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République du NIGER
Ministère des Enseignements Moyen et
Supérieur et de la Recherche Scientifique
Groupe I.A.T
Institut Africain de Technologie
Formation Professionnelle Privée du
Supérieur
I.A.T SUP
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Mémoire de
fin cycle Master II
Option : Gestion de projet
Outils et méthodes de gestion d'un projet de
développement rural: le Programme Eau et Assainissement de l'ONGI Plan
Niger dans la région de Tillabéry.
Présenté et soutenu publiquement par :
YOUNSA YANSAMBOU
Habibatou
Sous la Direction de :
Membres du Jury :
Dr Abdou Djibo Moumouni,
Président : Dr MARICHATOU Hamani,
Maître Assistant/FLSH/UAM
Maître de conférences/FA/UAM
Rapporteur : Dr YACOUBA Halidou,
Assistant/FLSH/UAM
Année
académique : 2010-2011
DEDICACE
Je dédie ce modeste
travail à toutes les personnes qui me sont chères, il s'agit de
:
- Mon père
- Ma mère
REMERCIEMENTS
J'adresse mes remerciements
les plus sincères aux personnes qui m'ont apporté leur aide et
qui ont contribué à la rédaction de ce mémoire.
Tout d'abord, je tiens à remercier
sincèrement Dr Abdou Djibo Moumouni,
Maître Assistant au département de Linguistique de la
FLSH /UAM, qui, en tant que Directeur de mémoire, s'est
toujours montré à l'écoute et très disponible tout
au long de la réalisation de ce mémoire, ainsi pour
l'inspiration, l'aide et le temps qu'il a bien voulu me consacrer et sans qui
ce mémoire n'aurait jamais vu le jour.
Mes remerciements s'adressent également à
Mr Tiney Ousmane : Coordinateur,
Eau-hygiène-assainissement et infrastructures, pour sa
générosité et la grande patience dont il a su faire preuve
lors des recherches effectuées et d'avoir accepté de
répondre à mes questions avec gentillesse.
Je n'oublie pas mes parents pour leur contribution, leur
soutien et leur patience. Je tiens à exprimer ma reconnaissance envers
Mr Aboubacar Djibo, Chef du personnel à la FLSH
/UAM qui a eu la gentillesse de lire et corriger ce travail.
Je suis reconnaissante envers Mr Seydou Zataou
Aly, chef comptable du Programme Kandadji, pour tout son soutien
durant tout le processus de la réalisation de ce travail.
Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements
à tous mes proches et amis, qui m'ont toujours soutenue et
encouragée au cours de la réalisation de ce
mémoire.
Merci à toutes et à tous.
RESUME
Le présent travail consiste à étudier
et à comprendre le processus de gestion d'un projet afin de mener une
étude basée sur l'élaboration d'un manuel regroupant des
outils et des approches de conception et suivi-évaluation participative
du projet de développement en question. Cette démarche s'inscrit
dans un cadre global de contribution pour l'amélioration de la
qualité des interventions des projets en Afrique en
général et au Niger en particulier.
Le choix de cette étude s'explique d'une part, par
la multiplicité et souvent même la confusion des démarches
participatives existantes et d'autre part, par le fait que les résultats
escomptés des interventions menées jusqu'à là, ne
sont pas souvent atteints de façon satisfaisante, en dépit de
cette multiplicité.
Pour cela, nous avons opté pour une
méthodologie en deux phases. La première phase qui consiste en
une recherche puis en une synthèse bibliographique approfondie est
orientée vers la problématique de la gestion du projet, nous a
permis de comprendre les concepts essentiels liés à la gestion
des projets.
La deuxième phase a consisté en des
entretiens avec le coordonnateur de l'Unité de programme de Plan Niger
de Tillabéry et du coordinateur de l'hygiène et assainissement
qui nous ont permis de connaitre les outils et les méthodes
utilisés dans la gestion du programme eau et assainissement dans cette
région.
Cette étude a permis de montrer que Le programme
eau et assainissement de l'ONGI Plan Niger dans la région de
Tillabéry ne déroge pas du modèle des projets de
développement qui interviennent dans les pays en développement:
difficultés et complexités de gestion. Aussi, en matière
de développement, il n'existe pas de recette infaillible contre tous les
malaises dont souffre le système de management des projets de
développement ; aucune méthode ne constitue une panacée
face aux difficultés complexes que connaissent les gestionnaires de
projets de développement. L'application des outils et méthodes
spécifiques à l'objectif global, les ressources et moyens
employés dans la mise en oeuvre des projets s'avère donc
primordiale. Ce qui justifie la première hypothèse selon
laquelle les outils et méthodes sont spécifiques aux agences de
développement, à l'objectif du projet et aux ressources et moyens
employés.
Quant-au deuxième hypothèse relative au
relation qui existe entre résultats du projet et les outils et
méthodes utilisés, l'analyse des outils et méthodes
utilisés par l'ONGI Plan Niger, a permis de montrer que les anciennes
pratiques sur les interventions des projets en milieu rural sont à la
base de leurs échecs. Il est à noter qu'en En milieu rural, la
plupart des actions des projets et programmes est axée sur les
réalisations physiques (réalisation des latrines par exemple).
Les aspects de sensibilisation et d'éducation sur la santé de
manière générale, sont peu ou pas
développés. Il arrive que des ouvrages d'assainissement autonome
soient réalisés en milieu rural et que ces derniers ne fassent
l'objet d'aucun usage de la part de la population soit pour des raisons
culturelles, soit par manque de sensibilisation
Mots clés : Développement -
Participation - Projet/Programme -
ABSTRACT
The present work is to study and understand the process of
managing a project to conduct a study that will be achieved by developing a
manual of tools and design approaches and participatory monitoring and
evaluation of the proposed development. This is part of the overall objective
to contribute to improving the quality of assistance projects in Africa in
general and Niger in particular.
For this, we opted for a methodology in two phases. The
first phase consists of research and a thorough review of the literature is
directed towards the problems of project management has enabled us to
understand the key concepts related to project management.
The second phase consisted of interviews with the
Coordinator of the Unit Program Plan Niger Tillabery and coordinator of hygiene
and sanitation that allowed us to know the tools and methods used in program
management and water sanitation in the region. This study showed that the water
and sanitation program of the NGO Plan Niger in the region of Tillabery no
exception model of development projects occurring in developing countries:
challenges and complexities of management.
Also, in development, there is no infallible recipe
against all ills plaguing the management system development projects, no method
is a panacea for the complex challenges faced by managers of development
projects. The application of specific tools and methods to the overall
objective, the resources and means employed in the implementation of projects
is paramount. This justifies the first assumption that the tools and methods
are specific to development agencies, with the objective of the project and the
resources and means employed.
As second-in assumption about the relationship between
project results and the tools and methods used, analysis tools and methods used
by the NGO Plan Niger, showed that old practices of project interventions in
rural areas are the basis of their failures. It should be noted that in rural
areas, most actions of projects and programs focused on physical outputs
(achievement of latrines for example). Aspects of awareness and education on
health in general, are poorly developed or not. Sometimes self-purification
works are carried out in rural areas and that they are not subjected to any use
on the part of the population or for cultural reasons or lack of
awareness
Keywords: Development - Participation - Project /
Program
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACDI : Agence canadienne de
développement international
ACL : Approche du cadre logique
ADS : Agence de développement
social
ADC : Agence de Développement
Communautaire
AFD : Agence française de
développement
AFITEP : Association Francophone de
Management de Projet
AGCD : Administration
générale de la coopération au développement
APD : Aide publique au
développement
CAD : Comité d'aide au
développement de l'OCDE
CE : Commission européenne
CGP : Certification en Gestion de
Projet
CL : Cadre logique (Logical
framework)
CMRADR : Conférence mondiale sur
la reforme agraire et le développement rural
CNEP : Centre national
d'évaluation des programmes
DIGRAP : Diagnostic global, rapide et
participatif
ECOSAN : Ecological Sanitation
(Assainissement Ecologique
ENAM : Ecole nationale d'agriculture de
Meknes
ENDA : Environnement -
Développement - Action
FAO : Organisation des nations unies
pour l'alimentation et l'agriculture
FCIL : Fonds canadien d'initiative
locale
FIDA : Fonds international pour le
développement agricole
FMI : Fonds monétaire
international
FNUAP : Fonds des nations unies pour la
population
GAR / GR /GFR : Gestion
axée sur les résultats
GCP : Gestion de cycle de projet
(Project cycle management ou PCM)
GTZ : Agence allemande de
coopération technique (deutsche Gesellschaft für technische
Zusammenarbeit)
JICA : Agence japonaise de
coopération internationale
OCDE : Organisation pour la
coopération et le développement économique
OIT : Organisation internationale du
travail
OMD : Objectifs de Devéloppement
du Millénaire
ONG : Organisation non
gouvernementale
ONU : Organisation des nations unies
PAM : Programme alimentaire mondial
PAS : Programme d'ajustement
structurel
PASA : Programme d'ajustement du secteur
agricole
PCM : Project Cycle Manager
PEADD : Projet Eau et Assainissement
pour un Développement Durable
PIPO : Planification des interventions
par objectifs (= PPO/PPOO)
PNUD : Programme des nations unies pour
le développement
PPO : Planification des projets par
objectifs
PROWWESS : Promotion du rôle des
femmes dans les services d'approvisionnement en eau et d'assainissement
UE : Union européenne
UNESCO : Organisation des nations unis
pour l'éducation, la science et la culture
URD : Urgence - Réhabilitation -
Développement
USA : Etats unis d'Amérique
USAID : Agence américaine pour le
développement
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
10
INTRODUCTION:
11
Problématique:
13
Première partie : Cadre
théorique
16
Chapitre 1: Définition des concepts et
notions
17
I.1.Le concept de développement
17
I.2. Les concepts des projets et des programmes de
développement
22
I.3. Le concept de la participation
25
I.4. Le concept de la planification d'un
Projet
33
Chapitre 2 : Présentation du cadre de
l'étude
38
II.1. Contexte géographique et
socio-économique
38
Deuxième partie: Outils et Méthodes
de l'ONGI Plan Niger
41
Chapitre 3. Présentation de l'ONGI
Plan-Niger
42
III.1. Plan dans le monde
42
III.2. Plan au Niger
45
Chapitre 4. Les outils et Méthodes de l'ONGI
Plan Niger
47
IV.1. Les outils de l'ONGI Plan Niger
47
IV.2.Les méthodes de l'ONGI Plan Niger
50
IV.3. Analyse des outils et méthodes de
l'ONGI Plan Niger
57
CONCLUSION GENERALE:
59
Références Bibliographiques
62
ANNEXES
65
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION:
Depuis plusieurs décennies, le Niger, à l'instar
de tous les pays en voie de développement, a fait l'objet
d'investissements massifs de la part des gouvernements, des ONG (Organisation
Non Gouvernementale), des organismes, des agences et institutions et bailleurs
de fonds. Ces investissements ont permis la réalisation des projets
axés sur le développement économique et social des
bénéficiaires.
Un projet, par définition, est l'ensemble des actions
à entreprendre afin de répondre à un besoin défini
dans des délais fixés. Ainsi, étant une action temporaire
avec un début et une fin, mobilisant des ressources identifiées
(humaines et matérielles) durant sa réalisation, un projet
possède également un coût et fait l'objet d'une
budgétisation des actions et d'un bilan indépendant de celui de
l'entreprise. Il se caractérise par :
· Un objectif précis, quantifié ou
spécifié sous forme de caractéristiques formalisant le
besoin d'un "client" identifié, dans le cadre d'une mission clairement
définie ;
· Une limite dans le temps : il a un début et une
fin, marquée par l'atteinte de l'objectif ;
· Une singularité : le projet n'est jamais la
reproduction à l'identique de ce qui existe déjà ;
· Une micro-organisation ad hoc non permanente : ensemble
de personnes rassemblées temporairement pour réaliser l'ensemble
des actions nécessaires à l'atteinte des objectifs.
· Nos sociétés modernes sont devenues
aujourd'hui des « sociétés à
projets ».
Les projets concernent autant les institutions (projet
scolaire, projet
d'établissement
hospitalier, projet de
loi, projet
politique, projet de
société...)
que les individus, à tous les stades de la
vie (du projet
éducatif au
projet de
retraite, en
passant par les projets
professionnels,
familiaux, existentiels...). Cette omniprésence du mode projet, dans
tous les aspects de l'activité humaine, renvoie à une vision
idéalisée de ce mode d'action. Le projet semble alors devenir un
instrument qui donne l'espoir à l'
homme de ne plus seulement
subir les évènements, mais de pouvoir maîtriser le cours de
l'
histoire et forger le
futur à sa
façon.
Dans l'analyse anthropologique qu'il a réalisée
sur le sujet, Jean Pierre Boutinet a repéré quatre types de
projets:
· Le projet sur l'autre selon le modèle de la
commande sociale,
· Le projet pour l'autre selon le modèle
paternaliste,
· Le projet avec l'autre selon le modèle
participatif,
· Le projet de l'autre selon le modèle de
l'autonomie.
Tenter l'élaboration d'une anthropologie du projet,
c'est chercher à comprendre comment fonctionne le projet dans
différents ensembles culturels. Il y aurait quatre dimensions
constitutives de la figure du projet relevant de quatre approches scientifiques
distinctes :
· La nécessité vitale (biologie),
· L'enjeu existentiel (phénoménologie),
· La perspective pragmatique (praxéologie),
· L'opportunité culturelle (ethnologie).
Pour le bon déroulement du projet, il est
nécessaire de définir clairement les rôles de chaque
entité et d'identifier au sein de la maîtrise d'ouvrage et de la
maîtrise d'oeuvre un représentant. La gestion de projet
nécessite une méthodologie claire mise en oeuvre pour faire en
sorte que l'ouvrage réalisé par le
maître
d'oeuvre réponde aux attentes du
maître
d'ouvrage et qu'il soit livré dans les conditions de coût et
de délai prévus initialement, indépendamment de sa
« fabrication ». Pour ce faire, la gestion de projet a pour
objectifs d'assurer la coordination des acteurs et des tâches dans un
souci d'efficacité et de rentabilité.
Problématique:
1.
Contexte et justification:
Après la deuxième guerre Mondiale, les
états du monde étaient en recherche d'un nouveau dynamisme
mondial susceptible d'éviter dans l'avenir de nouvelles crises graves et
où il y aura plus d'harmonie, plus de dialogue et de coopération
internationale. Pour cela, plusieurs actions figuraient dans leurs plans
d'action parmi lesquelles il faudrait reconstruire et équilibrer les
économies internationales et rapprocher les peuples.
