« LES GROUPEMENTS
DE SOLIDARITE, D'EPARGNE ET DE CREDIT (GSEC) EN TERRITOIRE DE MAHAGI : UNE
REPONSE A LA PAUVRETE EN MILIEU RURAL de 2010 à 2013 »
SUMMARY
Poverty fighting is one of the greatest challenges facing
humanity since immemorial times. Many theories have been issued by various
researchers and institutions, but still the problem remains unsolved given its
complexity. A few people, the rich ones have succeeded in eradicating the
poverty; theirs of course. But making all peoples rid of it will probably
remain an universal utopia to be seized for apparently centuries as long as our
economic system does not change; meaning that every one willing to stick on his
hardly acquired advantages without accepting to share with those in need. It is
established that poverty phenomenon affects more rural than urban. According to
the FIDA's 2001repport, 90% of poorest live in rural areas. The same report
highlights that in 2020, 60% of the world's poorest people will be living and
working in rural areas while at 2035 these figures are supposed to reach 50 %.
As we say the response to poverty is not easy, because it have a
multidimensional character. The solution may require a cutting strategy.
This paper focused on a project where efforts can be made at
local level in driving out extreme poverty. Our investigations targeted
community-based initiatives which have succeeded in bettering the welfare of
its members. Our study was made on the basis of simple randomized sample of an
average 70 to 75 individuals. From June 2010, it is now three years since the
project of «Groupments de Solidarité, d'Epargne et de credit»
(Mutual benefit society) was launched in the Mahagi Territory at Eastern of
Democratic Republic of Congo; this rural area being our
observations' field.
The results show that a large number of these groups' members
have started improving their life through the micro credit. The loans given to
the members are from the savings collected within each group (GSEC), framing
around 30 persons. In Mahagi Territory globally we have 400 GSEC where 13000
actives members continue to work for the achievement of better life. Out of the
researches we made, our assumption was confirmed. The
hypothesis we formulated was that the project have brought ameliorations in
social conditions of GSEC's members. The small loans or micro credits given
unto them have therefore opened a way of making difference. It has allowed them
to start small businesses or activity Generating profit.
INTRODUCTION GENERALE
0.1. Etat de la question
0.2. Problématique
Après avoir attiré des masses paysannes vers
elles pendant très longtemps, les villes ont continué
inexorablement à drainer les masses rurales. Pourtant celles-ci
constituent une force vitale nécessaire à la production
agricole. De cet exode massif est né le phénomène
d'urbanisation. Du rural à l'urbain, il s'est opéré
beaucoup de transferts de l'un vers l'autre, un échange dynamique ;
les villes exerçant des influences sur les campagnes et inversement.
L'un de traits le plus emblématique de ce transfert est d'une part la
montée des activités informelles et du chômage dans les
milieux urbains et d'autre part l'accroissement de l'agriculture urbaine
(Jardin, potager, vergers, etc. en ville).Ce fait est remarquable dans beaucoup
des villes africaines.
A partir d'un certain seuil, la progression de l'exode rural
fléchit et dans une moindre mesure décroît. Comme il y a
eu urbanisation de beaucoup des paramètres socioéconomiques,
entre autre de l'espace géographique, la population, les moeurs etc.,
pourrait- on assister un jour ou est-on déjà en train d'assister,
selon des experts, au phénomène asymétrique qu'est la
ruralisation. Les chiffres globaux font la prévision que les populations
des pays développés préféreront de plus en plus
vivre dans les campagnes, c'est-à-dire profiter de tout ce qu'elles
offrent comme environnement sain, peu de pollution, paysage verdoyant, etc.
Dès lors, les milieux ruraux requièrent des stratégies
propres, et il convient de s'intéresser de façon
particulière aux aspects des campagnes sur beaucoup des points où
elles laissent apparaitre des spécificités1(*).
Notons que dans la foulée de ces
mouvements des populations, certains problèmes typiques aux villes ont
été ruralisés. De ceux-là, on peut citer la
prostitution, la délinquance, le VIH/SIDA, etc. avec tous leurs
corollaires d'effets socio-économiques néfastes. Parmi ces
problèmes, le VIH/SIDA est le plus frappant de notre siècle en
termes des conséquences sur les communautés. Pour nos pays en
voie de développement, la ruralisation du VIH/SIDA constitue une
sérieuse menace qui vient s'ajouter aux difficultés auxquelles
sont déjà confrontés les milieux ruraux. Dans notre pays,
la République Démocratique du Congo, plus de 70 % de la
population est rurale et constitue la main d'oeuvre fournissant l'essentiel de
la production agricole nationale. Il est à craindre que si ce
phénomène se poursuit, l'insécurité alimentaire des
zones urbaines s'accentue significativement à cause de la
montée de morbidité chez les paysans, de la force physique
desquels dépend l'essentiel de la production. C'est pourquoi dit-on, que
le VIH/SIDA se féminise et se ruralise2(*)
Pour ce travail, l'étude que nous nous proposons
d'entamer concerne un projet initié par Catholic Organization for Relief
& Development Aid (CORDAID-Bas), une ONG Hollandaise de
développement. Impliquée dans la lutte contre la
pauvreté, celle-ci travaille dans des centaines de projets à
travers le monde. Dans le domaine du VIH/ SIDA en particulier et en RDC,
c'est depuis 2005que cette organisation travaille. Destiné au
départ à la lutte contre la vulnérabilité et la
stigmatisation dont étaient victimes les personnes vivant avec le
VIH(PVV), le projet des mutuelles que nous étudions s'est étendu
aux autres personnes n'appartenant pas à la catégorie
précitée et qui se sont approprié le projet ; en
d'autres termes, nous avons constaté que le GSEC a quitté le
seul cadre des PVV. Notre étude s'intéressera ainsi à
l'impact de ce projet dans un milieu rural, à l'occurrence dans le
Territoire de Mahagi.
Etant conscients du fait que la
solidité qu'acquièrent parfois les bénéficiaires de
tels succès peut se révéler fragile dans beaucoup des cas
et que le microcrédit qu'octroient les GSEC n'est qu'un outil parmi
d'autres pour
lutter contre
la pauvreté, la préoccupation de cette étude se
résume à travers la question suivante :
- Après plus ou moins trois ans d'activités,
quelle a été jusque-là l'incidence des GSEC sur le niveau
de vie des membres ; et cet apport est-il significatif ?
En termes clairs, nous voulons savoir si l'engouement apparent
vis-à-vis de l'adhésion aux groupements traduit des
réelles avancées en matière de la réduction de la
vulnérabilité en milieu rural dont il est question.
0.3. Hypothèse
L'hypothèse est une solution proposée à
un problème. C'est une meilleure prédiction basée sur des
informations disponibles. Une bonne hypothèse s'accorde avec les faits
connus.3(*)
Dans le cadre du présent travail, nous pensons que les
différents GESC en Territoire de Mahagi auraient permis à leurs
membres de réduire la pauvreté ; ceci par le fait que les
membres de différents groupements auraient connus des
améliorations au niveau de leurs activités quittant
progressivement celles complètement basées sur l'agriculture
vers d'autres types d'activités entre autre le petit commerce qui
entraînerait par surcroit l'augmentation du niveau de revenus des
concernés.
0.4. Objectif du travail
Tout travail scientifique doit avoir un ou des objectifs
visés et bien définis. De ce fait, ce dernier poursuit les
objectifs ci-après :
- évaluer l'incidence des GSEC en Territoire de Mahagi
sur le niveau de pauvreté des membres;
- identifier les facteurs de l'efficacité et
évaluer leur application au sein des différents GSEC ;
- Identifier et analyser les contraintes à
l'efficacité des GSEC en territoire de Mahagi.
0.5. Choix et
intérêt du sujet
La pauvreté extrême menace la vie. Elle prive de
nourriture, d'eau et de combustible, d'un abri adéquat, de soins
médicaux et d'instruction, etc. Elle touche un milliard d'humains, soit
environ la population du continent américain.
Au niveau des individus, les riches ont mis un terme à
la pauvreté, à la leur du moins. Mais ce qui fait l'objet de tant
des recherches, ce sont les actions qui visent à en libérer tous
les humains ; ce qui pour l'instant reste un des défis majeurs des
gouvernements et des peuples à l'échelle globale.
Le cas auquel nous nous intéressons dans le cadre de ce
travail nous permettra de déceler les facteurs de réussite sur
l'ensemble des GSEC étudiés et d'identifier les menaces
éventuelles qui peuvent entamer les progrès
réalisés.
Ce travail présente un intérêt pratique
pour ceux qui, à travers les mouvements associatifs, s'impliquent dans
la lutte contre la pauvreté dans les milieux ruraux, ainsi qu'à
la communauté des décideurs et donateurs qui pourraient s'en
inspirer pour améliorer leurs approches de soutien vis-à-vis des
projets financés sur terrain. Les chercheurs quant à eux,
pourront y trouver des éléments qui pourraient donner des
explications susceptibles de résoudre le problème épineux
de la pauvreté.
0.6. Délimitation du
sujet
La délimitation du sujet pour tout travail de la sorte
a une importance capitale à telle enseigne qu'elle permet au chercheur
de circonscrire son terrain de recherche en vue de mener sa recherche avec
beaucoup d'efficacité.
Nos recherches trouvent comme champs d'application le
territoire de Mahagi, en District de l'Ituri dans la Province Orientale en
République Démocratique du Congo. Elles s'étendent sur une
période allant de 2010 à 2013.
0.7. Subdivision du travail
Pour des raisons de commodité analytique et
d'efficacité dans la recherche, nous avons subdivisé notre
travail en trois chapitres, hormis l'introduction et la conclusion
générales.
Le premier chapitre traite des
généralités sur les GSEC ; le second donne un
aperçu sur le milieu d'étude qu'est le territoire de Mahagi ainsi
la méthodologie du travail ; et enfin, le troisième chapitre
porte sur la présentation des données, l'analyse et
l'interprétation des résultats.
CHAPITRE PREMIER :
CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR LES GSEC
Introduction
Les associations mutuelles ou les coopératives
paysannes constituent ce que l'on appelle économie sociale ;
concept qui est né d'une part des constats du fait que
l'économie telle qu'elle est vécue dans la haute sphère
où se retrouvent des classes aisées et des entreprises, les
multinationales et d'autre part d' une dynamique visant à rapprocher les
fruits de la croissance aux masses généralement pauvres exclues
du train de la mondialisation à grande et/ou à deux vitesses.
Autrement dit il existe un certain dualisme en ce qui concerne le vécue
des réalités économiques. Une économie d'en haut et
une d'en bas. L'objet principal de l'économie sociale étant
l'homme, celui-ci est mis au coeur des activités. C'est dans cette
logique que se sont créés des mouvements coopératifs, des
mutuelles, etc. tous ayant l'homme au centre des actions. Les GSEC dont nous
parlons dans ce travail, font partie de ce courant. Ailleurs on l'appelle
MUSO
Ça veut dire quoi ?
ou encore MUSA
Même chose ici !
,... tout dépend de la déclinaison que
revêt les activités des groupes généralement
constitués autour de 30 personnes maximum.
1.1. Une Mutuelle ou
groupement de solidarité quid est ?
Une mutuelle de solidarité est un groupe de personnes
qui se connaissent et décident ensemble de cotiser en vue d'atteindre
certains objectifs communs ou de transformer les sommes collectées en
crédit rotatif entre les membres4(*).
