La production des États-Unis, qui a
débuté dès 1860, s'est longtemps identifiée
à la production mondiale dont elle a représenté plus des
deux tiers jusqu'en 1930. Depuis lors, l'exploitation pétrolière
américaine n'a cessé de décliner. La production
cumulée des États-Unis représente environ 20 % des 192 Gt
qui avaient été produites dans le monde en 2006, mais à
cette date, sa contribution à la production mondiale n'était plus
que de 8%. L'histoire pétrolière des États-Unis est
ponctuée de quelques dates importantes :
- 1948 : années à partir de laquelle ils sont
devenus importateurs de pétrole leur production intérieure ne
satisfaisant plus leur propre consommation ;
-1975 : année où ils perdent leur rang de
premier producteur mondial au bénéfice de l'ex U.R.S.S ;
Durant la période 1900 à 1938, le monde du
transport pétrolier est marqué par l'émergence des
États-Unis comme leader mondial, la restructuration du marché
face à la forte hausse de la demande et l'évolution majeure de la
forme de la coque des pétroliers.
La domination des États-Unis sur le marché
survient à partir des années 1920, lorsque la consommation
d'énergie par pétrole commence à remplacer
sérieusement le charbon. Ce changement survient d'abord sur le continent
américain vers lequel est alors dirigé la majeure partie de la
production mondiale, en particulier du Venezuela. C'est ce continent qui a
alors la principale influence sur la conception des pétroliers. En
Europe, la Première Guerre mondiale détruit une bonne partie de
la richesse et empêche une croissance similaire à celle des
États-Unis. De plus, la révolution soviétique de
[25]
1917 entraîne la nationalisation des ressources
pétrolifères de Bakou qui deviennent réservées
quasiment exclusivement à un usage interne à l'URSS.
La mondialisation favorise la destruction de l'environnement,
la dictature des marchés financiers, l'écrasement des plus
faibles et de conduire à une uniformisation destructrice des
identités culturelles.
La production énorme de gaz à effet de serre de
l'Amérique du Nord contribue à l'altération du climat
mondial. La croissance économique et la population de l'Amérique
du Nord sont des facteurs clés de ses défis environnementaux.
Avec seulement 5,1% de la population mondiale, l'Amérique du Nord
consume un peu plus de 24% de l'énergie primaire mondiale. La
consommation d'énergie par habitant au Canada et aux États-Unis a
augmenté depuis 1987, avec un total en hausse de 18% : le secteur des
transports aux États-Unis est le plus grand consommateur
d'énergie de la région. De 1987 à 2003, les
émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles en Amérique
du Nord ont augmenté de 27,8%.
L'Amérique du Nord est un leader en matière de
recherche et de publications environnementales. Elle intègre le public
dans le processus de prise de décision et lui fournit un accès
aux informations environnementales. Une base réglementaire solide depuis
les années 1970 et des programmes innovants basés sur le
marché ont fourni des mesures incitatives pour contrôler la
pollution et conserver les ressources naturelles. Cependant, selon l'ONU,
beaucoup des problèmes environnementaux de l'Amérique du Nord
sont ceux d'une société qui connaît la réussite
technologique mais apprend qu'une consommation sans limite n'est pas durable
éternellement. D'autres problèmes clés sont l'extension
urbaine anarchique et la quantité et la qualité de l'eau
douce.
Ces avertissements figurent dans le rapport global Outlook 4,
GEO-4, le plus récent d'une série de rapports phares du
Programme
[26]
des Nations Unies pour l'environnement, basé à
Nairobi. GEO-4 est publié Vingt ans après que la
Commission mondiale pour l'environnement et le développement (la
Commission Brundtland) ait produit son rapport séminal, Notre futur
commun. Dans GEO-4 on a décrit les changements intervenus
depuis 1987, on a évalué l'état actuel de
l'atmosphère mondial, la terre, l'eau et la biodiversité, et l'on
a identifie les priorités d'action. Dans GEO-4 on a
salué les progrès du monde dans le traitement de certains
problèmes relativement simples, l'environnement étant aujourd'hui
beaucoup plus présent dans les politiques partout dans le monde. Mais
malgré ces avancées, certains problèmes persistent pour
lesquels les mesures et les arrangements institutionnels actuels se sont
systématiquement montré insuffisants et pour lesquels des
solutions sont encore en cours d'élaboration.
