Les rôles des femmes dans l'arrondissement d'Agbanou
ont connu beaucoup de mutations aussi bien dans le temps que dans l'espace.
L'organisation sociale traditionnelle étant à
prédominance patriarcale et gérontocratique (domination
exercée par les vieillards), sous l'influence des pesanteurs
socioculturelles (coutumes, religions, interdits), les femmes occupent une
place secondaire et sont victimes de discriminations et d'injustices sociales.
La grande majorité des spécificités socioculturelles
d'Agbanou sont de filiation patrilinéaire caractérisée par
le pouvoir de décision aux mains de l'homme et la subordination de la
femme.
4.7.2.1.2. Rôle de reproduction
Selon les données de l'enquête, les hommes
dépensent seulement 8 % de leurs revenus en nourriture ; en revanche,
les femmes dépensent 84 % de leurs revenus pour les repas et pour les
besoins de base de la famille. Les hommes participent un peu aux tâches
domestiques en aidant les femmes dans les corvées d'eau et le ramassage
du bois.
4.7.2.1.3. Rôle de production
Les femmes sont principalement actives dans les
activités agricoles, de maraîchage et commerciales.
Au niveau des activités agricoles, elles participent
aux travaux champêtres dans le champ familial. Elles aident
également leurs maris sur les sites maraîchers. Elles exploitent
en plus des lopins de terre personnels pour leurs propres cultures d'arachides,
de maïs, de manioc, de tomates, de piments etc. Elles pratiquent
l'élevage de beaucoup d'animaux dont le port, le coq, le
mouton....Pendant la saison sèche, les principales activités
menées sont l'artisanat, les activités de transformation des
produits et le petit commerce.
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4.7.2.1.4. Education
D'énormes efforts sont fournis pour améliorer
l'accès des femmes aux services de l'éducation, le taux de
scolarisation des filles est relativement important quoique cela ne soit pas au
même niveau que celui des garçons. 50 garçons sont
scolarisés contre 20 filles, avec des inégalités
d'accès à la scolarisation des filles qui varie selon le niveau
de vie des familles.
Dans le domaine de l'alphabétisation, on assiste au
même phénomène où très peu de personnes sont
alphabétisées et surtout les femmes. Certaines associations de
femmes ont développé des cours d'alphabétisation au profit
de leurs membres et d'autres femmes de leurs localités. Ce qui permet
à certaines femmes de se faire alphabétiser dans le aïzo et
le français.
4.7.2.1.5. Accès aux ressources
La femme, pour mener des activités agricoles de rente
comme la culture de maïs, elle est obligée d'emprunter un lopin de
terre auprès des propriétaires terriens pour une période
de 2 ans ou selon la période convenue avec les propriétaires
terriens.
Les femmes bénéficient de petits crédits
qui ne leur permettent pas de réaliser des activités
nécessitant de gros investissements. Par ailleurs, elles soulignent
comme difficultés les taux d'intérêt relativement
élevés et les périodes d'octroi qui ne permettent pas
toujours d'utiliser de manière efficace le crédit.
4.7.2.1.6. Emploi et Formation professionnelle ? Secteur
informel
Les activités du secteur informel sont en
évolution constante. Le commerce, l'artisanat, les transformations
agroalimentaires constituent d'une part les activités les plus
importantes de ce secteur et d'autre part les activités où les
femmes sont représentées en majorité. Selon les
données de l'enquête, 75% des travailleurs du secteur sont des
femmes et 25% sont des hommes.
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? Formation professionnelle
La formation professionnelle se heurte aux difficultés
que sont le faible niveau de scolarisation des femmes et des filles ; le faible
taux d'alphabétisation de la femme. Dans ce secteur, seulement 13% des
personnes enquêtées ont bénéficié
d'encadrement, formation pour améliorer la rentabilité de leurs
unités économiques dont les hommes sont majoritaires.