ANNEE ACADEMIQUE 2011-2012
1
UNIVERSITE DE KISANGANI
FACULTE DE DROIT
BP : 2012
Département de Droit Economique et Social
LA CRISE ECONOMIQUE
MONDIALE ET SON
IMPACT DIRECT EN RDC
Par
Peter AMESILA AKWELO
TRAVAIL DE FIN DE CYCLE
Présenté en vue de l'obtention du Grade de
Gradué en Droit
Option : Droit économique et social
Directeur : CT Glombert LOKO MATUONO Encadreur : Ass. PANDATIMU
BIG
2
INTRODUCTION
01. ETAT DE LA QUESTION
La crise économique est devenue, de nos jours, l'une
des phrases la plus utilisée par tous, bien qu'étant incomprise
par d'autres. La crise financière, doublée de crise
économique mondiale est depuis la fin de l'année 2008 sur toutes
les lèvres, un sujet d'actualité.
Dans toutes les grandes régions du monde, la
récession économique est profonde et entraîne le
chômage, l'effondrement des programmes sociaux étatiques et
l'appauvrissement de millions des personnes.
Malgré la diversité des points de vue et des
perspectives présentées par plusieurs chercheurs, ils arrivent
quand même, tous unanimement, à la même conclusion :
l'humanité se trouve à la croisée des chemins de la crise
économique et sociale la plus grave de l'histoire moderne.
Lors des premiers mois de la crise, un certain nombre des
dirigeants et économistes africains avaient affirmé que la crise
économique actuelle « ne toucherait pas » l'Afrique en raison
de sa faible intégration dans l'économie mondiale. Aujourd'hui
les effets de la crise sont malheureusement déjà palpables, il
suffit pour s'en convaincre d'en considérer les multiples courroies de
transmission de cette crise vers le continent noir et plus
précisément vers la RDC.
Plusieurs études en rapport avec la présente ont
déjà été menées par d'autres chercheurs,
à titre illustratif :
Bernadette ESISO FATUMA1, s'est posée la
question de savoir quelles étaient les conséquences de la crise
financière et le mesures prises par le gouvernement congolais pour la
juguler ?
1 ESISO FATUMA B., Effet de la crise financière sur la
croissance économique en RDC. De 2001 à 2010,
mémoire, UNIKIS, 2010-2011, Kisangani
3
Elle a pu énumérer d'innombrables mesures qui
ont été prises par les autorités congolaises pour lutter
contre cette crise, notamment le programme d'urgence d'atténuation des
impacts de la crise financière internationale (PUAICF).
John ABEDI NYEMBO2, s'est intéressé
à l'impact de l'évolution de la crise financière
internationale sur l'économie (marché de change) de la RDC.
Après des recherches poussées, il a conclu que l'évolution
de cette crise est à la base de la hausse
généralisée des prix des biens et services, bref
l'inflation.
Mohammed BENHAMMOU3, s'était rendu compte
que les pays en développement les plus touchés par la crise
financière internationale sont ceux de l'Asie du Sud, de
l'Amérique Centrale et de l'Afrique sub-saharienne,
particulièrement la RDC.
Avec ses études antérieures, nous ne pensons pas
créer une rupture étant donné qu'aucun chercheur ne peut,
aujourd'hui, se prévaloir mener une recherche neuve et que la
connaissance scientifique est la résultante d'un processus dynamique, la
présente étude se veut complémentaire.
Cependant, notre étude se démarque de ces
études antérieures du fait qu'elle cherche à
démontrer de manière on ne peut plus circonstanciée
l'impact de la crise économique mondiale dans les domaines de la vie
courante des congolais.
02. PROBLEMATIQUE
La problématique réfère
généralement à un ensemble d'éléments ou
d'informations formant problème, à la structure d'informations
dont la mise en relation engendre chez un chercheur un écart qui se
traduit par effet de surprise ou de questionnement assez stimulant pour le
motiver à faire une recherche4.
Par problématique, Marie-Anne COHENDET entend tout
simplement le fait de se demander « quel est le problème ? »
et d'y apporter une réponse.
2 ABEDI NYEMBO J., Crise financière
internationale de 2008, genèse et effet sur le marché de change
en RDC, mémoire, UNIKIS, 2010-2011, Kisangani.
3 BENHAMMOU M., L'impact de la crise
économique international sur le développement économique
et social en Afrique, Tanger, Novembre, 2009
4 OTEMIKONGO MANDEFU, J., cours d'initiation
à la recherche scientifique, UNIKIS, 2006, Kisangani, p26.
5 AMESILA LIKE A., Analyse de
l'instabilité monétaire en République Démocratique
du Congo : cas de franc congolais face au dollar américain de 1998
à 2003, travail de fin de cycle, UNIKIS, 2005-2006, Kisangani,
62p
4
L'observation de l'évolution de la situation
économique de la RDC révèle que, depuis son accession
à l'indépendance, le 30 juin 1960, ce pays est
ébranlé par une crise économique chronique très
grave5. La mégestion des deniers publics et des
différentes guerres civiles meurtrières qu'à connus la RDC
l'ont sévèrement agenouée et plongée dans une
avalanche des crises à une allure de crise humanitaire.
La RDC a maintenu jusqu'à ce jour une structure
économique héritée de la colonisation,
caractérisée essentiellement par une forte extraversion de son
économie et une désarticulation prononcée de son tissu
industriel. Cette façon d'orienter les choses n'a pas été
bénéfique pour le développement économique et
social du pays. Ce qui a entrainé le pays dans la catégorie des
pays pauvres très endettés (PPTE) et des les moins avancés
(PMA).
La récente crise économique mondiale, dont
l'origine est située vers 2008 aux Etats-Unis, frappe de plein fouet les
pays du monde à des degrés divers et ne cesse de faire couler
beaucoup d'encre et de salive. Atténuer ses effets ou en envisager les
possibles voies de sortie en excluant les recherches scientifiques dans une
telle démarche est une gageure.
Un rapport du bureau du haut-représentant pour les pays
les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les
petits Etats insulaires en développement (UN-OHRLLS) démontre les
effets dévastateurs de la crise financière et économique
mondiale et montre que les populations de PMA seront affectées pendant
longtemps et que les populations pauvres déjà nombreuses ont
crû de près de 10 millions en 2010.
Les estimations les plus prudentes chiffrent la perte de
revenus, rien que pour 2006, à plus de 70 milliards de dollars, plus du
double du montant de l'aide au développement nette reçue par les
PMA en 2006.
Dans ce contexte, les perspectives de réalisations des
objectifs du millénaire pour le développement (OMD) à
l'horizon 2012 ne sont plus prometteuses.
5
La crise actuelle « présente pour le
développement de l'Afrique le plus grand danger jamais encouru », a
déclaré le président de la Tanzanie JAKAYA
KIKWETE6.
Vu cette perte vertigineuse de revenus et tant d'autres
raisons susmentionnées, certaines questions fondamentales nous sont
apparues importantes et suscitent notre curiosité, à savoir :
> Quelles peuvent être les manifestations directes de
la crise économique mondiale en RDC ?
> Quels sont les différents moyens mis en place par
le gouvernement congolais pour lutter contre cette crise économique
mondiale ?
03. HYPOTHESE
Une hypothèse peut être définie comme
étant « une proposition ou une explication que l'on se contente
d'énoncer sans prendre position sur sa véracité,
c'est-à-dire sans l'affirmer ou la nier. Une fois énoncée,
une hypothèse peut être étudiée, confrontée,
utilisée, discutée ou traitée de toute autre façon
jugée nécessaire, par exemple dans le cadre d'une démarche
expérimentale.7
Face aux questions susmentionnées, les
hypothèses de cette étude ce présentent comme suit :
1. La crise économique mondiale actuelle aurait,
certes, entrainé la chute des recettes d'exportation, la baisse de
recettes budgétaires et l'augmentation du taux de chômage.
Plusieurs entreprises oeuvrant en RDC ont arrêté ou soit suspendu
leurs activités.
2. Pour lutter contre la crise économique mondiale, le
pouvoir public aurait pris un train de mesures notamment l'adoption d'un
programme d'urgence d'atténuation des impacts de la crise
financière internationale (PUAICF), pris au mois de Mars 2009 qui a pour
objectif de contribuer au maintien de la stabilité économique et
de l'ordre social.
6 LAISHLEY ROY, L'Afrique sous la pression de la
crise économique mondiale, ONU-Afrique renouveau. Disponible sur
www.un-org/Africarenewal. Consulté le 1 avril 2012 à
10h28.
7
www.wac-cretil.fn/lycee/tpe/sousmenus/7/problematique.html. Consulté
le 21 mars 2012
6
04. BUT ET INTERET
Ce travail poursuit comme objectif de démontrer de
manière un peu plus détaillée les causes de la crise
économique mondiale ainsi que leurs répercussions directes sur le
développement économique et social de la RDC tout en proposant
des solutions en vue d'en faire face.
