UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
(UAC)
*-*-*-*-*-
FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES
HUMAINES
(FLASH)
*-*-*-*-*-
DEPARTEMENT DES SCIENCES DU LANGAGE ET DE LA
COMMUNICATION
(DSLC)
*-*-*-*-*-
MEMOIRE DE MAITRISE
*-*-*-*-*-
OPTION : Information et
Communication
Sujet
COMMUNICATION, FEMME ET DEVELOPPEMENT
DANS L'ARRONDISSEMENT DE AGBANOU (COMMUNE D'ALLADA) : UNE APPROCHE
FONDEE SUR L'EQUITE ?
Sous la direction de : Composition du
jury :
Dr Antoine D. DADELE, Président : Pr
Maxime Da CRUZ
Ph.D, MSc, DEA Rapporteur : Dr Antoine
DADELE
Enseignant des sciences Examinateur : Dr
Hyppolite AMOUZOUNVI
de la communication
Réalisé et présenté
par Ernest Coovi LOKONON Abomey-Calavi le 3 novembre
2012
SOMMAIRE
Sommaire 1
Dédicace 2 Remerciements 3
Résumé 4
Abstract 5
Sigles et Acronymes 6
Indexe des tableaux, graphiques, figures 8
Introduction 9
Chapitre 1 : Problématique et Cadre
Théorique . 13
Chapitre 2 : Zone d'étude 32
Chapitre 3 : Méthodologie de recherche 38
Chapitre 4 : Présentation des
Résultats, Analyse et Suggestions 47
Conclusion 94
Références Bibliographiques 98
Annexes 101
Table des matières 110
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Page 2 sur 114
DEDICACE
A
- Ma Mère, Marie HOUNKANRIN, qui m'a toujours soutenu par
ses conseils et ses orientations dans tout ce que j'entreprends ;
- Mon oncle, Théophile ADJAHOUNGBA, pour son assistance ;
- A Evelyne SOGLO qui m'a toujours encouragé et soutenu ;
- A tous ceux qui travaillent en milieu rural dans la recherche
des voies et moyens pour le bien-être de tous et pour le
développement durable.
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REMERCIEMENTS
Je tiens à présenter ma gratitude à mon
maître de mémoire, le Professeur Antoine DADELE, qui a
accepté diriger ce travail malgré ses multiples occupations.
Merci Professeur pour les observations, la patience et pour votre
accompagnement scientifique.
Je rends hommage à tout le corps professoral du
Département des Sciences du Langage et de la Communication (DSLC) pour
avoir assuré ma formation.
Merci aux autorités à divers niveau de la
commune d'Allada qui ont contribué à la réalisation de ce
travail.
Merci à la population de l'arrondissement d'Agbanou,
aux membres des groupements de femmes, aux organisations paysannes
rencontrés.
Ce mémoire est aussi le résultat de nombreux
échanges scientifiques et de collaboration avec des personnes,
auxquelles j'exprime ici toute ma reconnaissance.
Je remercie également les membres du jury de
soutenance, pour avoir accepté examiner les résultats de cette
recherche.
RESUME
L'analyse de la problématique hommes-femmes est
considérée comme un outil indispensable du
développement.
La commune d'Allada (ainsi que l'arrondissement d'Agbanou)
reste au coeur des préoccupations et des programmes sur le
«Gender Approach» ou le «Women's
Empowerment». De plus, les agents de développement
considèrent le plus souvent les femmes d'Allada comme un groupe
homogène sans tenir compte de leur diversité. Dans ce cadre les
questions suivantes intéresse notre travail :
- Comment les collectivités locales peuvent-elles
identifier les interventions pour garantir des résultats
équitables entre l'homme et la femme ?
- Qui sont les parties prenantes qui peuvent soutenir un
développement local fondé sur l'équité entre les
femmes et les hommes ?
- Quel est le rôle de la communication dans la prise en
compte de l'équité dans les actions menées pour le
développement ?
Face à ses questionnements, il est nécessaire de
contribuer à la réflexion d'intégration de la dimension
genre et équité dans les politiques, stratégies,
programmes et structures des Agences de Développement Social et aux
efforts que mènent différents acteurs pour le
développement socio-économique et le développement durable
de l'arrondissement d'Agbanou.
Cette étude s'inscrit dans le dynamisme de faire
comprendre qu'il est utile de baser toutes les actions de développement
sur le genre et l'équité dans le genre.
Mots clés : Changement de
comportement, Changement social, Communication pour le développement,
Empowerment, Equité, Genre et développement, Réseaux
sociaux.
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ABSTRACT
The analysis of the problems man-women is regarded as an
essential tool of the development.
The commune of Allada (as well as the district of Agbanou)
remains in the middle of the concerns and the programs on «Gender
Approach» or the «Women' S Empowerment». Moreover, the agents of
development generally regard the Al women as a homogeneous group without taking
account of their diversity. Within this framework the following questions
interests our work:
- How the local communities can identify them the
interventions to guarantee equitable results between the man and the woman?
- Who are the recipients who can support a local development
founded on equity between the women and the men?
- Which is the role of the communication in the taking into
account of equity in the actions carried out for the development?
It is necessary to contribute to the reflexion of integration
of dimension kind and equity in the policies, strategies, programs and
structures of the Agencies of Social Development and with the efforts which
undertake various actors for the socio-economic development and the durable
development of the district of Agbanou.
This study falls under the dynamism to render comprehensible
that it is useful to base all the actions of development on the kind and equity
in the kind.
Key words: Change of behavior, social Change, Communication
for the development, Empowerment, Equity, Kind and development, Networks
social.
SIGLES ET ACRONYMES
AGR Activités Génératrices
de Revenus
C4D La communication pour le
développement durable
CCSC Communication pour le Changement Social et
de Comportement
CEDAW Committee on the Elimination of
Discrimination against Women
CENALA Centre National de Linguistique
Appliquée
CNFD Commission Nationale pour
l'Intégration de la Femme au
Développement
CNIPD Commission Nationale pour
l'Intégration de la Femme au
Développement
DEPOLIPO Déclaration de Politique de
Population Révisée
DSLC Département des Sciences du Langage
et de la Communication
FED Femmes et Développement
FNUAP Fond des Nations Unies pour la
Population
GED Genre et développement
GIC Groupe d'Initiative Commune
GIE Groupement d'Intérêt
Economique
IFD Développement Intégré
des Femmes au Développement
INSAE Institut National de Statistiques et
d'Analyses Economiques
ISAP Intervention Sociale D'aide à La
Personne
MAEP Ministère de l'Agriculture, de
l'Elevage et de la Pêche
MEPN Ministère de l'Environnement et de
la Protection de la Nature
OIT Organisation Internationale du Travail
OMD Objectifs du Millénaire pour le
Développement
ONG Organisation Non Gouvernementale
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ONU Organisation des Nations Unies
OP Organisations paysannes
OPF Organisations Paysannes
Féminines
OPT Office des Postes et
Télécommunications du Bénin
PDC Plan de Développement Communal
PNUD Programme des Nations Unies pour le
Développement
RGPH3 Recensement Général de la
Population et de l'Habitat troisième
édition
SBEE Société Béninoise
d'Energie Electrique
UICN Union Internationale pour la
Conservation de la Nature
UNICEF Fonds de Nations-Unies pour
l'Enfance
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INDEXE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES
Tableau1 : Arrondissements et population
Tableau2 : Répartition des enquêtés par
village
Tableau3 : Genre et poste de responsabilité
Graphique1 : Pourcentage d'hommes et de femmes
enquêtés Graphique2 : Catégorie de femmes
enquêtées
Graphique3 : Catégorie d'hommes enquêtés
Graphique4 : Des femmes dotées de convictions personnelles
Graphique5 : Accès à la terre
Image 1 schéma de la communication
Carte1 Carte de situation de la commune d'Allada
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INTRODUCTION
La communication et l'égalité entre les hommes
et les femmes sont deux grandes dimensions du développement rurales qui
sont intimement liées.
L'intégration du genre dans la communication pour le
développement peut jouer un rôle novateur et décisif, en
facilitant un processus par lequel les populations rurales, ont l'occasion de
s'approprier leur propre développement.
Cette approche du développement s'intègre
également dans les objectifs de développement pour le
Millénaire en particulier l'objectif 3. Dans ce contexte, la
communication conduite dans une perspective de genre est essentielle pour
relever les défis de la lutte contre la pauvreté des populations
rurale en l'occurrence les femmes qui constituent un acteur déterminant
du développement durable, pour renforcer le pouvoir économique
des femmes dans le but de faciliter leur autonomisation.
Les organisations internationales comme le PNUD, l'UNICEF,
l'OIT, ont tous
porté une attention particulière sur
l'autonomisation économique et socioculturelle de la femme, sa
participation au processus décisionnel, l'importance de la justice de la
femme, ainsi que le financement de l'égalité des sexes, sans
oublier le rôle de l'équité dans la prise en compte du
rôle conjoint de la femme et de l'homme dans le développement.
Pour mieux appréhender les disparités entre les hommes et les
femmes en matière de développement et de prise de
décisions, les objectifs du millénaire pour le
développement en son point trois insiste sur le faite de promouvoir
l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes.
Le Rapport sur le développement humain 2006
démontre que ce sont l'éducation et la formation des femmes qui
constituent les facteurs les plus déterminants
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pour éliminer, du moins diminué de
manière significative, les disparités existant en matière
de genre1.
En 2009, l'Assemblée générale de l'ONU a
convenu de renforcer et d'élargir le travail mené par le
système des Nations Unies sur l'égalité des sexes, en se
dotant d'une nouvelle entité chargée de cette question, avec un
mandat, des ressources et un personnel lui permettant d'être un
défenseur majeur des droits humains de la femme dans le monde.
Au Bénin par contre, les zones rurales
présentent une diversité remarquable du point de vue
socio-économique, géographique et culturel. Les femmes
béninoises vivant en milieu rural ne constituent pas non plus un groupe
homogène. Les rôles qu'elles jouent au plan
socio-économique, et les métiers qu'elles exercent sont
variés et ce, suivant différents domaines d'activités :
sur l'exploitation, dans l'entreprise familiale, dans le monde du travail ou
dans la collectivité. Leurs besoins et leurs intérêts sont
de même variés, d'une classe d'âge à une autre, en
fonction de la taille et de la composition de leur famille, ou de l'âge
de leurs enfants. L'évolution économique et sociale que
connaît le monde rural n'affecte pas toutes les femmes de la même
façon: alors qu'elle offre des chances à certaines, elle en
confronte d'autres à des défis difficiles à relever. Le
changement de la situation de la femme au Bénin est donc un acquis
incontestable et incontesté.
Conscient de la nécessité d'assurer
l'équité dans toutes les actions entre les femmes et les hommes
dans le processus de développement, le principe de
l'équité dans le genre dans tous les domaines d'activités
a été reconnue au plan constitutionnel, « pour la
première fois, par la loi fondamentale de 1977 en son article 124
»2. Dans le domaine socioéconomique, à partir du
développement du système d'octroi de crédit, de la
formation et de l'appui institutionnel en faveur
1 RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN ;
GENRE et DEVELOPPEMENT HUMAIN : UNION DES COMORES 2006
2 Communication sur "Conférence-débat
: politique de promotion du genre au Bénin : leurre ou
réalité"
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des groupements de femmes, une amélioration du statut
économique de la femme est amorcée. Le vote du code des personnes
et de la famille constitue un atout dans le sens de la promotion de l'approche
genre. Ces résultats indiquent combien la promotion de l'approche genre
est importante dans le processus de développement économique et
social.
Dans le souci de respecter les engagements découlant
des conventions et rencontres internationales, des décisions prisent au
niveau national et communal, la question du genre et de la promotion de la
femme est devenue l'une des principales préoccupations des
autorités locales de l'arrondissement d'Agbanou. Pour ce faire, des
initiatives de renforcement des capacités des hommes et des femmes ont
été développées sur les concepts de communication,
l'approche genre et le rôle de la femme.
La persistance des relations d'inégalité, le
manque d'équité entre les hommes et les femmes et l'implication
limitée des hommes dans les programmes en faveur de la promotion de la
femme dans maints domaines, constituent encore un frein au développement
durable de l'arrondissement d'Agbanou. Cette situation qui consacre le faible
impact des stratégies, programmes et projets destinés à la
promotion de la femme, met en relief les défis importants à
relever en termes d'actions pour pallier les faiblesses et contraintes
constatées.
Le thème « Communication, Femme et
Développement dans l'arrondissement d'Agbanou (Commune d'Allada) : Une
approche fondée sur l'équité ? », est
choisi dans le but de proposer une dynamique innovante pour introduire le genre
dans les activités de développement.
Ce travail a pour bu de susciter des réflexes et des
questions afin qu'en milieu rural, la communication pour le
développement inclue davantage les hommes et les femmes, tout en
respectant leurs spécificités, leurs besoins et leurs
capacités et ce, à des fins d'égalité. Elle est
aussi d'intérêt pour « toute
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personne soucieuse de participer à l'élimination
des inégalités persistantes entre les hommes et les femmes dans
les processus de développement ».
Le premier chapitre, rend compte de la problématique et
du cadre d'étude. Le deuxième chapitre est consacré
à la zone d'étude. Ensuite le chapitre trois détaille la
méthodologie de recherche. Enfin, dans le quatrième chapitre, il
est question des résultats issus de l'enquête, l'analyse de ces
résultats et les suggestions.
CADRE THéORIQUE
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CHAPITRE 1 :
PROBLéMATIQUE ET
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1.1. Problématique
1.1.1. Enoncé du problème
"L'approche genre" suppose de considérer les
différentes opportunités offertes aux hommes et aux femmes, les
rôles qui leur sont assignés socialement et les relations qui
existent entre eux. Le genre est intimement lié à tous les
aspects de la vie économique et sociale. C'est un outil indispensable
pour la réduction du fossé existant entre femmes et hommes dans
le cadre du développement.
En Afrique, la réflexion qui a inspiré les
initiatives de développement au niveau mondial, notamment en ce qui
concerne le rôle de la communication pour l'évolution des
questions de l'équité dans le genre et le développement, a
connu des changements significatifs. A cet effet, la Déclaration du
Millénaire, en date du 8 septembre 2000 est instituée. Dès
lors, une importance de plus en plus grande et particulière est
accordée à la question des droits de l'homme en
générale et de façon particulière aux rôles
décisifs de la femme et de l'homme dans la réalisation de toute
action de développement durable.
Les processus de la communication, qui tiennent compte de la
problématique homme-femme, qui facilite l'apprentissage et le changement
social peuvent donner aux femmes la capacité de gouverner directement
leurs vies et de participer avec les hommes à la promotion de la
sécurité alimentaire et du développement rural et durable.
Dans le climat actuel de transformation politique et socioéconomique, la
communication peut jouer un rôle décisif dans la promotion du
développement. En encourageant le dialogue entre la population rurale et
les autres secteurs de la société, les processus de communication
peuvent offrir aux femmes, comme aux hommes, une base de changement et
d'innovation, et le pouvoir de prendre des décisions concernant leurs
besoins tout en renforçant leur participation au
développement.
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Au Bénin, conscient du fait que le développement
de la nation, de la communauté, de la famille ne peut se réaliser
que si les hommes et les femmes bénéficient des mêmes
opportunités, jouissent des mêmes dispositions législatives
et ont les mêmes chances d'accès aux ressources et au partage des
fruits du développement ; plusieurs actions ont été
menées. Elles ont eu pour objet de montrer les liens de
complémentarité qui existent entre l'équité,
l'égalité et le développement :
- Création par décret en 1993 de la Commission
Nationale pour l'Intégration de la Femme au Développement
(CNFD).
- Signature en 2000 du protocole d'accord CEDAW - Ratification du
Protocole de Maputo en 2005
Persuadé que l'approche de développement
fondée sur les droits humains est incontournable dans la mesure
où elle permet la mise en place d'un cadre conceptuel et normatif,
inclusif, et participatif pour une planification de développement
fondé sur le principe de « droits » et non de « besoins
», le Bénin a procédé à l'intégration
de l'approche genre dans ses valeurs institutionnelles, ses outils de travail
et dans ses documents de référence :
- Renforcement de la collaboration entre les structures
gouvernementales, les ONG, la société civile et les autres
acteurs intervenant dans la promotion de l'égalité et de
l'équité entre les deux composantes de la société
béninoise.
- Promotion des publications et des programmes radiophoniques
télévisuels pour valoriser et faire connaître les
expériences des femmes qui ont réussi dans diverses professions
scientifiques et techniques.
Dans l'arrondissement d'Agbanou, les femmes jouent un
rôle important dans la production agricole surtout au niveau de la
transformation et du commerce des produits alimentaires dérivés.
Les hommes et les femmes attachent une
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grande importance (de façon inconsciente) à la
prise en compte du genre dans les différentes activités qu'ils
mènent, c'est-à-dire des responsabilités et des
rôles respectifs des hommes et des femmes dans toutes les actions
quotidiennes qui participent au développement de la zone sont
partagés.
Les hommes et les femmes de l'arrondissement d'Agbanou
conscient non seulement des enjeux de la mondialisation, mais aussi de la
précarité des conditions de vie en milieu nomade, ils optent pour
des actions de développement durable dans tous les domaines de la vie.
Dans le domaine économique, les femmes regroupées en association,
se sont investies dans des activités valorisant les ressources locales
et les arts culturaux génératrices de revenus et de nouveaux
liens : la transformation et la commercialisation des productions agricoles.
Le rôle d'éducatrice et d'éducateur
d'antan, de la femme et de l'homme se trouve renforcé aujourd'hui dans
l'incitation des jeunes à la scolarisation. Les thématiques
abordées sont : la scolarisation de la jeune fille, l'hygiène et
l'assainissement, l'alimentation, l'alphabétisation. Ces
activités éducatives et formatrices se déroulent dans des
cadres structurés et organisés telles que les ONG, les
associations de développement. L'arrondissement d'Agbanou a l'avantage
d'enregistrer l'intervention de plusieurs organisations et associations de la
société civile.
Malgré les différents efforts observés,
des difficultés persistent quant au concept de partenariat entre hommes
et femmes mutuellement responsables oeuvrant pour le développement des
activités de la promotion du genre dans l'arrondissement d'Agbanou :
Au nombre de ces difficultés, il y a :
? Le manque de formation à l'analyse
différentielle selon les genres et le manque de Formation
professionnelle et personnelle adaptée et accessible
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pour les femmes et les hommes pour mener à bien leurs
activités génératrices de revenus communes
? L'absence d'intégration effective du Plan d'action
pour l'égalité entre les hommes et les femmes basée sur
l'équité,
? L'absence de formation sur les concepts de base de l'analyse
de la spécificité des rôles hommes-femmes et de "l'analyse
différentielle" selon les genres
? L'absence d'action ou de plan adapté aux
activités, aux ressources, aux besoins et aux priorités des
exploitants agricoles communautaires et la manière dont ils varient en
fonction du sexe, de l'âge, de la richesse et du groupe ethnique auquel
ils appartiennent
? L'existence d'un grand fossé entre la femme et
l'homme, le manque de système de communication adapté à la
notion de genre et le taux d'analphabétisme chez les femmes
L'analyse genre dans la commune d'Allada et surtout dans
l'arrondissement d'Agbanou porte sur la problématique de
l'amélioration des relations entre les hommes et les femmes pour le
développement.
Les statistiques ont montré que malgré le
rôle de plus en plus prépondérant de la femme dans les
différents domaines d'activités, l'approche genre est faiblement
intégrée dans les politiques, stratégies, programmes et
projets de développement de cette localité. De plus il y a une
réelle absence de stratégie de communication basée sur le
genre pour promouvoir la femme et oeuvrer à l'équité dans
tous les domaines d'activités.
Différents types de communications sont utilisés
entre les hommes et les femmes. L'enjeu consiste maintenant à y
introduire l'équité pour promouvoir le changement social et le
développement agricole et rural durable pour les femmes comme pour les
hommes.