De nombreuses organisations et institutions (FAO, PNUD, PAM,
FNUAP, UNESCO, HCR, la banque mondiale...) avec chacune un objectif
précis, virent le jour sous l'égide, pour la plupart d'entre
elles, de l'Organisation des Nations Unis (ONU), créée au
lendemain de la guerre.
La banque mondiale et le FMI mis en place durant la
deuxième guerre mondiale (1944) par les accords de Breton Wood en New
Hampshire (USA), ont initialement porté leurs efforts sur la
reconstruction de l'Europe d'après-guerre. Il replacent aujourd'hui
toutes leurs activités dans le cadre global de la lutte contre la
pauvreté en finançant des programmes et des projets oeuvrant pour
pallier les conséquences des catastrophes naturelles, régler les
urgences humanitaires, gérer les conflits dans les pays en
développement et appuyer les économies en transition (YODA,
2004).
A cela, il faudrait ajouter les actions considérables
des ONG (ENDA) et certains organismes gouvernementaux bailleurs de fonds (UE,
ACDI, GTZ, ENDA, USAID, JICA, etc.) au niveau national et international. Ces
actions qui se traduisent par des interventions humanitaires financées
par les pays riches en faveurs des pays pauvres ont pour objectif global de
lutter contre la famine, les épidémies, et d'aider les couches
les plus vulnérables (femmes et enfants) pendant les moments de crises
graves comme les guerres et les catastrophes naturelles (YODA, 2004).
Malgré plusieurs décennies d'investissement et
d'aide au développement en faveur des pays en voie de
développement, les résultats se sont avérés peu
convaincants. En effet, les actions de développement menées sous
formes de projets identifiés, sont souvent confrontées à
des grandes difficultés tout au long de leur cycle. L'une des
difficultés de pérennisation de ces actions est
l'inefficacité des méthodologies et des approches
utilisées. En effet, ces dernières connaissent dans la plupart
des cas, des déficits dans la planification, le suivi et
l'évaluation des projets.
En début des années 80, Il était alors
nécessaire de reconsidérer, les différentes
méthodologies d'intervention afin de donner un nouvel élan
à la volonté d'aide au développement (YODA, 2004).
Pendant cette période, de nombreux pays africains
éprouvaient d'énormes difficultés pour faire face au
quotidien. Parmi ces difficulties, on peut citer les problèmes
d'environnement et les besoins en service d'assainissement qui augmentent avec
le développement spatial et démographique. Ces problèmes
d'assainissement constituent une préoccupation de santé publique
qui demeure encore insoluble car les défis à surmonter sont
multiples. Cette situation frappe surtout les communautés villageoises
qui sont les plus vulnérables. Aussi, La gestion efficace de
l'hygiène et de l'assainissement nécessite la réalisation
des gros investissements (travaux d'aménagement et de viabilisation,
construction d'ouvrages collectifs.. .) et des moyens de fonctionnement
auxquels ces communautés villageoises ne peuvent pas faire face. Ainsi,
face à cette situation, certains projets se proposent d'apporter leur
aide. C'est ainsi que le projet Plan Niger, une Organisation Non
Gouvernementale Internationale (ONGI) à but humanitaire dont le domaine
d'intervention est le développement centré sur le bien-être
des enfants des pays en développement, a mis en place un programme Eau
et Assainissement qui agit un peu partout au Niger. Le Centre Régional
pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût (CREPA) a
été sollicité pour appuyer ce programme qui devrait
permettre une nette amélioration de l'approvisionnement en eau potable,
de l'hygiène et de l'assainissement des populations
bénéficiaires. Les premiers résultats sont-ils
encourageants ? Seule une évaluation générale du
programme permettra d'apprécier son impact réel sur les
bénéficiaires.
C'est dans cette optique que notre étude
intitulée «Outils et méthodes de gestion d'un projet
de développement rural: le Programme Eau et Assainissement de l'ONGI
Plan Niger dans la région de Tillabéry» se propose
d'examiner les principaux outils de gestion afin de contribuer à une
évaluation des méthodes d'interventions de ce projet. Pour ce
faire, nous avons posé un certain nombre de questions telles
que :
- Quelles sont les principaux outils et méthodes
utilisés par le projet Plan Niger?
- Quelles sont les limites de ces outils et méthodes ?
Les réponses à ces différentes questions
apporteront plus d'éclaircissement sur les outils et méthodes
utilisés par Plan Niger dans le cadre de la gestion de ce programme.
2. Hypothèses de
travail:
Nous avons formulé deux hypothèses dans le cadre
de notre étude :
- Les différentes méthodes et outils sont pour
la plupart spécifiques aux principales agences de développement
qui se sont toujours mobilisées pour améliorer ou pour mettre au
point des nouveaux outils dans l'objectif global d'avoir des résultats
concrets et de gérer plus efficacement les ressources et moyens
employés dans la mise en oeuvre de leurs projets,
- Les résultats des projets dépendent des outils
et méthodes utilisés dans sa réalisation.
3. Objectif de l'étude:
L'objectif général de cette étude est de
faire la synthèse des actions du programme eau et assainissement du
projet Plan Niger dans la région de Tillabéry.
Les objectives spécifiques qui permettent d'atteindre
cet objectif général sont :
- Analyser les outils et les méthodes utilisés
dans la réalisation du projet ;
- Identifier l'efficacité des méthodes et
outils utilisés par le projet;
4. Méthodologie de la
recherche:
Nous avons adopté une méthode comportant deux
démarches :
- Une analyse approfondie des actions
orientée vers la problématique de la gestion du projet,
nous permettra de comprendre les concepts essentiels liés à la
gestion des projets.
- Des entretiens sur le terrain auprès
du coordonnateur de l'Unité de programme de Plan Niger de
Tillabéry et du coordinateur de l'hygiène et assainissement
permettront d'évaluer les résultats du projet de comprendre et
d'inventorier les différents outils et méthodes de gestion de ce
projet ainsi que ses atouts, ses limites et ses démarches
méthodologiques.
5. Difficultés rencontrées
La principale difficulté rencontrée dans la
réalisation de ce travail, est le déplacement de Niamey vers
Tillabéry en rapport avec la disponibilité des agents de Plan
Niger.
Pour la réalisation de ce travail, nous avons
élaboré un plan en deux grandes parties:
- Une première partie consacrée
exclusivement à la définition des concepts et notions
clés relatifs à notre thème d'étude.
- Dans la deuxième partie, nous avons
présenté dans un premier temps le projet Plan Niger ainsi que
ses actions et domaines d'intervention. Ensuite, nous avons
étudié et analysé les méthodes et outils
clés du projet.
Première partie :
Cadre théorique
Chapitre 1: Définition des concepts et notions
I.1.Le
concept de développement
Il n'existe pas de définition universelle
communément admise qui puisse réellement cerner tous les aspects
de ce concept qui se veut davantage dynamique et relatif à un
contexte.
- Origine du concept
Le concept de développement a vu le jour au cours de
ces quarante dernières années et a fait l'objet d'innombrables
réflexions, études, précisions et critiques lui faisant
connaître de nombreux apports théoriques.
Mais d'une façon générale, le concept est
resté marqué par son origine. En effet il a été
établi au début pour être appliqué à une
partie de l'humanité, celle qui était destinée à
grandir, celle qui était enfant ou adolescent pendant la Guerre et qu'il
fallait aider (comme on aide un enfant) pour atteindre la maturité.
L'aide au développement des "pauvres" a été le revers de
la médaille des vrais investissements chez les "riches".
AROCENA (2002) affirmait à ce sujet que « Ceux qui
ont proposé l'utilisation de cette notion se sont
considérés eux-mêmes comme "développés",
c'est-à-dire, comme appartenant à des sociétés
ayant atteint l'âge mûr. Ils devaient alors étendre les
bénéfices de la maturité à toute la planète
».
- Définition :
La définition du concept de DEVELOPPEMENT est
très diversifiée et se heurte parfois à des versions
quelque peu divergentes. Mais d'une façon générale, on
peut définir le développement comme étant un processus
politique, social et économique cohérents et harmonieux
engendrant un état de vie, d'être et de pensée favorables
à l'amélioration durable et désirée des conditions
de vie ; et tout ceci se caractérisant et s'appréciant par
rapport à des références communément
admises(YODA,2004).
OAKLEY ET GARFORTH (1986) cité par HAMMANI (19997),
estiment que le développement évoque une certaine forme d'action,
ou d'intervention propre à influencer sur le processus
général de transformation sociale. Il s'agit d'un concept
dynamique qui suppose que l'on modifie les données d'une situation
antérieure ou que l'on s'en éloigne. Ils ajoutent que le
processus de développement peut prendre des formes variées et
tendre vers toutes sortes d'objectifs.
C'est dans le même sens et dans le contexte de
conception de projet de développement rural que BOUKHARI (1997) estime
que : « le développement est un changement de l'environnement
(aménagement et équipement) et de CAP (connaissances, attitudes
et pratiques) ».
On perçoit par ces différentes approches qu'il
n'existe pas de définition universelle communément admise qui
puisse réellement cerner tous les aspects de ce concept qui se veut
davantage dynamique et relatif à un contexte.
En effet, l'on voit de plus en plus des attributs qui se
greffent au développement afin de l'adapter aux différentes
réalités du monde contemporain. Nous faisons allusion à
des concepts comme le développement durable, le développement
genre, le développement participatif, le développement
rural...
I.1.1. Le développement durable
Le concept de développement durable a fait l'objet
d'une première définition dans le rapport établi à
la demande des Nations Unies en 1987 par la Commission mondiale sur
l'Environnement et le Développement. C'est une commission d'experts
internationaux présidée par le Premier ministre norvégien
GRO HARLEM BRUNDTLAND, mieux connue sous le nom de Commission BRUNDTLAND. Selon
cette dernière "Le développement durable répond aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre à leurs propres
besoins".
Le concept de développement durable tente donc de
réconcilier des domaines aussi différents que l'économie
et l'écologie, tout en veillant à une répartition
équitable entre les générations, ainsi qu'entre le Nord et
le Sud. En effet, les activités économiques vitales ne tiennent
pas compte des limitations environnementales, elles altèrent à
terme leur propre base nourricière et, par la même occasion,
mettent en péril la base écologique des ressources permettant aux
générations futures de répondre à leurs besoins.
I.1.2. Le développement participatif
Le développement participatif, basé sur le
principe de l'approche participative sous-entend une vision du
développement qui accorde une place privilégiée à
l'implication des populations à la définition des
problèmes locaux, à l'identification des solutions et à
leur mise en oeuvre, afin de contribuer à donner plus
d'efficacité et de durabilité aux programmes qui en
résultent.
C'est dans ce sens que BOUKHARI (1994) affirme que « le
principe fondamental de la participation : c'est le partage de savoir et de
pouvoir ». Il continue en disant que « Dans une approche
participative la population n'est pas un gisement d'information mais un
partenaire avec qui il faut échanger et partager l'information utile...
» « ...la participation, c'est penser et faire avec
et non pour, c'est la responsabilisation, la
concertation et la négociation ».
L'émergence de ce concept en Afrique, à la fin
des années 1970 (début 1980), découle du constat des
limites des stratégies de développement adoptées au cours
des deux premières décennies des périodes postcoloniales.
Ces approches qui étaient centralisées et verticales, ne
laissaient aucune place à une participation des populations aux
processus de prise de décisions. Au contraire, l'Etat s'est
positionné comme étant en mesure de définir lui-même
les besoins des populations et de décider des actions nécessaires
pour les satisfaire alors que « le seul moyen de réussir une
politique c'est d'en confier la réalisation à ceux qui ont
intérêt qu'elle réussisse » (Muller 1992).
Avec une vision plus globale, l'OCDE (1989) précise que
« le développement participatif suppose davantage de
démocratie, un plus grand rôle pour les organisations locales, une
plus grande autonomie administrative, le respect des droits de la personnes
humaine, y compris les systèmes juridiques efficaces et accessibles...
»
I.1.3. Le développement agricole.
MORIZE (1992) avance que « le développement
agricole consiste essentiellement à augmenter le volume des
récoltes, globalement ou pour certains produits seulement. Cette
augmentation se fait en augmentant les rendements par une meilleure utilisation
des terres ou des autres facteurs limitant ».
De nos jours, le développement agricole inclue
davantage la notion de durabilité pour protéger l'environnement,
et de qualité pour améliorer le régime alimentaire des
populations ou pour répondre aux exigences du marché.
La vulgarisation agricole est un moteur clé du
développement agricole puisque ce dernier passe inconditionnellement par
l'introduction de nouvelles productions (animales et végétales),
par l'amélioration des techniques de production et par l'information et
la formation des agriculteurs.
I.1.4 Le développement rural
Le développement rural est la transformation positive
et durable du milieu rural en faveur du facteur humain et des
différentes activités in situ, en particulier l'activité
agricole, par la mise en place ou le renforcement des infrastructures de bases
nécessaires.
Selon MORIZE (1992): « Le
développement rural consiste à améliorer tout
l'environnement de l'agriculteur, considéré cette fois comme le
principal bénéficiaire. Il porte à la fois sur les routes,
les villages, la santé, l'éducation et sur tous les services
économiques et sociaux susceptibles d'améliorer non seulement la
fonction productive, mais aussi le bien être social ».
Ces différentes définitions mettent en
évidence la forte corrélation qui existe entre le
développement rural qui est un aménagement de l'espace rural et
le développement agricole qui est une augmentation des rendements des
activités agricoles. On perçoit en effet que le
développement rural est infrastructurel et cela constitue une base
incontestablement importante pour asseoir un développement agricole
solide.
I.1.5. Le développement local
Le développement local est né du constat que les
politiques macro-économiques et les mesures sectorielles nationales ne
s'avèrent pas très efficaces pour résoudre les
problèmes qui se posent chaque jour à l'échelle locale et
régionale en matière de développement économique et
social.
C'est dans ce sens que VACHON (2001) pense que l'approche du
développement local est originale parce qu'elle permet de mobiliser et
de stimuler les éléments dynamiques et les ressources de la
collectivité en vue de susciter de nouveaux projets, de
déclencher et d'accompagner les processus individuels et collectifs de
changement et de développement.
Selon lui, l'impulsion ne viendra pas de l'extérieur
mais de l'intérieur et pour ce faire, un ensemble d'actions seront
engagées pour mettre le territoire en état de se
développer et dès lors, de générer des initiatives
créatrices d'emplois.