Le présent travail présente un intérêt
double, à la fois pratique et scientifique.
Sur le plan pratique, les résultats de ce travail
dégagent les effets directs de la crise économique mondiale sur
la population congolaise permettant aux décideurs et aux citoyens de
s'organiser autrement et de s'adapter pour continuer à vivre.
Sur le plan scientifique, ce travail constitue une modeste
contribution à la littérature scientifique en ce sens qu'il
examine les effets pervers de la crise économique mondiale.
05. METHODOLOGIE
La méthode se définit comme un ensemble des
démarches raisonnées, ordonnées et bien suivies pour
parvenir à un résultat8.
Par méthode, ESISO ASIA AMANI sous-entend tout
simplement une démarche intellectuelle exigée par le
schéma théorique approprié à elle en vue
d'expliquer une série de phénomènes
observés9.
Pour BOULAGER G., le choix d'un sujet impose
déjà en partie le choix de la méthode bien que celle-ci
demande aussi des préférences de chercheur.10
La pertinence de ce sujet a nécessité le recours
à la méthode dynamique, à laquelle la démarche
consiste à « poser le problème de niveau de la
réalité sociétaire face à la dynamique
8 MIDAGU BAHATI, Cours d'initiation à la
méthodologie, cours inédits, Kinshasa, 2001-2002.
9 ESISO ASIA AMANI, Méthodes de recherche
en sciences sociales, cours ronéotypé, G2 sociologie et G2
SPA, FSSAP, UNIKIS, 2006-2007, p17
10 BOULAGER G., La recherche en Sciences
sociales, éd. Universel, Paris, 1975, p62
7
sociale en vue de mettre en évidence des
dynamismes résultant nécessairement des
relations entre niveaux sans lesquelles aucunes formation sociale ne pourrait
exister.11 »
A la méthode dynamique, nous avons joint l'approche
sociologique. Par celle-ci, « le chercheur doit savoir lire la
société à chaud, au ras de sa signification apparente, et
saisir les rapports sociaux de production et le rôle des acteurs sociaux
dans une dynamique rendant compte des contradictions inhérentes à
tout système social.12 »
En vue de la récolte ou de la collecte des
données, la technique documentaire s'est avérée judicieuse
pour ce travail, car elle nous a permis d'avoir accès aux ouvrages,
journaux, mémoires, travaux de fin de cycle, rapports annuels et autres
documents officiels en rapport avec cette étude.
06. DELIMITATION DU SUJET
Ce travail couvre la période allant du début de
la crise économique mondiale actuelle (2007-2008),
caractérisée notamment par la faillite de la banque
Américaine Lehman Brothers, jusqu'à 2010.
Quant à la délimitation spatiale, le
présent travail s'intéresse des effets de la crise
économique en RDC.
07. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, le présent
travail comprend deux chapitres. Le premier est axé sur les
considérations générales tandis que le second examine les
incidences de la crise économique mondiale en RDC.
11 OTEMIKONGO MANDEFU, J., Op Cité, P.85
12 ESISO ASIA AMANI, Op Cité, P.17
8
CHAPITRE 1er : CONSIDERATIONS GENERALES
Dans ce chapitre, où sont abordés deux points
capitaux, le premier est consacré à la définition des
concepts de base, tandis que le second à l'origine et aux causes de la
crise économique mondiale actuelle.
SECTION I : DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE
Dans cette section, les concepts suivant feront l'objet de la
clarification: la crise économique mondiale, l'impact et la RDC.
I.1. CRISE ECONOMIQUE MONDIALE
Avant de procéder à la définition de la
crise économique mondiale, il apparait important de définir tout
d'abord les concepts qui la composent, entre autre la crise et la crise
économique. Au surplus, il sera question d'établir une liste des
crises économiques importantes qu'a connues le monde. Et pour finir, le
rapprochement entre la crise économique et la crise financière
viendra conclure ce point.
A. CRISE
Etymologiquement, le mot « crise » provient du
latin crisis (manifestation grave d'une maladie), issu du grec krisis. Selon le
dictionnaire français Dicos Encarta, la crise est un mot
polysémique. Elle est définie tantôt comme une « phase
aigue de mal-être ou de doute » ou comme une « période
de pénurie ». Ainsi, ce même concept est usité
à la fois en médecine, en politique, en finance, en
économie, etc. tout en ayant des sens différents selon qu'il est
employé dans tel ou tel discipline.
B. CRISE ECONOMIQUE
La crise économique est une période de
ralentissement de l'activité économique faisant suite à
une période d'expansion.
9
Une crise économique est caractérisée par
une diminution généralement brutale de la production et du taux
de croissance, et par une augmentation du taux de
chômage13.
Selon le dictionnaire économique et financier, la crise
économique est une rupture entre l'offre et la demande des biens et
services, génératrice d'un processus dépressif de la
conjoncture économique. En son sens strict, la crise économique
correspond au processus de retournement brutal de la conjoncture faisant
succéder, dans un cycle économique, une phase de
dépression à une phase d'expansion14.
Dans la théorie Marxiste, si la crise est entendue
comme entraînant la chute du capitalisme, les crises sont
interprétées comme le moyen par lequel le capitalisme se
réorganise.15
Usuellement, en langue anglaise, le mot crise
économique est compris au sens Marxiste et est peu utilisé. Il
lui est préféré les termes plus économiques de
dépression ou de récession. C'est ainsi que la crise
économique de 1929 s'appelle « grande dépression » ou
que la crise économique actuelle est appelée « Great
récession ».16
C. CRISE ECONOMIQUE MONDIALE
La crise économique mondiale est un «
phénomène temporel que nous ne pouvons rarement échapper
».
Une crise économique mondiale est une crise
économique qui est caractérisée par un profond
retournement de la situation économique d'un pays, d'une nation ou d'une
zone géographique plus importante.
D. LISTE DES CRISES ECONOMIQUES
Le monde a vécu, depuis quelques temps, près
d'une dizaine de récessions économiques lesquelles ont eu
d'importantes répercussions au niveau mondial,17 à
savoir : la
13 Dictionnaire Dicos Encarta, Paris, 2009
14 Dictionnaire économique et financier,
6° édition, seuil, Paris, p494
15 KENWAY P., « crises », the new
palgrave, 1987, P.724
16
http://fr.wikipedia.org/wiki/crise_%C3%A9conomique.
Consulté le 26 mars 2012 à 15h05
17
Crise-économique.com/accueil.html.
10
panique bancaire américaine de 1907, la grande
dépression (1929), la crise économique provoquée par le
choc pétrolier (1973-1979), la crise liée en partie à la
crise du système monétaire Européen (SME, 1993), la crise
économique Mexicaine (1994). A ne pas confondre la première ( le
Mexique déclare en 1982 qu'il est en cessation de paiement, dans un
contexte de la finance interméditée), qui ouvre la crise de la
dette du tiers monde, et la seconde (décembre 1994) provoquée par
une dévaluation du péso mexicain, endiguée par un
refinancement de 48 milliards de dollars soutenu par le fond monétaire
international (FMI), dans un contexte de finance directe de
marché.18
En 1997, la crise économique asiatique commence le 2
juillet lorsque la banque centrale Thaïlandaise laisse flotter le Baht
attaqué par la spéculation depuis Mai. Elle atteint les pays de
la région : effondrement des bourses, fuite des capitaux, faillites
bancaires et industrielles se développent. Alerte sérieuse pour
l'économie mondiale, elle est souvent attribuée à la
libéralisation financière incontrôlée
encouragée par le consensus de Washington. En 1998, il y a eu la crise
financière Russe. La crise turque (en 2002) a été
provoquée par la dévaluation de la livre turque.
Vers les années 2000-2001, la bulle internet s'est
dégonflée et à provoqué un ralentissement
économique.
A partir de fin 2007, il y a eu la crise économique de
2008-2010, liée à la crise financière de 2007-2010. Elle
touche, depuis février 2007 l'immobilier américain et par
ricochet, le financement de l'immobilier et le système financier
international. A partir de fin 2009, le monde a connu la très
médiatisée crise de la dette publique grecque qui
entraînant la baisse de l'Euro, une inquiétante propagation au
Portugal, à l'Espagne et même à l'Italie et une remise en
cause d'une politique « commune en Europe ».
L'expression « crise financière » s'emploi
pour désigner un ensemble de crises assez large incluant notamment les
crises de change, les crises bancaires, et les crises boursières. Mais
le terme est également employé pour désigner les crises de
la dette publique ou des crises qui affectent un marché à
terme.
18 PIROU J-P., Lexique de sciences
économiques et sociales, 7è édition, la
Découverte, collection REPERES, Paris, p32
11
Une crise financière peut concerner seulement quelques
pays ou être initiée dans un pays ; elle peut s'étendre par
contagion et devenir internationale et ralentir ainsi l'économie
mondiale.