Ne pas traiter ces problèmes persistants peut selon le
PNUE anéantir tous les progrès accomplis pour les questions plus
simples et menacer la survie même de l'humanité. Selon le rapport,
«Aucun des problèmes majeurs soulevés dans Notre futur
commun ne connaît de prévisions d'évolution
favorables.» Mais, il insiste : «L'objectif n'est pas de
présenter un scénario catastrophe, mais un appel urgent à
l'action.» La menace de changement climatique est désormais
urgente. Pour limiter les effets du changement climatique à un niveau
gérable, certains experts ont proposé que la température
globale ne dépasse pas la moyenne de 2°C les niveaux
préindustriels. Pour atteindre cet objectif, les émissions
mondiales de gaz à effet de serre devront atteindre leur maximum avant
2025, et enregistrer une baisse allant jusqu'à 50% d'ici 2050, par
rapport aux niveaux de 1990. Ceci implique une réduction des
émissions de 60-80% d'ici 2050 dans les pays développés.
Si les pays en développement acceptent des engagements en matière
de réduction des émissions, ils devront également
réduire leurs émissions de façon significative. Des
négociations doivent commencer en décembre pour établir un
traité qui remplacera le Protocole de Kyoto, l'accord international sur
le climat qui oblige les pays à contrôler les émissions
anthropogènes des gaz à effet de serre.
Bien que les pays en voie de développement soient
exemptés d'engagements en matière de réduction des
émissions, une pression croissante pèse sur certains pays
à l'industrialisation rapide. Le
[27]
rapport. GEO-4 souligne que le changement climatique
est une «priorité mondiale» exigeant une volonté et un
leadership politiques. Il relève cependant un «manque remarquable
d'empressement» et une réponse mondiale «terriblement
inadéquate». Plusieurs pays hautement polluants ont refusé
de ratifier le Protocole de Kyoto. D'après ce rapport. Certains secteurs
industriels qui étaient défavorables au Protocole de Kyoto ont
réussi à annihiler toute volonté politique de le
ratifier». On exige des transformations fondamentales des structures
économiques et sociales dont des changements dans le style de vie.
Malgré la hausse de la consommation d'énergie,
l'Amérique du Nord a fait des progrès pour mieux utiliser
l'énergie même si les améliorations dans ce domaine sont
liées en partie à l'externalisation de certaines activités
industrielles. Mais les gains en matière d'efficience
énergétique ont été compensés par
l'utilisation des véhicules plus grands, des normes peu restrictives en
matière d'économie de carburant et une augmentation de la
quantité de voitures et des distances parcourues.
Alors que la production énergétique totale
augmentait dans les deux pays d'Amérique du Nord, la production
pétrolière aux États-Unis a entraîné une
dépendance croissante envers le pétrole importé. Des
investissements importants ont été réalisés au
Canada qui a doublé la production pétrolière à
partir des sables pétrolifères. L'extension urbaine est toujours
l'un des plus grands problèmes pour la région et a
contribué de façon significative à la hausse du nombre de
voitures, des kilomètres parcourus par les véhicules et de la
longueur des routes goudronnées en Amérique du Nord au cours des
Vingt dernières années. Les maisons et leurs emplacements sont
devenus plus grands et le nombre moyen de personnes par foyer a
diminué.
L'extension urbaine, une faible densité de logements
autour des zones urbaines, s'est poursuivie sans fléchir au cours des
Vingt dernières années. L'extension rurale ou exurbaine,
caractérisée par des blocs de grands lotissements au delà
de la limite urbaine, avec des durées de
[28]
transport élevées pour rejoindre les villes,
constitue une menace croissante pour les systèmes naturels et
protégés.
L'extension exurbaine croissante et l'interface
urbaine-rurale, où les systèmes sociaux et naturels se
chevauchent et s'affectent les uns les autres, intensifient la fragmentation et
la perte de forêts, de zones marécageuses et d'habitats.