Donnez la référence svp !
La mutuelle de solidarité diffère de la tontine
(Likelemba en jargon locale) dans la mesure où elle
constitue son capital avant de prêter et octroie les crédits en
fonction des besoins de chacun et non de manière uniforme pour tous.
A partir d'une mutuelle, il est possible de constituer trois
caisses à savoir :
· une caisse de crédit ;
· un fonds d'urgence ;
· et/ou une caisse de refinancement.
1) La caisse de crédit
ou caisse verte
La caisse de crédit sert au petit crédit local.
Les membres cotisent pendant un certain temps le montant qu'ils
souhaitent ; la cotisation est récupérable. Une fois qu'un
certain capital est accumulé, les membres se prêtent entre eux, en
fonction des besoins et des garanties morales ou réelles des demandeurs
de crédit.
2) Le fonds d'urgence ou caisse
rouge
Le fonds d'urgence n'est pas réellement obligatoire,
mais il complète utilement une mutuelle de solidarité. Il est
alimenté par des cotisations définitives, non
récupérables, dont le montant est fixé par les membres.
Dans un premier temps, il peut n'apporter qu'une petite contribution à
un membre qui se trouve dans une situation difficile ; plus tard, il
pourra déboucher sur un système d'assurance plus
sophistiqué (du type assurance hospitalisation) et il pourra aussi
couvrir plus de besoins, y compris dans le domaine agricole.
3) La caisse de refinancement
ou caisse bleue
La caisse de refinancement se justifie par le fait que les
besoins de financement, en particulier du milieu rural, sont immenses et
souvent délaissés par les pouvoirs publics. L'argent
collecté dans le milieu ne peut suffire à lui seul pour
satisfaire tous ces besoins. C'est par cette caisse que pourront transiter les
fonds de crédit rural. Cependant, elle ne sera alimentée que si
elle a fonctionné correctement pendant une certaine période.
En milieu rural, la collecte de l'épargne (les
cotisations des membres) est toujours insuffisante pour couvrir les besoins de
crédit en raison de la pauvreté de la population. La caisse bleue
permet entre autres de recevoir des fonds d'une institution financière,
de l'Etat, d'une organisation paysanne, de personnes du village ou du quartier,
etc. ce qui permet d'accroître le volume de crédit en reversant
dans la caisse verte l'argent reçu de l'extérieur. La caisse
bleue permet aussi aux paysans de réaliser ensemble des achats
importants et de bénéficier ainsi des remises, rabais ou
ristournes. En effet, en cotisant pour acheter en gros (des semences, des
engrais, des planches) les paysans et les artisans peuvent faire des
économies significatives. Ces pratiques existent dans les milieux
populaires mais sont souvent victimes des détournements de ceux à
qui on confie de faire les achats. La caisse bleue va sécuriser les
mouvements d'argent dans la communauté.
1.1.1. La mutuelle de
solidarité un pédagogue pour l'introduction des banques et
assurances
La mutuelle de solidarité permet d'introduire la banque
de manière pédagogique et simple au sein du village. Elle est
gérée par les populations elles-mêmes, ce qui les rendra
peu à peu capables de bien comprendre le système et les enjeux de
la banque communautaire. Gérant leur mutuelle avec peu de moyens, elles
veilleront certainement à ce que la banque communautaire assure ses
services sans dépenser outre mesure. Elle permet une solidarité
immédiate. Elle donne une structure d'accueil aux refinancements
externes qu'elle peut aussi sécuriser si le volume octroyé est
fonction de la qualité de gestion des caisses préexistantes.
Enfin, elle permet une accumulation rapide de l'argent au sein du
groupement.
251642880Figure : cadre organisationnel GSEC en
Territoire de Mahagi
CADRE ORGANISATIONNEL GSEC
251671552CADRE CONCEPTUEL GSEC
GSEC
251652096GSEC
251653120GSEC
251654144251662336251670528251669504GSEC
251649024GSEC
251650048GSEC
251656192GSEC
251655168GSEC
251651072251666432251665408251663360251667456251664384251668480SUPERVISEURS
251648000251660288251659264251658240251657216SUPERVISEURS
251645952SUPERVISEURS
251646976
Coordination CIELS/Mahagi
251644928
BDOM-CARITAS/Mahagi
251643904
251661312
GSEC
251672576
De ce schéma, il faut comprendre quel projet est
entré à travers le diocèse catholique de Mahagi au sein
duquel il existe un Bureau Diocésain des OEuvres Médicales, BDOM
en sigle. Parmi les branches du BDOM on trouve notamment le CIELS (Centre
d'Information et d'Education pour la Lutte contre le VIH/SIDA) qui est
spécialement chargé des activités de Lutte contre le VIH
dans les paroisses à travers le diocèse. Tous les CIELS
constituent un réseau dont la structure de coordination est à
Mahagi. La coordination des CIELS est appuyée sur terrain des
superviseurs (qui sont en même temps formateurs) ayant sous leur
responsabilité un certain nombre des GSEC dont ils ont la charge
d'encadrer, de former et de contrôler.
1.1.2. Aspects
historiques
a)
L'évolution des mutuelles en RDC
Nées en 1995 au Sénégal, les mutuelles de
solidarité ont été introduites dans la région du
Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, à partir de
2002, où plus de 1000 mutuelles de solidarité regroupent
aujourd'hui plus de 16000 personnes. S'inspirant de la tontine tout en
introduisant des règles comptables simples, la mutuelle de
solidarité permet l'accumulation des fonds, elle est un outil
d'apprentissage de la gestion des flux d'argent au village (autour de la caisse
d'épargne-crédit et de la caisse d'assistance sociale) et
d'auto-organisation des membres de la communauté sur base des
règles démocratiques.
En territoire de Mahagi, c'est vers le début de
l'année 2010 qu'on a vu naitre les premières mutuelles de
crédit et de solidarité (GSEC). Ce travail a pour mérite
d'explorer cette nouvelle expérience, qui articule la micro finance, la
micro-assurance et la structuration du milieu pauvre. Même si les
performances économiques et sociales du système ne semblent pas
très significatives (petites cotisations, faibles montants des
crédits et des interventions sociales octroyés en cas de
sinistre, etc.), l'expérience en elle-même reste originale et
très riche quant à sa contribution à renforcer la
cohésion sociale et la structuration du milieu. Elle pourrait ainsi
servir de base à la mise en place d'autres mécanismes de finance
et d'assurance de grande envergure dans le milieu.
b) La
réglementation ou normes en la matière des mutuelles
Processus de création d'une
MuSo
En toutes lettres svp !
: il faut prendre du temps
En raison du risque moral, le processus de
création d'une MuSo prend du temps et toute forme de
précipitation ne peut être que de mauvais augure.
L'expérience a montré que des individus ont profité des
fonds des mutuelles pour s'en aller sans suite s'étant fait membres non
dans le but de se développer, mais celui d'abuser des autres. C'est le
point crucial du processus de création car l'animateur doit conseiller
les membres sans leur imposer ou leur suggérer des choix ou des
orientations.
Les membres qui créent une MUSO le font parce que,
ensemble, ils adhèrent pleinement à l'idée, ils se
l'approprient. Ceci demande un travail de préparation en cinq temps :
· Approfondir le concept et la méthodologie ;
· Préparer le matériel ;
· Définir et tester la méthodologie de
promotion (choix raisonné de la zone cible, méthodes d'animation
adaptées à la population cible, laisser le temps de
réflexion aux populations après la sensibilisation, le nombre
minimal des personnes réunies, etc.) ;
· Définir le calendrier et le budget de
l'opération;
· Créer les outils de suivi pour assurer la
pérennité des MuSo promues.
1.2 La pauvreté
dans les zones rurales des pays moins avancés (PMA)
Selon un rapport du Fonds monétaire
International (FMI) dirigé par MAHMOOD HASAN KHAN, la pauvreté
rurale représente presque 63 % de la pauvreté dans le monde; elle
atteint 90 % dans certains pays comme le Bangladesh et entre 65 % et 90 % en
Afrique subsaharienne (tel n'est pas le cas de plusieurs pays d'Amérique
latine où la pauvreté est concentrée dans les zones
urbaines). Dans presque tous les pays, les conditions de vie définies
par la consommation des ménages et l'accès à
l'éducation, aux soins de santé, à l'eau potable et
à l'hygiène, au logement, aux transports et aux communications
sont bien pires pour les pauvres des zones rurales que pour ceux des zones
urbaines5(*).
La persistance d'un niveau élevé de
pauvreté dans les campagnes, en présence ou non de la croissance
économique globale, a contribué à une expansion
démographique rapide et à la migration vers les villes. En fait,
la pauvreté urbaine tient en grande partie à ce que les pauvres
ruraux cherchent à sortir de leur exclusion en migrant vers les villes.
Les politiques publiques génératrices de distorsions, comme
celles qui pénalisent le secteur de l'agriculture et négligent
les infrastructures rurales (sociales et physiques), ont grandement
contribué à la pauvreté, tant rurale qu'urbaine.6(*)
1.2.1. Caractéristiques
des pauvres des zones rurales
La caractérisation de la pauvreté est un
instrument analytique qui permet d'obtenir une vision générale
des pauvres dans leur contexte économique, géographique,
institutionnel et social.
Les pauvres ruraux vivent généralement de
l'agriculture, de la pêche de la sylviculture et des petites industries
et services apparentés. Pour comprendre comment la pauvreté
affecte ces individus et ménages, et pour identifier les moyens de
l'atténuer, il faut d'abord savoir qui sont les pauvres ruraux.
Les pauvres ruraux ne constituent pas un groupe
homogène. Certains auteurs décrivent le caractère
multidimensionnel de la pauvreté rurale qui comprend des revenus bas, un
accès inéquitable aux biens de production, des connaissances
insuffisantes en matière d'hygiène et de nutrition, une
dégradation des ressources naturelles, ainsi que la
vulnérabilité et le faible pouvoir politique. L'accès aux
terres agricoles est un critère important de classification des pauvres
ruraux qui amène à distinguer les cultivateurs, qui ont
accès à la terre en tant que petits propriétaires ou
fermiers, des non-cultivateurs ou travailleurs sans terre, non
qualifiés. Il y a toutefois des chevauchements fonctionnels
considérables entre ces groupes, dus aux stratégies que les
pauvres emploient pour atténuer leur misère face aux changements
économiques et sociaux7(*).
Référence svp !
Les cultivateurs, qui constituent la majorité des
pauvres ruraux dans les pays en développement, travaillent directement
à la production et à la gestion des cultures et du bétail.
Etant donné que les petites parcelles dont ils sont propriétaires
ou qu'ils ont en fermage ne suffisent pas pour assurer la subsistance de leurs
familles, ils prennent d'autres emplois, agricoles ou non, dans leur village et
ailleurs. Certains membres de la famille migrent vers les villes, par
alternance ou à plus long terme. Dans bien des pays, les petits
propriétaires comme les fermiers sont de plus en plus poussés
à quitter le secteur agricole. Cet abandon de l'agriculture est
sous-tendu par les forces du marché et par les mesures prises par les
pouvoirs publics influant sur les taux, les loyers, les prix, le crédit,
les intrants et l'investissement public dans les infrastructures sociales et
physiques8(*)
Référence svp !
.
Les non-cultivateurs sont peut-être les membres les plus
pauvres de la population rurale. Leur nombre a crû rapidement en raison
de l'augmentation naturelle de la population et de la déruralisation.
