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FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA POPULATION ET DU
DEVELOPPEMENT (DSPD)
B.P. 176/KINSHASA XI
Conditions socio-économiques des Ménages
Congolais et Comportements Sexuels à Risque : « Cas des
Jeunes Filles Célibataires »
Par
BOPE BOPE Valentin
Mémoire Présenté et Défendu en vue
de l'obtention du Titre de Licencié en sciences de la Population et de
Développement ;
Option : Démographie
Directeur : Prof. KALAMBAYI BANZA
Barthélemy
Rapporteur : MANTEMPA Jocelyn
Février 2013
Dédicace
Merci seigneur pour tout ce que tu as fait pour
moi ;
A mon père patrice Emery Bope, a qui je dois
tout ;
A ma Mère Esther Bokashanga, elle qui, je ne
pourrais jamais rendre ce qu'elle a rendu pour moi,
A ma tante Jose Pelenge et oncle Alexandre Lapongo
pour leurs prières et leur accompagnement durant mon
parcours,
A mon oncle Alfred Mikobi pour son assistance et son
encouragement
A mes frères et soeurs Sylvie Phyema, Evelyne
Baluemi, Alexis Woto, Francine Bokashanga, Germain Makuma, Antoinette Melakuma,
et Remy Mbakama pour leurs prières et patience dans l'amorce de ce long
chemin
A ma progéniture
Je dédie ce travail
Remerciements
Au terme de notre entrée dans le monde de recherche
en sciences sociales, notamment en démographie, nous tenons à
remercier tous ceux qui, de près ou de loin ont contribué
à la réalisation de ce mémoire.
Nos remerciements vont tout droit à l'endroit de la
personne qui, malgré ses multiples occupations, a voulu donner à
cette oeuvre une valeur scientifique à travers une rigueur dans la
démarche. Professeur Kalambayi Banza Barthélemy, nous vous
remercions pour l'amour du travail et de la recherche inculqué. Vous
avez été un modèle pour nous.
Nous aimerons exprimer notre vive reconnaissance à
l'Assistant Mantempa Nzinunu Jocelyn, avec qui nous avons commencé ce
travail, pour son encadrement à travers ses lectures et critiques
pertinentes de ce document.
Nous aimerions aussi remercier le professeur Emina
Jacques, pour avoir inculqué en nous un esprit de recherche, pour lequel
nous y entrons avec courage suite à ses conseils et son
encouragement.
Nos remerciements vont également à l'adresse
de tout le corps enseignant et administratif de la FASEG/UNIKIN, notamment
à l'endroit des autorités du Décanat sous l'égide
du professeur Tiker Tiker, Doyen de la Faculté et celles du DSPD par
l'entremise du professeur Kalambayi Banza, Chef de Département, dont la
rigueur et les contributions ont été importantes pour notre
formation.
A mes oncles et tantes Jean Minga, Florentin Bushabu,
Ousmane Woto, Albert Ngolominga, Lucie Bokashanga, Pelenga Christine, qui avec
toute compassion nous ont aidé avec des conseils durant notre
parcours.
A mes cousines Mamie Mabintshi, Mbawoto Beloty, Sophie
Shangaminga pour leurs conseils et encouragements sans oublier leur soutien
tant financier que matériel.
A Costa Minga, Gilbert Mukwi, Kathy Katayi, Guylain
Ndongela, John Barafundi, Usseni Mufaume, Nicolas Kihambu, Trésor
Kabuyi, Papy Mushid, Samy Kapena qui, plus que des amis, furent des
frères pour moi.
A mes amis(es) André Makama, Lyna Shombo, Norbert
Mbokadi, Clarisse Kabedi, Huguette Ipua, Monica Lamiza, Gina Mangabu,
Irène Ilunga, Alidor Kwete, Dims Piema, Gilbert Milambu, , Anaclet
lungungu pour leurs conseils soutenus.
A tous les étudiants de ma promotion, à tous
ceux qui de loin ou de près, ont contribué à la
réussite de ce travail et dont les noms ne figurent pas ici.
Valentin BOPE
Liste des sigles, acronymes et
abréviations
CHAID :
Chi-squared Automatic Interaction Detector
CM : Chef de ménage
EDS : Enquête Démographique et
de Santé
FNUAP : Fonds des
Nations Unies pour la Population
INS : Institut National de la
Statistique
INSEE : Institut National de la
Statistique et des Etudes Economiques
IST : Infection Sexuellement
Transmissible
MICS : Multiple Indicators Cluster
Survey
MINPLAN : Ministère du plan
ONUSIDA : Programme commun des Nations Unies
sur le VIH/SIDA.
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement.
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
RDC : République Démocratique
du Congo
SIDA : Syndrome Immuno Déficience
Acquise.
SFPS : Santé Familiale et
prévention du Sida
SPSS : Statistical Package for Social
Sciences
UEPA : Union pour l'Etude de la Population
Africaine
UNICEF : Fonds des Nations unies pour
l'enfance
VIH : Virus de l'Immunodéficience
Humaine.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I.1. Les variables opérationnelles
des différents concepts.
2
Tableau II.1. Résultats des interviews des
ménages, des femmes et des enfants de moins de 5ans.
40
Tableau II.2: Répartition par âge des
adolescents de 15 à 24 ans dans l'échantillon
42
Tableau II.3. Effectif des femmes en fonction de
l'âge et l'état matrimonial.
43
Tableau II. 4. Examen de la qualité des
variables
48
Tableau II.5. Répartition des jeunes filles
selon les caractéristiques socioculturelles.
49
Tableau II.6. Répartition des Jeunes filles
selon les Caractéristiques Socioéconomiques.
51
Tableau II.7. Répartition des jeunes filles
selon les caractéristiques sociodémographiques.
52
Tableau II.8. Répartition des jeunes filles
selon le niveau des connaissances des IST/VIH/SIDA et de sa
prévention.
52
Tableau II.9. Répartition des jeunes filles
selon les comportements sexuels à risque
53
Tableau III.1. Caractéristiques
socioculturelles des jeunes filles et l'âge aux premiers rapports
sexuels.
57
Tableau III.2. Caractéristiques
sociodémographiques des jeunes filles et l'âge aux premiers
rapports sexuels.
59
Tableau III.3. Caractéristiques
socio-économiques des jeunes filles et l'âge aux premiers rapports
sexuels.
60
Tableau III.4. Caractéristiques des
connaissances du VIH/SIDA et du Préservatif par les jeunes filles et
l'âge aux premiers rapports sexuels.
60
Tableau III.5. Caractéristiques
socioculturelles des jeunes filles et Avoir eu des rapports sexuels avec une
autre personne au cours de 12 derniers mois
62
Tableau III.6. Caractéristiques
sociodémographiques des jeunes filles et avoir eu des rapports sexuels
avec une autre personne au cours de 12 derniers mois.
64
Tableau III.7. Caractéristiques
Socioéconomiques des Jeunes Filles et Avoir eu des rapports sexuels avec
une autre personne au cours de 12 derniers mois.
64
Tableau III.8. Caractéristiques des
connaissances du VIH/SIDA du préservatif par les jeunes filles et avoir
eu des rapports sexuels avec une autre personne au cours de 12 derniers
mois.
65
Tableau III.9. Caractéristiques
socioculturelles des jeunes filles et la non- utilisation du condom au cours
des premiers rapports sexuels.
66
Tableau III.10. Caractéristiques
sociodémographiques des jeunes filles et la non-utilisation du condom au
cours des premiers rapports sexuels.
68
Tableau III.11. Caractéristiques
socio-économiques des jeunes filles et la non-utilisation du condom au
cours des premiers rapports sexuels.
68
Tableau III.12. Caractéristiques des
connaissances du VIH/SIDA et du Préservatif par les jeunes filles et la
non-utilisation du condom au cours des premiers rapports sexuels.
69
Tableau III.13. Caractéristiques des jeunes
filles célibataires et âge aux des premiers rapports sexuels.
70
Tableau III.14. Caractéristiques des jeunes
filles célibataires et le multipartenariat.
Erreur ! Signet non
défini.
Tableau III.15. Caractéristiques des jeunes
filles célibataires et la non-utilisation du condom aux 1ers rapports
sexuels.
77
LISTE DES FIGURES
Figure I.1. Schéma conceptuel
2
Figure II. Schéma d'analyse de la
sexualité des jeunes célibataires.
33
Figure III.1. Arbre de décision de
l'entrée en activité sexuel des jeunes filles
célibataires. 74
Figure III.2. Arbre de décision de multi
partenariat des jeunes filles célibataires. 77
Figure III.3. Arbre de décision de
non-utilisation du condom aux premiers rapports sexuels des jeunes filles
célibataires.
2
RESUME
La RDC est l'un des pays d'Afrique Sub-saharienne qui assiste
à une dégradation des conditions de vie des populations depuis
quelques décennies. Cependant, caractérisée par une
population jeune, capable de booster son développement, voit cette
population exposée au risque de contamination aux IST/VIH/SIDA qui,
rendent fragiles et inaptes les individus dans un processus de production des
biens et services. Pourtant, les conditions d'accès à la vie
sexuelle, à la vie en union et à la responsabilité
parentale peuvent impacter sur toute la vie adulte des individus.
L'objectif de cette étude d'analyser la
fréquence des comportements sexuels à risque chez les jeunes
célibataires congolaises âgées de 15-24ans et de tirer des
enseignements qui pourraient alimenter les stratégies et politiques en
rapport avec la santé sexuelle et reproductive des jeunes. Trois
hypothèses ont été posées dans notre étude :
les jeunes qui se trouvent dans des conditions de vie difficiles ont tendance
à adopter des comportements sexuels à risque que ceux qui vivent
dans des conditions de vie plus aisées ; les jeunes filles ayant un
niveau d'études primaires sont susceptibles d'adopter un comportement
sexuel à risque que celles qui ont un niveau d'étude
élevé ; les jeunes qui habitent dans les ménages dont
le lien de parenté avec le chef de ménage est autre que
« enfant du couple », ont plus le risque d'adopter un
comportement sexuel à risque que ceux qui sont dans le toit paternel.
Trois aspects des comportements sexuels à risque ont
été retenus dans le cadre de cette étude au niveau de
l'analyse multivariée : il s'agit de la précocité
à l'activité sexuelle, le multipartenariat et la non-utilisation
des condoms aux premiers rapports sexuels. L'analyse repose sur les
données de MICS4-RDC ; sur un échantillon de 2804 individus
de sexe féminin.
Les analyses multivariées à travers le CHAID ont
confirmé l'hypothèse selon laquelle les conditions de vie des
jeunes filles célibataires influencent l'entrée en
activité sexuelle précoce et le multipartenariat. Par ailleurs,
le niveau de vie de ménage, le niveau d'instruction de la fille,
province de résidence et l'âge de la fille se sont
révélés significativement associés à
l'entrée précoce en activité sexuelle et au
multipartenariat chez les jeunes filles célibataires.
Cependant, la non-utilisation du condom aux premiers rapports
sexuels était significativement associée au milieu de
résidence, à la province de résidence, au niveau
d'instruction de la fille, à la connaissance du condom comme moyen
de réduction du risque de contracter le VIH/SIDA et l'âge de la
fille.
Toutes choses restant égales par ailleurs, les
résultats de notre étude montrent que l'environnement
socio-culturel et économique prédispose les jeunes filles
célibataires à adopter des comportements sexuels à risque.
Il suffit à cet effet, que le cadre logique des interventions tienne
compte des activités d'ordre économique comme celles visant
à réduire la pauvreté et qu'il intègre les
stratégies pour le changement de comportement.
