 2006.
· DUMONT G-H., Chronologie de la Belgique. De 1830
à nos jours, Bruxelles, Le Cri, 2005.
· Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, Tielt,
Lannoo, 1973-1975.
· HANSEN-LOVE L. (dir.), La philosophie de A à
Z, Paris, Hatier, 2000.
· HASQUIN H., Dictionnaire d'histoire de
Belgique.- Bruxelles, Hatier, 1988.
· INCHBIAH D., Dictionnaire des instruments de
musique, Paris, Librio, 2003.
· Le Dictionnaire des Belges.- Bruxelles, P.
Legrain, 1981.
· LE NAOUR J-Y., Dictionnaire de la Grande
Guerre, Paris, Larousse, 2008.
· MESURES. et SAVIDAN P., Dictionnaire des sciences
humaines, Paris : PUF - Presses Universitaires de France, 2006.
· Nationaal Biografisch Woordenboek, Bruxelles,
Palais des Académies, 1964-2009.
· Nieuwe encyclopedie van de Vlaamse beweging,
Tielt, Lannoo, 1998.
· Neue Deutsche Biographie (Historische
Kommission bei der Bayerischen Akademie der Wissenschaften), 1953-2007.
· ODIS - Database Intermediary Structures
Flanders.
· QUINOT H., Recueil illustré des ordres de
chevalerie et décorations belges de 1830 à 1963: contenant
l'historique, la législation et tous renseignements sur le port des
décorations..., Bruxelles, H. Quinot, 1963.
· VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969.
2.4. Ouvrages généraux
· 1914-1918, La Grande Guerre, Paris,
Société d'éditions scientifiques, 2003.
· ADRIAENSSEN A., Marie-Josée, Bruxelles,
Luc Pire, 2001.
· ANDERSON B., Imagined communities :
reflections on the origin and spread of nationalism, London, Verso,
1991.
· ASCOLI D., The Mons star. The British Expeditionary
Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981.
· AUDOUIN-ROUZEAU S. Et BECKER A., 14-18 Retrouver la
guerre, Paris, Gallimard, 2000.
· AUDOUIN-ROUZEAU S., L'enfant de l'ennemi.
1914-1918, Aubier, Paris, 1995.
· BACLIN G., BERNARD L. Et ROUSSEAUX X., En
première ligne. La justice militaire belge face à
« l'incivisme » au sortir de la Première Guerre
mondiale, Bruxelles, Archives Générales du Royaume, 2010.
· BAGNALL C., Russia 1914-41, Oxford, Heinemann,
2004.
· BARJOT D., BLED J-P. et CHASSAIGNE P., Les
sociétés, la guerre, la paix : 1911-1946, Paris,
Société d'édition d'enseignement supérieur (SEDES),
2003.
· BARTHORP M., The Old Contemptibles, Oxford,
Osprey Publishing, 2005.
· BAUDRY P., La place des morts : enjeux et
rites, Paris, Armand Colin, 1999.
· BECKER A., La guerre et la foi. De la mort à
la mémoire, 1914-1940, Paris, 1994.
· BECKER A., Les monuments aux morts: patrimoine et
mémoire de la GrandeGuerre, Paris, Errance, 1990.
· BECKER A., Oubliés de la Grande Guerre:
humanitaire et culture de guerre (1914-1918): populations occupées,
déportés civils, prisonniers de guerre, Paris, Noêsis,
1998.
· BECKER J-J. et AUDOIN-ROUZEAU S. (Dir.), Les
Sociétés européennes et la guerre de 1914-1918 : actes du
colloque organisé à Nanterre et à Amiens du 8 au 11
décembre 1988. Nanterre, Publications de l'Université de
Nanterre, 1990.
· BECKER J-J., KRUMEICH G, WINTER J., BECKER A. et
Audoin-Rouzeau S., Guerre et Cultures, 1914-1918, Paris,
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· BECKER J-J., Le Traité de Versailles,
Paris, Presses Universitaires de France - PUF, coll. « Que sais-je ?
», 2002.
· BENVINDO B., Des Hommes en guerre. Les soldats
belges entre ténacité et désillusion, 1914-1918,
Études sur la Première Guerre mondiale, Bruxelles, Archives
générales du Royaume, 2005.
· BERNARD F., Fêtes chrétiennes: du jour
des Morts à la fête de la Réformation, Paris,
L'Harmatan, 2007.
· BERRAFATO E. et L. et VERNEY J.P., L'Italie en
guerre, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2006.
· BERSTEIN S. et MILZA P., Histoire du XXe
siècles, t.1 : 1900-1939. Un monde déstabilisé,
Paris, Hatier, 1993.
· BITSCH M-T, La Belgique entre la France et
l'Allemagne, 1905-1914, Paris, Publications de la Sorbonne, 1994.
· BITSCH M-T., Histoire de Belgique de
l'Antiquité à nos jours, Bruxelles, Editions Complexe,
2004.
· BITSCH M.-T., Histoire De La Belgique,
Bruxelles, Hatier, 1992.
· BRONNE C., Reine de coeur, Reine des arts,
Elisabeth de Belgique, Bruxelles, Rossel, 1976.
· BRUNET J-P. (dir.), D'une guerre mondiale à
l'autre 1914-1945, Paris, Hachette, 2003.
· BULLITT L., Armistice 1918, Kent, The Kent
State University Press, 1996.
· CANDAU J., Anthopologie de la mémoire,
Paris, Armand Colin, 2005.
· CAPDEVILLA L. et VOLDMAN D., Nos Morts. Les
sociétés occidentales face aux tués de la guerre,
Paris, Payot, 2002.
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Mémoire de licence en Histoire, inédit, Liège,
année académique 2005-2006.
· BUSSIÈRES L., Evolution des rites
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2009-2010.
· BUVÉ A., Les vitraux commémorant les
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mémoire, Mémoire de licence en Histoire, inédit,
Louvain-la-Neuve, année académique 2008-2009.
· CALINDERE O., L'identité nationale et
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Roumanie (1950-2005), Thèse de doctorat en science politique,
inédit, Université Montesquieu-Bordeaux IV, année
académique 2009-2010.
· CANTAMESSA S., Les immigrés italiens dans la
province de Liège, de 1922 à 1945, Mémoire de licence
en Histoire, Inédit, Université de Liège, année
académique 1999-2000.
· CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la
patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre,
mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat
en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique
2005-2006.
· CLAISSE S., Les monuments aux morts de la grande
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année académique 1998-1999.
· CONSTANT J., La mémoire des «
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2005-2006.
· DHUYVETTER B., Les monuments aux morts, les plaques
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· DANIERE K., Les monuments aux morts de la Grande
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· DUBOIS Y., Les monuments commémoratifs de la
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· JANSSENS G., La Belgique dans ses images: une
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le dessin de presse pendant l'entre-deux-guerres 1918-1940, Mémoire
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· LAHAYE G., Le Parti rexiste dans l'arrondissement
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· MAYNE C., L'action de l'Etat en faveur des victimes
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· MUNAUT J., Au sortir de la grande guerre: une
expérience ambiguë?: au lendemain de l'armistice, la Belgique et
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· PIERRE M., Les monuments aux morts, les plaques et
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· SINGELYN M., Le culte des morts... une forme de
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11 novembre », {en ligne :
http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/DGIP/communications/Newsletter/Focus-06-FR.pdf}
(dernière mise à jour en 2011, page consultée le 5 juillet
2013).
· ZIMET Joseph, Rapport de préfiguration du
centenaire de la Première Guerre mondiale « Commémorer
la Grande Guerre (2014-2020) : propositions pour un centenaire
international », {En Ligne},
http://www.defense.gouv.fr/actualites/memoire-et-culture/prefiguration-des-commemorations-du-centenaire-de-la-premiere-guerre-mondiale
, (Consulté le 24 septembre 2012, dernière mise à jour le
10 novembre 2011).
2.8. Colloques et interventions.
· DEMOULIN R., La presse, une mine pour
l'histoire ?: conférence faite le 26 janvier 1982,
Liège, Université de Liège [ULg], Faculté de
Philosophie et Lettre, 1982.
· VAN YPERSELE L. &RAXHON Ph., « 1789 : contre
les républicains français, une identité belge a posteriori
? », Colloque L'émergence de l'identité Belge avant 1830
?, Archives Générales du Royaume, Bruxelles, 29 septembre
2005 (enregistrement audio).
* 1VAN YPERSELE L. (Dir.),
Questions d'histoire contemporaine - Conflits, mémoires et
identité, Paris, Presse universitaire de France, 2006.
* 2 Ce sont deux chapitres
qui nous seront particulièrement utiles dans la suite de ce travail.
* 3 Notons qu'il est possible
que dans l'intimité, des patriotes aient célébré
l'armistice de 1918 mais au grand jour, ces manifestations sont bannies.
* 4 Alors qu'une thèse
a été dédiée à ce sujet pour Paris: AUZAS
V., La commémoration du 11 novembre à Paris de 1919 à
2008, http://www.theses.fr/s17654, consulté le 5
février 2012.
* 5Pour la
fédération Wallonie-Bruxelles :
FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES, Accueil :
Commémorer 14/18, {en ligne},
http://www.commemorer14-18.be/,
(Consulté le 14 novembre 2012, dernière mise à jour le 9
novembre 2012)
Pour la Flandre : HET DEPARTEMENT
INTERNATIONAAL VLAANDEREN, 100 jaar Groote Oorlog (2014-2018), {en
ligne},
http://www.vlaanderen.be/int/artikel/herdenking-van-100-jaar-groote-oorlog,
(Consulté le 14 novembre 2012, dernière mise à jour non
mentionnée)
Pour la France : ZIMET Joseph,
Rapport de préfiguration du centenaire de la Première Guerre
mondiale « Commémorer la Grande Guerre (2014-2020) :
propositions pour un centenaire international », {En Ligne},
http://www.defense.gouv.fr/actualites/memoire-et-culture/prefiguration-des-commemorations-du-centenaire-de-la-premiere-guerre-mondiale
, (Consulté le 24 septembre 2012, dernière mise à jour le
10 novembre 2011).
* 6STÉPHANY P.,
Les années 20 et 30. La Belgique entre les deux guerres.
Bruxelles, Ed. Paul Legrain, 1983, 2 vol.
* 7DE SCHAEPDRIJVER S.,
La Belgique et la première guerre mondiale, Bruxelles,
P.I.E.-Peter Lang, 2004.
* 8 Nous avons
également consulté: SMETS M. (dir.), Resurgam:La
reconstruction en Belgique après 1914, Louvain, Crédit
Communal, 1985. Et GOBYN R., SPRIET W. Et BALTHAZAR H. (dir.), Les
années 30 en Belgique: la séduction des masses, Bruxelles,
Caisse générale d'épargne et de retraite C.G.E.R. et
Ludion, 1994.
* 9En 1917, la Russie se
retire après la révolution bolchevique. C'est à cette
occasion qu'est signée la paix de Brest-Litovsk. Pendant la guerre, la
Russie est active sur le front de l'Est :en août 1914, la «
Triplice » engage 72 divisions sur le front russe. L'acharnement des
combats oblige l'Allemagne à étoffer sans cesse ce front en
prélevant des unités de l'armée impériale allemande
sur le front français En octobre 1916, la carence de la logistique est
manifeste, le complexe militaro-industriel russe n'est pas performant, la
production d'obus est seulement de 35 000 par mois alors que les besoins sont
de 45 000 par jour, on compte dans certaines unité un fusil pour trois
hommes, la carence de réseau ferré dont les trains ne
dépassent pas les 25 km/h et de l'intendance pose d'énormes
problèmes, l'inflation a atteint les 300 % depuis le début de la
guerre mais les salaires ont seulement doublé. Le refus des troupes de
réprimer les manifestations, dû entre autres à la forte
dégradation de l'économie, et à la lassitude
vis-à-vis des classes dirigeantes obligent le tsar Nicolas II à
abdiquer ; ainsi éclate la révolution de février 1917 et
la Russie devient une république. Un gouvernement provisoire est alors
constitué, présidé par Alexandre Kerenski. Tout en
esquissant des réformes, celui-ci tente malgré tout de respecter
les engagements de la Russie vis-à-vis de ses alliés en
poursuivant la guerre. L'impopularité de cette dernière mesure
est exploitée par le parti des bolcheviks qui, le 25 octobre 1917,
renverse le gouvernement à Petrograd (alors capitale de la Russie) par
les armes (Révolution d'Octobre).
BAGNALL C., Russia 1914-41, Oxford, Heinemann, 2004,
p.47 ; WHEELER WHEELER-BENNETT J., Brest-Litovsk : the forgotten
peace, March 1918, New-York, Norton & Company Incorporated, 1971,
p.35-36 ; FROMKLIN D., Europe's Last Summer : Who started the
Great War in 1914 ?, New-York, Knopf Doubleday Publishing Group,
2007, p.110-135.
* 10DE VOS L. La
Première guerre mondiale, Braine-l'Alleud, J-M Collet, 1997, p.
25-38.
* 11BECKER J-J.,
« La résistance de Liège en août 1914 et
l'opinion française », in Bulletin d'information du Centre
Liégeois d'Histoire et d'Archéologie Militaire [CLHAM],
janvier-mars 2006, t. IX, fascicule 9, p. 29-33 ; KANN R., Le plan de
campagne allemand de 1914 et son exécution, Paris, 1923. p.
98-104 ; BECHET C., « La résistance de Liège en
août 14 et la reconnaissance française : histoire, mythe et
mémoire », in Actes du LVIème Congrès de la
Fédération des Cercles d'Archéologie et d'Histoire de
Belgique - Liège 2012 (sous presse).
* 12 Un débat existe
sur la question de savoir si ce plan a bel et bien ralenti la progression de
l'armée allemande. Voir à ce sujet: RITTER G., The
Schlieffen plan: critique of a myth, London, Greenwood Press,1958;
HÉNIN P-Y., Le plan Schlieffen: un mois de guerre, deux
siècles de controverse, Paris, Economica, 2012 ; ZUBER T.,
Inventing the Schlieffen Plan : German War Planning 1871-1914,
New-York, Oxford University Press, 2002 ; ZUBER T., German war plannig
1891-1914 : sources and interpretations, Rochester, The Boydell
Press, 2004 ;
* 13 Grade militaire
d'officier général supérieur dans les armées
allemandes, autrichiennes et impériales russes
* 14PIRENNE H., Histoire
de Belgique, Livre V, t. V, 1974 (nouvelle éd.), p. 245-272.
DE SCHAEPDRIJVER S., La Belgique et la première
guerre mondiale, Bruxelles, P.I.E.-Peter Lang, 2004, p. 137-171.
* 15 Les chiffres officiels
attestent 365 000 mobilisés pour la Belgique.
AUDOIN-ROUZEAU S., BECKER J-J., Encyclopédie de la
Grande Guerre : histoire et culture, Paris, Fayard, 2004, p.225.
* 16JAUMAIN S., AMARA M.,
MAJERUS B. &VRINDTS A. (dir.), Une guerre totale? La Belgique dans la
Première guerre mondiale. Actes du colloque international
organisé à l'ULB du 15 au 17 janvier 2003, Bruxelles,
Archives Générales du Royaume, 2005 ; GOTOVICH J. et
DUMOULIN M., Gouvernée en Belgique occupée : Oscar von
der Lancken-Wakenitz - Rapports d'activité 1915-1918,
?Édition critique, Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York,
Oxford, Wien, Peter Lang, 2004.
* 17SMETS M. (dir.),
Resurgam: La reconstruction en Belgique après 1914, Louvain,
Crédit Communal, 1985.
* 18LAUNEY M., 1919
Versailles, une paix bâclée?, Paris, Editions Complexe, 1999,
p. 110-120.
* 19WITTE E. Et CRAEYBECKX
J., La Belgique politique de 1830 à nos jours Les tensions d'une
démocratie bourgeoise, Bruxelles, Labor, 1987, p.170.
* 20DUMOULIN M, GERARD E.,
VAN DEN WIJNGAERT M. et DUJARDIN V., Nouvelle Histoire de Belgique, volume
2 : 1905-1950, Bruxelles, Editions Complexes, 2006, p. 49-59.
* 21BITSCH M-T.,
Histoire de Belgique de l'Antiquité à nos jours,
Bruxelles, Editions Complexe, 2004, p. 171-185.
* 22BALACE F.,
« Un enfantement dans la douleur (1914-1950) », in DEMOULIN
B. et KUPPER J-L. (dir.), Histoire de la Wallonie : de la
préhistoire au XXIe siècle, Toulouse, Editions Privat, 2004,
p.292-294.
* 23VANWELKENHUYZEN J.,
Le gâchis des années 1930 : 1933-1937, Bruxelles,
Editions Racine, 2007, p.511-540.
* 24
« Armistice », in Dictionnaire historique de la langue
française, Paris, Dictionnaires Le Robert-Sejer, 2006, p. 206.
* 25KRUMEICH Gerd,
« Les armistices », in AUDOIN-ROUZEAU Stéphane et
BECKER Jean-Jacques, Encyclopédie de la Grande Guerre 1914-1918 :
histoire et culture, Paris, Bayard, 2004, p. 981-991.
* 26 Pour une meilleure
compréhension de notre part, nous avons en réalité
consulté les tomes de la Pasinomie ce qui permet de remettre
une loi dans son contexte un peu plus général.
* 27 Localisée
à Bruxelles : Rue de Ruysbroeck, 2, 1000 BRUXELLES
* 28VANDEN BOSCH H., TALLIER
P-A., AMARA A. ET D'HOOGHE V., Guide des sources de la Première
Guerre mondiale en Belgique, Bruxelles, Archives générales
du Royaume, 2010.
* 29 Egalement
localisée à Bruxelles : Rue Ducale, 2, 1000 BRUXELLES
* 30 Parc du Cinquantenaire
3, 1000 Bruxelles
* 31 Cette boite concerne le
premier Régiment d'Artillerie d'Armée, les commémorations,
les fêtes de régiment, les exercices et les manoeuvres de 1920
à 1940.
* 32 Service du protocole,
archives de la police,...
* 33 En ce qui concerne le
Comité de la Flamme, le Centre d'Etudes et de Documentation Guerre et
Sociétés contemporaines (Ceges/Soma) possède les archives
à partir de 1951 ainsi qu'une série de photographies à
partir de 1945. (côte: CEGES (Dépôt Aviation (Magasins) AA
2104). La Ligue du Souvenir avait comme fonction de veiller à ce que le
souvenir de la grande guerre ne s'efface pas, notamment par la diffusion dans
la presse d'articles (exemple : Le Soir, 4 août 1919, p.1).
Le Comité de la Flamme lui veillait au bon fonctionnement de la flamme
placée sur la tombe du Soldat Inconnu.
* 34 Archives de la Ville de
Bruxelles, Archives de la Ville de Liège, Archives de la Ville de Mons,
* 35 Conservé
à l'Université Mons-Hainaut
* 36 Nous avons
consulté la partie conservée à l'Université
Mons-Hainaut puisque la partie conservée au Musée de la Vie
Wallonne concerne spécifiquement le mouvement wallon.
* 37 Ce fonds est
situé à Liège: Cour des Mineurs, 4000 Liège
* 38BIEVEZ E., La
mémoire de la GrandeGuerre à travers les monuments aux morts dans
les communes de Huy, Tihange et Ben-Ahin, Mémoire de licence en
histoire, inédit, Louvain-La-Neuve, 2003.
BUVÉ A., Les vitraux commémorant les guerres
mondiales du XXeme siècle en Belgique: images de verres et de
mémoire, Mémoire de licence en Histoire, inédit,
Louvain-la-Neuve, année académique 2008-2009.
CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la
patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre,
mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat
en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique
2005-2006.
CLAISSE S., Les monuments aux morts de la grande Guerre
dans les communes d'Etalle, Habay-la-Neuve et Tintigny, Mémoire de
licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année
académique 1998-1999.
CONSTANT J., La mémoire des « atrocités
allemandes » de la Première Guerre mondiale dans l'Entre-
deux-guerres au Pays de Herve. Mémoire de licence en Histoire,
inédit, Liège, année académique 2005-2006.
DANIERE K., Les monuments aux morts de la Grande
Guerre, Mémoire de licence en Histoire, inédit,
Université Louis Lumière Lyon 2, année académique
1995-1996.
DUBOIS Y., Les monuments commémoratifs de la grande
guerre en province de Liège, Mémoire de licence en Histoire
de l'art et archéologie, inédit, Liège, année
académique 2010-2011.
ERGEN N., La mémoire de la Grande Guerre à
travers les monuments aux morts dans les communes d'Ans, Awans et
Saint-Nicolas, Mémoire de licence en Histoire, inédit,
Louvain-la-Neuve, année académique 2000-2001.
GUILITTE A., Les monuments aux morts de la guerre
1914-1918 dans les communes du grand Namur (1919-1932), Mémoire de
licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année
académique 1986-1987.
* 39COLIGNON A., Les
anciens combattants en Belgique francophone 1918-1940, Liège?:
Michel Grommen, 1984 ; DENECKERE G., « Oudstrijders op de vuist
in Brussel: het amnestieconflict tijdens het interbellum », in Revue
Belge d'Histoire contemporaine, volume 25, t. 3-4, 1996, p. 273 - 327.
* 40VAISSE M., Le
pacifisme en Europe : des années 1920 aux années 1950,
Bruxelles, Emile Bruylant, 1993.
* 41WINTER J., Entre
deuil et mémoire : la GrandeGuerre dans l'histoire culturelle de
l'Europe, Paris, Colin, 2008.
* 42 La majorité de
ces journaux ont été consultés à la
Bibliothèque Royale de Belgique à Bruxelles
* 43 C'est-à-dire la
page sur laquelle commence l'article. En effet, il arrive fréquemment
qu'un article commence en page une pour se poursuivre en deuxième
page.
* 44ALBERT P.,
« comment un historien peut-il utiliser le témoignage des
journaux ? » in Bulletin de la Société
d'histoire moderne, 16e série, n°6, Paris, 1980, p.
16-23 ; DEMOULIN R., La presse, une mine pour l'histoire ?:
conférence faite le 26 janvier 1982, Liège,
Université de Liège [ULg], Faculté de Philosophie et
Lettre, 1982 ; RINGLET G., Le mythe au milieu du village : comprendre
et analyser la presse locale, Bruxelles, Editions Vie Ouvrière,
1978 ; LEENAERTS R.J., La presse peìriodique en
Belgique,Torhout, Flandria Nostra, 1987 ; MATHELART S., GUBIN E. ,
Pour l'histoire des meìdias en Belgique. Bibliographie de 1830
aÌ nos jours, Bruxelles, Université Libre de Bruxelles,
1994.
* 45 Cette partie est
notamment rédigée à l'aide de :
PROST A. et WINTER J., Penser l'histoire de la Grande
Guerre. Un essai d'historiographie, Paris, Le Seuil, 2004.
VAN YPERSELE L., « Bilan historiographique de la
guerre 14-18, in Cahiers du Centre de recherches en histoire du droit et
des Institutions, Facultés universitaires Saint-Louis, Bruxelles,
2005, n°23-24, p. 1-29.
JULIEN E., « AÌ propos de l'historiographie
française de la première guerre mondiale », Labyrinthe
[En ligne],
http://labyrinthe.revues.org/217,
(Consultée le 10 octobre 2012, dernière mise à jour le 24
juin 2008).
Pour ce qui concerne la Belgique, nous renvoyons à :
TALLIER P-A. et BOIJEN R., La Belgique et la Première Guerre
mondiale. Etat des sources - Etat de la recherche. Actes du colloque des 8 et 9
novembre 2001 au Musée royal de l'Armée, Archives
générales du Royaume, Bruxelles, 2002. Ce livre propose notamment
des articles sur l'état de la recherche dans les diverses
universités belges.
* 46PROST A., Les
Anciens Combattants et la société française
(1914-1939), Paris, Presses de la FNSP, 3 vol., 1977.
* 47La
« culture de guerre » peut être définie comme
le champ de toutes les représentations de la guerre forgées par
les contemporains : de toutes les représentations qu'ils se sont
données de l'immense épreuve, pendant celle-ci d'abord,
après celle-ci ensuite.
AUDOUIN-ROUZEAU S. &BECKER A., Violence et
consentement : la « culture de guerre » du premier
conflit mondial, in RIOUX J.P. &SIRINELLI J.F. (dir.), Pour une
histoire culturelle, Paris, Seuil, 1997, p. 252.
* 48 Ce concept de
brutalisation est développé dans : MOSSE G., De la
Grande Guerre au totalitarisme. La brutalisation des sociétés
européennes, Hachette, Paris, 1999.
* 49BECKER J-J. et
AUDOIN-ROUZEAU S. (Dir.) Les Sociétés européennes et
la guerre de 1914-1918 : actes du colloque organisé à Nanterre et
à Amiens du 8 au 11 décembre 1988. Nanterre, Publications de
l'Université de Nanterre, 1990.
* 50 Parmi les auteurs du
CRID, nous pouvons citer RÉMY CAZALS. Il a notamment écrit:
14-18, le cri d'une génération, Paris, Privat, 2003
ainsi que « Si je reviens comme je l'espère »:
lettres du front et de l'arrière, 1914-1918, Grasset, 2003.
* 51BECKER J-J., KRUMEICH G,
WINTER J., BECKER A. et Audoin-Rouzeau S., Guerre et Cultures,
1914-1918, Paris, Colin, 1994, p.187 ; HEATHORN S., « The
Mnemonic Turn in the Cultural Historiography of Britain's Great
War », in The Historical Journal, vol.48, n°4, 2005, p.
1103-1124.
* 52 Citons par exemple pour
le patrimoine monumental : BECKER Annette, Les monuments aux morts:
patrimoine et mémoire de la GrandeGuerre, Paris, Errance, 1990.