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1.1.2. Hypothèses
Les hypothèses de travail sont issues de
différentes lectures (ouvrages et articles) sur la commune d'Allada et
ses arrondissements, l'arrondissement d'Agbanou et ses villages. Ainsi, les
hypothèses suivantes sont formulées et constituent la ligne de
conduite de l'ensemble du travail :
- 1ère hypothèse : les préjugés et
la sous information sont à la base d'une perception différente du
genre et son approche en milieu rural ;
- 2ème hypothèse : la mise en place
d'un programme de sensibilisation, d'information et de formation dans le
domaine du genre va améliorer les relations hommes - femmes et partant,
réduirait les préjugés que certains hommes ont sur la
qualité de travail de la femme et ses compétences.
1.1.3. Objectifs
1.1.3.1. Objectif général
Ce travail a pour objectif général de contribuer
à la réflexion d'intégration de la dimension genre dans
les politiques, stratégies, programmes et structures des Agences de
Développement Social et aux efforts que mènent différents
acteurs pour le développement socio-économique et le
développement durable de l'arrondissement d'Agbanou.
1.1.3.2. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques poursuivis par cette
étude sont :
1. Contribuer à l'information de la population de
l'arrondissement d'Agbanou sur la promotion des femmes dans un cadre de genre
et d'équité ;
2. Analyser la perception de l'équité dans le
genre en vue de proposer une série d'actions pour le
développement de l'arrondissement d'Agbanou.
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1.1.3.3. Contexte et justification
1.1.3.3.1. Environnement international et égalité
de genre
De Rio à Copenhague en passant par le
Caire et Beijing, l'accent a été mis sur le lien
intrinsèque entre la population, le développement durable et
l'égalité entre les hommes et les femmes. Ces conférences
à tour de rôle ont permis de reconnaître le rôle
crucial des femmes dans le développement et la nécessité
de leur participation équitable à la prise de décisions
avec les hommes pour asseoir un développement durable.
La vingt-troisième session extraordinaire de
l'Assemblée générale des Nations Unies, tenue en juin 2000
à New York pour examiner les progrès accomplis dans la mise en
oeuvre du Programme d'action de Beijing cinq ans après et la
septième Conférence régionale africaine sur les femmes,
préparatoire de Beijing +10, tenue à Addis Abeba en octobre 2004
ont été l'occasion pour la communauté internationale de
réaffirmer leur engagement en faveur de l'égalité des
sexes et du renforcement du pouvoir des femmes en vue de concrétiser
leur autonomie.
L'adoption en septembre 2000 des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) est un renouvellement
de la prise de conscience et de l'engagement pris par les dirigeants du monde,
lors des conférences organisées par les Nations Unies durant les
deux dernières décennies, de promouvoir l'égalité
entre les hommes et les femmes et d'accélérer la dé
marginalisation des femmes au profit de l'éradication de la
pauvreté et d'un développement humain durable. C'est ainsi que
l'objectif 3 des OMD a été consacré à la promotion
de l'égalité des sexes et à l'autonomisation des
femmes.
L'engagement de la communauté internationale en faveur
de la réduction de la pauvreté, de l'égalité des
sexes et de la mobilisation du potentiel des technologies de l'information et
de la communication au profit de l'Afrique constitue, sans aucun doute, un
atout essentiel à la mobilisation des moyens
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financiers, humains et techniques nécessaires pour
réussir le pari de la croissance et du développement durable,
indispensables au développement du Bénin en général
et de la commune d'Allada en particulier.
1.1.3.3.2. Contexte Béninois et égalité de
genre
A partir des années 1990, plusieurs documents ont
été mise en place : la Politique de promotion de la femme dans le
secteur agricole rural, septembre 2001 ; la Déclaration de Politique de
Population révisée DEPOLIPO Juin 2006.
Dans le cadre de l'amélioration de l'environnement
juridique en faveur de l'équité et de l'égalité du
genre, le code des personnes et de la famille a été
promulgué le 24 Août 2004 ; la loi N°2003-04 du 03 mars 2003
relative à la Santé sexuelle et à la Reproduction et la
loi N° 2003-03 du 03 mars 2003 portant répression de la Pratique
des Mutilations Génitales Féminine en République du
Bénin sont adoptées et vulgarisées ; la loi N°2006-04
du 05 avril 2006 portant conditions de déplacement des mineurs et
répression de la traite d'enfants en République du Bénin a
été élaborée et adoptée, puis
promulguée le 05 avril 2006.
Dans le cadre de la création des conditions plus
favorables à l'accès des femmes aux ressources et services,
l'observatoire de la Femme, de la Famille et de l'Enfant a été
institutionnalisé par l'arrêté
N°2005/929/MEPSS/DOFFE//SA du 1er juillet 2005.
Les politiques et stratégies menées ont des
impacts sur les femmes et les filles comparées aux hommes et aux
garçons ; souvent au détriment des premières.
L'un des défis du 3e millénaire est
d'améliorer la condition juridique, politique, économique et
sociale de la femme, pour qu'elle prenne elle-même en main son destin. Il
s'agit d'une lutte quotidienne de tous, gouvernements,
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collectivités locales, ONG, syndicats, associations des
femmes, partis politiques, mouvements associatifs.
La femme rurale est une force de la survivance
économique et le point focale de la vie sociale. La communication et
l'équité ont un rôle à jouer dans la relation de
l'homme et de la femme pour un développement durable. Le thème,
objet de cette recherche montre le lien qui existe entre la communication, la
femme et un développement basé sur l'équité.
1.1.3.3.3. Pertinence du sujet
Le concept genre va au delà de la volonté de
donner aux femmes un bien-être social réduisant ainsi leur
pauvreté. Cette étude s'inscrit dans une approche qui prend en
compte les aspects fondamentaux3suivants :
? L'aspect Efficacité permet de s'assurer que le
développement se déroule de manière plus efficace et
effective,
? L'aspect Equité qui permet de faire participer la
femme à tous les processus de développement afin de
réduire les inégalités. Pour assurer
l'équité, il faut souvent adopter des mesures qui compensent les
désavantages historiques et sociaux qui ont empêché les
femmes de profiter des chances égales à celles des hommes,
? L'approche Empowerment qui permet d'habiliter les femmes en
les aidant à devenir plus autonomes, à construire de nouvelles
structures politiques, économiques et sociales, à défier
et à vaincre les structures abusives.
1.1.3.3.4. Revue documentaire
Les documents suivants ont été utilisés
pour mieux cerner les actions entreprises dans le processus de
développement du secteur socio économique basées sur la
communication et l'équité de genre :
3PLAN D'ACTION INTEGRANT LE GENRE DANS LES POLITIQUES
ET STRATEGIES DE
DEVELOPPEMENT LOCAL DANS LA REGION DES SAVANES, Rapport Final.
Kayi AGUEY-WOGNON Abdel-Karim D. BANWODOUGOU Sociologue, Spécialiste en
genre Sociologue, Consultante Principale et Al, Août 2007
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? BELLONCLE Guy « Coopérative et
développement en Afrique Sahélienne », 1979. La promotion de
la femme passe par les projets de développement, autrement dit par la
prise en considération totale de tous les problèmes que
rencontrent les femmes en général et les femmes membres ou
bénéficiaires des institutions de micro finance en particulier
;
? L'Extraits du 3ème Rapport de situation sur le
Programme d'action de la Conférence mondiale sur la réforme
agraire et le développement rural (Rome 1991) ;
? Eide Ingrid dans « les femmes dans le
développement » met un cadre d'analyse en dix points, 1993, 10p.
Bien souvent des femmes jouent un rôle important dans l'économie
et elles y apportent leur contribution. Mais on néglige encore trop
souvent leur participation et on oublie que leurs revenus sont insuffisants.
Elles sont également actives dans de nombreuses organisations où
chacune recherche les solutions aux problèmes communs de leurs
communautés, aux obstacles qu'elles rencontrent sur le marché et
au foyer où elles expriment leurs intérêts vis-à-vis
de l'Etat et de son appareil. Ce rapport met un accent particulier sur le
rôle capital que les femmes jouent dans le processus de
développement. Il a permis dans le cadre de ce travail de comprendre la
place des femmes dans la lutte pour le bien - être familial d'où
l'intérêt de les soutenir ;
? Le PNUD « Rapport mondial sur le développement
humain 1996», souligne que les crédits sont indispensables à
la création et à l'expansion des activités productives
;
? Fatou SARR (1999) a éclairés sur la notion de
genre dans le développement des pays africains. L'approche genre permet
d'examiner la position particulière des femmes dans les grands enjeux de
développement. L'approche genre doit être comprise comme la
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construction sociale du genre masculin et féminin et
l'attribution des rôles des deux sexes pour un développement
épanoui ;
L'intérêt de ce document enrichi est qu'il a
donné une idée de plus sur la situation de la femme ainsi que sa
participation au développement. Il montre aussi les outils d'analyses
dans le renforcement de ses capacités d'entreprendre une activité
économique. Ce document aiderait davantage si après avoir
présenté les outils d'analyse genre, il faisait ressortir les
stratégies à mettre en oeuvre pour mieux les utiliser dans cette
approche ;
? L'Etudes nationales de perspectives à long terme,
Bénin 2025, Août 2000 ;
? La politique Nationale de la promotion de la femme
adoptée en janvier 2001 ;
? La politique de la promotion de la femme dans le secteur
Agricole et Rural (Rép. Du Bénin, MAEP) septembre 2001 qui a pour
but de définir les stratégies nécessaires à la mise
en oeuvre de la politique en faveur des femmes rurales ;
? DROY Isabelle, rappelle la diversité
des activités productives des femmes rurales (petit commerce, cultures
vivrières et commerciales, travaux domestiques) ainsi que leur pouvoir
économique très faible dû aux effets de la croissance sur
elles. Elle analyse l'échec de la situation économique et sociale
en Afrique et pose la question de savoir si «l'oubli» des femmes ne
peut pas être une raison de la faillite des programmes de
développement. Les groupements féminins d'origine traditionnelle
et spontanée revêtent un degré de collectivisation
significative, mais peuvent avoir des intérêts collectifs ou
individuels ;
Les différents documents étudiés se sont
intéressé au :
Page 24 sur 114
- Genre vue sous l'angle de la mondialisation et de la
pauvreté, du pouvoir et de la justice sociale ;
- Rôle de la femme dans le développement rural
notamment à partir des activités génératrices de
revenus ;
- Groupements féminins qui constituent une alternative,
à la promotion de la femme rurale. C'est une source d'autonomie pour les
femmes ;
- Aux activités menées par les femmes. Ces
activités améliorent leurs conditions socio-économiques et
contribue de façon efficiente à leur promotion et au
développement de la communauté.
Les documents étudiés se sont seulement
intéressés au genre comme condition de développement et
aux activités génératrices de revenus des femmes comme
stratégie de l'autonomisation des femmes. Il est vrai que toutes ses
positions sont justifiées mais où est la place de la
communication dans le processus du développement ? De plus, étant
donné que le développement d'une communauté ne pourrait se
faire sans les hommes et les femmes, quel rôle joue
l'équité dans le genre et la communication pour le
développement ? Les auteurs ne se sont pas intéressés au
volet de la communication, de l'équité dans le genre
associé au rôle de la femme. La présente étude se
différencie des autres du faite qu'elle aborde les questions de la
communication, femme et développement pour en arriver à
comprendre si c'est une approche fondée sur l'équité ?
Telle est l'orientation de cette recherche qui est tout à fait
différente de celle menée par les chercheurs ci-haut
cités.
Page 25 sur 114
1.2. Cadre théorique
1.2.1. Le genre et les trois rôles
Chaque société est constituée d'homme et
de femme. Chacun des individus rempli des fonctions diverses et joue un
rôle spécifique dans la communauté. Lesquels rôles
qui basés sur des attentes qui sont fonction du contexte socioculturel,
des valeurs et de l'environnement social. Les hommes et les femmes remplissent
trois rôles dans la société:
1.2.1.1. Le rôle productif
Le rôle productif comprend les différents travaux
exécuté contre paiement en nature ou en espèce. Il
comprend la production de marchandises ayant une valeur d'échange ou la
production de subsistance ou domestique qui a une valeur d'usage mais aussi une
valeur d'échange potentielle. Pour les femmes impliquées dans la
production agricole, ce rôle concerne leur travail comme mains d'oeuvre
dans le champs familial, comme femme faisant des cultures dans son champs de
façon autonome, comme femmes de paysans et comme travailleuses
auxquelles on paie un salaire.
1.2.1.2. Le rôle reproductif
Le rôle reproductif comprend la responsabilité de
mettre au monde et d'élever les enfants ainsi que les tâches
domestiques entreprises par les femmes qui sont nécessaires pour que
soient garantis l'entretien et la reproduction biologique mais aussi le soin et
l'entretien de la force de travail (le mari et les enfants en âge actif)
et de la future force de travail (bébés et enfants en âge
scolaire). Le rôle reproductif rempli par les hommes (éducation
des garçons par exemple) est généralement moindre et/ou
considéré comme non prioritaire.
Page 26 sur 114
1.2.1.3. Le rôle communautaire (rôle dans
la société)
Le rôle communautaire comprend les
responsabilités des hommes et des femmes au sein de la
société. Il comprend également des activités
d'administration de la communauté qui assurent à celle-ci
services et cohésion. Ce rôle est assumé par les pouvoirs
publics (arrondissement, autorités
locales, ONG ) par des groupements ou des personnes.
1.2.1.4. Discussion sur le genre et les trois
rôles:
Au delà des constats des différences de
rôles chez l'homme et la femme, il est important d'insister sur la
nécessité d'analyser les responsabilités liées au
trois rôles, pour chaque groupe social (notamment les obligations
sociales des hommes, la pression sociale opposée à
l'évolution des rôles, etc.)
Les différences et les inégalités sont
dues à plusieurs facteurs (ethnies, races, classes, âge et sexe):
comment ne pas se tromper de facteur et les combiner? Comment valoriser les
différences, plutôt que les supprimer, tout en réduisant
les discriminations dues aux différences?
1.2.2. La théorie de l'équité4
La théorie de l'équité insiste sur le
faite que toute personne compare ses contributions et ses rétributions
à celles d'autres qui sont considérées comme son point de
repère. Ainsi l'état de manque d'équité existe
lorsqu'une personne se rend compte que le ratio de ses contributions n'est pas
égal à celui de la personne qu'elle considère comme son
repère social et à qui elle se compare. Alors on observe que
dès qu'il y a présence de l'iniquité, la personne cherche
les moyens de la réduire à travers :
- La modification de ses contributions ou rétributions
;
- La modification psychologique des rétributions ou des
contributions ;
4 Adams, 1963 et 1984 ; Frances 1981.
Page 27 sur 114
- La modification psychologique des contributions et
rétributions de la personne à laquelle il se compare ;
- Le changement de point d'accès : quitter la situation
qui provoque l'état de tension, forcer son repère à
quitter la situation dans laquelle il se trouve.
1.2.2. 1. L'analyse de la théorie à
Agbanou
Le ratio d'équité n'a vraiment de sens que
lorsqu'il permet une comparaison avec d'autres individus dans la même
situation. Ainsi, l'individu procède à l'évaluation des
rétributions et contributions des personnes lui servant de «
modèle ». Cet autre processus est alors mis en place : celui de
comparer son ratio d'équité avec celui de son
référent.
La femme après avoir analysé son ratio
rétribution/contribution, observe et tente de comprendre la nature de la
relation du ratio rétribution/contribution de l'homme qui est son
modèle.
Dès cet instant, trois hypothèses en
découlent :
1.2.2.1.1. Le ratio de la femme est égal au ratio de
l'homme. Ce qui montre que l'équité est en équilibre au
niveau des deux.
Dans ce cas, la comparaison fait ressortir deux ratios
égaux : l'individu 1 (femme) estime selon sa perception des choses que
la contribution qu'il donne et sa rétribution correspond à ce que
l'individu 2 (homme) donne aussi. A ce niveau l'équité est en
équilibre chez l'homme et la femme. Les deux sont réellement
égaux comme la notion du genre l'exige. Mais dans la pratique, au niveau
de la zone d'étude, cet idéal n'est pas atteint. Les femmes
disent être victime du comportement des hommes qui continuent de ne pas
reconnaitre leur valeur.
Page 28 sur 114
1.2.2.1.2. Le ratio de la femme est
déséquilibré en sa faveur.
Dans cette situation de sur-équité, la femme dit
que son travail est reconnu à sa juste valeur. Elle estime qu'elle
pèse plus que l'homme dans la comparaison des différentes
activités menées quotidiennement dans le cadre du
développement. Cette situation de sur-équité fait que la
femme a un sentiment de supériorité, un sentiment de flatterie
vise à vis de l'homme.
1.2.2.1.3. Le ratio la femme est inférieur au ratio de
l'homme.
Dans cette situation de sous-équité de la femme,
l'homme estime être le maitre de tout. Il est le responsable de la femme
et par conséquent elle ne s'aurait être son égale. La
balance est ainsi déséquilibrée en sa faveur. A ce niveau
la femme estime être marginalisé et reléguée au
deuxième rang. L'homme se trouve en situation de
supériorité vis-à-vis de la femme.
1.2.3. La théorie de l'action raisonnée
La théorie de l'action raisonnée est
élaborée par Martin Fishbein et lcek Ajzen. Selon cette
théorie, la perception par l'individu des attentes des personnes qui lui
sont les plus proches influence considérablement son intention
comportementale. Ainsi, son but est de prédire et de comprendre les
comportements sociaux. L'intention de la personne d'adopter ou non un
comportement est influencé par son attitude à l'égard du
comportement et l'importance qu'elle accorde à l'opinion des gens qui
sont proches.
Donc les différentes actions en faveur de la femme
seront influencées par son entourage. Son autonomisation et sa
participation au développement équitable de sa localité
avec l'homme seront largement influencées par l'environnement dans
lequel elle vie.
1.2.4. La théorie du changement social
Selon GUY ROGER, le changement est « toute transformation
observable et vérifiable dans le temps, qui affecte d'une manière
qui n'est pas provisoire la
Page 29 sur 114
structure ou le fonctionnement d'une collectivité et
qui modifie le cours de son histoire ». Ainsi le changement social est un
phénomène collectif qui affecte soit une collectivité,
soit les composants de l'organisation sociale d'une collectivité.
C'est-à-dire que avec le changement social, le fonctionnement de la
société n'est plus le même.
Ainsi le développement durable basé sur
l'équité dans le genre et la communication pour le
développement modifie le fonctionnement de la société de
Agbanou. Dès lors le processus de développement est basé
sur l'amélioration et la transformation de l'organisation sociale
traditionnelle. Les hommes et les femmes se complètent davantage dans
tous les domaines d'activités et l'accès aux ressources se fait
de façon équitable.
1.2.5. Théorie des genres et des pouvoirs (1995)
Les gens prennent des décisions en fonction des
problèmes sociaux et environnementaux plus généraux qui
concernent les femmes, tels que : la distribution des pouvoirs et de
l'autorité ; les normes particulières au genre à
l'intérieur et à l'extérieur des relations.
Ainsi, elle évalue les répercussions des
différences de genre structurelles et des normes sociales sur les
relations sexuelles interpersonnelles.
1.2.6. Théorie de la diffusion des innovations
(années 60)
Les innovations sont diffusées par les réseaux
sociaux au fil du temps. Et la vitesse à laquelle une innovation se
propage dépend de ce que les gens pensent au sujet des innovations et
des personnes qui les utilisent et de l'efficacité du réseau
social.
La communication pour le développement du genre et
l'équité dans tous les domaines d'activités est une
innovation qui a pris corps depuis 1994 pour le développement durable de
la commune d'Allada et ses arrondissements. Son application a permis de :
Page 30 sur 114
- Identifier ce que les publics pensent de l'équité
dans le genre ;
- Identifier le leader d'opinion dans le réseau social
d'Agbanou et les personnes en mesure de jouer le rôle de facilitateur
pour l'évolution du genre ;
- Identifier les messages qui abordent les
préoccupations au sujet de la communication pour le développement
;
- Démontrer les tenants et aboutissants de
l'équité dans le genre.