Mots clés : Conditions
Socioéconomiques, Ménages, Comportements Sexuels à Risque,
Jeunes, Célibataires.
0. INTRODUCTION
0.1. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
L'entrée dans la sexualité marque une
étape très importante voire décisive dans le
développement physique et psychologique des individus. Ainsi, les
circonstances dans lesquelles les premiers rapports sexuels se font peuvent
avoir des répercussions sur la vie future des hommes ainsi que des
femmes (Delaunay et al, 2001). Cependant, l'activité sexuelle
précoce expose les jeunes à divers risques, entre autres les
grossesses non désirées, les avortements clandestins, la
contamination aux IST/VIH/SIDA.
La santé sexuelle et reproductive des jeunes est un
problème d'actualité. Elle est au centre des
préoccupations des politiques actuelles et vise à répondre
aux besoins de la jeunesse dans le monde. Ce qui est vrai notamment en Afrique
centrale où les données disponibles révèlent une
situation déplorable. Le rapport des Nations Unies (2001) sur la
santé des jeunes, montre que dans cette région du monde,
caractérisée par une population jeune (plus de 50% de la
population a moins de 20 ans), l'entrée dans la vie sexuelle est
précoce, le multipartenariat s'est développé et le nombre
de grossesses hors mariage a augmenté suite au non usage
systématique des méthodes contraceptives.
Dans une étude réalisée en 2002 par le
projet SFPS1(*) en
côte d'ivoire sur les comportements en matière des IST/VIH/SIDA,
il ressort qu'en matière de relation sexuelle, les jeunes filles qui
n'ont pas d'enfants ne se distinguent pas de celles qui en ont
déjà eu ; environ une jeune fille sur trois est entrée
dans l'activité sexuelle avant l'âge de 15 ans ; de même,
celles qui ont déjà contracté une union, ont le même
comportement que celles qui n'ont jamais été en union. En effet,
sur 100% des enquêtées de 15-24ans, 28% d'individus ont
déclaré avoir connu leur expérience sexuelle
précocement, 5% déclarent avoir de partenaires multiples et 54 %
déclarent avoir utilisé les condoms. De tout ceci, il a
été constaté par ailleurs que, les plus jeunes
générations ont une vie sexuelle plus précoce : ceux qui
ont débuté leur vie sexuelle avant l'âge de 15 ans
représentent 66 % dans le groupe d'âges de 15-17 ans au moment de
l'enquête contre 25 % dans le groupe de 18-20 ans et 23 % dans le groupe
de 21-24 ans. Les plus âgés sont plus nombreux à entretenir
des relations multiples et à avoir déjà utilisé le
préservatif.
Pour Davis (1989) cité par Delaunay et al, (2001), le
sujet de la sexualité des jeunes renvoie aussi aux considérations
psychologiques sur la maternité non désirée et aux risques
sociaux qu'elle implique. C'est pourquoi, les risques sanitaires liés
à l'âge et au rang de naissance sont accentués par les
conditions psychologiques et sociales. Et il est souvent difficile pour une
grossesse hors mariage non désirée d'être acceptée
dans la société. De ce fait, les risques pour la santé des
mères adolescentes ainsi que ceux de leurs enfants sont par
conséquent devenus incalculables, car l'entrée précoce
dans la vie sexuelle marque le début de la période d'exposition
au risque des grossesses (Talnan, Anoh et Zanou, 2002). Sachant que la
sexualité a été longtemps associée au mariage pour
les femmes, fort serait ce constat auquel dans la plupart des pays Africains,
aujourd'hui, ces deux composantes de la fécondité deviennent de
plus en plus dissociées.
Les auteurs comme Blanc et Way (1998) montrent qu'il y a une
augmentation de l'écart entre l'âge d'entrée dans la vie
sexuelle et l'âge au premier mariage pour les femmes dans la plupart des
pays. Ceci se laisse voir même en RDC où l'on observe un grand
écart entre l'âge au premier rapport sexuel et au premier mariage.
L'EDS-RDC (2007) montre que pour les femmes de 25-49 ans en union, leur
âge médian à la première union est de 18,6 ans et
de 24,3 ans chez les hommes du même groupe d'âges. Par ailleurs,
pour le même groupe d'âges, l'âge médian aux premiers
rapports sexuels est de 16,8 ans chez les femmes et de 17,9 ans chez les
hommes. Dans l'ensemble, 22 % des femmes et 12 % des hommes de 25-49 ans
avaient déjà eu leurs premiers rapports sexuels avant l'âge
de 15 ans exacts.
Certains autres auteurs comme Rwenge, 2000 ; Diop, 1995 ;
Gueye et al, 2001 cité par Talnan et al., (2002), soulignent que la
recherche sur les facteurs explicatifs de changement en matière de
sexualité des jeunes met en évidence l'influence de la
modernisation avec son corollaire la « désorganisation sociale
» qui a induit à un affaiblissement de l'autorité des
aînés sur les cadets et du groupe familial sur les enfants
laissant ainsi place à la liberté pour les jeunes d'avoir des
conduites sexuelles contraires à la morale traditionnelle dont
particulièrement les zones urbaines sont les plus concernées.
Ces auteurs notent que, certaines recherches mettent l'accent
sur l'approche dite «d'adaptation rationnelle » qui serait au centre
de ce comportement. Comme pour dire, s'engager dans une relation sexuelle
résulterait d'une décision rationnelle visant à rechercher
un soutien d'ordre économique. Ainsi, les jeunes filles peuvent
entretenir des relations sexuelles avec les hommes dans le but d'obtenir de
l'argent, des cadeaux ou diverses autres faveurs en vue de subvenir à
leurs besoins. Cette hypothèse pourrait se vérifier dans nombre
des pays africains où la récession économique à
laquelle est confrontée ces pays depuis le début des
années 80 et la dégradation des conditions de vie en ville comme
en campagne ont rendu les populations plus vulnérables.
Cependant, de nombreuses normes de comportements propres
à l'adolescence telles que la spontanéité, les conduites
d'essai, voire de prise de risque, et l'instabilité peuvent
générer des problèmes de santé liés à
la sexualité. Parmi eux, on peut citer les grossesses non
désirées conduisant à des interruptions volontaires de
grossesse au phénomène filles-mères, aux infections
sexuellement transmissibles (IST), mais aussi à la
stérilité ultérieure (Godeau et al. 2005).
En outre, la sexualité et la fécondité
des jeunes ont des conséquences dramatiques sur leur santé. Par
exemple, les risques élevés des mortalités maternelle et
infantile résultant des avortements provoqués, souvent
illégaux et pratiqués à partir des méthodes
à haut risque, et d'exposition au SIDA. Il a été
démontré que les avortements provoqués produisent
l'infécondité chez les femmes (Evina, 1990).
Par ailleurs, d'autres conséquences issues de ce
comportement seraient le taux élevé des grossesses
prénuptiales dont toutes ne sont pas désirées et pour
lesquelles certaines jeunes célibataires recourent à l'avortement
qui peut compromettre leur santé ou leur vie sexuelle future dans les
pays où cet acte est condamnable (Calvès, 2002 ; Guillaume,
2006). Et d'autres auront impacté sur la vie scolaire des jeunes, sur
leur vie maritale, sur leur structure familiale et sur l'encadrement des jeunes
mères par leur famille (Rwenge, 1999b).
En plus de ces conséquences, Ilinimugabo et al. (1996)
ont révélé que les grossesses prénuptiales peuvent
aussi provoquer des mariages de raison ou des unions consensuelles, qui sont
souvent instables.
Par ailleurs TANO-VE et al, (2006) font observer que l'OMS
(1993); l'UNESCO et le FNUAP (1993), stipulaient que l'urbanisation actuelle,
l'accroissement du chômage et de la pauvreté, la croissance rapide
de la population, l'effondrement de l'autorité familiale ont
favorisé également l'émergence de nouveaux comportements
sexuels chez les adolescents avec une précocité sexuelle entre
14-15 ans. C'est dans cette même logique qu'Ilinimugabo et al. (1996)
affirmaient que le manque de connaissances en matière de
sexualité, la faiblesse du contrôle social, le manque de
communication entre les parents et les jeunes enfants ,et la pauvreté
des familles étaient associés à la sexualité
à risque observée chez les jeunes camerounais.
Pour Rwenge (2000), les jeunes économiquement
démunis et ceux vivant dans des milieux moins stables sont plus
susceptibles que les autres d'adopter des comportements sexuels à
risque. Cependant, pour Garenne et al. 2000 ; FNUAP, 2003 mentionnés par
Gastineau et Binet (2006), estiment qu'il semble être admis que les
risques pris par les jeunes célibataires sont liés au manque
d'informations ou de connaissances en matière reproductive ou sanitaire
. Or, Calvès (2002), pour sa part, pense que les prises de risques des
célibataires en matière de sexualité peuvent aussi
être un fait rationnel, c'est-à-dire le fruit d'une
stratégie, explicite ou implicite2(*).
Cette situation est aussi très préoccupante en
RDC. L'enquête par grappe à indicateurs multiples (MICS2001)
avait révélé en son temps que l''âge moyen au
premier rapport sexuel était quasiment le même selon le milieu de
résidence, le niveau de pauvreté et le niveau d'instruction de la
femme (MIN plan, 2002). Cette activité sexuelle précoce
était accompagnée des certaines autres pratiques sexuelles
à risque telles que le multi partenariat et le non usage du
préservatif. Or, TAMBASHE et al, (2001), stipulent que ces pratiques
aboutissent à des conséquences telles que les déperditions
scolaires, les grossesses non désirées, les avortements
provoquées et les IST/ SIDA.
De tout ce qui précède, il apparait clairement
que plusieurs facteurs peuvent expliquer ce comportement sexuel des jeunes
célibataires dit « à risque »3(*). Pour en arrivé, quelques
questions peuvent être posées, à savoir :
· Qu'est ce qui justifierait les comportements sexuels
à risque adoptés par les jeunes célibataires
congolaises?
· Quels sont les facteurs qui expliqueraient ces
comportements à risque?
0.2. OBJECTIFS
a.
Objectif général
Cette étude se propose un
objectif général qui est d'analyser la fréquence des
comportements sexuels à risque chez les jeunes célibataires
congolaises et de tirer des enseignements qui pourraient alimenter les
stratégies et politiques en rapport avec la santé sexuelle et
reproductive des jeunes.
b.
Objectifs spécifiques
Pour contribuer à l'atteinte cet objectif, nous nous
sommes assigné quelques objectifs spécifiques entre
autres :
· Déterminer les caractéristiques des chefs
des ménages et des jeunes filles célibataires ;
· Identifier les facteurs qui expliquent mieux les
comportements sexuels à risque des jeunes filles
célibataires ;
· Confronter les résultats de l'étude
à ceux de la revue de la littérature.
0.3. Hypothèses de l'étude
Nous nous attacherons à vérifier les deux
hypothèses suivantes :
· les jeunes qui se trouvent dans des conditions de vie
difficiles ont tendance à adopter des comportements sexuels à
risque que ceux qui vivent dans des conditions de vie plus aisées.
· Les jeunes filles ayant un niveau d'études
primaires sont susceptibles d'adopter un comportement sexuel à risque
que celles qui ont un niveau d'étude élevé.
· Les jeunes qui habitent dans les ménages dont le
lien de parenté avec les chefs des ménages est autre que
« enfant du couple » ont plus le risque d'adopter un
comportement sexuel à risque que ceux qui sont dans le toit paternel.
