Le Jurassique transgressif est représente par des
marnes noires, a passées gréseuses et calcaires. Au
Crétacé inferieur, des allées et venues de la mer dans un
vaste golfe s'ouvrant vers l'ouest se traduisent par une série de
variations de faciès et notamment par de larges épandages
deltaïques à l' origine de pièges stratigraphiques.
L'Eocène est représenté notamment par une série
argilo-gréseuse atteignant 3 000 m de puissance dans le synclinal de
l'Alberta et s'amincissant fortement, comme les autres séquences, vers
le NE (Perrodon, 1980).
Dans toute cette sous province, les pièges sont
essentiellement stratigraphiques, biseaux et corps sableux lenticulaires,
principalement par variation des faciès et passage à des marnes
en amont, plus rarement par biseaux de transgression dans les séries de
base du crétacé. Quelques anticlinaux très adoucis, le
plus souvent gazéifié, moulent d'anciens reliefs, ou des
récifs dévoniens.
Les réservoirs sont essentiellement
détritiques. Les sables du Crétacés supérieur,
principalement le Cardium, renferment environ le quart de l'huile Canadienne.
L'origine de cette huile lourde serait a rechercher dans l'immaturité
des formations et dans l'altération d'hydrocarbures migrés
(Perrodon, 1980).
Le principal champ crétacé est celui de
Pembina, découvert en 1953 à la suite d'une
réinterprétation des diagraphies. Il est formé
principalement par un vaste biseau des sables du Cardium qui s'amincissent et
passent à des argiles en amont pendage vers l'Est. Les trois corps
sableux qui constituent le magasin sont séparés par deux
discordances assez nettes. Les caractéristiques du réservoir,
situé à 700 m, sont les suivantes :
· Surface 3 000 km2 (755 000 acres),
· épaisseur de 0 à 20 m, moyenne 4 m,
· porosité moyenne 12 %,
· perméabilité moyenne 25 md.
Les eaux de gisement sont pratiquement douces ; l'huile est
néanmoins relativement légère: densité 0,83
(39° API).
[13]
Ces formations mésozoïques méritent de
retenir l'attention à deux autres points de vue plus particuliers :
· l'existence des gaz dans la partie profonde du
synclinal,
· la présence des très importantes
accumulations d'huile lourde dans les séries peu profondes, et
jusqu'à l'affleurement.
Des vastes accumulations de gaz se rencontrent dans les
grès crétacés à faible
porosité-perméabilité du synclinal de l'Alberta. Ce
piégeage original en synclinal abriterait des ressources en huile dans
le champ de Milk River.
> Les huiles lourdes
Les grès du Crétacé inférieur des
zones nord et nord-est de l'Alberta renferment de très importants
volumes d'huile lourde en place. Ces réserves sont concentrées
dans les accumulations de Peace River à l'ouest, de Lloydminster et de
Cold Lake à l'est et pour la plus grande part de Wabasca et de
l'Athabasca au NE, l'ensemble formant un arc de quelque 1 000 km de long
(Perrodon, 1980).
Les caractéristiques de l'huile se dégradent
avec la diminution de profondeur des réservoirs, passant d'une
densité de 0,95 (18° API) et plus en aval à des bruts
conventionnels, à 110° API, à l'affleurement.
Dans ces différentes accumulations, l'huile se trouve
dans des grès de base du Crétacé inferieur, en
majorité de type deltaïque et fluviatile, transgressifs sur des
formations plus anciennes, jurassiques à dévoniennes formant un
relief irrégulier. Ces grès sont couverts par des argiles marines
transgressives. Le piégeage est assuré par une combinaison des
facteurs structuraux et stratigraphiques : hauts fonds et biseau,
régional des sables vers le NE.
L'accumulation de Peace River renferme environ de l'huile en
place, dans des sables d'une trentaine de mètres de puissance à
500800 m de profondeur.
Les champs de la zone de Lloydminster, situés sur des
noses et des terrasses dans une zone de biseau, concentrent de l'huile en
place, et exploitable par des méthodes conventionnelles.
[14]
> Les Sables bitumineux de l'Athabasca
Les sables bitumineux de l'Athabasca, dans le coin NE de
l'Alberta, renferment de l'huile en place et représentent la plus
importante ressource mondiale d'huile lourde. Cette accumulation, qui couvre
environ 30 000 km2, se situe dans des sables du
Crétacé inférieur transgressifs sur le Dévonien,
dont l'épaisseur imprégnée varie entre 0 et 120 m. Ces
sables affleurent dans les vallées pour s'enfouir progressivement sous
600 m de mort terrains vers le SW.
Au point de vue géologique, ces sables correspondent
à un environnement deltaïque saumâtre à marin, avec
des faciès fluviatiles. Cette accumulation correspond, pour la plus
grande part, à un vaste bombement de 240 x 200 km, présentant un
contre-pendage d'une soixantaine de mètres. Celui-ci est fermé
par un léger synclinal en relation avec la dissolution des formations
salines du groupe Elke Point (Dévonien). Cet ensemble constitue en
quelque sorte un champ géant et probablement le seul en affleurement
(Perrodon, 1980).