1.2.7. La théorie de la communication pour le
changement social et de comportement (CCSC) de Paulo Freire
La CCSC est d'abord un processus interactif, documenté
et planifié ; ensuite elle exige un modèle
socio-écologique pour trouver le point critique du changement ; enfin
elle fonctionne selon trois stratégies clés : le plaidoyer, la
mobilisation sociale et la communication pour le changement de comportement.
1.2.7.1. Caractéristique 1. La CCSC est un
processus : Planification en C
Cette planification permet de :
1. Comprendre le contexte avec une analyse de la situation et
de la communication,
2. Définir et concevoir la stratégie de
communication,
3. Créer des interventions et des matériels
pour le changement,
4. Mettre en oeuvre et surveiller le processus de
changement,
5. Évaluer et replanifier le résultat et la
durabilité.
1.2.7.2. Caractéristique 2 : la CCSC a besoin d'un
modèle socio-écologique A travers ce modèle,
différentes questions sont posées :
1. Niveaux d'analyse : où est le point critique du
changement?;
2. Moi : qui est directement touché?;
3.
Page 31 sur 114
Partenaires, famille, pairs : qui influence directement le
« moi »?;
4. Communauté, services et produits locaux, et leaders
et fournisseurs : qui ou quoi influence directement le « moi »
à l'échelle locale?;
5. Environnement et leaders nationaux favorables : qui ou
quoi influence indirectement le «moi» à l'échelle
nationale?;
6. Facteurs croisés : Information, motivation,
capacité d'agir et normes : comment ces facteurs sont abordés
à tous les niveaux ?
1.2.7.3. Caractéristique 3 : la CCSC fonctionne
selon trois stratégies clés
1. L'analyse détermine la combinaison de
stratégies: Plaidoyer pour obtenir les ressources et l'engagement des
dirigeants politiques et sociaux envers les objectifs du changement ;
Mobilisation sociale pour une participation plus large, une action collective
et la propriété, y compris la mobilisation communautaire ;
Communication pour le changement comportemental pour les changements de
connaissances, d'attitudes et de pratique des publics cibles
2. Facteurs qui contribuent à l'efficacité de
la communication : Conception fondée sur les besoins définis
à l'échelle locale ; Collaboration avec les partenaires locaux ;
Participation des travailleurs de sensibilisation locaux ; Financement local ;
Leadership des décideurs locaux ; Plusieurs canaux de communication ;
Formats divertissement-éducation ; Messages axés sur les
avantages et les conséquences négatives du comportement.
CHAPITRE 2 :
ZONE D'ÉTUDE :
L'ARRONDISSEMENT DE
ASBANOu
Page 32 sur 114
Page 33 sur 114
L'étude s'est déroulée dans
l'arrondissement d'Agbanou, commune d'Allada située dans le
Département de l'Atlantique en République du Bénin.
2.1. La commune d'Allada
2.1.1. Situation géographique
La Commune d'Allada couvre une superficie de 381
km2 . Elle est limitée au Nord par la Commune de Toffo ; au
Sud par la Commune de Tori-Bossito; à l'Est par la Commune de Zè;
à l'Ouest par les Communes de Kpomassè et de Bopa Elle compte 12
arrondissements : Agbanou, Ahouannonzoun, Allada, Attogon, Avakpa, Ayou, Hinvi,
Lisse-Gazoun, Lon-Agonme, Sekou, Togoudo, Tokpa) et 84 villages et quartiers de
ville. (PDC- Allada 2011).
2.1.2. Aspects sociodémographiques
La commune d'Allada est composée de douze
arrondissements et de 84 villages et quartiers de villes. Selon le dernier
recensement général de la population et de l'habitat
réalisé en 2002 (RGPH3), la population de la commune d'Allada est
estimée à 91.778 habitants dont 43.835 hommes et 47.943
femmes.
Les pôles de concentration de populations sont
constitués par les arrondissements de Sékou, Allada, Agbanou et
Lissègazoun. Ils représentent à eux seuls 50,20 % de
l'effectif total de la population de la Commune (Voir tableau). Cette tendance
appelle à une plus grande attention en matière d'urbanisme et
d'amélioration du cadre de vie des populations.
Tableau1 : arrondissements et population
Arrondissements
|
Nombre de villages
|
Populations (habitants)
|
%
|
Allada
|
11
|
14 915
|
16%
|
Attogon
|
3
|
6 230
|
7%
|
Ayou
|
11
|
5 541
|
6%
|
Avakpa
|
3
|
3 987
|
4%
|
Agbanou
|
10
|
9 304
|
10%
|
Page 34 sur 114
Déssa-
ahouannonzoun
|
6
|
9 131
|
10%
|
Hinvi
|
4
|
3 604
|
4%
|
Lissègazoun
|
9
|
11 856
|
13%
|
Lon-Agonmey
|
7
|
3 492
|
4%
|
Sékou
|
12
|
16 124
|
18%
|
Togoudo
|
3
|
4 059
|
4%
|
Tokpa Avagoudo
|
5
|
3 535
|
4%
|
Total
|
84
|
91 778
|
100%
|
Les Aïzo et les Fon constituent les groupes ethniques
majoritaires de la Commune. Ils représentent respectivement 83% et 10%
de l'effectif total de la population. Viennent ensuite les Yoruba et
apparentés : 5,6%. Les ethnies Mahi, Adja, Dendi, Bariba et autres sont
en proportions réduites (voir Figure). En ce qui concerne les religions,
celles dominantes sont le traditionalisme, le Christianisme (Catholicisme et
Protestantisme), et l'Islam.
2.1.3. Dynamique de l'économie locale
L'économie de la commune d'Allada est essentiellement
agricole et est soutenue par plusieurs filières. Il s'agit de
l'agriculture, de l'élevage, de la pêche, du commerce, de
l'artisanat, du transport, de l'exploitation du bois de feu et de la
transformation des produits agricoles. L'activité agricole dans la
commune d'Allada est extensive. Elle emploie à elle seule 46 797
habitants pour un ensemble de 8897 ménages. Les principales cultures
sont le maïs, l'arachide, le manioc, l'ananas, le palmier à huile,
le caféier et les fruits divers. La culture d'ananas est en pleine
expansion et fait de la commune d'Allada, la première localité
exportatrice d'ananas du Bénin. L'ensemble des cultures occupe une
superficie de 32500ha. Soit un pourcentage de 76,83% de la superficie totale.
Cette activité absorbe 43% de la population totale.
Les activités économiques de la commune sont
soutenues par plusieurs marchés locaux sur lesquels les producteurs
écoulent leurs produits. Il s'agit notamment
Page 35 sur 114
des marchés d'Avakpa, de Sékou, de Dessa et
d'Allada centre. Les principaux produits qui y sont commercialisés sont
notamment, le maïs, la tomate, les fruits et les légumes.
La commune d'Allada est le centre Administratif d'une
région agricole qui est le grenier de l'Atlantique, c'est un atout
économique important pour le Bénin.
2.2. L'arrondissement d'Agbanou
2.2.1. Présentation du village "AGBANOU"
2.2.1.1. Historique
AGBA serait le nom d'un fétiche importé d'Abomey
par le DâHâdjeto, sous le règne du roi Glèlè.
Ce fétiche aurait pour vertu de rendre féconde les femmes
stériles désirant avoir des enfants. Agbanou autrefois
appelé ATTOTINGA qui signifie en langue Aïzo "au dessus d'Attotin"
(nom donné du fait que le village était caractérisé
par des habitats construits au dessus des bois appelé Attotin) aurait
connu vers les années 1800 la visite d'étrangers en l'occurrence
des FON qui serait venus vendre des marmites dans le village. Vue
l'hospitalité qui leur était offerte par le DâHâdjeto
et le bien que leur faisait le fétiche AGBA, ils auraient
décidé de s'installer dans le village et de prendre soin de ce
fétiche ; raison pour laquelle le DâHâdjeto aurait
prononcé cette phrase : "mån de bu go sin fide bu bowa, agbao nu
djin é non fodo" ce qui signifie en français "quiconque vient
d'ailleurs fini toujours par rester auprès du fétiche Agba"
2.2.1.2. Aspects sociodémographiques
Le village AGBANOU est l'un des onze (11) villages et
principalement le chef lieu de l'arrondissement d'AGBANOU. Situé dans la
commune d'Allada, il est limité au Nord par le village ATTOTINGA, au sud
par le village AGONGBLAME, à l'est par le village de KOUSSI-KPOTA et
à l'ouest par le village TEGBO. Agbanou est subdivisé en 09
hameaux.
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D'après le recensement général de la
population effectuée au Bénin en 2002, la population du village
Agbanou est estimée à 1280 hab. dont 49% d'hommes et 51% de
femmes, le village compte 261 ménages dont 236 ménages agricoles
(RGPH3, 2002).
Les principales ethnies rencontrées sont les Aïzo
(56%), les Fon (12%). Les langues parlées sont principalement le
Aïzo et le fon.
2.2.1.3. Activités économiques
L'agriculture constitue la principale activité à
Agbanou. Cette activité absorbe presque toute la population de cet
arrondissement. La production agricole concerne principalement la tomate, le
maïs, le manioc, le niébé, le palmier à huile ; nous
assistons également à la transformation des produits agricoles:
le manioc en gari, les drupes du palmier en huile rouge, le vin de palme en
alcool (Sodabi)
La transformation du manioc en gari et des drupes du palmier
en huile rouge sont des activités menées par les femmes tandis
que la production du "sodabi" est réservée aux hommes.
Les femmes commercialisent du gari, de l'huile de palme,
« sodabi », du maïs, du haricot. Ces activités de
commerce sont aussi menées dans les organisations paysannes et les
associations de femmes
2.2.1.4. Problèmes
énumérés
Les problèmes identifiés par les populations
sont d'ordres socio-économiques et liés aux infrastructures socio
communautaires.
Dans le domaine agricole, il n'y a pas assez de terre. Le peu
qui existe est pauvre en éléments pouvant favoriser la bonne
culture (un habitant cultive au plus 100m2). L'utilisation des
outils rudimentaires (houe, coupe-coupe) rend pénibles les
activités agricoles de la population. Tout ceci limite le rendement des
activités agricoles de la population, ce qui n'est pas sans
conséquences
Page 37 sur 114
négatives sur le niveau de vie constamment en baisse
des paysans. La transformation des produits agricoles reste encore manuelle et
exige des efforts humains importants faute d'équipements de
transformation performante (râpeuse, presse, malaxeur etc.)
Le domaine du commerce. Le manque de système financier
pour appuyer les activités génératrices de revenus
constitue une entrave sérieuse au développement du petit commerce
à Agbanou. Le mauvais état des pistes, rend difficile
d'accès les villages d'Agbanou en saisons de pluie ce qui rejailli sur
le petit commerce; l'inaccessibilité des populations au micro
crédit.
CHAPiTRE 3 :
MéTHODOLOgiE DE
RECHERCHE
Page 38 sur 114
Page 39 sur 114
3.1. Démarche méthodologique
La démarche méthodologique adoptée a
consisté en la collecte des données, le traitement des
données, l'analyse et l'interprétation des résultats.
3.1.1. Données utilisées
Les informations sont issues des données telles que :
· les données démographiques, obtenues
à l'INSAE (Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique) ;
· les données démographiques et la
situation géographique de l'arrondissement d'Agbanou, obtenues à
la Mairie d' Allada
· les ouvrages sur la situation du genre et
équité ainsi que la communication, obtenus à la
bibliothèque De l'UNICEF- Bénin.
3.1.2. Méthode de collecte de données de
l'étude
3.1.2.1. Méthode fonctionnelle
Elle met l'accent sur la notion de fonction ou de rôle.
Cette méthode a été utilisée pour comprendre la
fonction (le rôle) du genre, de la communication et son impact dans le
développement telle qu'ils sont perçus par les membres des
communautés urbaines et rurales, formant la société
globale d'une part et dans la marche de ceux-ci vers le développement
d'autre part. Il s'agit du rôle domestique ou reproductif, du rôle
de production sociale ou communautaire, rôle productif ou
économique.
3.1.2.2. Méthode comparative
C'est un moyen de comparaison permettant d'analyser les
données concrètes, d'en dégager les éléments
constants, abstraits et générales. Cette méthode a permis
de comparer la perception, la prise en compte de la dimension genre et son
impact dans le développement socio-économique de la
communauté de l'arrondissement de Agbanou.
Page 40 sur 114
3.1.2.3. Recherche documentaire
Elle est consacrée spécialement à la
documentation écrite
Elle a permis de consulter les différents travaux
effectués dans le domaine de l'étude de la communication,
équité, genre et développement. Dans ce sens, plusieurs
informations ont pu être recueillies et caractérisées
conformément aux réalités du terrain.
Cette recherche a été effectuée dans les
centres documentaires suivant : l'UNICEF-Bénin, l'OMS,
Plan-Bénin, INSAE Université d'Abomey-Calavi, CENALA.
Cette méthode est utilisée aussi pour
l'exploitation des rapports existants : les rapports des séminaires, les
rapports d'enquête et d'évaluation des différentes actions
en faveur de la femme rural ; les documents, les ouvrages et renseignements
disponibles au niveau des structures ;
3.1.2.4. Travaux de terrain
Ce sont les enquêtes de terrain. Ils ont permis
d'être en contact avec les populations des 11 villages de
l'arrondissement de Agbanou pour recueillir les informations nécessaires
à la rédaction de ce travail.
3.3. Techniques et outils de collecte des
données
3.3.1. Techniques
Il s'agit de l'observation directe, l'entretien semi-direct,
l'entretien de groupe pour atteindre un but mais qui se situent au niveau des
faits ou des étapes pratiques. Aussi, pour la réalisation de ce
travail, les techniques suivantes ont été utilisées pour
la collecte des informations.
L'observation directe.
L'observation directe est la seule méthode de
recherche sociale qui capte les comportements au moment ou ils se produisent
sans l'intermédiaire d'un
Page 41 sur 114
document ou d'un témoignage5. La technique de
l'observation directe a été utilisée pendant les
entretiens avec les responsables des associations de développement,
organisations paysannes et les ONG. Elle a servir à suivre les relations
entre les hommes et les femmes.
Au delà du simple regard, l'attention a
été portée surtout sur le comportement verbal et le mode
de vie des hommes et femmes.
L'observation participante à travers les
activités menées par certaines femmes a renforcé nos
convictions sur l'importance des institutions dans l'amélioration des
conditions socioéconomiques des femmes bénéficiaires.
Cette méthode est utilisée pour apprécier les
comportements de la population face aux activités des femmes pour le
développement économique et ce qu'elles font sur le plan social
pour le bien être du tissu social.
L'entretien semi- direct individuel
Il s'agit d'un guide d'entretien avec des personnes
ressources telles que : le chef d'arrondissement, les chefs villages et les
informateurs clés tels que : les agents de la Mairie d'Allada, les
agents des ONG, les agents de l'arrondissement.
L'entretien de groupe (focus groupe)
Il s'agit d'un guide d'entretien utilisé avec les
groupements de femmes, les groupements mixte, les groupements communautaires et
les associations de développement
Le questionnaire
Le questionnaire utilisé a permis d'accéder aux
conceptions ou représentations que les gens se font vis-à-vis du
sujet de travail ; les réponses données par les sujets
enquêtés révèlent leurs opinions, leurs attitudes,
leurs attentes, leurs aspirations, leurs craintes ainsi que les traits de leurs
personnalités respectives.
5 Quivy R. et Campenhoudt L. V. ; Manuel de
recherche en sciences sociales, Dunod, Paris, 1995, p. 199
Page 42 sur 114
3.3.2. Les outils de collecte
Les outils de collecte sont utilisés en
adéquation avec les techniques d'observation. Ce sont respectivement les
fiches de lecture et de dépouillement, les questionnaires et la grille
d'observation.
w' Les fiches de lecture permettent d'identifier les
ouvrages, les documents lus et de relever les informations importantes pour le
travail de recherche ;
w' les fiches de dépouillement permettent de
vérifier l'existence de certains éléments des
questionnaires ou d'exploiter les différents rapports.
w' Les questionnaires élaborés sont
adressés aux personnes ressources aux différents acteurs qui
interviennent dans le cadre de l'intégration de la femme dans le
développement. Ils permettent d'avoir des informations globales sur les
actions et mouvements manifestés par ceux-ci autour de la femme;
w' La grille d'observation est une méthode qui
consiste à observer la population dans ses attitudes et ces
comportements face aux activités des femmes pour le développement
économique et ce qu'elles font sur le plan social pour le bien
être du tissu social
3.4. Le Traitement des Données
Le dépouillement a été manuel. Ce qui a
permis d'aboutir à un regroupement par noyau de sens et à la
construction de tableaux.
L'orientation qualitative du travail a poussée à
privilégier l'analyse de contenus des données qualitatives.
3.5. Clarification conceptuelle
Toutes les notions ont de multiples définitions. Nous
avons choisi utilisé les définitions qui vont dans le sens de
l'orientation que nous avons donné à la présente
recherche.
Page 43 sur 114
3.5.1. Genre
C'est un mot dont le terme anglais est « Gender ».
Le concept de genre est une construction sociale qui se réfère
aux rôles et responsabilités des hommes et des femmes au sein
d'une culture donnée et dans un espace défini.
Selon le Manuel ISAP, « le genre est la construction
socioculturelle des rôles féminins et masculins et des relations
entre les femmes et les hommes. Les rôles féminins et masculins se
rapportent aux activités attribuées aux femmes et hommes dans la
société et à la position que femmes et hommes y occupent
respectivement. Ces rôles découlent des forces telles que la
culture, la tradition, la politique et les besoins, permettant de
déterminer l'accès aux opportunités et aux ressources et
imposent des attentes et des limites aussi bien aux femmes qu'aux
hommes6 ».
Le terme « genre » s'applique à quatre
dimensions : un concept sociologique en mouvement permanent, une approche de
développement, une stratégie opérationnelle et un concept
analytique
Les notions connexes au genre que nous allons utiliser sont les
suivantes :
3.5.1.1. L'Egalite de « Genre »
C'est la non-discrimination contre la personne basée
sur son sexe en ce qui concerne les opportunités, la répartition
des ressources et des bénéfices ainsi que l'accès aux
services publics.
3.5.1.2. La parité
C'est la représentation égale en nombre
d'hommes et de femmes dans n'importe quelle organisation ou institution.
Parité veut ainsi signifier égalité mathématique
parfaite7.
6Cf. Manuel ISAP, PNUD
7NgomaBinda, Hommes et femmes en démocratie.
Question d'égalité, de parité, d'équité ou
de justice ? In Congo - Afrique XLVIe année n° 404, avril
2006, pp 85-97.
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3.5.1.3. Gender Mainstreaming
Il est un processus par lequel une décision (une
politique, un plan, un budget, un programme ou un projet) subit une analyse
sensible au genre. L'impact du processus de gendermainstreaming est
représenté par l'amélioration des conditions de vie de la
population ciblée.
3.5.2. Développement
Pour G. Myrdal, le développement est « le
mouvement vers le haut de tout le corps social » en matière de
besoins fondamentaux (nourriture, accès à l'eau, à la
santé, à l'éducation, aux loisirs, etc.).
Selon A. Sen, le développement signifie un processus
d'expansion des libertés réelles de tous les individus. Cette
liberté est celle de choisir parmi les différents modes de vie
possibles. Le développement selon ces deux auteurs est compris comme une
amélioration du bien-être de l'ensemble de la population.