Si une crise financière ne concerne dans un premier
temps que les marchés financiers, son aggravation conduira à des
effets néfastes sur le reste de l'économie, entraînant une
crise économique, voire une récession. Ces effets sont
généralement un resserrement du crédit et donc une baisse
de l'investissement, une crise de confiance des ménages.
La crise économique, par contre, pour certains comme
Gottfried HABERLER, est le moment de retournement d'un cycle
économique.19
I.2. IMPACT
L'impact est un effet produit par quelque chose ; influence
qui en résulte.20 Par rapport à cette étude,
l'impact signifie l'effet produit par la crise économique mondiale ou
les conséquences résultant de la dite crise sur la RDC.
I.3. RDC
La République Démocratique du Congo (RDC) est un
pays situé en Afrique centrale, à cheval sur l'équateur et
compris entre 5° latitude Nord et 13 Sud. Sa superficie est de 2.345.409
Km2 (5 fois la France et légèrement inférieure
au quart de celles des Etats-Unis d'Amériques). Elle partage des
frontières longues de 10.292 Km avec 9 pays, à savoir : la
République du Congo et l'enclave de Cabinda (Angola) à l'Ouest ;
la RCA et le Sud Soudan au Nord ; l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la
Tanzanie à l'Est ; la Zambie au Sud-est et l'Angola au Sud.
Conformément à la constitution du 18
février 2006, dans son article 2, la RDC est composée de la ville
de Kinshasa (capitale) et de 25 provinces dotées de la
personnalité juridique.
19 DE BOISSIEU, C., « crise économique
», dictionnaire des sciences économiques, Paris, PUF, 2000,
p229
20 Dictionnaire le petit Larousse illustré, 21
rue du mont parnasse, Paris, 2003, p531
12
D'après les estimations de 2010, la RDC compte 66
millions d'habitants, avec une densité de 27 hab. /Km2.
SECTION II : LA CRISE ECONOMIQUE ACTUELLE
Deux points importants sont développés dans
cette section. Il s'agit donc de l'origine de la crise d'une part, et des
causes de la crise d'autre part.
II.1 ORIGINE DE LA CRISE
La crise économique mondiale actuelle tire son origine
dans le secteur financier des économies développées et a
été provoquée par le problème des prêts
hypothécaires à risque et l'effondrement des titres garantis par
les créances hypothécaires aux Etats-Unis21
vraisemblablement vers la fin de 2007.
C'est au début de l'année 2008 qu'elle a
été sentie sur l'échelle mondiale. Nous pensons aussi que
l'origine de cette crise serait essentiellement liée au fait qu'il n'y
aurait ni réglementation ni surveillance dans le domaine financier. Les
« subprimes »22 (prêt
à risque) aux USA ont été gérées hors du
bilan des banques. S'il n'y a pas de garde-champêtre, les voleurs de
poules font la loi.
La matrice de cette crise résiderait aussi dans les
déséquilibres croissants de l'économie américaine.
Ces déséquilibres très importants, signes
précurseurs de l'agonie américaine, sont le résultat
direct de la gestion ultralibérale et néoconservatrice de la
présidence Bush. Les deux mandats de cette présidence ont
été marqués par des guerres sanglantes et
extrêmement couteuses (Afghanistan et Irak), l'aggravation des
inégalités ainsi
21 Bureau du haut-représentant pour les pays
les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les
petits Etats insulaires en développement (UN-OHRLLS), impact de la
crise économique sur le développement économique et
social, 2009
22 Les Subprimes : pour loger les
plus pauvres, trouver le financement nécessaire à ces
dépenses et par là même gagner beaucoup d'argent, les
systèmes bancaires et mobiliers des USA ont inventé un
système d'une extrême vulnérabilité. Depuis 2002,
des commerciaux proposaient des prêts à des taux très
attractifs les 2 premières années, mais qui ensuite
évoluaient au prix du marché. Une spéculation implicite
s'est opérée avec une montée des prix de l'immobilier
américain. Cela a fini par faire retourner le marché et augmenter
les taux. A l'été 2007, au total 3 millions de ménages
n'ont pu faire face à leurs échéances de remboursement et
y ont perdu leur logement et leur épargne.
13
qu'une désindustrialisation
accélérée dans un contexte mondiale également
caractérisé par des dangereux
déséquilibres.23
II.2. CAUSES DE LA CRISE
L'actuelle crise économique mondiale résulte de
l'effet conjugué des plusieurs facteurs, certains sont familiers aux
crises précédentes, d'autres sont nouveaux.24 Elle est
d'abord une grande crise de la finance américaine.
Provoquée par l'excès d'endettement des
ménages aux Etats-Unis, la décélération
(accélération négative), puis la chute des prix de
l'immobilier, la crise a été accentuée par les prises de
risques inconsidérées des intermédiaires financiers
américains, recherchant des rendements déraisonnables dans un
contexte de déréglementation et d'innovations financières
à risque. Cette crise est aussi une crise de la finance globale. La
titrisation25 des risques s'est vite étendue au
système financier international, nombre d'investisseurs en Asie, en
Europe, au Moyen-Orient, ayant massivement acquis tout un ensemble de produits
structurés ou de dérivés de crédits qui offraient
des rentabilités très élevées tant que la
prospérité se maintenait. Mais ils supportaient dans le
même temps des risques considérables.
La crise américaine des crédits s'est
transformée en une crise financière internationale (étant
donné que les Etats-Unis entretiennent des relations économiques
avec plusieurs pays du monde) occasionnant des pertes, parmi les
intermédiaires financiers, estimées par le FMI, en janvier 2009,
à 2.2OO milliards de dollars, entrainant une chute de la capitalisation
boursière de l'ordre de 30.000 milliards de dollars.26
Il a donc fallu que l'une des premières banques
américaines, en l'occurrence Lehman Brothers, dépose le
bilan pour que l'ensemble du système financier américain tombe en
crise.
23 BENDERA Omar, La crise économique
mondiale, son origine et ses perspectives. Disponible sur
http://lemaghrebin.com/accueil/index.html.
Consulté le 21 avril 2012 à 16h04
24 Fond monétaire international, Impact
de la crise financière mondiale sur l'Afrique subsaharienne, FMI
division des ressources multimédias, 2009, p 1
25 La titrisation est communément
définie comme étant l'opération qui consiste à
transformer une créance (ou un actif illiquide) en titres. Cette
créance qui constitue un actif est transférée à un
tiers qui en verse le prix au cédant
(originator), à charge pour le premier de mettre cet
actif sur le marché des capitaux sous forme de valeurs
mobilières. Source :
http://www.banque-credit.org/pages/titrisation.html,
consulté le 23 avril 2012 à 23h30.
26 CARTANAPIS André, La crise
financière, ses causes, son déroulement, ses conséquences.
Quelles leçons ?, Journée d'étude de l'OFCE Paris, 12
février 2009, p2-3.
14
Cet opérateur, l'un des plus importants au monde, n'a
pas été sauvé par l'Etat américain. Cela s'est
réalisé le 15 septembre 2008, c'est le symbole le plus grave de
cette crise.
En effet, la faillite de Lehman Brothers
déstabilise l'assureur American International Group
(AIG) qui occupait une place stratégique dans
le système financier américain. Et la quasi nationalisation de
l'AIG avec l'acquisition par le trésor de près de 80% de ses
actions et un prêt-relais de la Fed
(Fédéral réserve) de 80 milliards n'a pas rassuré
le marché.
Et pour la première fois, des doutes se sont fait jour
sur la dette souveraine américaine. Les banques se méfiant les
unes vis-à-vis des autres, ont arrêté de se prêter de
l'argent. C'est pour remédier à cette crise que le
secrétaire d'Etat américain au trésor et le gouverneur de
la Fed, sur instruction du président G. BUSH,
décident de mettre sur pied un plan de 700 milliards de dollars pour
racheter les actifs « pourris » ou « toxiques »
détenus dans le système bancaire et chez les assureurs
américains. Entre temps la crise s'est propagée des Etats-Unis
d'Amérique à l'Europe et aux pays émergents qui
décident tous d'imiter la politique interventionniste initiée en
Grande-Bretagne par Gordon BROWN, l'objectif étant d'assurer la
continuité des prêts interbancaires et l'obtention des
crédits par les entreprises.27
La mutation de cette crise financière en une crise
économique internationale s'explique par le manque de confiance entre
les acteurs du secteur banquier. Les banquiers ne se font plus confiance au
point de cesser de se prêter de l'argent, craignant d'encaisser des
produits à grand risque, ou de ne pas être remboursés : le
système de compensation s'effondre. Et les banques, devenant plus
averses vis-à-vis du risque, augmentent le rationnement du crédit
aux entreprises.
Ces dites entreprises, n'ayant pas plus les crédits
souhaités pour financer leurs plans de développement,
réduisent leurs activités et licencient une partie plus ou moins
importante de leur personnel.