Il est tout de même important de préciser que le
développement local endogène n'exclut pas d'aide venant "d'en
haut". La complémentarité des niveaux endogène et
exogène est indispensable. En effet, le premier niveau (endogène)
mobilise la population, stimule les idées innovantes, élabore des
projets, met en valeur les ressources disponibles, rehausse la volonté
et la capacité d'agir, tandis que le second niveau (exogène)
procurent les aides en matière d'investissement structurant, de
formation, de financement, de support technique, de pouvoir
décentralisé... Le développement local apparaît
ainsi comme le lieu de rencontre entre ce qui vient de la base et ce qui vient
des paliers supérieurs.
On constate par les propos précédents que le
développement local repose essentiellement sur la mobilisation et la
valorisation des potentialités d'un milieu qui refuse la fatalité
de l'exclusion et tente de trouver des solutions à la
précarité et à la pauvreté en relevant le
défi de l'emploi et du développement. La démarche est
basée sur les potentialités locales qui sont les
différentes organisations, activités et ressources locales. A ce
propos, ZANA (2003) estime que « la mobilisation des ressources locales
doit précéder tout recours à l'appui des donateurs
extérieurs ».
I.1.6. Le développement intégré
MORIZE (1992) avance que « le développement
intégré est un développement logique et rationnel, visant
dans un but de croissance, tous les aspects qui dépendent les uns des
autres, de manière à n'oublier aucune des conditions
nécessaires à ce développement ».
Le développement intégré a alors une
vision globale et systémique dans les approches, contrairement à
l'approche sectorielle. En effet le développement intégré,
global ou systémique considère le milieu d'intervention comme un
système c'est-à-dire comme « un ensemble
d`éléments interactifs, organisés et finalisés
» (BOUKHARI, 1998).
La prise en compte effective de ces différents
éléments comme un tout indissociable dans les démarches,
est un impératif qui permettrait de réduire au maximum les
risques d'échec et de contribuer par conséquent à la
réalisation des résultats satisfaisants dans les
différentes actions de développement.
Après cette série de définitions
relatives au développement, il est évident que le mot, quelque
soit le qualitatif attribué, se rapporte toujours au changement,
à la transformation et à l'amélioration d'une situation
à une autre jugée préférable.
Il est un processus qui a besoin d'une méthode pour que
l'esprit du concept « sorte de lui même » pour se
concrétiser en réalité sur le terrain. Pour cela il
faudrait oeuvrer davantage pour l'élaboration de programmes de
développement pertinents. Ce travail doit se faire avec des
stratégies bien élaborées et des objectifs
réalistes sous des conditions politiques privilégiant la
démocratie, la transparence, la bonne gouvernance et la prise en
considération de certains nouveaux concepts comme la mondialisation.
Les coopérations partenariales au développement
doivent se revêtir de nouveaux principes favorisant des interventions
répondant aux préoccupations réelles des populations qui
sont les seules à pouvoir exprimer correctement leurs besoins.
I.2.
Les concepts des projets et des programmes de développement
Les projets et les programmes sont deux concepts qui ont en
général les mêmes principes mais qui restent quand
même distincts au niveau de certains points dont les principaux sont le
temps, les objectifs, la nature des objectifs...
Quand bien même globaux avec des objectifs à
envergure internationale, nationale ou sectorielle, à long terme et pour
la plupart qualitatifs, les programmes de développement ressemblent
beaucoup à des projets en miniature. En effet la réalisation de
l'objectif d'un programme demande la mobilisation de plusieurs projets ayant
souvent des natures différentes.
I.2.1.
Les projets de développement
- Historique :
Le terme de «projet» a été
employé pour la première fois au 16 siècle et vient du
latin projicere, qui veut dire «jeter en avant». Sa racine latine
évoque un mouvement, une trajectoire et un rapport à l'espace et
au temps. Le processus impliqué est le suivant un point de
départ, sur lequel on se base pour se lancer en avant vers un but. Le
mot et le concept ont été pour la première fois
employés par des architectes. Filippo Brunelleschi a introduit deux
nouveautés dans les pratiques architecturales de l'époque: La
construction de la cathédrale de Florence avait été
interrompue au 14 ème siècle, et Brunelleschi a
été chargé de la continuer par la construction du
dôme. Avant de commencer, il fit un dessin (progetto ou plan) du
dôme, en utilisant différentes perspectives pour créer une
représentation géométrique de la future structure telle
qu'il se l'imaginait. Brunelleschi a ainsi rationalisé l'architecture en
l'inscrivant dans une perspective temporelle - approche qui lui a permis de
séparer ce qui relève de la conception et ce qui relève de
son exécution, ce qui relève du projet et ce qui relève de
sa mise en oeuvre. Cet exemple invite à repenser le terme de
«projet» et à le considérer comme un concept qui sert
à organiser l'action.
- Définition :
On définit communément le projet comme un
ensemble d'objectifs à atteindre en un temps donné. Mais cette
définition un peu généraliste se voit quelques fois
diverger en fonction du contexte, des objectifs et surtout du domaine dans
lequel on se situe. Ainsi GITTINGER (1985) conçoit le projet comme
étant une activité pour laquelle on dépense de l'argent en
prévision de rendement et qui semble logiquement se prêter, en
tant que telle, à des actions de planification, de financement et
d'exécution. Dans le même cas, la COMMISSION EUROPEENNE (2001)
pense que « le projet est une séries d'activités avec des
objectifs précis, conçus pour produire des résultats
spécifiques dans un délais donné ».
A la lumière de ces différentes
définitions, on voit que la définition du concept projet implique
toujours quatre mots clés qui sont : objectifs - activité -
résultats - délais.
Notons par ailleurs que le concept « projet » ne se
résume pas uniquement au « projet de développement ».
On entend souvent parler entre autre de « projet d'entreprise » ou de
« projet de loi ». Le premier a un objectif très ciblé
et des visées strictement financières tandis que le second se
veut politico-stratégique.
- L'approche projet
L'approche projet est une approche qui privilégie des
actions ciblées, localisées, avec des résultats
quantifiables (en particulier la viabilité financière et
économique) et une échéance tout en évitant le
contrôle exclusif par les services de l'administration.
En parlant du secteur agricole, AXINN (1993) pense que «
l'approche projet suppose qu'un développement agricole et rural rapide
est nécessaire et que la lourde bureaucratie du service de vulgarisation
du ministère de l'agriculture n'est guère de nature à
avoir un impact important sur la production agricole ou sur la population
rurale dans des délais appropriés.
Elle suppose aussi que de meilleurs résultats peuvent
être obtenus en adoptant une approche par projet dans un lieu et dans un
laps de temps donnés, avec des injections massives de ressources
internes ».
I.2.2. Le concept de Gestion de projet :
- Définition :
La gestion de projet (ou conduite de projet) est une
démarche visant à organiser de bout en bout le bon
déroulement d'un
projet. Lorsque la gestion de
projet porte sur un ensemble de projets concourant à un même
objectif, on parle de
gestion de
programme.
Le management de projet est un
management qui se
caractérise par :
· L'irréversibilité des opérations
des participants,
· Un fort degré de
liberté des
actions des participants,
· Une
organisation
vouée à être évolutive et temporaire,
· Des
flux de
trésorerie d'
investissement
pouvant être négatifs,
· Une forte influence de
variables
exogènes sur le
projet.
- Démarches de gestion de projet
Le projet peut être décomposé en
lots ou en
sous-projets ou encore en chantiers, afin d'obtenir des sous-ensembles dont la
complexité est plus facilement maîtrisable. Le découpage
d'un projet en sous-ensembles maîtrisables est essentiel à la
conduite du projet et donc à son bon aboutissement et à sa
réussite. Le découpage du projet permet également de
procéder plus facilement à sa
planification. La
conduite du projet est, en règle générale, confiée
à un
directeur de
projet ou un coordinateur de projet, ou encore à un
chef de projet. Ce
responsable du projet rend compte à un
comité de
pilotage.
I.2.3. Les Programmes de développement
- Définition
Le concept « programme » peut également se
définir ou être compris de différentes manières
selon le domaine dans lequel nous nous situons.
Mais d'une façon générale, on comprend
par programme, un ensemble de « quelques choses » qui se
répartissent chronologiquement de façons cohérentes (YODA,
2004).
Dans le domaine informatique, cet ensemble de « quelques
choses » correspond à un ensemble d'instructions informatiques. De
même, dans le domaine de la formation, il correspond à un ensemble
de cours, de leçons, de modules...
Dans le domaine du développement (le domaine qui nous
intéresse), le programme se définit grosso modo comme un ensemble
de projets opérationnels et distincts concourant à la
réalisation d'un objectif global.
La COMMISSION EUROPEENNE (2001) définit le programme de
développement comme une série de projets dont les objectifs
réunis contribuent à un objectif global commun, au niveau
sectoriel, national ou international.
Pour MUNDER (1977) cité par HAMMANI (1997), le
programme est un exposé des buts et des objectifs d'une organisation,
associée à la description d'une situation et un exposé des
problèmes et des situations envisagées.
Il ressort de ces définitions que le programme est un
grand axe de développement qui, pour sa réalisation, implique
plus ou moins un grand nombre de secteurs distincts ; d'où la
nécessité d'opter pour une stratégie consistant en un
ensemble de petites interventions opérationnelles et cohérentes
contribuant par leur finalité à la réalisation de
l'objectif global. (Cet objectif global peut être
l'alphabétisation, la sécurité alimentaire, la lutte
contre la pauvreté...).
- L'approche programme
Selon le PNUD (1997) « L'approche programme est un
processus qui permet aux gouvernements d'articuler les priorités
nationales et de réaliser les objectifs de développement humain
durable dans un cadre cohérent et participatif. L'approche programme est
bien plus qu'un simple moyen de réunir des projets
exécutés en un lieu donné dans un "programme", c'est une
approche logique qui intègre les processus de planification et de
gestion de tout effort de développement national, aux niveaux
macro-économique, méso-économique et
micro-économique. »
L'expression "approche programme" n'est pas une expression
nouvelle dans le monde des approches du développement. Elle part du
principe que 1'approche du développement axée sur les projets n'a
pas toujours débouché sur les niveaux de développement
soutenu, escomptés. Les programmes visent à répondre
à des objectifs de développement en mettant en oeuvre des projets
autonomes visant à répondre à des besoins de
développement particuliers.
Sur ce point, le PNUD (1997) pense effectivement que
1'intégration des projets aux grands objectifs nationaux était
minimale. Dans de tels cas, 1'approche axée sur les projets se
prêtait trop aisément aux priorités de développement
des partenaires internationaux - souvent aux dépens des plans nationaux
de développement conçus de façon autonome.
I.3. Le concept de la
participation
Le concept de participation est né du souci de mieux
adapter à la demande les différentes actions de
développement entreprises particulièrement en milieu rural. En
effet, depuis quelques décennies, beaucoup de progrès ont
été réalisés dans l'organisation et la gestion des
interventions. Parmi les acquis, il faut souligner l'engagement réel et
actif de toutes les parties prenantes du processus de développement.
Elle envoie par ailleurs les populations à travers
diverses techniques et outils, à assumer une plus grande
responsabilité dans la gestion de leur existence et leur environnement
tout en mettant l'accent sur leurs capacités à choisir, à
formuler, à réaliser et à évaluer des actions
s'inscrivant dans leur intérêt.
Bien qu'elles soient de nos jours en vogue dans divers
domaines d'activité, beaucoup de défis restent cependant à
relever au niveau des démarches participatives afin de pallier les
limites et contraintes qu'elles renferment.
- Historique du concept
Selon ABDELOUAHAD MESRI (1995) cité par HAMMANI (1997),
la participation est citée pour la première fois par les
sociétés allemandes en 1952. Après, elle est devenu un
concept théorique global appliqué par les pays européens
démocratiques. En effet, depuis les années 60, la notion de
participation est devenue un slogan en Europe, et aujourd'hui elle est vivement
exigée dans tous les processus de planification des projets de
développement. En réalité, ce n'est qu'au milieu des
années 70, particulièrement à la suite de la
conférence mondiale de 1979 sur la reforme agraire et le
développement rural (CMRADR), que le concept commença à
occuper sa place actuelle.
En effet, on s'est de plus en plus rendu compte que les
populations rurales pauvres doivent participer elles-mêmes au processus
de décision, à la planification et à l'exécution
des projets ainsi qu'à leur suivi et évaluation pour que les
projets de développement rural aient véritablement un impact sur
la pauvreté rurale et la durabilité des efforts de
développement. Cette prise de conscience a conduit un grand nombre de
gouvernements, d'organismes internationaux et non gouvernementaux à
s'éloigner du paradigme de modernisation utilisé dans les
années 70, et à s'engager publiquement à faire le
nécessaire pour que les populations rurales pauvres participent à
leur propre développement. A partir des années 80, la
participation des populations rurales dans leur propre développement est
devenue une nécessité voire un impératif pour tout
développement durable.
Il faut également noter que l'avènement du
programme d'ajustement structurel entrepris par la banque mondiale et le FMI
pendant les mêmes périodes, s'est avéré
également propice à l'émergence des méthodes dites
« participatives » pour la simple raison que ces institutions
voyaient en ce concept un moyen pouvant contribuer à assurer une
meilleure gestion des investissements réalisés dans les pays en
voie de développement.
L'Afrique a également vu émergé le
concept de la participation à la fin des années 70 (début
1980), suite aux constats des limites des stratégies de
développement adoptées au cours des deux premières
décennies des périodes postcoloniales. Ces approches avaient
plutôt des visions très technicistes avec l'Etat comme principal
acteur dans la définition des projets par l'intermédiaire des
techniciens de développement (GUEYE, 1999).
- Définition
Le Larousse 2004 définit la participation comme le fait
de prendre part, de contribuer et de collaborer.
Le FIDA (2001) précise que « La participation est
une perception partagée et un facteur de responsabilisation conduisant
à la prise de décisions en commun. Elle commence par la
concertation, passe par la négociation (des problèmes, solutions
et approches) pour aboutir à la prise de décisions et à
l'action. »
MEISTER (1971) cité par BOUKHARI (1994) définit
la participation comme " une organisation volontaire de deux ou plusieurs
individus dans une activité commune dont ils n'entendent pas uniquement
tirer les bénéfices personnels et immédiats"
La complexité de la définition du concept de
participation suscite depuis un certain temps l'utilisation de plus en plus
grandissante de plusieurs termes essayant chacun de cerner le concept le plus
exactement possible. C'est pour cela que nous pouvons lire dans des documents
que la participation c'est l'implication, la négociation, la
concertation, l'information, la responsabilisation, la consultation, le
partage, l'engagement, la collaboration ou tout simplement le droit de l'homme
et la démocratie.