* 53 Voir, entre autres,
à ce sujet : GREGORY A., The Silence of Memory. Armistice Day
1919-1946, Oxford/ Providence, BERG, 1994; INGLIS
K.J.,« Entombing Unknown Soldiers », History
and Memory, vol. 5, n°2, 1993, 7-31; BECKER A., Les Monuments aux
morts. Mémoire de la Grande Guerre, Paris, Errance, 1988 ;
WINTER J., Sites of Memory, Sites of Mourning.The Great War in European
Cultural History, Cambridge, Cambridge University Press,
1995 ; SHERMAN D., The Construction of Memory in Interwar France,
Chicago, Chicago University Press, 1994 ; BIEVEZ E., La mémoire
de la GrandeGuerre à travers les monuments aux morts dans les communes
de Huy, Tihange et Ben-Ahin, Mémoire de licence en histoire,
inédit, Louvain-La-Neuve, 2003. ; BUVÉ A., Les vitraux
commémorant les guerres mondiales du XXeme siècle en Belgique:
images de verres et de mémoire, Mémoire de licence en
Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique
2008-2009 ; CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la
patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre,
mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat
en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique
2005-2006 ; CLAISSE S., Les monuments aux morts de la grande Guerre
dans les communes d'Etalle, Habay-la-Neuve et Tintigny, Mémoire de
licence en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année
académique 1998-1999 ; DANIERE K., Les monuments aux morts de
la Grande Guerre, Mémoire de licence en Histoire, inédit,
Université Louis Lumière Lyon 2, année académique
1995-1996 ; DUBOIS Y., Les monuments commémoratifs de la grande
guerre en province de Liège, Mémoire de licence en Histoire
de l'art et archéologie, inédit, Liège, année
académique 2010-2011 ; ERGEN N., La mémoire de la Grande
Guerre à travers les monuments aux morts dans les communes d'Ans, Awans
et Saint-Nicolas, Mémoire de licence en Histoire, inédit,
Louvain-la-Neuve, année académique 2000-2001 ; GUILITTE A.,
Les monuments aux morts de la guerre 1914-1918 dans les communes du grand
Namur (1919-1932), Mémoire de licence en Histoire, inédit,
Louvain-la-Neuve, année académique 1986-1987 ; ...
* 54RAXHON P.,
« Essai de bilan historiographique de la mémoire »,
in Cahiers du Centre de Recherches en Histoire du Droit et des
Institutions, 2008.
RAXHON P., « Historiens et commémorations,
encore et toujours... », in BOUSMAR E.; DUBOIS S.; TOUSIGNANT N.
(Ed.), Les 175 ans de la Belgique. Histoire d'une commémoration et
commémoration d'une histoire : regards critiques, 2007.
BECKER J-J., « L'évolution de
l'historiographie de la Première Guerre mondiale », Revue
historique des armées,
242 | 2006,
[En ligne], mis en ligne le 01 octobre 2009. URL :
http://rha.revues.org/index4152.html.
Consulté le 07 octobre 2012.
* 55 Nous pouvons notamment citer:
BARCELLINI S., « Souvenir, mémoire et
marché - Le 11 Novembre témoigne des enjeux
économiques et marchands des commémorations
historiques », in Le Monde, 12 novembre 2008.
DALISSION R., « La célébration du 11
novembre ou l'enjeu de la mémoire combattante dans l'entre-deux-guerres
(1918-1939) », in Guerres mondiales et conflits
contemporains, n°192, 1998, p. 5-21.
* 56HANSEN-LOVE L. (dir.),
La philosophie de A à Z, Paris, Hatier, 2000, p. 284-285
* 57
« Mémoire », in Dictionnaire historique de la
langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert-Sejer, 2006,
p.2189-2190.
* 58PERROT M.,
« Archive, mémoire, histoire », in Travail de
mémoire, 1914-1998, une nécessité dans un siècle de
violence, éd. Autrement, collection mémoire n°54,
Paris, 1997, p. 36.
* 59COMET G., LEJEUNE A., et
MAURY-ROUAN C., Mémoire individuelle, mémoire collective et
histoire, Marseille , Solal Editeurs, collection :
Résiliences, 2008, p. 18-19.
* 60BOURSIER J-Y.,
« La mémoire comme trace des possibles », in,
Socio-anthropologie [En ligne]
http://socio-anthropologie.revues.org/index145.html
, (Consulté le 12 novembre 2012, dernière mise à jour le
15 mai 2004).
* 61 Définition de
1978 citée dans LE GOFF J., Histoire et mémoire,
Saint-Amand, Gallimard, coll. Folio histoire, 1988, p. 170
* 62PROST A.,
« Verdun » dans NORA P., Les lieux de mémoire,
La Nation, Paris, Gallimard, 1997, p. 118.
* 63VAN YPERSELE L. ,
« Les mémoires collectives », in VAN YPERSELE L.
(Dir.), Questions d'histoire contemporaine - Conflits, mémoires et
identité, Paris, Presse universitaire de France, 2006, p.
191-201.
* 64RAXHON P.,
« L'historien, acteur de mémoire ? », in
DEPROOST P-A., VAN YPERSELE L., WATTHÉE-DELMOTTE M., Mémoire
et identité, Parcours dans l'imaginaire occidental,
Louvain-La-Neuve,
Presses
universitaires de Louvain, 2008, p.252-253; GARCIA P., « Les
politiques de la mémoire. Exercices de mémoire ? Les
pratiques commémoratives dans la France contemporaine », in
Cahiers français, juillet-août 2001, n°303,
p.33 ; POMIAN K., « Sur les rapports de la mémoire et de
l'histoire », in Le Débat, 2002/5, n°122,
p.32-40 ; JULIEN E., Paris, Berlin. La mémoire de la guerre,
1914-1933, Rennes, 2009, p.10
* 65ROSOUX V-B,
« le rôle de la mémoire en politique
étrangère : essai de théorisation », in
Cahiers Electroniques de l'Imaginaire, N° 1 : 2002-2003 :
Héroïsation et questionnement identitaire en Occident : Mise en
place des concepts interdisciplinaires {en ligne},
http://www.uclouvain.be/313758.html
(dernière mise à jour le 19 mars 2010, page consultée le
12 novembre 2012).
* 66 Nous reprenons ici la
conception de l'arrière de Sophie de Schaepdrijver :
« In the First World War, civilian life too was mobilized - or
mobilized itself for war; the German, French, Austrian and other
« home fronts » served the military front (materially and
culturally) and constituted « homes » for the front
soldiers on leave. Occupied Belgium could not be a « home
front » in this manner; but it was a « home
front » in a more immediate sense: civilians were facing the enemy
directly, and the home - the domestic, the familiar, the routine - became a
theatre of confrontation ». S'il n'y a pas d'arrière au
sens commun du terme, tout le territoire n'est pas pour autant la zone de
front. Il faut donc le comprendre comme étant la partie hors front.
DE SCHAEPDRIJVER S., « A Civilian War Effort: the
Comiteì National de Secours et d'Alimentation in Occupied Belgium,
1914-1918», in Remembering Herbert Hoover and the Commission for
Relief in Belgium, Bruxelles, Proceedings of the seminar held at the
University Foundation on October 4 2006, 2007, p. 30.
* 67 Cité dans MOREAU
C., « Du bon usage de la commémoration », in
Prof, le magazine des professionnels de l'enseignement, Juillet-
août 2013, n°18, p.29
* 68 Notons par exemple, que
pour les commémorations du 11 novembre, divers tournois sportifs, des
collectes d'argent en faveur des orphelins de guerre, des galas de
bienfaisance,... sont organisés.
* 69La Nation
Belge, 10 novembre 1919, p.5; La Nation Belge, 9-10 novembre
1920, p.6, ...
* 70TISON S., «
Traumatisme de guerre et commémorations. Comment champenois et sarthois
sont-ils sortis de la guerre ? (1870-1940) », in Guerres
mondiales et conflits contemporains, 2004/4 n° 216, p. 16.
* 71GARCIA P.,
« Commémoration », in MESURESylvie et SAVIDAN
Patrick, Dictionnaire des sciences humaines, Paris : PUF -
Presses Universitaires de France, 2006, p. 159-161.
* 72JULIEN E., Paris,
Berlin. La mémoire de la guerre, 1914-1933, Rennes, 2009, p.
113.
* 73 « on entendra ici par commémoration tout rassemblement,
organisé dans l'intention d'être publicisé au-delà
du cercle de ses participants, et dont un motif, au moins, est l'hommage
à une ou plusieurs personnes
décédées. »
LATTÉ S., « Commémoration »,
in Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses de Sciences po, Paris,
2009, p. 116.
* 74 Nous considérons
que la première cérémonie est celle de 1919. 1918 est une
manifestation spontanée, non régulée qui ne résulte
pas d'une volonté particulière.
* 75 Sur l'évolution
du « devoir de mémoire » et ses différentes
acceptations, nous renvoyons vers les différents articles de
Sébastien Ledoux. Sébastien Ledoux termine actuellement une
thèse sur « L'histoire du « devoir de
mémoire » » à Paris 1 (Centre d'histoire
sociale du XXe siècle). Il a déjà publié
Le « devoir de mémoire » à
l'école. Essai d'écriture d'un nouveau roman national,
Sarrebruck, Études universitaires européennes, 2011, et de
nombreux articles sur le sujet.
* 76 L'anachronisme, ce
« péché irrémissible » de l'historien , est un
problème fondamental de la critique historiographique, à la fois
par ses enjeux épistémologiques (est-il possible de faire de
l'histoire sans anachronisme ?) et par la complexité de son analyse. Et
bien que l'on tende à rejeter l'usage de l'anachronisme dans la
discipline historique, certaines nouvelles expressions peuvent amener à
de nouvelles études. Il faut, toutefois, garder à l'esprit que
les contemporains des faits n'avaient pas conscience de cette notion. Elle peut
être exprimée sous d'autres termes, formes. Comme nous le
verrons, pour ce qui concerne le 11 novembre, les contemporains parlent bel et
bien d'un devoir.
FEBVRE L., Le problème de l'incroyance au
xvie?siècle : la religion de Rabelais, Paris, 1942,
p. 15 ; RANCIÈRE J., « Le concept d'anachronisme et la
vérité de l'historien », in L'Inactuel, automne
1996, n°6, p. 53 ; DOSSE F., « De l'usage raisonné
de l'anachronisme », in Espaces Temps, 2005, n° 87/88,
2005, p.156- 171.
* 77PRIMO Levi, Le
devoir de mémoire, entretien avec Anna Bravo et Frederico Cereja,
traduit de l'italien par Joël Gayraud, avec une introduction et une
postface de Frederico Cereja, Paris, Éd. Mille et une nuits, 1995. (Il
s'agit de la transcription d'une interview accordée en 1983).
* 78BIENENSTOCK M.,
« Le devoir de mémoire, un impératif ? », in
Les temps modernes, septembre-octobre 2010, n° 660, p. 99-115.
* 79 Cette polémique
est au sujet de son emploi trop présent et de la notion d'oubli.
BENSOUSSAN G., « Les paradoxes d'un devoir de
mémoire », in Travail de mémoire,
1914-1998, une nécessité dans un siècle de violence,
éd. Autrement, collection mémoire n°54, Paris, 1997, p. 198,
CLERO J-P., « Sur l'expression « devoir de mémoire »
ou de quelques dangers d'évoquer l'indicible », in
L'indicible : dans l'espace franco-germanique au XXe siècle,
L'Harmattan, Paris, 2005, p. 214 ; RICOEUR P., Histoire,
mémoire, oubli, Paris, Le Seuil, 2000, p. 83, 109 ; LEDOUX S.,
« Écrire une histoire du devoir de
mémoire », in Le Débat, mai-aout 2012,
n°170, p. 175-185.
* 80 « Devoir de
Mémoire », in Dictionnaire Larousse, Paris, Editions
Larousse, 2003, p. 376.
* 81LALIEU O., «
L'invention du « devoir de mémoire » », In
Vingtième Siècle. Revue d'histoire N°69,
janvier-mars 2001, n°69, p. 84.
* 82LALIEU O., «
L'invention du « devoir de mémoire » », In
Vingtième Siècle. Revue d'histoire N°69,
janvier-mars 2001, n°69, p.88.
* 83 LALIEU O., «
L'invention du « devoir de mémoire » », In
Vingtième Siècle. Revue d'histoire N°69,
janvier-mars 2001, n°69, 93.
* 84BARCELLINI S, « Du
droit au souvenir au devoir de mémoire », in Cahiers
français, juillet-août 2001,n°303, p.24-27
* 85 Comme nous le verrons,
le terme « devoir » revient sans cesse.
* 86GENSBURGER S., LAVABRE
M-C., « Entre « devoir de mémoire » et « abus de
mémoire » : la sociologie de la mémoire comme tierce
position », in MüLLER B. (dir.), Histoire, mémoire et
épistémologie. A propos de Paul Ricoeur, Lausanne, Payot,
2005, p. 79.
* 87 Exemple : La
dernière heure, 2 novembre 1922, p. 1 et 3.
* 88 Exemple : La
Libre Belgique, 9 novembre 1923, p. 2
* 89HARDIER T. et JAGIELSKI
J-F., Combattre et mourir pendant la Grande Guerre: 1914-1925, Paris,
Imago, 2004, p. 285-293.
* 90 Lors de l'entrée
en guerre, la Belgique comptait 7 400 000 habitants. Les chiffres officiels du
gouvernement belge pour les pertes militaires s'élèvent à
26 338 tués, morts de blessures ou d'accidents, 14 029 morts de maladies
ou disparus auxquels il faut ajouter 2 620 soldats tués dans la campagne
d'Afrique . Les services militaires anglais et américains comptes 13
716 tués et 24 456 disparus pour le 11 novembre 1918. Aux morts
militaires s'ajoutent les morts civiles qui se chiffrent à quelque 62
000 (dont presque 7 000 en guise de représailles allemandes). Au total
les pertes s'élèveraient à 104 987 aussi bien militaires
que civiles et il y aurait 44 686 blessés militaires.
MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES,
Annuaire statistique de la Belgique et du Congo Belge 1915-
1919,Bruxelles, Imprimerie A. Lesigne, p.100.
* 91BACH A., « La
mort en 1914-1918 », Revue historique des
armées,
259 | 2010,
[En ligne],
http://rha.revues.org/index6979.html.
(mis en ligne le 06 mai 2010, Consulté le 23 novembre 2012).
* 92BAUDRY Patrick,
« Deuil », in MESURESylvie et SAVIDAN Patrick,
Dictionnaire des sciences humaines, Paris : PUF - Presses
Universitaires de France, 2006, p. 264-266.
* 93HARDIER Thierry et
JAGIELSKI Jean-François, « Le corps du disparu durant la
Grande Guerre : l'impossible deuil » in Quasimodo,
n°9 t.2, printemps 2005, p. 75-95.
* 94LAUFER L., « Quand
le lieu de sépulture est un reste du disparu », in Champ
psychosomatique, 2002/4 no 28, p. 113-127.
* 95AUDOIN-ROUZEAU S.,
« Qu'est-ce qu'un deuil de guerre ? », Revue
historique des armées,
259 | 2010,
[En ligne],
http://rha.revues.org/index6973.html.
(mis en ligne le 06 mai 2010, Consulté le 23 novembre 2012).
* 96HARDIER Th. Et JAGIELSKI
J-F., Combattre et mourir pendant la Grande Guerre: 1914-1925, Paris,
Imago, 2004, p. 92.
* 97CRÉPON M.,
« La mémoire des guerres. A propos de la modernisation des
commémorations », in Esprit, 2011/1, p. 111.
* 98LAGRANGE F., « Les
combattants de la « mort certaine ». Les sens du sacrifice aÌ
l'horizon de la Grande Guerre », in Cultures & Conflits
2006/63, p. 63-81.
* 99 Francis Balace parle de
soldats de métier. Il faut donc entendre par cette expression
« armée de métier », l'armée
composée des hommes ayant pour profession d'être des
militaires.
BALACE F., « Un enfantement dans la douleur
(1914-1950) », in DEMOULIN B. et KUPPER J-L. (dir.), Histoire de
la Wallonie : de la préhistoire au XXIe siècle,
Toulouse, Editions Privat, 2004, p. 286.
* 100GILBERT E.,
L'armée dans la nation : l'entre-deux-guerres en Belgique,
Bruxelles : Wellens, 1945, p. 19-45.
* 101LAGRANGE F., «
Les combattants de la « mort certaine ». Les sens du sacrifice
aÌ l'horizon de la Grande Guerre », in Cultures &
Conflits 2006/63, p. 64.
Nous utilisons cette comparaison à la lecture de cet
article qui se sert de l'attitude des combattants japonais pour illustrer de la
notion de sacrifice durant la guerre. Dans cet article, l'auteur nous apprend
que « le combattant japonais rêve de mourir pour la
patrie ».
* 102VAN YPERSELE L.,
« Héros et héroïsation », in VAN
YPERSELE L. (Dir.), Questions d'histoire contemporaine - Conflits,
mémoires et identité, Paris, Presse universitaire de France,
2006, p. 149, 155.
* 103VAN YPERSELE L.,
« Héros et héroïsation », in VAN
YPERSELE L. (Dir.), Questions d'histoire contemporaine - Conflits,
mémoires et identité, Paris, Presse universitaire de France,
2006, p. 157.
* 104CANDAU J.,
Anthropologie de la mémoire, Paris, Armand Colin, 2005, p. 83,
107.
Nous verrons un peu plus loin que le débat sur la
religion au sein de cette commémoration a, également, eu lieu en
Belgique.
* 105BOURSIER J-Y. , «
Le monument, la commémoration et l'écriture de l'Histoire
»,in Socio-anthropologie [En ligne],
http://socio-anthropologie.revues.org/index3.html
, (mis en ligne le 15 janvier 2003, Consulté le 12 novembre 2012).
* 106FLEURY D. , «
Plaques, stèles et monuments commémoratifs : l'État et la
« mémoire de pierre » », in Revue historique des
armées, 259 | 2010, [En ligne],
http://rha.revues.org/index6988.html.
, (mis en ligne le 24 janvier 2012, consulté le 12 novembre 2012).
* 107 Lors de la
célébration du 11 novembre 1928, la princesse Marie Josée
est présente.
Archives de la ville de Liège, Service du
Protocole, boîte 37.
* 108 Cette première
signification est celle qui nous correspond aujourd'hui. En effet, avec la
disparition des acteurs de l'évènement, les monuments aux morts
tendent à n'être que des vestiges d'un passé autour
desquels une tradition est toujours vivace.
* 109 Cette signification
est celle qui correspond à la mentalité de l'entre-deux-guerres.
* 110BIEVEZ E., La
mémoire de la GrandeGuerre à travers les monuments aux morts dans
les communes de Huy, Tihange et Ben-Ahin, Mémoire de master en
histoire, inédit, Louvain-La-Neuve, année académique
2002-2003, p. 108.
* 111CLAISSE S., La
mémoire de la guerre 1914-1918 à travers les monuments aux morts
dans les communes d'Etalle, Habay, Léglise et Tintigny,
Mémoire de licence, inédit, Université de
Louvain-La-Neuve, année académique 1998-1999, p. 128-129.
* 112DUBOIS Y., Les
monuments commémoratifs de la grande guerre en province de
Liège, Mémoire de licence en Histoire de l'art et
archéologie, inédit, Liège, année académique
2010-2011, p. 28-31.
* 113CANDEAU J.,
Anthropologie de la mémoire, Paris, Armand Colin, 2005, p.
124.
* 114ARCHIVES DE LA VILLE
DE LIÈGE, Fonds du Protocole, boite n°64, programme des
fêtes officielles du dixième anniversaire de l'armistice.
* 115 La place primordiale
de la religion catholique s'explique par le fait que cette religion
était la religion dominante de la Belgique.
* 116La Province,
11 novembre 1923, p.1.
* 117LATTÉ S.,
« Commémoration », », in Dictionnaire des
mouvements sociaux, Presses de Sciences po, Paris, 2009, p. 121 ;
La Dernière Heure, 12 novembre 1925, p.2 (commémoration
locale à Moleembeek).
* 118HÄHNEL-MASNARD
C., LIENARD-YETERIAN M., MARINAS C. (dir.), Culture et mémoire,
représentations contemporaines de la mémoire dans les espaces
mémoriels, les arts du visuel, la littérature et le
théâtre, Paris, les éditions de l'école
polytechnique, 2008, p. 53.
* 119ERGEN N., .La
mémoire de la Grande Guerre à travers les monuments aux morts
dans les communes d'Ans, Awans et Saint-Nicolas, Mémoire de master
en Histoire, inédit, université catholique de Louvain-la-Neuve,
année académique 2000-2001, p. 192-197.
* 120ROEKENS A.,
« Les identités collectives, l'apport des sciences
sociales », in VAN YPERSELE L. (Dir.), Questions d'histoire
contemporaine - Conflits, mémoires et identité, Paris,
Presse universitaire de France, 2006, p. 82 ; ANDERSON B., Imagined
communities : reflections on the origin and spread of nationalism,
London, Verso, 1991, p. 86-90.
* 121HUNTINGTON S., Qui
sommes-nous ? : Identité nationale et choc des cultures, Paris, O.
Jacob, 2004, p. 34 ; GELLNER E., Nations and Nationalism, Ithaca,
Cornell University Press, 1983, p. 113-125.
* 122 AEMONS, Archives
de la ville de Mons, section contemporaine, n° 232 : Lettre de
plainte d'Anciens Combattants montois au sujet de la kermesse du Waux-Hall, 25
mai 1922.
* 123CALINDERE O.,
L'identité nationale et l'enseignement de l'histoire: analyse
comparée des contributions scolaires à la construction de
l'identité nationale en France et Roumanie (1950-2005),
Thèse de doctorat en science politique, inédit, Université
Montesquieu-Bordeaux IV, année académique 2009-2010, p.87 ;
HOBSBAWN E., Nations and nationalism since 1780 : programme, myth,
reality, Cambridge, Cambridge University Press, 1992, p. 150-170.
* 124TODOROV T.,
« La mémoire fragmentée. La vocation de la
mémoire », in Cahiers français,
juillet-août 2001, n°303, p.4.
* 125LE
GRAND-SÉBILLE C., « Anthropologie de la mort périnatale
aujourd'hui », in Spirale, 2004/3 no 31, p. 43.
* 126MOULIN P., Notes
de cours en Psychosociologie de la Santé, Université Paul
Verlaine - Metz & INSERM, année académique 2010-2011, p.
11-16.
* 127 Le rituel permet de
traiter ce qui échappe à la maitrise des hommes. On y recourt
quand on ne peut exprimer le phénomène par des mots.
* 128BAUDRY P., La
place des morts : enjeux et rites, Paris, Armand Colin, 1999, p. 59-66.
* 129Moniteur Belge-
Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 1922,
p.5240.
* 130LARDELLIER P.,
Théorie du lien rituel : anthropologie et communication, Paris
: Editions L'Harmattan, 2003, p. 17-24, 44, 59-61, 65-70, 75-81.
* 131 « La
passion de commémorer », in 14-18: la très grande
guerre, Paris, 1994, p. 245-250.
* 132 Cette question du
choix de la date fut abordée brièvement par Stéphanie
Claisse dans CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie!
Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre,
mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat
en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique
2005-2006, p. 525-544 ainsi que dans un article paru dans La Libre
Belgique (La Libre Belgique, 30 juillet 2004, p.12 et La
Libre Belgique, 10 novembre 2008, p.6). Francis Balace l'aborde
également dans son article : BALACE F., « Le soldat
inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu
d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les
Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la
mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.370.
* 133LE NAOUR J-Y., Le
Soldat inconnu - La guerre, la mort, la mémoire, Paris, Gallimard,
2008, p. 76-77 ; CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la
patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre,
mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat
en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique
2005-2006, p. 50-51.
* 134 Fête nationale
de la Belgique.
* 135 Début de la
guerre.
* 136 En 1830, c'est
à cette date que fût prononcée l'indépendance de la
Belgique avec la fondation du Comité Central. Comme un parallèle
est souvent fait avec les combattants de 1830 : ceux-ci se sont battus
pour acquérir l'indépendance, ceux de 14 pour la sauvegarder,
cette date devait symboliser le courage belge.
WITTE E., GUBIN E., NANDRIN J-P. et DENECKERE G.,
Nouvelle Histoire de Belgique, volume 1 : 1830-1905, Bruxelles,
Editions Complexe, 2005, p. 201.
* 137 Armistice.
* 138 Entrée du Roi
à Bruges.
* 139 Entrée du Roi
à Bruxelles, cette date devait célébrer la
résistance et victoire de l'armée belge ainsi que le choix du
Roi-Chevalier.
* 140 Comte
Eugène Goblet d'Alviella (10 août 1846-9 septembre 1925):
Homme politique libéral, diplômé de l'Université
Libre de Bruxelles (ULB), Eugène Goblet d'Alviella est docteur en droit,
en philosophie et lettre et en sciences administratives et politiques. Il sera
professeur à l'ULB puis recteur entre 1896 et 1898. Directeur de la
Revue de Belgique entre 1874 et 1890, il est conseiller provincial du
Brabant (1872-1878), député de Bruxelles (1878-1884),
sénateur (1892-1894), sénateur provincial du Brabant (1900-1921)
et sénateur coopté (1921-1925). Il est aussi ministre sans
portefeuille entre 1916 et 1918. Il est nommé ministre d'Etat le 4
août 1914.
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 158-159 ; R. KREGLINGER, Notice sur
la vie et les travaux du Comte Goblet d'Alviella, Rapport de
l'Université libre de Bruxelles sur l'année académique
1924-1925, Bruxelles, 1926, p. 34. ; VANLANGENHOVE F.,
« Eugène Goblet d'Alviella », in Biographie
Nationale, tome 41, Bruxelles, Académie Royale des Sciences, des
Lettres et des Beaux-arts de Belgique, 1979, p. 359-362. Pour plus
d'information : Alain DIERKENS Ed., « Eugène Goblet
d'Alviella, historien et franc-maçon », in
Problèmes d'Histoire des Religions, vol. 6, éd. ULB,
Bruxelles, 1995., 216p.).
* 141Annales
parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 17
décembre 1918, p. 17
* 142Annales
parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 20
décembre 1918, p. 20
* 143 Le Comte Goblet
d'Alviella s'était entretemps rallié à la proposition du
baron de Broqueville.
Documents Parlementaires (Chambre), session
1919-1920, n°60, 5 février 1919.
Ces propose sont tenus par le Comte Goblet d'Alviela lors
d'une séance ultérieur.
