LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Bilan banque conventionnelle vs bilan banque
islamique ..27
Tableau 2 : Les fonds propres nécessaires aux produits
financiers islamiques 42
Tableau 3 : Perception du risque dans les banques islamiques
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LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Contrat de Moudaraba 29
Figure 2 : Contrat de Moucharaka 30
Figure 3 : Contrat de Mourabaha 32
Figure 4 : ContratIjara-Wa-Iktina 34
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risques : Moucharaka et Mourabaha
DIOP Moussa 6
Figure 5 : Contrat de Salam
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Figure 6 : Contrat d'Istisna
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..36
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Figure 7: Schéma d'un Sukuk Al-Ijara
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Figure 8: Financement de Moucharaka à
l'importation
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Figure 9 : Contrat à deux étapes
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Figure 10 : Gestion des créances pour se prémunir
contre l'inflation
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.64
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L'Analyse des produits financiers islamiques et la
gestion des risques : Moucharaka et Mourabaha
DIOP Moussa 7
INTRODUCTION
Il y a 30 ans la scène financière internationale
a connu l'émergence du système financier islamique. En effet, la
finance islamique modernisée a pris forme dans les années 1970,
au carrefour de la montée du panislamisme et du boom pétrolier de
1973.
C'est une finance très ancienne car ses origines
remontent au 7ème siècle durant la vie du prophète
Mouhammed. Dans les années 1950, l'évolution de la nature et des
objectifs de la finance islamique commençaient à se dessiner. En
effet un petit nombre d'érudits et de scientifiques musulmans
théorisent la possibilité de créer un système
financier alternatif à la finance traditionnelle et conforme aux
enseignements du Coran. Quelques années plus tard, cette
idée va se matérialiser concrètement en inspirant la
création du Pilgrim's Administration and Fund (Tabung
Haji)1 en Malaisie (1956) et l'expérience de Mit
Ghamr2, une communauté rurale située dans le delta du
Nil en Egypte (1963).3 Ces deux expériences illustrent d'ores
et déjà, une spécificité qui marquera la finance
islamique tout au long de son histoire: son homogénéité
profonde.
Les années 1970 marquent le véritable tournant
de la finance islamique malgré ses premières expériences
relatives. La guerre de Kippour qui opposait l'Israël à un certain
nombre de pays arabes défendant la cause palestinienne a eu pour
conséquence le premier choc pétrolier. Ce choc a facilité
l'enrichissement rapide des pays du Golf, exportateurs de pétrole.
L'afflux de pétrodollars dans ces pays accentuait la nécessite de
créer des institutions financières pour une gestion durable de
ces fonds et surtout une gestion conforme aux valeurs de l'Islam. C'est dans
cette foulée que la Banque Islamique de Développement (BID) a
été créée en 1974 au sommet de Lahore au
Pakistan.
D'autres établissements financiers vont éclore
durant la même décennie. Nous pouvons nommer la Dubaï Islamic
Bank en 1975, la Faysal Islamic Bank en 1979 ainsi que la Banque islamique de
Bahreïn en 1979. Cette date marque aussi l'islamisation de l'ensemble du
secteur bancaire du Pakistan. Il fut suivi, en 1983, par le Soudan et
l'Iran4.
1 Le Tabung Haji, impulsé et
financé par les autorités publiques malaisiennes, était
voué à investir les ressources collectées auprès
d'un grand nombre de petits épargnants dans des grands projets
industriels, agricoles ou de construction.
2 L'objectif du fondateur, Ahmed al Najjar,
était d'assurer l'intermédiation des ressources
financières entre épargnants et petits investisseurs locaux.
3 Pastré et Gacheva, 2008.
4 Ibrahim WARDE, « Paradoxes de la finance
islamique ». Septembre 2001.
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risques : Moucharaka et Mourabaha
DIOP Moussa 8
Les progrès réalisés dans le domaine de
l'ingénierie financière et certaines évolutions dans
l'environnement économique ont facilité l'élaboration de
produits financiers qui intègrent les exigences de la finance
islamique.