Chacun de ces termes représente à sa
manière la participation qui se veut de plus en plus indispensable
à la planification et au financement de tous les types d'interventions
entreprises en faveur du développement.
Les agents de développement ont remarqué que
l'application de la participation laisse entrevoir différentes
dimensions de son adoption dans les projets et programmes de
développement. Certains chercheurs ont étudié le
phénomène puis ont déduit que dans le processus de
participation, on peut distinguer des types, des niveaux et des formes de
participation. Cette désignation peut quelques fois différer d'un
individu à un autre mais les fondements se rejoignent à plusieurs
titres.
I.3.1.Formes de participation
On désigne par forme de participation, les raisons qui
peuvent pousser un individu à participer à une
activité.
MEISTER (1973) distinguent cinq formes de participations :
o La participation de fait : Cette forme de
participation stipule que l'individu participe instinctivement parce qu'il
appartient à un système familial, religieux et traditionnel qui
l'incite à participer par l'intermédiaire des relations
affectives qui caractérisent ce système. Cette forme de
participation est alors involontaire et caractéristique des
sociétés fortement traditionnelles.
o La participation spontanée : On ne
peut pas dire de cette forme de participation qu'elle est de fait ou
volontaire. Elle est plutôt l'aspect d'un pont entre ces deux formes de
participation.
o La participation volontaire : Cette forme
de participation provient de l'initiative des participants sans recours aux
interventions extérieures. Elle émanerait d'un
hypothétique passage des sociétés traditionnelles vers les
sociétés modernes.
o La participation provoquée : cette
forme de participation comme son nom l'indique, est induite et stimulée
de l'extérieur par des institutions ou des organismes afin de provoquer
l'implication de la population dans tout processus de développement les
concernant.
o La participation imposée : Cette
forme de participation peut émaner du groupe lui-même ou de
l'influence extérieure afin de susciter une forme d'organisation au sein
des participants comme par exemple la réglementation de distribution
d'eau dans un périmètre irrigué.
Parallèlement à ces résultats de MEISTER,
d'autres ont représenté les formes de participation comme
étant les moyens par lesquels on peut susciter la participation de la
population. Ces moyens sont :
La manipulation ;
L'information ;
La consultation ;
La négociation ;
Le partage de risques ;
Le partenariat ;
Le self Management.
I.3.2.Type de participation
Le type de participation désigne la façon ou la
manière dont un individu participe à des actions de
développement.
A ce propos, GOUSSAUT (1960) cité par BOUAZZAOUI (1994)
puis par EL AJJANI (1996) distingue trois types de participation en fonction de
l'engagement du paysan :
- La participation formelle où le paysan participe de
peur d'être sanctionné ;
- L'effet d'imitation où le paysan est
entraîné dans un courant d'habitude ;
- La participation responsable ou le paysan s'engage de
façon consciente et volontaire.
SCHAWRZ (1993) quant à lui estime qu'il y a cinq types
de participation :
- La participation par contribution ;
- La participation par intégration ;
- La participation par insertion ;
- La participation par engagement ;
- La participation par prise en charge.
I.3.3.Les niveaux de participation
On entend par niveau de participation, les différents
moments pendant lesquels la participation des bénéficiaires est
nécessaire. C'est-à-dire les étapes de la vie du projet
pendant lesquelles la population doit nécessairement être
impliquée.
Le tableau suivant essaie de résumer en quoi consiste
la participation des populations à chacun des niveaux de la vie des
projets.
TABLEAU: Participation de la population à
travers tout le cycle de projet
PHASES
|
PARTICIPATION DE LA POPULATION POUR :
|
IDENTIFICATION
|
- Identifier les problèmes à résoudre
- Identifier le problème central à
résoudre
- Décrire l'idée centrale
- Réfléchir sur les solutions, envisager et
proposer des solutions
|
INSTRUCTION
|
- Analyser de façon détaillée l'idée
du projet (objectifs, résultats, moyens, activités)
- Analyser les problèmes et les options de traitement
- Prendre des décisions sur la nécessité de
poursuivre
- Elaborer un projet de proposition de financement
|
FINANCEMENT
|
- Estimer les apports de la population cible (ressources
locales)
- Estimer les coûts et moyens nécessaires
- Elaborer une proposition de financement
- Signer la convention de financement
|
EXECUTION
|
- Respecter le planning établi pendant l'instruction
- S'acquitter de sa part de responsabilité
- Identifier et réfléchir sur les problèmes
qui se posent au déroulement normal des activités
- Modifier si nécessaire certains objectifs
- Evaluer l'évolution générale des
travaux
|
EVALUATION
|
- Dresser le bilan des réalisations
- Tirer des leçons pour les projets futures
- Analyser l'impact du projet pendant l'évaluation
rétrospective.
|
· Les outils de participation
Il est certes important de recommander la participation et
d'étaler ses avantages en faveur du développement, mais, il est
également capital de savoir comment susciter la participation des
populations et quels sont les outils disponibles à cet effet.
· Les atouts de la participation
Nul ne pourra donner de façon exhaustive l'importance
capitale que revêt l'approche participative dans le cycle de vie du
projet, tellement elle est immense.
Les points suivants ne constituent qu'une tentative
d'élaboration de quelques éléments exprimant au maximum la
place de la participation dans la préparation, la mise en oeuvre et le
suivi-évaluation des projets de développement.
Le FIDA (2001) en voulant accroître l'impact de ses
projets au moyen des approches participatives, résume les atouts de la
participation en notant qu'elle permet de :
- S'assurer que la conception du projet traduise bien les
priorités réelles des bénéficiaires et soit
pertinente et réaliste de leur point de vue ;
- S'assurer que le projet atteint la population qu'il vise et
écoute son opinion ;
- Renforcer la prise en charge, la motivation et en fin de
compte la durabilité ;
- Rendre le projet transparent pour les
bénéficiaires ;
- Produire des savoirs ;
- Faciliter la sensibilisation au sommet (partenariats) et
à la base (en demandant des droits sur le plan politique) ;
- Avertir rapidement des problèmes qui surgissent.
La participation devrait aussi être
considérée comme un acte politique car elle permet aux voix de se
faire entendre et modifie ainsi les rapports de force. Elle encourage la
responsabilité et la transparence. BOUKHARI (1995) affirme dans le
même sens que « La participation, c'est la démocratie, c'est
les droits de l'homme ».
Le FIDA (2001) poursuit en précisant que « La
participation est un investissement ; elle exige plus de temps et d'argent mais
à la longue, elle renforce l'impact. Les projets qui reposent sur les
savoirs locaux et les priorités ont plus de chances d'être
durables parce qu'ils sont pertinents et acceptables pour les
bénéficiaires.
La banque mondiale (2004) quant à elle ajoute que la
participation permet aux gouvernements :
- d'avoir des informations représentatives sur les
besoins, les priorités et les compétences des populations
locales, ainsi que l'impact des programmes et des initiatives du gouvernement
;
- d'adapter les programmes aux conditions locales ;
- de délivrer des services de qualité ;
- de mobiliser les ressources locales ;
- d'améliorer l'utilisation et la maintenance des
facilités et service du gouvernement ;
La participation accroît en outre la prise en charge et
la motivation à l'égard des projets, condition nécessaire
mais non suffisante de sa durabilité des projets.
Enfin, la participation est un droit humain car elle
reconnaît aux personnes, aux communautés locales et aux
gouvernements nationaux le droit fondamental d'être associés
à la prise de décisions qui influent sur leur avenir.
· Les contraintes de la participation
L'expérience des approches participatives a
révélé quelques contraintes liées à son
application, aux coûts qu'elles engendrent et à
l'appréhension divergente que les gens ont du concept.
Elle est de plus en plus exigée par les bailleurs de
fond comme un garant de leurs investissements. Elle fait à
présent partie de toute conception de projets de qualité.
Pourtant elle est loin d'être systématiquement
intégrée aux techniques d'indentification et de gestion des
projets de développement.
Même si la notoriété dont jouissent les
approches participatives ne cesse de grandir, il reste cependant difficile de
nier qu'elles sont exigeantes en temps et en argent. Pour mieux étudier
les limites de la participation, il s'est avéré
préférable de l'analyser en deux points distincts :
- Les faiblesses méthodologiques :
L'introduction de la participation dans la planification
présente parfois d'importants points faibles. Cela s'explique d'une part
par le fait qu'on aboutit souvent après diagnostic à des masses
de données ne traduisant que les besoins immédiats de la
situation présente ayant l'aspect de revendications
stéréotypées et d'autre part par le fait que le diagnostic
qui se résume en une liste de recensement de problèmes
entraînent souvent des lenteurs et des blocages à cause des
intérêts parfois divergents des différents groupes
sociaux.
Pour expliquer ce fait, MEISTER (1973) cité par
HAMMANI (1997) pense que « les limites de la participation peuvent
être sous forme de difficultés sociales car elles impliquent des
changements d'une démarche très lente et des blocages dus
à des intérêts de groupes sociaux ». En plus des
difficultés sociales, MEISTER pense que la participation présente
également des difficultés d'ordre structurel et
économique.
Il faut également souligner que l'utilisation des
approches participatives nécessite une grande compétence et de
l'expérience surtout qu'une mauvaise utilisation peut entraîner,
par inadvertance, un obstacle à la communication. ALLISTER (1999)
justifie nos propos en affirmant que « Les approches participatives
peuvent causer de façon non intentionnelle des préjudices
à la communauté ».
- Les faiblesses liées au coût : En
plus des problèmes Méthodologiques que connaît la
participation, il faut ajouter les problèmes de coût que l'on peut
étudier comme suit :
~ Le coût en temps : CLAYTON et al.
(1996) affirme que les approches participatives exigent plus de temps que les
autres méthodes conventionnelles, aussi bien pour les populations
rurales cibles que pour les bailleurs de fonds.
~ Le coût financier : Comme le
coût de temps qu'elles engendrent, les méthodes participatives
peuvent engendrer des coûts financiers plus importants pour les bailleurs
et pour les bénéficiaires, en particulier ceux qui sont les plus
démunis comme les femmes. Ce coût financier élevé
s'explique par les différentes formations à tous les niveaux
qu'exige la participation. Cette formation peut aller des agents de
développement à la masse paysanne sans oublier les femmes ou
certains groupes socioprofessionnels ciblés.
· La participation pendant la vie des
projets
A la lumière de cette modeste analyse effectuée
sur le concept de la participation, il parait évident que la
participation, pour être vraiment efficace, doit toucher tous les
pôles importants du cycle du projet. Nous avons dégagé
à cet effet trois pôles clés interdépendants du
cycle du projet où la participation consistera en une série
d'actions résumées comme suit :
o Un pôle macroscopique ou « Macro
participation »
A ce niveau, donateurs et demandeurs doivent travailler de
pair pour analyser la situation nationale, régionale, locale ou
sectorielle en vue d'identifier les problèmes, les contraintes et les
potentialités. La participation est nécessaire parce que d'une
part les donateurs n'ont pas forcement une connaissance approfondie du
demandeur et de ses préoccupations et d'autre part elle permettrait aux
donateurs de rendre plus flexibles leurs critères
d'éligibilité en faveur des priorités des pays
demandeurs.
A ce propos, L'OCDE (1989) affirme que « l'orientation
pour le développement devrait être déterminée dans
le cadre d'un dialogue constructif entre pays développés et pays
en développement, car, ce sont les pays en développement
eux-mêmes qui ont en dernier ressort la responsabilité de leur
développement. L'aide extérieure ne peut venir qu'en appoint de
leur propres efforts de développement ».
o Un pôle intermédiaire ou « Méso
participation »
Cette participation engage l'organisme ou l'institution
chargée de l'exécution du projet et toutes les structures
administratives et autres institutions présentes sur place ou
concernées par le projet. En effet, ce problème
d'intégration et de coordination des différentes structures a
longtemps été complice de la défaillance des interventions
en milieu rural.
BOUKHARI (1994) affirmait à ce sujet que « dans le
cas marocain il existe généralement beaucoup d'intervenants
administratifs et des organismes internationaux et de plus en plus actuellement
des ONG, d'où le problème de coordination des procédures
du système intervenant ».
o Un pôle microscopique ou « Micro
participation »
La participation au niveau de ce pôle engage le projet
c'est-à-dire les agents du projet et la population
bénéficiaire. C'est la participation proprement dite de la
population locale à l'identification des idées de projet, de
leurs analyses, leur planification, leur exécution et leur
évaluation.
Les agents de développement doivent s'assurer de la
participation des différents groupes socioprofessionnels (genre,
âge, association, religion, ethnie,...) ou trouver des mesures
incitatives à la participation.
Cette participation est la plus importante car la
réussite d'un projet est beaucoup plus liée à la
participation des populations concernées. On peut même affirmer
que les deux autres pôles précédents concourent à la
préparation du pôle microscopique qui est l'aboutissement
souhaité.
En dépit des limites qui viennent entacher son
importance, la participation des populations à leur propre
destinée reste et demeure incontournable dans l'élaboration et le
succès des projets de développement en général et
des projets de développement agricole et rural en particulier. Parmi les
témoignages qui fusent à ce sujet, nous pouvons citer l'exemple
des grandes institutions comme la banque mondiale, cité par ZANA (2003),
qui estime que la moitié des projets de développement rural
qu'elle a financés en Afrique se sont soldés par des
échecs. Parmi les causes, figurent le manque de participation effective
des populations cibles à la définition des idées et des
interventions.
MENHATMA GHANDI cité par le même ZANA (2003)
s'employait à dire que « ce que vous faites pour moi mais sans moi,
vous le faites contre moi ».
Nous achevons ce chapitre avec MULLER cité par EL
AJJANI (2003) qui précise que : « Le seul moyen de réussir
une politique, c'est d'en confier la réalisation à ceux qui ont
intérêt qu'elle réussisse ».
I.4. Le concept de la
planification d'un Projet
- Définition :
La planification est l'organisation dans le
temps de la réalisation
d'objectifs :
· Dans un domaine ;
· Avec des objectifs ;
· Avec des moyens ;
· Et sur une durée (et des étapes)
précise(s).
La caractéristique principale de la planification est
la dimension
temps. On peut
également optimiser des éléments et des ressources sans
utiliser la notion de "temps" ou de "durée". Optimiser le nombre de
cartons dans un camion ne demande pas la dimension temps, a priori. La notion
de planification est indissociable de la notion de temps.