Ces travailleurs dépendent de la demande saisonnière de
main-d'oeuvre dans l'agriculture et dans les petites industries et services
ruraux informels. Les travailleurs sans terre sont vulnérables face aux
fluctuations de la demande de main-d'oeuvre, des salaires et des prix
alimentaires. Il leur est encore plus difficile qu'aux petits
propriétaires et aux fermiers d'avoir accès aux infrastructures
et services publics. En outre, à la différence de leurs
homologues des zones urbaines, ils sont souvent exclus des dispositifs publics
de protection.
Les femmes, dans les populations rurales, tendent à
souffrir beaucoup plus que les hommes. Leur dénuement et leur statut
social inférieur dans la plupart des sociétés sont l'une
des principales raisons de la pauvreté chronique.
1.2.2. Avoirs des pauvres
ruraux
La situation économique des pauvres ruraux est
influencée par les différents actifs (et leur rendement)
détenus au niveau des ménages et de la communauté et
à l'échelon supra communautaire. Les voici :
A) Les actifs physiques des
pauvres
Comprennent le capital naturel (les droits à la
propriété privée ou commune de la terre, des
pâturages, des forêts et de l'eau), les machines, outils et
bâtiments, le cheptel vif et les stocks de nourriture, et le capital
financier (bijoux, assurances, épargne et accès au
crédit).
B) Leurs actifs humains
Cette catégorie est constituée de la force de
travail des ménages et des communautés (qui est constituée
de travailleurs différents par l'âge, le sexe, les
compétences et l'état de santé).
C) Leurs actifs
infrastructurels
Ce sont les transports et les communications, l'accès
aux écoles et aux centres de soins, les installations de stockage, l'eau
potable et l'assainissement, que ces services soient fournis par le secteur
public ou par le secteur privé.
D) Leurs actifs
institutionnels
Comprennent leurs droits et libertés
protégés par la loi et leur participation au processus de
décision dans la famille et la communauté, ainsi qu'au niveau
supra communautaire.
Les deux premières catégories d'actifs sont
largement réglementées de manière formelle et informelle
par les individus et les communautés. La plupart des ruraux, et en
particulier les femmes et les ménages sans terre, sont fortement
désavantagés par le caractère inadéquat de leurs
actifs et les rendements faibles et irréguliers qu'ils en tirent.
Les différences entre les groupes de pauvres ruraux
apparaissent plus clairement dans leurs rapports à l'économie,
qui détermine la façon dont ils utilisent leurs actifs et
participent à la production. Dans leur ensemble, les pauvres ruraux
participent à la production de biens et de services destinés
à l'exportation ou à la consommation locale. Les artisans et les
travailleurs non qualifiés fournissent de nombreux services et des
produits de consommation locale (comme les denrées alimentaires de base)
que les petits cultivateurs produisent également. Toutefois, seuls les
cultivateurs ont accès à de petites parcelles de terre par la
propriété ou le fermage. Ils forment aussi le seul groupe de
pauvres qui possèdent ou louent du capital physique, c'est-à-dire
des outils, du matériel ou des machines. Les artisans et petits
agriculteurs ne disposent que de quantités limitées de capital
physique. Ils n'ont aussi qu'un accès limité au capital financier
qu'ils acquièrent en grande partie par l'intermédiaire d'agents
ou d'institutions informelles, à l'exception des fermiers qui peuvent
accéder au crédit formel par l'intermédiaire des
propriétaires de leurs terres. Les capitaux empruntés sont
souvent coûteux et servent à maintenir la consommation pendant les
périodes difficiles ou à acheter les fournitures et
l'équipement nécessaire au travail agricole. La main-d'oeuvre
familiale est employée à la fois au sein du ménage - sans
rémunération - et en dehors, à des travaux
rémunérés non qualifiés, agricoles ou autres.
Tous les groupes de pauvres ruraux sont très
vulnérables face aux aléas du climat, de leur santé, des
marchés, des investissements et des politiques publiques. Il en
résulte des fluctuations des prix et des volumes de leurs actifs et de
leur production qui peuvent soit aggraver leur pauvreté, soit leur
donner la possibilité d'en sortir. Cela tient surtout au fait que les
pauvres ruraux n'ont guère les moyens d'absorber les chocs financiers
brutaux. En outre, les crises économiques et les catastrophes naturelles
peuvent fortement aggraver la pauvreté, et les pauvres auront alors
encore plus de mal à en sortir.
1.2.3. Conséquences de
la pauvreté dans les zones rurales
Les conséquences de la pauvreté dans les zones
rurales sont multiples. Mais, dans ce travail de recherche, nous allons
considérer celles que nous pensons les plus pertinentes, soient la
dégradation des ressources naturelles et l'exode rural, chacune
entraînant des mécanismes de causes à effets.
A)
Dégradation des ressources naturelles
Il existe un lien étroit entre la pauvreté
rurale et la dégradation de l'environnement. En effet, la
dégradation des ressources comme les terres et les forêts et le
phénomène comme la pénurie d'eau douce privent la
population des ressources fondamentales pour le développement.
En Amérique latine, la plupart des pauvres des zones
rurales cultivent des terres particulièrement vulnérables
à l'érosion. En effet, sans en être la cause principale, la
pauvreté rurale conduit fréquemment à une
dégradation des ressources. A cet effet, dans leur étude du
cercle vicieux qui frappe les agriculteurs les plus pauvres, Lopez et
Valdès cités par Jules ONAN tirent les conclusions
suivantes: «A mesure qu'augmente la population, en particulier
dans les zones où existent peu de possibilités d'emploi non
agricole, se produit un processus d'intensification des cultures. Cette
intensification dans le contexte de fragilité des sols conduit
généralement à une dégradation rapide des sols,
à moins que de lourds investissements soient consentis pour les
protéger».9(*)
La pauvreté compromet la capacité d'assumer la
gestion de la dégradation des sols car elle limite la possibilité
d'économiser pour investir dans la protection des terres
cultivées. Ainsi, promouvoir une gestion durable des ressources
naturelles est un domaine qui doit faire partie intégrante de la
politique communautaire vis-à-vis des pauvres des zones rurales.
Dans les pays pauvres on laisse les terres en jachère
pour se reconstituer et améliorer sa production tandis que dans les pays
de l'union européenne et aux Etats-Unis, le gel de la terre allant de 15
à 50% a pour objectif de limiter la production afin de procurer un prix
rémunérateurs aux agriculteurs10(*).
Arrangez la référence correspondant à ce
point !
B)
Exode rural
Le phénomène de l'exode rural est aussi
lié à la pauvreté dans les zones rurales. En effet, le
terme d'exode rural, souvent employé dans le passé, est plus une
expression destinée à émouvoir qu'une
réalité. Exode au sens strict, signifie un départ en
masse. Sous cette appellation, on désigne le plus souvent la migration
des ruraux vers les villes, dès lors que celle-ci est relativement
importante et continue.
De nos jours, les migrations massives de ruraux vers les
villes concernent avant tout les pays en voie de développement. Pour
l'ensemble des pays en voie de développement, on peut estimer que le
flux net en direction des villes est de 18 à 20 millions de personnes
chaque année. En Inde, c'est le cas pour près de 3 millions de
personnes11(*).
Arrangez la référence correspondant à ce
point !
En effet, c'est moins la misère des ruraux qui est
à l'origine des mouvements que la différence du niveau de vie
entre la campagne et la ville. Pour François Latortue cité par ONAN, le phénomène
d'exode rural exprime la tendance à l'équilibre des revenus et de
productivité dans tous les secteurs de la production. En fait,
c'est l'un des grands problèmes de l'agriculture. Le
phénomène d'exode rural s'explique par les difficultés
inhérentes à l'exploitation agricole et les conditions
particulièrement défavorables du travail agricole12(*).
Arrangez la référence correspondant à ce
point !
Les causes principales de l'exode rural découlent de
plusieurs facteurs qui couvrent à peu près tous les aspects de la
vie économique et sociale. Ce sont essentiellement les
difficultés de la vie paysanne qui se traduisent par une faiblesse de
revenu, l'insuffisance et l'inadéquation des services offerts en milieu
rural et parallèlement l'attrait de la ville.
Certes, d'autres facteurs peuvent occasionner les mouvements
des populations rurales, tels que le facteur psychologique, la politique, les
contraintes culturelles etc., mais les causes les plus puissantes demeurent la
situation socio-économique précaire des paysans. Car, assez
généralement, c'est sous l'aiguillon de la faim, de la
misère que se produisent les mouvements des populations. Les ruraux ne
se résignant plus de leurs situations intolérables,
attirés par le mirage dans les villes ou dans l'autre monde,
s'émigrent puisqu'obligés à chercher autre part de
nouvelles conditions de vie.
Cependant, si l'exode rural est l'une des conséquences
de la pauvreté rurale, il est aussi une cause de la paupérisation
rurale entraînant des conséquences graves dans les centres
urbains. Ainsi, face aux situations de pauvreté et de malnutrition
liées aux problèmes de dégradations de l'activité
agricole devenant chaque jour de plus en plus alarmantes, les marges de
manoeuvres des paysans demeurent fort réduites. Pour bon nombre d'entre
eux, l'unique voie envisageable demeure l'exode rural. Ainsi, chaque
année, un nombre élevé d'émigrants laissent les
campagnes, se dirigeant, pour la plupart, vers la capitale et les autres villes
de province nourrissant l'espoir illusoire d'emplois dans le milieu urbain.
Mais, en réalité, ces infortunés ne font que changer leur
misère de pôle dans la mesure où ils ne contribuent
qu'à alimenter les bidonvilles, lieux de référence de la
pauvreté urbaine. Ce qui va entraîner une élévation
de la délinquance juvénile, dans le niveau de prostitution, de
banditisme etc. considérés comme une stratégie de survie
face à l'insécurité alimentaire.
Ce survol nous permet d'identifier
certaines causes de la pauvreté rurale dans les PVD
En toutes lettres !
. Comme évoqué précédemment dans
le titre, le cas du territoire de Mahagi en République
Démocratique du Congo n'est pas loin de ce tableau.
1.3. Visages de la pauvreté13(*)
Arrangez la référence correspondant à ce
point !
A. Insuffisance l'eau
potable
Compte tenu de l'éparpillement des habitations dans ces
milieux, les travaux d'adduction d'eau potable sont onéreux. D'où
le plus souvent on recourt a l'érection des ouvrages collectifs ce qui
n'en rendent pas autant l'accès aisé aux utilisateurs.
B. L'énergie
La plus grande partie de l'énergie utilisée par
les villageois provient de la biomasse ; ce qui au fur et a mesure de
l'accroissement démographique inhérent à ces milieux,
finit par épuiser les ressources environnementales par la
déforestation.
C. L'éducation
Les milieux ruraux ne sont pas les mieux nantis en
matière de l'éducation. On y trouve le personnel parmi les moins
qualifiés qui n'ont pas pu s'insérer dans le métier
d'enseignant en milieu urbain.
D. La santé
Le capital humain est le plus précieux des ressources
pour tout système de développement. C'est évident que le
mauvais état de santé de la population ralentit la
productivité.