27 TOUNA MANA, La crise financière
internationale et ses conséquences sur les économies
africaines, AFRICAN ECONOMIC RESEARCH CONSORTIUM SENIOR POLICY SEMINAR XI,
Faculté des sciences économiques et de gestion, Université
de Yaoundé II, Cameroun 06-08 April 2009.
15
On assiste dès lors à une récession
économique doublée de chômage. Ce mouvement, parti des
Etats-Unis, se propage en Europe et dans les pays émergents et
n'épargne pas les pays en développement, y compris la
République Démocratique du Congo.
Et c'est d'abord le secteur de l'immobilier qui est
touché, suivi du secteur automobile dans lesquels les entreprises, les
une après les autres annoncent la baisse de leurs
bénéfices voire des pertes au 3èmé et
4ème trimestre 2008. Ces entreprises sont donc amenées
à mettre des salariés au chômage technique sinon à
les licencier purement et simplement.28
28 TOUNA MAMA, L'impact de la crise mondiale au Cameroun
et la détection des signaux de crise au sein des Entreprises,
Séminaire organisé à Kribi les 21 et 22, Avril 2009.
A. Agriculture
16
CHAPITRE II : INCIDENCES DE LA CRISE
ECONOMIQUE
MONDIALE EN RDC
Deux sections sont développées dans ce chapitre.
Le premier se focalise sur l'impact de la crise sur les secteurs primaire,
secondaire et tertiaire de la RDC. Tandis que le second s'attèle sur la
politique gouvernementale de lutte contre la crise.
SECTION I : IMPACT DE LA CRISE
Dans cette section, il est question de procéder d'abord
à l'analyse de l'impact de la crise sur le secteur des biens, qui, en
son sein est composé des secteurs primaire et secondaire, en suite et
pour clore, l'analyse est focalisée sur le secteur tertiaire.
II.1.1 L'IMPACT DE LA CRISE SUR LE SECTEUR PRIMAIRE
Bien que la crise ait été
déclenchée par des tristes événements qui se sont
produits sur le marché immobilier aux USA, elle s'est propagée
à toutes les régions du monde et les conséquences en sont
désastreuses pour le commerce, la croissance et les investissements
mondiaux. En RDC, la crise qui a avancé à pas de géant,
emporte entreprises, mines, revenus et moyens d'existence.
En effet, depuis le début du second semestre 2008, sur
le plan, aussi bien national qu'international, un thème domine
l'actualité internationale : « la crise économique » a
gagné l'économie mondiale.
Au début de cette crise, on s'accordait à penser
que les pays africains ne seraient guère affectés étant
donné leur faible intégration dans l'économie mondiale. Or
loin d'être un mythe, la crise économique mondiale est devenue une
réalité en Afrique et particulièrement en RDC,
revêtant même plusieurs facettes.
Le secteur primaire de la RDC est composé de la
production agricole, de sylviculture, d'élevage, de pêche et de
chasse ainsi que l'exploitation forestière et minière.
17
L'agriculture représente une bonne partie du PIB de la
RDC et constitue la principale source de revenu, surtout chez les pauvres. Elle
continue d'être le secteur de l'économie qui fournit le plus
d'emploi en occupant 47% des hommes et 53% des femmes.
En effet sur 27 millions des personnes que compte la
population active de la RDC, 74% se trouvent dans le secteur primaire, et dont
une large majorité est dans l'agriculture. Ce qui fait que son
économie soit essentiellement agricole et tournée vers
l'exportation des matières premières.
La crise économique a imposé une lourde
contrainte sur les pays fortement dépendants des ressources
naturelles.
La RDC faisant partie des pays rentiers miniers et forestiers
n'a pas été épargnée par la crise puisque, ce sont
des économies africaines forestières et minières qui ont
subi le plus les effets de la forte chute des prix.
Les cours du café ont perdu plus de 20% de leur valeur
entre février 2008 et février 2009.29 Le café
arabica est passé de 131,10 USD au mois de juillet 2008 à 99,00
USD au mois de février 2009 soit -24,49% de chute ; tandis que le
café Robusta est passé de 115,09 USD au mois de juillet 2008
à 81,75 USD au mois de février 2009 soit -28,97%.30
La diminution des recettes d'exportation a
empêché le gouvernement de financer l'importation des facteurs de
production dont il avait besoin et donc d'amortir les effets négatifs de
la crise sur l'économie. Cette situation d'incapacité a, certes,
amplifié les effets de la crise alimentaire.
En effet, n'ayant pas encore atteint l'autonomie et la
sécurité alimentaire, la RDC est en fait un important importateur
de denrées alimentaires.
Du fait que le pays soit importateur des denrées
alimentaires, qui sont une composante majeure de l'indice des prix à la
consommation, les dépréciations ont entraîné
à coût sur une hausse des produits alimentaires que les moins
nantis ont eu plus de mal à se procurer.
29 MOHAMED BENHAMMOU, L'impact de la crise
économique internationale sur le développement économique
et social en Afrique, Tanger, Novembre, 2009, p9
30 Banque africaine de développement, 2009
18
Ainsi l'on peut constater que la crise économique n'a
fait qu'empirer les effets de la crise alimentaire. L'impact est
particulièrement marqué sur l'économie congolaise qui
affiche d'importants déficits dans le commerce des produits
alimentaires.
Selon Eric MEERT, dirigeant de « Bakandja ville »,
un centre à Lubumbashi pour les enfants de la rue, la crise
économique a eu « un impact énorme sur les vies des gens,
puisque beaucoup de congolais ne gagnent pas plus de 100 USD par mois. Les
aliments, le charbon et l'huile de cuisine ont aussi augmenté de prix
». Il a vu également « de plus en plus de mendiants dans les
rues » comparé à quelques mois précédant la
crise.31
B. Exploitation forestière
S'agissant de l'exploitation forestière, la RDC ressent
âprement les effets de la crise avec une forte chute des prix et de la
demande. La production de bois a été affectée en partie
par l'annulation de certaines commandes du bois faite par l'Europe et l'Asie.
Notons cependant que le secteur forestier constitue la deuxième source
de recettes de l'Etat congolais.
31 MIRIAM MANNAK, Le chômage augmente
puisque la crise mondiale touche l'industrie minière, IPS,
Lubumbashi, 2009.
19
C. Exploitation minière
Tel que nous l'avons dit précédemment, la RDC,
faisant partie des pays rentiers forestiers et miniers, elle n'a pas
été épargnée par la crise étant donné
que la celle-ci a imposé une lourde contrainte sur les pays
dépendant des ressources naturelles et surtout ceux dépendant du
cuivre, du pétrole, du bois et du diamant.
Il s'opère en RDC un ralentissement des projets
d'investissement mais également un repositionnement des
conglomérats chinois. Les enjeux sont toute fois essentiellement
internes dans la gestion de la rente minière. Le Congo-Kinshasa demeure
pillé alors que la gestion de la rente diamantifère demeure
rigoureusement contrôlée dans d'autres pays (Botswana par
exemple).
En effet, il a été révélé
que, précédemment, avant la crise économique, la RDC avait
bénéficié des prix élevés d'exportation de
ses produits miniers et cela a eu un effet positif sur le social de la
population. La situation s'est inversée depuis 2008. L'on a noté
une chute des cours du cuivre, du cobalt etc. sur les marchés
internationaux avec conséquences : l'entrée de l'économie
congolaise en récession et l'aggravation de l'incidence de la
pauvreté. La baisse des prix des matières premières s'est
répercutée par une baisse de revenus de 16% au
Congo.32
Dans certains coins de la RDC, comme au Katanga, la crise
s'est durement fait sentir. La province cuprifère du pays a
été sévie par la crise, étant donné que
c'est une région dépendant essentiellement de l'exploitation
minière du cuivre et du cobalt. Dans cette région la demande
mondiale pour les ressources naturelles, depuis septembre 2008, a baissé
et les prix des matières premières ont dégringolé
à des niveaux trop bas.
Les effets de cette crise risquent d'effacer tous les gains
enregistrés au cours des dernières années.33
32 JOWARD KERDOUDI, Les pays en
développement, les grandes victimes de la crise, le Potarien,
Août 2009, p16.
33 MOHAMED BENHAMMOU, op cité, p9
20
· Cuivre et cobalt
Le prix de la tonne de cuivre est tombé à 2.811
dollars américains en décembre 2008 contre plus de 8.000 dollars
américains au début 2008.
Le prix de cobalt, minerais essentiellement utilisés
pour la fabrication des batteries rechargeables et des alliages, est
tombé à 16,5 dollars américains en décembre 2008
contre 38,1 dollars américains en juillet 2008.34 Quel hiatus
!
Pour le cobalt, à moins de 50% des prix de revient de
leurs productions, les sociétés minières travaillent
à perte et plus de quarantaine ont préféré fermer
en attendant que la tempête passe.