3.5.2.1. Le développement durable
L'expression sustainable
development, traduite de l'anglais par «
développement durable », est « Un développement qui
répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures de répondre aux
leurs. »8
3.5.2.2. Développement social
Le développement social est un processus tendant
à offrir à tous les individus d'une communauté des
meilleures conditions matérielles d'existence et une bonne
qualité de la vie. C'est une approche plus collective et globale du
développement9.
8Le développement durable est un
développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à
répondre aux leurs. Rapport Brundtland, 1987
9MOTEMA KAMULONGIDIKU E., cours d'Anthropologie et
Développement Communautaire, Inédit, CIDEP- UO/ Goma, L1 DECO.
2005- 2006, p. 15.
Page 45 sur 114
3.5.3. Empowerment10
Processus d'intervention fondé sur la reconnaissance
et le développement du pouvoir de l'individu et du renforcement des
capacités pour dépasser les obstacles qui entravent
l'accès à l'égalité.
L'empowerment est également un processus par lequel
les femmes accroissent leur capacité de modeler leur propre vie et leur
environnement ce qui représente une évolution de leur
conscientisation à propos de leur statut et de l'efficacité
potentielle des interactions sociales qu'elles peuvent avoir (SCHULER,
1997).
3.5.4. Equité
Emprunté du latin aequitas, «
égalité, esprit de justice », dérivé de
aequus, « égal ». L'équité est un sentiment de
justice naturelle et spontanée, fondée sur la
reconnaissance des droits de chacun, sans qu'elle soit nécessairement
inspirée par les lois en vigueur. Il reconnaît que les hommes et
les femmes ont des besoins différents et que ces besoins doivent
être pris en compte de façon à corriger les
déséquilibres entre les sexes.
3.5.5. Communication
Du latin communicare, mettre en commun, de
communis, commun.
En sociologie et en linguistique, la
communication est l'ensemble des phénomènes qui peuvent
intervenir lorsqu'un individu transmet une information à un ou plusieurs
autres individus à l'aide du langage articulé ou d'autres codes
(ton de la voix, gestuelle, regard, respiration...).
La chaîne de communication est constituée : de
l'émetteur (ou expéditeur), du récepteur (ou
destinataire), du message qui est transmis de l'un à l'autre, du code
10 Traductions françaises "attribution de
pouvoir" (voir BISSILIAT, 1992), "obtention de pouvoir" (JACQUET, 1995),
"émergence du processus d'appropriation du pouvoir " (DUFORT, LAVOIE,
TOUSSAINT-LACHANCE, CÔTÉ), voire" autonomisation
"(" L'autonomisation/empowerment-participation solidarité
et développement ") ou "renforcer le pouvoir" et
"renforcement du pouvoir d'action" dans certaines versions françaises de
publications de la Banque Mondiale et de l'UNIFEM.
Page 46 sur 114
qui sert à transmettre le message (ex : la langue), le
canal de transmission (ex: de vive voix, téléphone...), le
contexte.
3.5.5.1. Communication pour le
développement
La communication pour le développement est le
processus par lequel les bénéficiaires des actions de
développement deviennent les principaux acteurs de leur propre
développement en participant à tous les stades du processus
à la recherche d'action appropriée. C'est-à-dire « La
pratique de la communication dans le but de promouvoir le développement
socio-économique, c'est-à-dire un type de changement social
planifié». C'est également « Un processus de recherche
de la planification qui est décisif pour le changement de comportement,
donc pour le changement social. »
3.5.5.2. La communication pour le développement
durable (C4D)
La communication pour le développement ou pour le
changement est une technique de communication qui vient en appui aux programmes
de développement durable dans le but de facilité la
compréhension et l'acceptation de ceux-ci par les populations cibles.
Les valeurs de la C4D sont : La solidarité, les
échanges équitables, l'économie sociale et l'autonomie.
CHAPITRE 4 :
PRéSENTATION DES
RéSULTATS, ANALySE ET
SUGGESTIONS
Page 47 sur 114
Page 48 sur 114
4.1. Type et population d'étude
Il s'agit d'une étude descriptive pour
apprécier l'équité dan le genre et les types de
communications utilisés au sein des populations dans le cadre du genre,
équité de genre pour le développement durable de
l'arrondissement de Agbanou.
L'attention a été focalisée sur la
population Aïzo. Ainsi,
? La cible primaire est constituée des femmes et
hommes agriculteurs, des femmes et hommes militants dans des groupements
féminins et mixtes, des animateurs et animatrices dans les projets de
développement ;
? La cible secondaire renferme les leaders d'opinions (chef
d'arrondissement, les chefs village, les acteurs de la société
civile, les personnes ressources, les responsables des organisations non
gouvernementales).
4.2. La période d'étude
L'étude s'est déroulée dans
l'Arrondissement de Agbanou, commune d'Allada. L'enquête a couvert une
période de 20 jours soit du 3février 2012 au 23 mars 2012. Les
échanges, pour la plupart, ont eu lieu le matin entre 7 h et 9h et sur
rendez-vous à 6 heures 30 mn ; le soir à la descente entre 17h et
19h. Une enquête complémentaire a été faite du 21 au
23 novembre 2012.
L'autorisation du chef d'arrondissement, des chefs villages
et des personnes ressources ont a été nécessaires pour
mener l'enquête. Les dispositions ont été prises afin que
les leaders d'opinion n'assistent ne soit pas présents aux entretiens
qui ne les concernent pas, pour ne pas influencer les réponses.
4.3. Echantillonnage
La méthode d'échantillonnage probabiliste ou
aléatoire a été utilisée pour s'appuyer sur le
hasard pour sélectionner les individus à sonder. C'est la
méthode la plus précise, qui permet de construire les
échantillons les plus proches de la population parente. Ils sont
représentatifs, au sens précis du terme,
Page 49 sur 114
de la population parente. L'échantillonnage probabiliste
va permettre de généraliser les résultats obtenus à
l'ensemble de la population parente selon un risque qui peut être
calculé.
Ainsi, les 11 villages de l'arrondissement de Agbanou ont
été investigués pour un total de quatre vingt dix (90)
personnes (hommes et femmes)
Tableau2 : répartition des enquêtés par
village
Villages
|
Femmes
|
Hommes
|
Total
|
ACLOHOUE
|
3
|
3
|
6
|
AGBANOU
|
10
|
6
|
16
|
AGONDOKPOE
|
4
|
3
|
7
|
AGONGBLAME
|
10
|
6
|
16
|
ATTOTINGA
|
7
|
5
|
12
|
GBETA
|
3
|
2
|
5
|
GOUSSI-KPOTA
|
3
|
2
|
5
|
TEGBO
|
3
|
2
|
5
|
TOKPA-AVAGOUDO
|
3
|
3
|
6
|
WADON
|
3
|
3
|
6
|
ZOUNTA
|
3
|
3
|
6
|
Totale
|
52
|
38
|
90
|
|
Page 50 sur 114
Graphique1 : pourcentage d'hommes et de femmes
enquêtés
Hommes
42%
Femmes
58%
4.3.1. Technique d'échantillonnage
L'enquête à porté sur une population
spécifique composée principalement des femmes, des hommes et des
agents de développement. En effet, parmi les différentes
techniques de la méthode d'échantillonnage non probabiliste, les
techniques d'échantillonnages suivants ont été
utilisées pour chaque cible :
- L'échantillonnage aléatoire simple est
utilisée pour les hommes et les femmes agriculteurs, les femmes et
hommes militants dans des groupements féminins et mixtes, les animateurs
et animatrices dans les projets de développement afin que
l'échantillon soit représentatif de la population et que chaque
élément de la population ait les mêmes chances d'appartenir
à cet échantillon ;
- L'échantillonnage en grappes est utilisé pour
les groupements féminins et mixtes. Elle consiste donc à
sélectionner au hasard des groupes d'individus plutôt que des
individus ;
- L'échantillonnage non probabiliste par choix
raisonné est utilisé pour les leaders d'opinion. Il s'agit d'un
échantillon typique qui consiste à sélectionner les
personnes par une démarche raisonnée.
4.3.2. La cible féminine
La cible féminine est composée de 25 femmes
(48%) appartenant à des groupements de femmes ou groupements mixtes et
17 femmes (33%) qui sont des agricultrices et celles qui mènent des
activités génératrices de revenus libérales. Il y a
10 femmes (19%) enquêtées qui sont des femmes qui sont soit des
animatrices dans les projets de développement, soit elles travaillent
à l'arrondissement.
Graphique2 : catégorie de femmes
enquêtées
FEMMES DANS GROUPEMENTS FEMMES HORS GROUPEMENTS FEMMES
DANS INSTITUTIONS
33%
19%
48%
4.3.3. La cible masculine
La cible masculine est composée de 25 hommes (66%) qui
sont des agriculteurs et membres de groupements mixtes. Les 13 hommes (34%)
restants sont des
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animateurs dans les projets de développement,
employés à l'arrondissement. Parmi les hommes, il y a les 11
chefs de village qui font également parmi des enquêtés.
34%
66%
HOMMES AGRICULTEURS HOMMES DANS INSTITUTIONS
Graphique3 : catégorie d'hommes
enquêtés
4.3.4. Profils des cibles
4.3.4.1. Origines
Dans le village d'Agbanou centre, trois groupements sont
identifiés en fonctions des activités menées. Il s'agit
des groupements de "Finagnon", de "Djrodagbé" et de "Tomito".
Dans le village de Agongblamè, le groupement mixte
"Mahouna" et le groupement "Gbénonkpo" "Yélian" ont
également participées à l'enquête.
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Page 53 sur 114
Les femmes et hommes agricultrices et les femmes qui
mènent des activités génératrices de revenus ont
été prises au hasard dans les onze (11) villages de
l'arrondissement d'Agbanou.
Le genre est un concept qui met en action l'homme et la
femme. Raison pour laquelle, nous avons enquêté un nombre
donné d'hommes en vue de voir comment le genre et l'équité
sont mis en pratique au quotidien.
4.3.4.2. Situations personnelles tranche
d'âge
67% des femmes enquêtées ont l'âge compris
entre 25 et 35 ans. Les femmes se situant dans la tranche d'âge de 20
à 25 ans représentent 23% des enquêtées et celles
dans la tranche d'âge de 35 à 45 ans sont seulement 10% des
enquêtées.
Par contre 50% des hommes ayant répondu à
l'enquête sont âgés de 35 à 45 ans. 40% sont dans la
tranche d'âge de 25 à 35 ans et 10% se situent entre 20 et 25
ans.
Situation maritale des femmes
47% des femmes interrogées sont en couple et/ou
mariées ; 50% d'entre elles ont des enfants et 3% des femmes
élèvent seules leurs enfants suite à une séparation
ou un décès du conjoint.
L'étude a révélé que 44% des
femmes ont trois (3) enfants, 31% d'entre elles ont deux (2) enfants, 16% ont 4
à 6 enfants et seulement 9% des femmes ont un (1) enfant.
4.3.4.3. Niveau d'études
Au regard des données, 63% des femmes n'ont pas
été à l'école, 32% des femmes ont un niveau
égal au primaire et 5% d'entre elle ont un niveau inférieur ou
égal à la terminale.
Page 54 sur 114
4.4. Présentation des résultats
4.4.1. Domaine d'activités
La répartition des tâches entre les hommes et
les femmes, s'inscrivent dans la persistance des modèles culturels
traditionnels dominant et, donnent l'impression que les actions de la femme
sont confinées à la sphère domestique. Mais les
observations faites par ailleurs montrent la subtilité, la
complexité et la complémentarité des rapports entre les
hommes et les femmes pour le développement de l'arrondissement
d'Agbanou.
Les activités économiques
considérées ici comme tel sont toute activité apportant un
revenu qu'il soit en argent ou en nature et qui participent du
développement socio économique de la zone d'étude en
matière de développement durable.
Un homme sur deux et une femme sur trois déclarent
comme activité principale leur moyen de subsistance. Les hommes comme
les femmes commencent donc très tôt à travailler dans les
champs de la concession.
La différence entre champ collectif et champ personnel
est essentielle pour chacune des cibles: chacun est libre de faire ce qu'il
veut de la récolte de son champ personnel. Parallèlement à
l'agriculture, les hommes et les femmes ont d'autres activités. Le
nombre d'activités économiques des femmes dépend
essentiellement de leur cycle de vie, qui est lui-même
corrélé avec le cycle de vie de la famille. Les femmes ayant le
plus d'activités leur offrant un revenu monétaire sont des femmes
mariées dont les enfants sont assez âgés pour pouvoir les
aider dans les travaux ménagers. Alors, elles peuvent faire du commerce.
Il s'agit essentiellement de petit commerce tiré de l'artisanat :
poissons fumés, huile, savon, gari, tapioca. Cette activité leur
procure des revenus monétaires, ce qui est important pour les familles
car l'argent est rare dans les villages et fait souvent défaut quand il
faut faire face à la maladie : achat de médicaments,
hospitalisation...
Page 55 sur 114
4.4.2. Hommes-femmes dans le secteur de l'agriculture et
du développement rural
4.4.2.1. Rôles respectifs des hommes et des
femmes
Dans l'arrondissement d'Agbanou, la production agricole
commerciale est principalement du ressort des hommes. Ils s'occupent de la
préparation des terres, de l'irrigation des cultures, de la
récolte et du transport des produits au marché. Ils
possèdent du bétail, qu'ils achètent et vendent, et sont
responsables de l'abattage, du débardage et de la vente du bois
d'oeuvre.
Les femmes sont responsables au premier chef de l'entretien
du ménage. Elles élèvent les enfants, produisent et
préparent les aliments, gèrent la bassecour familiale et
récoltent le bois de feu et l'eau. En dehors de ces activités
domestiques, elles jouent également un rôle important, le plus
souvent non rétribué, dans la constitution du revenu familial, en
fournissant la main d'oeuvre nécessaire pour la plantation, le
désherbage, la récolte et le battage des cultures, et le
traitement des produits pour la vente. Elles peuvent aussi tirer un petit
profit de la vente des légumes de leur potager ou des produits
forestiers. Ce revenu est alors destiné principalement à
satisfaire les besoins alimentaires de la famille et à
l'éducation des enfants.
Les informations recueillir révèlent donc que
les femmes apportent une contribution importante au bien-être du
ménage et à la production agricole. Mais les hommes
contrôlent dans une large mesure la vente des cultures et des animaux et
l'utilisation des recettes.
4.4.2.2. Des femmes impliquées dans le
développement local
98% des femmes participent à l'économie locale.
Elles sont des femmes motrices dans l'économie locale.
La majeure partie d'entre elles crée une dynamique grâce
à la production et la vente de produits du terroir,
généralement en circuit court (vente à la ferme,
gîtes, coopératives, restaurateurs...). Elles sont
créatrices
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d'emplois locaux incitant même parfois à
l'installation et/ou au développement de leur filière. De par
leur consommation/production de produits locaux, elles participent à une
économie locale plus large.
80% des femmes interrogées participent au
développement local. Elles ont mentionné leur rôle
important dans la transmission des savoirs faire (production traditionnelle,
gastronomie) des habitants locaux. L'accueil à la ferme et la
participation à des manifestations sont autant d'opportunités
pour elles de diffuser les caractéristiques et l'originalité de
leurs terroirs, qu'ils soient agricole, artistique et/ou culturel.
4.4.2.3. L'équité entre les sexes
L'un des objectifs stratégiques clés relatifs
à l'agriculture et au développement rural est
l'équité. Elle se manifeste par la justice et
l'impartialité dans le traitement des femmes et des hommes, compte tenu
de leurs exigences respectives. 11Ceci consiste à
établir des relations sociales dans lesquelles aucun des deux sexes ne
fait l'objet d'une discrimination. L'équité entre les sexes vise
à améliorer les relations hommes-femmes et leurs rôles
respectifs, et à assurer l'égalité entre les sexes.
Dans l'arrondissement d'Agbanou, principalement dans le
village Agbanou centre, nous avons observé que l'essence même de
l'équité n'est pas un traitement identique. Le traitement peut
être égal ou différent, mais il est toujours
considéré comme équivalent en termes de droits, de
prestations, d'obligations et d'opportunités. Chacune des cibles se
basent sur les activités définies depuis le temps des
aïeux.
Une attention plus particulière est accordée
aux besoins des femmes en matière de développement durable.
Ainsi, le développement doit couvrir les besoins et les aspirations
à long terme des femmes, leur pouvoir décisionnel, leur
accès aux
11 La parité hommes-femmes dans le secteur de
l'agriculture et du développement rural. Guide rapide pour
l'intégration de la dimension de genre dans le nouveau cadre
stratégique de la FAO, 2009.
personnel pour son métier
7%
L'autonomie personnelle
35%
L'autonomie professionnelle
31%
Un revenu
24%
Des valeurs éthiques
3%
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ressources essentielles telles que la terre et leur propre
travail, et la maîtrise de ces ressources.
4.4.3. Des femmes tisseuses de lien en espace rural
Les femmes participent à l'utilité sociale
à travers l'accueil et le partage de leurs connaissances de
l'environnement et de l'agriculture auprès des touristes et des locaux
que les femmes interrogées considèrent participé à
l'utilité sociale, d'autant plus que bon nombre d'entre elles
travaillent en circuit court. Une autre implication marquée de ces
femmes passe par les services à la personne comme l'insertion et/ou la
formation de stagiaires. Enfin, les femmes sont souvent à l'origine de
création de lien de solidarité entre voisins, habitants du
territoire et réseaux des différentes structures.
L'enquête a permis de faire ressortir les motivations
des femmes à exercer leur activité. Les motivations
prépondérantes sont l'autonomie professionnelle et
financière, l'intérêt personnel pour le métier
exercé, ainsi que les valeurs éthiques. L'obtention d'un revenu
est également souvent mentionnée dans les premières
sources de motivations.
Graphique4 : Des femmes dotées de
convictions personnelles
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L'enquête a permis de faire ressortir les motivations
des femmes à exercer leur activité, ce qui complète les
raisons pour lesquelles elles ont choisi les structures citées.
Les motivations prépondérantes sont l'autonomie
personnelle et professionnelle, l'obtention d'un revenu. L'intérêt
personnel pour le métier exercé, ainsi que les valeurs
éthiques sont également mentionnée dans les sources de
motivations.
4.4.4. Investissement et épargne
microcrédit
4.4.4.1. Epargne et investissement
4.4.4.1.1. Epargne
Le système d'épargne observé est la
tontine. Et il s'agit de la tontine fermée. C'est à dire que les
membres qui se regroupent pour la tontine, se connaissent toujours à
l'avance. Ainsi, bien que l'adhésion soit libre, elle est le plus
souvent sélective.
La finalité des tontines à Agbanou est au nombre
de trois :
- Vocation sociale : la tontine est
une sorte de caisse de prévoyance a laquelle chacun des membres
adhère en prévision de difficultés qui peuvent survenir
;
- Microprojet : la tontine est
aussi un moyen de mener un projet en commun, et toujours une occasion de
rencontre. Par le biais de la tontine, un individu recherche également
la renommée sociale ;
- Rôle économique : la
tontine a également un rôle économique. Il s'agit
d'utiliser des fonds, soit pour un investissement a court terme, soit pour un
événement prévu ou imprévisible, de manière
collective ou individuelle. A tous les coups, l'utilisation des fonds
collectés est sous la surveille d'un membre de l'association ;
- Rôle financier : enfin les
tontines ont un rôle financier. C'est une technique
éprouvée de mobilisation de l'épargne. La participation
à une de
Page 59 sur 114
ces tontines implique l'obligation de verser
périodiquement une cotisation. Ces cotisations peuvent être
attribuées au membre qui en a le plus besoin, ou dans le cas d'un ordre
préétabli, elles seront attribuées selon cette
règle, bien qu'il existe la possibilité d'échanger voire
d'acheter un tour.
La forme la plus élémentaire de la tontine
consiste en une formule mixte d'épargne et de crédit. Les membres
versent régulièrement des cotisations de montant ou de noix de
palmiste ainsi que des noix de palme de façon fixe. Chacun des
adhérant a son tour de ramassage. Dans le cadre de la tontine de
commercialisation, les revenus servent à commencer ou renforcer les
activités génératrices de revenus.