Annales parlementaires de Belgique. Sénat.,
séance du 15 juillet 1919, p.478.
* 144ARCHIVES
GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres,
procès-verbal, séance du 10 février 1919, p. 45.
* 145Baron
Frédégand Cogels (14 avril 1850- 17 février 1932):
Homme politique catholique, Frédégand Cogels est
diplômé docteur en droit de l'Université de Louvain. Il
est membre du conseil communal d'Anvers, gouverneur de la province d'Anvers
entre 1900 et 1907 et sénateur de l'arrondissement de 1892 à 1900
et de 1918 à 1920.
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 45).
* 146Baron
EdouardDescamps (27 août 1847- 19 janvier 1933): homme politique
catholique, Edouard Descamps fait ses études de droit et de sciences
politiques et administratives à l'Université de Louvain où
il obtient ses deux doctorats. Il est professeur à l'Université
en 1881, membre du conseil communal de Louvain en 1895, membre du conseil
provincial du Brabant entre 1884 et 1892. Entre 1892 et 1932, il est
sénateur pour l'arrondissement de Louvain. Il est également
ministre d'Etat de l'Etat indépendant du Congo et ministre des Sciences
et des Arts entre 1907 et 1910. Après son mandat de ministre, il devient
Vice-président du Sénat de 1911 à 1914. Entre 1901 et 1915
il est à plusieurs reprises nominé pour l'obtention du Prix Nobel
de la paix, qu'il n'obtiendra jamais. Il est également président
de l'Académie Royale de Belgique ainsi que Doctor Honoris Causa
des Universités de Paris, d'Oxford et d'Edimbourg.
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 109-110 ; YAKENTEBOUK R.,
« Edouard Descamps », in Biographie Nationale,
tome 41, Bruxelles, Académie Royale des Sciences, des Lettres et des
Beaux-arts de Belgique, 1979, p. 198-246).
* 147Annales
parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 11
février 1919, p. 51
* 148Annales
parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 11
février 1919, p. 54.
* 149CLAISSE S.,
« Quand les Belges célébraient le 4
août », in La Libre Belgique, 10 novembre 2008, p.6
* 150Marquis Pierre
Impériali (17 mai 1874-16 janvier 1940):Homme politique catholique,
Pierre Imperiali est un propriétaire, membre du conseil communal (1901),
échevin (1905) et Bourgmestre (1919) de Soheit-Tinlot. Il sera
député de l'arrondissement de Huy-Waremme entre 1912 et 1919 et
sénateur de ce même arrondissement entre 1919 et 1925. Imperiali
est connu pour avoir inventé la Méthode Imperiali,
appliquée dès 1921 aux élections communales, pour
promouvoir un collège électoral démocratique
représentatif. Il s'agit en fait de la répartition
proportionnelle des sièges. Cette réforme d'allocation des moyens
du système électoral a toujours subi des critiques, mais existe
toujours au niveau communal.
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 191 ; « Pierre
Imperiali », in De Katholieke Unie van België / L'Union
Catholique Belge, Brussel, 1934, p. 10, 23.).
* 151Les revendications
Belges: Les revendications belges se font à plusieurs niveaux. En
premier lieu, nous pouvons parler de la question des réparations :
la Belgique estime mériter un important remboursement pour qu'elle
puisse payer les dettes qu'elle a contracté auprès des
Alliés mais aussi pour obtenir une indemnisation d'occupation. La
Belgique sera prioritaire sur une somme de 2,5 milliards après beaucoup
de discussions. Première déception belge puisque ses premiers
calculs tablaient sur plus de 35 milliards de dommages. En contrepartie, la
Belgique obtient un siège permanent à la commission des
réparations et participe à l'occupation des territoires
rhénans. Au niveau colonial, la Belgique est intéressée
par l'Afrique allemande afin d'obtenir une ouverture vers l'Atlantique
notamment. Après d'âpres discussions avec les Anglais, la Belgique
obtient quand même un mandat sur le Rwanda et le Urundi. Au niveau des
revendications envers les Pays-Bas, La Belgique voudrait obtenir la rive gauche
voire les deux rives de l'Escaut ainsi que la mise en place d'une
réglementation internationale concernant l'Escaut et le Limbourg
hollandais. Le traité de neutralité obligée de 1839 sera
revu puisque cette neutralité n'a pas empêché la guerre. Ce
sera la seule revendication par rapport à la Hollande qui sera
écoutée. Dès lors, la Belgique devra se débrouiller
seule pour rééquilibrer la concurrence entre Anvers et Rotterdam,
c'est pourquoi elle creusera le Canal Albert. Au niveau territorial, il y a
aussi la question des cantons de l'Est et celle du Luxembourg. Au final, la
Belgique obtient Eupen, St-Vith, Malmédy et Moresnet. Pour ce qui est du
Luxembourg, la France fait croire à une volonté de l'annexer pour
obtenir un accord militaire avec la Belgique. La Belgique n'obtient donc pas
d'accroissement de ce côté-là mais une union
économique se créée.
BECKER J-J., Le Traité de Versailles, Paris,
Presses Universitaires de France - PUF, coll. « Que sais-je ? »,
2002, p. 113 ; CABANES B., « Le vrai échec du traité de
Versailles », in L'Histoire, n°343, juin 2009, p.
82-87 ; LAUNEY M., 1919 Versailles, une paix
bâclée?, Paris, Editions Complexe, 1999, p. 110-120 ;
YAKEMTCHOUK R., La Belgique et la France : Amitiés et
rivalités, Paris, L'Harmattan, 2010, p. 59-76.
* 152Annales
parlementaires de Belgique, Chambre des représentants,
séance du 9 juillet 1919, p. 1229.
* 153Eugène
Hanssens (4 juillet 1865- 2 juin 1922) : Homme politique
libéral, Eugène Hanssens fait ses études de droit à
l'Université Libre de Bruxelles où il obtient son doctorat en
1886. En 1904, il devient professeur à l'université. Entre 1914
et 1919, il est député de l'arrondissement de Bruxelles.
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 169 ; DE PAGE, H.,
« Eugène Hanssens », in Biographie
Nationale, tome 30, Bruxelles, Académie Royale des Sciences, des
Lettres et des Beaux Arts, 1958-1959, p. 447-451.)
* 154Jules
Destrée (21 août 1863- 3 janvier 1936): Jules Destrée
est membre du parti ouvrier belge. En 1883, il obtient un doctorat en droit
à l'Université Libre de Bruxelles. Homme de lettres, il
siège au conseil communal et échevin à Marcinelle entre
1903 et 1911. Il est le fondateur et le secrétaire général
de l'Assemblée Wallonne. Il est député de l'arrondissement
de Charleroi entre 1894 et 1936. De 1919 à 1921, il est ministre des
Sciences et des Arts. On retient de lui sa fameuse Lettre au Roi,
rédigée en 1912, l'un des textes fondateurs de la prise de
conscience de l'identité wallonne. Durant la Grande Guerre,
chargé de mission par le gouvernement, il contribue au ralliement de
l'Italie au camp des alliés. A Petrograd, il établit un contact
avec les forces socialistes antibolchéviques, puis, du Japon, parvient
à Pékin. Membre de la Ligue d'Action wallonne, où il
défend ses options fédéralistes, partisan de la formation
d'Etats-Unis d'Europe, il tente d'apporter une solution au problème des
nationalités par le Compromis des Belges - étape vers le
fédéralisme - qu'il signe avec le socialiste flamand Huysmans
(1929).
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 117-119. ; DELFORGE P.,
« Jules Destrée », in Encyclopédie du
Mouvement Wallon, Charleroi, Institut Jules Destrée, 2000, tome 1,
p. 483-490).
* 155 La
personnalité de Destreìe est complexe et le moins que l'on puisse
dire c'est qu'il n'est pas possible de parler de continuité dans sa
démarche, notamment en ce qui concerne l'existence d'une
nationalité belge. En effet, quelques années plus tôt,
Destrée affirmait, dans sa Lette au Roi (p.6),
« Laissez-moi vous dire la vérité, la grande et
horrifiante vérité : il n'y a pas de
Belges ». La solution qu'il propose à l'époque est
celle du séparatisme. Pendant la première guerre mondiale,
Destrée prend part à diverses missions gouvernementales.
Après guerre, il devient ministre après son adhésion au
Comité de politique nationale. Nous pouvons donc voir que la
pensée de Destrée a évolué au cours de la guerre.
Le patriotisme soulevé par l'outrage allemand ainsi que le rattachement
du Frontbeweging à l'idée de séparation
administrative doivent y être pour quelque chose. Il considère
désormais qu'une forme d'âme collective belge existe, nourrie des
affres de la guerre, cependant, cela ne l'empêche pas de rester
fédéraliste.
(LANNEAU C., « l y a 100 ans... la Lettre au Roi,
de Jules Destreìe », in Culture, le magazine culturel en
ligne de l'Universiteì de LieÌge {en ligne :
http://culture.ulg.ac.be/jcms/prod_945876/il-y-a-100-ans-la-lettre-au-roi-de-jules-destree?part=4
), (mise en ligne en mai 2012, page consultée le 4 juillet 2013) ;
DESTATTE P., Jules Destrée, l'antisémitisme et la Belgique.
Lettre ouverte à tous ceux qui colportent des mythes
éculés sur les Wallons et leur histoire, Charleroi, Institut
Jules Destrée, 1995, 30p. ; DESTRÉE J., « Lettre
au roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre », in
Revue de Belgique, 15 août-1e septembre, 24p.).
* 156Annales
parlementaires de Belgique, Chambre, séance du 9 juillet
1919, p. 1230-1234.
* 157Annales
parlementaires de Belgique, Chambre, séance du 10 juillet
1919, p. 1247.
* 158Félix Struye
(14 octobre 1871-15 décembre 1942) : Struye fut élu
conseiller communal de Ypres (1911-21), sénateur de l'arrondissement de
Furnes-Dixmude-Ostende (1912-21) et sénateur provincial de la province
de Flandre-Occidentale (1921-25).
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 309).
* 159Annales
parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 15 juillet
1919, p. 477-478.
* 160 Notons que quelques
jours avant le 31 juillet, le 14 juillet 1919, une loi prévoit
l'érection d'un monument national. Nous y reviendrons plus tard.
* 161Moniteur
Belge, Texte de loi du 31 juillet 1919, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur
belge, p. 3618.
* 162Moniteur
Belge, Texte de loi du 24-25 juillet 1922, Bruxelles, Imprimerie du
Moniteur belge, p. 5240.
* 163ARCHIVES
GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres,
procès-verbal, séance du 27 mars 1922, p. 123.
* 164VAN YPERSELE L.,
Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve,
Quorum, 1995, p. 308.
VELAERS J., Albert 1e Koning in tijden van
oorlog en crisis 1909-1934, Tielt, Lannoo, 2009, p.589-600.
* 165DE GROOTE H, Le
Roi Albert. Glanures dédiées aux soldats des premiers et
quatrièmes Chasseurs à pied, Liège, 1934, p. 7.
* 166VAN YPERSELE L.,
Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve,
Quorum, 1995, p. 139-141.
* 167VAN YPERSELE L.,
Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve,
Quorum, 1995, p.93.
* 168VAN YPERSELE L.,
Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve,
Quorum, 1995, p. 148.
* 169William Van
Remoortel (3 octobre 1888- 7 mars 1965): Docteur en droit de
l'Université Libre de Bruxelles. Entre 1921 et 1949, il est membre du
conseil communal bruxellois. Ancien combattant, il est député
bruxellois de 1919 à 1925 et sénateur pour l'arrondissement de
1937 à 1961. En 1957, il est membre du conseil interparlementaire du
Benelux. Membre de la Fédération Nationale des Combattants, il
est exclu du parti socialiste. Il lance alors le Parti des Combattants. Il sera
le seul réélu en 1921 et ne le sera pas aux élections
suivantes. Il entame alors une carrière chez les socialistes.
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 361.; Carbonnelle C., « William Van
Remoortel », in Biographie Belge d'Outre-Mer, tome 8,
Bruxelles, Académie Royale des Sciences d'Outre-Mer, 1998,
p.359-361 ; COLIGNON A., Les anciens combattants en Belgique
francophone 1918-1940, Liège, Michel Grommen, 1984, p. 220).
* 170Annales
parlementaires de Belgique, Chambre des représentants,
séance du 13 juillet 1922, p. 1740.
* 171Annales
parlementaires de Belgique, Chambre des représentants,
séance du 13 juillet 1922, p. 1740.
* 172François
Fischer (7 janvier 1875- 25 novembre 1949): Homme politique socialiste,
François Fischer est journaliste. En 1907, il devient membre du conseil
communal de Schaerbeek et échevin de 1912 à 1947. Il est
député de l'arrondissement de Bruxelles entre 1919 et 1949,
questeur de 1925 à 1944, Vice-président du Sénat entre
1944 et 1945. En 1945, il est nommé ministre d'Etat.
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 146.)
* 173Hippolyte
Vandemeulebroucke (11 mai 1884-30 novembre 1936) : Assureur, Il rallie
le Cercle gymnastique socialiste Vooruit et devient en 1900 membre et
en 1902 secrétaire de la Jeune Garde socialiste. En 1926, Hippolyte
Vandemeulebroucke rentre au conseil communal de Sint-Gillis-bij-Dendermonde. Il
en devient le bourgmestre l'année suivante. En 1922, il est élu
comme membre du secrétariat permanent du conseil général
du Parti ouvrier belge. En 1926, il fonde le Socialistisch
Arbeidersverweer et devient président de la
Fédération nationale des Mutualités socialistes.
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 335).
* 174Annales
parlementaires de Belgique, Chambre des représentants,
séance du 13 juillet 1922, p. 1746.
* 175Annales
parlementaires de Belgique, Chambre des représentants,
séance du 13 juillet 1922, p. 1746.
* 176Jules Lekeu (15
juin 1862- 12 mars 1933): Membre du parti ouvrier belge, Jules Lekeu est
journaliste, conseiller communal de Schaerbeek de 1895 à 1907,
sénateur provincial du Hainaut entre 1911 et 1933. Il est aussi
administrateur de la Société intercommunale des eaux dès
1899 (dès 1913 administrateur-délégué et ensuite
président). Il est membre du conseil général du parti
ouvrier belge entre 1902 et 1924. Au niveau journalistique, il était
rédacteur du Peuple (1895). Il est fondateur de L'Avenir de
Schaerbeek, feuille socialiste locale.
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 220.).
* 177Annales
parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 20 juillet
1922, p. 1008.
* 178DUCOULOMBIER R.,
Les socialistes dans l'Europe en guerre. Réseaux, parcours,
expériences, 1914- 1918, Paris, L'Harmatan, 2011, p.102-109 ;
DREYFUS M., L'Europe des socialistes, Bruxelles, Editions Complexe,
1991, p.57-70.
* 179Le pacte de
Locarno: À l'issue d'une conférence internationale qui
réunissait les représentants de la France (Briand), de
l'Allemagne (Stresemann), de la Belgique (Vandervelde), de la Grande-Bretagne,
de la Tchécoslovaquie et de la Pologne, une série d'accords
étaient signés à Locarno en Suisse, les 15 et 16 octobre
1925. Le plus important de ces traités établissait le maintien du
statu quo en ce qui concernait les frontières franco-allemande et
belgo-allemande sous la garantie de l'Angleterre et de l'Italie. L'article 2
prévoyait que si l'armée allemande réoccupait la zone
démilitarisée, les signataires pourraient avoir recours aux armes
contre elle. Des conventions d'arbitrage entre l'Allemagne et les autres
nations étaient annexées au traité principal, de
même qu'un accord entre la France et la Pologne d'une part, la
Tchécoslovaquie d'autre part. De façon verbale, on s'entendit
à Locarno sur l'évacuation de Cologne et sur l'entrée de
l'Allemagne à la Société des Nations. Locarno symbolisa
l'abandon par l'Allemagne de l'esprit de Rapallo et le retour de celle-ci dans
le concert des nations ainsi que la croyance en l'avenir de la paix par la
pratique de la sécurité collective.
PAXTON R (Dir.), L'Europe au XXe siècle,
Paris, Éditions Tallandier, 2011, p. 190 ; PREVOT D., Le XXe
siècle : le siècle des illusions, Paris, Éditions
ellipses, 2001, p.203.
* 180SRIVASTAVA J.,
International Realitions, Meerut, Goel Publishing House, 2005,
p.110-112.
* 181Annales
parlementaires de Belgique. Sénat., document n° 115,
daté du 15 juillet 1919, p. 1
* 182Annales
parlementaires de Belgique. Sénat., document n° 115,
daté du 15 juillet 1919, p.2.
* 183Annales
parlementaires de Belgique. Sénat., document n° 170,
daté du 18 juillet 1922, p. 1.
* 184Le Journal de
Liège, 6 novembre 1925, p.1.
* 185 Ce point sera
expliqué dans la section 2.4.3 Le choix de l'Inconnu.
* 186 En effet, Toussaint
et Jour des Morts remontent à l'antique fête celte
dédiée à Samain. Cette fête marquait la fin de
l'année et l'entrée dans la période hivernal où les
hommes connaissaient une pause consacrée à la pensée de
ceux qui n'étaient plus.
BERNARD F., Fêtes chrétiennes: du jour des
Morts à la fête de la Réformation, Paris, L'Harmatan,
2007, p. 5-6.
* 187CLAISSE S., Ils
ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils
belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance
(1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit,
Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p. 50-51.
* 188La Province,
3 novembre 1924, p.6.
* 189La Dernière
Heure, 4 novembre 1927, p.3.
* 190ARCHIVES DE LA VILLE
DE BRUXELLES, Fêtes et cérémonies: Participation des
élèves à des manifestations, 1919-1925, AVB IP II
1836.
* 191CHEVALIER J. ET
GHEERBRANT A., Dictionnaire des symboles : mythes, rêves,
coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, Paris, Robert
Laffont, 1990, p. 191-195.
* 192DALISSON R., « La
célébration du 11 novembre, l'enjeu de la mémoire
combattante : héritages et pratiques, 1919-1939 », in Guerre
mondiales et conflits contemporains, n° 192, 1999/1, p. 18.
* 193 Le Conseil Communal
bruxellois précise que le pèlerinage a pour but de
« déposer des couronnes sur les tombes des victimes du
Devoir, des fusillés et des militaires morts pour la
Patrie ».
ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Section fonds
administratif: Manifestation patriotique du 21 juillet 1919 et les
Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes communes de Laeken,
Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II 2675.
* 194 Ces dates
reflètent la temporalité des documents que nous avons pu trouver.
ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Section fonds
administratif: Manifestation patriotique du 21 juillet 1919 et les
Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes communes de Laeken,
Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II 2675.
La Nation Belge, 1e novembre 1919,
p.1.
Le Soir, 1e novembre 1919, p.1
* 195La Dernière
Heure, 2 novembre 1928, p.1-2. ; Le Drapeau rouge, 1e
novembre 1928, p.1. ; La Libre Belgique, 2 novembre 1919,
p.2. ; La Libre Belgique, 2-3 novembre 1926, p.2. ; La
Libre Belgique, 3 novembre 1934, p.1. ; La Nation Belge, 2-3
novembre 1920, p.1. ; La Nation Belge, 2 novembre 1927,
p.1-3. ; Le Journal de Liège, 2 novembre 1926, p.2. ;
Le Journal de Liège, 3 novembre 1935, p.2. ; Le
Soir, 2 novembre 1922, p. 2. ;
* 196La Dernière
Heure, 3 novembre 1919, p.1-2. ; La Dernière Heure,
2 novembre 1939, p.2. ; La Libre Belgique, 3 novembre 1921,
p.2. ; La Libre Belgique, 3 novembre 1931, p.2. ; La
Libre Belgique, 3 novembre 1935, p.2. ; La Nation Belge,
1e novembre 1921, p.1. ; Le Journal de Liège,
1-2 novembre 1925, p.2. ; Le Journal de Liège, 3 novembre
1930, p.1. ; Le Soir, 2-3 novembre 1928, p.1.
* 197De Schelde,
1e novembre 1921, p.1. ; De Schelde, 2 novembre 1922,
p.1. ; La Dernière Heure, 2 novembre 1919, p.1. ;
La Dernière Heure, 2 novembre 1935, p.3. ; La Libre
Belgique, 3 novembre 1922, p.1. ; La Nation Belge, 2
novembre 1922, p.1. ; La Nation Belge, 2 novembre 1929,
p.3. ; Le Journal de Liège, 1e novembre 1924,
p.2. ; Le Journal de Liège, 3 novembre 1939, p.2. ;
Le Soir, 1e novembre 1930, p.2.
* 198ARCHIVES DE LA VILLE
DE BRUXELLES, Pèlerinage au cimetière de Laeken, 1919-1920,
AVB Cultes 1337.
ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES,
Cérémonies de la Toussaint, 1924-1925, AVB IP II
1651.
* 199ARCHIVES DE LA VILLE
DE BRUXELLES, Section fonds administratif: Manifestation patriotique du 21
juillet 1919 et les Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes
communes de Laeken, Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II
2675.
* 200ARCHIVES DE LA VILLE
DE BRUXELLES, Pèlerinages de la Toussaint, 1935-1939, AVB IP
II 2676.
* 201La Dernière
Heure, 2 novembre 1922, p.1. ; La Dernière Heure, 2
novembre 1931, p.1-3. ; La Libre Belgique, 3 novembre 1923,
p.2. ; La Libre Belgique, 3 novembre 1925, p. 2. ; La
Nation Belge, 3 novembre 1923, p.1. ; La Nation Belge, 2
novembre 1924, p.1. ; Le Journal de Liège, 1-2 novembre
1923, p.2. ; Le Soir, 1e novembre 1939, p.2. ;
* 202 Parmi ces
cimetières, deux sont plus particulièrement
représentés dans la presse. Tout d'abord, le cimetière
d'Evere qui est le premier cimetière de Bruxelles. Les manifestations
officielles ont d'ailleurs principalement lieu dans ce cimetière.
L'autre est celui de Laeken. Le pèlerinage de Laeken s'inscrit dans le
cadre de l'amitié franco-belge qui est née de la Grande Guerre et
qui mène à la signature de l'accord militaire franco-belge. A
partir de juillet 1927, ce cimetière prend une toute nouvelle importance
en lien avec l'inauguration du entre le 15 et le 17 juillet 1927, du monument
au Poilu Inconnu Français. Dès lors, des pèlerinages y
sont organisés (14 juillet, Toussaint et 11 novembre) par
l'attaché militaire, des groupes français et belges d'anciens
combattants ainsi que le Souvenir Français ou encre la
Fédération des Sociétés Wallonnes de
l'Arrondissement de Bruxelles. A partir de cette année 1927, le
compte-rendu de ces pèlerinages est inséré dans ceux des
commémorations du 11 novembre, sous le titre « Au Poilu
Inconnu ». En fonction des années, les Anciens Combattants et
Associations patriotiques qui le souhaitent se rendent avant ou après la
cérémonie au Soldat Inconnu afin d'incliner leurs drapeaux
respectifs, de s'y recueillir en silence et d'y jouer les hymnes nationaux.
BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu
de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et
GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La
mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012,
p.381-382 ; ERGEN N., La mémoire de la Grande Guerre à
travers les monuments aux morts dans les communes d'Ans, Awans et
Saint-Nicolas, Mémoire de master en Histoire, inédit,
université catholique de Louvain-la-Neuve, année
académique 2000-2001, p. 197-198.
* 203La Dernière
Heure, 2 novembre 1923, p.6. ; Le journal de Liège,
1e novembre 1922, p.1. (Annonce de l'inauguration pour
l'année suivante).
* 204ARCHIVES DE LA VILLE
DE BRUXELLES, Section fonds administratif: Manifestation patriotique du 21
juillet 1919 et les Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes
communes de Laeken, Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II
2675. Programme 1925.
* 205 Les pelouses
d'honneur sont réservées à l'inhumation des anciens
combattants belges et alliés, ainsi qu'aux prisonniers politiques,
résistants, déportés et réfractaires dont les
mérites sont officiellement reconnus et qui remplissent l'une des
conditions ci-après : avoir été domicilié dans la
commune au moment de la mobilisation ou de l'incarcération ou
être domicilié sur le territoire de la commune au moment du
décès. Les bénéficiaires sont tenus d'adopter le
modèle de pierre tombale en vigueur pour cette partie du
cimetière. La plaque de marbre est commandée et payée par
l'association des anciens combattants?En cas d'incinération, les restes
mortels pourront être acceptés en cellule de columbarium, aux
mêmes conditions qu'en pelouse d'honneur.
VAN BOL J-M., Les funérailles et les
sépultures: aspects civils et administratifs, Bruxelles, Editions
Larcier, 2003, p.142; PHILIPPART C., Entre faits de vie et faits de
guerre, Namur, Editions namuroises, 2010, p.157.
* 206ARCHIVES DE LA VILLE
DE BRUXELLES, Section fonds administratif: Manifestation patriotique du 21
juillet 1919 et les Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes
communes de Laeken, Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II
2675. Programme 1930.
* 207ARCHIVES DE LA VILLE
DE BRUXELLES, Section fonds administratif: Manifestation patriotique du 21
juillet 1919 et les Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes
communes de Laeken, Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II
2675. Programme 1932.
* 208 N'ayant pu trouver de
cartes de l'époque en suffisamment bon état pour une utilisation,
nous utilisons une carte actuelle. Lorsque les noms de rues changent entre les
deux époques, nous l'indiquerons en note de bas de page.
* 209ARCHIVES DE LA VILLE
DE BRUXELLES, Section fonds administratif: Manifestation patriotique du 21
juillet 1919 et les Pèlerinages de la Toussaint dans les anciennes
communes de Laeken, Nerder-over-Heembeek et Haren, 1919-1934, AVB IP II
2675.
* 210Le Journal de
Liège, 1-2 novembre 1922, p.2.