· Or et étain
Du coté de l'exploitation artisanale des minerais, le
choc financier s'est ainsi fait durement ressentir. L'or et l'étain,
exploités encore artisanalement en RDC, connaissent une baisse de leurs
cours mondiaux.
Après avoir atteint 2.500 USD la tonne au milieu de
l'année 2008, l'étain est revenu, en décembre 2008, en
deçà de sa valeur, à 1.700 USD.
· Diamant
Concernant le diamant, « le marché du diamant
souffre ou a souffert essentiellement de la baisse de la demande suite à
l'absence de crédit disponible aux acheteurs ; les banques ne donnant
plus de facilités de crédit depuis le début de la crise
».
La production minière de Bakwanga (MIBA) a cessé
de produire à la fin 2008. D. Exploitation
pétrolière
34 République Démocratique du Congo,
Déclaration de la RDC à l'occasion de la conférence
des nations-unies sur la crise économique et financière mondiale
et son incidence sur le développement, New York, 26 juin 2009,
p3
21
Pour ce qui est du pétrole, la production
pétrolière a affiché un taux de croissance de - 4,4%,
réduisant considérablement les recettes
pétrolières.35
II.1.2 IMPACT DE LA CRISE SUR LE SECTEUR SECONDAIRE
Le secteur secondaire congolais est composé des industries
extractives et métallurgiques ; des activités de fabrication,
d'électricité, de gaz et eau et de construction.
Comme d'aucuns le savent, la crise économique se traduit
par une récession qui frappe durement l'Afrique et
particulièrement les pays dépendant des industries extractives
à l'instar de la RDC, du surcroit Etat fragile et post-conflit.
A. Industries extractives
En RDC, plusieurs projets d'investissement initiaux ou
d'expansion dans les industries extractives ont été
retardés, arrêtés ou redimensionnés.
Les opérations d'extraction de mine à ciel
ouvert de Tilwezembe et le traitement de minerai à Kolwezi (KATANGA) ont
été suspendues en raison de l'effondrement des cours du
cobalt.
Plus de 70 sociétés d'exploitation de cuivre et
du cobalt, opérant dans la province du Katanga, ont été
contraintes soit de suspendre totalement leurs activités de production,
soit de les ralentir.
Selon le ministère des mines, ces fermetures auraient
engendré une perte de 300.000 emploi. La crise aura également un
effet indirect sur la pauvreté, en raison de ses incidences sur
l'emploi.36 Une perte jugée considérable pour un pays
comme la RDC où l'emploi est considéré comme une pluie au
Sahel.
35ESISO FATUMA, Les effets de la crise
financière sur la croissance économique en RDC. De 2001 à
2010, Mémoires, UNIKIS, 2010-2011, Kisangani
36 République Démocratique du Congo,
Déclaration de la RDC à l'occasion de la conférence
des nations-unies sur la crise économique et financière mondiale
et son incidence sur le développement, New York, 26 juin 2009,
p9
22
Du fait de la baisse de prix des matières
premières, l'économie mondiale étant un tout complexe et
lié, les valeurs boursières des sociétés
minières (congolaises) ont aussi chuté.
A titre illustratif :
- First quantum Minerais dont l'action boursière
a baissé de 80%
- Katanga Mining a décru de 93,39%
- CAMEX (Boss Mining) a chuté de 93,3%
- Meteorex (Rwashi Mining) est tombé à
-83,9%
- Mwana africa (SEM KHAT) est tombé à
-92,6%
- Anvil Mining est aussi tombé à - 91%
- Téal Métal à atteint -95,8% de sa
valeur
+ Source : MASIMO TIMILALO37
Plusieurs entreprises ont suspendu leurs activités de
production et de transformation au Katanga. Nous pouvons citer :
1) Anvil Mining. En décembre 2008, la
société australienne, qui est l'un des principaux producteurs du
cuivre en RDC, avait annoncé qu'elle fermerait jusqu'à nouvel
ordre la mine de DIKILUSHI. La plupart de 1.056 employés permanents et
contractuels à la mine ont été licenciés.
L'entreprise a affirmé que cette décision lui avait permis
d'économiser environ deux millions de dollars par mois. La
société a également interrompu un nouveau projet de
développement sur son site de KANSEVERE, qui a enregistré la
perte de 550 employés.
2) BHP Billiton, gros investisseur étranger en RDC, a
suspendu ses activités de prospection du Nickel en raison du prix
très bas du minerai.38
3) Depuis la fin 2008, la société
Belgo-congolaise « Forrest international », basée au Katanga,
a mis ses 650 employés en chômage technique, en indiquant que
l'exploitation du cobalt n'était plus rentable. Selon le directeur de
cette société, Mr George Arthur Forrest, « la
société a traversé de moment difficile ». en 2007,
37 MASIMO TIMILALO M., Les effets de la crise
financière internationale de 2008 sur le marché des produits
miniers, cas de l'or, de 2003 à 2010, mémoire, UNIKIS,
2010-2011, Kisangani.
38 MOHAMED BENHAMMOU, Op Cité, p6
23
l'entreprise avait produit 4000 Tonnes de cobalt et en 2008,
environ 3.500 Tonnes. Depuis quelques mois, les commandes ont baissé et
la production entreposée dans les carrières. Ainsi plusieurs
travailleurs ont été mis en congé technique. Par
conséquent, plusieurs personnes travaillant, soit en sous-traitance,
soit dans le commerce informel autour des carrières sont
concernées.
B. Industries de construction
Il importe, cependant de souligner que, malgré la
crise, le secteur de construction en RDC a connu un essor considérable.
Des nouvelles et modernes maisons ont poussé ça et là, et
ce, malgré la hausse des prix des biens de constructions (ciments,
briques, sables ...).
II.2.3 IMPACT DE LA CRISE SUR LE SECTEUR TERTIAIRE
Ce secteur en RDC est constitué de commerce de gros et
détail, de transport, de l'entreposage, de communication, des services
marchands, des administrations publiques et défenses,
sécurité sociale obligatoire, des entreprises bancaires,...
A ce niveau, seuls un certain nombre d'activités vont
devoir être élucidés. Il s'agit des activités qui
composent le secteur tertiaire, en l'occurrence les secteurs de
télécommunication, de commerce, de banque et de l'administration
publique.
A. Secteur de télécommunication
En effet, il importe de rappeler que les contre-performances
de secteurs productifs ont affectés tous les autres secteurs.
Le secteur de télécommunication a
été l'un des plus touchés par la présente crise
économique mondiale. La consommation des unités est passée
de 225.507 millions en janvier 2008 à 235.023 millions en avril pout
tomber à 174.441 millions en octobre de la même
année.39
39 ESISO FATUMA B., Op Cité
24
B. Secteur de commerce
S'agissant du commerce, ce secteur fait parti des principaux
lévriers de la croissance africaine en générale et
congolaise en particulier durant les années 2000.40
Dans les pays financièrement moins
développés comme la RDC, les effets de la crise ont dominé
sur le commerce.41
Les effets de la crise financière et la
récession économique sur les prix des matières
premières et les flux des capitaux risquent d'effacer tous les gains
enregistrés au cours des dernières années.
Pour le commerce, une note prudente s'impose d'emblée :
les statistiques en RDC sont lacunaires et imprécises. Elles ne
reflètent que les échanges officiels. Or l'une partie des
exportations et des importations, selon certains experts jusqu'à 30%,
passe la frontière clandestinement, surtout à l'Est du pays.
Après une longue contraction pendant les années
1990, le commerce extérieur de la RDC a renoué avec la croissance
en 2001. Entre 2001 et 2007, le taux de croissance oscillait entre 5,9% et
34,6% pour les exportations et 47,4% pour les importations. Suite à la
récession perceptible dès le troisième trimestre, les
exportations en 2008 ont régressé d'environ 56,3% alors que les
importations ont poursuivi une ascension. En 2009, les exportations ont subi
une baisse massive de 42% et les importations de 22%. Il y a peu de pays
où l'exportation des matières premières brutes joue un
rôle aussi prépondérant qu'en RDC avec : 73,7% (sic) de la
valeur des exportations, les métaux (cuivre, cobalt, zinc,
cassitérite,...) viennent en tête suivis par le pétrole
(11,9%) et le diamant (10%).42
40 Banque africaine de développement,
L'effet de la crise financière mondiale sur l'Afrique, n°96,
Mars, 2009, p9
41 Fond monétaire international, Impact
de la crise financière mondiale sur l'Afrique subsaharienne,
Division des services multimédias, 2009, p3
42 Confédération suisse,
République Démocratique du Congo (RDC) : Rapport
économique annuel 2011, Département fédéral
des affaires étrangères DFAE, 2011, p4
25
C. Secteur bancaire
Concernant le système bancaire et financier, les
banques, en Afrique centrale, sont sur-liquides. Cette surliquidité, qui
est un défaut en temps normal, dévient une protection en cas de
crise.43
Le secteur bancaire congolais, encore épargné en
2008, a senti, lui aussi, les effets de cette crise. La baisse des
activités minières s'est répercutée sur les
activités de banques.