Dans l'arrondissement de Agbanou, la tontine est soit
d'acquisition, soit tontine de commercialisation. Au départ, les femmes
collectaient l'argent pour l'acquisition de biens et les dépenses se
faisaient sous le contrôle collectif. Mais avec les sensibilisations sur
le genre et la possibilité pour l'homme et la femme de mettre leur
revenu ensemble pour des activités génératrices de
revenus, les femmes pouvaient décider d'utiliser l'argent non seulement
pour des dépenses sociales et alimentaires, mais aussi pour des
investissements productifs avec l'homme. Toutefois, comme le dit Sarr (1991)
une partie de l'argent est réinvestie dans les rapports sociaux et la
quête du statut. Ce mode d'organisation a permis la naissance d'un groupe
de femmes économiques capables de porter des projets de
développement et d'évoluer vers la petite ou moyenne
entreprise.
La tontine a connu également une évolution. Les
populations font la cotisation de noix de palme sous toutes ses formes. Dans le
village de AGONDOKPOE, le chef de village a mis en place un style de
tontine. Il s'agit de la cotisation des régimes de noix de palme qui se
fait tous les 5 jours. Les graines ainsi collectées vont servir d'une
part à la préparation de l'huile de palme et d'autre part
à l'extraction de l'huile de "tchotcho" utilisé pour
guérir certaine maladie. Les détritus des graines servent
à la fabrication de "Kpèlèbè" qui sert
à faire le feu.
Page 60 sur 114
Parlant de cotisation, pour valoriser les
spécificités hommes-femmes, dans le village de Goussi-Kpota, les
femmes n'épargnent pas que de l'argent. En collaboration avec des hommes
qui sont très souvent leur mari, elles font également la
cotisation de noix de palm. Ces noix de palm collectées sont vendues et
le revenu est mis dans la caisse de l'association. Les membres peuvent faire
des prêts dans la caisse pour différents besoins.
La tontine a un rôle actif dans le processus de
développement dans son ensemble.
4.4.4.1.2. Investissement
On distingue plusieurs modalités d'investissement :
L'investissement matériel. Il s'agit de l'acquisition
de machines pour le traitement de noix de palmiste, noix de palme, de manioc et
pour la préparation de la boisson "sodabi" par les associations de
femmes, les groupements de tontine de commercialisation;
L'investissement immatériel. A ce niveau, les membres
des groupements investissent dans la formation de la production de manioc, de
l'huile de palme, de la boisson de sodabi, du savon pour ne citer que
ceux-là. Toutes les formations sont orientées de manière
à renforcer les capacités des femmes pour mener à bien
leurs activités pour le développement ;
4.4.4.2. Reconnaissance du rôle des femmes au
développement
Les 80% des femmes interrogées souffrent de ne pas
être reconnues pour leurs compétences ou leurs actions et
d'être totalement écartées des politiques. Les femmes
affirment que ce problème touche tous leurs domaines d'activités.
Les données qualitatives recueillies permettent d'expliquer plus
précisément cette forme de discrimination: - Les
femmes doivent continuellement faire leurs preuves. Le milieu agricole et le
milieu rural en général sont emprunts de valeurs masculines, donc
compétitives et rudes. Les femmes doivent apprendre à
Page 61 sur 114
se défendre, à faire leur place et surtout
à la garder. Effectivement, l'entourage pardonne peu les erreurs
féminines, sachant qu'il est accordé moins de
crédibilité aux femmes au départ. Les femmes qui sont
reconnues pour la réussite de leur projet sont rares: -
Les femmes ne sont pas considérées comme
décisionnaires dans l'arrondissement.
Les femmes ont fait également observées que
l'entourage professionnel préfère s'adresser à un homme
pour la prise de décision, que ce soit le conjoint ou un
collègue. Il est difficile d'admettre pour les hommes que la femme
puisse être responsable de son activité et libre de ses
décisions. De même on ne reconnaît pas a priori à une
femme la capacité à réussir seule : certaines femmes ont
été obligées de se faire accompagner par un homme,
généralement leur mari ou leur frère, pour monter leurs
projets et gagner en crédibilité.
4.4.4.2. Microcrédit
La condition du développement est la pleine
participation des populations (hommes et femmes) au processus d'identification
et de conception des projets de développement. La notion du genre qui
soutient la promotion d'activités à incidences positives sur la
situation sociale et économique des femmes s'inscrit dans ce contexte.
La mise en oeuvre du développement à la base suppose la mise
à disposition des ressources nécessaires qui puissent permettre
aux femmes de participer au développement durable de leur région
en partenariat avec les hommes. L'octroi du crédit est basé sur
les projets communs aux femmes et aux hommes.
4.5. Rôles des genres
4.5.1. Charges familiales et sociales
Les charges familiales, de l'éducation des enfants, en
passant par le budget du ménage au soutien à la famille et aux
parents, pèsent lourd sur le démarrage et ou l'évolution
d'une activité génératrices de revenus des femmes.
Page 62 sur 114
Certaines de nos interlocutrices ont tout juste envoyé
leurs enfants à l'école mais n'avaient pas comme
préoccupation de les pousser dans les études. Cette
décision d'envoyer les enfants à l'école surtout les
filles, a été prise à la suite des différentes
sensibilisations qui sont faites dans ce sens.
Avoir un mari qui participe aux charges du ménage,
c'est important, car celles qui doivent prendre seule en charge les besoins de
la famille réussissent moins vite ou moins bien que celles qui sont avec
des conjoints qui participent à la charge familiale. En
général, les femmes qui appartiennent à un ménage
monogame bénéficient d'avantage du soutien du conjoint. Les
femmes qui appartiennent à un ménage polygame ne font pas appel
à leur mari. Par ailleurs, la contribution de l'homme polygame aux
charges du ménage est en général faible.
Quant aux femmes seules, divorcées ou veuves, elles ne
doivent compter que sur elles-mêmes et elles seules. Quand celles qui
sont dans ce cas ont des activités génératrices de revenus
qui marchent très bien, elles ne se plaignent pas. Les problèmes
ne sont pas seulement d'ordre financier, ils relèvent aussi des
obligations de mère et d'épouse. A leur début, elles sont
obligées de concilier leurs tâches domestiques et leurs
activités économiques, ce qui entraîne des surcharges de
travail importantes.
4.5.2. Triple rôle des femmes
Dans l'arrondissement d'Agbanou comme dans la plupart des
sociétés rurales, les rôles des femmes rentrent dans trois
catégories:
- travaux productifs : production de biens de consommation ou
obtention de revenus pour des travaux effectués au foyer ou à
l'extérieur ;
- travaux familiaux : rôle de mères et travaux
domestiques ou ménagers ; - gestion communautaire : travaux et
responsabilités au niveau de la communauté.
Page 63 sur 114
Les femmes doivent établir un équilibre entre
ces trois rôles différents. On définit souvent les femmes
par leurs rôles familiaux, qui concernent en grande partie des
activités associées à leurs fonctions de mères. Ces
rôles familiaux, tout comme leurs rôles communautaires, sont
jugés "naturels". Mais, parce que ces rôles ne rapportent pas
d'argent, on ne les met pas au rang des activités productrices. Les
contributions que les femmes apportent au développement
économique du pays ne sont donc souvent pas chiffrées et restent
invisibles. Nous avons observé que les rôles et
responsabilités des genres varient selon les cultures et peuvent
évoluer dans le temps.
4.5.3. Difficultés liées au territoire
La femme aide les hommes dans les grandes cultures, elle
s'occupe de la transformation et de la commercialisation des produits
récoltés. Les semis, le désherbage, les récoltes,
le conditionnement lui sont, par tradition, réservés. Ces
multiples activités participent à la définition de
l'identité féminine et de son statut social. Cependant, bien que
le travail de la terre soit l'occupation féminine principale, la femme
se heurte à un problème fondamental: celui de la
propriété foncière.
Les 97% de femmes de l'échantillon affirment n'avoir
pas accès à la terre. Les 3% qui ne sont pas concernés par
ce problème sont à nuancer. En effet, les terres dont elles
héritent sont des terres acquises par leurs pères et non les
terres des aïeux. Dans l'ère aïzo, seule l'homme a le droit
d'hériter des terres des aïeux. Les modes d'accès à
la terre par la femme sont les suivants : don et l'achat et peut-être
«l'accès par occupation » confèrent le droit de
propriétaire de terre à la femme. Cet état des lieux a
permis de mettre en évidence les disparités des modes
d'accès à la terre en relation avec le genre. D'aucun justifie
cette inclusion de la femme dans l'héritage de la terre de ses parents
par le faite que, elle peut avec son mari vendre cette terre des aïeux et
suscité ainsi leur colère.
Page 64 sur 114
Graphique5 : Accès à la terre
Accès à la terre
160 140 120 100 80 60 40 20
0
|
|
|
|
Oui Non
|
|
4.6. Femmes rurales et activités
génératrices de revenus.
4.6.1. Femme rurale et production
Les activités génératrices de revenus
représentent une source importante de source de revenus. Ces
activités permettent à la femme de participer activement à
la production dans le secteur rural. Les facteurs de production concernent la
terre, le capital et la main d'oeuvre.
4.6.2. Activités génératrices de
revenus et conditions d'exercice
4.6.2.1. Les activités
génératrices de revenus
Les femmes exercent divers activités en vue de
suppléer la demande en période de soudure ou de contre-saison. Il
s'agit des activités :
aides familiales et travaux domestiques ;
gestion de petites exploitations de cultures vivrières ou
de rente ;
activités commerciales les jours de marché ;
corvées d'eau et de bois de chauffe ;
l'élevage de porcs notamment, des petits ruminants,
cobayes et volailles;
Page 65 sur 114
la transformation des productions agricoles comme le maïs
et l'huile de palme ;
la commercialisation du manioc et ses dérivés,
de l'huile et du vin de palme.
Parmi toutes ces activités, le commerce occupe le
premier rang, en raison de ce qu'il apparaît comme l'investissement le
plus rentable puisqu'il consiste à échanger une marchandise, un
bien, besoins vitaux de l'homme, contre de l'argent.
4.6.2.2. Conditions d'exercice des activités
génératrices de revenus
Les femmes exercent les activités dans des conditions
difficiles. Les obstacles au développement des affaires des femmes sont
le résultat de différences liées au genre :
les obstacles psychologiques : il
arrive que les femmes manquent de confiance en elles et aient une image
négative d'elles-mêmes ;
la situation sociale : les
obstacles dus à la multiplicité de leurs rôles, notamment
aux difficultés qu'elles ont à concilier ces rôles et aux
contraintes de temps que cela implique ;
les obstacles sociaux et culturels
: les préjugés défavorables envers les
femmes entrepreneurs. Le fait que les femmes sont censées assumer
d'autres rôles. Les restrictions concernant le choix du secteur
d'activité. L'absence de soutien familial, le manque de mobilité
;
l'analphabétisme. Les femmes
ont souvent un niveau d'instruction inférieur à celui des hommes.
L'analphabétisme ou le faible niveau d'alphabétisation des femmes
les empêche à bien s'organiser quant aux crédits qu'elles
reçoivent ;
Page 66 sur 114
les obstacles professionnels : les
femmes ont moins d'occasions que les hommes de développer leurs
compétences dans le secteur structuré de l'économie. Ceci
s'explique par le manque d'équité entre l'homme et la femme ;
La situation matrimoniale : En
période de maternité, les femmes qui exploitent les
activités commerciales en entreprises individuelles, sont souvent
obligées de les arrêter. Après l'accouchement, elles
attendent une longue période avant de reprendre les activités de
commerce.
les contraintes conjugales :
l'éducation des enfants, le ménage, la lourdeur des charges
familiales, les maternités multiples.... Ces éléments
réduisent les possibilités pour la femme d'accéder aux
crédits et de pouvoir les rembourser à échéance.
4.7. Femme, Communication et Développement
4.7.1. Genre, pauvreté et
alphabétisation
4.7.1.1. Genre, structures des ménages et
pauvreté
Il y a un fossé entre les hommes et les femmes en
matière d'opportunités de développement. Ceci explique la
dynamique de la féminisation de la pauvreté. Cette situation
socio-économique précaire a donné lieu à une
aggravation de la pauvreté des femmes et à une disparité
de genre dans le partage du pouvoir social et économique au sein des
unités familiales et dans toute la société de la
communauté aïzo.
4.7.1. 2. Genre, et alphabétisation
Dans le cadre de la présente étude,
l'alphabétisation fait référence à toute personne
sachant lire, écrire et comprendre le français, la langue locale,
les deux à la fois. La situation générale dans la zone
d'étude fait apparaitre un écart préoccupant entre les
hommes et les femmes. Le taux d'alphabétisation révèle que
le sexe masculin est à 33% contre 28% pour le sexe féminin.
Page 67 sur 114
4.7.2. Femmes et hommes à Agbanou
4.7.2.1. Position des femmes et les rôles de
genre à Agbanou.
Les rôles des femmes dans l'arrondissement d'Agbanou
ont connu beaucoup de mutations aussi bien dans le temps que dans l'espace.
L'organisation sociale traditionnelle étant à
prédominance patriarcale et gérontocratique (domination
exercée par les vieillards), sous l'influence des pesanteurs
socioculturelles (coutumes, religions, interdits), les femmes occupent une
place secondaire et sont victimes de discriminations et d'injustices sociales.
La grande majorité des spécificités socioculturelles
d'Agbanou sont de filiation patrilinéaire caractérisée par
le pouvoir de décision aux mains de l'homme et la subordination de la
femme.
4.7.2.1.2. Rôle de reproduction
Selon les données de l'enquête, les hommes
dépensent seulement 8 % de leurs revenus en nourriture ; en revanche,
les femmes dépensent 84 % de leurs revenus pour les repas et pour les
besoins de base de la famille. Les hommes participent un peu aux tâches
domestiques en aidant les femmes dans les corvées d'eau et le ramassage
du bois.
4.7.2.1.3. Rôle de production
Les femmes sont principalement actives dans les
activités agricoles, de maraîchage et commerciales.
Au niveau des activités agricoles, elles participent
aux travaux champêtres dans le champ familial. Elles aident
également leurs maris sur les sites maraîchers. Elles exploitent
en plus des lopins de terre personnels pour leurs propres cultures d'arachides,
de maïs, de manioc, de tomates, de piments etc. Elles pratiquent
l'élevage de beaucoup d'animaux dont le port, le coq, le
mouton....Pendant la saison sèche, les principales activités
menées sont l'artisanat, les activités de transformation des
produits et le petit commerce.
Page 68 sur 114
4.7.2.1.4. Education
D'énormes efforts sont fournis pour améliorer
l'accès des femmes aux services de l'éducation, le taux de
scolarisation des filles est relativement important quoique cela ne soit pas au
même niveau que celui des garçons. 50 garçons sont
scolarisés contre 20 filles, avec des inégalités
d'accès à la scolarisation des filles qui varie selon le niveau
de vie des familles.
Dans le domaine de l'alphabétisation, on assiste au
même phénomène où très peu de personnes sont
alphabétisées et surtout les femmes. Certaines associations de
femmes ont développé des cours d'alphabétisation au profit
de leurs membres et d'autres femmes de leurs localités. Ce qui permet
à certaines femmes de se faire alphabétiser dans le aïzo et
le français.
4.7.2.1.5. Accès aux ressources
La femme, pour mener des activités agricoles de rente
comme la culture de maïs, elle est obligée d'emprunter un lopin de
terre auprès des propriétaires terriens pour une période
de 2 ans ou selon la période convenue avec les propriétaires
terriens.
Les femmes bénéficient de petits crédits
qui ne leur permettent pas de réaliser des activités
nécessitant de gros investissements. Par ailleurs, elles soulignent
comme difficultés les taux d'intérêt relativement
élevés et les périodes d'octroi qui ne permettent pas
toujours d'utiliser de manière efficace le crédit.
4.7.2.1.6. Emploi et Formation professionnelle ? Secteur
informel
Les activités du secteur informel sont en
évolution constante. Le commerce, l'artisanat, les transformations
agroalimentaires constituent d'une part les activités les plus
importantes de ce secteur et d'autre part les activités où les
femmes sont représentées en majorité. Selon les
données de l'enquête, 75% des travailleurs du secteur sont des
femmes et 25% sont des hommes.
Page 69 sur 114
? Formation professionnelle
La formation professionnelle se heurte aux difficultés
que sont le faible niveau de scolarisation des femmes et des filles ; le faible
taux d'alphabétisation de la femme. Dans ce secteur, seulement 13% des
personnes enquêtées ont bénéficié
d'encadrement, formation pour améliorer la rentabilité de leurs
unités économiques dont les hommes sont majoritaires.
4.8. Genre et communication pour le
développement
Communiquer, c'est faire savoir quelque chose à
quelqu'un. C'est aussi faire partager à quelqu'un, un sentiment, un
état, un savoir, une qualité. La communication est donc l'action
d'établir une relation avec quelqu'un ; échange verbal, gestuel
ou écrit entre deux personnes.
La communication est un processus dynamique au cours duquel
un émetteur et un récepteur échangent et partagent des
informations, des idées, des opinions, des sentiments ou des
réactions. Elle peut se faire au niveau de l'une des sphères
suivantes :
personne à personne (homme et femme en interaction) ou
groupe (une ou plusieurs personnes s'adressent à un groupe) : c'est la
communication interpersonnelle ; la présente étude s'est
intéressée à cette communication pour étudier le
rapport entre l'homme et la femme en matière de communication ou les
actions de communication entre les groupements ou associations de
développement.
organisation (dans un cadre institutionnel) :
l'émetteur peut représenter l'institution du fait de sa fonction
: c'est la communication institutionnelle ; masse (les récepteurs
constituent un ensemble disparate et dispersé) : C'est la communication
de masse. Cette type de communication dans le cadre de la présente
étude fait référence à la
Page 70 sur 114
communication entre les ONG et autres structures de
développement et les femmes et les hommes en matière de genre et
équité.
4.8.1. Types et formes de communication
4.8.1.1. Formes de communication
L'enquête s'est basée sur les deux formes de
communication que sont la communication verbale et celle non verbale.
4.8.1.1.1. La communication verbale
La communication verbale, c'est la communication faite au
moyen de signe linguistique. Les différents signes constituent
généralement un corpus appelé langue. Elle permet une
expression directe des sentiments humains à travers des signes
linguistiques très précis. C'est ce type de communication qui est
le plus souvent utilisée par les hommes. Elle se fait à travers
la voix qui est la parole qui est l'instrument le plus important que
l'être humain dispose pour rendre la vie intéressante. C'est la
parole qui donne la possibilité de montrer aux autres ce que l'on pense
et ressent. C'est ce type de communication qui montre comment la femme et
l'homme s'échangent les informations mutuellement pour le
développement de l'arrondissement d'Agbanou. Elle montre
également comment se passent la communication entre les deux. Elle
renseigne aussi sur les différences que l'observe dans la manière
de communiquer entre l'homme et la femme ainsi que la façon dont les
cibles s'échangent entre eux les informations.
4.8.1.1.2. La communication non verbale
Elle est une communication qui consiste à envoyer et
recevoir des messages sans passer par la parole mais au moyen des expressions
du visage, des postures, des gestes, des bruits divers, la position du corps,
des mines, la coiffure, le choix vestimentaire. Cette partie fait
référence au système de signes que l'homme et la
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femme utilise pour communiquer entre eux sans que les
différents acteurs en présence ne soient informés de ceux
dont ils parlent.
4.8.1.2. Type de la communication
Ce travail s'est basé sur deux types de communication.
Il s'agit de la Communication de proximité encore appelée la
communication de groupe ou communication interpersonnelle ; la Communication
traditionnelle ou communautaire
4.8.1.2.1. La communication interpersonnelle
Ce type de communication accompagne et renforce chacune des
étapes et des phases de la démarche, à travers un certain
nombre d'outils d'information, d'analyse, de dialogue, de formation, de gestion
ou de suivi.