* 211Les Frères
Collard: en 1916, Louis et Anthony Collard, Tintignolais de moins de 20
ans, nourrissent l'espoir de se rendre sur le front de l'Yser pour y être
guides d'aviateurs. Arrivés à Liège, ils sont
recrutés par le réseau de la Dame Blanche. Ils commencent alors
leurs missions d'espionnage sous les noms Godefroid 1 et Godefroid 2. Le 8 mars
1918, ils sont capturés par l'ennemi. Après quatre mois de
détention, le 28 juin 1918, les frères Collard et cinq autres
prisonniers passent devant le Kriegsgericht (Conseil de Guerre) à
Liège. Considérés par l'occupant comme les plus grands
espions capturés depuis le début de la guerre, les frères
Collard ne se font aucune illusion sur leur sort. Le 2 juillet, l'auditeur
militaire annonce leur condamnation à mort. Leur recours en grâce
est rejeté. Le 18 juillet 1918, Louis et Anthony Collard sont
fusillés à La Chartreuse. Face au peloton, ils chantent le
Magnificat, hymne d'allégresse et de triomphe de la liturgie catholique.
Plusieurs ouvrages leur sont consacrés entre 1920 et 1923.
VAN YPERSELE L., « La Patrie en guerre »,
in DEKONINCK R., WATTHEE-DELMOTTE M., L'idole dans l'imaginaire
occidental, Paris, L'Harmatan, 2005, p.245 ; VAN YPERSELE L.,
DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la
guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918,
Bruxelles, Editions Labor, 2004, p. 236.
* 212Le Journal de
Liège, 3 novembre 1923, p.2.
* 213La Province,
4 novembre 1934, p.2.
* 214La Province,
4 novembre 1934, p.2.
* 215JAGLIESKI J-F., Le
Soldat Inconnu, Invention et postérité d'un symbole, Paris,
Imago, 2005, p.88 ; CLAISSE S., Ils ont bien mérité de
la patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre,
mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat
en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique
2005-2006, p. 50-51.
* 216La Dernière
Heure, 2 novembre 1928, p.1-2. ; Le Soir, 2-3 novembre 1928,
p.1.
* 217BIEVEZ E., La
mémoire de la GrandeGuerre à travers les monuments aux morts dans
les communes de Huy, Tihange et Ben-Ahin, Mémoire de master en
histoire, inédit, Louvain-La-Neuve, année académique
2002-2003, p. 83.
* 218 Remarquons que ces
compte-rendus se trouvent dans la presse francophone. Nous n'avons rien
trouvé de similaire dans la presse néerlandophone.
* 219Le Soir, 12
novembre 1924, p.2.
* 220BRASSEUR M., La
représentation des fêtes à travers la presse francophone
bruxelloise de l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master
en Histoire, inédit, Université Catholique de Louvain,
année académique 2004-2005, p. 122-126.
* 221VAN YPERSELE L.,
DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la
guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918,
Bruxelles, Editions Labor, 2004, p. 107.
* 222VAN YPERSELE L.,
DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la
guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918,
Bruxelles, Editions Labor, 2004, p. 151.
* 223BECHET C.,
« La révision pacifiste des manuels scolaires. Les enjeux de
la mémoire de la guerre 14-18 dans l'enseignement belge de
l'Entre-deux-guerres », in Cahier d'Histoire du temps
présent, n°20, décembre 2008, p. 56-57.
* 224VAN YPERSELE L.,
DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la
guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918,
Bruxelles, Editions Labor, 2004, p. 167.
* 225La Libre
Belgique, 12 novembre 1919, p.1.
* 226BRASSEUR M., La
représentation des fêtes à travers la presse francophone
bruxelloise de l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master
en Histoire, inédit, Université Catholique de Louvain,
année académique 2004-2005, p. 130-131.
* 227La Nation
Belge, 9 novembre 1920, p.3
* 228Le Journal des
Combattants, 13 novembre 1921, p. 1.
* 229La Libre
Belgique, 6 novembre 1920, p.1; La Nation Belge, 8 novembre 1920,
p.2
* 230 Inauguration d'un
monument aux Héros de la commune de Marche (La Dernière
Heure, 1e novembre 1921, p.2) ; inauguration de plaques
commémoratives au Tir communal de Gand (La Dernière
Heure, 12 novembre 1921, p.3 ) ; Monument à la
mémoire des soldats de la commune de Woluwe-St-Lambert (La
Dernière Heure, 12 novembre 1921, p.6) ; Monument à la
mémoire des militaires et civils morts pour la Partie à Harlebeke
(La Libre Belgique, 9 novembre 1921, p.2 ) ;
funérailles du maréchal des logis Clovis Desmedt à
Estaimbourg et du soldat Nestor Vanderisme à Mignault (La Libre
Belgique, 9 novembre 1921, p.2 ), maison du Combattant à
Liège (La Nation Belge, 5 novembre 1920, p.1) ;
inauguration du mémorial au Collège communal de Tirlemont, d'un
monument à Alluin, des monuments de Somme-Leuze et Han-sur-Lesse (La
Nation Belge, 8 novembre 1920, p.2).
* 231De Schelde,
11 novembre 1920, p.1 ; De Schelde, 10 novembre 1921, p.1 ;
De Schelde, 11 novembre 1921, p.1 ; Le Drapeau Rouge, 5
novembre 1921, p.4.
* 232Le Drapeau
Rouge, 5 novembre 1921, p.4.
* 233La Meuse, 13
novembre 1920, p.2.
* 234La Dernière
Heure, 12 novembre 1920, p.3 ; La Libre Belgique, 12
novembre 1920, p.1.
* 235La Nation
Belge, 11 novembre 1921, p. 1.
* 236Le Soir, 12
novembre 1919, p.1.
* 237La Meuse, 11
novembre 1921, p.2.
* 238Le Peuple, 11
novembre 1919, p.1 ; La Wallonie, 4 novembre 1921, p.4.
* 239Le Drapeau
Rouge, 9 novembre 1921, p.3.
* 240La Meuse, 12
novembre 1920, p. 2 ; La Nation Belge, 12 novembre 1920, p.1
-2 ; La Nation Belge, 5 novembre 1921, p. 2 ; La
Dernière Heure, 12 novembre 1920, p.3 ; La Dernière
Heure, 5 novembre 1921, p.6 ; La Libre Belgique, 12 novembre
1920, p.2 ; La Libre Belgique, 5 novembre 1921, p.1 ; Le
Journal des Combattants, 12 novembre 1920, p.1 ; Le Journal des
Combattants, 6 novembre 1921, p. 1.
* 241La Meuse, 6
novembre 1920, p.1.
* 242La Nation
Belge, 9 novembre 1920, p.3.
* 243 La question du Soldat
Inconnu belge est traitée dans le point 2.4 1922 et le choix du Soldat
Inconnu.
* 244La Dernière
Heure, 12 novembre 1932, p.1.
* 245La Libre
Belgique, 13 novembre 1923, p.1-2 ; La Libre Belgique, 12 et
13 novembre 1924, p.2 et 2-3 ; La Libre Belgique, 12 novembre
1925, p.1-2 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1926, p.2 ;
La Libre Belgique, 12 novembre 1927, p.2 ; La Libre
Belgique, 12 novembre 1928, p .2 ; La Libre Belgique,
13 novembre 1928, p.2 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1931,
p.1-2 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1932, p.1-2 ; La
Libre Belgique, 12 novembre 1933, p.1-3 ; La Libre Belgique,
13 novembre 1933, p.3 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1934,
p.1-2 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1935, p.1-4 ; ;
La Libre Belgique, 12 novembre 1937, p.1-2 ; ; La Libre
Belgique, 13 novembre 1938, p.1-2 ; ; La Libre Belgique, 12
novembre 1939, p.1-4 ; ; La Libre Belgique, 13 novembre 1939,
p.2 ;La Dernière Heure, 12 novembre 1923, p.1-3 ;
La Dernière Heure, 12 novembre 1925, p.1-3 ; La
Dernière Heure, 12 novembre 1927, p.1 ; La Dernière
Heure, 12 novembre 1928, p.1. ; La Dernière Heure, 12
novembre 1929, p.1 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1931,
p.1-3 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1932, p.1-3 ;
Le Soir, 13 novembre 1928, p. 1 ; La Wallonie, 13
novembre 1928, p.2 ; Le Soir, 12 novembre 1930, p.3, La
Dernière heure, 12 novembre 1930, p.1-3 ; La
Dernière Heure, 12 novembre 1933, p. 1-7 ; La
Dernière Heure, 12 novembre 1934, p. 1-3 ; La
Dernière Heure, 12 novembre 1935, p. 1-3 ; La
Dernière Heure, 12 novembre 1936, p. 1-3 ; La
Dernière Heure, 12 novembre 1937, p. 1-3 ; La
Dernière Heure, 12 novembre 1938, p. 1-3 : La
Dernière Heure, 12 novembre 1939, p. 1-3 ; La Nation
Belge, 12 novembre 1923, p.1-3 , La Nation Belge, 12
novembre 1924, p.1-3 ; La Nation Belge, 12 novembre 1925,
p.1-3 ; La Nation Belge, 12 novembre 1926, p.1-3 ; La
Nation Belge, 12 novembre 1927, p.1-5 ; La Nation Belge, 12
novembre 1928, p.3 ; La Nation Belge, 13 novembre 1928,
p.3 ; La Nation Belge, 12 novembre 1929, p.1-3 ; La
Nation Belge, 12 novembre 1930, p.4 ; La Nation Belge, 12
novembre 1931, p.3-4 ; La Nation Belge, 12 novembre 1933,
p.1-3 ; La Nation Belge, 12 novembre 1934, p.1-4 ; La
Nation Belge, 13 novembre 1934, p.5 ; La Nation Belge, 12
novembre 1935, p.1-5 ; La Nation Belge, 12 novembre 1936,
P.1-9 ; La Nation Belge, 12 novembre 1937, p.1-5 ; La
Nation Belge, 12 novembre 1938, p.1-6 ; La Nation Belge, 12
novembre 1939, p.2-4 ; La Nation Belge, 13 novembre 1939,
p.4 ; Le Journal des Combattants, 16 novembre 1924, p.2-3 ;
Le Journal des Combattants, 22 novembre 1925, p.2-3 ; Le
Journal des Combattants, 21 novembre 1926, p.1-3 ; Le Journal des
Combattants, 28 novembre 1926, p.1 ; Le Journal des
Combattants, 12 novembre 1928, p.1; Le Journal des Combattants,
13 novembre 1932, p.1 ; Le Pays Réel, 13 novembre 1936,
p.1 ; Le Pays Réel, 12 novembre 1938, p.1 ; Le
Pays Réel, 13 novembre 1938, p.1-5 ; Le Pays
Réel, 12 novembre 1939, p.1-4.
* 246 Tradition qui
débute en novembre 1929. Voir le point 2.8 consacré au Relais
Sacré.
* 247 C'est lors des
cérémonies de 1925 qu'une première garde d'honneur est
organisée. Elle est alors qualifiée
« d'exceptionnelle ». Mais dès l'année
suivante, elle est réitérée car les Soldats et les
Sous-officiers voulaient eux aussi avoir l'honneur de pratiquer ce geste.
(La Dernière Heure, 12 novembre 1925, p.1-3 ; La
Dernière Heure, 12 novembre 1926, p.1).
* 248 Cf. Annexe n°2:
plan de la Colonne du Congrès avec l'emplacement des divers
protagonistes.
* 249Adolphe Max (30
décembre 1869-6 novembre 1939 : issu de la bourgeoisie
intellectuelle dirigeante, Adolphe max possède pourtant une ouverture
d'esprit qui lui vient probablement de la fréquentation de milieux
très divers. Avocat, journaliste et homme politique, Adolphe Max est une
figure emblématique du Bruxelles du début du vingtième
siècle. En tant qu'homme politique, il commence ses activités
dès l'université où il fonde la jeune garde
libérale. De 1896 à 1910, il est membre du conseil provincial. Le
18 janvier 1898, il devient également auditeur du Conseil
supérieur du Congo, en 1903, il est conseiller et en 1919, il en est le
vice-président. 1903 est aussi l'année où il rentre au
conseil communal de Bruxelles. En 1908, il est échevin du contentieux et
de la bienfaisance publique ; en 1909, il devait devenir l'échevin
de l'instruction publique mais le Bourgmestre meurt et Léopold II confie
à Adolphe Max cette tâche. Jusqu'à la guerre, son
activité principale est de redresser les finances de la ville. Pour ce
faire, il n'hésite pas à mettre toute autre activité entre
parenthèses. C'est son activité et son attitude durant
l'occupation allemande qui vaut à Adolphe Max sa popularité. En
effet, le 20 août, il se place avec quelques notables bruxellois comme
otage volontaire de l'occupant. Il organise divers secours, apporte son aide
calme et raisonnée à qui en a besoin, se montre ferme lorsque
l'occupant trahi leur convention. Suite à son ordre de suspendre le
payement du solde de contribution de guerre, il est mis aux arrêts le 26
septembre 1914. Il passe le reste de la guerre en prison. Cette arrestation
arbitraire ne fait qu'accroitre sa popularité, d'autant plus, que du
fond de sa cellule, il fait tout ce qu'il peut pour entretenir le moral des
Belges. Après-guerre, il s'évertue de nouveau à
rétablir les finances de la ville et il continue à aider ses
compatriotes. En 1918, contre sa volonté, il devient ministre d'Etat. A
sa mort, ce n'est pas que Bruxelles qui est en deuil mais le pays entier. Les
grands journaux consacrent leurs unes à cet homme et lors de la
cérémonie commémorative de l'armistice, la population lui
rend un vibrant hommage.
BERNARD C., « Max Adolphe » in
Biographie Nationale de Belgique, tome 30, Bruxelles, Bruylant, 1958,
p. 551-568.
* 250ARCHIVES DE LA VILLE
DE BRUXELLES, Fêtes et cérémonies: Participation des
élèves à des manifestations, 1919-1925, AVB IP
2721 : Manifestations patriotiques, de 1922 à 1948 :
Lettres adressées au gouvernement demandant la confirmation de la
participation.
* 251STANDAERT O., La
mémoire d'une « Ville martyre » : manifestations et
évolution de la mémoire de la Grande Guerre à Andenne
1918-1940, Bruxelles, Archives générales du Royaume, 2005,
p. 71.
* 252 Peu de papiers de ce
comité organisateur nous sont parvenus. Nous présentons donc ici
un aperçu général des personnalités
engagées.
ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES, Fêtes et
cérémonies: Participation des élèves à des
manifestations, 1919-1925, AVB IP 2721 : Manifestations
patriotiques, de 1922 à 1948 : composition du comité
organisateur des cérémonies de 1923, 1924, 1933.
* 253ARCHIVES DE LA VILLE
DE BRUXELLES, Fêtes et cérémonies: Participation des
élèves à des manifestations, 1919-1925, AVB IP
2721 : Manifestations patriotiques, de 1922 à 1948 :
projet d'instauration d'un pèlerinage annuel à la tombe du Soldat
Inconnu.
* 254La Libre
Belgique, 13 novembre 1923, p.1.
* 255La Nation
Belge, 12 novembre 1925, p.1-3.
* 256Le Peuple, 11
novembre 1928, p.1 cité dans BRASSEUR M., La représentation
des fêtes à travers la presse francophone bruxelloise de
l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master en Histoire,
inédit, Université Catholique de Louvain, année
académique 2004-2005, p. 133.
* 257Le Journal des
combattants, 7 novembre 1926, p.1.
* 258Le Journal des
combattants, 8 novembre 1925, p.1.
* 259 « C'est
encore une fête nationale. Celle de la déception, de la
défaite imméritée... Qu'on se soit trompé dans les
premiers temps, qu'on ait vu dans le 11 novembre la fête de la
délivrance : soit. Mais est-il un seul des délivrés
qui n'eût accepté dix jours de plus d'oppression pour que la
victoire soit complète ? Nous avons demandé naguère
que la fête commémorative de novembre fût fixée
à l'anniversaire de la rentrée du Roi à Bruxelles. On ne
nous a pas écoutés. Nous continuons à
célébrer comme des aveugles le premier jour de la grande
duperie ».
L'Action nationale, 9 novembre 1924, p.1.
* 260Le Drapeau
Rouge, 3 novembre 1923, p.1.
* 261Le Drapeau
Rouge, 9 novembre 1929, p.1.
* 262La Wallonie,
13 novembre 1930, p.2.
* 263La Nation
Belge, 11 novembre 1923, p.1.
*
264L'indépendance belge, 1e novembre
1925, p.1-2 ; Le Soir, 3 novembre 1924, p.2 ; La Nation
Belge, 12 novembre 1926, p.1 ; La Libre Belgique, 13
novembre 1929, p.1-2.
* 265La Dernière
Heure, 12 novembre 1923, p.5 ; Le Soir, 11 novembre 1927,
p.4.
* 266ARCHIVES DE LA VILLE
DE BRUXELLES, Fêtes et cérémonies: Participation des
élèves à des manifestations, 1919-1925, AVB IP
2721 : Manifestations patriotiques, de 1922 à 1948 :
communiqué d'Adolphe Max demandant à la population de rendre un
vibrant hommage envers ceux qui se sont sacrifiés pour l'honneur et le
salut de la Patrie ; ARCHIVES DU PALAIS ROYAL, Archives du
Département du Grand Maréchal (époque Albert I), n°
218 : programme du cortège du 11 novembre 1923, dédié
aux mutilés et invalides de la Grande Guerre ; La Dernière
Heure, 9 novembre 1923, p.3 ; La Libre Belgique, 13 novembre
1923, p.1-2 ; La Nation Belge, 9 novembre 1923, p.3 ; Le
Journal des combattants, 11 novembre 1923, p.3.
* 267ARCHIVES DE LA VILLE
DE BRUXELLES, Fêtes et cérémonies: Participation des
élèves à des manifestations, 1919-1925, AVB IP
2721 : Manifestations patriotiques, de 1922 à 1948 :
communiqué de presse à l'occasion du 11 novembre 1924.
* 268PIRENNE H.,
Histoire de Belgique, Livre V, t. V, 1974 (nouvelle éd.), p.
294-301 ; CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie!
Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre,
mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat
en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique
2005-2006, p.127-147.
* 269 Sur 120 000
déportés, près de 3 000 meurent en Allemagne. (PEETERS G.,
La Belgique. Une terre, des hommes, une histoire, Bruxelles, 1980, p.
243. Ces déportations touchent plus souvent les populations wallonnes
puisque l'Allemagne veut, en forçant les tensions communautaires,
détruire le pays. (DORCHY H., Histoire des Belges. Des origines
à 1991, Bruxelles, 1991, p. 171.)
* 270Le soir, 12
novembre 1926, p.1 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1926, p.1.
* 271BITSCH M-T, La
Belgique entre la France et l'Allemagne, 1905-1914, Paris, Publications de
la Sorbonne, 1994, p. 252.
* 272VAN ROKEGHEM S,
VERCHEVAL-VERVOORT J, AUBENAS J, Des femmes dans l'histoire de Belgique
depuis 1830, Bruxelles, Luc Pire, 2006, p. 192-193.
* 273BRONNE C., Reine
de coeur, Reine des arts, Elisabeth de Belgique, Bruxelles, Rossel, 1976,
p. 22.
* 274VAN YPERSELE L.,
Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve,
Quorum, 1995, p. 308.
* 275VAN YPERSELE L.,
Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve,
Quorum, 1995, p. 38.
* 276VAN YPERSELE L.,
Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve,
Quorum, 1995, p. 310.
* 277VAN YPERSELE L.,
Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve,
Quorum, 1995, p. 139-141.
* 278VAN YPERSELE L.,
Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve,
Quorum, 1995, p.93.
* 279VAN YPERSELE L.,
Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve,
Quorum, 1995, p. 148.
* 280VAN YPERSELE L.,
Le Roi Albert, histoire d'un mythe, Ottignies-Louvain-La-Neuve,
Quorum, 1995, p. 48.
* 281 Nous pouvons
remarquer que dans ce contexte, la figure de l'espion n'est plus liée
à l'infamie puisque l'activité d'espionnage est mise au service
de la Patrie.
CLAISSE S. et LEMOINE TH., Comment (se) sortir de la
Grande Guerre ? : Regards sur quelques pays « vainqueurs »
: la Belgique, la France et la Grande-Bretagne, Paris, Editions
L'Harmattan, 2005, p.10.
* 282VAN YPERSELE L,
DEBRUYNE E et CLAISSE S, De la guerre de l'ombre aux ombres de la
guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918,
Bruxelles, Editions Labor, 2004, p.57-58.
* 283VAN YPERSELE L.,
DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la
guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918,
Bruxelles, Editions Labor, 2004, p.59.
* 284DEBRUYNE E.,
« Sortir de l'ombre- Des combattants clandestins en quête de
reconnaissance », in TELLIER P-A. &NEFORS P., Quand les
canons se taisent actes du colloque international organisé par les
Archives de l'Etat et le Musée royal de l'Armée et d'Histoire
militaire, Bruxelles, 3-6 novembre 2008, Bruxelles,Archives
générales du Royaume, vol.18, 2010, p. 449-481.
* 285 Cf. Annexe
n°1.
* 286CLAISSE S., Ils
ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils
belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance
(1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit,
Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p.168.
* 287HARDIER T. et
JAGIELSKI J-F., « Le corps des disparus durant la Grande
Guerre : un impossible deuil », in Quasimodo,
n° 9 (« Corps en guerre. Imaginaires, idéologies,
destructions. Tome 2 »), printemps 2006, p. 86.
* 288AUDOIN-ROUZEAU S.,
« Corps perdus, corps retrouvés. Trois exemples de deuils de
guerre », in Annales, Histoire, Sciences Sociales, 2000,
vol.55, n°1, p.48-49.
* 289AUDOIN-ROUZEAU S.,
« Qu'est-ce qu'un deuil de guerre ? », in Revue
historique des armées, 2010, n°259, p.9.
* 290La Nation
Belge, 4 novembre 1924, p.2 ; La Libre Belgique, 3 novembre
1925, p.3 ; La Wallonie, 5 novembre 1924, p.2.
* 291La Dernière
Heure, 13 novembre 1929, p.3.
* 292La Dernière
Heure, 12 novembre 1932, p.1-3.
* 293
« Puisque ces hommages au Soldat Inconnu sont devenus une
tradition, ne pourrait-on rassembler tous ces gestes qui se
répètent et ces offrandes dispersées
... »
La Libre Belgique, 4 novembre 1925, p.2.
* 294Le Journal des
Combattants, 13 novembre 1927, p.1.
* 295BUSSIÈRES L.,
Evolution des rites funéraires et du rapport à la mort dans
la perspective des sciences humaines et sociales, Thèse de doctorat
en sciences humaines, Inédit, Ecole des études
supérieures, Université Laurentienne en Ontario, année
académique 2009-2010, p. 18-21.
* 296SEGALEN M., Rites
et rituels contemporains, Paris, Nathan, 1998, p. 20.
* 297 La presse
elle-même est consciente de ce rôle de « porteur du
souvenir » qui lui est donné mais aussi elle est consciente de
cette symbolique du 11 novembre comme le montre cette citation de La
Dernière Heure: « En neuf ans, la fête de la
délivrance est devenue celle du souvenir » ou encore
celle de La Nation Belge : « Le 11 novembre est le jour des
Morts de la guerre, celui des vivants aussi. Que la minute de recueillement
devant la tombe fameuse soit celle où tous les Belges s'unissent en une
commune vénération, dans un même culte du
souvenir ».
La Dernière Heure, 12 novembre 1927,
p.1 ; La Nation Belge, 11 novembre 1931, p.1.
* 298La Libre
Belgique, 15 novembre 1923, p.1.
* 299La Libre
Belgique, 8 novembre 1927, p.1.
* 300La Nation
Belge, 11 novembre 1923, p.1.
* 301Le Journal des
combattants, 7 novembre 1926, p.1.
* 302Le Peuple, 12
novembre 1928, p.2 cité dans BRASSEUR M., La représentation
des fêtes à travers la presse francophone bruxelloise de
l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master en Histoire,
inédit, Université Catholique de Louvain, année
académique 2004-2005, p. 135.
* 303La Libre
Belgique, 11 novembre 1939, p.1.
* 304BRASSEUR M., La
représentation des fêtes à travers la presse francophone
bruxelloise de l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master
en Histoire, inédit, Université Catholique de Louvain,
année académique 2004-2005, p.140.
* 305Conférence
du désarmement: est un effort par les États membres de la
Société des Nations, en collaboration avec les États-Unis
et l'Union soviétique, pour la réalisation de l'idéologie
du désarmement. Elle eut lieu à Genève, publiquement entre
1932 et 1934, puis plus discrètement jusqu'à mai 1937. Au moment
de l'ouverture de cette conférence mondiale, l'atmosphère est
sombre puisque ls troupes japonaises occupent la Mandchourie. Avec
l'arrivée et le départ d'Hitler en 1933, les travaux de la
conférence sont minés, les puissances ne s'entendent pas sur la
question du désarmement. Que ce soit pour la presse ou pour
l'historiographie, cette conférence est perçue comme la
dernière chance de la paix : ou elle mènera au
désarmement, ou elle mènera à la guerre. Au cours des
années suivantes, l'Allemagne fut pressée plusieurs fois,
notamment par les Britanniques, de réintégrer la
Conférence du Désarmement. Les Français, de leur
côté, débutèrent une politique de réarmement,
tout en continuant à participer à la Conférence.
BOUCHARD C., « La SDN comme outil de
réconciliation », in MARTENS S. et DE WAELE M. (éds.),
Vivre ensemble, vivres avec les autres : conflits et résolution
de conflits à travers les âges, Villeneuve d'Ascq, Presses
universitaires du Septentrion, 2012, p.121-133 ; VAÏSSE M.,
« La Société des Nations et le
désarmement », in ANGENENDT A. (éd.), The League of
Nations in Retrospect, Berlin/New York, De Gruyter, 1983, p.245-265.
* 306 Accords de Munich et
Anschluss notamment.
* 307L'Initiative de
Léopold 3 et Wilhelmine: Le 7 novembre 1939, le Roi des Belges et la
Reine des Pays-Bas renouvellent l'offre qu'ils avaient lancé en
août : servir d'intermédiaires pour faciliter un accord
éventuel. La France et l'Angleterre, dans leur réponse du 12
novembre, admettent le principe de garanties effectives de la liberté de
toutes les nations. Hitler considère dès le 13 novembre que
l'initiative des souverains a échoué.
