III.3.3.2. Le Milieu de résidence.
Au deuxième niveau de l'arbre, le milieu de
résidence est repris dans le modèle comme facteur explicatif de
non-utilisation du condom aux premiers rapports sexuels pour les filles de
20-24ans. Ces filles déclarent n'avoir pas utilisé le condom
à 9,8 % en milieu rural et à 17,8% en milieu urbain. Les filles
habitant le milieu rural ont moins le risque de ne pas utiliser le condom que
celles du milieu urbain.
Ces résultats semblent prouver le contraire de ce que
l'on attendait. Tout simplement parce que de nombreux services de santé
sexuelle et reproductive se trouvent en ville qu'en campagne. Par rapport
à d'autres études antérieures, ces résultats
révèlent une autre dimension. Pourtant, l'utilisation
élevée de la contraception en milieu urbain s'expliquerait par
l'hyper-implantation des services de santé sexuelle et reproductive en
ville. Cela étant, la ville reste un milieu par excellence
d'acculturation, du fait de la modernisation, les filles qui habitent ont
tendance à bannir les us et coutumes encore très présents
en milieu rural (Lougoue, 2005).
III.3.3.3. La Province de résidence
Les résultats de la fig.III.3 montrent que la province
est liée à non-utilisation du condom aux premiers rapports
sexuels à travers le milieu résidence urbain. Il est à
constater que les filles des provinces de Kinshasa, Katanga, Kasaï
occidental et Kasaï oriental (9,3%) habitant en ville n'utilisent pas le
condom et celles habitant en ville dans le Bandundu, la Province orientale, le
Nord-Kivu, le Maniema, le Sud-Kivu, le Bas-Congo et l'Equateur (8,5%)
n'utilisent pas aussi le condom.
Les explications portées à ces
différences provinciales peuvent se fonder sur des différences
socioculturelles entre entités géographiques mais aussi par les
structures sociodémographiques (structure par âge et sexe de la
population qui y réside par exemple). D'où, la présence ou
l'absence d'une conversation entre partenaires sur la contraception avant le
premier rapport sexuel fait apparaître des processus très
complexes, liés d'une part à la socialisation et à la
construction sociale du genre, et d'autre part, à la plus ou moins
grande proximité entre partenaires (Bozon et al. 2006).
III.3.3.4. La Connaissance du condom.
Au deuxième niveau, il y a la connaissance du condom
qui est identifiée comme facteur de non-utilisation du condom chez les
jeunes filles âgées de 15-19ans. Parmi ces filles, celles qui
connaissent le condom comme moyen de réduction du risque de contracter
le VIH/SIDA ne l'utilisent pas à 46,5% et celles ayant
déclaré ne pas connaitre le condom, ne l'utilisent pas aussi
à 25,9%. Ces résultats montrent à suffisance la faible
utilisation du condom que soit chez les filles qui le connaissent et celles qui
ne connaissent pas.
Du moins, le risque de ne pas utiliser est plus
élevé chez les filles qui connaissent le condom comme moyen de
réduction du risque de contracter le VIH/SIDA que celles qui ne
connaissent pas. Ces résultats divergent à ce que Modieli (2008)
avait trouvé au Niger ; montrant que la connaissance du condom
comme moyen de prévention des IST/VIH/SIDA chez les adolescents
contribuait à son utilisation d'autant plus que les adolescents qui ne
le savent pas ont trois fois plus de risque de ne pas l'utiliser lors de leurs
rapports sexuels.
Pour sa part, Rwenge (2004) stipule qu'il est rare que la
jeune fille exige les condoms au moment des rapports sexuels, même si
elle est suffisamment informée et consciente des risques qu'elle coure,
non seulement parce que ces relations sont contraintes financièrement,
mais parce qu'aussi un écart important d'âge entre partenaires
s'accompagne d'un rapport inégalitaire des forces.
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