0.4. Intérêt et choix du sujet
La présente étude se justifie par le besoin de
promouvoir une bonne santé sexuelle et reproductive aux jeunes
célibataires en RDC. Elle permet aux décideurs politiques de
comprendre les conditions dans lesquelles vivent la plupart des jeunes
congolaises (célibataires), conditions non favorables à une vie
saine. L'intérêt majeur que porte cette étude est de
trouver les stratégies et politiques qui permettent d'éviter une
sexualité précoce et ses conséquences.
0.5. Délimitation de l'étude
Le champ d'application de notre étude est la
sexualité des jeunes célibataires de 15-24 ans révolus en
République Démocratique du Congo. Ainsi, il convient de
comprendre l'influence qu'ont les conditions socio-économiques des
ménages et les attitudes des jeunes filles sur les comportements
sexuels à risque (la précocité de l'expérience
sexuelle, le multi partenariat, la non- utilisation du préservatif) en
RDC de 2007 à 2010.
0.6. Canevas
Outre cette introduction, la conclusion et suggestions, cette
étude sera agencée autour du plan sommaire suivant :
Chapitre I. Approche Théorique et
Cadre Conceptuel.
Chapitre II. Approche
Méthodologique
Chapitre III. Présentation, Analyse
des Résultats.
Chapitre IV. Analyse explicative des facteurs
associés aux comportements sexuels à risque
CHAPITRE I. APPROCHE THEORIQUE ET CADRE CONCEPTUEL.
Dans ce chapitre, nous allons essayer de passer en
revue des études antérieures qui ont abordé la question de
la sexualité des jeunes et des adolescentes dans un premier lieu et
ensuite, nous établirons un cadre conceptuel qui mettra en relation les
différents facteurs qui expliquent les comportements sexuels à
risque des jeunes filles. Pour y arriver, nous commencerons par définir
les différents concepts qui constituent notre sujet de
l'étude.
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS.
Plusieurs concepts constituent notre sujet de
l'étude ; une petite explication nous sera profitable pour
comprendre l'essentiel de ce que nous voulons faire par la suite.
I.1.1. Conditions socioéconomiques.
Les conditions socioéconomiques sont les conditions qui
expriment la situation économique des ménages. Pour
appréhender ces conditions on se réfère à plusieurs
éléments que les ménages possèdent pour saisir les
conditions dans vivent ces ménages. Il peut s'agir de se rendre compte
non seulement de la qualité de matériaux avec lesquels l'habitat
est construit mais aussi et surtout des biens d'équipement et d'autres
biens possédés par le ménage. C'est dans ce même
ordre d'idées que Mboko (2008) montre que, c'est-à-partir de ces
éléments que l'on peut mesurer le niveau de vie des
ménages.
I.1.2. Ménage.
Le ménage est définit comme étant
un ensemble de personnes apparentés ou non, reconnaissant
l'autorité d'un même individu appelé « chef de
ménage », vivant sous le même toit et prenant
généralement leur repas en commun. Il peut aussi être
composé d'une seule personne (Sala-Diakanda, 1988).
Pour INSEE (2005), le ménage est défini
au sens des enquêtes auprès des ménages
réalisées par l'Insee, comme étant l'ensemble des
personnes (apparentées ou non) qui partagent de manière
habituelle un même
logement (que
celui-ci soit ou non leur résidence principale) et qui ont un budget en
commun et reconnaissant une personne comme chef de ménage.
I.1.3. Comportements sexuels à risque.
Plusieurs auteurs ont donné beaucoup de
définition se rapportant au comportement sexuel. Pour Maïga
(2003) : « les comportements sexuels se rapportent à
l'ensemble des conduites et pratiques en rapport avec le sexe ».
Il est par ailleurs, un ensemble de réaction,
d'attitudes et de conduites en rapport avec les relations sexuelles (Mboko,
2008). Pour sa part, Miangotar (2010) estime que le comportement sexuel
englobe les activités à orientations sexuelles et pratiques
contraceptives. Il est cependant mesuré par la précocité
des rapports sexuels des adolescents, à l'usage du condom au cours des
premiers rapports sexuels et au nombre de partenaires sexuels au cours de 12
derniers mois, les partenaires différents au cours de 12mois
précédant l'enquête et le recours au condom au cours de
cette période.
De toutes ces définitions, il sied de définir le
comportement sexuel à risque comme étant un comportement
susceptible de compromettre la santé de l'individu, ou d'accroître
les possibilités de l'exposer à la contamination aux IST/VIH/SIDA
et aux grossesses non désirées. Or, les comportements sexuels
dits "à risque ", selon Congo (1999) cité par Lougoue (2005),
seraient le regroupement d'un « ensemble d'actes qui ont la
particularité de soumettre l'individu à un risque, en
l'occurrence, au risque de contracter le VIH ». Ce qui semble ne pas
être une évidence dans la plupart de cas suite à d'autres
conséquences néfastes dérivant de ce comportement.
Pour notre étude, un comportement sexuel est à
risque lorsqu'au moins une des conditions suivantes est remplie : avoir eu plus
précocement le premier rapport sexuel avant d'accéder au mariage,
n'avoir pas utilisé de condom aux premiers rapports sexuels, avoir eu
des rapports sexuels avec une autre personne pendant les 12derniers mois.
I.1.4. Jeunes (adolescentes).
L'adolescence est par définition, l'âge de tous
les dangers car c'est aussi l'époque des ruptures : rupture avec
l'enfance, rupture avec un corps en devenir d'adulte, rupture avec des hormones
qui transforment l'image du corps et la psyché, et rupture avec un
inconscient qui tente de se structurer (Ganem, Benghozi, Troussier, 2008). Elle
est en outre, une période de changements dynamiques qui correspond
à la transition de l'enfance à l'âge adulte et qui est
marquée par la maturation affective, physique et sexuelle (FOCUS on
Young Adults, 2003). Ce concept, dans son exploitation générale
par le FNUAP, est considéré comme adolescente toute personne dont
l'âge varie entre 10 et 19 ans.
De toutes ces définitions du concept, aucune ne nous
donne la précision des critères par rapport à l'âge.
Cependant, plus loin, la définition proposée par Keats (Kouton,
1992 ; Modieli, 2008) se base sur un certain nombre de critères
relatif à l'âge :
v l'éveil sexuel vers 12-15 ans ;
v les premières relations sexuelles vers 14-17
ans ;
v le rôle sexuel vers 16-19 ans ;
v le choix d'un rôle déterminant dans la
société vers 18-25 ans.
A partir de cette définition, mettant l'accent sur
l'âge comme une variable démographique importante dans
l'étude des divers phénomènes, les travaux sur les
adolescentes portent sur la tranche d'âge de 10 à19ans d'une part
et d'autres part se basent sur la tranche d'âge de 15 à 24ans.
Ceci ne signifie pas universellement la définition
générale du concept. Car, le concept
« adolescent » est beaucoup plus complexe et sa variation
est fonction d'une société à l'autre. Le vécu des
adolescents étant également fonction de la diversité des
réalités politiques, économiques, sociales et culturelles
qu'ils rencontrent dans leurs communautés respectives (Guiella, 2012),
il sied donc de comprendre qu'il est à la fois une composante biologique
qui renvoie à « la tranche d'âges chronologique à
l'intérieur de laquelle un individu n'est considéré ni
comme un enfant, ni comme un adulte mature ; et une composante socioculturelle
qui se réfère à la période de l'adolescence
socialement définie selon un ensemble de normes culturelles et de
pratiques qui encadrent la transition entre l'enfance et l'âge adulte
» (Kouate-Defo,1998a).
De tout ce qui précède, est
considéré comme jeune (adolescente) dans notre étude, tout
individu qui, au moment du passage des enquêteurs dans le ménage
était âgée de 15 à 24 ans révolus dans la
mesure où les données disponibles ne concernent que la tranche
d'âges de 15-24 ans.
I.1.5. Célibataires.
Pour Gubry (1984) repris par Mboko (2008), est
considérée comme célibataire, toute personne n'ayant
jamais été mariée, quel que soit son âge et son
sexe. Pour ce qui est de notre étude, est considérée comme
célibataire, toute femme en âge de procréer au moment de
l'enquête MICS4-RDC n'ayant jamais contractée une union, quelle
soit que sa forme : civil ou coutumier, libre ou non. Ceci permet de faire
la part de choses entre les femmes vivant seules et n'ayant pas d'assistance
physique ou financière de la part d'un homme et qui, idéalement,
sont exposées à des pratiques sexuelles à risque que
celles qui sont mariées.
I.2. APPROCHES EXPLICATIVES DES COMPORTEMENTS SEXUELS DES
JEUNES ADOLESCENTES.
Après avoir parcouru plusieurs textes traitant
de la littérature sur la question de la sexualité des jeunes
adolescentes en Afrique subsaharienne, trois grandes approches ont
été mise en évidence pour expliquer les comportements
sexuels des jeunes filles célibataires, entre autres : l'approche
socioculturelle, l'approche socioéconomique et l'approche
institutionnelle.
I.2.1. APPROCHE SOCIOCULTURELLE.
Cette première approche se caractérise par deux
aspects : bio social et socioculturel.
· Le premier aspect « définit les
comportements sexuels comme étant une conséquence naturelle du
désir d'avoir des rapports sexuels, qui se manifeste plus fortement chez
l'homme que chez la femme » (Freud 1905 ; Tiger et Fox 1974 cité
par Rwenge, 1999c).
Il ressort de cet aspect, l'hypothèse selon laquelle
l'activité sexuelle serait l'expression d'un puissant désir
propre à l'organisme, pour lequel l'individu tenterait en tout cas
à satisfaire de façon directe soit indirecte. C'est ce que
Rwenge (1995) estime en disant que la satisfaction de ce désir peut se
faire à n'importe quel prix. Cependant, les contraintes, essentiellement
extérieures dont dispose la société et que celle-ci lui
impose, pourraient être les seules limites de l'activité sexuelle.
Pour Rwenge (1999c), l'accent mis sur la base biologique et pulsionnelle de
l'activité sexuelle découle d'une affirmation
«humaniste» stipulant que l'expérience humaine dans ce domaine
est universelle, et que les variations ne concernent que les mécanismes
de la répression. Cette façon de voire les choses suscita
certaines critiques par le simple fait qu'elle incarne l'esprit de la
désocialisation de l'activité sexuelle.
· Le second aspect, celui de l'approche socioculturelle
caractérisé par la socialisation, qui est un processus par lequel
une personne apprend et intériorise au cours de sa vie des
éléments socioculturels de son environnement et les
intègre à la structure de sa personnalité sous l'effet
d'expériences et d'agents sociaux significatifs et s'adapte au milieu
social dont il est sensé vivre (Rocher 1968, Gérard 1992
cité par Rwenge, 2000).
C'est à ce niveau que cet aspect diffère de
celui du bio-social du fait que l'approche socioculturelle a comme fondement la
socialisation de l'activité sexuelle. C'est ainsi, Foucault (1984) que
cite Bozon(1994a), estime que les comportements sexuels sont
déterminés aussi par les normes et valeurs socioculturelles en
matière de sexualité ; et l'ensemble de ces normes et
valeurs déterminent les circonstances dans lesquelles a lieu
l'activité sexuelle. Et en plus, Lougue (2005) montre lors de ses
travaux sur les déterminants des comportements sexuels des femmes dans
le contexte des IST/Sida au Burkina-Faso, que les effets du milieu
socioculturel sur les comportements sexuels des individus sont souvent
appréhendés sous l'angle des modèles culturels tel que
montré par Gérard et Piché (1995) : « Les
modèles culturels ne se réduisent pas aux normes sociales qui
n'en sont qu'une expression, ils sont englobant et beaucoup moins saisissables.