Il y a eu une diminution drastique de l'offre de devises sur
le marché, d'énormes difficultés de trésorerie dans
les banques commerciales.
La perte de la valeur du Franc congolais (Fc) face au dollar
américain.
La crise a été à l'origine de la chute
des réserves. Celles-ci ont chuté de près de 400% passant
de 253,1 millions de dollars américains en 2008 à 77 millions de
dollars américains au mois de décembre 2008.
Les termes de l'échange se sont davantage
détériorés en 2008 (-2). Les taux d'inflation se sont
ainsi chiffrés, à la fin de 2008, à 27,6% contre une
prévision de 23%.
La crise a causé la perte de points de croissance. Le
taux de croissance en 2008 est estimé à 6% contre une
prévision initiale de 10%. Les perspectives de 2009 situent la
croissance à 2,7% soit en dessous du taux de croissance
démographique de 3,3%.
D. Secteur de l'administration publique
Avec cette crise, il y a eu une baisse de recettes
budgétaires et fiscales entraînant un accroissement des
déficits publics. Comparés à leurs niveaux du
1er trimestre, les recettes publiques ont fortement baissé au
1er trimestre 2009, aussi celles provenant des régies
financières que celles provenant des produits miniers et des recettes
pétrolières. En termes
43 Entretient avec M. Lionel ZINSOU Membre du Comité
Exécutif de PAI Partners sous thème : LES CONSÉQUENCES
DE LA CRISE FINANCIÈRE INTERNATIONALE EN AFRIQUE DE L'OUEST-,
propos recueillis par M. Laurent Bossard, Directeur adjoint du CSAO 15 octobre
2008, p 1
26
réels, elles sont passées de 230,3 millions de
dollars américains en mars 2008 à 175,9 millions de dollars en
mars 2009, soit une baisse de 23,6%.
Face à cette situation, le gouvernement congolais s'est
retrouvé dans une situation de manque des ressources pour financer les
infrastructures des voies de communication, les infrastructures
énergétiques et les services sociaux de base. Les écoles
et hôpitaux ont été oubliés.
Notons de même que la crise économique mondiale a
contribué à l'exacerbation des conflits sociaux exprimés
notamment à travers des grèves dans les entreprises publiques et
privées, et de difficultés à payer
régulièrement les salaires des agents de la fonction publique et
des entreprises publiques.
En effet, la RDC est si proche des seuils de pauvreté
qu'une crise économique se transforme rapidement en une crise
sociale.
Il sied de souligner que la crise a causé le
rétrécissement de l'espace budgétaire pour financer la
restauration totale de l'autorité de l'Etat dans certaines
contrées de l'Est de la république où les populations
déplacées en grand nombre (250 000 habitants) sont victimes de
violations diverses.
SECTION II : POLITIQUE GOUVERNEMENTALE DE LUTTE CONTRE
LA CRISE
Au cours de cette section, seront montrées en premier
lieu les mesures de lutte contre la crise économique. Enfin, il sera
question d'élucider l'efficacité de ces mesures.
II.2.1 MESURES DE LUTTE CONTRE LA CRISE
Ici, il est question de démontrer les mesures prises
pour atténuer les effets de la crise et le plan de sortie de crise
conçu par le pouvoir publique.
Le PUAICF a pour but ultime de contribuer au maintien de la
stabilité économique et de l'ordre social. Il a pour objectif
spécifique d'atténuer, à court terme, l'impact de la crise
sur
27
A. Mesures prises pour atténuer les effets de la
crise
Au niveau de la politique publique, le gouvernement congolais
a mis en oeuvre diverses mesures visant à atténuer l'impact de la
crise économique mondiale en RDC.
Le gouvernement a mis en place un éventail des mesures,
entre autre :
- le programme d'urgence d'atténuation des impacts de
la crise financière internationale (PUAICF) et
- le mélange d'appuis.
En effet, dans le souci d'atténuer les effets de la
crise, le gouvernement congolais a conçu un programme d'urgence
d'atténuation des impacts de la crise financière internationale
(PUAICF). Dans ce cadre, il a sollicité l'appui des institutions
internationales dont la banque mondiale, la banque africaine de
développement (BAD) et l'union européenne.
Le conseil d'administration du groupe de la banque africaine
de développement a approuvé le O6 mai 2009 l'octroi d'un don du
fonds africain de développement (FAD) de 65 millions d'UC (unité
de compte), équivalent à 97,18 millions de dollars
américains, à la RDC en vue de financer le dit programme.
Il s'agit principalement d'un programme d'appui ciblé
à la balance des paiements couplés à des engagements du
gouvernement pour allouer la contrevaleur en monnaie locale des ressources en
devises à des dépenses urgentes du budget 2009.
Le programme a été mis en oeuvre sur un an au
maximum à partir de mai 2009. Le programme a été
formulé en étroite coordination avec les principaux bailleurs de
fonds de la RDC dont le FMI et la banque mondiale.
Il est en ligne avec la lettre de politique du gouvernement
pour atténuer l'impact de la crise et sa conception a pris en compte les
directives en matière de réponse de la banque à l'impact
économique de la crise.
28
l'économie congolaise. Les objectifs
opérationnels sont la facilitation de l'approvisionnement en
marchandises et produits importés de première
nécessité ; et la facilitation du financement de dépenses
prioritaires urgentes du budget 2009.
La RDC a, en outre, bénéficié d'un appui
à la balance de paiement et d'un appui budgétaire. Ce programme a
été financé par la banque mondiale (100 M USD), le fonds
monétaire international (FMI : 195 M USD), la banque africaine de
développement (BAD : 105 M USD), l'union européenne (64 M USD) et
la Belgique (25 M USD).
En raison de la crise, les comptes, les comptes
extérieurs de la RDC se trouvaient dans le rouge. Les réserves
internationaux de change de la banque centrale du Congo (BCC) ont atteint un
niveau historiquement bas fin 2008, suite à la chute des recettes
d'exportations (mines, pétroles,...) menaçant la capacité
du pays à financer ses importations.
Ainsi, le gouvernement et la banque centrale du Congo ont
compté sur les flux attendus de l'extérieur pour renforcer les
réserves internationales de change de la BCC et faire face aux
conséquences de la crise. De ce fait, une bonne nouvelle pour la RDC,
était tombée le jeudi 12 mars 2009 avec l'octroi de 195,5
millions de dollars à la RDC par le fonds monétaire
international.
Les appuis budgétaire de la banque mondiale et de la
BAD ont, notamment, permis de financer les importations de certains biens de
première nécessité, d'assurer la paie des enseignants du
niveau primaire et secondaire et de payer les factures de consommation d'eau et
d'électricité de l'Etat.
Par ailleurs, les appuis de la balance de paiement ont permis
à la BCC de reconstituer les réserves de changes qui sont
remontées à plus de 250 millions USD fin mars 2009 et à
près de 850 millions USD, fin août, grâce à des
nouvelles facilités offertes par le FMI.
La RDC, comme le Nigeria, le Rwanda ou le Kenya, a mis sur
pied une équipe spéciale ou un comité pour prendre les
pouls de l'économie et conseiller le gouvernement sur
29
la manière de réagir à la crise. Si la
plupart des pays ont réagi en réduisant leurs taux
d'intérêts, la RDC a, pour sa part, relevé son taux
directeur pour tenter de juguler l'inflation.44
Le premier ministre de l'époque, Adolph MUZITO, a
institué, au courant de novembre 2008, une commission
interministérielle chargée de proposer un ensemble des mesures
nécessaires pour faire face aux effets de cette crise sur
l'économie nationale.