DUMOULIN M., VAN DE WIJNGAERT M. et DUJARDIN V.,
Léopold III, Bruxelles, Editions Complexe, 2001, p. 99 et
174 ; VANWELKENHUYZEN J., L'agonie de la paix : 31 août-3
septembre 1939, Bruxelles, Editions Duculot, 1989, p.106-109.
* 308La Libre
Belgique, 11 novembre 1934, p.2.
* 309 Lorsque le mot
victoire apparait, ce n'est que dans des articles tristes,
désabusés:
« De la victoire de 1919, il ne reste
rien ; qu'une douloureuse leçon
d'héroïsme » (Le Pays Réel, 11
novembre 1937, p.1) ; « Mais nous, les survivants de la
guerre, avons-nous fait notre devoir depuis 19 ans que la tourmente a
cessé ? Eux, ils sont morts pour une grande cause. Ils ont tout
sacrifié pour que la paix, la paix bienfaisante puise vaincre à
jamais la guerre. Ils avaient dans leurs yeux en rendant le dernier soupir,
l'image d'un monde meilleur d'un monde régénéré par
eux. Hélas ! 19 ans après leur victoire, que reste-t-il de
leur leçon et de leur sacrifice ? La guerre sévit en Europe
et en Asie, plus âpre et plus meurtrière que jamais et elle nous
menace. Elle n'a jamais été aussi
menaçante ! {...} Prêchons la croisade bienfaitrice des
survivants de la guerre en faveur de la paix et que de Belgique, terre
généreuse et où les hommes sont épris
d'idées humanitaires, porte cette croisade pour le monde».
(Le Journal des combattants, 28 novembre 1937, p.1).
Nous pourrions citer pléthore d'exemple mais ceux-ci
nous semblent suffisamment significatifs.
* 310La Nation
Belge, 11 novembre 1934, p.1.
* 311La Nation
Belge, 12 novembre 1936, p.1.
* 312La Nation
Belge, 12 novembre 1938, p.6.
* 313Le Journal des
combattants, 10 novembre 1935, p.1.
* 314Le Journal des
combattants, 8 novembre 1936, p.1.
* 315La Wallonie,
9 novembre 1935, p.7.
* 316La Voix du Peuple,
11 novembre 1937, p.1.
* 317La Libre
Belgique, 11 novembre 1938, p.2.
* 318La Dernière
Heure, 12 novembre 1935, p. 3 ; La Libre Belgique, 11
novembre 1935, p.1 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1935,
p.1-4 ; La Nation Belge, 12 novembre 1935, p.2 ; Le Journal des
combattants, 13 novembre 1935, p.1.
* 319DUMOULIN M., VAN DE
WIJNGAERT M. et DUJARDIN V., Léopold III, Bruxelles, Editions
Complexe, 2001, p.173 ; SCHWARZENBACH A., « Rêves
royaux : Réactions à la mort de la Reine Astrid de Belgique,
1905-1935 », in Cahiers d'histoire du temps présent -
n° 5 - 1999, p. 10.
* 320La Nation
Belge, 11 novembre 1936, p.1.
* 321 La Défense
Wallonne, 13 novembre 1936, p.3 ; La Défense Wallonne, 12 novembre
1939, p.1 ; L'Action Wallonne, 15 novembre 1938, p.2 ; L'Action
Wallonne, 15 novembre 1939, p.1.
* 322La Dernière
Heure, 9 novembre 1936, p. 1 ; La Libre Belgique, 9 novembre
1936, p.1 ; La Nation Belge, 10 novembre 1936, p.1-2 ;
La Voix du Peuple, 9 novembre 1936, p.3.
* 323La Nation
Belge, 12 novembre 1936, P.1-9 ; Le Pays Réel, 13
novembre 1936, p.1 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1936,
p.1 ; La Libre Belgique, 12 novembre 1936, p.2.
* 324La Nation
Belge, 6 novembre 1919, p.1
* 325Moniteur Belge-
Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 31 juillet
1919, p. 3618.
* 326Moniteur Belge-
Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 1e
août 1919, p. 3667-3668.
* 327Les
célébrations du 4 août: Dans tout le pays,
« l'anniversaire du jour fatal sera célébré
par les carillons de nos hôtels de ville et de nos beffrois, par les
sonneries de cloches de toutes les églises, les sifflements des
locomotives et les sirènes des établissements
industriels ». A cette occasion, il n'y a ni cortèges ni
discours, juste ces sonneries qui enjoignent la population belge à
célébrer le jour om les Allemands ont fait basculer la Belgique
dans cet affreux drame.
La Gazette de Huy, 3 août 1919, p.1,
cité dans BIEVEZ E., La mémoire de la GrandeGuerre à
travers les monuments aux morts dans les communes de Huy, Tihange et
Ben-Ahin, Mémoire de licence en histoire, inédit,
Louvain-La-Neuve, 2003, p.89.
* 328 Nous pouvons
notamment citer les fêtes de la Victoire à Bouillon le 24
août 1919. Stéphanie Claisse nous apprend aussi que c'est en
août-septembre 1919 qu'on lieu les premières commémorations
libres des combats et des atrocités.
CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la
patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre,
mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat
en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique
2005-2006, p. 83, 86.
* 329De Schelde, 7
novembre 1919, p.1 ; La Nation Belge, 6 novembre 1919,
p.1.
* 330La Libre
Belgique, 12 novembre 1919, p.1 ; Le Soir, 12 novembre 1919,
p.1 ; VAN YPERSELE L. , TIXHON A.,
« Ceìleìbrations de novembre 1918 dans le royaume de
Belgique », in VingtieÌme SieÌcle. Revue
d'histoire. N°67, juillet-septembre 2000. p. 65-69.
* 331La Nation
Belge, 1er novembre 1919, p.1.
* 332 Notamment le monument
de la place des Combattants à Saint-Ghislain, celui de la place verte
à Baudour (La Province, 15 novembre 1919, p.3). Cette
affirmation est confirmée par Stéphanie Claisse qui explique que
la plupart des monuments aux morts sont inaugurés entre 1919 et 1924.
CLAISSE S., « Visages de la patrie belge à
travers les monuments aux morts de 14-18 », in CLAISSE S. et LEMOINE
TH., Comment (se) sortir de la Grande Guerre ? : Regards sur quelques pays
« vainqueurs » : la Belgique, la France et la
Grande-Bretagne, Paris, Editions L'Harmattan, 2005, p.
* 333DUBOIS Y., Les
monuments commémoratifs de la grande guerre en province de
Liège, Mémoire de licence en Histoire de l'art et
archéologie, inédit, Liège, année académique
2010-2011, p. 48.
* 334VAN YPERSELE L. et
TIXHON A., « Du sang et des pierres. Les monuments de la guerre
1914-1918 en Wallonie », in Les Cahiers d'Histoire du temps
Preìsent, volume 7, p. 109.
* 335CLAISSE S., Ils
ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils
belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance
(1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit,
Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p. 79 ; Le
Journal de Liège, 12 novembre 1919, p.4 (Les Postiers honorent
leurs morts), La Province, 13 novembre 1920, p.5 (les cheminots
montois honorent leurs morts).
* 336DUMOULIN M, GERARD E.,
VAN DEN WIJNGAERT M. et DUJARDIN V., Nouvelle Histoire de Belgique, volume
2 : 1905-1950, Bruxelles, Editions Complexes, 2006, p.32
* 337 Tout au long de
l'entre-deux-guerres, le Moniteur Belge publie la liste des personnes
recevant telle ou telle médaille.
* 338 Hyon, Schaerbeek,
Quaregnon, Neuville ... La Dernière heure, 10 novembre 1919,
p.2 ; La Libre Belgique, 11 novembre 1919, p.2 ; La
Libre Belgique, 12 novembre 1919, p.1
* 339La Dernière
heure, 10 novembre 1919, p.2
* 340 Laurence van Ypersele
et Axel Tixhon nous apprennent que le gouvernement invite toutes les communes
belges à planter un « arbre de la victoire » le 22
novembre 1919, date du premier anniversaire de la rentrée du Roi dans sa
capitale. Sans toutefois porter le même nom ou avoir lieu à la
même date, nous ne pouvons pas ne pas mentionner la similitude de
l'idée.
VAN YPERSELE L. et TIXHON A., « Du sang et des
pierres. Les monuments de la guerre 1914-1918 en Wallonie », in
Les Cahiers d'Histoire du temps Preìsent, volume 7, p. 95.
* 341La Dernière
heure, 10 novembre 1919, p.2 ; La Libre Belgique, 11
novembre 1919, p.2 ; La Nation Belge, 1er novembre
1919, p.1 ; Le Soir, 1e novembre 1919, p.1.
* 342La Nation
Belge, 9 novembre 1919, p.1
* 343BECKER A.,
« Du 14 juillet 1919 au 11 novembre 1920 mort, ouÌ est ta
victoire ? » in VingtieÌme SieÌcle. Revue
d'histoire, N°49, janvier-mars 1996, p. 39.
* 344INGLIS K.,
« Entombing unknown soldiers: from London and Paris to
Baghdad », in History and Memory, 5/2, automne-hiver 1993,
p.23.
* 345MOSSE G. L., De la
Grande Guerre au totalitarisme. La brutalisation des sociétés
européennes, Paris, Hachette, 1999, p.109-110.
* 346FONCK G., Le
Soldat Inconnu, tome 1 : Les Démarches, Reims,
Autoédition, 2004, p.26-31.
* 347JAGIELSKi J-F., Le
Soldat Inconnu : invention et postérité d'un symbole,
Paris, Imago, 2005, p.54
* 348FRYSZMAN A., La
victoire triste ? : Espeìrances, deìceptions et
commeìmorations de la victoire dans le deìpartement du
Puy-de-Do^me en sortie de guerre (1918-1924), Thèse de doctorat,
inédit, Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris,
année académique 2006-2009, p. 213-234.
* 349GÉNÉRAL
WEYGAND, Le 11 novembre, Paris, Flamarion, 1932, p.5-15.
* 350PROST A.,
« Verdun », in NORA P. (dir.), Les lieux de
mémoire, tome 2, vol. 3. La Nation, Paris, Gallimard,
1997, p.134.
* 351LE NAOUR J-Y., Le
Soldat inconnu, La Guerre, la mort, la mémoire, Paris,
Décourtes Gallimard, 2008, p. 42-46.
* 352SOUDAGNE J-P.,
L'histoire incroyable du Soldat Inconnu, Rennes, Editions
Ouest-France, 2008, p.132-133.
* 353JAGIELSKi J-F., Le
Soldat Inconnu : invention et postérité d'un symbole,
Paris, Imago, 2005, p.125-130.
* 354 Sur les Soldats
Inconnus, voir notamment: BECKER A., « Le culte des morts, entre
mémoire et oubli », in AUDOIN-ROUZEAU S. et BECKER JJ.
(dir.), Encyclopédie de la Grande Guerre 1914-1918. Histoire et
culture, Paris, Bayard, 2004, p.1108-1109. Et TEMMERMANS F.,
« Les Soldats Inconnus », in Cinquième Tiroir
aux Souvenirs, Bruxelles, FNI, 1971, p.192-202.
* 355LE NAOUR J-Y.,
« Le soldat inconnu : une histoire polémique »,
in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande
Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18
Editions, 2012, p.308.
* 356CAPDEVILLA L. et
VOLDMAN D., Nos Morts. Les sociétés occidentales face aux
tués de la guerre, Paris, Payot, 2002, p. 231.
* 357CLAISSE S., Ils
ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils
belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance
(1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit,
Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p. 173-173.
* 358VAN YPERSELE L.
&RAXHON Ph., « 1789 : contre les républicains français,
une identité belge a posteriori ? », Colloque
L'émergence de l'identité Belge avant 1830 ?, Archives
Générales du Royaume, Bruxelles, 29 septembre 2005.
* 359 Pour le monument
dédié à Charles Simonet à Mons : La
Province, 12 novembre 1919, p.1
* 360Le XXe
siècle, 12 novembre 1920, p.1. En 1922, le lendemain de
l'inhumation du Soldat Inconnu, Le XXe siècle publie la liste
des souscripteurs. Stéphanie Claisse a démontré que cette
liste ne permet pas une réelle analyse, les informations étant
trop floues. Ce sont 1461 souscripteurs qui ont permis au journal de
récolter 51 494,29 francs.
CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la
patrie! Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre,
mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat
en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique
2005-2006, p.153-154.
* 361Moniteur Belge-
Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 1e
août 1919, p. 3667-3668.
* 362Moniteur Belge-
Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 1e
août 1919, p. 3667-3668. (article 7).
* 363Valentin Brifaut
(14 juillet 1875-15 novembre 1963): Docteur en droit et licencié en
sciences politiques et sociales de l'Université de Louvain, il est
député de Dinant-Philippeville entre 1912 et 1925. Il est
sénateur suppléant en 1933. Entre 1908 et 1946, il est membre du
conseil communal d'Elsene. Il fut l'animateur principal de la Ligue
antimaçonnique.
(« Valentin Brifaut (1887-1963) » In
ODIS - Database Intermediary Structures Flanders [en ligne :
http://www.odis.be/pls/odis/opacuvw.toon_uvw_2?CHK=ps_2186
] (dernière mise à jour le 3 juillet 2012, page consultée
le 4 juillet 2013)).
* 364Annales
parlementaires de Belgique. Chambre, Séance du 26 octobre 1922, p.
1870.
* 365Annales
parlementaires de Belgique, Chambre des représentants,
séance du 13 juillet 1922, p. 1744-1746.
* 366 Le choix de
l'emplacement du monument répond d'abord aÌ un souci de
visibilité (il doit interpeller un maximum de passants), et
d'adéquation entre le lieu et l'oeuvre (il doit être
magnifieì par un environnement valorisant permettant le recul
nécessaire).
* 367Le Soir, 13
novembre 1920, p. 1.
* 368Le Patriote
illustré, 9 février 1919, p.1. Cité dans CLAISSE S.,
Ils ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et
aux civils belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance
(1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit,
Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p.132-133.
* 369CLAISSE S., Ils
ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils
belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance
(1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit,
Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p.132.
Ce problème est également présenté
dans l'article : POURCHER Y., « La fouille des champs d'honneur
», Terrain [En ligne : http://terrain.revues.org/3057 ;
DOI : 10.4000/terrain.3057], (mis en ligne le 15 juin 2007, page
consultée le 4 juillet 2013).
* 370 La Libre
Belgique, 10 novembre 1922, p.1.
* 371La Meuse, 8
novembre 1922, p.1
* 372Louis
Piérard (7 février 1886-3 novembre 1951) : Journaliste
et homme de lettres, il est député de l'arrondissement de Mons du
16 novembre 1919 au 3 novembre 1951. Il est également membre du conseil
communal de Bougnies en 1932 avant d'en devenir le bourgmestre l'année
suivante.
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 271).
* 373Annales
parlementaires de Belgique. Chambre, Séance du 26 octobre 1922, p.
1869.
* 374Le Soir, 13
novembre 1920, p. 1., L'Indépendance Belge, 13 novembre 1920,
p.2, La Nation Belge, 13 novembre 1920, p.1.
* 375Alphonse Carpentier
(20 février 1869-9 avril 1934) : Journaliste, Alphonse
Carpentier devient échevin de Zaventem en 1910 et le reste jusqu'en
1920. Entre 1913 et 1921, il est conseiller provincial du Brabant ainsi que
Sénateur de l'arrondissement de Liège. En 1925, il est
Sénateur de l'arrondissement de Bruxelles.
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 37).
* 376Annales
parlementaires de Belgique. Sénat., séance du 23 novembre
1920, p.8.
* 377Documents
Parlementaires (Sénat), session 1920-1921, n°6, 23 novembre
1920.
* 378Annales
parlementaires de Belgique. Chambre. Séance du 2 décembre
1920, p. 73. Et Documents Parlementaires (Sénat), session
1920-1921, n° 7, 2 décembre 1920.
* 379 Il s'agit de la
position défendue par Henry Carton de Wiart, Premier ministre et
ministre de l'Intérieur. Le conseil des ministres le soutient à
l'unanimité.
ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des
ministres, procès-verbal, séance du 6 décembre 1920,
p.431.
* 380Le Soir, 15
novembre 1920, p. 1.
* 381Documents
Parlementaires (Sénat), session 1920-1921, n°26, 29
décembre 1920.
* 382Annales
parlementaires de Belgique. Sénat. Séance du 9
février 1921, p.160.
* 383 Il suggère que
le monument voit le jour au square, alors en construction, devant le Palais de
la Nation.
Documents Parlementaires (Sénat), session
1920-1921, n° 34 (non daté).
* 384BALACE F.,
« Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu
d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les
Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la
mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 367.
* 385Documents
Parlementaires (Sénat), session 1920-1921, n° 34 (non
daté).
* 386Henry Carton de
Wiart (31 janvier 1869- 6 mai 1951) : Docteur en droit de
l'Université libre de Bruxelles, il entre au conseil communal de
Saint-Gilles en 1895 et y reste jusqu'en 1911. A 27 ans
(1896), Henry Carton de Wiart devient membre de la Chambre des
représentants. Il en sera le secrétaire entre 1902 et 1911. Il
devient ministre de la Justice (17 juin 1911), ministre d'Etat (21 novembre
1918), Premier Ministre (8 novembre 1920 - 4 décembre 1921), du Travail,
de la Prévoyance sociale et de l'Hygiène (décembre 1932-
janvier 1934). Cette grande carrière politique s'explique notamment par
ses dons d'orateur étincelant. Il contribue aussi à diverses
publications juridiques ou au Journal de Bruxelles au sujet de
l'implantation belge au Congo. Son oeuvre législative la plus importante
est la loi du 15 mai 1912 sur la protection des enfants. Il participe notamment
à de nombreuses conférences pour mieux faire connaitre la
Belgique, à l'étranger. Outre ses activités politiques et
juridiques, Henry Carton de Wiart publie de nombreux ouvrages d'histoire, des
romans historiques, des récits de voyages, des études de
caractère social ou juridique. Après la seconde guerre, il joue
un grand rôle dans le déroulement de la Question Royale.
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p.38-39
SCHMITZ Y., « Henry Carton de Wiart », in
Biographie Nationale de Belgique, tome 44, Bruxelles, Bruylant, 1985,
p. 164-178).
* 387BALACE F.,
« Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu
d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les
Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la
mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 367.
* 388 Celui de l'inhumation
d'un Soldat Inconnu et celui d'un monument national aux morts.
* 389Vicomte Berryer (4
mai 1868- 14 juin 1936): Docteur en droit de l'Université de
Liège, Paul Berryer entre au conseil communal de Liège en 1903 et
devient sénateur de l'arrondissement de Liège de 1908 à
1936. En novembre 1918, il est nommé Ministre d'Etat, de 1910 à
1918, il est ministre de l'Intérieur. Entre 1921 et 1924, il est
ministre de l'Intérieur et de l'Hygiène.
VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 14.
* 390ARCHIVES
GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres,
procès-verbal, séance du 22 septembre 1922, p. 319-320.
* 391Annales
parlementaires de Belgique. Chambre, Séance du 26 octobre 1922, p.
1869-1870. ; Annales parlementaires de Belgique. Sénat.
Séance du 7 novembre 1922, p. 1067.
* 392Moniteur Belge-
Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 10 novembre
1922, p. 7574.
* 393ARCHIVES DE LA VILLE
DE BRUXELLES, Fêtes et cérémonies: Participation des
élèves à des manifestations, 1919-1925, AVB IP II
1836. Lettre de la commission aux directeurs des écoles, datée du
17 octobre 1922.
* 394 Cette question des
réparations, cruciale dans les années d'après-guerre,
décevra beaucoup les Belges.
DE SCHAEPDRIJVER S., La Belgique et la Première
Guerre mondiale, Bruxelles, Peter Lang, 2004, p.294-295.
DEPOORTERE R., La question des réparations
allemandes dans la politique étrangère de la Belgique
après la première guerre mondiale 1919-1925, Bruxelles,
1997.
* 395 C'est d'ailleurs
à partir de ce moment là que les victimes de la guerre et leurs
ayants droit bénéficieront d'une indemnité de vie
chère.
Moniteur Belge- Journal Officiel, Bruxelles,
Imprimerie du Moniteur Belge, 5 juin 1920, p.5402.
* 396La Meuse,
12-13 novembre 1922, p.4.
* 397Verbond der
Vlaamse Oudstrijders : Mouvement créé sur le front
de l'Yser en 1916. Il est en relation directe avec le Front Beweging (mouvement
frontiste). Dès 1917, il demandait au souverain de s'engager à
imposer l'égalité linguistique dans l'administration,
l'armée et l'enseignement supérieur. En 1920, il est une des
premières organisations flamandes à se prononcer en faveur de
l'amnistie.
Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, Tielt, Lannoo,
1973, volume 2, p. 1739-1741.
* 398ARCHIVES
GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres,
procès-verbal, séance du 22 septembre 1922, p. 320.
* 399L'affaire du fusil
brisé: Il s'agit en fait de trois manifestations
louviéroises, les 7 septembre, 2 octobre, 16 octobre 1921. a
manifestation socialiste du 7 septembre qui prolonge, aÌ La
LouvieÌre, la « semaine syndicale » commenceìe le 4
aÌ Morlanwelz. A cette occasion, l'annonce de la venue du syndicaliste
allemand Johan Sassenbach provoque la coleÌre de quelques centaines
d'anciens combattants de 1914-1918. C'est à cette occassion que
plusieurs drapeaux tricolores sont déchirés par des
contre-manifestants de gauche. Une contre-manifestation expiatoire du 2 octobre
est organiseìe par la Ligue du Drapeau dans la capitale du Centre, pour
reìparer l'outrage infligeì aÌ l'embleÌme du pays.
Le « Fusil briseì » proprement dit a lieu le 16 octobre, et
reìunit un nombre consideìrable de manifestants du P.O.B. et de
la J.G.S. dans la citeì de la louve, et qui voit la remise aux Jeunes
Gardes d'un eìtendard pacifiste et antimilitariste (sur fond rouge, un
soldat belge, un « Jass » en uniforme brise son fusil. Sur la partie
droite de l'eìtendard, scintille le soleil levant de la paix et de
l'espoir). Le ministre Anseele participera aussi aÌ la manifestation. Sa
preìsence « causera » la chute du gouvernement de Carton de
Wiart le 19 octobre 1921.
HUWÉ M., « Le Fusil brisé,
épisode pittoresque, en trois actes, de la vie sociale et politique,
à La Louvière », in, Hainaut-Tourisme,
n°221, novembre 1983, p.203-204. ; DEMOULIN R.,
« Militarisme et antimilitarisme en Belgique après la
première guerre mondiale- L'affaire du fusil brisé »,
in Actes du 103e Congrès National des
Sociétés Savantes, Nancy-Metz, 1979, t.1, p.305-322 ;
FRANÇOIS A., La mentalité de l'ancien combattant de la Grande
Guerre, en Belgique francophone, 1918-1940., Mémoire de licence en
Histoire, inédit, Université Libre de Bruxelles, année
académique 1997-1998, p.51-54.
* 400ARCHIVES
GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres,
procès-verbal, séance du 30 octobre 1922, p. 413.
* 401 Francis Balace aborde
ce conseil de cabinet en précisant qu'aucun procès-verbal
n'existe et que les fuites dans la presse proviennent sans doutes des ministres
catholiques eux-mêmes.
BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu
de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et
GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La
mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.
374.
* 402 La lettre pastorale
est reproduite dans Le Soir, 31 octobre 1922, p. 2
* 403La Nation
Belge, 12-13 novembre 1922, p.2; La Libre Belgique, 12 novembre
1922, p.2; CLAISSE S., Ils ont bien mérité de la patrie!
Monuments aux soldats et aux civils belges de la Grande Guerre,
mémoire(s) et reconnaissance (1918-1924), Thèse de doctorat
en Histoire, inédit, Louvain-la-Neuve, année académique
2005-2006, p.144-145 et 162-163.
* 404 Comme nous l'avons
montré dans la partie consacrée au concept de soldat inconnu, de
nombreuses études ont été réalisées sur le
sujet. Le lecteur y trouvera donc une description plus détaillée
de ce choix.
* 405 Les neuf secteurs
sont: l'Alsace, l'Artois, la Belgique, la Lorraine, le Chemin des Dames, la
Champagne, la Somme, Verdun et la Marne.
* 406LE NAOUR J-Y., Le
Soldat inconnu, La Guerre, la mort, la mémoire, Paris,
Découvertes Gallimard, 2008, p. 38-39.
* 407JAGIELSKi J-F., Le
Soldat Inconnu : invention et postérité d'un symbole,
Paris, Imago, 2005, p.91-95.
* 408BALACE F.,
« Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu
d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les
Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la
mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.373 ;
L'Indépendance Belge, 14 novembre 1922, p.5
* 409Le Soir, 11
novembre 1922, p.2., L'indépendance Belge, 11 novembre 1922,
p.5 ; La Dernière Heure, 11 novembre 1922, p.1
* 410Albert
Devèze (6 juin 1881- 28 novembre 1859): issu d'une famille de
militaires, Albert Devèze se destine aux lettres jusqu'à la mort
de sa mère, puis embrasse le droit et est proclamé docteur en
1902. Il est un franc-maçon actif notamment lorsque le parlement veut
voter une loi interdisant aux soldats de faire partie d'une loge. Dès
1905, il rejoint le parti libéral, il est plutôt de tendance
progressiste puisqu'il donne son appui à des thèmes tels
que le suffrage universel ou la question sociale. Il passe très
vite les étapes de la hiérarchie politique (conseiller,
bourgmestre, député,...). Il sera Ministre de la Défense
Nationale à deux reprises : de novembre 1920 à août
1923 et de décembre 1932 à mai 1936. Ses opinions francophiles,
pro-wallonnes et militaristes lui coûtent son poste au lendemain des
élections de mai 1936.
LANNEAU C., « Devèze Albert », in
Nouvelle Biographie Nationale, tome 9, Bruxelles, Emile Bruylant, 2007
p. 148-153.