La santé humaine souffre également, avec des
niveaux d'ozone plus élevés dans ces banlieues immenses. Les
déplacements à pied moins fréquents que dans les quartiers
plus compacts contribuent à des problèmes de prise de poids et de
diabète. Les conséquences sur la santé humaine des impacts
environnementaux constituent un problème émergent. L'eau potable
de la région est l'une des plus propres du monde dans l'ensemble, mais
avec quelques variations sub-régionales. Les principales causes de
dégradation sont les écoulements agricoles, les décharges
des stations d'épuration des eaux usées et les modifications
hydrologiques.
Des progrès considérables ont été
accomplis pour protéger la qualité de l'eau contre la pollution
ponctuelle, et la pollution diffuse, surtout en provenance des fermes, est
maintenant une priorité dans les deux pays. Les installations
d'élevage en claustration ont augmenté au cours des Vingt
dernières années et constituent une source croissante de
pollution diffuse liée aux nutriments lorsqu'une gestion
inappropriée permet aux nutriments du fumier de pénétrer
dans la terre et les nappes phréatiques. Environ 40% des grands
estuaires aux États-Unis souffrent d'une eutrophisation grave en raison
de l'enrichissement en azote. Selon le rapport GEO-4, le futur sera
largement déterminé par les décisions que les individus et
la société prennent actuellement : «Notre futur commun
dépend de nos actions aujourd'hui, pas demain ou à un moment du
futur». Pour certains des problèmes persistants, les
dégâts peuvent déjà être irréversibles.
Le rapport GEO-4 avertit que s'attaquer aux causes sous-jacentes des
pressions environnementales affecte souvent les intérêts de
groupes puissants capables d'influencer les décisions politiques. La
seule façon de traiter ces problèmes plus difficiles exige de
déplacer l'environnement depuis la périphérie vers le
centre du processus de
[29]
prise de décision : l'environnement pour le
développement, et non un développement obtenu au détriment
de l'environnement.
Quelques améliorations
> Les améliorations des performances
environnementales de la production de pétrole à partir des sables
pétrolifères (ce qui implique l'utilisation de grandes
quantités de gaz naturel et d'eau entraîne des émissions
importantes de gaz à effet de serre et endommage les forêts et la
faune) risquent d'être compensées par une augmentation
énorme de l'échelle des opérations. Au début de la
décennie actuelle, la pollution atmosphérique a causé
selon les estimations le décès prématuré d'environ
70 000 personnes par an aux Etats-Unis et d'environ 5 900 personnes au Canada.
Le mercure émis lorsque le charbon est brûlé dans les
centrales électriques entre dans la chaîne alimentaire et affecte
les peuples indigènes du Nord plus que les autres populations de la
région.
> En 2006, la Californie, le douzième plus gros
émetteur de carbone du monde, a adopté la première loi aux
États-Unis pour limiter les émissions de CO2.
> Le Canada a désormais trois des dix zones
urbaines mondiales avec la plus grande extension : Calgary, Vancouver et
Toronto. Aux États-Unis, les zones côtières ne couvrent que
17% du pays mais contiennent plus de la moitié de sa population.
L'extension urbaine augmente et peut s'étendre sur 80 kilomètres
vers l'intérieur. L'extension exurbaine affecte aussi l'eau : les
surfaces dures la conduisent vers des drains et des égouts où
elle ne peut pas remplir les nappes phréatiques et les
écoulements suburbains qui contiennent de nombreux polluants. Plus de
500 espèces en danger aux États-Unis sont menacées
d'extinction en raison de l'extension exurbaine et de
[30]
l'interface urbaine-rurale. Les prairies disparaissent : les
pâturages centraux d'Amérique du Nord sont
considérés comme étant parmi les écosystèmes
les plus menacés sur le continent, et au niveau mondial.
Si la priorité a jusqu'à présent
été donnée au développement, souvent aux
dépens de l'environnement, des efforts pour promouvoir la
durabilité apparaissent dans les états, les provinces et les
municipalités ainsi que dans le secteur privé et le
bénévolat. L'un des exemples des méthodes employées
pour limiter le changement climatique est la stratégie Smart Growth,
avec une densité de peuplement de 48 personnes par hectare, une
densité que l'on estime favorable aux transports publics. Ceci peut
aussi être une façon de réduire les concentrations de
polluants atmosphériques urbains traditionnels.
[31]