Ils sont fait de normes, d'images, d'habitudes, des idées, des
nécessités, des pratiques quotidiennes, etc. »
Une des affirmations expliquant cette approche est la
thèse de la « désorganisation sociale »
(Cherlin et Riley, 1986 cité par Kalambayi, 2007) qui stipule que les
comportements sexuels des jeunes en milieu urbain sont fonction de la faiblesse
du contrôle social ou au relâchement des moeurs. Et cela parce que
le comportement sexuel des individus reflète les valeurs et les normes
acquises dans leur milieu social (Miangator , 2010). De son côté,
Modieli (2008) souligne que cette thèse fait partie de la théorie
générale de modernisation, qui se fonde sur
« l'affaiblissement des structures familiales et le relâchement
du contrôle des ainés sur les cadets ».
Cependant, cette désorganisation sociale est la
conséquence des plusieurs situations modernes c'est-à-dire
l'acquisition des valeurs occidentales qui, en fait, ne sont toutes bonnes
à adopter (Kalambayi, 2007). Pour l'auteur, il faut noter que les
mutations culturelles issues de l'économie moderne et ses corollaires
ont profondément perturbés les structures familles. Et cette
économie, comme l'observe Rwenge (1999a) a augmenté le pouvoir
décisionnel des individus qui peuvent désormais choisir librement
leur moment du coït, leur partenaire sexuel et le pourquoi de leurs
rapports sexuels.
A l'issu de ce qui précède, les nouveaux
comportements sexuels qu'adoptent les jeunes sont dirigés vers la
satisfaction des besoins individuels et la gratification individuelle à
la place de la responsabilité familiale (DIOP, 1995 ; Modieli,
2008) ; ce qui conduit les jeunes à une certaine liberté
dans l'engament de l'activité sexuelle. Cependant, Kalambayi (2007),
estime que le relâchement du contrôle familial, trouve son bien
fondé au moment où l'on observe « le non-respect des
normes traditionnelles et la perte de l'intérêt à
l'égard de l'initiation coutumière de la sexualité des
jeunes ».
Dans le temps, les sociétés dites
« traditionnelles » avaient un certain nombre des valeurs
qui aspiraient à la bonne morale et conduite des jeunes dont les
ainés étaient dans l'obligation d'encadrer les cadets. Cet
encadrement avait pour fondement « la transmission des valeurs et
normes de la société ou du groupe social ou l'on
évolue ». Modieli (2008) montre que normes et valeurs de la
société véhiculées à l'enfant portent
souvent sur l'honneur (pour sa famille et lui), la pudeur, le respect de
soi-même, etc. Ceci étant, la sexualité des futurs
parents devrait être conforme à certains critères tels que,
la chasteté, la virginité, la tolérance et la patience.
Pour ce faire, l'insistance des ainés sur les jeunes filles et
garçons porté le plus souvent sur le sens et l'importance de la
responsabilité afin d'en faire des êtres capables de s'assumer et
de contribuer à la reproduction du groupe.
Mais, actuellement, il n'en est pas le cas à cause des
bouleversements sociaux que connait la planète depuis l'éveil de
la révolution industrielle qui a provoqué avec l'urbanisation
(création des centres villes, industries manufacturières) le
phénomène migratoire qui est à la base de l'acculturation.
La société moderne ne prévoit pas des fonctions sociales
précises pour les jeunes. On constate aujourd'hui que l'autorité
qu'avait la famille a baissé depuis un moment.
Par ailleurs, la famille qui était sensée
influencer les comportements des jeunes par rapports aux fonctions sociales, se
limite en fait, à la transformation ceux-ci, en vue de s'accommoder
affectivement à la vie de la communauté et les exhorte de toute
fonction sociale. Et par la suite, l'éducation qui était
familiale, est aujourd'hui l'apanage de l'école, des médias qui
du reste, sont les moyens les plus précieux de modifications des
comportements des jeunes.
Cependant, comme démontre (Diop, 1995),
l'éducation des jeunes à l'école ne les prépare pas
seulement à des rôles d'acteurs à l'intérieur de la
famille et dans un nouvel environnement où la réussite de
l'individu n'est plus liée à sa communauté, mais aussi de
sa capacité à assimiler un savoir "scientifique" et à
innover.
I.2.2. APPROCHE SOCIO-ECONOMIQUE.
Les comportements sexuels résultent des normes et
valeurs socioculturelles dont le poids sur les comportements des individus
serait fonction des conditions socioéconomiques. Cette approche
appelée encore « théorie de l'adaptation
rationnelle » a été développée par
Cherlin et Riley (Bado , 2007; Kalambayi , 2007). En effet, dans les
sociétés où les normes permissives en matière de
sexualité n'existent pas, les difficultés économiques
peuvent motiver les individus à s'engager dans l'activité
sexuelle «à risque».
Cependant, Lougoue, (2005) fait remarquer que pour Moloua et
al.(2004), l'approche économique repose sur « l'individualisme
méthodologique et la rationalité économique ».
Par là, on fait référence aux jeunes filles ou même
aux femmes qui utilisent leur corps à des fins bien précis. Or,
pour l'auteur ci-haut cité, il est estimé par ailleurs que, les
normes et valeurs socioculturelles en matière de sexualité sont
aujourd'hui peu respectées et les rapports sexuels sont devenus le fait
d'un calcul rationnel.
Il reste à comprendre que c'est dans le but de trouver
des meilleures conditions économiques ou de valoriser sa position
sociale que les jeunes filles généralement prennent l'engagement
d'adopter un comportement sexuel à risque. C'est dans ce contexte que
Lougoue (2005) montre que les jeunes femmes, pour maintenir un niveau de vie
élevé ou conserver la considération sociale dont elles
jouissent, elles qui, financièrement dépendent de leur partenaire
sexuel, se trouvent souvent contraintes à des comportements sexuels
à risque. Pour ce faire, nous pensons que cette théorie met au
centre les jeunes femmes vivant dans des conditions précaires,
incapables de satisfaire leurs besoins essentiels.
Et comme le démontre Bado (2007), la sexualité
devient une stratégie d'ascension sociale pour les jeunes femmes qui
veulent répondre à des objectifs économiques (se livrent
à ces comportements pour subvenir à leurs besoins existentiels)
d'une part et d'autre part , la sexualité répondrait à la
fois à un objectif social et économique (Riley cité par
Rwenge, 1999a) et cela pour les jeunes femmes qui, au delà de leurs
intérêts économiques, elles visent une finalité
sociale, comme résultat de leur comportement sexuel (grossesse avant le
mariage, preuve de fertilité).
De même, Mboko (2008), souligne que, le fait de devenir
sexuellement active, pour une jeune femme célibataire, serait une
décision rationnelle basée sur l'attente d'une
gratification : argent, cadeaux, habits, emploi, etc. en échange
des rapports sexuels avec un homme. Cette façon de faire en
matière de sexualité devient alors, pour les femmes
célibataires, une stratégie utilisée afin
d'améliorer à la fois, leurs conditions de vie et leur statut
social.
I.2.3. APPROCHE INSTUTIONNELLE.
Celle-ci suppose finalement que l'activité sexuelle des
jeunes est aussi fonction de l'importance qu'a la législation en
matière sexuelle et celle des programmes susceptibles d'influer sur les
comportements sexuels des individus (Modieli, 2008) ou repose sur la prise en
compte des interventions de divers organismes étatiques ou non dans les
études sur la sexualité et les comportements sexuels à
risque (Kalambayi,2007). Ceci montre l'importance qu'on accorde aux lois
relatives au mariage des jeunes, à leur protection et aux services
spécifiques des jeunes sur lesquelles certaines études
antérieures mettaient l'accent.
Cependant, Rwenge (1999c) fait remarquer qu'il existe des lois
concernant la protection sociale des enfants. Un nombre limité de pays
africains en disposent et là où ces lois existent, leur
application est tout à fait rare. Pour l'auteur, les différents
programmes de population des pays africains sont limités par le simple
fait qu'ils s'adressent plus en plus aux adultes et moins aux jeunes.
Sous d'autres cieux, Modieli (2008), stipule que l'importance
des facteurs institutionnels dans l'explication des comportements sexuels des
jeunes et des adolescentes découle du fait que les politiques
créent des conditions qui peuvent influencer les comportements des
jeunes et adolescentes, leurs connaissances et leur sensibilisation en
matière des IST/VIH/SIDA.
Ces approches ont été utilisées dans la
plupart d'études antérieures pour expliquer les comportements
sexuels et procréateurs des jeunes adolescentes. Cependant à
travers notre étude dont l'objectif est d'analyser le comportement
sexuel des jeunes célibataires en RDC, nous pourrons à partir de
ces approches ressortir les différents facteurs explicatifs de ce
comportement qui est dit à « risque » à cause
des conséquences néfastes qu'il a sur la vie des futurs agents du
développement.
En effet, les relations entre ces approches nous permettront
de mettre en exergue les facteurs qui expliqueraient les mieux la
sexualité des jeunes célibataires. Comme le démontre
Kalambayi (2007) dans ses travaux, que le choix d'une seule approche risquerait
de rétrécir le champ d'investigation en ce qui concerne la
sexualité des jeunes.
I.3. FACTEURS EXPLICATIFS DES COMPORTEMENTS SEXUELS DES
JEUNES.
Etant donné que la sexualité des jeunes reste un
problème aussi important pour la société et que les
conséquences ultérieures pour la santé sexuelle et
reproductive sont toujours néfastes, nous arrivons à dire que ce
comportement est à risque.
Rwenge (1999c), lors d'une recherche réalisée
dans le cadre du projet «Facteurs contextuels affectant les comportements
sexuels des jeunes en milieu urbain camerounais, il met en exergue certains
facteurs qui influencent les comportements sexuels des jeunes adolescentes,
à savoir : les facteurs socioculturels, facteurs
socioéconomiques et les facteurs politiques.
I.3.1. Facteurs socio culturels.
Ceux-ci se rapportent à la culture et qui mettent le
phénomène « sexualité » dans un
contexte de non isolement (désocialisation de l'activité
sexuelle), car les normes et valeurs culturelles définissent chaque
société (Rwenge, 1999c). Ce sont en fait, des facteurs
liés au milieu socioculturel qui se définissent comme
étant l'ensemble des caractéristiques et conditions qui
déterminent et modulent à des degrés divers les valeurs et
normes propres au groupe socioculturel d'origine (Lougoue, 2005).
De ce fait, l'appartenance socioculturelle des jeunes a une
influence sur leur comportement en matière de sexualité car les
normes et valeurs de la société véhiculées à
l'enfant portent souvent sur l'honneur familial et individuel, la pudeur, le
respect de soi-même, etc.
Ainsi, comme le démontre Modieli (2008), la
sexualité des adolescentes ne dépend pas d'elles, mais de leurs
parents et des responsables communautaires qui constituent des canaux de
transmission d'information dans le domaine de la sexualité tels que la
chasteté, la virginité pré maritale, la soumission
à leurs maris aux filles et le sens de la responsabilité pour les
garçons.