E. L'alimentation/
sécurité alimentaire
Le premier effort à faire pour bien appréhender
la notion de sécurité alimentaire est d'éviter de
l'assimiler à celle de la vulnérabilité alimentaire. Alors
que la première se réfère à la performance
économique, la seconde correspond à la fragilité ou
au manque de résistance face aux contraintes du système
alimentaire. Toutefois, les deux se définissent basiquement autour d'un
même concept qui est celui de « besoins
alimentaires ». D'après l'organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'Agriculture (FAO) et l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS), les besoins individuels en aliments varient avec
l'âge, le sexe, le poids corporel et le niveau d'activité
physique.
Comme définie dans certaines études sur
développement rural intégré, la sécurité
alimentaire correspond à la capacité d'un pays à
approvisionner régulièrement sa population en aliments
nécessaires. Ceci peut être fait à partir de la production
nationale et/ou d'importations de l'étranger. Dans certains cas, la
sécurité alimentaire n'est assurée que quand le pays a la
capacité financière d'acheter sur le marché international
ce qui manque à la production nationale en aliment de base requis par la
population. Une famille a de la sécurité alimentaire quand elle a
accès aux aliments nécessaires à une vie saine pour tous
ses membres (aliments culturellement acceptables et adéquats en termes
de quantité, qualité et garantie).
Les objectifs de sécurité alimentaire consistent
à assurer la production alimentaire adéquate, à atteindre
le maximum de stabilité dans le flux de tels aliments et à
garantir à tous l'accès aux aliments disponibles. En ce sens, la
disponibilité des aliments et l'accès à ceux-ci sont deux
déterminants essentiels de la sécurité alimentaire. Le
premier n'implique pas automatiquement le second ; l'aliment peut
être disponible, mais une famille, pour des raisons d'ordre
économique peut ne pas y avoir accès.
Quant à la notion de vulnérabilité
alimentaire, elle est un peu complexe. Ce n'est pas parce qu'une personne a
plus d'aliments à sa disposition qu'elle est alimentairement moins
vulnérable. Si elle reçoit ses aliments sous forme d'aide venant
d'un autre pays, elle peut d'un jour à l'autre perdre le
privilège d'en acquérir.
En ce sens, la vulnérabilité n'est pas forcement
en relation directe avec le niveau de pauvreté ou de
prospérité d'une personne, d'une famille, d'un groupe social ou
d'un pays. Elle traduit la fragilité ou le manque de résistance
vis-à-vis des forces naturelles, politiques, économiques,
sociales et culturelles, capables de se manifester tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur de l'espace
géographique considéré14(*)15(
*)
Où est la référence correspondant à
ce point ?
1.4.
Détérioration de l'Agriculture et Pauvreté rurale
L'agriculture est l'ensemble des opérations ou des
travaux de culture du sol poursuivis dans un but de production des
végétaux et des animaux utiles à l'homme. Elle est donc
une activité économique, puisqu'elle emploie des ressources rares
en vue de satisfaire les besoins alimentaires humains.
Dans l'histoire de la pensée économique,
nombreux sont les économistes qui s'accordent à reconnaître
l'importance de l'agriculture comme branche d'activité
économique. Tout d'abord, pour l'école des physiocrates avec
François QUESNAY comme chef de file, toute richesse vient de la terre.
Au 19e siècle, David RICARDO donna à
l'agriculture une place privilégiée par rapport aux autres
secteurs d'activités économiques.
Dans la majorité des pays les moins avancés, les
pauvres vivent essentiellement en milieu rural et sont tributaires pour leur
survie de l'agriculture ainsi que du commerce, des services et des
activités de transformation qui y sont liées. Ce qui sous entend
que, la plus grande partie des revenus des pauvres vivant dans les zones
rurales proviennent d'activités liées à l'agriculture. Sur
cet aspect des choses, le territoire de Mahagi n'accueille pas
d'activités industrielles de transformation. Par contre dans le domaine
des services, on peut noter qu'étant un territoire frontalier, Mahagi
vit en partie des activités transfrontalières ; on note
aussi la présence l'administration publique pauvrement
équipée et mal payée à l'image de la situation
nationale.
En définitive, pour certains observateurs, la
pauvreté rurale est en grande partie liée à la
médiocrité de l'agriculture des pays moins avancés bien
qu'elle ne soit pas le seul, toute détérioration dans la
production agricole aura des incidences négatives sur les ruraux
puisqu'ils tirent essentiellement leurs revenus et leurs possibilités
d'emplois des activités agricoles.
L'existence de mécanismes de causes à effets
entre l'agriculture et la pauvreté rurale entraîne que la
pauvreté dans les zones rurales peut aussi causer la
détérioration de l'agriculture. En effet, les agriculteurs
pauvres, ne pouvant adopter des techniques de production plus intensives par
insuffisance de revenus nécessaires pour acheter, hors de
l'économie rurale, les intrants indispensables, en vue d'accroître
leur production et leur revenu. Donc, le seul moyen selon eux d'échapper
à ce fléau est de fuir le milieu rural, ce qui va entraîner
une pénurie de bras pour produire plus de denrées alimentaires.
C'est dans ce sens que, M. MICHAEL L., directeur de l'unité de recherche
sur la pauvreté rurale de l'Université du SUSSEX (Royaume Uni)
dans un rapport publié par le Fond International pour le
Développement Agricole (FIDA) affirme que : « les
programmes de réduction de la pauvreté doivent être
réorientés en direction de l'agriculture et des populations des
zones rurales »15(*)
16(
*)
Où est la référence ?
.
Le rapport indique notamment que, pour réduire la
pauvreté dans les campagnes, il faudra encourager la production des
denrées de base indispensables à la subsistance des populations
pauvres des zones rurales. En conséquence, le développement de
l'agriculture a un rôle direct à jouer dans l'atténuation
de la pauvreté rurale.
Tout cela est pour démontrer la complexité de la
pauvreté rurale. Sa réduction, tout au moins sa limitation, passe
par l'élaboration d'un ensemble de stratégies inter-
reliées qui doit aboutir à un développement rural
harmonieux s'appuyant sur la participation effective de la population et les
ressources du milieu.
CHAPITRE DEUX : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
2.1. Présentation du
territoire de Mahagi
2.1.1 Situation géographique
Le Territoire de Mahagi est une des entités
Administratives situées au Nord-est de la République
Démocratique du Congo, en Province Orientale, dans le District de
l'Ituri. Il est situé également dans l'extrême Est des
régions d'altitudes aux coffins avec l'Ouganda. Ses
caractéristiques dominantes sont : le lac Albert dans toutes les
parties Sud-est et les hautes montagnes dans la partie Centrale16(*).
Ce Territoire à une superficie de 5216Km², il est
borné par le Territoire d'Aru et une partie de l'Ouganda au Nord, le lac
Albert à l'Est, le Territoire de Djugu à l'Ouest et la
République de l'Ouganda au Nord-est.
2.1.2 Situation administrative
Il est à signaler que le Nom Mahagi a
été hérité de certains noms significatifs, en
l'occurrence le nom MAMBA qui était le premier chef de la
collectivité des War-Palara, il lui a été attribué
le haricot cultivé dans cette contrée dénommé
« MAHARAGI » suivant la définition dialectale d'un
Belge colonisateur serait à l'origine de l'appellation
« MAHAGI »17(*).
Référence !
Le Territoire de Mahagi a été reçu par
l'ordonnance N°21/51 du janvier 1958. De ce fait, pour la première
fois le chef lieu fut implanté à GIRI-ISWA, c'est une
localité se trouvant dans le groupement des Alur. De GIRI-ISWA, il a
été déplacé à LENJU toujours dans la
chefferie d'Angh'al groupement d'AWOO, alors que depuis 1921, il a
été implanté à Mahagi qui est son siège
actuel.
Notons que le Territoire de Mahagi est subdivisé en
huit chefferies dont la cité de Mahagi et ses avenues s'y ajoutent.
Ø Ces chefferies sont18(*) :
Ø Chefferie d'Alur-Djuganda.
Ø Chefferie d'Angh'al,
Ø Chefferie de Djukoth,
Ø Chefferie de Mokambo
Ø Chefferie de Pandoro,
Ø Chefferie de WalenduWatsi,
Ø Chefferie de War-Palara,
Ø Chefferie de Wagongo,
2.1.3 Situation démographique, historique et
économique
2.1.3.1 Historique
L'histoire de peuple Alur se résume comme suit :
le peuple Alur se rattache à la grande branche non Bantu appelée
Nilotique ; d'un terme conventionnel qui signifie venu du Nil. Les autres
rameaux de la même branche sont les Shiluk, les Moero, les Ndinki, les
Acoli, les Lang'u, Palwo-Bunyoro, ses diverses branches sont du
côté de l'Est. Retenons aussi qu'au cours de leurs migrations, ils
ont entraîné les serviteurs d'autres groupes jusqu'à Mahagi
où ils ont trouvé des populations autochtones qui se sont
déjà installées qu'ils refouleront et seront rejoints plus
tard d'autres qui seront attirés par la fertilité du sol de cette
contrée19(*).
2.1.3.2 Démographie
Le territoire de Mahagi regorge une population
homogène composée des Alur, à l'exception de quelques
fractions près des Walendu, des Ukebu habitant respectivement dans les
collectivités de Walendu Watsi et des Alur-Djuganda. Le Territoire de
Mahagi comptait environs 1 720 399 habitant en 2008
N'y a-t-il pas moyen de donner les chiffres plus
récents ? 2011 ou 2012 par exemple ?
dont la répartition par catégorie se
présente de la manière ci-après20(*) :
Hommes : 340 564
Femmes : 374 548
Garçons : 487 716
Filles : 517 571
2.1.3.3 Economie
La population du Territoire de Mahagi vit essentiellement de
l'agriculture, de l'élevage et de la pêche. Le commerce y est
pratiqué par une minorité. Les Alur se sont organisés bien
avant l'arrivée des colonisateurs en dynasties. Dans chaque dynastie il
y avait une organisation complète dont le tenant du pouvoir était
le serviteur. Cette dynastie a été fusionnée pour
céder la place à des structures issues de la colonisation afin de
bien pratiquer leurs activités économiques
précitées21(*).
2.1.4 Aspect climatique
Le Territoire de Mahagi à un climat
tempéré. Néanmoins, toute la chefferie de Wagongo à
Mahagi-Port et la partie Sud de la chefferie de Mokambo et d'Angh'al avec une
prépondérance de la plaine de Djegu sont entièrement
comprises dans le type de climat relatif, c'est-à-dire on y trouve le
climat tempéré et tropical.
Dans la région tropicale, la température varie
entre 25°C et 30°C pendant la saison de pluie et 30°C à
35°C pendant la saison sèche précisément à
Djugu. Très souvent la chaleur est quasi-totale pendant les heures
nocturnes, ce qui est la cause de la disparition de quelques ruissellements des
rivières et la carence d'eau dans la région
tempérée. La température varie selon les saisons.
Toutefois, ce dernier temps, les caprices climatiques font que les
atmosphères ou les précipitations ont subis des
bouleversements.
2.1.5 Aspect hydrographique
Le Territoire de Mahagi est traversé par plusieurs
rivières et affluents dont les plus importants sont : Kakoy ;
Kibali ; Shari ; Vida, etc.
Toutes ces rivières se localisent dans la partie Ouest
et Centrale dudit Territoire excepté la rivière Kakoy avec un
débit irrégulier et son bassin moins humide.
Cependant, il convient de dire qu'il existe aussi dans cette
Entité des sources thermales notamment Avuka à Mokambo-Kaswa
très sulfureuses avec plus ou moins 50°C environs, d'autres se
retrouvent au delta de la rivière KODA environs 70°C.