A la différence de la finance classique, la finance
islamique est basée sur le respect de la Gharia c'est à
dire la loi islamique. En effet elle exclut le Riba ou
intérêt dans toutes ces formes, la spéculation, la
thésaurisation... Ceci parait paradoxal pour certains contemporains. Le
souci est que comment les institutions financières islamiques (IFI)
trouvent assez de ressources pour faire face à leurs activités
financières. Vue la spécificité de leurs produits, comment
elles arrivent à gérer leurs portefeuilles ? En dépit de
tout cela la finance islamique connait une montée extraordinaire et
parait solide face à la crise financière de 2007 partie des
Etats-Unis. Les spécialistes estiment que, à l'horizon 2020, ce
marché devrait représenter 1300 milliards de dollar avec un taux
de croissance à deux chiffres (actuellement 30% selon la dernière
estimation de Moody's).
Ceci conduit les institutions et banques islamiques à
développer leurs compétences en gestion des risques de
marché, de crédit, opérationnel ou de liquidité.
Outre ces risques les IFI sont exposées au risque de réputation
de leurs établissements concernant essentiellement le risque de
Gharia non complaisance (dans leurs produits et services) qui est
susceptible d'avoir un impact sur leur rang et d'induire des
conséquences sur leur profitabilité et leur liquidité.
Les IFI fournissent à la fois des produits
participatifs qui respectent le principe du partage des pertes et des produits
par dette ou coûts plus marge qui obéissent cependant à la
loi islamique ou Gharia. Parmi les produits financiers les IFI
utilisent plus la Moucharaka (participation) et la Mourabaha
(vente à crédit) du fait de leur caractère productif
et commercial respectivement. Ces deux produits sont exposés aux risques
de crédit, de marge, de contrepartie... Cependant les banques islamiques
rencontrent beaucoup de difficultés pour leur gestion. Il y a d'abord
les problèmes d'applications des normes internationales en ce qui
concerne la gestion des risques et l'utilisation des techniques de couverture
classiques. Il y a aussi le problème du cadre juridique et
réglementaire des banques islamiques implantées dans des pays
où le secteur bancaire est classique. Il s'y ajoute aussi que les IFI
doivent respecter certains ratios imposés par les banques centrales
classiques.
Cette réflexion nous conduit à poser ces
questions suivantes : Comment fonctionnent les institutions financières
islamiques? Quelles sont leurs différentes techniques de financement?
L'Analyse des produits financiers islamiques et la gestion des
risques : Moucharaka et Mourabaha
DIOP Moussa 9
Quels sont les types de risques liés à la
finance islamique? Et notamment comment les IFI se protègent contre les
risques liés à leurs produits financiers comme la Moucharaka
et la Mourabaha?
L'objectif de cette recherche nous a amené à
développer trois chapitres. Le premier chapitre portera sur la revue
critique de la littérature et le cadre conceptuel du sujet. Ce chapitre
nous permettra de définir quelques concepts et réviser les
principes qui régissent la finance islamique. Le deuxième
chapitre portera sur les produits financiers et les types de risques en finance
islamique. Il sera composé de quatre sous chapitres. Nous verrons
d'abord le fonctionnement des banques islamiques en analysant leurs normes
comptables et juridiques et en faisant une comparaison entre le bilan des
banques islamiques et celui des banques traditionnelles. Ensuite nous allons
présenter les produits financiers islamiques, ceux qui obéissent
à la philosophie musulmane (Moucharaka et Moudaraba)
et ceux avec coût plus marge (Mourabaha, Ijara, Salam,
Istisna...). Nous verrons ensuite les types de risques qu'on rencontre en
finance islamique. Nous terminerons ce deuxième chapitre par
présenter les institutions financières islamiques au
Sénégal à savoir la Banque islamique du
Sénégal (BIS) et le MECIS SARL. Le troisième chapitre
portera sur la gestion des risques sur les produits Moucharaka et
Mourabaha. Nous verrons d'abord les risques liés sur ces deux
produits qui ont des caractéristiques distinctes ensuite
d'étudier la gestion des risques pour chaque produit.
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