Plusieurs études antérieures ont pris en compte
certains facteurs comme l'ethnie, le milieu de socialisation, le milieu de
résidence, la religion, le niveau d'instruction pour concrétiser
le milieu socioculturel qui est régi par les normes, les valeurs, les
dogmes et les idéologies. Dans les lignes qui suivent, nous tenterons de
montrer les relations mises en exergue par ces études entre l'approche
socioculturelle et la sexualité des jeunes filles.
a. Ethnie:
Ce concept se définit comme étant « un
groupe naturel d'êtres humains, présentant entre eux certaines
affinités somatiques, linguistiques ou culturelles» (Dictionnaire
Démographique multilingue, 1976)
Pour Maïga (2003), l'ethnie se présente comme
« le cadre de production des modèles socioculturels propres
à chaque société, façonne et oriente les
représentations et pratiques des populations ». De ce fait, la
perception de la sexualité soit des comportements sexuels des jeunes
peuvent être en fait, liés à leur appartenance ethnique.
Cependant, plusieurs auteurs ont identifié
l'appartenance ethnique comme facteur important de différenciation des
comportements sexuels des jeunes adolescentes à cause des moeurs qui
régissent chacune des sociétés.
Pour Calvès (1996), il y a des ethnies qui ont des
moeurs sexuelles permissives et d'autres des moeurs sexuelles rigides. Ceci,
peut être sous d'autres cieux, responsable d'une grande propension ou non
à une conception précoce et d'une exposition accrue aux
IST/VIH/SIDA. Pour les ethnies à moeurs sexuelles permissives, peu
d'importance est accordée à la virginité de la femme avant
le mariage. Ces ethnies sont en d'autres termes, celles qui tolèrent ou
encouragent la sexualité et la fécondité avant le
mariage.
En ce qui concerne les moeurs sexuelles permissives, certaines
ethnies africaines autorisent les jeunes filles à contracter
précocement leur premier mariage et cela par décision des
parents, et ailleurs, c'est dans le but de prouver leur
fécondité avant de se marier (Rwenge, 1999c).
Cependant, certains rites liés à la
puberté favorisent aussi une entrée précoce des jeunes
filles dans l'activité sexuelle selon qu'ils appartiennent aux ethnies
qui en pratiquent. Pour Ntozi et Lubega (1990) cité par Rwenge (1999c),
certaines pratiques observées en Ouganda sont favorables à la
sexualité précoce des jeunes. Pour eux : « la
virginité n'est pas considérée comme importante en
Ouganda. Ce sont les parents en fait qui autorise l'activité sexuelle
avant le mariage tout en construisant des cases spéciales pour les
jeunes adolescents en âge d'avoir une activité sexuelle ».
Certaines autres études antérieures ont
montré que dans d'autres ethnies à moeurs permissives, le multi
partenariat, l'activité sexuelle occasionnelle et la sexualité
rétribuée restent fréquents (Rwenge, 1999c ; 2002;
Anoh , Talnan et Koffi, 2002). Certains autres auteurs comme Guérry
(1972) ; Aonon, (1996) que mentionne Modieli (2008), montrent qu'en
côte d'ivoire, ces comportements résultent du « rite de
lavement » si l'on en croit; ce rite qui est facteur clé
de la liberté sexuelle des filles baoulés avant le mariage.
Tandis qu'Anoh et al.(2002) constatent que l'appartenance ethnique influence
positivement le multi partenariat chez les adolescentes Krou.
Il en est de même au Niger où la plupart des
coutumes exigent que la femme n'ait ses premiers rapports sexuels que dans le
mariage. C'est fort de cela que les normes en matière de
sexualité, de nuptialité, et de fécondité sont
étroitement gérées par le groupe familial et ne sont
jamais laissé au seul soin de l'individu. Ces normes favorisent le
mariage et la fécondité précoces tout en focalisant
l'attention sur deux points : la virginité avant le mariage et la
fécondité après le mariage (Kouton, 1992). Dans ce
contexte, Kalambayi (2009) fait remarquer que les sociétés
congolaises se regroupent en deux groupes d'ethnies selon la morale
sexuelle : celles qui exigent et celles qui n'exigent pas la
virginité des jeunes avant le mariage. Pour l'auteur, l'analyse de
l'enquête MICS2-RDC sur l'abstinence sexuelle avant le mariage pour les
femmes en union des générations 50 à 80, il s'en sort une
tendance au relâchement de cette norme dans les provinces du Bas-Congo,
Bandundu et Maniema contrairement aux femmes des provinces du
Kasaï-Oriental, Kasaï-Occidental, Nord et Sud-Kivu où la
virginité est traditionnellement une condition pour la
célébration du mariage coutumier.
Or, la virginité est une valeur recherchée chez
la jeune fille, et les parents doivent veuillez à cela. Car, une fille
prise en mariage vierge, est un bel exemple de bonne éducation et de
fierté de sa famille et de son époux ou en d'autres termes, elle
honore ses parents. Comme les normes et les valeurs ne sont pas seulement
dictées par l'appartenance ethnique, il sied de ressortir le lien qui
existe entre la religion et la sexualité des jeunes filles.
b. Religion.
Appartenir à une religion pour une personne, se traduit
par l'acceptation des croyances, des dogmes, des rites et des pratiques y
afférents. Elle est en outre, un moyen de véhiculer un certain
nombre des valeurs morales qui régissent la vie des croyants sur le plan
comportemental et psychique (Akoto, 1985 cité par Modieli, 2008). De ce
fait, la religion impacte sur la perception, les comportements et attitudes des
fidèles en matière de sexualité à suite à
leurs croyances. Le fait d'être membre d'une religion peut modifier
l'activité sexuelle des jeunes et leur permettre l'adoption d'un
comportement non à risque.
Dans cette perspective, prenons le cas du Niger où 95%
de la population est musulmane (Modieli, 2008). Dans ce pays, cette religion
considère la sexualité comme tabou et par conséquent, les
jeunes adolescents doivent se conformer aux dogmes et principes qui
prônent la virginité avant le mariage pour les filles et la
chasteté pour les garçons. Pour les musulmans, le rapport sexuel
hors mariage et l'utilisation des méthodes contraceptives (le
préservatif en particulier) sont en fait, considérés comme
« péché » (Modieli , 2008).
En RDC, la population est en grande partie catholique
(MICS4-2010). La religion catholique rend la sexualité un tabou du fait
qu'elle tient à la virginité et à la chasteté avant
le mariage. Cependant, Kalambayi, (2008), lors d'une étude sur la
sexualité préconjugale des jeunes chrétiens à
Kinshasa, démontre que « les réactions et les
comportements des jeunes croyants en matière de sexualité avant
le mariage infirment la thèse du conformisme religieux ».
L'application des normes religieuses par les jeunes aujourd'hui est par contre
butée à plusieurs interprétations. La perception des
jeunes Kinois sur les lois religieuses en matière de la sexualité
préconjugale, n'est pas l'acceptation aveugle comme ce fut dans le temps
de leurs ainés (Kalambayi , 2008).
Dans certaines autres
sociétés, l'appartenance religieuse serait un
déterminant de la sexualité précoce pour jeunes
adolescentes. Au Cameroun par exemple, Kuate-Defo, (1998), fait observer que
les jeunes musulmanes et adeptes des religions traditionnelles sont
significativement moins susceptibles de retarder leurs premiers rapports
sexuels et cela partout où elles résident. Ce qui n'a pas
été le cas au Brésil, où uniquement les jeunes
garçons pentecôtistes retardent leur entrée en
activité sexuelle précoce (Bozon et al., 2006).
De tout ce qui précède, nous pouvons dire que
l'appartenance religieuse des jeunes peut avoir de l'impact sur leur
comportement sexuel et cela, selon les différentes
sociétés, par rapport au milieu de résidence et au niveau
d'instruction.
c. Milieu de résidence ou milieu de
socialisation.
Le lieu dans lequel les jeunes vivent revêt donc une
importance capitale dans l'étude des comportements sexuels dans la
mesure où il constitue le cadre structurel dans lequel évoluent
les jeunes adolescentes. Le milieu de résidence peut être confondu
au milieu de socialisation en cas où il ne s'observe pratiquement pas
les mobilités importantes entre le milieu urbain et le milieu rural.
L'urbanisation galopante que connait la plupart des
sociétés africaines peut expliquer cette différenciation
des comportements qu'adoptent les jeunes citadins par rapport à ceux de
la campagne. Plusieurs études antérieures ont montré que
les sociétés traditionnelles étaient formelles aux normes.
Et, en milieu rural, l'éducation des enfants se fait par la transmission
des valeurs normatives et religieuses de la société ; de plus
elle se réalise dans un contexte dominé et contrôlé
par les aînés (Bado , 2007). Et cela, est tout à fait
différent en milieu urbain où les comportements des jeunes en
matière de sexualité sont fonction de l'éducation et des
valeurs occidentales copiées.
La littérature sur l'activité sexuelle des
jeunes montre que les jeunes du milieu rural sont sexuellement plus actifs que
ceux du milieu urbain (Akoto et al, 2000 ; 2005, Guèye et al,
2001 ; Ouedraogo et al, 2006 cité par Modieli, 2008). En ce qui
concerne l'intensité et la précocité de l'activité
sexuelle, il reste à noter que les jeunes du milieu rural ont une
intense activité sexuelle et y commence précocement que ceux du
milieu urbain. L'âge aux premiers rapports sexuel comme
démontré par Rwenge (2000) diffère du milieu rural au
milieu urbain au Cameroun. Cet âge est précoce pour les
garçons que les filles en milieu urbain et est plus précoce chez
les filles que les garçons en milieu rural. Cependant en RDC, les
statistiques le prouvent ; car parmi les jeunes ayant eu des rapports
sexuels précoces (avant 15ans représentant ainsi 21% dans
l'ensemble du pays), ceux du milieu rural représentaient 25% contre 15%
du milieu urbain (MICS4-RDC).
d. Niveau d'instruction.
Celui-ci fait référence à
l'éducation formelle des enfants soit à la durée que l'on
passe dans le système éducatif (Lougoue, 2005). Diverses
études ont mis en évidence le niveau d'instruction comme
étant un facteur déterminant du comportement sexuel des jeunes
surtout en Afrique subsaharienne où la scolarisation formelle n'est pas
d'accès à tout le monde.
Le milieu scolaire reste en effet, un moyen de transmission
d'informations sur la santé sexuelle et reproductive aux jeunes qui y
fréquentent. Pour Lougoue (2005), l'éducation reçue par
une femme tout au long du temps passé à l'école lui permet
également de prendre des décisions qui lui permettront
d'éviter certains comportements sexuels.
Il existe une relation significative entre le niveau
d'instruction et l'âge d'entrée à la vie féconde des
jeunes adolescentes (Bado, 2007). Lors d'une étude
réalisée par Akoto et al, (2005) au Burkina-Faso sur la
fécondité des adolescents, il a été constaté
que le prolongement de la scolarité des adolescentes avait tendance
à freiner de manière sensible l'entrée en vie
féconde.
Or, en matière de sexualité, Lougoue (2005)
stipule que les femmes instruites échappent au contrôle familial
et s'engagent plus de l'activité sexuelle. En fait, l'affaiblissement
des structures traditionnelles et le relâchement du contrôle social
en particulier familial engendrent des comportements sexuels nouveaux. Pour ce
faire, Diop (1995) cité par Rwenge (1999a) montre que « les
comportements nouveaux qui en résultent sont plus orientés vers
la satisfaction personnelle et la gratification individuelle que vers la
responsabilité familiale ».