B. Plan de sortie
S'agissant de plan de sortie de crise conçu par le
pouvoir politique, ceci a comporté les axes d'intervention
ci-après :
- La recherche de l'allégement substantiel de la dette
extérieure à bref délai avec l'assouplissement des
conditionnalités pour la conclusion d'un programme avec le fonds
monétaire international (FMI) à travers l'atteinte du point
d'achèvement de l'initiative en faveur des pays pauvres très
endettés (PPTE) et au-delà à travers
l'éligibilité à l'initiative de l'annulation de la dette
multilatérale ;
- L'appui aux réformes entreprises par le pays
notamment en matière d'amélioration du climat des investissements
;
- La diversification des sources de croissance de
l'économie congolaise à travers le développement du
secteur agricole, afin d'assurer la sécurité alimentaire et celui
du secteur industriel en vue de soutenir la valorisation locale des ressources
minières, forestières et agricoles pour une valeur ajoutée
accrue et une réduction de dépendance des exportations des
matières premières ;
- La mobilisation accrue des ressources financières
afin de relever les contraintes qui bloquent le développement de
l'agriculture et de l'industrie en vue de financer les infrastructures
énergétiques et de communications ;
- Le soutien au développement de la consommation
intérieure pour les produits locaux afin de sortir le pays de sa
situation de réservoir des matières premières, ainsi que
de réduire sa dépendance vis-à-vis des exportations des
matières premières et de l'importation des produits de
consommation courante ;
44 Commission de l'union Africaine, La crise
financière mondiale : son impact sur l'Afrique, les mesures à
prendre et la voie à suivre, le Caire, 2-5 Juin 2009, p9
Le programme d'urgence d'atténuation des impacts de la
crise financière internationale (PUAICF) financé par la BAD, a eu
comme résultat :
30
- Le renforcement des capacités de l'Etat aujourd'hui
en situation, rappelons-le, d'Etat fragile, à lutter contre la fraude et
les violences faites aux personnes vulnérables, notamment dans les
quelques contrées où subsistent encore des poches
d'insécurités. A cet effet, le gouvernement a mis en place le
plan de stabilisation de l'Est, en vue de soutenir la reconstruction
économique et sociale et assurer la réinsertion des groupes
vulnérables ;
- L'amélioration des mécanismes nationaux de
pilotage et de coordination de l'aide au développement en vue d'assurer
le respect des principes, particulièrement ceux de l'appropriation et de
l'alignement sur les priorités nationales, contenus dans la
déclaration de Paris ;
- Le soutien au développement de la coopération
Sud-Sud à l'exemple de celle que la RDC entretient avec le pays comme la
Chine, l'Inde et l'Afrique du sud.
II.2 EFFICACITE DE LA MESURE
Dans ce point, il est question de présenter de
manière succincte l'efficacité des mesures prises par le
gouvernement congolais pour lutter contre la crise et d'en sortir.
Nous estimons que l'ensemble de ces mesures a
contribué, tant soit peu, à faire face à cette crise
économique mondiale, même si celle-ci a eu des
répercussions non moins considérables sur l'emploi.
Les appuis budgétaires de la banque mondiale et de la
BAD ont permis d'assurer la continuité des services publics, notamment
en payant les fonctionnaires de l'Etat et en particulier les enseignants du
niveau primaire et secondaire pour éviter que ceux-ci partent en
grève.
Les mêmes appuis budgétaires ont permis à
l'Etat d'importer, comme toujours, les biens de premières
nécessités pour stopper la hausse ou la montée en
flèche de ces biens, laquelle hausse aggraverait les impacts de la crise
omniprésente en RDC qu'est la crise alimentaire et occasionnerait, sans
nul doute, des vives tensions sociales.
31
· le renforcement des réserves internationales de la
Banque centrale du Congo (BCC) et la disponibilité de marchandises
importées de première nécessité;
· la réalisation de certains repères
clés pour l'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative pour
les pays très endettés (IPPTE);
· la réalisation en 2009 du plan d'urgence de sortie
de crise de la Société nationale des chemins de fer du Congo
(SNCC), entreprise publique stratégique pour la reprise
économique et la stabilité sociale;
· le paiement plus régulier en 2009 des salaires des
enseignants du primaire et secondaire et
· le paiement plus régulier en 2009 des factures
d'eau et d'électricité des entités publiques.
32
CONCLUSION
Nous voici au terme de notre travail de fin de cycle qui a
porté sur la crise économique mondiale et son impact direct en
RDC.
Le choix de ce sujet a été motivé par le
souci d'analyser les incidences de la crise économique mondiale sur
l'ensemble d'activités économiques congolaises et sur le
développement économique et social de la RDC.
Pour orienter notre recherche, certaines questions
fondamentales nous sont apparues importantes. Il s'agissait de connaître
les manifestations directes de la crise économique mondiale sur la RDC
et de connaître également les moyens mis en place par le
gouvernement congolais pour essayer de juguler la dite crise.
Nous avons émis les hypothèses selon lesquelles
la crise économique mondiale actuelle aurait entrainé la chute
des recettes d'exportation la baisse de recettes budgétaires et
l'augmentation du taux de chômage. Plusieurs entreprises oeuvrant au
Congo auraient soit arrêté ou suspendu leurs activités.
Pour lutter contre la crise économique mondiale, le pouvoir public
aurait pris un certain nombre de mesures notamment l'adoption d'un programme
d'urgence d'atténuation des impacts de la crise financière
internationale (PUAICF), pris au mois de Mars 2009 qui avait pour objectif de
contribuer au maintien de la stabilité économique et de l'ordre
social.
Le caractère pertinent de ce labeur a
nécessité le recours à la méthode dynamique,
à laquelle la démarche consiste à « poser le
problème de niveau de la réalité sociétaire face
à la dynamique sociale en vue de mettre en évidence des
dynamismes résultant nécessairement des relations entre niveaux
sans lesquelles aucunes formation sociale ne pourrait exister ;
complétée par l'approche sociologique.
Dans ce travail, en vue de récolter ou de collecter des
données, le choix à la technique documentaire s'est
avéré judicieux, car celle-ci nous a permis d'avoir accès
aux ouvrages, journaux, travaux de fin de cycle, mémoires, rapports
annuels et autres documents officiels cadrant avec la présente
étude.
33
A l'issu des analyses, l'étude révèle que
la crise économique mondiale analysée a été
déclenchée par l'excès d'endettement des ménages
américaines aux conséquences désastreuses pour la RDC.
Quant au secteur primaire, la crise a imposé une lourde
contrainte sur les pays fortement dépendants des ressources naturelles.
La RDC faisant partie des pays rentiers miniers et forestiers n'a pas
été épargnée par la crise puisque, ce sont des
économies africaines forestières et minières qui ont subi
le plus les effets de la forte chute des prix.
Dans le secteur agricole, les cours du café ont perdu
plus de 20% de leur valeur entre février 2008 et février 2009.
La diminution des recettes d'exportation a
empêché le gouvernement de financer l'importation des facteurs de
production dont il avait besoin et donc d'amortir les effets négatifs de
la crise sur l'économie. Cette situation d'incapacité a, certes,
amplifié les effets de la crise alimentaire.
S'agissant de l'exploitation forestière, la RDC a
ressenti âprement les effets de la crise avec une forte chute des prix et
de la demande. La production de bois a été affectée en
partie par l'annulation de certaines commandes du bois faite par l'Europe et
l'Asie.
Pour ce qui concerne l'exploitation minière, le prix de
la tonne de cuivre est tombé à 2.811 dollars américains en
décembre 2008 contre plus de 8.000 dollars américains au
début 2008, par contre, le prix de cobalt est tombé à 16,5
dollars américains en décembre 2008 contre 38,1 dollars
américains en juillet 2008. Concernant l'exploitation
diamantifère, la production minière de Bakwanga (MIBA) a
cessé de produire à la fin 2008. Pour ce qui est du
pétrole, la production pétrolière a affiché un taux
de croissance de -4,4%, réduisant considérablement les recettes
pétrolières.
Quant au secteur secondaire, en RDC, plusieurs projets
d'investissement initiaux ou d'expansion dans les industries extractives ont
été retardés, arrêtés ou
redimensionnés. Concernant le secteur tertiaire, pour le commerce, Suite
à la récession perceptible dès le troisième
trimestre, les exportations en 2008 ont régressé d'environ 56,3%
alors que les importations ont poursuivi une ascension. En 2009, les
exportations ont subi une baisse
34
massive de 42% et les importations de 22%. Le secteur bancaire
la RDC, encore épargné en 2008, a senti, lui aussi, les effets de
cette crise. La baisse des activités minières s'est
répercutée sur les activités de banques. Sur le secteur de
l'administration publique, avec cette crise, il y a eu une baisse de recettes
budgétaires et fiscales entraînant un accroissement des
déficits publics.
Au niveau de la politique publique, le gouvernement de la RDC
a mis oeuvre un éventail des mesures destinées à
atténuer les effets de la crise économique en RDC, notamment : le
programme d'urgence d'atténuation des impacts de la crise
financière (PUAICF) dont l'objectif est de contribuer au maintien de la
stabilité économique et de l'ordre social ; les appuis
budgétaires de la banque mondiale et de la banque africaine de
développement, qui ont permis de financer certains biens de
premières nécessité, d'assurer la paie des enseignants du
niveau primaire et secondaire et de payer les factures de consommation d'eau et
d'électricité de l'Etat ; la mise en place d'une équipe
spéciale ou un comité chargé de prendre les pouls de
l'économie et consulter le gouvernement sur la manière de
réagir face à la crise.