Souvent ébauchée par une
liste des
choses à faire, elle se concrétise ensuite par un
plan répondant de
façon détaillée et concrète aux principaux aspects
opérationnels du type
QQOQCC : qui, quoi,
où, quand, comment, combien.
Le plan peut faire partie d'une
stratégie,
celle-ci étant plus générale et permanente et moins
détaillée. On parle toutefois de
planification
stratégique lorsqu'une stratégie est particulièrement
concrète et précise.
Parmi les outils de planification, on trouve l'analyse (par
exemple méthodes
QQOQCCP,
SWOT...), la
prévision, le
budget, les
scénarios
(entre lesquels choisir), les
probabilités,
les solutions alternatives ou de repli (pour être préparé
en cas d'obstacle lors de l'exécution du plan) etc.
I.4.1.Domaines d'applications
De manière générale, une planification
est faite pour anticiper les différentes actions liées à
un
projet. On peut donc la
retrouver :
o Stratégie
militaire, ex :
plan
de bataille,
plan
de débarquement ;
o Management d'
entreprise ou d'autre
organisation, ex :
plan marketing,
plan
informatique,
plan de
financement, et plus généralement
plan d'affaire /
plan
d'entreprise ;
o
Planification économique, ex :
plan
de développement,
plan
de redressement,
plan
d'austérité ;
o Urbanisme, ex :
plan
d'urbanisation,
schéma
d'urbanisme ;
o Et dans bien d'autres domaines d'activité (spectacle,
sport, voyages ...).
I.4.2.Dimensions d'une planification
La planification est la première étape de la
roue de Deming.
Elle :
· Permet de gérer des ressources
limitées ;
· Relève en partie de la chance ;
· Nécessite une priorisation des tâches.
Une planification associée à un
projet : "Outre la
dimension principale qui est le temps (Quand), la planification prend forme
selon ses autres dimensions que sont le périmètre des objectifs
du projet (Quoi), les ressources (Qui), la manière et le chemin
(Comment) et les obstacles possibles (Risques)"[].
I.4.3.Techniques de planification
Tout le jeu d'une planification est d'optimiser ces quatre
paramètres, sachant que :
· Les ressources sont limitées ;
· La durée doit être la plus courte
possible ;
· Le bénéficiaire du projet exigera toujours
une qualité sans reproche ;
· Le périmètre est parfois immuable.
I.4.4.Découpage en tâches
Les différentes techniques de planification reposent
toutes, peu ou prou, sur un découpage du projet en tâches
élémentaires. Ces tâches sont ensuite
ordonnancées,
c'est-à-dire positionnées dans l'ordre logique de
réalisation ou de fabrication (on doit plâtrer les murs d'une
maison avant d'appliquer les peintures).
Ce sont ensuite ces différentes tâches qui font
l'objet d'une planification. Il est donc essentiel que le découpage soit
le plus pertinent possible : on pourra se tromper sur l'estimation de la
charge d'une tâche et sur sa planification avec une marge d'erreur plus
ou moins grande, mais si une tâche a été
« oubliée » lors du découpage, la marge
d'erreur sera, là, de 100%.
Sur les différentes techniques de découpage d'un
projet, voir l'article
Gestion de
projet.
- Charge et délai
Une fois le découpage en tâches obtenu (il peut
être réalisé de manière itérative) on
procède :
o A l'estimation de la tâche : quelle en sera la
charge, le délai, le coût ;
o A la planification de la tâche : quand
débute-t-elle, quand se termine-t-elle ;
o A l'allocation des ressources : par qui est-elle
réalisée, avec quels moyens.
L'estimation peut se faire, de manière
complémentaire :
o En charge : combien de temps faut-il pour mener
à bien cette tâche (par exemple, il faut 9 mois pour faire un
bébé)
o En délai : si les ressources étaient
quasi-infinies mais utilisées de manière conventionnelle et
usuelle, combien de temps s'écoulerait-il
« raisonnablement » entre le début et la fin de la
tâche (dans notre exemple, même si l'on disposait de nombreuses
mamans, il faudrait toujours 9 mois pour faire un bébé).
- Utilisation de fourchettes
Une planification est composée de tâches (le
périmètre fonctionnel). Cette décomposition peut
être réalisée
récursivement
pour obtenir des sous-tâches, qui prises en compte individuellement ont
une durée de réalisation qui est connue ou envisageable. Pour
garantir les risques de dépassement de planification, on va donner pour
chacune de ces tâches :
· Une durée minimale (optimiste) ;
· Une durée idéale ;
· Une durée défavorable.
Ainsi, la durée globale prévue par la
planification sera délimitée temporellement par ces trois types
d'estimations.
Ces estimations peuvent ensuite être ajustées
selon plusieurs étapes (dérivées de la méthode
COCOMO pour Constructiv Cost
Model) :
· Obtenir une cotation théorique du projet
grâce à une métrique et une pondération selon la
nature des tâches à réaliser et leur
complexité ;
· Adapter cette cotation théorique au contexte du
projet avec une grille d'évaluation de critères multiplicateurs
fournissant des coefficients d'ajustement ;
· Répartir la cotation ajustée sur les
différentes phases du projet grâce à une série de
ratios de ventilation.
- Estimation des temps
L'estimation de la charge ou du délai d'une tâche
n'est pas une science exacte et repose la plupart du temps sur
l'expérience des planificateurs.
- Allocation des ressources
Toute planification élaborée à l'aide de
ces différentes techniques ou méthodes (souvent utilisées
conjointement) doit être vérifiée sous un autre
aspect : le taux d'occupation des ressources.
Pour ce faire, on traduit la planification
générale du projet en autant de planifications
détaillées et individuelles que de ressources affectées
sur le projet, ces planifications individuelles permettent de vérifier
un certain nombre de contraintes d'organisation du projet :
· Les ruptures de charge : les personnes
affectées sont-elles occupées à 100% durant tout le temps
où l'on a besoin d'elles ? (voir lissage et nivellement avec la
méthode
PERT)
· Le taux de charge : certaines ressources ne sont
peut-être pas utilisables à 100% de leur temps (réunions
extérieures, fonctions de support, affectations partielles, ...)
· La montée en charge progressive :
l'arrivée et la mobilisation des effectifs sur le projet doit suivre une
courbe « en cloche » afin de faciliter la gestion des
ressources humaines (intégration dans les équipes, formation ou
apprentissage, ...).
Lorsque le besoin d'une ressource, partagée entre
plusieurs tâches, est supérieur à la ressource disponible,
il est nécessaire de lisser l'utilisation de cette ressource. Cela
notamment en utilisant la marge des tâches non critiques (voir concepts
de marges, tâches critiques et tâches non critiques dans
PERT).
I.4.5.Différents types de planifications
· Planifications dynamiques : Elles permettent de
visualiser des prévisions et de suivre leur réalisation, les
informations utilisées sont variables ;
· La planification à gouttières :
C'est un panneau qui comporte des gouttières plus ou moins profondes
destinées à recevoir des bandelettes de longueur variable. Il
possède une partie pour mettre des fiches à épaules (fiche
en T), une partie comportant l'échelle du temps en haut et un indicateur
mobile pour repérer la date. Il est utilisé pour contrôler
des absences du personnel, les congés payés, l'avancement de
travaux ou la création d'un produit etc.
· La planification à fond perforé ou
à fils : En partie gauche l'on place souvent des fiches à
épaules (fiche en T). A chaque fiche correspond une ligne de
perforations pour les prévisions et une autre pour les
réalisations. Un fil élastique partant du bord gauche et
tiré jusqu'à la position voulue permet de visualiser
l'information. On l'utilise pour surveiller les stocks, les livraisons, la
réalisation de travaux etc.
· La planification magnétique : C'est un
panneau métallique quadrillé sur lequel on pose des
éléments magnétiques de formes et de couleurs
variées. On l'utilise pour visualiser l'occupation de locaux,
l'entretien du matériel etc.
· Planifications statiques : Elles visualisent un
état ou une situation à un moment donné, les informations
sont figées.
· La planification pour fiches à
épaules : Ce panneau est constitué de bandes verticales
métalliques en plastiques placées les unes à
côté des autres. Ces bandes comportent des fentes dans lesquelles
l'on place des fiches à épaules (fiches en T). On l'utilise pour
les emplois du temps, pour les réservations de locaux ou de
véhicules etc.
· La planification électronique : Aujourd'hui
l'écran informatique a remplacé les planifications murales. Il
existe de nombreux logiciels de planification. Le plus répandu à
défaut d'être le plus performant est
Microsoft
Project.
Chapitre 2 : Présentation du cadre de
l'étude
II.1.
Contexte géographique et socio-économique
II.1.1. Situation général de la région
de Tillabéry
Située à l'extrême Ouest du Niger, la
région de Tillabéry est comprise entre les latitudes 11°50
et 15°45 Nord et les longitudes 0°10 et 4°20 est. Avec une
superficie de 91.119 km2, elle est limitée au Nord par le
Mali, au Nord-est par la région de Tahoua, à l'Est par la
région de Dosso, à l'Ouest par le Burkina Faso et au Sud par le
Bénin.
Sur le plan administratif, la région est
subdivisée en 6 Départements, 7 Postes administratifs et 44
Communes. Il est dirigé par un Gouverneur et chaque Département
est dirigé par un Préfet, les Postes administratifs par un chef
de poste administratif et les communes sont gérées par des
maires élus. Il compte 31 cantons, 8 groupements et 1848 villages
administratifs et tribus. Concernant les services techniques, la région
compte 24 directions régionales, 93 directions départementales et
18 services communaux avec leurs démembrements dans certains villages.
Et, s'agissant des institutions coutumières, il faut noter la
présence de la chefferie traditionnelle.
Pour ce qui est de la situation de la région sur le
plan eau potable et assainissement, il faut noter qu'en dépit des
importantes ressources en eau dont regorges la région, les besoins en
eau potable des populations restent partiellement couverts. En effet, le taux
de couverture en points d'eau modernes de la région en fin 2008 est
59,39% (Rapport annuel d'activités 2008, Direction Régionale de
l'Hydraulique de Tillabéry).
Selon le Programme National d'Alimentation en Eau Potable et
Assainissement (PNAEPA), il faut en moyenne pour la région,
réaliser 582 points d'eau modernes et réhabiliter 260 points
d'eau modernes par an (entre 2010-2015) pour atteindre les Objectifs du
Millénaires pour le Développement (OMD).
L'existence d'un tel gap explique en partie le recours aux
eaux de surfaces avec tout ce que cela comporte comme risques de maladies, en
particulier pour les enfants qui font partie des couches les plus
vulnérables de la population.
Les contraintes majeures dans ce secteur sont liées
à la présence des formations du socle précambrien qui
s'étendent sur environ 30% de la superficie totale de la région
(Monographie de la région de Tillabéry) et aux couts de la
réalisation, de fonctionnement et de maintenance des
équipements.
De plus, l'ignorance et l'insuffisance d'investissements
surtout au niveau des communes rurales sont autant de facteurs qui concourent
à la non-réalisation des droits dans le domaine de l'eau et de
l'assainissement.
S'agissant de l'assainissement, dans cette région,
l'utilisation des latrines familiales n'est pas une pratique très
répandue surtout en milieu rural. Ceci est dû à la
méconnaissance des liens forts qui existent entre l'hygiène,
l'assainissement et la santé, et enfin, à des pesanteurs
socio-culturelles.
II.2.2. Les facteurs limitant le développement du
secteur d'assainissement en milieu rural
Les principales contraintes de l'accès à
l'assainissement en milieu rural sont :
- Sur le plan socio-économique
L'écrasante majorité de la population
nigérienne, aussi bien en milieu rural qu'urbain, est de confession
musulmane, suivie de très loin par des minorités de confession
chrétienne et animiste. L'islam et le christianisme prônent la
propreté (corporelle, vestimentaire), l'hygiène (de
l'environnement, milieu physique, etc.) et donc des attitudes et des pratiques
favorables à l'assainissement. Cependant, la méconnaissance de
ces principes, l'ignorance et la pauvreté conduisent beaucoup d'adeptes
à développer des comportements autres, voire à refuser
certaines améliorations sanitaires qui leur sont proposées.
Par tradition, dans la plupart des communautés au Niger
les déjections humaines (fèces, urines, crachats, etc.) font
l'objet d'un dégoût et aussi naturelles que soient les fonctions
de défécation et de miction. Tous ces actes font l'objet de
honte. Ces considérations peuvent sans doute avoir des
répercussions négatives sur l'acceptation de certains types
d'ouvrage notamment les latrines ECOSAN qui nécessitent la manipulation
des déjections humaines.
- Sur le plan institutionnel :
Le secteur de l'assainissement souffre de sa dispersion entre
plusieurs départements ministériels et d'un manque de consensus
entre ces différents départements pour la définition et
l'adoption d'une politique et d'une stratégie nationale en la
matière. Des initiatives et des documents de politique
stratégique ont été élaborés respectivement
par chacun des deux principaux départements ministériels à
savoir le Ministère de l'hydraulique et le Ministère de la
santé Publique.
Le Conseil National pour l'Eau potable et l'Assainissement
(CNEA) qui est l'instance de coordination manque de pragmatisme et de moyens
tant humains que financiers. La conséquence de cette situation est qu'il
n'y a pas aujourd'hui au Niger de politique et de stratégie nationale
(moins encore pour le milieu rural) en matière d'hygiène et
d'assainissement formellement adoptées par le gouvernement. Il est donc
logique, dans ces conditions, qu'une grande majorité des acteurs
indiquent ne pas se référer à des normes ou à une
stratégie nationale.
A l'instar du niveau national, les actions d'assainissement
souffrent cruellement d'un manque de coordination au niveau local. Chaque
projet, programme ou ONG planifie et met en oeuvre ses actions selon ses
propres approches.
Les moyens financiers des communes sont très
insuffisants au regard de l'importance des problèmes d'assainissement.
La totalité des élus estiment que ces moyens (financiers et
humains) sont particulièrement insignifiants face aux importants besoins
en assainissement. Les prévisions budgétaires inscrites aux
Programmes de développement Communautaire (PDC) ne sont que très
partiellement concrétisées.