* 411Raymond Haesebroeck
(5 octobre 1892- 25 août 1951): Raymond (ou Reilnold ou Renaud, selon
les documents de son dossier) Haesebroeck (aussi orthographié
Haezebroeck ou Haesebroock) a toujours vécu dans la région de
Bruges. En 1912, il est milicien au premier escadron du troisième
lancier. Le 23 octobre 1917, en tentant de sauver un camarade, il est
touché par des éclats d'obus et devient totalement aveugle. Son
dossier militaire nous apprend également que ce soldat fut sur le front
dès les premiers jours de la guerre et qu'il y resta pendant 39 mois. Le
15 mai 1918, le décret royal n°5060 lui accorde la croix de
chevalier de l'ordre de Léopold deux avec palme ainsi que la croix de
guerre avec palme. Le 16 juin 1920, il reçoit la médaille
commémorative de la guerre 1914-1918 et la médaille de la
victoire. Le décret royal n° 16469, du 4 octobre 1928, lui octroie
la croix de l'Yser, le n°1000 du 15 novembre 1935, la croix du feu. Le 21
juillet 1936, il reçoit la croix d'officier de l'ordre de Léopold
II par le décret royal n°1348. Enfin, le décret royal
n°2800, du 15 novembre 1939, lui accorde une palme supplémentaire
sur le ruban de la croix de guerre.
(Dossier Militaire de Raymond Haesebroeck. Fourni par
l'adjudant Xavier van Tilborg, dossier en format pdf, n°154293).
* 412La Nation
Belge, 11 novembre 1922, p.2 ; Le Soir, 11 novembre 1922,
p.2 ; L'indépendance Belge, 11 novembre 1922, p.5 ;
La Dernière Heure, 12 novembre 1922, p.3
* 413La Province,
12 novembre 1922, p.2.
* 414La Nation
Belge, 11 novembre 1922, p.2 ; Le Soir, 11 novembre 1922,
p.5 ; L'indépendance Belge, 11 novembre 1922, p.5 ;
La Dernière Heure, 11 novembre 1922, p.1
* 415SERVICE DU PROTOCOLE
INTÉRIEUR, « Le 11 novembre », {en ligne :
http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/DGIP/communications/Newsletter/Focus-06-FR.pdf}
(dernière mise à jour en 2011, page consultée le 5 juillet
2013).
* 416BALACE F.,
« Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu
d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les
Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la
mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.373
* 417La Nation
Belge, 11 novembre 1922, p.2; Le Soir, 11 novembre 1922,
p.5 ; L'indépendance Belge, 11 novembre 1922, p.5 ;
La Dernière Heure, 11 novembre 1922, p.3
* 418BALACE F.,
« Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu
d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les
Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la
mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.373
* 419La Meuse,
12-13 novembre 1922, p.4, L'indépendance Belge, 14 novembre
1922, p.5 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1922, p.3
* 420Georges Theunis (28
février 1873- 4 janvier 1966): Homme politique issu du parti
catholique, Georges Theunis est électricien de formation et
représente la Belgique lors de la commission des réparations. En
novembre 1920, il devient ministre des Finances. Le 16 décembre 1921, il
est nommé premier ministre et le reste jusqu'au 13 mai 1925. En 1932, il
reçoit le ministère de la Défense Nationale.
(VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 315).
* 421Le Journal de
Liège, 12 novembre 1922, p.2. ; Le Soir, 12 novembre 1922,
p.1 ; L'indépendance Belge, 12 novembre 1922, p.3
* 422La Nation
Belge, 12 novembre 1922, p.1 Le Soir, 12 novembre 1922,
p.1 ; L'indépendance Belge, 11 novembre 1922, p.5
* 423 Une nouvelle fois,
nous voyons bien que dans le chef du gouvernement, il est important d'honorer
les morts. Rien n'est dit au sujet des vivants. Ce qui explique que très
vite le symbole du Soldat Inconnu soit récupéré par les
Anciens Combattants pour revendiquer pensions et avantages sociaux comme l'a
montré Alain Colignon. (COLIGNON A., Les anciens combattants en
Belgique francophone 1918-1940, Liège, Michel Grommen, 1984, p.
113).
* 424 Cité par
Le Soir, 7 novembre 1922, p.1.
* 425 Un
arrêté du 8 novembre 1922 confère au Soldat Inconnu :
la Croix du Chevalier de l'ordre de Léopold avec palme, la Croix du
Chevalier de l'ordre de Léopold II avec palme, la Croix de guerre avec
palme, la Médaille de l'Yser, la Médaille de la Victoire, la
Médaille Commémorative de la Campagne de 1914-1918.
Moniteur Belge- Journal Officiel, Bruxelles,
Imprimerie du Moniteur Belge, 11 novembre 1922, p. 7590-7591
* 426 Croix de guerre
française (ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des
ministres, procès-verbal, séance du 30 octobre 1922, p.414),
Congressional Medal of Honor et la Croix de guerre italienne (BALACE F.,
« Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu
d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les
Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la
mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 378.).
* 427 Remarquons encore une
fois que les discours sont peu nombreux lors des cérémonies
commémoratives de l'Armistice, exception faite des inaugurations de
bâtiments. Nous y voyons une volonté de ne pas accaparer ce moment
solennel par des discours politiques, revanchards, ...
* 428 Discours royal
d'Albert 1er reproduit dans MINISTÈRE DE LA DÉFENSE
NATIONALE, DIRECTION DE L'ÉDUCATION DES FORCES ARMÉES, La
Colonne du Congrès et le Soldat Inconnu, Bruxelles, Institut
géographique militaire, 1957, p.61
* 429Discours royal
d'Albert 1er reproduit dans MINISTÈRE DE LA DÉFENSE
NATIONALE, DIRECTION DE L'ÉDUCATION DES FORCES ARMÉES, La
Colonne du Congrès et le Soldat Inconnu, Bruxelles, Institut
géographique militaire, 1957, p.61
* 430 Discours royal
d'Albert 1er reproduit dans MINISTÈRE DE LA DÉFENSE
NATIONALE, DIRECTION DE L'ÉDUCATION DES FORCES ARMÉES, La
Colonne du Congrès et le Soldat Inconnu, Bruxelles, Institut
géographique militaire, 1957, p.61
* 431Le Journal de
Liège, 14 novembre 1922, p.2. ; La Nation Belge, 12
novembre 1922, p.3 ; Le Soir, 12 novembre 1922, p.3 ;
L'indépendance Belge, 11 novembre 1922, p.5
* 432Le Journal de
Liège, 9 novembre 1922, p.2 ; Le Courrier de
l'Armée, 11 novembre 1922, p.1.
*
433L'indépendance Belge, 11 novembre 1922, p.3
* 434
« Pathétique », in Dictionnaire historique de la
langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert-Sejer, 2006,
p.2607.
* 435 C'est l'opinion qu'il
développera dans un article ultérieur (L'Indépendance
Belge, 13 novembre 1923, p.1).
* 436Le Drapeau
Rouge, 11 novembre 1922, p. 1.
* 437BALACE F.,
« Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu
d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les
Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la
mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.388.
* 438CLAISSE S., Ils
ont bien mérité de la patrie! Monuments aux soldats et aux civils
belges de la Grande Guerre, mémoire(s) et reconnaissance
(1918-1924), Thèse de doctorat en Histoire, inédit,
Louvain-la-Neuve, année académique 2005-2006, p.169.
* 439 Décoration
civique, Création d'un office central Belge pour les prisonniers de
guerre, réparations à accorder aux victimes civiles de la
guerre,...
Cf., Annexe n°1.
* 440Le Soir, 14
novembre 1922, p.1
* 441 En passant du
graffiti au coup de pioche, à la dégradation par l'urine.
Nous n'avons pas trouvé les dates précises pour
ces différents faits, ils sont relatés dans un article du journal
Le Peuple. (Le Peuple, 29 juillet 1929, p. 3).
* 442 Nous pouvons
notamment parler de l'attentat orchestré par un italien de Belgique
contre le prince italien futur époux de la princesse Marie-Josée
(L'indépendance Belge, 25 octobre 1929, p.1 ; ADRIAENSSEN
A., Marie-Josée, Bruxelles, Luc Pire, 2001, p.67-70) ou encore
de l'événement du 9 février 1926. A cette date, une foule
composée d'officiers en civils, d'anciens combattants et de membres des
ligues nationalistes de droite se forme pour conspuer et cracher sur le Premier
Ministre Prosper Poulet suite à la remise au Musée de
l'Armée des drapeaux des régiments dissous dans la foulée
de Locarno. Pierre Nothomb tente d'amener cette foule jusqu'au Parlement.
Nothomb et ses fidèles s'étaient massés autour de la dalle
sacrée en attendant une reprise de l'agitation. Ils finiront toutefois
par se disperser (BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu
de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et
GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La
mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p.
379 ; FRANÇOIS A., La mentalité de l'ancien combattant
de la Grande Guerre, en Belgique francophone, 1918-1940., Mémoire
de licence en Histoire, inédit, Université Libre de Bruxelles,
année académique 1997-1998, p. 29-30)
*
443L'Indépendance Belge, 23 janvier 1929, p.1. Cette
décision avait été prise au Conseil des Ministres du 7
janvier 1929 (ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des
ministres, procès-verbal, séance du 7 janvier 1929,
p.15).
* 444 Cf. Page
n°29-30.
* 445 Discours royal
d'Albert 1e reproduit dans MINISTÈRE DE LA DÉFENSE
NATIONALE, DIRECTION DE L'ÉDUCATION DES FORCES ARMÉES, La
Colonne du Congrès et le Soldat Inconnu, Bruxelles, Institut
géographique militaire, 1957, p.61
* 446Le Journal des
Combattants, 12 novembre 1922, p.3
* 447Le Journal de
Liège, 12 novembre 1922, p.1
* 448LE NAOUR J-Y., Le
Soldat inconnu, La Guerre, la mort, la mémoire, Paris,
Découvertes Gallimard, 2008, p.
* 449JAGIELSKi J-F., Le
Soldat Inconnu : invention et postérité d'un symbole,
Paris, Imago, 2005, p.91
* 450JULIEN E., Paris,
Berlin. La mémoire de la guerre, 1914-1933, Rennes, 2009, p.
99-100
* 451LE NAOUR J-Y.,
« Le soldat inconnu : une histoire polémique »,
in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande
Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18
Editions, 2012, p. 320-321.
* 452MANSON J.,
Leçons de ténèbres : résistants et
déportés - FNDIR - UNADIF, Paris, Plon, 1995, p. 173.
* 453LE COMITÉ DE LA
FLAMME, La Flamme sous l'arc de triomphe, flamme nationale, {en
ligne:
http://www.laflammesouslarcdetriomphe.org/calendrier-du-ravivage/
), (page consultée le 27 juillet 2013, dernière mise à
jour le 1e juillet 2013).
* 454BALACE F.,
« Le soldat inconnu belge : du lieu de mémoire au lieu
d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les
Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le deuil, la
mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 379. Affirmation
confirmée par nos statistiques.
* 455Le Journal de
Liège, 4 novembre 1923, p.1
* 456La Province,
11 novembre 1923, p.1
* 457Baron Ruzette (22
juillet 1866 -25 mai 1929) : Docteur en droit, Albéric Ruzette
est membre du parti catholique. Il est représentant de Bruges de 1902
à 1907 ainsi que de 1912 à 1913. Il est également
conseiller provincial (1892-1902) et gouverneur de la Flandre-Occidentale de
1907 à 1912, sénateur de l'arrondissement de Bruges de 1919
à 1929. Il est enfin ministre de l'Agriculture de 1918 à 1921, et
ministre de l'Agriculture et des Travaux publics de 1921 à 1925.
VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 291 ; DENOËL T., Le nouveau
dictionnaire des Belges, Bruxelles, Le Cri, 1992, p. 620 ;
« Albéric Ruzette (1866-1929) » In ODIS -
Database Intermediary Structures Flanders [en ligne :
http://www.odis.be/pls/odis/opacuvw.toon_uvw_2?CHK=PS_3993
], (dernière mise à jour le 31 janvier 2013, page
consultée le 8 juillet 2013).
* 458 Nous pouvons nous
poser la question de savoir pourquoi cet allumage a lieu le 2 novembre et pas
le 11. Nous proposons deux analyses. La première serait que l'on choisit
la date du jour des morts pour faire référence à
l'idée ancienne qui se rattache au culte ancestrale du feu, du feu des
Vestales, à la lampe perpétuelle qui brille dans les
églises (Le Journal de Liège, 4 novembre 1923, p.1). La
deuxième serait de type beaucoup moins spirituelle. En effet,
constitutionnellement, le Parlement doit se réunir le deuxième
mardi du mois de novembre. Or, en 1924, le 11 novembre tombe
précisément le deuxième mardi. Il est intéressant
de voir que le Parlement s'est bel et bien réuni mais qu'en plus, il n'a
pas envoyé de délégation pour saluer le Soldat Inconnu
(L'Action Nationale, 16 novembre 1924, p.1 et La
Dernière Heure, 13 novembre 1924, p.2).. Nous pouvons donc penser
que le choix de la date n'est pas innocent, qu'elle fut choisie afin de pouvoir
remplir le devoir constitutionnel, l'hommage aux morts de la guerre passant au
second plan.
* 459ARCHIVES
GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres,
procès-verbal, séance du 9 octobre 1924, p. 485-486.
* 460Prosper Poullet (5
mars 1868 - 3 décembre 1937): Docteur en Philosophie et Lettres,
issu du parti catholique, il entame sa carrière politique en 1904 en
devenant conseiller communal de Louvain jusque 1911. Entre 1900 et 1908 il est
conseiller provincial du Brabant et à partir de 1908, il est
député. Sa première fonction ministérielle lui est
attribuée en 1911: il devient Ministre des Sciences et des Arts,
jusqu'en 1918, lorsqu'il est nommé ministre des Affaires
économiques. Plus tard, il est également Ministre des Chemins de
Fer, de la Marine ainsi que de l'Intérieur. De 1925 à 1926, il
devient Premier Ministre. Il est nommé Ministre d'Etat le 20 mai 1926.
Son gouvernement est confronté aux problèmes de l'Occupation de
la Ruhr et de la diminution du service militaire. Il donne début mai
1926 sa démission en raison de la gravité de la crise
financière. Plus tard, Prosper Poullet est une seconde fois Ministre de
l'Intérieur, de 1932 à 1934.
VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p.276-277 ; VAN GOETHEM H., «
Prosper Poullet », in Nationaal Biografisch Woordenboek,
tome 13, Bruxelles, Palais des Académies, 1990, p.668.
* 461ARCHIVES
GÉNÉRALES DU ROYAUME, Conseil des ministres,
procès-verbal, séance du 21 octobre 1924, p. 531.
* 462 Roi Albert à
sa soeur Henriette, duchesse de Vendôme - 28 octobre 1924. Musée
Royal de l'Armée, Fonds Louis Wilmet (publié dans Jean STENGERS,
L'Action du Roi en Belgique depuis 1831. Pouvoir et influence. Essai de
typologie des modes d'action du Roi, Paris- Louvain-la-Neuve, Duculot,
1992, p.12). Cité dans BALACE F., « Le soldat inconnu
belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in
COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande
Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18
Editions, 2012, p. 380.
* 463 Précision
apparemment primordiale puisque tant les différents journaux
consultés que le programme officiel le précise.
* 464 Il est
intéressant de constater qu'à l'époque, on ne parle pas
d'une minute de silence mais d'une minute de recueillement ce qui montre bien
la volonté qui se cache derrière ce moment solennel. En effet, il
ne suffit pas d'arrêter toute activité, il faut se recueillir,
tourner ses pensées vers tous les valeureux qui sont morts pour la
Patrie.
* 465ARCHIVES DU PALAIS
ROYAL, Archives du Département du Grand Maréchal
(époque Albert I), n°243, programme de la cérémonie
de l'allumage du luminaire situé sur la tombe du Soldat Inconnu.
* 466 En l'absence d'un
prénom, nous n'avons pas été capable de trouver une date
de naissance et donc d'avoir accès à son dossier militaire. Nous
livrons ici les quelques informations dont nous disposons: Monsieur Lange est
un verviétois qui a perdu les deux jambes à Ramscapelle.
Le Soir, 4 novembre 1924, p.2 ;
L'Indépendance Belge, 2-3 novembre 1924, p.1.
*
467L'Indépendance Belge, 2-3 novembre 1924,
p.1
* 468La Dernier
Heure, 3 novembre 1924, p.1 ; La Libre Belgique, 3-4
novembre 1924, p.1 ; La Nation Belge, 3 novembre 1924, p.
1 ; Le Journal des combattants, 2 novembre 1924, p.2 ;
L'Indépendance Belge, 2-3 novembre 1924, p.1 ; Le
Soir, 4 novembre 1924, p.1-2 ; La Province, 10-11 novembre
1924, p.1 ; Le Journal de Liège, 1 novembre 1924, p.2.
ARCHIVES DU PALAIS ROYAL, Archives du Département
du Grand Maréchal (époque Albert I), n°243, programme de la
cérémonie de l'allumage du luminaire situé sur la tombe du
Soldat Inconnu.
* 469La Libre
Belgique, 3-4 novembre 1924, p.1
* 470La Dernier
Heure, 3 novembre 1924, p.1 ; La Libre Belgique, 3-4
novembre 1924, p.1 ; La Nation Belge, 3 novembre 1924, p.
1 ; Le Journal des combattants, 2 novembre 1924, p.2 ;
L'Indépendance Belge, 2-3 novembre 1924, p.1 ; Le
Soir, 4 novembre 1924, p.1-2 ; La Province, 10-11 novembre
1924, p.1 ; Le Journal de Liège, 1 novembre 1924, p.2.
* 471Le Drapeau
Rouge, 4 novembre 1924, p.2
* 472Le Drapeau
Rouge, 16 novembre 1924, p.3
* 473La Dernier
Heure, 3 novembre 1924, p.1
* 474CHEVALIER J. ET
GHEERBRANT A., Dictionnaire des symboles : mythes, rêves,
coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, Paris, Robert
Laffont, 1990, p. 435.
* 475Le Soir, 4
novembre 1924, p.1-2
* 476CHEVALIER J. ET
GHEERBRANT A., Dictionnaire des symboles : mythes, rêves,
coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, Paris, Robert
Laffont, 1990, p. 436.
* 477La Province,
10-11 novembre 1924, p.1
*
478L'Indépendance Belge, 2-3 novembre 1924,
p.1
* 479La Dernier
Heure, 3 novembre 1924, p.1
* 480CHEVALIER J. ET
GHEERBRANT A., Dictionnaire des symboles : mythes, rêves,
coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, Paris, Robert
Laffont, 1990, p. 12-18, 486-487, 575-577.
* 481La Libre
Belgique, 11 novembre 1928, p.2.
* 482 En effet, les Anciens
Combattants n'ont toujours pas, dix ans après, reçu tout ce
qu'ils demandaient. Ils veulent notamment que la pension d'orphelin soit
montée à 3 francs par jour, que celle des parents de soldats
célibataires décédés passe à 1500 francs par
an. Ces revendications cachent une certaine rancoeur face au gouvernement mais
surtout face à une paix pas réellement rétablie.
Le Journal des Combattants, 11 novembre 1928,
p.1.
* 483Le Journal des
Combattants, 4 novembre 1928, p.1.
* 484 Cette présence
étrangère était voulue par le comité organisateur
car cela permet de montrer que sans aide ou presque, le pays a su se relever,
relancer son économie, stabiliser son franc et prépare deux
expositions pour le centenaire de l'indépendance.
Le Journal des Combattants, 28 octobre 1928, p.1.
*
485FÉDÉRATION NATIONALE DES COMBATTANTS, Bulletin
de documentation n°27 : Le Relais Sacré, 10 octobre 1950,
p.1-2 ; BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu de
mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et GRANDHOMME
J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La mort, le
deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012, p. 387.
* 486Le Soir, 13
novembre 1928, p. 1 ; Le Journal des Combattants, 12 novembre
1928, p.1; La Wallonie, 13 novembre 1928, p.2 ; La Nation
Belge, 12 novembre 1928, p.3 ; La Libre Belgique, 13
novembre 1928, p.2 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1928,
p.1.
* 487La Libre
Belgique, 12 novembre 1928, p.2.
* 488La Libre
Belgique, 13 novembre 1928, p.2.
* 489La Wallonie,
8 novembre 1928, p.3.
* 490 Lors de cette
cérémonie, le représentant du Baron Ruzette, alors
vice-président du Sénat, remet au président de la
Fédération des Invalides Prisonniers Politiques, le nouveau
drapeau de la section de Bruxelles.
Le Soir, 13 novembre 1928, p.2.
* 491La Nation
Belge, 13 novembre 1928, p.3.
* 492Le Soir, 10
novembre 1928, p. 2 ; Le Journal des Combattants, 4 novembre
1928, p.2 ; La Wallonie, 12 novembre 1928, p.1 ; La
Nation Belge, 9 novembre 1928, p.3 ; La Libre Belgique, 10
novembre 1928, p.2 ; La Dernière Heure, 11 novembre 1928,
p.1.
* 493Le Journal des
Combattants, 13 novembre 1928, p.1.
* 494Le Soir, 13
novembre 1928, p. 1 ; Le Journal des Combattants, 12 novembre
1928, p.1; La Wallonie, 13 novembre 1928, p.2 ; La Nation
Belge, 12 novembre 1928, p.3 ; La Libre Belgique, 13
novembre 1928, p.2 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1928,
p.1.
* 495Le Drapeau
Rouge, 13 novembre 1928, p. 2.
* 496Les radicaux
français se retirent, le 6 novembre, de l'Union nationale après
le congrès d'Angers, ce qui contraint Raymond Poincaré,
président du Conseil, à former un cabinet appuyé sur le
centre et la droite. Ces articles ont pour mission de montrer à
l'opinion publique belge que la majorité des pays européens
connaissent les mêmes difficultés que la Belgique, qui
rappelons-le, connaître pas moins de onze changements gouvernementaux sur
la décennie 1930.
L'Autorité, 15 novembre 1928, p. 2 ;
L'Action Nationale, 11 novembre 1928, p. 397 ; VANWELKENHUYZEN
J., Le gâchis des années 30: 1933-1937, Bruxelles,
Editions Racine, 2007, p. 683.
* 497La Wallonie,
10 novembre 1928, p. 2.
* 498VAN YPERSELE L.,
« Mémoire et sortie de guerre », in DEPROOST P-A.,
VAN YPERSELE L., WATTHÉE-DELMOTTE M., Mémoire et
identité, Parcours dans l'imaginaire occidental, Louvain-La-Neuve,
Presses
universitaires de Louvain, 2008, p. 387.
* 499Le Drapeau
Rouge, 9 novembre 1928, p. 1
* 500Le Soir, 10
novembre 1938, p. 1 ; Le Journal des Combattants, 11 novembre
1938, p.1; La Wallonie, 8 novembre 1938, p.2 ; La Nation
Belge, 10 novembre 1938, p.2 ; La Libre Belgique, 10
novembre 1938, p.2 ; La Dernière Heure, 9 novembre 1938,
p.1.
* 501L'Action
Wallonne, 8 novembre 1938, p.2 ; La Défense Wallonne,
10 novembre 1938, p ;1.
* 502La Dernière
Heure, 7 novembre 1938, p.2.
* 503Voir à ce
sujet : DORESSE J., Histoire de l'Ethiopie, Paris, Presse
Universitaire de France, 1970, p. 86-112; ABEBBÉ B., Histoire de
l'Ethiopie d'Axoum à la révolution, Paris, Edition
Maisonneuve et Larose-Centre français des études
éthiopiennes, 1998, p.187-193.
* 504Voir à ce
sujet : LUIS J.-P., La Guerre d'Espagne, Toulouse, Milan,
2002 ; BENNASSAR B., La guerre d'Espagne et ses lendemains,
Paris, Perrin, 2004 ; PÉPIN P., Histoires intimes de la guerre
d'Espagne : 1936-2006 : la mémoire des vaincus, Paris, Nouveau
monde, 2006. ...
* 505 Entre 1931 et 1945,
la Mandchourie a constitué l'avant-poste de l'occupation de la Chine par
l'Empire du Japon, qui, dans le cadre de sa politique expansionniste, l'envahit
en 1931 et y installa le nouvel État du Mandchoukouo, soit « pays
du peuple mandchou », considéré comme un pays
indépendant du reste de la Chine. L'ancien empereur Puyi fut mis au
pouvoir par les Japonais, avec le titre d'Empereur du Mandchoukouo. En 1945,
l'Union soviétique attaqua les Japonais en Mandchourie, mettant un terme
à l'existence du Mandchoukouo.
EASTMAN L., The Nationalist era in China, 1927-1949,
Cambridge, Cambridge University Press, 1991, p. 123.
* 506La Wallonie,
12 novembre 1938, p.1-3.
* 507La Dernière
Heure, novembre 1938, p. alors que La Nation Belge parle de
trois officiers de réserve et trois de l'active (La Nation Belge,
novembre 1938, p.).
* 508Trompette
thébaine : instrument de musique de la famille des cuivres
utilisé dans les cérémonies ou les concerts pour renforcer
ou ajouter de la solennité à l'événement. Pour
obtenir une trompette thébaine, il « suffit » de «
déplier » une trompette normale en Si bémol de façon
à ce que la colonne d'air s'étende le plus possible en minimisant
la longueur des coudes. Bien souvent, les pistons sont situés plus
près de l'embouchure du point de vue de la colonne d'air. Ils sont en
apparence plus loin en raison du fait que la trompette soit
dépliée. La longueur ainsi gagnée permet d'éloigner
un peu plus le pavillon et accroître la distance en apparence. Elle
mesure environ 1,20 mètre de longueur.
INCHBIAH D., Dictionnaire des instruments de
musique, Paris, Librio, 2003, p.57.
* 509La Dernière
Heure, 12 novembre 1938, p. 1-3 ; La Libre Belgique, 13
novembre 1938, p. 1-3; La Nation Belge, 12 novembre 1938, p.
1-5 ; La Wallonie, 15 novembre 1938, p.2 ; Le Journal
des Combattants, 13 novembre 1938, p. 1.
* 510La Dernière
Heure, 11 novembre 1938, p. 3
* 511La Libre
Belgique, 9 novembre 1938, p. 4
* 512 C'est la
dixième fois qu'il est organisé.