Au vu de ces résultats, nos hypothèses sont
corroborées. Nos recommandations envers les décideurs congolais
sont les suivantes :
- En ce temps de crise, voire à des crises
ultérieures semblables, il va falloir compter un peu plus sur les
ressources internes. C'est d'ailleurs l'une des recommandations fortes de la
réunion des ministres africains des finances et du plan et des
gouverneurs des banques centrales africaines tenue à Tunis le 12
Novembre 2008. Mobiliser et accroître les ressources internes sans
asphyxier l'économie et améliorer la qualité des
dépenses, améliorer la gestion des ressources nationales
(ressources minières, les hydrocarbures, les forêts et les
entreprises publiques).
- La crise a souligné le rôle crucial de la
diversification des exportations dans le renforcement de la résistance
des économies aux chocs extérieurs. Il est temps, aujourd'hui
plus qu'hier, de penser à investir sérieusement dans d'autres
secteurs clefs tels que l'agriculture, les hydrocarbures et le tourisme pour
renflouer le trésor public et permettre au pays de lutter contre la
efficacement crise, au cas où celle-ci toucherait un seul secteur, comme
le mines.
35
A la communauté internationale, il est
recommandé la réglementation du secteur financier mondiale comme
c'est le cas avec d'autres secteurs tels que le secteur aérien ou celui
de la mer pour mettre en place des normes impératives en vue de garantir
le fonctionnement clair et non opaque de ce secteur pour éviter de
sombrer encore dans des crises de cette envergure.
« Une crise mondiale requiert une solution mondiale
». Cette solution doit reposer sur des arrangements internationaux
efficaces et équitables, et tenir compte des intérêts des
pays africains
Au à la complexité de cette étude, la
complication de la part des fonctionnaires de certains ministères
provinciaux ou certaines divisions et l'insuffisance de moyen financier, nous
ne pensons pas avoir épuisé toutes les préoccupations en
rapport avec la présente étude. Néanmoins, nous pensons
avoir résolu certaines. C'est pourquoi, pour plus de
spécialisation, recommandons à ceux qui seront tentés de
mener des recherches sur les effets de la présente crise de se
spécialiser sur l'impact de celle-ci dans la province orientale ou tout
au plus dans la ville de Kisangani.
36
III. ARTICLE
BIBLIOGRAPHIE
I. LOI
- CONSTITUTION DU 18 FEVRIER 2006, In J.O n°11/003 du 20
Janvier 2010
II. OUVRAGES
- BOULAGER G., La recherche en sciences sociales,
éd. Universel, Paris, 1975
- DE BOISSIEU, C., Dictionnaire des sciences
économiques, PUF, Paris, 2000
- JOWARD KERDOUDI, Les pays en développement, les
grandes victimes de la
crise, le Potarien, Août 2009
- KENWAY P., « crises », the new Palgrave,
1987
- MOHAMED BENHAMMOU, L'impact de la crise économique
internationale
sur le développement économique et social en
Afrique, Tanger, Novembre, 2009
- PIROU J-P., Lexique de sciences économiques et
sociales, 7è éd. La Découverte, collection
REPERES, Paris
37
- MIRIAM MANNAK, Le chômage augmente puisque la crise
mondiale touche l'industrie minière, IPS, Lubumbashi, 2009
IV. DICTIONNAIRES
- DICTIONNAIRE Dicos Encarta, Paris, 2009
- DICTIONNAIRE ECONOMIQUE ET FINANCIER, 6° édition,
seuil, Paris - DICTIONNAIRE Le petit Larousse illustré, Paris, 2003
V. NOTES DE COURS
- ESISO ASIA AMANI, Méthodes de recherche en sciences
sociales, cours ronéotypé, G2 sociologie et G2 SPA, FSSAP,
UNIKIS, 2006-2007.
- MIDAGU BAHATI, Cours d'initiation à la
méthodologie, cours inédits, Kinshasa, 2001-2002
- OTEMIKONGO MANDEFU, J., cours d'initiation à la
recherche scientifique, UNIKIS, 2006, Kisangani
VI. MEMOIRES ET TRAVAUX DE FIN DE
CYCLE
- AMESILA LIKE A., Analyse de l'instabilité
monétaire en République Démocratique du Congo ; cas du
franc congolais face au dollar américain de 1998 à 2003,
travail de fin de cycle, UNIKIS, 2005-2006, Kisangani.
- ESISO FATUMA, Les effets de la crise financière
sur la croissance économique en RDC. De 2001 à 2010,
mémoire, UNIKIS, 2010-2011, Kisangani
- MASIMO TIMILALO M., Les effets de la crise
financière internationale de 2008 sur le marché des produits
miniers, cas de l'or, de 2003 à 2010, mémoire, UNIKIS,
20102011, Kisangani
38
VII. DOCUMENTS OFFICIELS
- Banque africaine de développement, L'effet de la
crise financière mondiale sur l'Afrique, n°96, Mars, 2009
- Bureau du haut-représentant pour les pays les moins
avancés, les pays en développement sans littoral et les petits
Etats insulaires en développement (UN-OHRLLS), impact de la crise
économique sur le développement économique et social,
2009
- Commission de l'union Africaine, La crise financière
mondiale : son impact sur l'Afrique, les mesures à prendre et la voie
à suivre, le Caire, 2-5 Juin 2009
- Confédération suisse, République
Démocratique du Congo (RDC) : Rapport économique annuel 2011,
Département fédéral des affaires étrangères
DFAE, 2011
- Fond monétaire international, Impact de la crise
financière mondiale sur l'Afrique subsaharienne, FMI division des
ressources multimédias, 2009
- République Démocratique du Congo,
Déclaration de la RDC à l'occasion de la conférence
des nations-unies sur la crise économique et financière mondiale
et son incidence sur le développement, New York, 26 juin 2009
VIII. AUTRES DOCUMENTS
- CARTANAPIS André, La crise financière, ses
causes, son déroulement, ses conséquences. Quelles leçons
? Journée d'étude de l'OFCE Paris, 12 février 2009
- Entretient avec M. Lionel ZINSOU Membre du Comité
Exécutif de PAI Partners sous thème : LES CONSÉQUENCES DE
LA CRISE FINANCIÈRE INTERNATIONALE EN AFRIQUE DE L'OUEST-, propos
recueillis par M. Laurent Bossard, Directeur adjoint du CSAO 15 octobre 2008
- TOUNA MANA, La crise financière internationale et
ses conséquences sur les économies africaines, AFRICAN
ECONOMIC RESEARCH CONSORTIUM SENIOR POLICY SEMINAR XI, Faculté des
sciences économiques et de gestion, Université de Yaoundé
II, Cameroun 06-08 April 2009.
39
- TOUNA MAMA, L'impact de la crise mondiale au Cameroun et
la détection des signaux de crise au sein des Entreprises,
Séminaire organisé à Kribi les 21 et 22, Avril 2009.
IX. WEBOGRAPHIE
- BENDERA Omar, La crise économique mondiale, son
origine et ses perspectives.
Disponible sur
http://lemaghrebin.com/accueil/index.html
-
Crise-économique.com/accueil.html.
-
http://fr.wikipedia.org/wiki/crise_%C3%A9conomique
- LAISHLEY ROY, L'Afrique sous la pression de la crise
économique mondiale,
ONU-Afrique renouveau. Disponible sur
www.un-org/Africarenewal
- TITRISATION:
http://www.banque-credit.org/pages/titrisation.html
-
www.wac-cretil.fn/lycee/tpe/sousmenus/7/problematique.html.
40
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
REMERCIEMENTS
EPIGRAPHE
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
INTRODUCTION 1
1. ETAT DE LA QUESTION 2
2. PROBLEMATIQUE 3
3. HYPOTHESE 5
4. BUT ET INTERET 6
5. METHODOLOGIE 6
6. DELIMITATION DU SUJET 7
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL 7
CHAPITRE 1ER : CONSIDERATIONS GENERALES
8
SECTION I : DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE 8
I.1. CRISE ECONOMIQUE MONDIALE 8
I.2. IMPACT 11
I.3. RDC 11
SECTION II : LA CRISE ECONOMIQUE ACTUELLE 12
II.1 ORIGINE DE LA CRISE 12
II.2. CAUSES DE LA CRISE 13
CHAPITRE II : INCIDENCES DE LA CRISE ECONOMIQUE
MONDIALE EN RDC 16
SECTION I : IMPACT DE LA CRISE 16
II.1.1 L'IMPACT DE LA CRISE SUR LE SECTEUR PRIMAIRE 16
II.1.2 IMPACT DE LA CRISE SUR LE SECTEUR SECONDAIRE 21
II.2.3 IMPACT DE LA CRISE SUR LE SECTEUR TERTIAIRE 23
SECTION II : POLITIQUE GOUVERNEMENTALE DE LUTTE CONTRE LA
CRISE 26
II.2.1 MESURES DE LUTTE CONTRE LA CRISE 26
41
II.2 EFFICACITE DE LA MESURE 30
CONCLUSION 32
BIBLIOGRAPHIE 36
TABLE DES MATIERES 40