L'insuffisance voire le manque de collaboration entre les
différents partenaires locaux concernés par la question
d'assainissement est observé. Dans la mise en oeuvre de certains projets
et programmes, les techniciens d'assainissement au niveau local ne sont pas
toujours impliqués malgré leur rôle régalien. Ainsi,
à peine 1/3 des agents de santé sont informés de
manière très éparse sur la situation de l'assainissement
dans leur zone d'intervention. Le projet « PEADD 12 Communes » tente
de remédier à cette situation en mettant en place dans toutes les
communes de son intervention une commission communale pour l'eau et
l'assainissement qui aura la charge de planifier et de suivre
l'exécution des actions de la commune en matière d'eau et
d'assainissement.
Au niveau local, il faut aussi améliorer la
concertation et la collaboration entre les différents acteurs (agents de
santé, techniciens d'assainissement, élus, maçons, chefs
de village, etc.) afin de mieux planifier la mise en oeuvre et la promotion des
services d'assainissement.
Quant-à l'alimentation en eau potable, elle reste une
priorité, et tant que la précarité subsiste à ce
niveau, elle constitue un des principaux facteurs limitant le service de
l'assainissement en milieu rural.
Deuxième partie: Outils et Méthodes de l'ONGI
Plan Niger
Chapitre 3. Présentation de
l'ONGI Plan-Niger
III.1.
Plan dans le monde
Fondée en 1937 pour venir en aide aux orphelins de la
guerre civile espagnole, Plan est une Organisation Non Gouvernementale
Internationale (ONGI) à but humanitaire dont le domaine d'intervention
est le développement centré sur le bien-être des enfants
des pays en développement. Il est l'une des plus grandes organisations
de développement communautaire centré sur l'enfant au monde (Plan
Niger, 2010).
La vision de Plan est celle d'un monde dans lequel tous les
enfants peuvent réaliser la plénitude de leurs
potentialités, au sein de sociétés respectueuses des
droits et de la dignité des personnes. La mission de Plan est
d'accomplir des améliorations durables de la qualité de vie des
enfants démunis des pays en développement, par un processus qui
rassemble des populations de toutes cultures et qui donne un sens et une valeur
à leur vie en :
~ Permettant aux enfants pauvres, à leurs familles et
à leurs communautés de subvenir à leurs besoins
fondamentaux et de renforcer leur capacité à participer au
fonctionnement de leur société et à en
bénéficier ;
~ Créant des liens pour améliorer la
compréhension entre des personnes de pays et de cultures
différents ;
~ Assurant la promotion des droits et des
intérêts des enfants du monde entier.
Certains des grands partenaires bilatéraux et
multilatéraux de Plan sont des institutions spécialisées
des Nations Unies comme l'UNICEF, l'UNESCO, l'OMS, l'OIT et UNOCHA, la Banque
mondiale, ainsi que l'Union européenne, les agences de
développement bilatérales telles que CIDA, DFID, le
Ministère néerlandais pour la Coopération et le
Développement, USAID, FINNIDA, SIDA (Agence suédoise pour le
développement international), AusAid et NORAD et des organisations non
gouvernementales internationales et nationales.
Sur les grandes campagnes de plaidoyer, Plan met en avant ses
propres thématiques, comme l'enregistrement universel des naissances,
tout en coopérant avec les agences aux niveaux national, régional
et international.
L'action de Plan avec des partenaires comme l'UNICEF et les
organisations locales basées dans la communauté, pour la campagne
réussie sur l'enregistrement universel des naissances, s'est traduite
par la remise à plus de cinq millions d'enfants de leur acte de
naissance - la preuve d'identité requise pour accéder à un
très grand nombre de droits et de services. Plan a aussi
travaillé avec Save the Children et ECPAT pour la prévention de
l'exploitation commerciale et sexuelle des enfants et l'organisation est un
acteur clé dans les coalitions mondiales comme le Mouvement mondial en
faveur des enfants et la Campagne mondiale pour l'éducation. Il y a en
outre de nombreux autres partenariats au niveau des pays du programme.
III.1.1. Les domaines d'intervention du Projet
Dans tous les pays où elle est active, la coalition
internationale Plan développe des projets visant l'amélioration
à long terme des conditions de vie des enfants :
Ces projets s'articulent autour de 5 grands domaines qui ont
un impact sur la vie des enfants :
· La santé ;
· L'éducation ;
· L'accès à l'eau et l'environnement ;
· L'augmentation des revenus :
· Le respect et la promotion des droits des enfants.
Chaque communauté a des besoins spécifiques.
Plan travaille en étroite collaboration avec les populations, y compris
les enfants, pour concrétiser ces domaines d'intervention, par exemple
:
· Création d'écoles et formation
d'enseignants ;
· Programmes de prévention du VIH/SIDA ;
· Construction ou optimisation des systèmes
d'accès à l'eau potable ;
· Encouragement des initiatives de petites
entreprises,...
· La formation et l'accompagnement de clubs de jeunes qui
sensibilisent leur communauté aux droits de l'enfant.
Les populations sont écoutées et
impliquées. Et les droits de l'enfant forment le fil rouge de tous les
projets.
III.1.2. Quelques réalisations de Plan dans le
monde
Dans tous les pays d'intervention en général et
dans le Niger en particulier, l'action de Plan est intensive dans le domaine de
la promotion de l'eau potable et de l'assainissement, en particulier en Asie et
en Afrique. Ainsi que le montre clairement le Rapport mondial sur le
développement humain 2006, le monde est confronté à une
crise de l'eau d'ampleur planétaire, qui menace de faire
dérailler les avancées vers les Objectifs du Millénaire
pour le Développement. Il indique que « la crise de l'eau trouve
son origine dans la pauvreté, l'inégalité et des rapports
de force inéquitables, ainsi que dans des politiques de gestion de l'eau
inadaptées qui en aggravent la rareté. ». Les principaux
thèmes identifiés par le PNUD en matière
d'approvisionnement en eau incluent le manque de priorité politique
à l'eau et à l'assainissement, le fait que les plus pauvres
paient un prix excessivement élevé pour l'eau, que la
communauté internationale n'a pas accordé la priorité
à une eau sûre et à l'assainissement et que les plus
pauvres sont privés de la représentation politique
nécessaire pour faire valoir leurs droits à l'eau. Cette vision
est de plus en plus souvent partagée par les programmes pays de Plan qui
jouent un rôle stratégique dans l'approvisionnement en eau et
l'assainissement. Plan estime qu'un élément crucial de son
rôle est de permettre aux responsables de s'acquitter de leurs
engagements dans le cadre de la CDE et des OMD. Dans de nombreux pays en butte
à des ressources très limitées et aux thèmes
majeurs de l'eau et de l'assainissement, les gouvernements devraient s'efforcer
d'atteindre ces cibles sans aide ni appui extérieur.
Au Soudan, par exemple, plus de 63 000 personnes de 76
villages ont été appuyées par Plan sur trois ans pour
pouvoir accéder toute l'année à un approvisionnement
sûr et approprié en eau. Dans les programmes pays d'Afrique de
l'Ouest, en particulier, les niveaux d'accès à l'eau potable sont
souvent très faibles. Ce sont en particulier les femmes et les enfants
qui en souffrent, car ils sont généralement chargés de cet
approvisionnement. Le Rapport mondial sur le développement humain 2006 a
également souligné la nécessité d'utiliser l'eau
à différentes fins pour maximiser la sécurité
économique des ménages. Capitalisant sur ce travail, Plan
réalise aussi des recherches sur la généralisation des
initiatives de gestion de l'eau et de l'assainissement par les
communautés, en se concentrant sur le développement durable. Le
travail de Plan en matière d'eau et d'assainissement fait aussi
apparaître l'extension de ses capacités de plaidoyer au niveau
international et national. L'adhésion de Plan à des groupes
thématiques mondiaux comme « Global Scaling Up » et «
Productive Uses of Water » lui permet de contribuer à l'effort
mondial de recherche et de gestion des connaissances.
III.1.3. Les zones d'intervention du projet
Plan est actuellement présent dans 69 pays dont 48 pays
à programme dans les pays en développement (
Afrique
de l'Est et
de
l'Ouest, en
Asie
et en Amérique Latine) et 21 pays développés
appelés Organisation nationale qui travaillent à la mobilisation
des ressources, sensibilisent leur opinion publique aux questions de
développement, établissent des partenariats avec des personnes
privées, des institutions bi et multilatérales et des
gouvernements. Il oeuvre dans 66 pays, dans le cadre de projets et
d'initiatives qui ont pour objectif de s'attaquer aux causes de la
pauvreté et à ses conséquences sur la vie des enfants.
PLAN soutient directement plus d'1,3 million d'enfants et leurs familles dans
le monde.
III.2.
Plan au Niger
Plan Niger est l'un des 12 pays (Bénin, Burkina Faso,
Cameroun, Ghana, Guinée Conakry, Guinée Bissau, Libéria,
Mali, Niger, Sénégal, Sierra Léone, Togo) d'intervention
en Afrique de l'Ouest. Il intervient au Niger depuis mai 1998
III.2.1. Les domaines d'intervention du projet au Niger
Le travail effectué par PLAN au Niger couvre 4 domaines
majeurs, tous centrés sur les droits de l'enfant :
- Survie de l'enfant
Ce programme vise à augmenter le taux de survie des
enfants en améliorant l'accès à des services
médicaux de qualité, à l'eau potable et aux
infrastructures sanitaires. Il renforçe les capacités à
tous les niveaux afin de garantir une meilleure gestion des maladies et la
durabilité des activités.
- Une éducation de
qualité pour tous les enfants
Plan Niger encourage la participation des communautés
à leur propre éducation en soutenant les clubs
d'élèves et les groupes communautaires. Il fournit des
infrastructures, des équipements et des fournitures, dispense des
formations, améliore les politiques tout en mobilisant les
ressources.
- Protection de
l'enfant
PLAN travaille à l'harmonisation des textes juridiques
concernant la protection de l'enfant. Au niveau communautaire, elle forme des
comités de surveillance pour lutter contre les mauvais traitements et
promeut l'enregistrement des naissances. Les enfants participent en diffusant
des messages clés et en signalant les cas de maltraitance.
- Prévention des risques liés
aux catastrophes et réponse aux situations d'urgence
Ce programme vise à réduire la
vulnérabilité des ménages et à renforcer leurs
capacités pour leur permettre de mieux prévenir et gérer
les risques et situations d'urgence (micro-finance, réserves
alimentaires, sensibilisation et formations à l'alerte précoce et
à la gestion d'urgence).
III.2.2. Les zones d'intervention au Niger
Il intervient au Niger depuis mai 1998 avec un bureau national
à Niamey et deux Unités de programme intervenant dans les
régions de Dosso et Tillabéry. Plan travaille dans 77 villages
de ces deux régions où il fait directement
bénéficier environ 20.000 enfants et les communautés dont
ils sont issus.
III.2.3. Les réalisations de Plan au Niger
Les réalisations de plan au Niger sont : la
construction de 10 blocs de latrine dans les centres de santé
communautaire et des écoles IMAGINE, la réhabilitation de 3
centres de santé communautaires, la réhabilitation d'un centre de
santé intégré, la réalisation et mise en service de
46 forages pour le compte du projet IMAGINE dans les régions de Dosso,
Tillabéry, Maradi, Diffa, Zinder et Agadez.
Notons enfin, le lancement en Avril 2010 du projet ATPC
(Assainissement Total Piloté par les Communautés), qui constitue
un tournant majeur dans le travail de Plan en matière d'assainissement.
III.2.4. Les réalisations de Plan-Niger dans la
gestion des problèmes de l'eau et de l'assainissement dans la
région de Tillabéry :
Installée dans la région en 2004, Plan, en
relation avec les services déconcentrés de l'Etat, de la
société civile et les autres ONG locales (EJFAD, VIE, AJEDEV,
CONIPRAT, CREPA, etc.), intervient pour améliorer le bien être des
enfants conformément aux politiques nationales définies par
l'Etat.
Il met l'accent sur la mobilisation sociale des populations
rurales, la réalisation d'infrastructures socio de base et le
renforcement des capacités des services étatiques tout en
facilitant une synergie des interventions.
Au niveau communautaire, Plan travaille essentiellement avec
les enfants en se basant sur les approches CCCD et EPE dans le souci
d'améliorer surtout leurs conditions de vie.
Au début de son installation, les interventions de Plan
étaient essentiellement axées sur le développement
durable. C'est suite à la récurrence des catastrophes dont la
crise alimentaire qui a sévi dans la région de Tillabéry
en 2005 et qui eu beaucoup de conséquences sur les enfants que les
questions liées aux urgences ont été prises en compte.
Dans son plan stratégique 2009-2010, Plan envisage de
s'orienter vers une approche basée sur le droit dans laquelle le
lobbying et le plaidoyer occupent une place importante.
Chapitre 4. Les outils et Méthodes de l'ONGI Plan Niger
Conformément à sa démarche, Plan
intervient à partir des problèmes identifiés et
considérés comme prioritaires par les communautés
villageoises elles-mêmes. Dans le cas du Niger et plus
précisément dans la zone d'intervention concernée par
notre travail de recherche (Région de Tillabéry), les
problèmes prioritaires sont :
- l'accès à l'eau potable, hygiène et
assainissement (taux estimatif d'accès à l'eau potable : 4,7%) ;
- la mauvaise gestion des ressources en eau existantes, avec
un taux de panne de plus de 30% ;
- les mauvaises pratiques d'hygiène et d'assainissement
avec un taux de couverture en infrastructures sanitaires de base de 0%.
IV.1. Les outils de l'ONGI Plan
Niger
IV.1.1. L'outil IEC
- Historique :
A partir du milieu des années soixante, les
organisations internationales, principalement l'ONU et ses organismes et
agences spécialisés (PNUD, FNUAP, OMS, UNICEF, UNESCO...), ont
commencé progressivement à prendre en compte et à
recommander, dans leurs programmes d'aide et de coopération avec les
pays du Sud, ce levier de l'IEC. En ces années là, on parlait
juste d'«information» ou de «sensibilisation».
En 1995, à l'occasion du 50ème anniversaire des
Nations Unies, un rapport estimait que l'absence de ce souci pour l'IEC dans
les décisions relatives au développement et à la
coopération explique en partie l'échec ou le relatif échec
de la moitié des projets de l'ONU en cinquante ans.
De nos jours, l'activité IEC est non seulement
omniprésente dans les programmes d'aide au développement, mais
elle est, dans bien des cas, le levier central sur lequel compte tout projet de
développement pour atteindre ses objectifs. A titre d'exemple,
l'organisation spécialement créée par l'ONU pour lutter
mondialement contre le Sida, «ONUSIDA», destine la
quasi-totalité de ses ressources à cet aspect, l'IEC. Depuis le
Congrès Mondial de lutte contre le Sida de 1989, à
Montréal, les malades du sida et leurs associations dénoncent
à chaque occasion similaire la part budgétaire
réservée par les gouvernements et les organisations
internationales à l'IEC, au détriment, de la recherche
scientifique et de la prise en charge des médications et des
problèmes socio- économiques qu'affrontent ces personnes et leurs
familles.