A côté des sources thermales et des
rivières, il y a des sources artificielles érigées par
CIDRII pour l'approvisionnement en eau potable dans certaines parties du
Territoire tels que à Mahagi sur place, sur la montagne SISI, à
Djukoth sur la montagne Adrasi et cela couvre à la fois
LOGO, NDRELE et aussi ses environs y compris VIDA précisément
à PANDORO sur TALA-GIRI se retrouvant sur la montagne OTHAN.
2.1.6 Relief du sol et végétation
2.2.6.1 Relief
Le Territoire de Mahagi est constitué de relief
accidenté composé des montagnes brutes et coupées des
bas-fonds humides. Du sud à l'Ouest, il est divisé en deux
régions par la crête de partage du bassin. A l'Ouest, les
rivières alors qu'à l'Est les rivières se déversent
dans le fleuve Nil. Mais il existe des plaines parcourues par la rivière
appartenant au bassin du fleuve Congo et parsemées de quelques
montagnes, c'est une région des terres noires et fertiles. A l'Est, il
est constitué essentiellement des montagnes à pentes abruptes
(Nzii, Akara, Othan).
En fait, les hautes montagnes constituent la chaîne des
montagnes qui commence de Mahagi port et se prolonge vers le Kivu. Au pied de
ces montagnes se trouvent les lacs, c'est ce qui caractérise la
région de grands lacs.
2.1.6.2 Végétation
Le Territoire de Mahagi est couvert par une savane arborisant
précisément dans les jardins forestiers entre autre dans la
collectivité des WalenduWatsi (KATANGA), dans la collectivité
d'Alur-Djuganda (DJALASIGA) précisément dans le groupement
d'Angh'al II et Djukoth II qui est non encore organisé d'une
manière administrative.
D'une façon générale, les herbes
dominantes sont le penicium, l'impétrant et la fougère. En ce qui
concerne les arbustes, nous avons l'Erythine qui est le plus connu l'albizzia
et le ficusça et là, on retrouve l'acajou qui sert de l'ombre
pour des cultures pérennes telles que le caféier, le quinquina,
etc.
2.1.6.3 Nature du sol
Il est difficile de classer la nature du sol dans le
Territoire de Mahagi. Néanmoins, il diffère d'une strate à
une autre. Mais dans sa grande partie, le sol du Territoire de Mahagi est d'une
nature argilo-sablonneuse en association de sol des régions granitiques
provenant de bassins des rivières.
Par contre, les parties situées aux alentours du lac
Albert sont essentiellement composées de sol argilo-argileux,
c'est-à-dire sablonneux et caillouteux à certains endroits. On
peut remarquer cela à partir de Nyarambe en collectivité des
Ang'al en descendant dans la plaine de Djegu jusqu'à atteindre le lac
Albert.
2.2. Approche
méthodologique
2.2.1. Méthodes et techniques
La méthode est « la discipline
qui réfléchit sur les processus rationnels d'une pensée
méthodique »22(*).
La logique à la base de la méthode
scientifique dérive du mot « metha » qui signifie
voie, route, chemin. Par définition, la méthode de recherche
désigne « ce mouvement vers l'objet à saisir, à
connaître, à comprendre, à expliquer. Ces méthodes
sont concurrentielles et ont fait l'objet de présentions
diverses »23(*).
Tout chercheur fait appel au cours de son
étude à un ensemble de méthodes susceptibles de le
conduire à une explication du phénomène observé en
vue de le vérifier ou de le démontrer.
Dans le cadre du présent travail, nous
avons estimé que notre objectif ne pourrait être atteint
qu'à la suite de l'utilisation de la méthode inductive
associée à la méthode statistique.
L'induction est une « généralisation
par laquelle on étend à une classe d'objet ce que l'on a
observé sur l'individu ou quelques cas particuliers ».24(*) Elle sert à utiliser les
faits observés pour élaborer une théorie ou une
explication, en dégageant des lois ou des règles à partir
du plus général.
L'interprétation qui sera faite au niveau de
différents indicateurs de notre objet d'étude permettra de
généraliser le résultat sur l'ensemble du problème
mis en jeu. De cette manière, l'usage de cette méthode aura sa
raison d'être dans ce travail.
La méthode statistique, quant à elle, vise
à donner une description quantitative de la société
considérée comme un tout organisé. Il s'agit de
définir, de délimiter les classes, de spécifier les
caractéristiques des membres de ces classes, d'en mesurer l'importance
ou la variation. Elle est aussi une méthode d'expérimentation,
de preuve et d'analyse.
Cette méthode nous a permis d'analyser,
d'interpréter et de dresser une comparaison à l'aide de tableaux
et de graphiques, les données chiffrées recueillies pour
évaluer le niveau d'amélioration de la qualité de vie des
populations dans le milieu de recherche.
La méthode seule ne suffit pas ; elle doit tout
naturellement être combinée avec les techniques pour qu'elle
parvienne à atteindre les résultats escomptés.
La technique est un moyen ou un procédé qui
permet au chercheur de rassembler les informations nécessaires afin de
clarifier une étude.25(*)
Pour notre étude, nous avons utilisé les
techniques ci-après :
0. La technique documentaire
Elle permet à l'enquêteur de
récolter ou de recueillir les données à partir des
documents permettant au chercheur d'avoir des informations et des
renseignements sur les phénomènes qu'il désire
tester26(*).
Cependant, cette technique nous a permis d'exploiter
d'une manière succincte les divers documents relatifs à notre
thème ou sujet, notamment les mémoires, les articles, les textes
officiels, les notes de cours et les différents rapports des
entités territoriales qui nous ont fourni plus de précision,
d'exactitude et de renseignement pour le bon succès de ce travail.
1. La technique d'interview libre
Elle est un procédé d'investigation
scientifique utilisant un processus de communication verbale pour recueillir
des informations en relation avec le but fixé27(*)
En tant que telle, elle a pour but d'organiser un
rapport de communication verbale entre deux personnes, l'enquêteur et
l'enquêté, en vue de recueillir certaines informations de
l'enquête concernant un objet précis.28(*)
Celle-ci nous a permis d'amasser des informations susceptibles
de fournir les éléments de réponse aux questions de la
problématique, et bien évidemment de compléter les
informations livrées par les documents.
2. La technique
d'échantillonnage
Elle consiste à choisir un nombre limité
d'individus de la population d'étude dont l'observation nous permet de
tirer une conclusion applicable à la population entière de
laquelle elle a été choisie29(*)
La statistique consiste à étudier un ensemble
d'objets (on parle de
population, composée d'
individus ou unités
statistiques) sur lesquels on observe des caractéristiques,
appelées
variables statistiques. Mais la
population peut être trop vaste pour être étudiée
dans sa totalité, par manque de moyens, ou de temps. D'où le
bien-fondé de travailler avec un échantillon.
a) Population
d'étude
Notre population d'étude comprend 13000 membres
repartis dans près de 400 Mutuelles ou GSEC en Territoire de Mahagi.
Dans le Territoire cité, ces GSEC sont actifs dans seulement 4
collectivitésà savoir : Djukoth, WarPalar, Panduru et
Ang'al.
b) Dimension de l'échantillon
Nous avons subdivisé l'échantillon en 2 grands
groupes (cfr Tableaux 1 et 2) :
- Les chefs de ménages : 61unités
statistiques.
- Les responsables des GSEC : 16 unités
statistiques.
Tableau 1 : Echantillonnage par
sexe des chefs de ménages
Sexe
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
F
|
28
|
46%
|
|
M
|
32
|
52%
|
|
Total
|
60
|
100%
|
|
Source : nous-mêmes
Figure 2
La répartition des unités statistiques comme
présentée dans graphique donne 46% des femmes et 52% des hommes
sur l'ensemble de 61 personnes interrogées.
Tableau 2 : Echantillon des responsables
de GSEC par sexe
Sexe
|
Effectif
|
%
|
F
|
4
|
25%
|
M
|
12
|
75%
|
S/Total
|
16
|
100%
|
Source : nous-mêmes
Dans le cas de ce tableau 2, nous avons 16 personnes dont 4
femmes soit 25% et 12 hommes soit 75 %. Par ce ces chiffres il en ressort que
la plupart des GSEC sont dirigés par les hommes. C'est un fait que dans
les milieux ruraux il n'est pas évident que la gente féminine
occupe des postes de responsabilité publique et moins encore lorsqu'il
s'agit des ce genre d'activité impliquant de l'argent. Cela n'est sans
doute pas lié à une démarche rationnelle. Dans le tableau
13 plus bas, la répartition par sexe des membres à travers
différents GSEC permet de souligner de façon particulière
la contribution de la femme dans l'amélioration du bien-être,
objectif de ces activités.
3. La technique de
questionnaire
Le questionnaire est défini comme un guide pratique
écrit, précis et détaillé identique pour tous les
enquêtés, comportant une série des questions concernant un
problème et à laquelle on attend une information30(*). Elle a permis l'obtention des
informations nécessaires en matière de lutte contre la
pauvreté.
On distingue deux types de questionnaire ; entre autre le
questionnaire fermé et le questionnaire ouvert. Nous avons fait usage de
tous ces deux types de questionnaire dans notre travail.
Ici nous faisons allusion au fait qu'à titre principal
nous avons utilisé le questionnaire fermé que nous avons du le
cas échéant, compléter par des questions
complémentaires découlant des points de vue que les
enquêtés.
4. La technique
statistique
Elle nous a paru utile à l'occasion du traitement des
données. Grâce à elle, il nous a été
aisé de présenter, d'analyser et d'interpréter nos
résultats.
Dans notre étude, le traitement a
été réalisé grâce au logiciel Excel qui nous
a servi au calcul des paramètres statistiques.
2.2.2. Spécification des
variables
Pour essayer de saisir l'incidence des activités des
GSEC sur le niveau de vie des membres, nous avons pris en compte l'étude
des variables suivantes :
a) Age des individus : permet d'avoir une vue
générale sur le fait que ceux-ci sont actifs et jouent rôle
important dans la lutte contre la pauvreté dans leurs ménages
respectifs ;
b) Le sexe de la population : cette variables nous a
permis d'analyser l'implication l'aspect genre particulièrement la
part des femmes dans l'amélioration de la situation des ménages.
Il est un fait connu que les femmes dans les milieux ruraux assurent la grande
partie de la survie familiale ;
c) La fréquence des prêts aux membres : elle
permet de tirer des conclusions sur la vitalité des groupements de
solidarité et de crédit ;
d) Durée des membres de l'échantillon dans les
GSEC : le fait que l'on demeure membre d'une mutuelle peut traduire un
intérêt qu'on a d'en faire membre ;
e) Réalisations individuelles des membres de
l'échantillon : ceci permet de voir à travers les
différentes catégories des réalisations une tendance vers
le développement ;
f) Répartition de membres suivant la difficulté
ou pas de rembourser les prêts ainsi que les causes de non
remboursement des prêts : ceci nous permet de déterminer
comment les membres remboursent les prêts et pourquoi ils n'arrivent pas
à le faire ;
g) Niveau de bénéfice réalisé par
les membres : peut expliquer dans une certaine mesure l'augmentation des
revenus chez les paysans ;
h) Investissement des prêts reçus par les
membres : ici nous verrons sur quelles activités se reposent
l'essentiel des membres pour fructifier les prêts reçus.
i) Montant des prêts reçus par les membres :
cette variable détermine quelle quantité de fonds les membres
sont capables de gérer ;
j) Répartition de l'échantillon selon adresse
et/ou collectivité : peut exprimer la
représentativité de l'échantillon ;
k) Niveau de satisfaction des membres par rapport aux
prestations des GSEC : permet d'estimer le niveau d'attachement des
membres aux valeurs défendues par les mutuelles telles que la
solidarité, l'entraide ;
l) Montants globaux des liquidités dans les GSEC
enquêtés : détermine quel effort d'épargne les
membres sont prêts à consentir en vue de construire un capital
social ;
m) Répartition des individus par sexe dans les GSEC
enquêtés ;
n) Répartition des Enquêtés par classe
d'âge et par sexe.