En effet, certaines autres études mettent en exergue
une relation négative entre le niveau d'instruction des parents (chefs
de ménages) et le comportement sexuel et procréateur des jeunes
adolescentes. Pour Evina (1998) cité par Bado (2007), « plus le
père ou la mère est instruit, moins la jeunes adolescente court
le risque d'avoir une grossesse non désirée. Le risque d'avoir
une grossesse à l'adolescence est de près de quatre fois plus
élevé chez l'adolescente dont le père n'a jamais
été à l'école par rapport à celle dont le
père a atteint le niveau supérieur ». Il reste à
noter alors que, les parents instruits encadrent mieux leurs filles surtout en
entretenant une communication susceptible de préparer leurs filles
à l'entrée à la vie sexuelle.
La fréquentation scolaire influence positivement aussi
bien la connaissance des IST/VIH/SIDA que les moyens de prévention
(Rwenge, 2002). Outre la connaissance des IST/VIH/SIDA et leurs mesures
préventives, certains autres auteurs comme Baya et al, (2001)
cité par Modieli (2008) ont observé que le niveau d'instruction
était un déterminant de l'utilisation des condoms aux premiers
rapports sexuels chez les jeunes Bobolais (Sénégal). Cependant,
Rwenge (2000) a par ailleurs observé, qu'à Bamenda, les jeunes
scolarisés au niveau du premier cycle secondaire étaient plus
susceptibles de ne pas utiliser le préservatif au moment de
l'enquête que leurs homologues lycéens. Ceci est aussi
confirmé dans les travaux de Guiella (2012) sur les Comportements
sexuels chez les adolescents en Afrique Sub-saharienne: l'exemple du Burkina
Faso, du Ghana, du Malawi et de l'Ouganda où l'on observe les
disparités de l'utilisation du préservatif selon le niveau
d'instruction. Les résultats de cette étude montrent qu'en ce qui
concerne le niveau d'instruction des adolescentes, la probabilité
d'utiliser systématiquement le condom en cas de multi partenariat est
plus élevée chez les adolescents ayant un niveau secondaire par
rapport à ceux qui ont un niveau inférieur.
II.3.2. Facteurs socio-économiques.
Contrairement aux facteurs socioculturels, ces facteurs sont
directement liés à l'individu. Il s'agit ici d'une façon
générale des conditions de vie des ménages.
D'une façon générale, les adolescentes
comme tout enfant, dépendent de leurs parents. Lorsque la famille vit
dans des conditions économiques difficiles, les adolescentes entretenir
les relations sexuelles dans le but subvenir à leurs besoins. Cette
façon de faire des jeunes adolescentes peut s'expliquer en Afrique
subsaharienne à partir de la récession économique dans
laquelle est confronté ce continent depuis le début des
années 1980 et la dégradation des conditions de vie en ville
comme en campagne qui ont rendu les populations plus vulnérables
(Talnan, Anoh et Zanou, 2002).
Certaines sociétés africaines assistent à
des rapports des sexes caractérisés par un
déséquilibre du pouvoir entre l'homme et à la femme. Le
rôle que joue la femme est essentiellement celui de maternité et
des travaux domestiques. Très peu de femmes ont accès à
des ressources économiques et éducatives d'importance
cruciale : information, avoirs, compétence professionnelle. Il sied
de noter que la dépendance des femmes à l'égard des hommes
exerce une influence négative sur leur capacité à
déterminer les conditions dans lesquelles se déroulent les
rapports sexuels (Modieli, 2008).
a. La dépendance économique des
femmes
Hormis les ménages dont les chefs sont les femmes, il
reste à noter que la plupart des femmes dépendent
financièrement de la poche de leurs époux. Lorsque les femmes se
sentent non satisfaites à leurs besoins, elles ont tendance à
contracter des relations sexuelles extraconjugales à but lucratif
(Rwenge, 1999c). C'est dans cette optique que Caroline (1989) cité par
Rwenge (1999c) souligne : « A cause des difficultés
économiques, même les femmes mariées s'engagent dans les
activités sexuelles extraconjugales », cette situation serait
très critique en milieu urbain où les hommes contribuent en
grande partie au budget ménager.
Cependant, cela est aussi observé chez les jeunes
filles qui arrivent à contracter des relations sexuelles à cause
de leur situation économique qui les rendent soumises à des
décisions du partenaire. Ces dernières consisteraient soit
à passer un rapport sexuel non protégée ou à ne pas
discuter du calendrier des cycles menstruels avec son partenaire.
b. Niveau de vie du ménage.
Bado (2007) montre que, souvent, en ce qui concerne le niveau
de vie des ménages, il est établit que l'appartenance aux
ménages pauvres constituée un facteur de risque pour les jeunes
filles d'entrée précocement en activité sexuelle et
à la vie féconde suite au manque d'encadrement matériel et
financier des parents. Par contre, si l'argent ne constitue pas une motivation
importante pour la première expérience sexuelle, il constitue
toutefois, par la suite une composante majeure de leur vie affective
(Calvès, 1996)
Il sied à noter que la situation économique des
parents affecte considérablement les comportements sexuels de leurs
enfants. Cela peut se manifester soit à travers les comportements
sexuels que les parents adoptent sous les pressions économiques soit
à travers le type d'encadrement familial qui résulte de ces
pressions (Lurie, 1976 cité par Rwenge, 1999c). En fait, les
conditions socio-économiques des parents influent sur la capacité
de ces derniers de prendre en charge ou soit à satisfaire les besoins de
leurs enfants.
Par ailleurs, lors d'une étude réalisée
par l'ONUSIDA (2002) que cite Modieli (2008), il a
été révélé que près d'une adolescente
sur cinq non scolarisée trouvait difficile de refuser des rapports
sexuels lorsque de l'argent et des cadeaux étaient offerts. L'auteur
enrichit sa pensée en montrant que la monétarisation des rapports
sexuels se fait non seulement avec des partenaires plus âgés et
plus riches (relations du type "sugar dadies" ou encore "sponsors") mais aussi
avec leurs jeunes copains de qui, elles exigent des faveurs similaires en
échange de relations sexuelles. Donc, le comportement sexuel
adopté par les jeunes peut s'expliquer par le fait que, pour des raisons
d'ordre purement économique, les plus démunies font abstractions
aux considérations socioculturelles en matière de
sexualité pour s'adonner à des relations sexuelles avant le
mariage et/ou au multi partenariat.
Pour Rwenge (2000), il ressort au Cameroun lors d'une
étude réalisée à Bamanda, que les jeunes dont les
parents étaient pauvres avaient une plus grande probabilité
d'être sexuellement actifs et d'avoir eu des relations sexuelles de
passage ou occasionnelles dans les douze mois précédant
l'enquête que ceux dont les parents étaient
socio-économiquement aisés. Et en plus de ces jeunes, ceux dont
les pères étaient sans emploi ou ceux qui vivaient dans un
ménage à niveau de vie moyen étaient plus susceptibles
d'avoir plusieurs partenaires.
Néanmoins, lorsque la situation économique du
ménage est favorable, certains jeunes garçons peuvent s'engager
intensément dans les relations sexuelles, profitant en fait des
difficultés économiques de jeunes filles pour satisfaire au
maximum leurs désirs sexuels (Rwenge, 1999c). Toutefois, en cas de
conditions difficiles, les jeunes filles peuvent prendre une décision de
s'engager intensément dans l'activité sexuelle voire s'adonner
à la prostitution. Ceci prouve à suffisance l'impact qu'a le
niveau de vie du ménage (condition de vie du ménage) sur le
comportement sexuel adopté par les jeunes filles même si elles
sont informées des conséquences qui y sont associées.
II.3.2. Facteurs institutionnels.
Ce sont les facteurs qui jouent le même rôle que
les facteurs socioculturels du fait qu'ils se basent sur les règles et
normes bien que ces dernières soient législatives. Rwenge
(1999c) stipule à cet effet, qu'il est question des lois en
matière d'entrée en union chez les jeunes et des lois en
matière de divorce des parents et ensuite de l'accessibilité aux
informations et aux préservatifs, par l'information et la
sensibilisation de la population sur le VIH/SIDA et la mise à sa
disposition des préservatifs.
Kalambayi (2007) montre que depuis une quarantaine
d'années, les parlements de plusieurs pays africains ont grâce au
fameux code de la famille, largement contribués à
l'anéantissement des influences coutumières favorables au mariage
précoce des jeunes filles. Il montre quelques lois actuellement en
vigueur dans quelques pays africains. Au Cameroun par exemple, l'âge de
nubilité est fixé à 15ans pour la fille et à 18
ans pour les garçons d'après l'article 52 de l'ordonnance n°
81/02 du 29 juin 1981, portant organisation de l'état civil (Rwenge,
1999a). En RDC par contre, la Loi n° 87-010 portant Code de la Famille
interdit dans son l'article 219 ,le mariage à tout individu
âgé de moins de 18 ans (République du Zaïre - Journal
Officiel, 1987).
En ce qui concerne l'information et la sensibilisation de la
population en matière de l'usage et de l'accès aux
méthodes contraceptives (préservatifs), les pays africains en
disposent quelques mesures mais qui n'ont pas encore portées le fruit.
Pour Rwenge (1999c), cette situation peut expliquer par la concentration des
infrastructures modernes en milieu urbain et de non implication des facteurs
socioculturels dans le plan d'implantation des programmes de sensibilisation
pour l'utilisation des condoms.
II.3.3. Facteurs sociodémographiques.
Les facteurs sociodémographiques ou variables
intermédiaires de la sexualité des jeunes filles liés
à l'individu. Ils peuvent avoir trait soit à la biologie de
l'individu tel que l'âge à la puberté soit trait aux
comportements sexuels notamment l'âge aux premiers rapports sexuels,
l'âge à la première union, l'âge à la
première naissance et la pratique contraceptive.
a. L'âge à la puberté.
La puberté est définie comme étant le
stade du passage de l'enfance à l'adolescence marqué par des
développements psychiques et physiques (Microsoft encarta, 2009).
Cependant, les modifications physiologiques qui surviennent à la
puberté sont responsables de l'apparition des plaisirs sexuelles. La
satisfaction de ces pulsions est encore compliquée par de nombreux
tabous sociaux et par le manque de connaissances sur la sexualité (Bado,
2007).
Dans ces études, Diop (1995), stipule que
l'amélioration de la nutrition explique la baisse de l'âge de la
puberté, et en plus, il est souvent cité comme étant
facteur favorisant la sexualité précoce des jeunes filles. Si on
réfère au calendrier d'accès au mariage des filles par
rapport à l'âge du début de la puberté, lorsque la
puberté est précoce, le mariage risque d'être aussi
précoce. Dans ce cas, il n'ya pas du tout un écart important
entre l'âge de la puberté et l'âge au premier mariage.
La puberté reste un déterminant non
négligeable de la formation des familles (Diop, 1999 cité par
Bado , 2007). Ceci du fait que, la relation qui existe entre l'âge de la
puberté et au mariage à travers les menstrues que les jeunes
filles observent, font reconnaitre à la société la
maturité physiologique de celles-ci. L'apparition des caractères
sexuels secondaires chez les jeunes filles peuvent motiver à
vérifier leur intégrité.
b. L'âge aux premiers rapports
sexuels
Plusieurs auteurs comme Calvès, 1996 ; Kouate-Defo,
1998 ; Akoto et al., 2000 cité par Bado (2007), mettent en
évidence l'âge aux premiers rapports sexuels comme étant
un indicateur important qui donne le début et la durée de la
vulnérabilité des jeunes au risque à la fois de grossesse
non désirée et d'infection par les IST/VIH. Il reste cependant,
un facteur d'exposition au risque de grossesse non désirée
surtout dans les pays du sud où des méthodes contraceptives sont
d'usage très faible par les jeunes. Leur calendrier d'accès
à l'activité sexuelle est en même d'influencer l'âge
à la première naissance c'est-à-dire la
fécondité des adolescentes.