* 513La Libre
Belgique, 8 novembre 1938, p. 3 ; La Nation Belge, 9
novembre 1938, p. 5.
* 514Le Journal des
Combattants, 20 novembre 1938, p.4.
* 515 Nous nous
référons ici à la distinction temporelle
opérée par Laurence van Ypersele qui est reprise dans CLAISSE S.
et LEMOINE TH., Comment (se) sortir de la Grande Guerre ? : Regards sur
quelques pays « vainqueurs » : la Belgique, la France et la
Grande-Bretagne, Paris, Editions L'Harmattan, 2005, p.5 et VAN YPERSELE
L., DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la
guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918,
Bruxelles, Editions Labor, 2004, p. 103-179.
* 516Le Journal des
Combattants, 13 novembre 1938, p.1.
* 517 C'est le nom qui
figure dans FÉDÉRATION NATIONALE DES COMBATTANTS, Bulletin de
documentation n°27 : Le Relais Sacré, 10 octobre 1950,
p.1-2. Francis Balace, quant à lui, révèle le nom de
José-Léo Martin (BALACE F., « Le soldat inconnu
belge : du lieu de mémoire au lieu d'affrontement », in
COCHET F. et GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande
Guerre : La mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18
Editions, 2012, p. 387) Alain Colignon résoud le problème du
prénom en n'inscrivant que les initiales aussi bien dans son livre que
dans son article (COLIGNON A., Les anciens combattants en Belgique
francophone 1918-1940, Liège?: Michel Grommen, 1984 ; COLIGNON
A., « La Belgique, une patrie d'anciens combattants? », in
Cahiers d'Histoire du Temps Présent, n° 3,
(consacré au Nationalisme), 1997, p.115-140)
* 518Entretien
téléphonique avec Chantale De Turck, secrétaire
nationale de la Fédération Nationale des Combattants, 21 juin
2013 mais Francis Balace affirme bien que cette cérémonie du
Relais Sacré débute bien en 1929.
BALACE F., « Le soldat inconnu belge : du lieu
de mémoire au lieu d'affrontement », in COCHET F. et
GRANDHOMME J-N. (dir.), Les Soldats Inconnus de la Grande Guerre : La
mort, le deuil, la mémoire, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2012,
p.387.
*
519FÉDÉRATION NATIONALE DES COMBATTANTS, Le Relais
Sacré, REF CDT / 1814 (notice envoyée par la
secrétaire nationale, sans autre référence) ; Le
Soir, 9 novembre 2004, p.20
* 520Le journal des
combattants, 27 octobre 1929, p.1
* 521La Meuse,
11-12 novembre 1933, p.1
*
522L'indépendance Belge, 12 novembre 1938, p.1-2.
* 523CLAIRON E., « Le
symbole : le soldat inconnu », émission Karambolage sur
Arte, 5 novembre 2006 ; DALISSON R., « La célébration
du 11 novembre, l'enjeu de la mémoire combattante : héritages et
pratiques, 1919-1939 », in Guerre mondiales et conflits
contemporains, n° 192, 1999/1, p. 17.
* 524Le Journal des
Combattants, 27 octobre 1929, p.1 ; La Nation Belge, 9
novembre 1929, p.3.
*
525L'Indépendance belge , 1e août
1929, p. 1 ; L'Indépendance belge, 10 août 1929,
p.1 ; L'Indépendance belge, 11 août 1929, p.1 ;
L'Indépendance belge, 30 juillet 1929, p.1 ; La Libre
Belgique, 30 juillet 1929, p.3 ; Le soir, 29 juillet 1929,
p.1-2 ; Le peuple, 29 juillet 1929, p ;3 ; Le
20e siècle, 29 juillet 1929, p. 1 ; De
Standaard, 29 juillet 1929, p.4 ; Het Nieuws van de dag, 30
juillet 1929, p.2 ; La nation belge, 29 juillet 1929, p. 1 ;
La nation belge, 30 juillet 1929, p.1.
* 526 Les treize flambeaux
belges: Un par province, deux supplémentaires pour Liège, un
supplémentaire pour le Hainaut et la Flandre occidentale et un flambeau
français.
* 527 Plus
particulièrement, c'est le ministre de l'intérieur, Henri Baels,
qui a estimé que la flamme ne pouvait jamais être
éteinte.
Le Soir, 8 novembre 1929, p.1 C'est ce journal
qui nous donne cette information, nous n'avons trouvé aucun
procès-verbal du Conseil des Ministres qui en parle.
* 528La Dernière
Heure, 11 novembre 1929, p.3
* 529Le Journal des
Combattants, 3 novembre 1929, p.2
* 530Le Drapeau
Rouge, 6 novembre 1929, p.1
* 531Le journal des
combattants, 10 novembre 1929, p.1-2
* 532La Nation
Belge, 9 novembre 1929, p. 3
* 533Le
Vingtième Siècle, 11 novembre 1929, p.2.
* 534La Libre
Belgique, 12 novembre 1929, p.1.
* 535La Libre
Belgique, 11 novembre 1930, p.2.
* 536La Libre
Belgique, 12 novembre 1932, p.1-2.
* 537La Province,
7 novembre 1930, p.2
* 538 Ces
différentes catégories sont probablement mises en avant à
cause de l'idéal héroïque du valeureux héros qui se
bat pour la veuve et l'orphelin.
* 539De Schelde, 8
novembre 1930, p.2
Ces propos peuvent surprendre venant de ce journal mais cela
montre bien à quel point cette dégradation est perçue par
toute la nation comme profondément irrespectueux.
* 540La Dernière
Heure, 12 novembre 1929, p.3
* 541 Cela montre bien
l'importance donnée à ces différentes provinces pour leurs
actions pendant la guerre (la résistance des forts, la dernière
bataille du sol belge, la résistance).
*
542FÉDÉRATION NATIONALE DES COMBATTANTS, Le Relais
Sacré, REF CDT / 1814 (notice envoyée par la
secrétaire nationale, sans autre référence).
* 543La Nation
Belge, 10 novembre 1929, p.2.
* 544La Province,
7 novembre 1930, p.2
* 545Le Soir, 12
novembre 1929, p.2.
Dès 1933, les programmes des parcours des
différents flambeaux sont consignés. ARCHIVES DU PALAIS ROYAL,
Archives du Département du Grand Maréchal (époque
Albert I), n°524 et les Archives du Département du Grand
Maréchal (époque Léopold III), n°182, 183, 184, 185,
186, 187.
* 546Le Courrier de
l'Armée, 12 novembre 1929, p.3.
* 547La Libre
Belgique, 12-13 novembre 1930, p.2
* 548Moniteur des
Instituteurs Primaires, Récitation : Aux Flambeaux Sacrés, 5
novembre 1936, p.94. Cité dans BECHET C., Une Grande Guerre pour
un petit pays : La vision de la guerre 14-18 dans l'enseignement primaire
francophone (1918-1940), Mémoire de licence en histoire,
inédit, Université de Liège, Année
académique 2001-2002, p. 82.
* 549BRASSEUR M., La
représentation des fêtes à travers la presse francophone
bruxelloise de l'entre-deux-guerres (1919-1939), Mémoire de Master
en Histoire, inédit, Université Catholique de Louvain,
année académique 2004-2005, p. 75-76.
* 550NANIOT T.,
« Figures belges lors du centenaire en 1930 », in
Toudi mensuel n°68, avril-mai-juin 2005, p. 7-8.
* 551 Certaines figures
comme le couple royal, de grands généraux ou des héros
civils sont particulièrement bien évoqués pour ce
centenaire mais il est intéressant de constater qu'elles sont presque
toutes liées à la Première Guerre mondiale et issues de la
Wallonie.
BRASSEUR M., La représentation des fêtes
à travers la presse francophone bruxelloise de l'entre-deux-guerres
(1919-1939), Mémoire de Master en Histoire, inédit,
Université Catholique de Louvain, année académique
2004-2005, p. 75-80. NANIOT T., « Figures belges lors du centenaire
en 1930 », in Toudi mensuel n°68, avril-mai-juin 2005,
p. 12.
* 552 A cette
époque, l'Université flamande de Gand et l'Ecole des Hautes
Etudes (francophone) coexistent. Afin que les professeurs ne
privilégient pas l'Ecole des Hautes Etudes, il est interdit aux
professeurs de l'université d'y donner cours ce qui suscite le
mécontentement des ministres libéraux.
VAN KALKEN F., Entre deux guerres. esquisse de la vie
politique en Belgique de 1918 a 1940 , Bruxelles, Office de
Publicité, 1945, p.61 ; LUYKX T., Politieke geschiedenis van
België, Amsterdam-Bruxelles, Elsevier, 1985, p.333 ; STENGERS
J., L'action du Roi en Belgique. Pouvoir et influence. 2e
édition revue.- Bruxelles, Editions Racine, 1996, p.75, 224.
* 553Le Soir, 11
novembre 1930, p.1-2
* 554Le Soir, 12
novembre 1930, p.3, La Dernière heure, 12 novembre 1930,
p.1-3 ; La Nation Belge, 12 novembre 1930, p.4
* 555La Libre
Belgique, 12 novembre 1930, p.1-2 ; La Nation Belge, 10
novembre 1930, p.3
* 556La Nation
Belge, 12 novembre 1930, p.1.
* 557 L'année 1930
voit plusieurs inaugurations de monuments aux morts. C'est à cette
occasion que l'on rapproche le courage des soldats belges de 14-18 avec celui
des volontaires de 1830.
VAN YPERSELE L. et TIXHON A., « Du sang et des
pierres. Les monuments de la guerre 1914-1918 en Wallonie », in
Les Cahiers d'Histoire du temps Preìsent, volume 7, p.
91-92.
* 558VAN YPERSELE L.,
DEBRUYNE E. et CLAISSE S., De la guerre de l'ombre aux ombres de la
guerre : l'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918,
Bruxelles, Editions Labor, 2004, p. 152.
* 559 « Je maudis
la guerre ».
De Schelde, 8 novembre 1930, p.1.
* 560La Libre
Belgique, 5 novembre 1930, p.2, La Nation Belge, 6 novembre 1930,
p.1.
* 561Le Journal des
combattants, 9 novembre 1930, p.2.
* 562La Dernière
heure, 12 novembre 1930, p.1-3.
* 563La Dernière
heure, 12 novembre 1930, p.1.
* 564La Dernière
heure, 12 novembre 1930, p.1 ; La Libre Belgique, 6 novembre
1930, p.2 ; La Nation Belge, 12 novembre 1930, p.4 ; Le
Journal des combattants, 16 novembre 1930, p.12 ; Le Soir,
12 novembre 1930, p.3.
* 565La Dernière
heure, 13 novembre 1930, p.3.
* 566 Notre propos n'est
pas de donner un compte-rendu détaillé de la préparation
et des opérations mais de présenter les évènements
qui ont marqué la population et qui donneront lieu à des
commémorations.
Pour cette partie nous avons notamment
consulté :
DE THIER J. et GILBART O., Liège pendant la Grande
Guerre : Tome 1, Liège héroïque : la défense eet
la prise de Liège -- Tome 2, Liège martyre : la barbarie
germanique dans la province de Liège -- Tome 3, Liège
indomptée : l'occupation allemande septembre 1914 à novembre 1918
-- Tome 4, Liège indomptée : l'occupation allemande septembre
1914 à novembre 1918, Liège, Imprimerie
Bénard, 1919.
MENZEl E., « La défense de
Liège », dans LYR R. (dir.) Nos héros morts pour la
Patrie, patrie, l'épopée belge de 1914-18, histoire et
documentation, Bruxelles, 1920, p. 38-49.
DE SCHRYVER A., La bataille de Liège (août
1914), Liège, H. Vaillant-Carmanne, 1922.
BALACE F., « Aux premières loges des deux guerres
», in Histoire et Patrimoine de la Province de Liège,
Bruxelles, Éditions Alambic, 1997, p. 294-302.
BALACE F., « Un enfantement dans la douleur
(1914-1950) », in DEMOULIN B. et KUPPER J-L. (dir.), Histoire de
la Wallonie, de la préhistoire au XXie siècle,
Toulouse, Editions Privat, 2004, p. 278-280.
*
567Général Brialmont (25 mai 1821-20 juillet
1903): Après une enfance à la campagne, il entre à
l'école militaire le 12 juin 1839. Elève passionné, il
finit brillamment ses études et fait partie du génie militaire
dès le mois de septembre 1843. Avec le génie, il travailla
à Liège, Bruxelles, Mons, Charleroi, Anvers. Il participa
également au cabinet du ministre de la guerre de 1847 à 1851.
Brialmont écrivit plusieurs ouvrages exposant ses vues militaires et
même une biographie sur le Duc Wellington. En septembre 1875, il devient
inspecteur général des fortifications et du corps du
génie. Deux ans plus tard, il est promu général.
Après plusieurs débats, ses projets de forts permanents sur la
Meuse furent mis en exécutions en 1888 et achevés en 1891. Lors
de sa retraite militaire, il fut élu à la Chambre des
Représentants, le 14 juin 1892. Ses prises de positions seront toujours
en faveur de l'armée même sur des questions comme celle du Congo.
Jusqu'à sa mort le 20 juillet 1903, il s'occupa de la transformation
d'Anvers et de l'extension du camp retranché.
LECOMTE L., « Brialmont Henri-Alexis »,
in Biographie Nationale de Belgique, tome 30, Bruxelles, Bruylant,
1958, p.212-229.
* 568TASNIER L. , VAN
OVERSTRAETEN R., La Belgique et la guerre, Tome 3 Les opérations
militaires, Bruxelles, Henri Bertels, 1923, p.35 ; DONNEL C., The
Forts of the Meuse in World War I, Oxford, Osprey Publishing, 2007,
p.32-60.
* 569 Les forces en
présence étaient de ce fait, totalement inégales.
PIRENNE H., Histoire de Belgique, tome 7 :
La Belgique et la Guerre mondiale, Paris, New-Haven, Presses
universitaires de France et Yale University Press, 1928, p. 57-58 ; BALACE
F., « L'art de la guerre en Belgique au XIX siècle. La
dangereuse illusion des remparts », in DEJARDIN V., MAQUET J. (dir.),
Le patrimoine militaire de Wallonie, Namur, Institut du Patrimoine
wallon, 2007, p.51-63.
*
570Général Leman (Liège, 08 janvier
1851 - Liège, 17 octobre 1920): fils de militaire, Gérard
Leman entre et sort premier de l'Ecole Militaire. Membre du génie, il
devient répétiteur des cours de construction, d'art militaire et
de fortification à l'Ecole militaire en mai 1880. Jusqu'en 1914, sa
carrière se fait dans cette école où il pousse
l'étude mathématique. Le 31 janvier 1913, il est nommé
commandant de la 3e division d'armée et de la position
fortifiée de Liège qu'il entreprend de modifier. Lors de
l'invasion, son quartier général est attaqué, il se replie
sur Loncin où il est fait prisonnier le 15 août. Lors de
l'après-guerre, une reconnaissance nationale lui est
accordée : il est fait comte. Installé à
Liège, il se document sur la défense de Liège en
août 1914 pour rédiger son Rapport au Roi. Lorsqu'il meurt le 17
octobre 1920, le gouvernement reconnaissant décide d'organiser des
funérailles nationales le 21 octobre 1920.
HAUTECLER G, « Lemand Gérard », in
Biographie Nationale de Belgique, tome 30, Bruxelles, Bruylant, 1958,
p. 512-515.
* 571LEMAN G (préf.
HAUTECLER G.), Le Rapport du général Leman sur la
défense de Liège en août 1914, Bruxelles,
Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique,
1960, p. 46-47.
* 572DE SCHRYVER A., La
bataille de Liège (août 1914), Liège, H.
Vaillant-Carmanne, 1922, p. 18-23 ; KUTA P., « Liège et
les alentours. Les forts », in DEJARDIN (V.), MAQUET (J.) (sous
dir.), Le patrimoine militaire de Wallonie, Namur, Institut du
Patrimoine wallon, 2007, p. 170-182.
*
573Général Ludendorff (9 avril 1865-20
décembre 1937): Erich Ludendorff est issu d'une famille prussienne,
sa mère était la fille d'un Junkers. A 18 ans, il devient
officier et sert dans l'infanterie. Membre de l'Etat Major
Général, Ludendorff participe à l'élaboration du
plan Schlieffen. Il devait veiller à l'augmentation constante des
ressources humaines et matérielles de l'armée allemande. Il se
fait remarquer au cours de la guerre notamment par la prise de la ville de
Liège dès le début de l'invasion. Après cette
victoire, il est appelé au Commandement suprême de l'armée
de terre. Il participe et gagne la bataille de Tannenberg (26-30 août
1914) ce qui lui vaut d'être nommé maitre du quartier
général d' Hindenburg. En 1917, Ludendorff est un des principaux
acteurs qui négocient le traité de Brest-Litovsk avec la Russie.
En novembre 1918, Hindenburg et lui se résignent à l'armistice.
Il part alors en Suède où il participe activement à la
propagande du « coup de poignard dans le dos » (selon
laquelle l'armée allemande, invaincue sur le terrain, a
été trahie par les politiciens et les civils de
l'arrière). En 1920, il rentre en Allemagne. Il rencontre Hitler,
participe au coup d'état raté et devient député du
Reichstag sous l'étiquette NSPAD. En 1925, il se présente
à l'élection présidentiel face à Hindenburg, Il
s'agit là d'un nouvel échec personnel. De plus en plus sectaire,
il s'éloigne du NSPAD et se consacre à la publication de ses
écrits. Il fonde en 1926 la « Ligue de Tannenberg » qui est
à la fois une « communauté religieuse germano-allemande
» et une association combattant les « forces supra-étatiques
», à savoir les Jésuites, les francs-maçons, les
Juifs et les marxistes.
THO&Szlig; B., « Ludendorff, Erich », in
Neue Deutsche Biographie 15 (1987), S. 285-290 [En ligne] (
http://www.deutsche-biographie.de/pnd118574841.html
), (page consultée le 14 mars 2013, dernière mise à jour
non mentionnée).
* 574DE SCHAEPDRIJVER S.,
La Belgique et la Première guerre mondiale, Bruxelles, Bern,
Berlin, PIE-Peter Lang, 2004, p.71.
* 575HORNE J., KRAMER A.,
1914. Les atrocités allemandes, Paris, Tallendier, 2005, p.
29-40 (traduction d'un ouvrage paru en 2001 aux éd. de la Yale
University sous le titre German atrocities, 1914: a history of
denial.)
* 576BECHET C., « La
résistance de Liège en août 14 et la reconnaissance
française : histoire, mythe et mémoire », in Actes du
LVIème Congrès de la Fédération des Cercles
d'Archéologie et d'Histoire de Belgique - Liège 2012 (sous
presse).
* 577ASCOLI D., The
Mons star. The British Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981,
p. 28.
* 578ZUBER T., The Mons
Myth : A Reassessment of the Battle, Stroud, History Press, 2010,
p.167.
* 579JOURET A.,
1914-1918, Autour des batailles de Mons, Gloucestershire, The History
Press, 2012, p.13-14.
* 580DEMORY J.-C., Au
Coeur de la Grande Guerre (1914-1918), Paris, Hachette, 2003, p.
64. ; ROLLAND J. et CHARPENTIER J., Histoire de la ville de
Saint-Ghislain, Saint-Ghislain, Imprimerie O. Gandibleu Fils, 1930, p. 69
et 70.
* 581ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°
272. Dossier accompagnant la venue des Old Contemptibles en 1923.
* 582UMONS,Fonds
Licope, 3.H n°10, Papier intitulé « The Great war...
I was there ».
* 583UMONS,Fonds
Licope, 3.H, n°9 Brochure commémorative du
60ème anniversaire de la bataille de Mons.
* 584La Bataille des
Frontières : La bataille des frontières s'est
déroulée entre le 10 et le 28 août 1914. Elle marque la
prise de contact entre les troupes allemandes et les troupes alliées
dans la toute première phase du conflit.
MANGIN P., A feu et à sang : août 1914, la
bataille des frontières, Thionville, Fensch Vallée, 2008, p.
12.
* 585HANOTAUX G.,
Histoire illustrée de la guerre 1914, tome 3, Paris, Bordeaux,
Gounouilhou, 1924, p.219-277 ; MANGIN P., A feu et à sang :
août 1914, la bataille des frontières, Thionville, Fensch
Vallée, 2008, p. 26 ; TERRAIN J., Mons: The Retreat to
Victory, Hertfordshire, Wordsworth Editions, 2000, p.134 ; LOMAS D.,
Mons, 1914: The BEF's tactical triumph, Oxford, Osprey Publishing,
1997, p.98 ; ASCOLI D., The Mons star. The British Expeditionary Force
1914, Edinburgh, Birlinn, 1981, p. 76.
* 586UMONS,Fonds
Licope, 3.I n°16, Papier intitulé « Battle of Nov
11th 18 »
* 587DONY E., La
Bataille de Mons (9-11 novembre 1918) et la délivrance par la
première armée britannique, Mons, Ed Léon Dequesne,
1918, p. 14-30; LICOPE G., « La libération de Mons le 11
novembre 1918 par le corps canadien », in Hainaut Tourisme,
n°133, avril 1968, p. 65-70.
* 588 JOURET A.,
1914-1918, Autour des batailles de Mons, Gloucestershire, The History
Press, 2012, p. 113-120.
* 589Le Journal de
Liège, 3 novembre 1923, p.2; Le Journal de Liège,
1e novembre, p.2; Le Journal de Liège, 1-2
novembre 1925, p.2, Le Journal de Liège, 3 novembre 1925,
p.1 ; Le Journal de Liège, 2 novembre 1926, p.2.
* 590Le Journal de
Liège, 12 novembre 1926, p.1-2.
* 591 Nous expliquerons la
signification de cette commémoration un peu plus loin.
Le Journal de Liège, 3 novembre 1923,
p.2 ; Le Journal de Liège, 5 novembre 1926, p.2 ;
Le Journal de Liège, 5 novembre 1928, p.2 ; La
Meuse, 5 novembre 1921, p.2.
* 592Le Journal de
Liège, 10 novembre 1923, p.2 ; Le Journal de
Liège, 13 novembre 1924, p.2 ; Le Journal de
Liège, 10 novembre 1925, p.2 ; Le Journal de
Liège, 12 novembre 1926, p. 1-2 ; Le Journal de
Liège, 1e novembre 1927, p.3 ; Le Journal de
Liège, 7 novembre 1928, p.3 ; Le Journal de
Liège, 8 novembre 1929, p.2 ; Le Journal de
Liège, 9 novembre 1933, p.2 ; La Meuse, 11 novembre
1920, p.2 ; La Meuse, 10 novembre 1921, p.2 ; La
Meuse, 10 novembre 1923, p.2 ; La Meuse, 10 novembre 1925,
p.2 ; La Meuse, 10 novembre 1926, p.2 ; La Meuse, 8
novembre 1927, p.2 ; La Meuse, 12 novembre 1928, p.1 ;
La Meuse, 10-11 novembre 1931, p.2 ; La Meuse, 7
novembre 1932, p.2.
* 593La Meuse, 12
novembre 1919, p.3 ; Au sujet de la mémoire de la première
guerre mondiale dans l'enseignement, voir : BECHET C., Une Grande
Guerre pour un petit pays : La vision de la guerre 14-18 dans
l'enseignement primaire francophone (1918-1940), Mémoire de licence
en histoire, inédit, Université de Liège, Année
académique 2001-2002, p. 82.
* 594 Il n'est pas
impossible que cette initiative ait un lien avec l'inauguration la même
année (24 octobre) du monument aux morts à l'intérieur du
cimetière de Robermont. Toutefois, un article publié dans Le
Journal de Liège du 13 novembre 1927 parle de
cérémonie traditionnelle alors que ce n'est que la
deuxième année où elle est rapportée par la presse.
Nous pouvons donc supposer que la cérémonie avait lieu
déjà avant 1926 mais qu'elle ne prend une réelle
importance qu'en 1926, avec le monument aux morts de Robermont.
* 595Le Journal de
Liège, 8 novembre 1927, p.2.
* 596La Meuse, 12
novembre 1928, p.2 ; La Meuse, 12-13 novembre 1936, p.3 ;
La Meuse, 11-12 novembre 1938, p.2.
* 597La Meuse, 13
novembre 1933, p.5.
* 598 La rue
Entre-deux-ponts est une des premières voies créées
à Liège. Elle se situe entre le pont d'Amercoeur et le pont
Saint-Julien, et relie la rue Puits-en-Sock au pont d'Amercoeur. En 1691, le
bombardement dirigé par le maréchal Boufflers détruisit
plusieurs immeubles de cette rue.
Th. GOBERT, Les rues de Liège, V,
Liège, 1975-1978, 45-49
Sur le plan, il s'agit donc de la continuation de la rue
Puits-en-Sock.
* 599 Ce détour est
rendu nécessaire par la vétusté du premier pont
d'Amercoeur. Nous savons qu'il a été détruit en 1927
(Bulletin Administratif de la ville de Liège, Séance du
14 juin 1927, p.476-478). Nous supposons qu'avant cette date, les
autorités communales préféraient jouer la
sécurité en interdisant le passage du cortège sur ce pont.
A sa réouverture en 1929, l'habitude devait être prise, c'est
pourquoi le parcours reste inchangé.
* 600 Actuellement, il
s'agit du quai Bonaparte.
* 601Le Journal de
Liège, 8 novembre 1927, p.2 ; Le Journal de
Liège, 5 novembre 1929, p.4 ; Le Journal de
Liège, 10-11 novembre 1929, p.2 ; La Meuse, 7
novembre 1932, p.2 ; La Meuse, 4-5 novembre 1933, p.2 ;
* 602 Actuellement, il
s'agit du Pont Kennedy.
* 603 Actuellement, il
s'agit du quai Roosevelt.
* 604 Comme nous l'avons
vu, en 1927, le monument du Poilu Inconnu de Laeken est inauguré. Si
l'on ajoute à cela, la francophilie liégeoise, nous pouvons
comprendre ce pèlerinage.