- Définition :
Par l'abréviation IEC («Information,
Éducation, Communication»), sont des actions
générant, auprès d'un public donné, à la
fois de l'information, des messages éducatifs et de la communication qui
suppose fondamentalement un échange interactif avec les publics
cible.
- Démarche :
La méthodologie d'application de l'outil IEC comporte
sept étapes principales :
. L'étape des recherches de terrain (collecte de
données, diagnostics et analyses)
. L'étape de la délimitation du
«Référentiel» de la stratégie IEC
. L'étape de la définition du
problème de communication (à partir d'une problématique de
développement)
. L'étape de la définition des
«axes de communication» (ou «Blocs d'activités IEC»)
. L'étape de la définition des types,
formes, canaux et supports de communication
. L'étape de la définition des cibles
. L'étape de la confection des messages
IV.1.2. L'outil de la formation des formateurs
- Historique :
Jusqu'au milieu du XIXème siècle :
l'éducation est essentiellement abstraite et livresque, elle s'adresse
avant tout à une élite.
· Au Moyen âge : la forme
prime sur le fond, la logique l'emporte sur les faits, l'éducation
dispensée par des clercs pour des clercs. Le
formateur
est un religieux.
· De la Renaissance au
XVIIIème : la formation de l' « honnête homme » se
développe. La connaissance devient une valeur en soi.
Marquée par l'influence des Jésuites, l'éducation devient
enseignement. La posture du formateur s'ébauche.
· Au XIXème siècle :
la pédagogie se développe notamment grâce à des
médecins éducateurs tels que Montessori. Ils considèrent
que la réalité palpable est une source d'enrichissement et de
formation. Le formateur part de situations concrètes
pour fonder son enseignement (
http://www.demos.fr/fr/chaines).
- Définition :
La définition communément acceptée de la
formation est qu'il s'agit d'un processus d'apprentissage qui permet à
un individu d'acquérir le savoir et le savoir-faire (habiletés et
compétences) nécessaires à l'exercice d'un métier
ou d'une activité professionnelle. Ainsi, le métier de formateur
d'adulte est un métier relativement nouveau. En France, la loi de 1971
sur la formation professionnelle en a favorisé l'émergence.
Quant-à la formation des formateurs, c'est l'action
d'apprendre à toute personne (ayant à animer une formation ou
souhaitant améliorer sa pratique) pour être capables de :
- de définir les objectifs pédagogiques
- de sélectionner les méthodes
pédagogiques
- et d'animer la formation (
http://www.demos.fr/fr/chaines).
- Démarche :
La méthodologie d'application de l'outil de la
formation des formateurs pour faciliter l'apprentissage de tout apprenant
sont :
- les processus et stratégies d'apprentissage,
- l'histoire de vie, les expériences, les croyances et
les représentations des apprenants,
- la mémoire,
- la concentration,
- la motivation,
- la médiation,
- la créativité et appropriation
(http://www.apprendre-a-apprendre.eu/).
IV.1.3 La planification des activités du programme
eau et assainissement de l'ONGI Plan Niger
Pour atteindre les résultats escomptés, la
stratégie de promotion de l'hygiène et de l'assainissement
à été mise en oeuvre suite à l'étude
diagnostique réalisée par les villageois. L'approche «
Education par les pairs » et l'approche par quartier ont été
privilégiées même lorsque le quartier ne
bénéficie pas de point d'eau.
Deux niveaux d'intervention ont été
nécessaires dans la mise en oeuvre de ce programme : la promotion de
l'hygiène, de l'eau et de l'assainissement et la promotion des latrines
familiales à faible coût.
La communication interpersonnelle, les échanges de
proximité (porte à porte), les réunions de quartier ont
été menées avec les différentes catégories
sociales. Ces activités ont été conduites suivant la
stratégie SARAR/PHAST et ont permis aux communautés d'identifier
les comportements à risques et de proposer les solutions
appropriées.
Parmi les activités qui ont été
menées par les personnes ressources du CREPA, il faut noter la
conception d'un guide d'animateur, des outils d'IEC (Information, Education
Communication) et la formation des formateurs en direction des Agents de
Développement Communautaire (ADC) de Plan Niger et des coordinateurs des
différentes composantes du programme Eau, Assainissement.
Le guide d'animateur et les outils d'IEC sont conçus en
tenant compte des réalités socioculturelles de la zone
d'intervention de Plan Niger. Ces supports ont été testés
et validés lors de la formation des formateurs de Plan Niger et des
personnes ressources de la Direction Régionale de l'hydraulique et la
Direction départementale de la santé publique de Tillabéry
qui a été animée par les personnes ressources du CREPA
ayant une longue expérience en matière d'approches
participatives, et plus particulièrement du SARAR/PHAST. La
présence des partenaires de Plan Niger lors de cette session de
formation vise à les informer, mais également à harmoniser
les interventions et les modes de gestion des infrastructures d'eau,
d'hygiène et d'assainissement dans la région de Tillabéry.
Les animateurs locaux (hygiénistes) ont
été également formés par les Agents de
Développement Communautaire sous la supervision des formateurs du CREPA.
Au total, 300 animateurs locaux/hygiénistes ont été
initiés aux principes de la démarche SARAR/PHAST. Chaque
animateur selon sa zone d'intervention dispose d'un ensemble d'outils. Un plan
d'action a été élaboré par les animateurs en vue de
mener des activités d'hygiène et d'assainissement dans leur zone
d'intervention respective. Les ADC sont chargés d'appuyer les animateurs
locaux dans l'organisation des réunions et la mise en place des
comités d'hygiène à l'échelle des quartiers.
IV.2.Les méthodes de l'ONGI Plan Niger
Les principales activités du programme ont
été conduites suivant la stratégie SARAR/PHAST et ont
permis aux communautés d'identifier les comportements à risques
et de proposer les solutions appropriées.
IV.2.1. La méthode SARAR/PHAST
- Historique
Elle a été conçue à l'origine par
le PNUD et l'OMS en 92 (à partir des méthodes d'animation SARAR
et PROWWESS) puis testée et améliorée sur le terrain au
Zimbabwe, Botswana, Ouganda et Kenya, en coordination avec les gouvernements
nationaux, des ONG, l'UNICEF et des bailleurs de fonds bilatéraux.
Notons que la méthodologie SARAR
(Self-Esteem Strenghts, Resource fulness, Action, Responsibility, soit
: Confiance en soi, Force d'association, Esprit d'initiative, Planification de
l'action et Responsabilité) a été conçue dans les
années 70 par Lyra Srinivasan et ses proches collaborateurs (tous des
fonctionnaires du PNUD). C'est une méthode qui a pour objectif de donner
une meilleure estime de soi à des individus et à des groupes
communautaires et de les aider à acquérir les compétences
nécessaires pour induire une évolution significative grâce
à une prise de décision et une planification efficaces. (WOOD et
all., 1998 cité par YODA, 2004)
Quant' au projet PROWWESS (acronyme de
l'anglais : Promotion of the Role of Women in Water Supply and Environmental
Sanitation Services, soit Promotion du rôle des femmes dans les services
d'approvisionnement en eau et d'assainissement), il a été
lancé par le PNUD au début des années 80 afin de
déterminer des stratégies et de mettre au point des instruments
propres à accroître la participation des femmes dans ce domaine.
(WOOD et all., 1998 cité par Blaise, 2004).
- Définition
La méthode PHAST (Participatory Hygiene and Sanitation
Transformation, soit participation à la transformation de
l'hygiène et de l'assainissement) est une méthode d'approche
participative basée sur la définition avec les populations
locales, des problématiques liées à l'hygiène et
l'assainissement. Elle est une adaptation du SARAR aux problèmes
spécifiques de l'eau, de l'assainissement et aux comportements en
matière d'hygiène. Le processus se base sur les
compétences et les facultés de la population locale et s'appuie
sur deux techniques fondamentales liées à PHAST :
o D'une part le comportement des animateurs, qui, tout en
étant présent, place la communauté au centre de l'action
et des discussions (l'animateur est un facilitateur éclairé) ;
o D'autre part, l'élaboration de kits d'outils tenant
compte des caractéristiques culturelles des communautés est mise
à jour et rendu vivant par les animateurs.
- Objectifs
L'objectif de la méthode PHAST est d'améliorer
l'hygiène de l'eau et de l'assainissement, pour prévenir les
maladies diarrhéiques. Cet objectif est connu et annoncé
préalablement aux villageois.
La méthode en elle-même consiste à
impliquer toute la population dans le processus qui conduira à cette
amélioration.
- Les principes de la méthode
Les caractéristiques les plus intéressantes de
cette méthode d'animation qui en soi, est assez classique sont les
suivantes :
o Les animations autour de chaque étape se font par
petits groupes (une vingtaine de personnes en moyenne) avec des supports
visuels (posters) ;
o La décision appartient à la communauté.
Le rôle de l'animateur est de faciliter le cheminement des
réflexions, mais pas de les diriger ;
o Les étapes et l'utilisation des outils
pédagogiques doivent-être balisées à l'avance.
- La démarche de la méthode
PHAST
Théoriquement on limite les étapes de la
démarche en sept phases même si les praticiens indiquent un nombre
un peu plus important d'étapes sur le terrain comme le démontre
l'application de PHAST en Malawi en 2003 dans le cadre d'un projet (Adaptation
de la méthode « PHAST » par les programmes
d'approvisionnement en eau potable, hygiène et assainissement au Malawi,
2005).
Les cinq premières étapes vous aideront à
accompagner le groupe communautaire tout au long du processus de mise en place
d'un plan destiné à empêcher la propagation des maladies
diarrhéiques grâce à une amélioration du
système d'approvisionnement en eau, des comportements en matière
d'hygiène et de l'assainissement.
Les sixième et septième étapes concernent
la surveillance (c'est-à-dire le contrôle des progrès
accomplis) et l'évaluation. Les informations recueillies dans le cadre
de ces activités serviront à déterminer si le plan a
porté ses fruits. Et chaque étape compte de une à quatre
activités.
Etape 1 : Identification des
problèmes
Activité 1. L'histoire de la communauté
Il s'agit de s'organiser par petits groupes afin de
créer une histoire à l'aide de multiples posters.
Cette activité permet :
- d'accroître les capacités des villageois
à identifier les problèmes importants,
- de favoriser la compréhension mutuelle et l'esprit
d'équipe au sein de la communauté,
- de générer la créativité et
l'estime de soi du groupe.
Activité 2. La santé dans la
communauté
C'est identifier les problèmes importants de
santé dans le village et découvrir lesquels peuvent être
contrés par l'action communautaire.
· " Nurse Tanaka " (le centre de santé au
centre du cercle et chacun place des dessins de personnes à
proximité du centre du cercle et explique pourquoi la personne
ciblée sur le dessin va voir l'infirmière "Tanaka").
· Calendrier des maladies : en groupe, dessiner un
tableau: sur les lignes indiquer les maladies identifiées par le groupe
et dans les colonnes les mois de l'année durant lesquels elles
surviennent. En plaçant les graines dans les cases, les villageois
identifient des problèmes importants de santé.
Etape 2 : Analyse des problèmes
Activité 1. Maping : l'eau et l'assainissement
dans la communauté
Il faut localiser les installations sanitaires de la
communauté (et/ou les lieux utilisés pour les pratiques
d'hygiène et les besoins) et montrer comment elles sont liées aux
conditions sanitaires.
- Il faut développer une vision et une
compréhension commune.
- Ensuite, réaliser une carte de la communauté
avec les éléments importants du village : diviser en deux groupes
(visiteurs et guides). Les "guides" doivent faire découvrir le village
aux "visiteurs" à travers la carte et expliquer la vie dans la
communauté. Les "visiteurs" peuvent poser des questions.
Activité 2. Les comportements liés
à l'hygiène.
Il s'agit d'échanger l'information et discuter des
bonnes et mauvaises pratiques d'hygiène et de leurs impacts sur la
santé.
- Ainsi, par groupe, les posters sont triés
en trois piles, les bons comportements, les mauvais et ceux sur lesquels il est
difficile de s'exprimer,
- ensuite, il est effectué une mise en commun,
- puis des comparaisons avec les pratiques en cours dans le
village.
Activité 3. Repérer les pratiques
communautaires
L'objectif est d'aider le groupe dans la collecte,
l'organisation et l'analyse des informations sur les pratiques sanitaires
individuelles.
Pour ce faire, à l'aide d'un tableau : sur les lignes,
inscrire les différentes catégories de personnes, et dans les
colonnes, les endroits utilisés pour les besoins. Ensuite, faire une
mise en commun sur les choix globaux du village et l'impact sur la
santé.
Activité 4. La propagation des
maladies.
C'est pour aider les participants à déterminer
et analyser comment les problèmes de diarrhées se propagent
à travers l'environnement.
Pour cette activité, il s'agit de faire des petits
groupes et à l'aide de plusieurs posters, les groupes
détermineront des schémas de propagation. Une mise en commun en
grand groupe sera ensuite faite. Et enfin, une identification des diverses
voies de transmission sera établit pour revenir à la carte du
village.
Etape 3 : Planifier les solutions
Activité 1. Bloquer la propagation des
maladies.
Il s'agit d'identifier les actions qui
peuvent être faites pour bloquer les voies de transmission des maladies.
Là aussi, il s'agit de faire des petits
groupes et à l'aide de posters les groupes identifieront des
méthodes pour bloquer les voies de propagation des maladies. Et une mise
en commun sera ensuite établit.
Activité 2. Sélectionner les
barrières.
C'est l'analyser de l'efficacité et de la
facilité de mise en place des actions qui permettraient de couper les
voies de transmission des maladies.
Pour cette activité aussi, des petits groupes
seront formés et à l'aide des mêmes posters et d'une
grille d'analyse (en abscisse, la facilité et en ordonnée
l'efficacité), les groupes placeront les posters dans la grille. Puis,
une mise en commun va permettre la compréhension commune.
Activité 3 Tâches de la femme et de
l'homme.
L'objectif est de mieux connaître et comprendre la
répartition des tâches communautaires entre les femmes et les
hommes. Cela revient à identifier quels changements dans la
répartition des tâches sont désirables et possibles.