Pour ce faire, Kuate-Defo (1998) montre que les jeunes filles
qui connaissent précocement leur activité sexuelle, ont un risque
plus élevé de connaître leur première naissance
avant la fin de leur adolescence. Par contre, l'étude d'Akoto,
Tambashe, Amouzou et Tameko (2000) menée au Burkina-Faso montre que
plus de deux tiers des filles adolescentes déclarent avoir eu
déjà leurs premiers rapports sexuels. Il en est de même
à Kinshasa (RDC) où Kalambayi (2007) dans son étude sur la
sexualité et comportements sexuels à risque des jeunes à
Kinshasa (RDC), aboutit à des résultats tels que la
majorité des jeunes étaient sexuellement actifs au moment de
l'enquête soit 70% des enquêtés et ces derniers
étaient respectivement initiés à l'activité
sexuelle à 16,7ans pour les filles et 16,9ans pour les
garçons.
En se référant à certaines études
en RDC qui essaye de parler de l'âge au premier rapport sexuel,
l'EDS-2007/RDC indique que plus d'une femme sur cinq soit 22% ont eu leurs
premiers rapports sexuels avant leur quinzième anniversaire. De l'autre
côté, Ngondo, (1997) cité par Kalambayi (2007) montre lors
d'une étude menée à Kikwit que 27% des jeunes filles
célibataires sexuellement actives avaient déclaré avoir
connu leur dernier rapport sexuel au moment de l'enquête. Cependant,
cette proportion était deux fois plus soit près de 54% trois mois
avant l'enquête si l'on remonte dans le temps (Kalambayi, 2007).
c. L'âge au premier mariage.
L'âge au premier mariage ou à la première
union est un facteur intermédiaire qui nous permet de déterminer
le niveau de procréation des adolescentes. Pour Kuate-Defo (1998), cet
âge serait un indicateur important des niveaux et des variations de la
fécondité naturelle. Comme il a été
démontré par plusieurs auteurs ci-haut cité, il a
été on observé un nombre plus important des naissances
dans la population adolescente surtout dans les sociétés
où le mariage précoce est encouragé et cela suite à
l'écart important entre l'âge au mariage et à la
première maternité qui est quasiment faible de fois
négligeable.
Il sied de noter que dans la plupart des pays d'Afrique
noire, on est entrain d'assister à un recul d'âge au mariage suite
à l'instruction ainsi qu'à la situation économique que
connait le continent africain depuis les années 80. Par ailleurs, les
modifications que connaissent diverses sociétés africaines ont
contribué au changement des calendriers d'accéder au mariage. Par
conséquent, cela a entrainé l'élévation de
l'âge au premier mariage et à la première naissance.
C'est-ce qui a été mis en évidence au
Sénégal dans la ville de Niakhar par Delaunay (2001) lors de
l'analyse de la fécondité : « On observe, en
effet, un recul de l'âge d'entrée en premier mariage et un
allongement du premier intervalle entre les naissances qui d'ores et
déjà se traduisent par un recul de calendrier de la
fécondité dans les générations récentes
».
Sous d'autres cieux, l'entrée en vie féconde est
aussi fonction du milieu de résidence et de l'instruction de la femme
(Akoto et al, 2005). Après les analyses des EDS des quelques pays de
l'Afrique subsaharienne, les auteurs montrent que les filles scolarisées
entrées en retard dans la vie féconde et que par rapport au
milieu de résidence, la scolarisation des filles reste un facteur
différenciant les adolescentes sur le plan d'âge précoce ou
tardif d'accéder au mariage et/ou à la vie féconde. Dans
ce même ordre d'idées, Locoh (2005) stipule que l'âge
d'entrée en union notamment, reste fortement corrélé au
niveau d'instruction, à l'autonomie des femmes, à l'accès
à l'emploi salarié.
De ce fait, il ressort de leurs analyses qu'au Burkina-Faso,
les filles ayant eu leur première grossesse ou leur premier enfant avant
leur 18ème anniversaire étaient à 28% sans
instruction contre 10% de celles ayant un niveau secondaire ou
supérieur. Et en côte d'ivoire, il a été
constaté que 40% des filles n'ayant pas été
scolarisé avaient déjà leur première grossesse ou
leur premier enfant avant 18ans.
De tout ceci, il sied de noter l'importance de parler de
l'âge au premier mariage dans l'étude de la sexualité des
jeunes filles. C'est tout simplement parce que, dans les sociétés
où le mariage précoce est encouragé, la sexualité
l'est aussi ; car il n'y peut y avoir mariage sans acte sexuel ou en
d'autres termes, on ne peut pas parler de la fécondité
précoce sans sexualité précoce.
d. Age à la première utilisation de
contraception (préservatif)
La connaissance et l'utilisation de la contraception sont des
moyens efficaces de régulation de la fécondité en
général et de protection contre les IST/VIH/SIDA, surtout pour
les jeunes filles célibataires. En effet, la fréquence des
rapports est un facteur majeur de la probabilité de concevoir dans les
sociétés où les méthodes contraceptives ne sont
pas beaucoup utilisées et par contre, cette probabilité est
largement influencée par le niveau d'utilisation et d'efficacité
de la contraception dans les sociétés modernes (Kuate-Defo,
1998).
Dans les pays d'Afrique où se réalisent ces
derniers temps les EDS, certaines questions ayant trait à la
connaissance et à l'utilisation des méthodes contraceptives sont
posées aux femmes à l'âge de procréer. Toutefois, il
ressort que les jeunes filles déclarent connaitre et avoir entendu
parler de la contraception. Mais, le problème qui se pose est celui du
niveau de l'utilisation et du choix de la contraceptive efficace qui, comme
l'affirme Delaunay (2005) cité par Bado (2007) : «
la connaissance de l'existence d'une méthode n'implique pas
nécessairement une réelle compréhension du
mécanisme ou du mode d'utilisation de la méthode. Ainsi,
même si le condom est bien connu des jeunes au Ghana, son utilisation
correcte reste souvent mal connue ».
Les analyses faites par Akoto et al., (2005) sur
différentes enquêtes démographiques et de santé
réalisées entre 1998 et 1999 en Afrique, il a été
constaté que dans presque tous les pays d'Afrique du centre et de
l'ouest dont les EDS ont été analysées, à part la
connaissance de la contraceptive qui, dans l'ensemble est appréciable,
même si elle est uniforme pour tous les pays ; néanmoins,
elle varie avec l'âge, le sexe, le niveau d'instruction. Par ailleurs,
pour ce qui est du niveau d'utilisation de la contraception, une
disparité est observée entre les sexes avec une proportion d'au
moins de 40% d'utilisateurs parmi les garçons et variant de 10 à
13% seulement chez les filles. Ceci montre que le niveau d'utilisation de la
contraception au cours de la période d'enquête est fonction de
l'âge chez les jeunes garçons et en fonction du niveau
d'instruction chez les filles.
I.4. CADRE CONCEPTUEL.
Un cadre conceptuel est
une représentation graphique qui résume une série de
propositions concernant les déterminants d'un phénomène
donné et leurs mécanismes causaux (Palloni, 1987 cité par
Modieli, 2008).
Pour comprendre la
problématique de la sexualité des jeunes filles, il faut mettre
en exergue les différents facteurs explicatifs qui interagissent entre
eux d'une part et de façon directe d'autre part sur la sexualité
des jeunes filles célibataires. Les hypothèses de base de cette
étude étant énoncées dans les pages
précédentes, on arrive à élaborer un cadre montrant
les liens entre différents facteurs.
I.4.1. SCHEMA CONCEPTUEL
Figure I.1. Schéma conceptuel
Comportements sexuels à risque
Facteurs socioéconomiques
Facteurs socioculturels
Connaissances en matière de VIH/SIDA et de sa
prévention
Facteurs institutionnels
Ce cadre est une inspiration des travaux Rwenge (1999a)
cité par Lougoue (2005) pour lequel les facteurs
socio-économiques et socioculturels influencent directement ou
indirectement le comportement sexuel des femmes. Pour nous, ce cadre nous a
inspiré à travers nos hypothèses à prendre en
compte les connaissances en matière de VIH/SIDA et du préservatif
comme variables intermédiaires se situant entre les facteurs
explicatifs situés au sommet du cadre et des comportements sexuels des
jeunes célibataires. Cette dernière variable prend en compte
certaines conduites et pratiques comportementales des jeunes filles
célibataires qui se rapportent au sexe.
I.4.2. CADRE ANALYTIQUE
Celui-ci consiste à répertorier les
différentes variables à utiliser en les opérationnalisant
et les mettant dans un schéma d'analyse via les différentes
relations qui existent et qui seront vérifiées dans les analyses.
Pour ce faire, dans notre analyse les facteurs socioculturels et les facteurs
socioéconomiques seront les seuls retenus dans l'explication du
comportement sexuel des jeunes célibataires.
Tableau I.1. Les variables opérationnelles des
différents concepts.
Concepts
|
Indicateurs
|
Facteurs socioculturelles
|
Milieu de résidence
Province de résidence
Religion du chef du ménage
Niveau d'instruction de la fille
Niveau d'instruction du CM
Lien de parenté avec le chef de ménage
|
Facteurs socio-économiques
|
Niveau de vie des ménages
|
Connaissances sur l'infection à VIH/SIDA et de sa
prévention
|
Avoir entendu parler du VIH/SIDA
Connaissance du préservatif comme moyen de
réduction du risque des IST/VIH/SIDA
|
Comportements sexuels à risque des
jeunes
|
Précocité des rapports sexuels
Multi partenariat sexuel
Non -utilisation du condom
|
I.4.2.1. Variables dépendantes.
1° les variables opérationnelles des
comportements sexuels des jeunes filles.
Cette variable recouvre plusieurs dimensions si on se
réfère aux différentes questions posées lors de
l'enquête. Nous avons pour besoin d'analyse, retenu trois
dimensions : l'entrée précoce à la vie sexuelle, le
multi partenariat et la non utilisation du préservatif.
L'Age aux premiers rapports sexuels.
Pour cette variable, l'individu ayant déclaré
au moment de l'enquête avoir eu les premiers rapports sexuels avant 16ans
était considéré comme ayant commencé
précocement l'activité sexuelle. Toutes les autres personnes
n'ayant pas déclaré cet âge comme celui de leurs premiers
rapports sexuels sont considérés dans notre étude comme
étant dans le bon.
Le multi partenariat sexuel.
En ce qui concerne le multi partenariat, il est en fait un
facteur de risques potentiels. L'indicateur retenu le fait d'avoir eu des
rapports sexuels avec une autre personne au cours des douze derniers mois
(toute personne ayant passé les rapports sexuels avec une autre personne
que son partenaire habituel et cela se traduit par des rapports sexuels avec
différents partenaires). La période de référence
couvrant les douze derniers mois permet de contourner les erreurs de
déclaration due à la mémoire (le télescopage) mais
également de contrôler l'effet d'âge. Ne sont
concernés que les jeunes filles célibataires ayant entamé
leur vie sexuelle.