Le Journal de Liège, 8 novembre 1927,
p.2 ; Le Journal de Liège, 9 novembre 1927, p.2 ;
Le Journal de Liège, 10-11 novembre 1929, p.2 ; La
Meuse, 6 novembre 1930, p.2 ; La Meuse, 6-7 novembre 1931,
p.2 ; La Meuse, 6 novembre 1934, p.2
* 605La Meuse, 7
novembre 1927, p.1.
* 606 Les drapeaux
alliés sont montés aux mats au son des différents hymnes
nationaux.
* 607Maison
Wallonne: La Maison wallonne est l'émanation d'un syndicat
d'études où se retrouvent les chefs de file du militantisme
wallon de Bruxelles. Elle se situe sur la Grand-Place et est
créée en 1922. Ses objectifs sont nombreux et
variés : du café-restaurant au foyer du soldat en passant
par une bibliothèque, cette maison wallonne est une Maison du Peuple
pour militants wallons. Cette maison wallonne reste en activité jusqu'en
automne 1933.
KESTELOOT C., Au nom de la Wallonie et de Bruxelles
français. Les origines du FDF, Bruxelles, Editions Complexe, 2004,
p. 51-54.
* 608Le Journal de
Liège, 7 novembre 1927, p.1
* 609Le Journal de
Liège, 12 novembre 1929, p.1-2 ; Le Journal de
Liège, 12 novembre 1930, p.2 ; Le Journal de
Liège, 12-13 novembre 1933, p.6 ; Le Journal de
Liège, 12 novembre 1935, p.8 ; Le Journal de
Liège, 11-12 novembre 1936, p.2 ; Le Journal de
Liège, 14 novembre 1939, p.1.
* 610Le Journal de
Liège, 12 novembre 1931, p.7 ; Le Journal de
Liège, 13 novembre 1932, p.4 ; Le Journal de
Liège, 12 novembre 1934, p.1-2 ; Le Journal de
Liège, 14-15 novembre 1937, p. 1 ; Le Journal de
Liège, 15 novembre 1938, p.1.
* 611Le Journal de
Liège, 6 novembre 1930, p.2 ; Le Journal de
Liège, 5 novembre 1931, p.2 ; Le Journal de
Liège, 8 novembre 1932, p.2 ; Le Journal de
Liège, 9 novembre 1933, p.2 ; Le Journal de
Liège, 7 novembre 1934, p.2 ; Le Journal de
Liège, 7 novembre 1935, p.3 ; Le Journal de
Liège, 4 novembre 1936, p.2 ; Le Journal de
Liège, 6 novembre 1937, p.2 ; Le Journal de
Liège, 4 novembre 1938, p.2 ; Le Journal de
Liège, 5 novembre 1939, p.2. ; La Meuse, 6-7 novembre
1937, p.6 ; La Meuse, 3 novembre 1939, p.4.
* 612Le Journal de
Liège, 7 novembre 1935, p.2 ; Le Journal de
Liège, 9 novembre 1936, p.2 ; Le Journal de
Liège, 12 novembre 1937, p.3 ; Le Journal de
Liège, 7 novembre 1938, p.2 ; Le Journal de
Liège, 9-10 novembre 1939, p.2. ; La Meuse, 7
novembre 1935, p.2 ; Le Pays Réel, 12 novembre 1936, p.3.
* 613La Meuse, 13
novembre 1937, p.2.
* 614Le Journal de
Liège, 7 novembre 1928, p.2 ; La Meuse, 8 novembre
1934, p.2 ; ...
* 615Le Journal de
Liège, 6 novembre 1931, p.3 ; La Meuse, 7 novembre
1936, p.2 ; ...
* 616ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°
278. Lettre d'un groupement d'anciens combattants mécontents,
datée du 14 novembre 1937
* 617ARCHIVES DE LA VILLE
DE LIÈGE, Section du protocole, n° 74, programme des
festivités du dixième anniversaire de l'armistice et programme de
1935.
* 618ARCHIVES DE LA VILLE
DE LIÈGE, Section du protocole, n°37 : programme des
festivités du dixième anniversaire de l'armistice.
* 619ARCHIVES DE LA VILLE
DE LIÈGE, Section du protocole, n°37 : programme des
festivités du dixième anniversaire de l'armistice.
* 620La Meuse, 5
novembre, 1928, p.2; Le Journal de Liège, 12 novembre 1928,
p.1-2.
* 621Le Journal de
Liège, 10-11 novembre 1928, p.1.
* 622Le Journal de
Liège, 12 novembre 1928, p.1-2; La Meuse, 12 novembre
1928, p.1.
* 623MUSÉE DE LA VIE
WALLONNE, Archive n°10 762 : carton d'invitation au
mémorial de Cointe pour y prendre le thé.
* 624CHAUTARD S., Les
Grandes Batailles de l'histoire, Paris, Studyrama, 2005, p.236; VON LICHEM
H., Krieg in den Alpen 1915-1918, Tome III, Augsburg, Weltbild Verlag,
1993, p. 348-350 ; BERRAFATO E. et L. et VERNEY J.P., L'Italie en
guerre, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2006, p. 215-220.
* 625 Lors de la guerre, de
nombreux Italiens furent prisonniers pendant deux ans dans les casemates de la
citadelle et 170 sont morts.
BERRAFATO E. et L. et VERNEY J.P., L'Italie en
guerre, Paris, SOTECA, 14-18 Editions, 2006, p. 78.
* 626BULLITT L.,
Armistice 1918, Kent, The Kent State University Press, 1996, p.112.
* 627 Ce sont des termes
qui reviennent régulièrement, dans la presse ou dans les
écrits de l'époque, afin de qualifier cette guerre. (Entre
autre : HINZELIN E., 1914 : Histoire illustrée de la
guerre du droit, Paris, Quillet Aristide, 1916, 1193 p. ; La
Province, 11 novembre 1929, p.2 ; La Libre Belgique, 10
novembre 1926, p.2 ; La Dernière Heure, 12 novembre 1925,
p.1...)
* 628La Meuse, 5
novembre 1921, p. 2.
* 629HEYRIES H.,
« Le soldat inconnu italien », in COCHET F. et GRANDHOMME
J-N. (Textes réunis par), Les soldats inconnus de la Grande Guerre :
La mort, le deuil, la mémoire, Saint-Cloud, Soteca, 2012, p.
103-120.
* 630 En l'absence de
données chiffrées et d'autres documents, il n'est pas possible de
relativiser cette information transmise par le journaliste de La
Meuse.
* 631Le Journal de
Liège, 5 novembre 1928, p.2 ; L'Express, 4-5 novembre
1928, p.3 ; Le soir, 6 novembre 1928, p.1.
* 632La Dernière
Heure, 5 novembre 1928, p.3.
* 633 Pour ce journal, le
Gouvernement belge protège les fascistes puisqu'il fait disperser les
antifascistes. Pour lui, les Italiens seraient à l'origine de
l'altercation.
Le Drapeau Rouge, 6 novembre 1928, p.3.
* 634 Il aurait
été intéressant de voir si cet évènement a
eu une répercussion sur la communauté italienne de la province de
Liège malheureusement, le mémoire consacré à ce
sujet est non consultable (CANTAMESSA S., Les immigrés italiens dans
la province de Liège, de 1922 à 1945, Mémoire de
licence en Histoire, Inédit, Université de Liège,
année académique 1999-2000).
* 635La Meuse nous
parle d'une quarantaine. Malgré cette différence, nous pouvons
constater que les chiffres restent de l'ordre du raisonnable et qu'il n'y a pas
d'exagération.
* 636Rex: Un des
plus importants mouvements d'extrême droite d'avant-guerre en Belgique
francophone est Rex créé par Léon Degrelle. Au
départ simple maison d'édition catholique, celle-ci va se
transformer en parti politique puis en mouvement collaborationniste durant la
Seconde Guerre mondiale.
DI MURO G.F., Léon Degrelle et l'aventure rexiste
(1927-1940), Bruxelles, Éditions Luc Pire, 2005, p.15-20.
* 637 Entre 1932 et 1936,
les activités éducatives et récréatives des Jeunes
Gardes Socialistes sont délaissées au profit de la propagande
socialiste et des luttes politiques. C'est sans doute ce qui permet le
rapprochement avec les Communistes, eux aussi antimilitaristes et
antifascistes. Ce rapprochement débute après les grèves de
juin 1936 : la fusion des deux associations de Jeunes Gardes est
décidée en septembre et un congrès, entérinant
cette décision se tient les 1er et 2 novembre.
C'est donc ce qui explique la présence des communistes
à cette manifestation.
POURVEUR B., Etude du mouvement des jeunes gardes
socialistes de 1932 à 1939 : aperçu de l'action politique
des JGS et de leurs relations avec les jeunesses communistes, en particulier
dans l'arrondissement de Liège, mémoire de master en
Histoire, inédit, Université de Liège, année
académique 1994-1995, p. 59-63.
* 638Le Journal de
Liège, 12 novembre 1936, p.1 ; La Meuse, 12 novembre
1936, p.3 ; La Wallonie, 12 novembre 1936, p.1-5
* 639Le Pays
Réel, 12 novembre 1936, p.3.
Il aurait été intéressant de voir si cet
événement était relaté dans LAHAYE G., Le Parti
rexiste dans l'arrondissement de Liège : 1935-1940, mémoire
de licence en Histoire, inédit, Université de Liège,
année académique 1980-1981. Malheureusement, ce dernier ayant
été mal rangé, nous n'avons pu y avoir accès.
* 640DUMOULIN M.,
GÉRARD E., VAN DEN WIJNGAERT M. et DUJARDIN V., Nouvelle histoire de
Belgique, Volume 2 : 1905-1950, Bruxelles, Editions Complexe, p. 72,
84, 103, et 146.
* 641ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine,
n°276, lettre adressée aux futurs citoyens d'honneur de la ville,
datée du 20 novembre 1918.
* 642UMONS,Fonds
Licope, 3.I n°15, Bulletin communal, Juin 1925. Et ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine,
n°272, Papiers relatifs aux offices célébrés en
l'honneur des soldats tombés au champs d'honneur ou des civils.
* 643ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine, n°
273. Affiches communales datées de novembre 1919 à 1939.
* 644 C'est cette
année qui voit l'inauguration du monument aux Montois morts pour la
Patrie.
NIEBES P-J, « La mémoire de
la Grande Guerre à Mons (1918-1927) », in Mémoires
et publications de la Société des Sciences des Arts et des
Lettres du Hainaut, 105, 2010, p. 132.
* 645La Province,
2-3 novembre 1925, p.2. ; La Province, 9 novembre 1927, p.
2. ; La Province, 8 novembre 1928, p.2.
* 646 Celle ayant lieu au
Parc communal n'est pas formalisée comme l'est celle-ci.
* 647Première
publication : La Province, 5 novembre 1920, p.2. Par la
suite, le même article est repris et publié à la même
date.
* 648 Il s'agit de la Croix
du Sacrifice installée près des tombes britanniques, dans le
cimetière communal de Mons. Cette croix est inaugurée à
l'occasion du troisième anniversaire de l'armistice.
La Dernière Heure, 13 novembre 1921, p.1
Mons possède une deuxième Croix du Sacrifice au
cimetière militaire de Saint-Symphorien. Celle-ci est inaugurée
en novembre 1922.
La Province, 14 novembre 1922, p.2.
Entretien avec Bourdon Yves (spécialiste des
questions militaires relatives à Mons durant les deux guerres), 4 juin
2013.
* 649Charles Simonet (26
septembre 1872-6 novembre 1915): Après de brèves
études, il entre comme apprenti dans un journal montois mais devient
très vite marbrier car il doit subvenir aux besoins de sa famille
puisque son père est mort. Peu avant la guerre, il est marchand de
journaux à Mons. Patriote dans l'âme, il s'enrôla dans un
service de renseignements dès le mois d'octobre 1914. Trahi, il fut
dépisté par la police allemande et arrêté le 20 mai
1915 au moment où il se rendait chez son chef de service pour lui
montrer un document du gouvernement britannique le félicitant de son
zèle et de son dévouement. Le 2 novembre 1915, il est
condamné à mort et le 6 novembre, à 6 heures du matin, il
est fusillé au Tir National de Schaerbeek. Le dimanche 25 mai 1919 la
population entière de Mons l'accueillait à la gare pour le
conduire à la nécropole et le 25 août 1923, ses cendres
glorieuses étaient descendues dans le mausolée que la ville lui a
destiné. Il a été fait Chevalier de l'Ordre de
Léopold à titre posthume.
PIÉRARD C., « Charles Simonet »,
in Souvenons-Nous, Pâturages, Ballez-Colmant-Wuillot, 1924, p.
178-179.
* 650ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine,
n°237 : programme de l'inauguration de la place commémorative
irlandaise ; La Province, 13-14 novembre 1922, p. 2
* 651ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine,
n°478.- : programme de l'inauguration de la plaque
commémorative canadienne.
* 652 Inauguration le 20
mai 1934.
ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de
Mons, section contemporaine, n°1855 : programme de l'inauguration de
monument dédié aux chasseurs ardennais
* 653La Province,
12 novembre 1922, p.2. ; La Province, 11-12 novembre 1924,
p.2. ; La Province, 12-13 novembre 1925, p.3. ; La
Province, 11 novembre 1926, p.2. ; La Province, 12 novembre
1927, p.1-2. ; La Province, 12 novembre 1928, p.2 ; La
Province, 11-12 novembre 1929, p.3. ; La Province, 11
novembre 1930, p.2. ; La Province, 11-12 novembre 1931,
p.1. ; La Province, 12-13 novembre 1932, p.1-2. ; La
Province, 10-11 novembre 1933, p.2-3. ; La Province, 12-13
novembre 1934, p.2. ; La Province, 11 novembre 1936, p.2. ;
La Province, 12-13 novembre 1938, p.1-2.
* 654ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine,
n°1674 : lettre refusant d'organiser une cérémonie en
l'honneur du fils du citoyen Dupont, octobre 1920.
* 655ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine,
n°1675 : : lettre refusant d'organiser une cérémonie
en l'honneur du fils du citoyen Cochin, mai 1921.
* 656La Province,
10 novembre 1919, p.2. ; La Province, 8 novembre 1920,
p.1. ; La Province, 11-12 novembre 1921, p.2. ; La
Province, 13 novembre 1922, p.3. ; La Province, 9 novembre
1923, p.2. ; La Province, 10-11 novembre 1924, p.1. ; La
Province, 7 novembre 1925, p.2. ; La Province, 12 novembre
1926, p.2 ; La Province, 12-13 novembre 1927, p. 2. ; La
Province, 9 novembre 1928, p. 2. ; La Province, 9 novembre
1929, p1. ; La Province, 10 novembre 1930, p.2. ; La
Province, 8 novembre 1931, p.2. ; La Province, 9-10 novembre
1932, p.1. ; La Province, 11 novembre 1933, p.1. ; La
Province, 10-11 novembre 1934, p.2. ; La Province, 9
novembre 1935, p.3. ; La Province, 12 novembre 1936, p.2. ;
La Province, 11 novembre 1937, p.2. ; La Province, 11-12
novembre 1938, p.1.
* 657ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine,
n°272 : Papiers relatifs aux offices célébrés en
l'honneur des soldats tombés au champs d'honneur ou des civils ; La
Province, 8 novembre 1928, p.2, La Province, 13 novembre 1929,
p.1.
* 658 General French's
contemptible little army.
* 659WARREN W.
(préf.), Jugés par eux-mêmes, Paroles allemandes,
Paris, Nancy, Berger-Levrault, 1916, p.80. Il est mentionné dans cet
ouvrage que cette citation ait été rapportée dans le
Times, 2 octobre 1914.
* 660 Cité dans
BARTHORP M., The Old Contemptibles, Oxford, Osprey Publishing, 2005,
p. 34.
* 661TERRAIN J., Mons:
The Retreat to Victory, Hertfordshire, Wordsworth Editions, 2000,
p.22-34.
LOMAS D., Mons, 1914: The BEF's tactical triumph,
Oxford, Osprey Publishing, 1997, p.12-25
* 662ASCOLI D., The
Mons star. The British Expeditionary Force 1914, Edinburgh, Birlinn, 1981,
p. IX-X.
* 663 La seule information
que nous ayons été en mesure de trouver est que le Capitaine John
Patrick Danny était un membre de l'artillerie royale.
Abney Park, London. The Old Contemptibles of glorious
memory - parade once again to honour memory of Capt. Danny, founder of their
association {vidéo en ligne}, Londres, British Pathé, 1931,
(URL :
http://www.britishpathe.com/video/the-old-contemptibles
, page consultée le 1e juin 2013, dernière mise
à jour non-mentionnée).
* 664La Province,
13 novembre 1926, p.3.
* 665La Province,
14-15 novembre 1927, p. 2.
* 666 Nous n'avons pas pu
avoir accès aux informations concernant l'année 1939, en raison
de l'état dans lequel se trouvaient ces documents. Notre recherche
étant bornée à 1939, il est possible que ce
pèlerinage ait repris après la Seconde Guerre.
* 667 Monuments aux morts
britanniques comme nous le verrons dans le point suivant.
* 668Compte-rendus des
cérémonies : La Province, 14-15 novembre 1927,
p. 2. ; La Province, 11 novembre 1928, p.2. ; La
Province, 11 novembre 1929, p.2 ; La Province, 12-13
novembre 1930, p.2 ; La Province, 9-10 novembre 1931, p.2. ;
La Province, 6 novembre 1932, p.2. Il faut
noter que chaque année un ou deux jours avant l'arrivée de cette
délégation, un appel aux sociétés patriotiques est
publié, leur demandant de pavoiser leur maison aux couleurs
alliées et d'être présent pour l'accueil à la gare.
* 669Ada Bodart
(née de Doherty): protestante, irlandaise de naissance et Belge par
mariage, cette mère de deux enfants est poursuivie pour
résistance en 1915. Elle avait donné l'hospitalité
à trente-six personnes qui voulaient rejoindre le front. Elle
était la compagne de cellule d'Edith Cavell, et fut condamnée
à quinze ans de travaux forcés par l'occupant allemand.
Après guerre, elle sera la marraine des Old Contemptibles,
ABRAHAM H., En Belgique occupée lors de la Guerre
1914-1918 {en ligne: http://www.eglise-romane-
tohogne.be/environs/images/en_belgique_occupee.pdf), (page consultée
le 1e juin 2013, dernière mise à jour en
décembre 2012), p. 22.
* 670Compte-rendus des
cérémonies : La Province, 9 novembre 1933,
p.2. ; La Province, 7 novembre 1934, p.1. ; La
Province, 13 novembre 1935, p.2. ; La Province, 5 novembre
1936, p.2. ; La Province, 7 novembre 1937, p.2. ; La
Province, 11-12 novembre 1938, p.2.
* 671La Province,
8 novembre 1928, p.3. La Province, 6 novembre 1929, p.2. La
Province, 8 novembre 1930, p.2. ; La Province, 9-10 novembre
1931, p.2, ; La Province, 7-8 novembre 1932, p.3 ; La
Province, 7 novembre 1934, p.1., La Province, 13 novembre 1938,
p.2.
* 672 Comme nous l'avons
vu, le Relais Sacré commence en 1929 et doit voir se rejoindre les
flambeaux des diverses provinces aux pieds de la colonne du Congrès. La
retraite aux flambeaux, quant à elle, se cantonne à la ville de
Mons.
* 673La Province,
12-13 novembre 1923, p.1.
* 674ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine,
n°478 : programme de l'inauguration de la Croix irlandaise au
carrefour dit de La Bascule.
* 675 Le journal La
Province, nous parle de 431 tombes. Nous n'avons pas d'explication pour cette
divergence. (La Province, 12-13 novembre 1923, p.2.)
ARCHIVES DE L'ETAT À MONS, Archives de la ville de
Mons, section contemporaine, n°303 : documents relatifs aux
sépultures des Soldats Morts durant la Grande Guerre, dans le
cimetière montois.
* 676La Province,
12-13 novembre 1923, p.1.
* 677ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine,
n°1098 : Notes du service de Police relatives à l'inauguration
de la Croix irlandaise au carrefour dit de La Bascule.
* 678La Province,
12-13 novembre 1923, p.1.
* 679UMONS,Fonds
Licope, 3.I n°16, bulletin paroissial du 11 novembre 1923.
* 680 Inauguration de cette
plaque: le 13 novembre 1922. La Province, 13-14 novembre 1922, p.
2
* 681La Province,
12-13 novembre 1923, p.1.
* 682 Comme nous l'avons vu
plus en avant de ce mémoire, cette idée tend de plus en plus
à être contredite.
* 683Fulgence Masson (16
février 1854- 24 janvier 1942): Fulgence Masson, originaire de Dour,
réalise des études supérieures de droit à
l'université de Liège. Il s'installe, ensuite, à Mons
où il plaide pendant soixante ans au barreau. En parallèle de sa
carrière d'avocat, il entame une carrière politique au parti
libéral. Le 19 octobre 1894, il est élu conseiller communal de la
Ville de Mons. Ensuite, il devient échevin de l'Instruction publique et
conseiller provincial pour le canton de Dour et pour le canton de Mons. De 1904
à 1933, il siège à la Chambre des Représentants.
Durant cette même période, il sera plusieurs fois ministres
(Ministre de la Guerre du 24 novembre 1918 au 4 février 1920 et Ministre
de la Justice du 16 décembre 1921 au 13 mai 1925).
VAN MOLLE P., Le parlement belge 1894-1969,
Ledeberg/Gent, Erasmus, 1969, p. 235.
* 684UMONS,Fonds
Licope, 3.H. n°10, notes personnelles de Monsieur Licope.
* 685ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine,
n°174 : lettre de remerciement adressée à la
3e division canadienne pour la douille d'obus gravée.
* 686 Il s'agit d'un
« Field Howitzer » (obusier) et un « 18-pounder
gun ».
* 687ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine,
n°274 : programme des fêtes organisées au Waux-Hall pour
la remise de des pièces d'artillerie ayant tiré les derniers
coups de canon.
* 688 Idée
propagée par le discours d'un membre du comité du souvenir
britannique, le 2 novembre 1935, à l'INR.
UMONS,Fonds Licope, 3.D. n°5, transcription de
l'intervention radiophonique d'un membre du comité du souvenir
britannique, le 2 novembre 1935, à l'INR.
* 689UMONS,Fonds
Licope, 3. E. n°7, Brochure de la cérémonie du Souvenir
Britannique, 2 novembre 1935.
* 690 Cette terre n'est pas
prélevée qu'au cimetière de Mons, le Comité du
Souvenir Britannique s'est aussi rendu aux Wartons puisqu'il s'agit du lieu
où la mort frappa le premier Soldat Britannique.
UMONS,Fonds Licope, 3. E. n°7, Brochure de la
cérémonie du Souvenir Britannique, 2 novembre 1935.
* 691ARCHIVES DE L'ETAT
À MONS, Archives de la ville de Mons, section contemporaine,
n°334 : programme des cérémonies en l'honneur du
jubilé de mariage des souverains britanniques
* 692 Une urne par commune
où des soldats britanniques sont tombés.
Information issue de La Province, 4 novembre 1935,
p.2.
* 693La Province,
2-3 novembre 1935, p.1-2 (éditions du soir).
* 694La Province,
4 novembre 1935, p.2.
* 695 Constatation
résultant du dépouillement de De Schelde et Volk en
Staat.
L'histoire de ce pèlerinage commence en 1920. La
première guerre mondiale est à peine terminée. Plusieurs
militants flamands veulent rendre hommage à l'un des leaders du front
flamand, Joe English, dessinateur et soldat. Il avait illustré la vie
des soldats flamands sur le front. L'hommage se fera sur sa tombe. Le premier
comité se bat et obtient une parcelle pour plusieurs tombes de soldats.
Puis, viendra la Tour de l'Yser, en fait une énorme croix de
béton en forme de tour. Très vite, le pèlerinage a lieu en
août, le dernier dimanche.
Il est à noter que dès 2013, le
pèlerinage de l'Yser aura lieu le 11 novembre.
RTBF, « Le pèlerinage de l'Yser aura lieu le
11 novembre, dès 2013 », {en ligne :
http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_le-pelerinage-de-l-yser-aura-lieu-le-11-novembre-des-2013?id=7757726
}, (page consultée le 30 juillet 2013, dernière mise à
jour le 2 mai 2012).
* 696 Pour une étude
plus détaillée, le lecteur peut consulter : R. ANDRÉ
et E. RICHEZ-RUELENS, La situation des pensions d'invalidité de la
guerre dans la société belge. Bruxelles, ULB, Institut de
Sociologie, 1974. - 4 vol. : 1. La législation - 2. Etude
détaillée de l'évolution des pensions d'invalidité
- 3. La santé de l'invalide - 4. Comparaison de la pension
d'invalidité de la guerre 1914-1918 avec différentes
catégories de revenus
* 697 Exemple: Moniteur
Belge- Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 1919, p.
6800-6802.
* 698 Avis au lecteur: ce
tableau n'a pas la prétention de l'exhaustivité. Si une
étude devait être consacrée à ce sujet, veuillez
prendre ce tableau uniquement comme base de travail.
* 699Moniteur Belge-
Journal Officiel, Bruxelles, Imprimerie du Moniteur Belge, 1915-1939.
* 700 Comme toutes les
oeuvres qui sont créées en faveur de la population belge dans
l'entre-deux-guerres.
* 701 Annales
parlementaires, Séance du 9 février 1921, p. 166.
Annales parlementaires, Séance du 2 décembre
1920, p. 107
Annales parlementaires, Séance du 26 octobre 1922, p.
1870
Annales parlementaires, Séance du 7 novembre 1922, p.
1922
* 702 Nous avons
trouvé, au sein même du moniteur, les titres: Croix du feu et
croix de feu qui semblent tous deux renvoyer à la même chose.
* 703 Il s'agit de la
première fois où nous rencontrons cette information dans le
moniteur alors qu'elle est institutée depuis bien longtemps.
* 704 Ce plan
réapparait à plusieurs reprises dans les Archives du Palais
Royal, déjà pour l'époque d'Albert. Nous avons
sélectionné celui-ci car les années
précédentes, le plan est réalisé à la main
et aux crayons ce qui le rend peu lisible.
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