Ici, il s'agit de faire par groupe 3 dessins dont
celui d'un homme, d'une femme et d'un couple, et des dessins
représentant des tâches. Une répartition des tâches
réalisées par les hommes et par les femmes sera faite et une
discussion suivra sur la possibilité d'en modifier la
répartition.
Puis, par grands groupes, il faut diviser une affiche
en 3 ou 4 sections correspondant aux tâches effectuées par les
hommes, par les femmes, par les couples et par des enfants. A chaque
affirmation, les personnes doivent se positionner dans la section correspondant
à la catégorie de personnes à laquelle ils pensent que la
tâche est attribuée.
Etape 4 : Sélectionner les options
Activité 1. Choisir des améliorations
sanitaires.
C'est l'identification des futures priorités du village
dans le domaine sanitaire. Ainsi, chaque participant possèdera une
dizaine de graines qu'il va déposer sur le ou les dessins
représentant les améliorations sanitaires qui lui paraissent
importantes.
Activité 2. Choisir des comportements
améliorés
Il s'agit d'identifier les futurs changements de comportements
pour une hygiène efficace. Pour cela, il faut réaliser un tableau
avec pochettes dans lequel nous avons en abscisse les comportements et en
ordonnée les types d'individus. Chaque participant aura plusieurs
graines de deux couleurs différentes, une couleur pour les comportements
facilement réalisables et une pour les plus difficiles. Ensuite, une
discussion en groupe sur les dispositions à prendre pour lever les
difficultés sera organisée.
Activité 3. Prendre le temps des questions.
Cette activité permet d'identifier et d'argumenter les
diverses options. Ainsi, Par groupes, les participants argumenteront
une des options choisies et viendront la défendre devant le grand
groupe. Les autres participants vont ensuite poser des questions.
Etape 5: Planifier les changements de comportement
Activité 1. Planifier le changement.
Il vise le renforcement des capacités des participants
à planifier les changements de comportements (et/ou ouvrage à
construire) en matière d'hygiène et d'assainissement. Pour ce
faire, par groupes, les participants vont utiliser des posters pour
planifier l'activité. Un premier poster définira la situation
actuelle et le second poster définira la situation finale. Les groupes
devront ensuite placer les autres dessins afin de planifier le projet. Et
enfin une mise en grand groupe sera nécessaire.
Activité 2. " Qui fait quoi ? "
Il faut identifier celui qui prendra les
responsabilités pour mener à bien chaque étape du projet.
Par ailleurs, il y a nécessité de mettre en
place un calendrier de travail. Pour cela, à l'aide des
précédents posters, les participants pourront identifier les
responsabilités à prendre pour chaque étape, attribuer ces
responsabilités à des personnes volontaires puis prévoir
le temps nécessaire pour chacune des étapes.
Activité 3. Identifier ce qui pourrait freiner
le projet.
Il faut amener les groupes à anticiper les
problèmes possibles dans la mise en place du / des projets à
réaliser.
Ainsi, par groupe, il faut noter les problèmes
sur des papiers sous forme de dessins et les placer avec la planification des
projets déterminés précédemment. Au besoin, il faut
creuser en posant des questions sensibles.
Etape 6 : Planifier le suivi et
l'évaluation
Activité 1. Se préparer pour suivre les
projets.
C'est l'établissement d'une procédure pour le
suivi du projet. Pour cela, à l'aide d'un tableau de monitoring, il faut
reprendre les dessins relatifs aux changements de comportements ou
réalisation d'ouvrages sanitaires et les mettre dans la colonne
"objectifs". Ensuite, déterminer les cases "Quantité ou montant",
" Comment mesurer l'avancement des réalisations et des changements de
comportement", "A quelle fréquence mesurer" et "qui mesure".
Etape 7 : Suivi-Evaluation participatif
Activité 1. Suivre les projets.
Il s'agit de vérifier si les objectifs sont atteints en
reprenant le tableau précédent et en analysant la situation par
petits groupes, puis en commun en grand groupe. Enfin, avec la carte
communautaire, il faut identifier avec des couleurs sur la carte les
changements effectifs de la situation sanitaire.
Activité 2. Mesurer les résultats
accomplis
IV.2.2. Les Approches du Projet
- L'approche Education par les pairs
L'éducation par les pairs est l'éducation des
enfants, jeunes ou adultes par d'autres personnes de même âge,
partageant la même histoire, la même culture, ou ayant le
même statut social, y compris les personnes venant de groupes sociaux
défavorisés. L'approche peut prendre des formes variées,
mais dans beaucoup de cas, elle entraîne l'apport d'appui
académique, le renforcement des compétences en communication et
interpersonnelles, ou le conseil. Dans d'autres cas, elle peut impliquer la
sensibilisation ou le plaidoyer. L'approche part de l'hypothèse que les
gens, en particulier les jeunes, sont plus susceptibles d'écouter et de
réagir à la sensibilisation si elle était menée par
leurs pairs.
- L'approche par Quartier
C'est une approche permettant d'inclure le
développement des communautés comme moyen d'améliorer la
santé de la population.
IV.3. Analyse des outils et
méthodes de l'ONGI Plan Niger
IV.3.1. Les limites des outils et méthodes
- Les limites L'outil IEC
S'il est indéniable que l'IEC est un levier à
l'impact efficace dans la conduite de campagnes d'éducation et de
conscientisation de populations, d'actions promotionnelles de comportements
corrects et conséquents par rapport aux objectifs de
développement (santé, environnement, agriculture,
scolarisation...), il est important de savoir quelles sont les limites de cet
appui qu'apporte l'IEC aux politiques de développement et de changement.
Car le recours massif, privilégié ou trop confiant à ce
levier s'est avéré, dans certains cas, dans certaines crises ou
problématiques, erroné ou, pour le moins, aux résultats
bien faibles, limités, et même, parfois, équivoques.
Il a fallu beaucoup de temps aux décideurs d'organismes
internationaux de coopération pour le développement avant de se
rendre compte, par exemple, que c'était une impasse le pari qu'ils
avaient fait, dans les années soixante-dix, sur la
télévision en l'installant dans les espaces communaux des
villages africains dans l'espoir de la voir jouer le rôle d'un
«arbre à palabre moderne» diffusant, avec impact, des messages
éducatifs et promotionnels pour le développement.
Ces quelques leçons tirées de la carrière
de l'IEC dans la question du développement, à l'échelle
internationale, sont utiles à garder à l'esprit et à
rappeler, au besoin, parce que la tendance naturelle est de croire que la
communication, plus exactement l'IEC, ne peut être que profitable aux
politiques et projets de développement dans les pays du Sud. Elle l'est
effectivement mais cela dépend de la justesse, ou efficience, de deux
facteurs à la base : La vision et la méthode.
- Les limites L'outil de la formation des
formateurs :
Tous les gestionnaires s'accordent sur l'importance des outils
comme la formation des formateurs, mais, ils exigent des précautions
pour son utilisation telles que la définition des objectifs de la
formation, une bonne préparation de cette formation et enfin, une
évaluation de l'efficacité des actions de la formation afin de
garantir sa rentabilité. Cette dernière est
particulièrement importante et attendu par les décideurs pour
montrer l'impact positif de l'investissement-formation. Il existe de nombreuses
circonstances où la mise en évidence de cet impact est
relativement facile à réaliser, mais cela n'est malheureusement
pas toujours fait pour l'une ou l'autre des raisons. D'autre part de nombreuses
autres circonstances où l'évaluation de l'impact est
effectivement difficile à réaliser, la plupart du temps
d'ailleurs parce que l'impact recherché n'a pas été
clairement défini.
IV.3. 2. Les limites de la méthode
Selon l'OMS (2003), la méthode PHAST a besoin d'un
certains nombres de précautions pour son utilisation :
- Elle ne doit pas être considérée pour
que plus ce qu'elle est: c'est à dire une excellente boite à
outils d'animation doublée d'un protocole type d'intervention selon des
étapes globalement préétablies.
- Si l'animateur ne possède pas de qualités
d'animation, s'il ne maîtrise pas son sujet (le fond pas la forme) alors
l'animation ne sera pas efficace.
- Les outils ne doivent pas être
considérés comme définitifs ou figés, il faut
qu'ils puissent évoluer, être complétés ou
corrigés en se nourrissant des réflexions des gens et de leur
réalité.
- Enfin il est important de toujours se rappeler que
l'animation pour l'amélioration de l'hygiène est un processus
lent. Les gens n'adopteront de nouvelles pratiques que très
progressivement. Mais bien entendu si l'animation PHAST à
été bien conduite cela constituera une base solide pour les
évolutions futures.
IV. 3.3. Les perspectives en matière d'eau et
d'assainissement
- Le projet IMAGINE
Le Projet Improve Girls Education in Niger (IMAGINE),
même s'il ne concerne pas directement l'eau et l'assainissement, objet de
notre étude, et aussi, qu'il ne soit pas uniquement financé par
Plan Niger, ça touche un peu les objectifs visés par le programme
eau et assainissement à travers la constructions des latrines et des
dispositifs de lavage des mains dans les établissements scolaires
IMAGINE, et la dotation ces centres de forage équipé et/ou de
borne fontaine.
- le projet ATPC
L'Assainissement Total Piloté par les
Communautés (ATPC) est un projet Lancé en Avril 2010 pour venir
renforcer les actions en matière d'eau et d'assainissement.
Ce projet sensibilise la population sur l'importance de
l'hygiène et promeut la construction de latrines dans les
communautés afin de mettre fin à la défécation
à l'aire libre. Prévu pour 5 ans, ce projet sera mis en oeuvre
dans les 103 villages des départements de Dosso et Tillabéry. Une
formation de formateurs a été organisée au profit de 40
personnes issues de Plan et des partenaires sur l'approche ATPC.
CONCLUSION GENERALE:
Au terme de ce travail de recherche sur outils et
méthodes de gestion d'un projet de développement rural: le
Programme Eau et Assainissement du projet Plan Niger dans la région de
Tillabéry, nous pouvons tirer un certain nombre d'enseignements relatifs
aux enjeux qui tournent autours de la question de l'assainissement.
Retenons que, d'une manière globale,
l'assainissement joue un rôle prépondérant dans
l'environnement humain et la vie en générale car il est
lié à la santé publique, c'est ce qui fait sa
singularité par rapport aux autres domaines de la gestion du cadre de
vie en général et des conditions de vie en particulier, dont ce
dernier fait partis des domaines d'intervention de l'ONGI Plan Niger.
L'assainissement, à travers les investissements qu'il
génère et ses conséquences qu'il engendre, peut provoquer
des situations dramatiques dans la vie des populations. En effet, le manque de
moyens financiers et matériels des populations et parfois même des
autorités, poussent certains organismes internationaux à
intervenir dans le domaine.
Le présent travail de recherche consiste à
présenter puis à analyser les différents outils et
méthodes utilisés par une ONGI dénommée Plan Niger
dans la gestion d'un de ses programmes sur l'eau et l'assainissement. Cette
étude s'est fixée pour objectif d'aboutir à
l'identification puis à l'analyse des outils et méthodes
utilisés dans la réalisation du projet dans l'objectif global de
faire la synthèse des actions du programme eau et assainissement du
projet Plan Niger dans la région de Tillabéry.
Pour arriver à nos fins, nous avons opté pour
une démarche méthodologique axée sur une recherche
bibliographique et un entretien auprès du coordinateur de
l'hygiène et assainissement du programme de Tillabéry.
Les résultats obtenus sont principalement de deux
ordres. Nous avons pu mettre en revue toutes les notions clés se
rapportant à notre thème d'étude avec les écrits de
quelques auteurs et une présentation de notre zone étude avec les
problèmes d'assainissement qu'elle rencontre.
Dans un second temps, l'entretien avec le coordonnateur de
l'Unité de programme de Plan Niger de Tillabéry et du
coordinateur de l'hygiène et assainissement ont permis de repérer
les outils et méthodes utilisés dans la gestion du programme eau
et assainissement dans cette région. Cette étude a permis de
dégager les atouts et surtout les limites de ces outils et
méthodes utilisés.
Les efforts considérables consentis dans ce sens, nous
envois à conclure avec insistance qu'en matière de
développement, il n'existe pas de recette infaillible contre tous les
malaises dont souffre le système de management des projets de
développement ; aucune méthode ne constitue une panacée
face aux difficultés complexes que connaissent les gestionnaires de
projets de développement.
Outre les résultats obtenus, on note l'explosion de
plusieurs leçons importantes qui se sont dégagés
après ce programme et ces leçons ont été à
la base des changements dans les stratégies de gestion de
l'hygiène et assainissement de l'ONGI Plan Niger telles que la
création du projet IMAGE et du projet ATPC.
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l'économie et de l'emploi du centre de Québec et de Vanier
Domaine Maizerets, Québec
WOOD S, SAWYER R, SIMPSON-HÉBERT M,
1998 - Manuel progressif PHAST: approche participative pour la lutte contre
les maladies diarrhéiques - Organisation mondiale de la
Santé (OMS), Genève.
YODA B., 2004- Montage et gestion
participative des projets de développement rural : outils et
méthodes d'intervention- Mémoire de 3e Cycle en agronomie,
Ecole Nationale d'Agriculture de Meknès (ENA),
Meknès.
ZANA M., 2003 - Préparer et
financer les projets dans la coopération au développement,
tome 1 : Préparer les projets de développement par
l'approche participative, ARISSALA, Rabat.
ZANA M., 2003 - Préparer et
financer les projets dans la coopération au développement,
tome 2 : Cofinancement des projets de développement, ARISSALA, Rabat.
Sites Web:
-
http://www.globalstudy
participation.org/francais/methodo/marp.htm
-
http://www.strategie-developpement-rural-niger.org/
-
http://www.demos.fr/fr/chaines
-
http://www.demos.fr/fr/chaines
-
www.fao.org/participation/francais/lessonslearned.html
- www.oecd.org/sah/activities/Dvpt-Local/DLR3-fr.htm
- w w w. w o r l d b a n k . o r g / a f r / f i n d i n g
s / f rench/ffind153.htm
- http://hdr.undp.org/fr/rapports/mondial/rdh1997/
ANNEXES
Fiche de collecte d'informations auprès des
agents de l'ONG
Point N°1 : Identification de
l'agent
Point N°2 : Analyse des outils et
méthodes de travail
- Quelles sont les approches les plus utilisées
- Quels sont les méthodes et outils utilisés
pour le montage du projet axé sur l'eau et l'assainissement ?
- Comment appréciez- vous vos outils et
méthodes de travail ?
- Quelles sont les actions facilitatrices que vous entreprenez
?
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