CHAPITRE TROIS : PRESENTATION DES DONNEES, ANALYSE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS
Introduction : La
thèse du développement endogène
Pendant que nous nous acheminons vers la fin de ce travail, il
nous semble utile de mettre un accent particulier sur ce que certains auteurs
appellent le développement endogène.
Au cours de ces dernières années, certains
changements au niveau du développement économique ont pu
être observés. Ces changements témoignent de
l'émergence d'un nouveau paradigme du développement, qui met
désormais l'accent sur la prise en charge du développement par
les milieux locaux eux- mêmes.
Dès lors, la problématique du
développement endogène, apparaît au terme d'un long
processus historique qui souligne sa pertinence dans la phase actuelle de
mutation des structures et de l'organisation de l'économie.
Généralement, le concept Développement
implique un mécanisme de changement. Ce changement repose
essentiellement sur deux facteurs que sont l'innovation et la conservation.
L'innovation comme générateur d'une création et la
conservation comme processus de perpétuation des éléments
dynamiques pour le maintien de l'identité culturelle. Ainsi, le
développement est « le processus par lequel une
société se donne les moyens de mobiliser ses forces productives
sans la transformation de son milieu en vue d'améliorer les conditions
de vie et de bien-être de ses membres. Bref, un processus global incluant
l'ensemble des aspects de la vie et impliquant la participation des
collectivités locales tout autant à la prise de décision
qu'à la réalisation des activités de développement.
Ainsi envisagé, le développement réside moins dans un
résultat atteint que dans un ensemble d'activités
réalisées selon les attentes des collectivités
concernées avec leur accord et leur participation »31(*).
Arrangez la référence !
Le développement endogène ne peut être
repéré de manière statique ; il s'agit
essentiellement d'une dynamique. Les acteurs sont divers et ont des
intérêts non nécessairement concordants, mais peuvent
être en mesure de coordonner leur action sur des projets communs. Une
telle dynamique se traduit concrètement par une stratégie,
c'est-à-dire, une coordination implicite ou au contraire,
concertée des actions des acteurs.
De ce fait, on peut dire que le développement
endogène est celui qui émerge des initiatives et du dynamisme des
communautés locales, il valorise les ressources humaines,
financières et matérielles locales et suscite des comportements
innovateurs axés sur la prise en charge, la créativité et
l'esprit d'entreprise. Et l'on rejoint BERNARD PECQUEUR pour qui « le
développement endogène est une dynamique qui met en
évidence l'efficacité des relations non exclusivement marchandes
entre les hommes pour valoriser les ressources dont ils
disposent »32(*).
Donnez la référence svp !
Dans ses principes, cette politique admet l'idée que
toute population est à même d'initier le processus
d'amélioration de ses propres conditions de vie. En d'autres termes,
elle reconnaît que chaque communauté humaine est pourvue de
grandes potentialités pour s'organiser et faire face avec des appuis
ponctuels, aux problèmes basiques du développement.
En définitive, le développement endogène
est une pratique de développement et non une nouvelle théorie qui
complèterait celles déjà proposées, mais une
méthode qui permet d'engager des processus à partir des
propositions de la population tout en prenant en compte les contraintes
macro-économiques.
Dans le cadre de ce travail, et face aux divers
problèmes auxquels font face la population rurale congolaise et celle de
territoire de Mahagi en particulier, c'est l'approche du développement
endogène qui est préconisée comme un des
éléments de sortie de la paupérisation.
L'initiative des mutuelles de
solidarité ou GSEC en Territoire de Mahagi est une tentative
sérieuse qui cadre avec la notion d'endogeneité du
développement. En effet ne dit-on pas que l'on ne travaille mieux que
pour soi ? La plupart des projets exécutés par les ONG dans
nos milieux ruraux n'atteignent très souvent pas les résultats
escomptés à cause de ce que nous pouvons appeler
« la non appropriation » par les
bénéficiaires qui ne sont pas associés au processus de
l'élaboration. Malgré toutes les bonnes volontés de les
aider à se développer, il subsistera un certain déphasage
entre les attentes et les réels besoins en cas du non implication des
communautés destinataires des projets de développement.
Même l'évaluation de tous ces projets, généralement
positive, n'est qu'une façon de s'offusquer de tout travail de fonds sur
la problématique de l'inadéquation des projets avec les
réalités de base ; et ce, avant, pendant et après
projet.
3.1. Présentation
des données et mesure des avancées des GSEC
A travers les données qui suivent nous allons scruter
au fil des chiffres, combien de manière éloquente, des
initiatives portées par la base peuvent canaliser en leur sein des
énergies capables de faire la différence là où des
projets désintéressés ont tant de mal à faire leurs
preuves.
Tableau 3 : Répartition des individus de
l'échantillon suivant leur adresse/collectivité
|
Adresse
|
Effectifs
|
1
|
Ambere
|
5
|
2
|
Ang'al
|
4
|
3
|
Ambaki
|
1
|
4
|
Dro
|
1
|
5
|
Dri
|
1
|
6
|
Banda
|
1
|
7
|
Djegu
|
1
|
8
|
Kudinywara
|
16
|
9
|
Mahagi/caritas
|
1
|
10
|
Mahagi/gamba
|
1
|
11
|
Mahagiavmahagi
|
4
|
12
|
Mahagi/Njura
|
1
|
13
|
Mahagi/centre
|
1
|
14
|
Ngote
|
1
|
15
|
Nyarambe
|
10
|
16
|
Ukebubanda
|
1
|
17
|
Ugeng'o
|
1
|
18
|
Ther Abga
|
5
|
|
Total
|
56
|
|
|
|
Sources : nos enquêtes
Dans le tableau ci-dessus, il est présenté la
répartition par adresse physique des membres qui constituent
l'échantillon d'étude dans ce travail. Nous avons pensé
que l'éparpillement des individus sur le plan géographique
pourrait par le fait de l'éloignement des localités, jouer un
rôle positif sur la représentativité. Néanmoins il
vaut mieux relativiser ceci par le fait que le territoire de Mahagi
présente une certaine homogénéité socioculturelle
(moeurs, langue etc.), voire économique (un milieu rural).
Tableau 4 : Nombres des prêts reçus
par les membres
No
|
Nombre des prêts
|
Nbe pers.(f)
|
f.Xi
|
Xi
|
Moyenne
|
Pourcentage
|
9
|
41 - 45 fois
|
2
|
86
|
43
|
|
4%
|
8
|
36 - 40 fois
|
0
|
0
|
38
|
|
0%
|
7
|
31 - 35 fois
|
0
|
0
|
33
|
|
0%
|
6
|
26 - 30 fois
|
3
|
84
|
28
|
|
5%
|
5
|
21 - 25 fois
|
0
|
0
|
23
|
|
0%
|
4
|
16 - 20 fois
|
4
|
72
|
18
|
|
7%
|
3
|
11 - 15 fois
|
2
|
26
|
13
|
|
4%
|
2
|
6 - 10 fois
|
10
|
80
|
8
|
|
18%
|
1
|
1 - 5 fois
|
36
|
108
|
3
|
|
63%
|
Ó
|
|
57
|
456
|
|
8
|
|
Source : Calculs de l'auteur sur base des
données de l'enquête
De ce tableau, il se dégage qu'en moyenne les membres
ont pris 8 fois les prêts sur les 6 derniers mois. En cumulant les 2
premières classes allant de 1 à 10 fois, on a un pourcentage
cumulé de 81 % d'individus qui ont bénéficié des
prêts dans cet intervalle des fréquences. Ceci témoigne
d'une certaine vitalité au sein des groupements.
Tableau 5 : les Réalisations individuelles
des membres
Réalisations
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Investissement
|
39
|
41 %
|
Scolarisation
|
26
|
28%
|
Santé
|
27
|
29%
|
Alimentation
|
1
|
1%
|
Autres
|
1
|
1%
|
Total
|
94
|
100%
|
Source : Nos enquêtes
En ce qui concerne le tableau ci-dessus et au vue de notre
problématique, à savoir l'incidence des GSEC sur le niveau de vie
des membres, il nous a été utile de catégoriser les
réalisations individuelles à l'issue d'une certaine
période. Il en est ressorti que 41% des personnes interrogées ont
affirmé avoir tiré partie de ces activités en investissant
les gains obtenus. Ce que nous désignons par dépenses
d'investissement est représenté ici par l'achat des bien durables
tel que : terrain, Moto, vélo, machine à coudre,
tôles, briques, terrain de culture, etc. En poursuivant l'analyse, les
besoins de santé et la scolarisation des enfants viennent
respectivement en 2e et 3e lieu. La leçon à
retenir est que plus il y a investissement dans un milieu on va vers le
développement. Nous pourrions estimer sur base de cette observation que
les GSEC contribuent progressivement au développement dans le chef de
leurs adhérents.
Tableau 6 : Répartition de membres suivant
la difficulté ou pas de rembourser les prêts
Difficultés
|
Effectifs
|
%
|
Non
|
48
|
80%
|
Oui
|
12
|
20%
|
Total
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
terrain
Les commentaires découlant du tableau 5
précédent sont corroborés par les observations recueillies
dans le tableau 6 ci-dessus. En effet 80 % des personnes affirment ne pas avoir
des difficultés à rembourser à temps leurs emprunts contre
20% qui ont affirmé le contraire. Ce taux plus ou moins
élevé de recouvrement des prêts par les mutuelles ou GSEC
peut se révéler être un facteur incitateur à
l'adhésion aux idéaux de la solidarité rurales et de
l'entraide à travers le crédit. Quant aux 20 % des personnes
ayant difficile à rembourser, il convient de dire qu'elles finissent par
le faire tout de même mais, avec des frais de
pénalité. Le graphique ci-dessous visualise ces
données :
Tableau 7 : causes de non remboursement à
temps des prêts reçus.
Raison
|
Effectives
|
%
|
Taxe
|
8
|
62%
|
Mauvaise récolte
|
1
|
8%
|
Changements climatiques
|
1
|
8%
|
Maladie
|
1
|
8%
|
Envir. Eco. difficile
|
1
|
8%
|
confiscation
|
1
|
8%
|
Pourquoi le total donne 13 ici alors que dans le tableau
précédent ceux qui éprouvent des difficultés de
remboursement sont 12 ? il faut harmoniser ce chiffre. Ceci doit
être conforme avec le tableau précédent.
Source : Nos enquêtes
Dans ce tableau, 62 % des personnes ayant des
difficultés à pouvoir rembourser leurs prêts pensent que
les taxes parfois nombreuses sur leurs petites activités en constituent
la principale cause. Ceci expose la problématique du système
fiscal de notre pays qui souvent n'est pas incitatif pour les très
petits commerçants. Notons en passant qu'il est évident que le
prélèvement des taxes peut être une des causes de
l'aggravation de la vulnérabilité chez les paysans qui subissent
déjà beaucoup d'autres tracasseries de la part des hommes en
uniformes (Policiers, Forces armées).