4.8.1.2.2. La Communication communautaire
Généralement, ce type de communication est
très vivant en milieu rural et joue un rôle important dans les
dynamiques villageoises. Il favorise de surcroît l'adoption
d'idées ou de techniques nouvelles, ou au contraire s'oppose à
leur introduction ou les freine.
4.8.2. Système de communication entre homme et
femme
La communication permet l'instauration d'un véritable
climat de confiance entre les communautés, en offrant à chacun la
possibilité de participer activement et d'exprimer son point de vue.
Les interventions de la communication se reposent sur trois
facteurs principaux: l'accès à l'information, l'instauration d'un
dialogue entre les différents acteurs en présence (homme et
femme), les échanges d'expériences et de techniques.
Les hommes ne s'adressent pas aux femmes de la même
manière qu'ils parlent entre eux. La femme est confrontée
à l'autorité de l'homme et elle ne doit pas contredire ou
interrompre l'homme pendant qu'il parle.
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4.8.2.1. Accès et circulation de
l'information
L'information est un élément de base
indispensable au développement du genre et équité. Elle
doit par conséquent être disponible ou facilement accessible
à tous (homme et femme). Que cette information prenne la forme
d'information de type scientifique et technique, économique et social,
institutionnelle, administrative ou juridique ou de données historiques,
techniques ou culturelles provenant du milieu rural ; elle est d'une
utilité irréprochable.
Les principaux supports de communication traditionnelle ou
communautaire, qui permettent aux hommes et aux femmes d'avoir accès
à l'information sont les suivants :
le théâtre villageois réalisé par
les troupes de théâtre local est utilisé pour passer des
informations stratégiques. Lorsqu'il s'agit des séances en
présence des hommes, les femmes ne donnent pas en tant que tel leur
point de vue sur le sujet qui fait objet du théâtre. Mais
lorsqu'elles sont mises dans les mêmes conditions en absence des hommes,
la communication passe bien et elles abordent le sujet sans complaisance; les
chants sont utilisés pour abordés les conséquences et les
avantages d'un thème précis ou dénoncer un mauvais
comportement;
les visites inter-villageoises, souvent
réalisées par les associations de femmes ou les groupements
mixtes sont un moyen de partage d'informations entre les différents
membres des villages.
D'autres outils sont utilisés par la population
aïzo pour passer les informations entre les hommes et la femme. Il s'agit
de la radio, la cassette audio, la photographie, les affiches. Ces
différents moyens sont d'excellents instruments de mise en
mémoire et de diffusion de la communication traditionnelle et
communautaire.
Page 73 sur 114
4.8.2.2. Le défi de la communication en milieu
rural
Les activités en matière de communication pour
le développement s'exercent essentiellement dans le milieu rural, qui
est généralement dépourvu des infrastructures, moyens
logistiques et compétences techniques nécessaires à une
bonne communication. Développer des réseaux de communication dans
un tel contexte, apparaît comme un défi.
La population d'Agbanou est éloignées et
difficiles à atteindre; les infrastructures et les systèmes de
communication (journaux, radio, télévision,
téléphone, salles de réunion, écoles), qui tiennent
les citadins au fait de ce qui se passe, sont très réduits dans
ce milieu.
Les données de l'enquête ont
révélé que l'enjeu est considérable. Il s'agit
d'offrir au population (homme et femme) un meilleur accès à une
information plus abondante et mieux adaptée à ses besoins, de
mettre en place des réseaux interactifs de communication pour que
l'information soit échangée et partagée entre les
communautés elles-mêmes, de faire en sorte que ces
communautés puissent faire entendre leur point de vue auprès des
responsables et des décideurs et que les planificateurs prennent en
compte ces points de vue dans les projet et programmes de développement.
Ainsi le genre est mieux perçu par tous dans les moindres
détails.
Les moyens de communications traditionnels populaires comme
le théâtre villageois, la danse, ainsi qui la presse rurale
liée aux programmes d'alphabétisation et les auxiliaires
audiovisuels simples représentent des canaux très efficaces pour
diffuser l'information et accompagner les initiatives des communautés.
Les moyens de communication comme la presse rurale et les auxiliaires
audiovisuels sont absents dans les villages de l'arrondissement.
Les animateurs estiment qu'il s'avère très
opportun de maîtriser les techniques de communication interpersonnelle
pour mieux jouer leurs rôles d'animateurs. Ces compétences
nouvelles portent aussi bien sur la conduite d'interviews de
Page 74 sur 114
groupes que sur l'utilisation d'instruments d'animation de
débats comme les tableaux à feuilles mobiles, les aides
audiovisuelles ou la vidéo. Les techniques facilitent la
présentation des informations, l'échange des connaissances et
l'apprentissage de techniques nouvelles.
Au cours de l'enquête de terrain, les différents
types de communication utilisés par la population entre eux et avec les
ONG ainsi que les animateurs du genre pour communiquer entre les
communautés et pour communiquer le genre sont les suivants :
? La communication de masse
S'adressant à un public vaste et divers, ce type de
communication permet d'informer de sensibiliser ou développer la
communication interactive. Elle fait appel aux moyens de communication de masse
mobilisable à l'échelle locale (rural) qu'est la radio. Son but
est de répondre à des objectifs d'information
générale destinée au grand public par l'organisation de
campagnes de sensibilisation aux enjeux environnementaux. Cependant, elle
n'entre pas proprement dit dans le cycle d'une approche participative. Elle
n'en est qu'un moyen d'accompagnement. Les ONG rencontrées font souvent
appelle à cette communication pour faire passer les informations sur les
femmes et les hommes.
? La communication de proximité
Son objectif est d'accompagner et de renforcer chacune des
étapes et des phases de la démarche participative à
travers un certain nombre d'outils d'information, d'analyse, de dialogue, de
formation, de gestion et de suivi. Ces outils et méthodes sont
utilisés par les agents ayant une fonction d'appui, d'animation ou
d'encadrement des communautés villageoises : agents forestiers,
vulgarisateurs, enseignants, animateurs d'ONG ou de projet... Il s'agit de
supports audio-scripto-visuels : album de photos villageois, vidéo,
diaporamas ou films fixes, cassettes audio... ces différents moyens sont
utilisés par les acteurs de développement rural, les groupements
de femmes et les groupement mixte pour
Page 75 sur 114
informer la femme sur sa participation au développement
et amener les hommes à se rendre compte du rôle conjoint qu'ils
peuvent jouer ensemble avec la femme pour un développement durable.
? La communication traditionnelle
D'une manière générale, les outils et
réseaux de communication traditionnelle ont un fort impact sur la
population. Généralement, ce type de communication est
très vivant en milieu rural et joue un rôle important dans les
dynamiques villageoises. Les manifestations les plus courantes de cette forme
de communication sont les assemblées villageoises, le
théâtre, les représentations des marionnettes, les
chansons, les proverbes, les devinettes, les récits, les contes, les
visites inter villageoises ...
Page 76 sur 114
4.9. Analyse des résultats
4.9.1. Les Changements et impact socio-économique
de la femme
4.9.1.1. Autonomie financière.
Fatou Sow (1992) affirme que « le pouvoir
économique a toujours permis d'avoir son indépendance, et dans le
ménage, il vaut mieux que la femme ait ses biens personnels pour
diminuer sa souffrance ».
En mettant sur pied la tontine, les femmes ont ainsi
créé le véritable instrument de la maîtrise
économique et sociale de leur destin, car étant capable
d'acquérir des ressources et de contribuer aux frais du ménage,
elles arrivent peu à peu à inverser les rapports de force au sein
de celui-ci. Ce constat révèle l'état de confiance,
l'optimisme de la majorité des femmes dans le développement de
leurs activités. Ainsi la gestion du foyer devient plus facile et elles
mettent en oeuvre des mini-projets qui participent du développement de
leur foyer et de la communauté.
Le crédit octroyé a permis aux femmes de se
sentir à l'aise dans leur cadre familial et leur a donné ou
redonné confiance en elles et en leur vie. Elles développent
ainsi des activités génératrices de revenus selon les
besoins de leur village.
4.9.1.2. Amélioration des conditions de
vie
Comme le souligne Amartya Sen, pour tout individu,
améliorer les capacités dont il dispose pour conduire sa vie
tend, d'une manière générale à faciliter ses
possibilités d'accroître sa productivité et ses revenus.
Malgré cela, il importe de constater l'inadéquation entre les
responsabilités précitées et les moyens mis à la
portée des femmes pour développer leurs capacités à
stimuler leur épanouissement sur les plans individuel et social et
à améliorer les rendements de leurs activités.
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4.9.1.3. Développement des
activités.
La diversification fait partie d'un mode de fonctionnement de
ces femmes. Cette diversification est aussi une stratégie commerciale
qui leur permet de ne pas investir tout leur avoir dans une seule
activité et ainsi minimiser les risques de faillite.
On peut noter que les femmes participent au
développement économique du pays et produisent des
retombées économiques et sociales. De plus, le groupe des femmes,
outre le fait de faire face aux problèmes de crédit,
créent des AGR pour leurs membres d'abord et pour la communauté
ensuite. L'Etat pour la mise en oeuvre des stratégies prioritaires de
développement au centre desquelles la promotion de la femme
apparaît comme une dimension importante qui vise à concourir
à la réduction du phénomène de la pauvreté.
En effet, quelques initiatives ont été développées,
et surtout sur la base de financement pour renforcer les opportunités
des femmes à accroître leurs revenus et à améliorer
leurs conditions de vie et celles de la famille. Elles contribuent à la
promotion de l'éducation de la fille et l'acquisition des connaissances
par les femmes, à la promotion de la bonne santé par la femme
(fille et mère), à l'autonomisation économique de la
femme, à la valorisation du travail de la femme et la valorisation des
cultures et des traditions favorables à l'épanouissement et
à la promotion de la femme.
4.9.2. Rôle des ONG dans l'autonomisation des
femmes et la promotion du
genre
4.9.2.1. Rôle des ONG en matière de
promotion de l'égalité
Le concept de "genre et développement", introduit dans
les projets axés sur les femmes a pris comme ambition d'appuyer un
nouveau type de développement. Celui-ci prend en compte les femmes dans
le contexte de leurs rapports à l'homme et de leur rôle dans la
survie familiale. A cet effet, les rôles des Organisation Non
Gouvernementales (ONG) sont les suivants :
Page 78 sur 114
- la mobilisation des femmes face à leur
dépendance économique, en s'initiant et prenant part à des
activités génératrices de revenus.
- La formation sur le genre et le développement,
visant les femmes et les hommes à travers l'attention sur les
différents rôles économiques et sociaux que joue la femme
dans la société et sur l'impact positif de leur
intégration dans le développement.
- L'intégration des hommes dans les activités
de formation et de développement. Certaines de ces ONG motivent les
hommes à y adhérer et ainsi instaurer un dialogue sur la gestion
de l'égalité des genres et des droits de l'homme.
- Formation sur l'égalité des genres et de
droits de la femme nécessitent et l'évaluation continue par le
biais de stratégies efficaces en vue de transformer progressivement les
stéréotypes au sein du foyer et dans la société.
Les ONG de femmes font face au problème d'enseigner les concepts
d'égalité des genres et des droits de la femme et de
responsabiliser les femmes rurales.
4.9.2.2. Promotion et développement de la
femme
Les Organisation Non Gouvernementales(ONG) qui ont bien voulu
participé à l'enquête, mènent plusieurs
activités dans le cadre de la promotion du genre à partir de
l'autonomisation de la femme. Ainsi, organisent-elles des formations aux petits
métiers entrepris par les femmes. Ces formations sont organisées
de manière à développer non seulement les
compétences techniques des bénéficiaires, mais elles
modifient également leurs comportements ; contribuent d'une
manière efficace aux changements comportementaux souhaités au
sein de la communauté des femmes.
Les organisations non gouvernementales interviennent aussi
dans le domaine de l'alphabétisation des femmes et des hommes en langue
locales et étrangère (français). Elles apprennent aux
hommes et aux femmes à s'organiser ensemble
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dans les différentes activités à mener
pour le développement du genre dans le cadre du développement
durable.
En dehors de la formation, les ONG offrent des services, des
activités éducatives et des activités collectives. Il
s'agit entre autre de la formation en technique de gestion des micros
entreprises ou microprojets. Ces projets sont soit des projets
spécifiques aux femmes ou des projets communs aux femmes et aux hommes.
Il y a la formation aux petits métiers (La couture/teinture sur tissus)
et la formation en transformation des fruits, tubercules et légumes. Ces
différentes organisations ont pour but d'emmener les femmes
ciblées à développer un esprit d'entreprise dans le but de
combattre la pauvreté et le chômage et réduire la
dépendance économique. Il y a aussi la mise en place des
activités génératrices de revenus financées
grâce au micro crédit accordés aux femmes par les ONG.
4.9.3. Organisation et structuration des groupements
à la base
L'organisation des groupements constitue un préalable
incontournable, le groupe étant le principal moteur de toute action,
surtout en milieu rural. Bien structuré, il garantit le succès et
la pérennité de toute action de développement entreprise
en faveur des femmes et des jeunes qui sont une partie de notre population
cible. L'objectif de cette action menée dans le cadre de la promotion de
la femme est de faire des groupements des entités soudées,
capables à long terme de s'autogérer et de se mobiliser pour leur
propre développement.
Ainsi, les ONG enquêtées suscitent et
encouragent la création de plusieurs groupes féminins ou mixtes
de base en Groupe d'Initiative Commune (GIC).
4.9.4. Genre et postes de responsabilité au sein
des organisations paysannes
Parmi les autres formes d'inégalité entre les
hommes et les femmes, il y a les possibilités moindres pour les femmes
d'accéder à des postes de responsabilité malgré un
principe général de non-discrimination reconnu dans la plupart
des législations nationales.
Page 80 sur 114
Le nombre de femmes membres de bureau est à un niveau
relativement inférieur à celui des hommes :
Tableau3 : Genre et poste de responsabilité
Postes
|
Femmes
|
Hommes
|
Total
|
Président
|
7
|
10
|
17
|
Vice président
|
4
|
7
|
11
|
Secrétaire
|
6
|
8
|
14
|
Trésorier
|
6
|
8
|
14
|
Total
|
23
|
33
|
56
|
%
|
41%
|
59%
|
100%
|
|
4.9.5. La communication et le genre
Créer un dispositif de communication en interne est
source d'équité. La communication répond à un
objectif : elle est source de reconnaissance. Lors de l'enquête, les
répondants et les acteurs au développement demandent une
reconnaissance axée sur plus de communication politique, plus de
formation, plus d'information qui par conséquent développeront la
motivation. Ainsi, pour maintenir cette motivation, il faut de l'information et
davantage investir les acteurs.
Nous arrivons donc à la conclusion que la
communication est la base de toute démarche motivationnelle : elle doit
se déployer sur trois niveaux : la communication au sens relationnel,
celle qui se vit tous les jours, celle à moyen terme qui s'oriente vers
les changements organisationnels et celle à long terme portant sur la
stratégie à long terme.
Les actions mises en place développeront
l'inter-échange entre les salariés et les bénévoles
: mais ce système est déjà un inter-échange. Il
faut essayer d'inclure l'ensemble des acteurs dans la vie de l'association.
Chacun doit se connaître, se rencontrer et échanger. L'objectif
est la recherche de l'équité collective : les effectifs seront
unis dans le souci d'oeuvrer vers la même finalité : il faut
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sensibiliser sur un même but. Tout cela a comme objectif
de développer le sens de l'action.
Le rôle de la communication pour
l'égalité et l'équité du sexe à tous les
niveaux est décisif pour promouvoir un développement qui prenne
en compte la dimension humaine dans le climat de changement social.
L'évolution du monde vers plus de démocratie, de
décentralisation créent des conditions favorables pour que les
populations deviennent les principaux acteurs du changement notamment la femme.
Pour y parvenir, il est essentiel de susciter leur participation et leur
capacité d'initiative. La communication a un rôle central à
jouer dans ce domaine. Il faut encourager la planification et la mise en oeuvre
de véritables programmes de développement de communication au
service du développement.
Les femmes représentent également une
priorité dans le développement. Elles assurent la plupart des
travaux. Elles ont montré à maintes reprises leur capacité
à mobiliser leur énergie et leur force de travail pour tirer le
meilleur parti des ressources disponibles et produire des résultats
tangibles et durables. Les femmes ont besoin d'améliorer leurs
connaissances techniques et leurs compétences en matière
d'organisation et de gestion, car leur contribution a la prise de
décision est de plus en plus souvent sollicitée. La communication
est essentielle dès lors qu'il s'agit d'aider les groupes
féminins à devenir plus autonomes et de nourrir le dialogue entre
hommes et femmes sur leurs droits, privilèges et responsabilités
respectifs.
4.9.6. Les dénominateurs communs - la population
et la communication
La communication est le second facteur commun : si le
développement peut être comparé au « tissage d'une
étoffe par des millions d'êtres humains », le fil de la
communication peut en tisser durablement la trame. D'un côté, la
communication est l'instrument qui permet d'instaurer un dialogue et un
débat social dans le contexte des importants changements qui sont
intervenus dans les
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relations hommes-femmes pour le développement du genre
et qui ont vu se développer une plus grande liberté d'expression.
De l'autre côté, la communication est aussi une intervention
délibérée destinée à accompagner de la
meilleure façon possible l'évolution économique et
sociale. Une stratégie de développement qui utilise les
méthodes et les instruments de la communication peut, en s'appuyant sur
les valeurs traditionnelles d'une société, aider les populations
à comprendre les nouveaux enjeux, à s'y adapter et à
acquérir les connaissances et compétences nécessaires pour
faire face à ces enjeux. Elle permet également de diffuser de
nouveaux messages sociaux à de très vastes audiences. Les moyens
de communication peuvent également être utilisés par la
population elle-même pour conduire le changement. En offrant de nouveaux
moyens d'expression et de dialogue aux acteurs engagés dans le processus
du développement à tous les niveaux de la société,
la communication permettra un engagement plus profond de la population, ce qui
représente un facteur déterminant pour un développement
adapté et durable.
Page 83 sur 114
4.10. Suggestions
4.10.1. Amélioration de la situation
féminine
Pour la prise en compte du genre dans les différentes
activités de la zone rural, certaines dispositions sont
nécessaires :
· L'accès des femmes à de meilleures
conditions de travail est un facteur favorable à une croissance
économique suffisante et à un développement durable;
· Favoriser l'accès des femmes à l'emploi,
à la formation, aux moyens financiers et matériels et à
l'encadrement ;
· Promouvoir la recherche et l'utilisation de nouvelles
technologies appropriées et accessibles aux femmes et aux hommes;
· Adopter une politique de protection sociale
élargie aux couches défavorisées;
· Initier une recherche action sur l'accès des
femmes à la formation professionnelle qui devra déboucher sur un
projet d'appui à la formation professionnelle des femmes et des hommes
;
· Favoriser l'accès des femmes au crédit
leur permettant de faire de gros investissements ;
· Mettre en place un système de crédit qui
finance les projets communs à l'homme et à la femme.
Le succès des activités et des projets en
domaine équité / genre doivent être basé sur trois
aspects clés :
· L'intégration des activités
féminines de développement aux structures publiques ;
· L'enregistrement des organisations féminines et
paysannes, de ses membres dans le registre de la commune.
Page 84 sur 114
La considération et le support des activités de
développement durable par le publique vont être basés sur
:
· Le renforcement d'une conscience favorable pour
l'équité / genre par la : Sensibilisation des hommes et des
femmes sur les valeurs des activités féminines et sur les besoins
des femmes, participation des femmes aux formations ;
· La préférence et la responsabilisation
des femmes (et des indigents) par : le ciblage des besoins pratiques des femmes
et des indigents, la responsabilisation des organisations féminines
comme partenaires limitrophes, d'adhérer aux organisations paysannes
féminines (OPF) et de participer activement aux activités de
développement ;
· Le renforcement de la collaboration des femmes et des
hommes/ le publique par : la collaboration des OPF et des structures publiques,
l'intégration des femmes dans les structures publiques.
