CONCLUSION
Nous voici au terme de notre travail de fin de cycle qui a
porté sur la crise économique mondiale et son impact direct en
RDC.
Le choix de ce sujet a été motivé par le
souci d'analyser les incidences de la crise économique mondiale sur
l'ensemble d'activités économiques congolaises et sur le
développement économique et social de la RDC.
Pour orienter notre recherche, certaines questions
fondamentales nous sont apparues importantes. Il s'agissait de connaître
les manifestations directes de la crise économique mondiale sur la RDC
et de connaître également les moyens mis en place par le
gouvernement congolais pour essayer de juguler la dite crise.
Nous avons émis les hypothèses selon lesquelles
la crise économique mondiale actuelle aurait entrainé la chute
des recettes d'exportation la baisse de recettes budgétaires et
l'augmentation du taux de chômage. Plusieurs entreprises oeuvrant au
Congo auraient soit arrêté ou suspendu leurs activités.
Pour lutter contre la crise économique mondiale, le pouvoir public
aurait pris un certain nombre de mesures notamment l'adoption d'un programme
d'urgence d'atténuation des impacts de la crise financière
internationale (PUAICF), pris au mois de Mars 2009 qui avait pour objectif de
contribuer au maintien de la stabilité économique et de l'ordre
social.
Le caractère pertinent de ce labeur a
nécessité le recours à la méthode dynamique,
à laquelle la démarche consiste à « poser le
problème de niveau de la réalité sociétaire face
à la dynamique sociale en vue de mettre en évidence des
dynamismes résultant nécessairement des relations entre niveaux
sans lesquelles aucunes formation sociale ne pourrait exister ;
complétée par l'approche sociologique.
Dans ce travail, en vue de récolter ou de collecter des
données, le choix à la technique documentaire s'est
avéré judicieux, car celle-ci nous a permis d'avoir accès
aux ouvrages, journaux, travaux de fin de cycle, mémoires, rapports
annuels et autres documents officiels cadrant avec la présente
étude.
33
A l'issu des analyses, l'étude révèle que
la crise économique mondiale analysée a été
déclenchée par l'excès d'endettement des ménages
américaines aux conséquences désastreuses pour la RDC.
Quant au secteur primaire, la crise a imposé une lourde
contrainte sur les pays fortement dépendants des ressources naturelles.
La RDC faisant partie des pays rentiers miniers et forestiers n'a pas
été épargnée par la crise puisque, ce sont des
économies africaines forestières et minières qui ont subi
le plus les effets de la forte chute des prix.
Dans le secteur agricole, les cours du café ont perdu
plus de 20% de leur valeur entre février 2008 et février 2009.
La diminution des recettes d'exportation a
empêché le gouvernement de financer l'importation des facteurs de
production dont il avait besoin et donc d'amortir les effets négatifs de
la crise sur l'économie. Cette situation d'incapacité a, certes,
amplifié les effets de la crise alimentaire.
S'agissant de l'exploitation forestière, la RDC a
ressenti âprement les effets de la crise avec une forte chute des prix et
de la demande. La production de bois a été affectée en
partie par l'annulation de certaines commandes du bois faite par l'Europe et
l'Asie.
Pour ce qui concerne l'exploitation minière, le prix de
la tonne de cuivre est tombé à 2.811 dollars américains en
décembre 2008 contre plus de 8.000 dollars américains au
début 2008, par contre, le prix de cobalt est tombé à 16,5
dollars américains en décembre 2008 contre 38,1 dollars
américains en juillet 2008. Concernant l'exploitation
diamantifère, la production minière de Bakwanga (MIBA) a
cessé de produire à la fin 2008. Pour ce qui est du
pétrole, la production pétrolière a affiché un taux
de croissance de -4,4%, réduisant considérablement les recettes
pétrolières.
Quant au secteur secondaire, en RDC, plusieurs projets
d'investissement initiaux ou d'expansion dans les industries extractives ont
été retardés, arrêtés ou
redimensionnés. Concernant le secteur tertiaire, pour le commerce, Suite
à la récession perceptible dès le troisième
trimestre, les exportations en 2008 ont régressé d'environ 56,3%
alors que les importations ont poursuivi une ascension. En 2009, les
exportations ont subi une baisse
34
massive de 42% et les importations de 22%. Le secteur bancaire
la RDC, encore épargné en 2008, a senti, lui aussi, les effets de
cette crise. La baisse des activités minières s'est
répercutée sur les activités de banques. Sur le secteur de
l'administration publique, avec cette crise, il y a eu une baisse de recettes
budgétaires et fiscales entraînant un accroissement des
déficits publics.
Au niveau de la politique publique, le gouvernement de la RDC
a mis oeuvre un éventail des mesures destinées à
atténuer les effets de la crise économique en RDC, notamment : le
programme d'urgence d'atténuation des impacts de la crise
financière (PUAICF) dont l'objectif est de contribuer au maintien de la
stabilité économique et de l'ordre social ; les appuis
budgétaires de la banque mondiale et de la banque africaine de
développement, qui ont permis de financer certains biens de
premières nécessité, d'assurer la paie des enseignants du
niveau primaire et secondaire et de payer les factures de consommation d'eau et
d'électricité de l'Etat ; la mise en place d'une équipe
spéciale ou un comité chargé de prendre les pouls de
l'économie et consulter le gouvernement sur la manière de
réagir face à la crise.
Au vu de ces résultats, nos hypothèses sont
corroborées. Nos recommandations envers les décideurs congolais
sont les suivantes :
- En ce temps de crise, voire à des crises
ultérieures semblables, il va falloir compter un peu plus sur les
ressources internes. C'est d'ailleurs l'une des recommandations fortes de la
réunion des ministres africains des finances et du plan et des
gouverneurs des banques centrales africaines tenue à Tunis le 12
Novembre 2008. Mobiliser et accroître les ressources internes sans
asphyxier l'économie et améliorer la qualité des
dépenses, améliorer la gestion des ressources nationales
(ressources minières, les hydrocarbures, les forêts et les
entreprises publiques).
- La crise a souligné le rôle crucial de la
diversification des exportations dans le renforcement de la résistance
des économies aux chocs extérieurs. Il est temps, aujourd'hui
plus qu'hier, de penser à investir sérieusement dans d'autres
secteurs clefs tels que l'agriculture, les hydrocarbures et le tourisme pour
renflouer le trésor public et permettre au pays de lutter contre la
efficacement crise, au cas où celle-ci toucherait un seul secteur, comme
le mines.
35
A la communauté internationale, il est
recommandé la réglementation du secteur financier mondiale comme
c'est le cas avec d'autres secteurs tels que le secteur aérien ou celui
de la mer pour mettre en place des normes impératives en vue de garantir
le fonctionnement clair et non opaque de ce secteur pour éviter de
sombrer encore dans des crises de cette envergure.
« Une crise mondiale requiert une solution mondiale
». Cette solution doit reposer sur des arrangements internationaux
efficaces et équitables, et tenir compte des intérêts des
pays africains
Au à la complexité de cette étude, la
complication de la part des fonctionnaires de certains ministères
provinciaux ou certaines divisions et l'insuffisance de moyen financier, nous
ne pensons pas avoir épuisé toutes les préoccupations en
rapport avec la présente étude. Néanmoins, nous pensons
avoir résolu certaines. C'est pourquoi, pour plus de
spécialisation, recommandons à ceux qui seront tentés de
mener des recherches sur les effets de la présente crise de se
spécialiser sur l'impact de celle-ci dans la province orientale ou tout
au plus dans la ville de Kisangani.
36
III. ARTICLE
|