Tableau 8 : Affectation des prêts
reçus par les membres
Activités
|
Effectives
|
%
|
Petit commerce
|
48
|
80%
|
Agriculture/Elevage
|
7
|
12%
|
Artisanat
|
1
|
2%
|
Construction
|
2
|
3%
|
Consommation
|
1
|
2%
|
Scolarisation enfant
|
1
|
2%
|
Total
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
terrain
Visuellement, cette situation peut être
représentée dans le graphique ci-dessous :
Figure 8.
De ces tableau et graphique, il sied de
signaler qu'une grande partie, soient 80% des membres, utilisent leurs
prêts pour exercer le petit commerce. Ce terme
générique « petit commerce » englobe un
très large éventail des petites activités telles
que la vente de bière locale, des poissons, des fretins, des
papyrus etc. Ceci nous permet d'affirmer que dans ce milieu rural,
l'agriculture n'est pas nécessairement au premier rang des sources de
revenus. A cela on peut ajouter qu'une autre partie a investit dans
l'agriculture et/ou l'élevage dans le but de générer les
revenus. La conclusion à tirer est telle que, le fait que de moins en
moins les individus dépendent des revenus tirés de l'agriculture
témoigne d'une certaine évolution positive.
Le Territoire de Mahagi, essentiellement agricole, subit une
poussée démographique importante, il en découle des
conflits fonciers multiples. La raréfaction ainsi que l'atomisation des
parcelles des terres cultivables sont autant des menaces qui ajoutent la
vulnérabilité chez les paysans. L'une des conséquences
immédiates de ce phénomène serait logiquement la baisse
de production liée à la pression sur les terres arables et sur
l'environnement. Toute initiative qui pousserait à la diversification
des revenus paysans dans ce territoire est une bonne chose. C'est un
défi que semble relever les GSEC dans une certaine mesure.
Tableau 9 : Montant des prêts reçus
par les membres (en Ugsh
Ca veut dire quoi ? en toutes lettres svp !
)
|
Montants en Ushs
(2500ush = 1$)
|
Effectifs
|
1
|
10000-50000
|
5
|
2
|
60000-100000
|
16
|
3
|
110000-150000
|
9
|
4
|
160000-200000
|
6
|
5
|
210000-250000
|
2
|
6
|
260000-300000
|
7
|
7
|
310000-350000
|
1
|
8
|
360000-400000
|
0
|
9
|
410000-450000
|
2
|
10
|
460000-500000
|
2
|
11
|
510000-550000
|
0
|
12
|
560000-600000
|
0
|
13
|
610000-650000
|
0
|
14
|
660000-700000
|
1
|
15
|
(700000-2000000)
|
8
|
|
TOTAL
|
59
|
Source : Nos enquêtes
Commentaire ??????
Tableau 10 : Niveau de satisfaction des membres
par rapport aux prestations des GSEC
Niveau de satisfaction
|
Effectifs
|
%
|
Très bon
|
1
|
2%
|
Assez bon
|
3
|
5%
|
Bon
|
56
|
93%
|
Total
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes
Dans le tableau ci-haut, les chiffres indiquent que les quasis
totalité des membres sont satisfaits des prestations des GSEC. L'un des
nos objectifs dans ce travail était d'identifier les facteurs de
l'efficacité et d'évaluer leur application au sein des
différents GSEC. La satisfaction dont les membres font montre est une
démonstration de leur adhésion. Pour certains membres que nous
avons rencontrés, le GSEC est un soutien important, une sorte de rempart
face aux aléas socio-économiques. D'autres y trouvent un moyen de
réaliser des projets comme indiqué dans le tableau 4 plus loin.
L'appropriation dont il est ici question est un facteur majeur qui accroit
l'efficacité de cette initiative.
Tableau 11 : Durée des membres dans les
GSEC
No
|
Durée en mois (X)
|
Effectif
|
f.X
|
%
|
Moyenne (mois)
|
7
|
48
|
8
|
384
|
13%
|
|
6
|
36
|
11
|
396
|
18%
|
|
5
|
24
|
4
|
96
|
7%
|
|
4
|
12
|
31
|
372
|
52%
|
|
3
|
9
|
1
|
9
|
2%
|
|
2
|
6
|
4
|
24
|
7%
|
|
1
|
3
|
1
|
3
|
2%
|
|
Ó
|
|
60
|
1284
|
100%
|
21.4
|
Source : Nos enquêtes
Dans le tableau ci-dessus,
les données recueillies révèlent qu'en moyenne,
sur l'échantillon de 60 personnes, chaque membre a déjà
une durée de plus d'une année (21 mois) dans le GSEC. Autant dire
que l'argument de la satisfaction et surtout de l'intérêt
affiché vis-a- vis de l'affaire est valable comme dit dans les tableaux
qui précédent.
Tableau 12 : Montants globaux de liquidité
dans les GSEC enquêtés (en US)
|
Nom des GSEC
|
Montants USD
|
Moyenne
|
1
|
Acamkukwor de banda
|
5803.38
|
|
2
|
Aloci Wi can
|
3200
|
|
3
|
Aloci Wi can
|
5200
|
|
4
|
AtekKujuwada
|
1714.8
|
|
5
|
DhurLoyoTego
|
112
|
|
6
|
DikirDharu Can
|
1080
|
|
7
|
Dikirketong'omdongo
|
6000
|
|
8
|
Dikirirber
|
2400
|
|
9
|
MerBer
|
1600
|
|
10
|
Safina
|
1600
|
|
11
|
Tekalkavario
|
4000
|
|
12
|
Umoja I
|
1740.98
|
|
13
|
Umoja II
|
18800
|
|
14
|
Umoja III
|
18800
|
|
15
|
Umoja/Ambere
|
1600
|
|
16
|
wachidu I-wangwa
|
2800
|
|
|
Total
|
76451.16
|
4778.1975
|
Source :
Ce tableau renseigne sur 16 GSEC une liquidité globale
de 76.451 $USD ; ce qui est déjà significatif. La moyenne
donne 4.778 $ USD. Nous voulons rappeler ici que le nombre total des GSEC
s'élève à 400 sur l'ensemble du Territoire de Mahagi. Vus
sous cet angle, l'observation qu'on en a est que les GSEC démontrent une
certaine capacité à mobiliser l'épargne paysanne, dans un
contexte ou les institutions bancaires sont quasi-inexistantes. Les
activités en milieux ruraux ont besoin de financement.
ON DOIT INSERER UN TITRE ICI
Tableau 14 : Répartition des individus par
sexe dans les GSEC enquêtés
|
Nom des GSEC
|
F
|
M
|
Total
|
|
1. Acamkukwor de banda
|
14
|
16
|
30
|
|
2. Aloci Wi can
|
24
|
6
|
30
|
|
3. Aloci Wi can
|
23
|
7
|
30
|
|
4. AtekKujuwada
|
18
|
6
|
24
|
|
5. DhurLoyoTego
|
16
|
6
|
22
|
|
6. DikirDharu Can
|
14
|
1
|
15
|
|
7. Dikirketong'omdongo
|
21
|
9
|
30
|
|
8. Dikirirber
|
24
|
6
|
30
|
|
9. MerBer
|
18
|
6
|
24
|
|
10. Safina
|
23
|
5
|
28
|
|
11. Tekalkavario
|
25
|
7
|
32
|
|
12. Umoja I
|
18
|
8
|
26
|
|
13. Umoja II
|
18
|
12
|
30
|
|
14. Umoja III
|
18
|
12
|
30
|
|
15. Umoja/Ambere
|
17
|
8
|
25
|
|
16. wachidu I-wangwa
|
19
|
11
|
30
|
|
Total
|
310
|
126
|
436
|
Figure 13
Les chiffres du tableau 13, laissent
apparaitre un nombre plus de 2 fois élevé des femmes dans les
GSEC enquêtés310 femmes contre
126 hommes. Il y a lieu de se poser la question de savoir si
ce niveau d'adhésion des femmes aux groupements peut expliquer en partie
le succès de ce projet ? ou bien cette situation s'explique par la
théorie selon laquelle dans les milieux ruraux, les femmes sont celles
sur qui reposent l'essentiel de la charge familiale et que par
conséquent, pour augmenter leur pouvoir d'achat elle recourent
facilement à ce mode de crédit rapproché qui n'offre pas
trop de difficultés d'accès.
3.1.2. Ecueils /les
ratés
Les menaces qui pèsent sur les GSEC en Territoire de
Mahagi peuvent être exprimées en ces termes :
- La plupart des GSEC partagent les fonds accumulees
après chaque 6 mois et recommencent de si tôt. Ceci n'est pas de
nature à optimiser les gains car le temps de la reprise de
l'élan pourrait être capitalisé et permettre aux caisses
d'accumuler des sommes substantiels afin d'élargir leur capacité
d'octroi de micro crédit. Pour accroitre de façon continue les
ressources, il faudrait prolonger dans le moyen terme l'échéance
de partage au lieu de 6 mois, passer par exemple a une année. Pour le
faire un changement des lignes directrices est nécessaire de la part de
la coordination des GSEC. Si les opérations d'épargne et de micro
crédit sont effectuées sur une durée de moyen terme, le
cumul des fonds pourrait alors amorcer un début d'amélioration
durable du capital social des membres. On pourrait alors envisager de mettre en
place des structures de canalisation des fonds vers des investissements en
moyen terme. On augmenterait ainsi la rentabilité de
l'épargne.
- Comme signalé plus haut, la création de
coopérative qui pourrait couronner les efforts prend du retard car la
méfiance induite par les désagréments causés par
les dérapages de micro finances est encore présente dans les
esprits. Il faudrait un peu plus de temps et de sensibilisations aux animateurs
pour l'asseoir.
CONCLUSION GENERALE
Nous voici arrivé au terme de notre travail qui a
porté sur les groupements de solidarité d'épargne et de
crédit (GSEC) en territoire de mahagi : une réponse à
la pauvreté en milieu rural.
Le point de départ de notre étude était
de savoir si après plus ou moins trois ans d'activités d'octroi
de micro finance, quelle en a été l'incidence sur le niveau de
vie des membres. Il était donc question de savoir si l'engouement
apparent vis-à-vis de l'adhésion aux groupements traduit des
réelles avancées en matière de la réduction de la
vulnérabilité en milieu rural dont il est question.
Pour répondre à cette question, nous avons
estimé que les différents GESC en Territoire de Mahagi auraient
permis à leurs membres de réduire la pauvreté ; ceci
par le fait que les membres de différents groupements auraient connus
des améliorations au niveau de leurs activités quittant
progressivement celles complètement basées sur l'agriculture
vers d'autres types d'activités entre autre le petit commerce qui
entraînerait par surcroit l'augmentation du niveau de revenus des
concernés.
Pour atteindre notre objectif et vérifier
l'hypothèse de recherche formulée, nous avons recouru aux
méthodes inductive et statistique ainsi qu'aux techniques
d'échantillonnage, aux observations individuelles, à l'analyse
documentaire et à l'interview libre et au questionnaire en vue de
récoler les données dont nous avions besoin.
Quant à la technique statistique, celle-ci nous a paru
utile à l'occasion du traitement des données obtenues.