4.10.2. Renforcement des capacités
féminines
Les bailleurs et les organisations mandatées pour la
gestion de programmes et projets peuvent mettre un accent sur le renforcement
des capacités féminines et masculine par :
· L'appui à l'alphabétisation fonctionnelle
;
· L'accompagnement intensif et moyen-terme des
organisations féminines en domaine organisationnel.
Les organisations socioprofessionnelles et notamment paysannes
peuvent :
· Offrir des cours d'alphabétisation fonctionnelle
;
· Offrir des formations techniques pratiques (champs
écoles, visites d'échange) ;
· Encourager les femmes de participer aux formations
techniques.
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A quelque niveau que ce soit, il reste indéniable que
les Associations qui travaillent en faveur d'une prise en compte du genre dans
tous les domaines s'organisent pour :
· Devenir de véritables structures fiables ;
· Etre capable de se gérer ;
· Etre capable de mobiliser les femmes et les financements
;
· Pouvoir élaborer les programmes et projets
d'actions cohérentes et réalisables ;
· Cultiver l'esprit de regroupement et de
complémentarité ;
· Développer davantage leurs compétences
et faire preuve d'un professionnalisme avéré ;
· Intégrer l'information et la communication
comme facteur de production de leurs activités économiques.
4.10.3. L'équité dans les comportements
· Que les femmes et les hommes " aient le même
statut et qu'ils jouissent des mêmes conditions pour réaliser
pleinement leurs droits humains et des mêmes aptitudes pour contribuer au
développement national, politique, économique, social et culturel
et bénéficier des résultats" ;
· La reconnaissance des différences entre les
hommes et les femmes ;
· L'équité et l'égalité
devraient être des principes de base dans tous les projets et programmes
afin d'assurer un développement viable pour tous ;
· Pour que les hommes et les femmes jouissent d'une plus
grande équité, il importe d'investir dans le développement
de technologies adaptées aux conditions locales et de faciliter
l'accès des agriculteurs et des populations rurales en
général à la formation professionnelle et à
l'enseignement formel et informel. Les organisations scientifiques et
académiques doivent
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être encouragées à forger
différents types de partenariats qui tiennent compte de
l'équité dans les faits. Les principales options consistent
à faciliter l'accès et l'utilisation des ressources naturelles
(notamment l'eau et la terre) dans des conditions plus équitables.
4.10.4. Axes stratégiques
La présente stratégie a pour objet d'identifier
les axes d'intervention pouvant permettre l'intégration du genre et de
l'équité dans toutes les actions de développement rurale.
A cet effet, nous proposons quatre axes d'intervention :
4.10.4.1. Axe stratégique1 «
Planification-Programmation12 »
Le genre est effectivement pris en compte dans les processus
de planification, de programmation des structures déconcentrées
de l'état ainsi que les structures de développement durable. A
cet effet, la stratégie de planification-programmation propose la
démarche suivante :
? Analyser chaque situation selon le genre (contextes social
et institutionnel) dans chaque secteur pour une bonne identification des
problèmes et des besoins des groupes-cibles, hommes et femmes, ainsi que
ceux des parties-prenantes (décideurs, personnel, partenaires) ;
? Identifier le processus de planification et de programmation
au sein de chaque structure et en maîtriser les mécanismes de
formulation, d'arbitrage et d'approbation ;
? Formuler, en relation avec les directions et services
techniques de la mairie et de l'arrondissement, les réponses à
apporter aux besoins des groupes-cibles : actions à mener, localisation,
budgets.
12 Stratégie d'intervention des cellules
sectorielles genre, Elaborée avec la collaboration technique de Mme
AstouDiop-Diagne Consultante internationale en Planification, Genre et
Développement. Lomé (Togo), Octobre 2008
Page 87 sur 114
4.10.4.2. Axe stratégique2 « Renforcement
des capacités en genre »
Le renforcement des capacités en genre a pour objectif
de développer un réflexe chez les décideurs et le
personnel du secteur par rapport au genre et de créer les
compétences en genre à tous les niveaux d'intervention. Celui-ci
se fera à travers l'élaboration d'un programme de renforcement
des capacités en genre de chacun des acteurs de la commune, de
l'arrondissement et des structures de développement.
4.10.4.3. Axe stratégique3 « Communication
»
Suite à l'identification des inégalités
de genre, il s'agira de déterminer ce qu'il faut modifier,
améliorer, ou éliminer pour faire en sorte que le programme
contribue à favoriser l'égalité entre les hommes et les
femmes dans tous les secteurs.
La stratégie de communication comprendra deux volets :
un programme d'information et de sensibilisation et un programme de
plaidoyer.
4.10.4.3.1. Programme information et sensibilisation
:
Un tel programme a pour objectif de favoriser le changement de
mentalité et de comportement des différents acteurs
(décideurs, techniciens et gestionnaires). Il comprendra les
activités suivantes :
? des séances de travail périodiques avec les
acteurs à divers niveau pour échanger sur la situation du genre
dans chaque secteur et saisir cette occasion pour identifier leurs besoins par
rapport à l'intégration du genre ;
? des journées de réflexion sur les enjeux de
l'égalité entre les sexes à l'attention des
décideurs, des techniciens et des gestionnaires ; ces journées
d'études devraient contribuer à démystifier le concept
d'égalité et à informer sur les engagements des
gouvernements à assurer l'égalité (à travers la
Constitution, l'adoption des conventions internationales, etc.);
Page 88 sur 114
? des sessions de sensibilisation aux questions liées
au genre et à l'impact des inégalités de genre dans le
développement ou dans différents secteurs d'intervention à
l'attention des décideurs, des techniciens et des gestionnaires.
4.10.4.3.2. Programme de plaidoyer
Le programme de plaidoyer a pour finalité de contribuer
à la réduction des inégalités de genre et à
la mobilisation des ressources nécessaires à la
réalisation de l'équité et de l'égalité de
genre. Il s'agira essentiellement d'identifier les cibles (alliés et
adversaires), de construire des messages et d'élaborer des argumentaires
ciblés et pertinents pour faire valoir la valeur ajoutée du genre
dans l'atteinte des objectifs de développement du secteur. L'objectif
étant de convaincre le Gouvernement et les partenaires techniques et
financiers de la nécessité de mettre en oeuvre dans tous les
secteurs d'activités des programmes et des projets qui prennent en
compte les besoins liés au genre et de leur allouer, en
conséquence, les ressources adéquates ;
Le travail de plaidoyer est également un processus
continu ; toutes les occasions doivent être saisies pour valoriser
le potentiel des femmes et des hommes. , rendre visible les
inégalités de genre, discuter des causes des
inégalités, alimenter la réflexion sur le sujet, etc.
Les activités de plaidoyer devraient également
insister sur les bénéfices globaux de l'introduction de la
dimension genre dans le développement du secteur.
4.10.4.4. Axe stratégique4 « Suivi et
Evaluation »
La stratégie de suivi-évaluation reposera
essentiellement sur la formulation d'indicateurs quantitatifs et
qualitatifs différenciés par sexe pour mesurer les
résultats, les effets et les impacts des programmes et projets
sectoriels sur la situation des femmes et des hommes.
Page 89 sur 114
La stratégie de suivi-évaluation aura pour objectif
de :
? rendre visibles les actions en faveur du genre dans chaque
secteur ;
? favoriser la constitution d'une base de données
complète sur la situation des hommes et des femmes, acteurs et
bénéficiaires des interventions du secteur ;
? soutenir la communication sur les enjeux genre, population et
développement ;
? Mettre en place une base d'information sur le genre.
4.10.5. Plan de communication pour le développement
du genre dans les activités
Etape 1: objectifs de la communication
Renforcer les stratégies d'animation et de vulgarisation
du genre, pour améliorer la relation entre l'homme et la femme et
permettre à cette dernière de participer activement au
développement socio-économique.
Etape 2: contexte (parties
impliquées, moyens disponibles et limitations)
Parties impliquées: les élus locaux, les animateurs
des ONG, les associations de femmes, les groupements mixtes, l'association des
jeunes et les responsables religieux et têtes couronnées
Moyens disponibles:
- documentation ou textes existants, diapositives sur le genre
- moyens techniques: un mégaphone, un ordinateur, un
vidéoprojecteur, un groupe électrogène,
Limitations:
- budget: le budget est organisé en fonctions des
engagements. - délai: le délai de mise en oeuvre souhaité
est de trois mois,
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- disponibilité: les parties impliquées seront
organisées. Une partie disponibles un jour par semaine.
Etape 3: analyse des groupes cibles
Groupes cibles
|
Qu'attendez-vous d'eux ?
|
Les élus locaux
|
Qu'ils soutiennent avec entrain le projet
|
Les animateurs des ONG
|
Comprennent l'action de communication et aident à sa mise
en oeuvre en sensibilisant les femmes
|
Les associations de femmes
|
Qu'ils soient motivés pour la mise en oeuvre du genre
dans leurs entreprises
|
L'association des jeunes
|
Les groupements mixtes
|
Les chefs religieux et têtes couronnées
|
Soutiennent l'action de communication par la sensibilisation de
leurs adeptes
|
Etape 4: messages
"Le genre présente un avantages certain pour le
développement rural". Etape 5: planification et
organisation
Stratégie
1. La communication de masse
S'adressant à un public vaste et divers, ce type de
communication permet d'informer de sensibiliser ou de développer la
communication interactive. Elle fait appel aux moyens de communication de masse
mobilisable à l'échelle locale (rural) qu'est la radio. Son but
est de répondre à des objectifs d'information
générale destinée au grand public par l'organisation de
campagnes de sensibilisation aux enjeux environnementaux. Cependant, elle
n'entre pas proprement dit dans le cycle d'une approche participative. Elle
n'en est qu'un moyen d'accompagnement.
2. La communication de proximité
Son objectif est d'accompagner et de renforcer chacune des
étapes et des phases de la démarche participative à
travers un certain nombre d'outils d'information,
Page 91 sur 114
d'analyse, de dialogue, de formation, de gestion et de suivi.
Il s'agit de supports audio-scripto-visuels : boite à image,
vidéo, diaporamas ou films fixes,... Ces outils et méthodes sont
utilisés par les agents ayant une fonction d'appui, d'animation ou
d'encadrement des communautés villageoises.
3. La communication traditionnelle
D'une manière générale, les outils et
réseaux de communication traditionnelle ont un fort impact sur la
population. Généralement, ce type de communication est
très vivant en milieu rural et joue un rôle important dans les
dynamiques villageoises. Les manifestations les plus courantes de cette forme
de communication sont les assemblées villageoises, le
théâtre, les représentations des marionnettes, les
chansons, les proverbes, les devinettes, les récits, les contes, les
visites inter villageoises ...
Ce type de communication va être mise en oeuvre dans les
lieux suivants :
Le marché : contrairement à la vision
occidentale, le marché dans les villages de l'arrondissement d'Agbanou
est aussi un lieu de rencontres, d'échanges, de débat, de
médiation autour de différents sujets. De plus, l'expression dans
ce lieu est plus personnelle et libre car les passants (hommes, femmes et
enfants) peuvent poser des questions qu'ils n'oseraient pas poser dans les
assemblées de village.
Les places publiques : appelées en
général « arbre à palabre » sont des endroits ou
se réunissent souvent les hommes pour débattre de divers sujets.
Ce sont des lieux privilégiés de rencontre avec des leaders
d'opinion.
Les jardins publics : ce jardin n'est pas moderne, c'est une
place publique où se réunissent souvent les jeunes. Ce sont des
lieux de divertissement ou il est plus probable de rencontrer un public
jeune.
Plan de communication
Groupes cibles
|
Mois 1
|
Mois 2
|
Mois 3
|
Groupe cible 1
|
|
|
|
Groupe cible 2
|
|
|
|
Groupe cible 3
|
|
|
|
Groupe cible 4
|
|
|
|
Groupe cible 2
|
|
|
|
Planning de communication
Le planning se fera par groupe cible ou par objectif Tableau de
planification des activités
Date
|
Groupe cible
|
Message
|
Moyen
|
Expéditeur
|
Fréquence
|
Matériel
|
Responsable
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Etape 6: rapportage et adaptation Il faut
organiser :
- Chaque semaine une séance de travail des
acteurs-responsables du projet - Chaque mois, une réunion de suivi avec
des représentants de toutes les
parties impliquées afin de faire le point et voir si le
plan de
communication doit être adapté.
Etape 7: évaluation et
débriefing
A la fin des trois mois, il faut procéder à la
vérification du niveau d'atteinte de l'objectif. Une note fera la
synthèse des principales conclusions.
Il faut également voir s'il est nécessaire de
reconduire le plan de communication.
Page 92 sur 114
Page 93 sur 114
CONCLUSION
En milieu rural, la femme, comme la décrit Dr.
Longhurst13, spécialiste du développement rural, est
le pivot entre la production et la consommation. En effet, le rôle de la
femme dans la génération du revenu familial est souvent double:
par ses activités à l'intérieur du foyer, elle permet
d'épargner le temps des autres membres de la famille, les rendant ainsi
disponibles pour un travail rémunéré; par une
activité génératrice de revenu monétaire, elle
participe directement aux dépenses familiales.
Contrairement à l'approche «femme et
développement » qui traitait la promotion des femmes comme secteur
isolé, l'approche « genre et développement » cible
l'intégration des femmes à la création d'une
société équilibrée. Cet équilibre passe par
l'équité qui est le thème central du Rapport sur le
développement dans le monde, mais aussi du Rapport sur le
développement humain du Programme des Nations Unies pour le
développement. Une plus grande équité peut être un
facteur d'accélération de la croissance. Pour réduire les
inégalités dans le monde et atteindre les objectifs de
développement pour le Millénaire, il est indispensable de faire
en sorte que l'équité soit le point de départ et le point
de chute de toutes les actions de développement durable.
- Amélioration de l'équité entre les
genres
La plupart des spécialistes du développement
s'accordent à dire qu'un développement durable n'est pas possible
sans la pleine participation des deux éléments, féminins
et masculins, qui constituent à part égale la population
mondiale. Les politiques de développement qui font du genre un de leurs
facteurs expriment la compréhension grandissante de la
nécessité de donner aux femmes et aux hommes une participation
entière et égale à la vie civile, culturelle,
économique, politique et sociale. Le développement axé sur
le genre
13Longhurst, 1983
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signifie qu'on donne aux enfants des deux sexes des
possibilités égales de survie, que garçons et filles
reçoivent la même nourriture et la même éducation, et
que femmes et hommes ont des possibilités égales de contribuer
à la vie sociale, économique et politique, et d'en tirer profit.
Grâce à l'équité, femmes et hommes jouiront sans
réserve de droits égaux et auront le même accès aux
ressources dont ils ont le contrôle. Ensemble, femmes et hommes peuvent
participer à la construction de sociétés plus
équitables, mieux assises et plus durables. Les conférences
internationales sur la population et le développement, au Caire, et sur
les femmes, à Beijing, ont jeté les bases permettant d'incorporer
le genre dans le développement. Dans l'arrondissement d'Agbanou,
malgré les efforts observés dans la promotion du genre, il reste
beaucoup à faire.
Quant à l'accès des femmes à la terre,
divers obstacles l'entravent. Il s'agit des pesanteurs sociologiques,
anthropologiques et historiques ; l'analphabétisme ; la pauvreté
des femmes ; le manque d'une réelle volonté politique à
faire de la femme un réel acteur de développement.
- Le crédit pour les femmes et les hommes en
milieu rurales
Le crédit a un rôle considérable à
jouer dans l'amélioration économique, sociale et politique de la
condition féminine à travers le monde. Améliorer
l'accès des femmes rurales au financement leur donne la
possibilité d'entrer dans un processus d'autonomisation. Ces moyens
supplémentaires participent à l'augmentation de leur
productivité agricole, au développement d'activités
rémunératrices de revenus en parallèle à leur
activité de production, au contrôle des moyens de production,
à la gestion des ressources naturelles.
Par l'augmentation de leur pouvoir économique, les
femmes seront alors à même de s'organiser plus efficacement, de
s'affirmer en tant que femme rurale, de participer au processus de
décision et d'élaboration des politiques les concernant, et de
défendre leurs propres intérêts auprès des pouvoirs
publics et les différentes institutions concernées.
Page 95 sur 114
Les structures d'octroi de microcrédit, dans le cadre
de la mise en pratique du concept du genre, demande à l'homme et
à la femme les activités qu'ils pensent menées ensemble
pour soutenir la famille. Ce qui est une bonne chose. L'octroi est alors
basé sur le projet familial et suivi de près par ces
structures.
Pour une meilleure participation, il est important que les
emprunteurs prennent part à l'évaluation des programmes
d'épargne/crédit pour qu'ils s'impliquent dans sa bonne gestion
et donc sa pérennité. De plus, n'existant pas un modèle de
financement type, cette participation active permet d'identifier les besoins
réels et le système d'épargne/crédit le mieux
adapté aux emprunteurs.
Il est donc nécessaire d'assurer une
équité dans l'opportunité qu'ont hommes et femmes à
l'adhésion et à la participation aux organisations agricoles. Les
femmes et les hommes doivent avoir en commun un projet ou actives au sein des
organisations paysannes pour pouvoir établir des politiques
d'épargne/crédit répondant réellement à
leurs besoins spécifiques.
- L'alphabétisation dans la gestion du
microprojet
La plupart des femmes ne sont ni instruites, ni
alphabétisées dans leur langue maternelle. Or, rentabiliser un
commerce est synonyme de bonne gestion. La bonne gestion implique la bonne
tenue des cahiers de gestion qui sont structurés en recettes,
dépenses, bénéfices, pertes, dont il faut meubler les
colonnes pour suivre la rentrée et la sortie des fonds. Ceci implique
qu'il faut savoir lire et écrire, et qu'il faut avoir reçu au
préalable une telle formation ; ce à quoi ne s'adonnent pas les
structures de financement qui se contentent seulement de donner parfois,
quelques jours avant que la cliente n'entre en possession du crédit, des
idées sur la gestion des fonds octroyés. Ainsi, la caisse de
l'activité est confondue avec la popote, avec toutes les
conséquences que cela entraîne.
Page 96 sur 114
- L'égalité comme objectif de
développement
Pour garantir que les femmes bénéficient du
développement autant que les hommes, il est important d'assurer un
accès équitable aux ressources sociales et économiques aux
hommes et aux femmes. Cela requiert l'élimination des barrières
qui gênent l'accès aux opportunités économiques et
politiques et l'accès aux services de base, pour faire en sorte que tous
les individus (hommes et femmes de tous âges et de toutes conditions)
puissent profiter des mêmes opportunités. Dans l'arrondissement
d'Agbanou, malgré les changements observés au sein de la
population en ce qui concerne le genre et l'équité, il y a encore
une grande disparité entre l'homme et la femme quant aux
opportunités. Les hommes sont très souvent favorisés au
dépend des femmes qui se dit être marginalisé dans tous les
secteurs d'activités.
Donner à chacun (aux hommes et aux femmes) ce dont il
ou elle a besoin; reconnaître les capacités et les obstacles
auxquels les femmes et les hommes peuvent faire face et en tenir compte dans la
mise en oeuvre d'un programme ou la prestation de services. Dans les villages
d'AGBANOU centre, AGONDOKPOE, AGONGBLAME et ATTOTINGA un grand effort est fait
dans ce domaine. Les femmes participent aux décisions dans le foyer
ainsi que dans les groupements de développements auxquels elles
appartiennent. Dans le même sens les hommes affirment qu'ils ont pris la
décision à partir des différentes sensibilisations
organisées par des associations de développement ou les projets
de donner la possibilité à leurs femmes de participer à la
prise de décision.