La démarche méthodologique adoptée telle
qu'exposée nous a amené aux observations selon lesquelles les
actions de GSEC constituent un apport important pour les membres. En effet le
mode de crédit solidaire pratiqué au travers les groupements
porte les adhérents dans l'amélioration de leurs revenus. Les
données dans les tableaux complétés par des graphiques
adjacents, ont les uns après les autres, amené des bases
chiffrées propres à renforcer nos supputations. On pouvait le
voir par exemple dans le tableau 5 traitant des réalisations
individuelles des membres où beaucoup d'entre eux investissent dans
l'amélioration de leur habitat (maison, tôle, briques cuites etc.)
ou d'achat des moyens de production locale tels que vélo, moto et
autres.
Le tableau 10 du niveau de satisfaction vis-à-vis des
prestations des GSEC a apporté des éléments quant à
l'attachement de la base à ce moyen de lutte conte la pauvreté en
milieu rural ou l'accès au crédit bancaire formel demeure quasi
impossible.
Nonobstant de ce point d'optimisme, certaines questions
pertinentes ouvrent la voie à des recherches futures : l'identification
des pratiques informelles de micro finance et de micro-assurance (dont les
GSEC, les mutualités claniques, etc.) ainsi que des facteurs
d'adhésion ou de non adhésion et d'abandon à/des ces
pratiques, la contribution des GSEC à la structuration du milieu,
l'efficacité financière des GSEC etc.
Loin d'avoir complètement épuisé le
sujet, nous ne saurions prétendre avoir parfait les connaissances en
matière de la lutte contre la pauvreté en milieu rural dans notre
pays. Le monde rural regorge beaucoup des potentialités propices au
décollage de notre pays, mais paradoxalement, il reste pauvre. Ainsi nos
recommandations se résument en ces termes :
- Pour les pouvoirs publics, le développement rural en
République Démocratique du Congo exige une politique
destinée à combattre non seulement des problèmes
liés aux techniques de production agricole ou forestière mais
aussi ceux relatifs à d'autres aspects économiques et sociaux.
Une telle politique ne peut être conçue et menée à
bonne fin qu'avec la participation active d'une équipe de cadres
professionnels, choisis non sur la base du clientélisme ou de
militantisme mais en fonction de leurs compétences. C'est seulement
à ce modeste prix qu'on pourra mettre fin à la culture de la
pauvreté rurale en RDC. Il faut cela de la réelle volonté
politique au lieu du volontarisme tel qu'affiché de nos jours.
- Aujourd'hui, le
développement rural ne doit pas être considéré comme
une oeuvre de bienfaisance sociale mais plutôt comme un investissement
socialement rentable dans le cadre d'une stratégie globale de relance de
l'économie nationale. Les financements consentis pour le
réaliser, peuvent favoriser à la fois une croissance
évidente de l'offre de produits agricoles et artisanaux ainsi qu'une
augmentation considérable de la demande de ceux-ci. La clé du
succès d'un tel processus de reprise économique réside
dans le choix et la coordination de mesures et actions définies dans le
cadre d'une perspective de freinage de l'exode rural.
- Une telle
perspective exige une nouvelle conception de la ruralité de la part de
ceux qui s'engagent dans le développement rural en RDC. Le rural ne peut
plus se réduire à l'espace agro-sylvo- pastoral. Sa dynamique est
actionnée par son composant humain. Dans le cas de la RDC,
l'amélioration du bien être en milieu rural ne peut être
assurée sans la prise en compte des questions suivantes :
organisation des milieux résidentiels, insertion professionnelle des
jeunes ruraux, l'accès au crédit agricole.
- Cependant, aucune de ces mesures n'aura d'impact positif sur le
monde rural si elles sont prises sans la concertation des paysans. Aussi
proposons nous que ces mesures soient prises dans une perspective de
développement endogène qui, dans son essence, admet l'idée
que toute population est à même d'initier
le processus
d'amélioration de ses propres conditions de vie, car, le
développement endogène comme on le dit tantôt, a pour
objectif :
Ø d'aider
les gens à trouver des moyens d'organiser des programmes d'effort
personnel ;
Ø de fournir
des techniques d'action coopérative dans le cadre de plans que la
population locale élabore et exécute pour améliorer son
propre niveau de vie.
BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie très pauvre !
OUVRAGES
1) PIANDJI Sébastien, Module de l'animateur des
Groupements de Solidarité d'Epargne et de Crédit des PVV, PA et
autres Vulnérables, Mai 2010
2) MAHMOOD Hasan Khan, La pauvreté rurale dans les
pays en développement. 2001
3) BADOUIN
Robert, Économie rurale, Paris éd. Armand Collin,
1971.
4) MAHMOOD Hasan Khan, La pauvreté rurale dans les
pays en développement. 2001
REVUES
1) PNUD, Lutte contre la pauvreté, In
www.ci.undp.org/pauvreté2.htm
2) Lopez et Valdès, Pauvreté rurale en
Amérique latine, In
www.fao.org
3) FIDA, Journée sur la réduction de la
pauvreté rurale dans Le monde, communiqué mars 2002,
www.ifad.org
COURS ET MEMOIRES INEDITS
1) ONAN J. Analyse des causes et conséquences de la
pauvreté rurale, étude de cas de la République
d'Haïti. Université d'Etat d'HAITI, Licence en sciences
économiques, Mémoire inédit 2006
2) MWANASAKA K. L., Politique agricole et alimentaire, Cours
inédit, L2 Sciences économiques, Université de Bunia,
2013.
TABLE DES MATIERES
SUMMARY
1
0. INTRODUCTION GENERALE
2
0.1.
Problématique
2
0.2.
Hypothèse
3
0.3. Objectif du
travail
3
0.4. Choix et
intérêt du sujet
3
1. La technique
documentaire
4
2. La technique
d'interview libre
4
3. La technique
d'échantillonnage
4
4. La technique de
questionnaire
5
0.5.
Délimitation du sujet
5
0.7. Etat de la
question
5
0.8.
Difficultés Rencontrées
5
CHAPITRE PREMIER : APPROCHE THEORIQUE
6
0.
Introduction
6
I. Une Mutuelle ou
groupement de Solidarité quid Est ?
6
1) La caisse de
crédit ou caisse verte
6
2) Le fonds
d'urgence ou caisse rouge
6
3) La caisse de
refinancement ou caisse bleue
7
Caisse bleu dans les GSEC en Territoire de Mahagi,
un défi à relever
7
La mutuelle de solidarité un
pédagogue pour l'introduction des banques et assurances
7
1. Aspects
historique
9
a)
L'évolution des mutuelles en RDC
9
b) La
réglementation ou Normes en la matière des Mutuelles
9
II.- LA PAUVRETE DANS LES ZONES RURALES DES PAYS
MOINS AVANCES (PMA)
10
II.1.1.- Caractéristiques des pauvres des
zones rurales
10
II.1.2.- Avoirs des pauvres ruraux
11
a) Les actifs
physiques des pauvres
11
b) Leurs actifs
humains
11
c) Leurs actifs
infrastructurels
11
d) Leurs actifs
institutionnels
11
II.1.3.- Conséquences de la pauvreté
dans les zones rurales
12
II.1.3.a.- Dégradation des ressources
naturelles
12
II.1.3.b.- Exode rural
13
A. Insuffisance
l'eau potable
14
B.
L'énergie
14
C.
L'éducation
14
D. La
santé
14
E. L'alimentation/
sécurité alimentaire
14
a)
Détérioration de l'Agriculture et Pauvreté
rurale
15
CHAPITRE DEUXIEME :
17
PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
17
2.1. Présentation du territoire de
Mahagi
17
2.1.1 Situation géographique
17
2.1.2 Situation administrative
17
2.1.3 Situation démographique, historique et
économique
18
2.1.3.1 Historique
18
2.1.3.2 Démographie
18
2.1.3.3 Economie
19
2.1.4 Aspect climatique
19
2.1.5 Aspect hydrographique
19
2.1.6 Relief du sol et végétation
20
2.2.6.1 Relief
20
2.1.6.2 Végétation
20
2.1.6.3 Nature du sol
21
2.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE
21
La technique documentaire
22
La technique d'interview libre
23
1. La technique
d'échantillonnage
23
a) Population
d'étude
23
2. La technique de
questionnaire
25
3. La technique
statistique
25
2.2.1. Spécification des variables
25
CHAPITRE TROISIEME :
27
PRESENTATION DES DONNEES ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
27
3.1 PRESENTATION DES DONNEES et LA MESURE DES
AVANCEES DES GSEC
27
3.1.0
Introduction : La thèse du Développement
Endogène
27
3.1.1 LA MESURE DES
AVANCEES DES GSEC
29
3.1.2 Ecueils /les
ratés
40
CONCLUSION GENERALE
40
ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE
42
* 1 MATESO MANDE,
Population, Développement et santé, Cours inédit,
L1 sciences économiques et de gestion, UNIBU, 2011-2012.
* 2PNLS Coordination de l'Ituri,
Module de Formation des Pairs éducateurs pour la prévention du
VIH/SIDA, Bunia, 2010.
* 3 HEIMLER et LOCKARD,
Focus on life Sciences, Columbus Ohio, Charles E. Merrill Publishing
Co:1977
* 4
* 5
* 6FMI, La pauvreté
rurale dans les pays en développement, Orientation pour l'action
publique, Éd. Dossiers Economiques, Washington.2001 p.2
* 7
* 8 (Mahmood : 2001)
* 9ONAN J., Analyse des
causes et conséquences de la pauvreté rurale. Etude de cas de la
République d'Haïti. Université d'Etat d'HAITI, Licence
en sciences économiques, Mémoire inédit 2006.
* 10 (MWANASAKA :
2013) ?????????????????????????????????????????????????
* 11 (MAHMOOD :
2001) ???????????????????????????????????????????????????????,
* 12 (ONAN : 2006)
* 13 (Jian CHEN, 2005:25)
* 14
* 15
* 16UMVOR KENO WOD'UKUMU
G., Aperçu sur l'évolution politique des Alur de la
République Démocratique du Congo, collection,
«KADIPO», Kinshasa, 2008
* 17
* 18 Rapport annuel du
Territoire de Mahagi, 2005
* 19 Rapport annuel du
Territoire de Mahagi, 2005.
* 20 Données
Statistiques de l'Etat Civil du Territoire de Mahagi, 2008
* 21 Rapport annuel du
Territoire de Mahagi, 2007
* 22 LEXIQUE D'ECONOMIE,
8ème éd., sous la direction, A. SILEM et J.M.
ALBERTINE, 2001.
* 23 GRAWITZ
M.,Méthodes des sciences sociales, 11ème
éd., PUF, Paris, 2001.
* 24 PFUNGA P.,
Enquêtes, sondages et statistiques rurales, Inédit,
UNIKIS, 2009.
* 25 SILEM A. et ALBERTINI
J.M., Op cit.
* 26 TSHOMBA KINYAMBA S., Op.
cit.
* 27 GRAWITZ M., Op.
cit.
* 28Idem.
* 29 MUSUMBA R.,
Méthode de la recherche scientifique, éd. CREDEC,
inédit, 2002, p. 36.
* 30 BURA D., Initiation
à la recherche scientifique, Cours inédit, FSEG, CUEB,
2005-2006.
* 31 (Bernier
,1984) ?????????????????????????????????????????????????????????
* 32
|