L'égalité correspond donc déjà
à " l'égale visibilité, autonomie,
responsabilité et participation des deux sexes à/dans toutes les
sphères de la vie publique et privée."
Page 97 sur 114
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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ENTSS.
3. Fiona Flintan (SEPTEMBRE 2008) « étude sur
la bonne pratique : l'autonomisation des femmes dans les sociétés
pastorales ».
Sites internet
1.
www.capod.org/IMG/pdf/Communication
Fourn-2.pdf,
« Rôle et importance de la femme dans le
développement socio-économique du Bénin. Pesanteurs
culturelles et sociologiques ». Date de consultation 15 septembre 2012.
2.
www.pseau.org/outils/ouvrages/genre
road dossier.doc
« Situation socioculturelle et économique de
la femme... autant le rôle crucial que joue la femme comme actrice de
développement (Texte 11). Du Bénin entravent sérieusement
l'épanouissement socio-économique des femmes». Date de
consultation 17 septembre 2012.
3.
http://www.fao.org/seaga,
FAO : Programme d'analyse socioéconomique selon le
genre (ASEG), Rome. Date de consultation 20 septembre 2012.
ANNEXES
Annexe 1 : images et cartes
Image : schéma de la communication
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Carte : Carte de situation de la Commune d'Allada
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C'O1 IMTTNE D/ALLADA
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Kilometers
Source: Fen] ION Réatisatiarr Hervé KOMBIENI
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Annexe 2 : Questionnaires d'enquête
1. Questionnaire destiné aux femmes
Identification de la répondante
Niveau d'instruction : Aucun Primaire Poste-primaire Secondaire
Supérieur
Age .
Vie associative
Faites vous partir d'une organisation paysanne ? Oui ! Non ! Si
oui laquelle ? Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à
adhérer à cette association ?
Quels sont les objectifs de cette association ?
Alphabétisation Activités génératrice de revenus
Assistance sociale Autres
Quelles sont les activités menées par votre
association 9
Que préconisez-vous pour l'amélioration des
conditions juridiques, sociales,
économique de la femme 9
Du rôle des femmes à la place du genre dans
le développement
Qu'-est ce que le genre selon vous9 .
Les hommes et les femmes participent ils au développement
de la même
manière ?
Est-ce que la place de la femme est reconnue dans le
développement
d'Agbanou ? Oui Non
Pensez-vous que l'équité est respectée dans
les manières de faire en direction de la femme ?
Les hommes devraient-ils jouer un rôle dans la promotion de
la femme ?
Oui Non
Si oui, selon vous quels rôles devraient-ils jouer 9
Que pensez-vous de la sensibilisation des hommes et des femmes
sur les valeurs
des activités féminines et sur les besoins des
femmes 9
Les femmes, les hommes et la communication en milieu rural qu'en
savez-vous 9
En terme d'effectif, quelle est votre appréciation au
sujet de la présence actuellement de l'homme et de la femme dans les
organes des structures sociales telles que les associations de
développement?
a- Présence égalitaire
b- Les hommes sont plus nombreux que les femmes
c- Les femmes sont plus nombreuses que les hommes
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Selon vous, quelle est la considération actuelle du
travail de la femme au sein de la communauté ?
a- Travail complémentaire pour subvenir aux besoins
primaire de la famille
b- Travail permettant la prise en charge de toute la famille
Au regard de votre appréciation, y a t- il des femmes
mariées qui ont leurs biens propres pour la production tels que le
champ, le bétail, l'argent... ?
a- Oui, il y en a qui possèdent leurs propres biens
b- Non, la femme mariée n'a pas des biens propres
c- Tous les biens appartiennent à l'homme
d- Tous les biens appartiennent à l'homme et à la
femme Femme, terre et droit
Quel est le droit de la femme sur la terre de ses parents ? .
Peut-elle hérité ? Oui ! Non ! Si non pourquoi ?
Pour vous, vos filles ont-elles les mêmes droits que vos
garçons sur vos maisons
et vos terres ? Oui Non
Si non pourquoi ?
Scolarisation des enfants
Combien d'enfants avez-vous ? Filles Garçons Que
pensez-vous de la scolarisation des filles ?
Très bonne Bonne Passable Indifférent
Avez-vous inscrire votre (vos) fille(s) à l'école?
Oui Non
Si oui quelles sont les raisons qui vous ont motivées ?
Si non pourquoi ?
Harmonie familiale
Qui s'occupe de la charge familiale ? Moi seule Mon mari seul
Nous deux
Si Moi seul, comment arrivez-vous à faire face aux
dépenses ?
Si Nous deux, comment contribuez-vous à l'harmonie du
couple ? Comment votre mari apprécie-t-il votre contribution
Très bonne Bonne Passable Indifférent
Les femmes, les hommes et la communication en milieu rural qu'en
savez-vous ?
Merci pour votre participation à cette
enquête
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2. Questionnaire destiné aux hommes
Identification
Niveau d'instruction : Aucun Primaire Poste-primaire Secondaire
Supérieur Age
Du rôle des femmes à la place du genre dans
le développement
Qu'-est ce que le genre selon vous9
Est-ce que la place de la femme est reconnue dans le
développement d'Agbanou ? Oui Non Peut être Pas vraiment
Pensez-vous que l'équité est respectée dans
les manières de faire en direction de
la femme ? Oui Non Pas vraiment
Selon vous quels rôles les hommes devraient-ils jouer dans
la promotion de la
femme 9 .
Que pensez-vous de la sensibilisation des hommes et des femmes
sur les valeurs
des activités féminines et sur les besoins des
femmes 9
Femme et terre
Quel est le droit de la femme sur la terre de ses parents ? Aucun
pas de droit
Peut-elle hérité ? Oui Non Si non pourquoi 9
La femme peut-elle hérité de terre de son
époux ? Oui ! Non ! Si non pourquoi ?
Pour vous, vos filles ont-elles les mêmes droits que vos
garçons sur vos maisons
et vos terres ? Oui Non Si non pourquoi 9
Comment pensez-vous que le problème de l'accès
à la terre des femmes peut
être résolu 9
Promotion féminine et genre
Votre femme participe t- elle à des réunions
concernant la promotion de la
femme ? Oui Non Si non pourquoi 9
Votre femme fait-elle partie d'une association ou organisation
paysanne ?
Oui Non
Doit-elle avoir votre permission pour se rendre à ces
réunions ?
Oui Non
- Non mais il faut qu'elle rentre à une heure
précise
- Non mais il faut qu'elle me précise de quelle
réunion il s'agit
- Non mail il faut que toutes les tâches de la maison
soient en règle
Encouragez-vous votre femme à participer aux
réunions s'intéressant à la
promotion féminine ? Oui Non
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Les hommes devraient -il jouer un rôle dans la promotion de
la femme ?
Oui Non Si non pourquoi ?
Si oui, quels rôles, selon vous, devraient-ils jouer ?
Scolarisation des enfants
Combien d'enfants avez-vous ? Filles Garçons Que
pensez-vous de la scolarisation des filles ?
Très bonne Bonne Passable Indifférent
Avez-vous inscrire votre (vos) fille(s) à l'école?
Oui Non
Si oui quelles sont les raisons qui vous ont motivées ?
Si non pourquoi ?
Harmonie familiale
Qui s'occupe de la charge familiale ? Moi seule Ma femme Nous
deux
Si Nous deux, comment contribuez-vous à l'harmonie du
couple ? Du rôle des femmes à la place du genre dans
le développement
Qu'-est ce que le genre selon vous?
Les hommes et les femmes participent ils au développement
de la même
manière ?
Est-ce que la place de la femme est reconnue dans le
développement
d'Agbanou ? Oui Non
Que pensez-vous de l'égalité entre l'homme et la
femme ?
Pensez-vous que l'équité est respectée dans
les manières de faire en direction de
la femme ?
Disparité entre hommes et femmes dans leur participation
dans les projets de développement
Les hommes devraient-ils jouer un rôle dans la promotion de
la femme ?
Oui Non
Si oui, selon vous quels rôles devraient-ils jouer ?
Que pensez-vous de la sensibilisation des hommes et des femmes
sur les valeurs
des activités féminines et sur les besoins des
femmes ?
Comment est perçu les groupements de femmes en milieu
rural ?
Les femmes, les hommes et la communication en milieu rural qu'en
savez-
vous ?
En terme d'effectif, quelle est votre appréciation au
sujet de la présence actuellement de l'homme et de la femme dans les
organes des structures sociales telles que les associations de
développement?
a- Présence égalitaire
b- Les hommes sont plus nombreux que les femmes
c- Les femmes sont plus nombreuses que les hommes
Selon vous, quelle est la considération actuelle du
travail de la femme au sein de la communauté ?
a- Travail complémentaire pour subvenir aux besoins
primaire de la famille
b- Travail permettant la prise en charge de toute la famille
Au regard de votre appréciation, y a t- il des femmes
mariées qui ont leurs biens propres pour la production tels que le
champ, le bétail, l'argent... ?
a- Oui, il y en a qui possèdent leurs propres biens
b- Non, la femme mariée n'a pas des biens propres
c- Tous les biens appartiennent à l'homme
d- Tous les biens appartiennent à l'homme et à la
femme
Aujourd'hui, quelle est votre appréciation au sujet de
la responsabilité et du contrôle des biens par l'homme et la femme
en famille ?
a- Seul l'homme est responsable
b- Seule la femme est responsable
c- L'homme et la femme sont tous les deux responsables au
même pied d'égalité
Que proposeriez-vous aux structures qui s'occupent de
l'animation et de la vulgarisation du genre en vue de l'amélioration des
rapports sociaux entre les hommes et les femmes pour un développement
harmonieux tenant compte des besoins pratiques (vie quotidienne) et des
intérêts stratégiques(accès au pouvoir) de chaque
sexe?
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Merci pour votre participation à cette
enquête
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3. Questionnaire à l'endroit des
organisations paysannes
Quel est le nom de l'organisation paysanne 9
Quel est le type de groupement ? Féminin ou mixte
Quels sont les objectifs de l'organisation paysanne 9
Quelles sont les activités menées dans cette
organisation paysanne 9
Comment avez-vous mobilisé le capital de départ 9
Est-ce que les revenus sont répartir entre les membres du
groupe ? Oui Non
Si non quelles sont leurs autres utilités
Quels sont les méthodes de gestion des revenus 9
Faites-vous des cotisations ? Oui Non
Si oui quel est le montant et la fréquence 9 Quels
sont les produits de commerce 9
Quel est le rendement de la production ? Très bien Bien
Mauvais
Acceptable
Quels sont les produits transformés 9
Quels est le mode d'accès à la terre ? Achat Don
Héritage Prêt Location Quels sont les relations qui existent entre
cette OP et les autres du village 9
Existe-t-il des structures d'intervention ? Oui ! Non ! Si oui
lesquelles
Quels est le rôle et la contribution de ces structures dans
l'OP 9 Du rôle des femmes à la place du genre dans le
développement
Qu'-est ce que le genre selon vous9
Les hommes et les femmes participent ils au développement
de la même
manière 9
Est-ce que la place de la femme est reconnue dans le
développement
d'Agbanou 9
Que pensez-vous de l'égalité entre l'homme et la
femme 9
Pensez-vous que l'équité est respectée dans
les manières de faire en direction de la femme 9
Disparité entre hommes et femmes dans leur participation
dans les projets de développement
Les hommes devraient-ils jouer un rôle dans la promotion de
la femme ?
Oui Non
Si oui, selon vous quels rôles devraient-ils jouer 9
Que pensez-vous de la sensibilisation des hommes et des femmes
sur les valeurs
des activités féminines et sur les besoins des
femmes ?
Comment est perçu les groupements de femmes en milieu
rural ?
Les femmes, les hommes et la communication en milieu rural qu'en
savez-vous ?
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Merci pour votre participation à cette
enquête
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TABLE DES MATIERE
SOMMAIRE 1
DEDICACE 2
REMERCIEMENTS 3
RESUME 4
ABSTRACT 5
SIGLES ET ACRONYMES 6
INDEXE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES 8
INTRODUCTION 9
CHAPITRE 1 : Problématique et Cadre 13
1.1. Problématique 14
1.1.1. Enoncé du problème 14
1.1.2. Hypothèses 18
1.1.3. Objectifs 18
1.1.3.1. Objectif général 18
1.1.3.2. Objectifs spécifiques 18
1.1.3.3. Contexte et justification 19
1.1.3.3.1. Environnement international et
égalité de genre 19
1.1.3.3.2. Contexte Béninois et égalité
de genre 20
1.1.3.3.3. Pertinence du sujet 21
1.1.3.3.4. Revue documentaire 21
1.2. Cadre théorique 25
1.2.1.1. Le rôle productif 25
1.2.1.2. Le rôle reproductif 25
1.2.1.3. Le rôle communautaire (rôle dans la
société) 26
1.2.1.4. Discussion sur le genre et les trois rôles:
26
1.2.2. La théorie de l'équité 26
1.2.2. 1. L'analyse de la théorie à Agbanou
27
1.2.2.1.1. Le ratio de la femme est égal au ratio de
l'homme 27
1.2.2.1.2. Le ratio de la femme est
déséquilibré en sa faveur 28
1.2.2.1.3. Le ratio la femme est inférieur au ratio de
l'homme 28
1.2.3. La théorie de l'action raisonnée 28
1.2.4. La théorie du changement social 28
Page 110 sur 114
1.2.5. Théorie des genres et des pouvoirs (1995) 29
1.2.6. Théorie de la diffusion des innovations
(années 60) 29
1.2.7. La théorie de la communication pour le changement
social et de
30
comportement (CCSC) de Paulo Freire
1.2.7.1. Caractéristique 1. La CCSC est un processus :
Planification en C 30 1.2.7.2. Caractéristique 2 : la CCSC a besoin
d'un modèle socio-écologique 30
1.2.7.3. Caractéristique 3 : la CCSC fonctionne selon
trois stratégies clés 31
Chapitre 2: Zone d'étude 32
2.1. La commune d'Allada 33
2.1.1. Situation géographique 33
2.1.2. Aspects sociodémographiques 33
2.1.3. Dynamique de l'économie locale 34
2.2. L'arrondissement d'Agbanou 35
2.2.1. Présentation du village "AGBANOU" 35
2.2.1.1. Historique 35
2.2.1.2. Aspects sociodémographiques 35
2.2.1.3. Activités économiques 36
2.2.1.4. Problèmes énumérés 36
Chapitre 3 : Méthodologie de recherche 38
3.1. Démarche méthodologique 39
3.1.1. Données utilisées 39
3.1.2. Méthode de collecte de données de
l'étude 39
3.1.2.1. Méthode fonctionnelle 39
3.1.2.2. Méthode comparative 39
3.1.2.3. Recherche documentaire 40
3.1.2.4. Travaux de terrain 40
3.3. Techniques et outils de collecte des données 40
3.3.1. Techniques 40
3.3.2. Les outils de collecte 42
3.4. Le Traitement des Données 42
3.5. Clarification conceptuelle 42
3.5.1. Genre 43
3.5.1.1. L'Egalite de « Genre » 43
3.5.1.2. La parité 43
3.5.1.3. Gender Mainstreaming 44
Page 111 sur 114
3.5.2. Développement 44
3.5.2.1. Le développement durable 44
3.5.2.2. Développement social 44
3.5.3. Empowerment 45
3.5.4. Equité 45
3.5.5. Communication 45
3.5.5.1. Communication pour le développement 46
3.5.5.2. La communication pour le développement durable
(C4D) 46
CHAPITRE 4 : Présentation des Résultats, Analyse
et suggestions 47
4.1. Type et population d'étude 48
4.2. La période d'étude 48
4.3. Echantillonnage 48
4.3.1. Technique d'échantillonnage 50
4.3.2. La cible féminine 51
4.3.3. La cible masculine 52
4.3.4. Profils des cibles 52
4.3.4.1. Origines 52
4.3.4.2. Situations personnelles 53
4.3.4.3. Niveau d'études 53
4.4. Présentation des résultats 55
4.4.1. Domaine d'activités 55
4.4.2. Hommes-femmes dans le secteur de l'agriculture et du
développement
56
rural
4.4.2.1. Rôles respectifs des hommes et des femmes 56
4.4.2.2. Des femmes impliquées dans le
développement local 56
4.4.2.3. L'équité entre les sexes 57
4.4.3. Des femmes tisseuses de lien en espace rural 58
4.4.4. Investissement et épargne microcrédit
59
4.4.4.1. Epargne et investissement 59
4.4.4.1.1. Epargne 59
4.4.4.1.2. Investissement 61
4.4.4.2. Reconnaissance du rôle des femmes au
développement 61
4.4.4.2. Microcrédit 62
4.5. Rôles des genres 62
4.5.1. Charges familiales et sociales 62
Page 112 sur 114
4.5.2. Triple rôle des femmes 63
4.5.3. Difficultés liées au territoire 64
4.6. Femmes rurales et activités
génératrices de revenus. 65
4.6.1. Femme rurale et production 65
4.6.2. Activités génératrices de revenus
et conditions d'exercice 65
4.6.2.1. Les activités génératrices de
revenus 65
4.6.2.2. Conditions d'exercice des activités
génératrices de revenus 66
4.7. Femme, Communication et Développement 67
4.7.1. Genre, pauvreté et alphabétisation 67
4.7.1.1. Genre, structures des ménages et
pauvreté 67
4.7.1. 2. Genre, et alphabétisation 67
4.7.2. Femmes et hommes à Agbanou 68
4.7.2.1. Position des femmes et les rôles de genre
à Agbanou 68
4.7.2.1.2. Rôle de reproduction 68
4.7.2.1.3. Rôle de production 68
4.7.2.1.4. Education 69
4.7.2.1.5. Accès aux ressources 69
4.7.2.1.6. Emploi et Formation professionnelle 69
4.8. Genre et communication pour le développement 70
4.8.1. Types et formes de communication 71
4.8.1.1. Formes de communication 71
4.8.1.1.1. La communication verbale 71
4.8.1.1.2. La communication non verbale 71
4.8.1.2. Type de la communication 72
4.8.1.2.1. La communication interpersonnelle 72
4.8.1.2.2. La Communication communautaire 72
4.8.2. Système de communication entre homme et femme
72
4.8.2.1. Accès et circulation de l'information 73
4.8.2.2. Le défi de la communication en milieu rural
74
4.9. Analyse des résultats 77
4.9.1. Les Changements et impact socio-économique de la
femme 77
4.9.1.1. Autonomie financière. 77
4.9.1.2. Amélioration des conditions de vie 77
4.9.1.3. Développement des activités 78
Page 113 sur 114
4.9.2. Rôle des ONG dans l'autonomisation des femmes et la
promotion du genre
4.9.2.1. Rôle des ONG en matière de promotion de
l'égalité 78
4.9.2.2. Promotion et développement de la femme 79
4.9.3. Organisation et structuration des groupements à
la base 80
4.9.4. Genre et postes de responsabilité au sein des
organisations paysannes 80
4.9.5. La communication et le genre 81
4.9.6. Les dénominateurs communs - la population et la
communication 82
4.10. Suggestions 84
4.10.1. Amélioration de la situation féminine
84
4.10.2. Renforcement des capacités féminines
85
4.10.3. L'équité dans les comportements 86
4.10.4. Axes stratégiques 87
4.10.4.1. Axe stratégique1 «
Planification-Programmation» 87
4.10.4.2. Axe stratégique2 « Renforcement des
capacités en genre » 88
4.10.4.3. Axe stratégique3 « Communication
» 88
4.10.4.3.1. Programme information et sensibilisation :
88
4.10.4.3.2. Programme de plaidoyer 89
4.10.4.4. Axe stratégique4 « Suivi et
Evaluation » 89
4.10.5. Plan de communication pour le développement du
genre dans les
90
activités
CONCLUSION 94
Références Bibliographiques 98
10
Annexes 1
11
0
Table des matières
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