La Non-utilisation du condom au premier rapport
sexuel
En ce qui concerne la non-utilisation du condom pendant les
rapports sexuels, on retiendra comme indicateur : la non-utilisation d'un
préservatif au premier rapport sexuel. L'utilisation du condom à
un moment quelconque est un indicateur qui permettra de mesurer le niveau de
son utilisation. Mais compte tenu du phénomène de non utilisation
des méthodes contraceptives, cet indice permet de voir le risque que
courent les jeunes filles qui commencent précocement leur
activité sexuelle. Ce type de comportement concourt à l'expansion
du VIH/SIDA et autres IST voire même les grossesses précoces non
désirées, lorsque l'utilisation du condom n'est pas
systématique au cours des rapports sexuels. Elle prend la valeur 0 si la
fille n'a pas utilisé le condom au cours des derniers rapports sexuels
et 1 dans le cas contraire.
I.4.2.2. Variables indépendantes.
1° les variables opérationnelles des
facteurs socioculturels.
La religion du CM
Celui-ci reste un système de croyances (dogmes) et de
pratiques (rites et interdits) relatives aux sentiments de la divinité
et unissant en une même communauté morale tous ceux qui y
adhèrent. Des règles morales régissent l'exercice sexuel
de la quasi-totalité des grandes religions.
Le Milieu de
résidence
Nous entendons par milieu de résidence le lieu
où les jeunes filles vivent au moment de l'enquête. Il joue un
rôle important dans la variation des comportements sexuels des jeunes
filles célibataires. Nous considérons dans cette étude le
milieu urbain et le milieu rural.
La Province de résidence
La province correspond au milieu où les filles
célibataires vivent suivant la répartition des entités
politico-administratives du pays. Le choix de cette variable se justifie par le
fait que les jeunes filles d'une quelconque province peuvent avoir une vie
sexuelle différente des jeunes filles d'une autre province en tenant
compte des valeurs culturelles que couvre chaque province.
Le niveau d'instruction
C'est le niveau d'études atteintes par les jeunes
filles célibataires ayant suivi un système de scolarisation
formelle pendant un certain temps, et aussi le niveau
d'instruction atteint par le chef du ménage. C'est tout simplement parce
que la variable « instruction »influence le comportement
des individus en matière de sexualité et de
procréation.
Le lien de parenté.
Le lien de parenté permet de saisir les relations qui
existent la jeune célibataire et le chef du ménage. Ceci est
important pour voir comment est-ce que les jeunes filles qui habitent dans le
toit paternel se comportent face à la sexualité à
risque.
2° les variables opérationnelles des
facteurs socioéconomiques.
Le niveau de vie des ménages.
Cette variable permet de saisir les conditions
socio-économiques des ménages congolais dans lesquels vivent les
jeunes filles célibataires. C'est un indicateur composite construit
à partir des caractéristiques des ménages et des biens que
ces ménages possèdent. Il permet de mesurer l'influence du niveau
de vie des ménages sur la sexualité des jeunes filles
célibataires. Dans les données de MICS4, certains biens dont les
questions ont été posées au moment de l'enquête ont
permis la composition de cette variable4(*).
3° les variables opérationnelles des
facteurs sociodémographiques.
Ces variables sont aussi appelées les variables de
contrôle parce qu'elles nous permettent de contrôler l'effet de la
variable dépendante par rapport aux facteurs explicatifs.
L'Age de la fille.
Celle-ci nous permet de saisir la tranche d'âge la plus
exposé à une sexualité à risque. L'âge est
considéré comme une variable déterminant les étapes
de la vie (enfance, jeunesse, vieillesse). L'âge de la fille peut
influencer positivement son comportement sexuel.
L'Etat
matrimonial
Cette variable permet de catégoriser
c'est-à-dire stratifier le groupe des jeunes filles selon qu'elles sont
célibataires ou non. Etant donné que notre étude
s'intéresse au comportement sexuel des jeunes filles
célibataires, nous pourrions à partir de cette variable ressortir
l'effectif des filles célibataires.
4° les variables opérationnelles des
connaissances du VIH/SIDA et sa prévention.
Ces variables comme nous l'avons dit ci-haut,
permettent à se rendre compte du niveau des connaissances des jeunes des
différentes maladies qu'elles courent le risque de contracter et leur
connaissance en matière des moyens qui peuvent réduire ce
risque.
Le Niveau de connaissance du VIH/SIDA.
Celle-ci consiste se rapporte aux informations que
disposent les jeunes filles par rapport à l'existence du VIH/SIDA, la
manière dont ils se transmettent. Il a été dans le cadre
de cette étude, le fait d'avoir entendu parler de l'existence de cette
fameuse infection.
La connaissance du condom comme moyen de
réduction du risque de contracter le VIH/SIDA.
Celle-ci consiste à ressortir le niveau de
connaissance du condom par les jeunes adolescentes comme moyen de
réduction du risque de contracter l'infection à VIH/SIDA. A ce
niveau, les réponses des jeunes sur la connaissance du condom nous
permettront de voir son degré des connaissances.
Figure II. Schéma d'analyse de la
sexualité des jeunes célibataires.
Connaissance du condom comme moyen de réduction
du risque préservatif
Province de résidence
Religion du CM
Niveau d'instruction de la fille
Niveau d'instruction du CM
Lien de parenté avec le CM
Milieu résidence
Niveau de vie du ménage
Rapports sexuels avec une autre personne au cours de 12
derniers mois
Age aux premiers rapports sexuels
Non-utilisation du préservatif au dernier
rapport sexuelpremeir r
Avoir entendu parler du VIH/SIDA
Ce schéma d'analyse dérivant du schéma
conceptuel ci-dessus met en évidence les relations entre les variables
opérationnelles qui seront soumises à l'épreuve des
modèles statistiques. Dans notre étude les différentes
variables opérationnalisées sont issues des différents
facteurs explicatifs de la sexualité des jeunes célibataires mis
en exergue ci-haut.
CONCLUSION PARTIELLE
Les facteurs socioculturels (religion, lien de parenté,
milieu de résidence, province de résidence, niveau d'instruction
de la fille et du chef de ménage) et les facteurs
socioéconomiques (niveau de vie du ménage) influent sur la
sexualité des jeunes filles célibataires par
l'intermédiaire des connaissances de ces filles en matière des
IST/VIH/SIDA et le moyen de sa prévention.
D'une façon générale, ce chapitre
abordait la question des approches explicatives du phénomène
étudié en se basant sur la synthèse de la revue de la
littérature. Ce qui a servi de base théorique de l'étude.
De cela, un schéma conceptuel et d'analyse ont été
conçus pour rendre compréhensible ce que notre étude
sous-entend.
Il ressort au terme de notre étude que ce travail
apporte des informations actualisées sur la problématique de la
sexualité en se basant sur les données récentes du pays.
Plusieurs études antérieures se butent au cadrage des facteurs
associés, plus impliqués dans le comportement sexuel des jeunes
filles célibataires. Le choix des certaines variables
intermédiaires utilisées dans cette étude, nous permettra
de répondre aux préoccupations précitées dans
l'introduction de ce travail et les résultats nous permettront de
comparer à travers les études antérieurs,
l'évolution du phénomène dans le pays.
Cependant, il sied à noter que certaines variables
figurant dans la littérature ne sont pas prise en compte dans l'analyse
suite à l'absence des données pouvant saisir leur implication. Et
c'est à ce niveau que nous tenterons d'introduire la méthodologie
de l'étude.
Chapitre II. APPROCHE METHODOLOGIQUE.
Dans ce présent chapitre, il est question de
présenter la source des données et d'exposer les
différentes méthodes statistiques qui sont utilisées pour
les analyser.
II.1. Présentation des données.
II.1.1. Sources des données
Pour atteindre ses objectifs, ce travail utilise les
données de l'enquête par grappes à indicateurs
multiples « MICS » de la RDC. Au total, 11 490
ménages ont été sélectionnés et, parmi eux,
11 489 ont été identifiés su terrain. Parmi les
ménages identifiés, 13 235 ont été
enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de
99,2 %. À l'intérieur de ces ménages
enquêtés, 13 235 femmes âgées de 15-49 ans ont
été identifiées. Parmi ces dernières, 12 851
ont été enquêté avec succès, ce qui
correspond à un taux de réponse de 97,1%. Outre les femmes
enquêtées, 11 245 enfants de moins de 5ans ont
été répertoriés dans les questionnaires
ménages et ces derniers ont été par conséquent
remplis pour 11 093 enfants soit un taux de réponse de 98,6%. D'une
façon générale, le taux de réponse global est
respectivement de 96,3% pour les femmes et 97,8% pour les enfants. Ces
données conviennent en fait, la vérification des
hypothèses formulées et à poursuivre les objectifs
prédéfinis.
II.1.2. Echantillonnage.
Le plan de sondage conçu pour cette enquête
consistait à fournir des estimations sur un grand nombre d'indicateurs
relatifs à la situation des enfants et des femmes au niveau national et
par milieu de résidence (urbain et rural) et pour toutes les provinces
du pays. L'enquête MICS4-RDC est basée sur un sondage
aléatoire stratifié à plusieurs degrés dont a
priori au niveau des unités primaires.
Les provinces ont été identifiées comme
les principaux domaines de l'étude. A l'exception de Kinshasa, trois
strates ont été définies dans chaque province : la
strate des quartiers des villes, la strate des cités et la strate des
secteurs et chefferies, dont les deux premières constituaient le milieu
urbain et l'autre le milieu rural. A Kinshasa, quatre strates ont
été définies. Dans l'ensemble de l'univers, 34 strates ont
créées dans lesquelles l'échantillon a été
tiré strate par strate.
La base de sondage utilisée est une version
actualisée de la base utilisée par l'EDS-RDC de 2007. Pour chaque
strate et pour chaque degré de tirage, une base de sondage a
été constituée. Ainsi, des listes des quartiers, des
villes, de cités et de secteurs/ chefferies ont été
actualisées pour le tirage des unités primaires.
L'échantillon final (des ménages) a été
sélectionné des listes exhaustives des ménages des
quartiers de ville, des quartiers de cité ou de villages
échantillonnés au premier ou au deuxième degré dans
lesquels le dénombrement des ménages s'est fait.
Plusieurs niveaux de tirage ont été
effectués : deux dans les strates des quartiers des villes ;
trois dans les strates des cités et dans les strates des
secteurs/chefferies. Les unités primaires ont été
tirées suivant le mode de tirage systématique avec
probabilités proportionnelles aux tailles des unités. Pour
obtenir les unités secondaires et tertiaires, le tirage
systématique avec probabilités égales et sans remise a
été utilisé. La grappe correspondait à un quartier
de ville, à un quartier de cité ou du village pour autant que la
taille celle-ci en ménages ne dépasse pas 500ménages.
Au-delà de cet effectif, le quartier ou le village a été
subdivisé en plusieurs segments parmi lesquels un seul a
été sélectionné suivant le mode de tirage
aléatoire simple.
Un échantillon national de 383 grappes de 30menages
chacune soit 11490 ménages a été tiré. Cette taille
globale de l'échantillon a fait l'objet d'une contribution optimale
garantissant, pour chaque domaine d'étude (province), une taille
suffisamment grande de manière à obtenir au moins 800
ménages dont 300 en milieu urbain, 210 enfants âgés de 12
à 23 mois et au moins 900 enfants âgés de 0 à 59
mois. Au total 11490 ménages (4410 en milieu urbain et 7080 en milieu
rural) devraient être sélectionnés. Toutes les femmes
âgées de 15 à 49ans résidant dans ces ménages
devraient être sélectionnées.
II.1.3. Cadre institutionnel
Au plan légal, il a été mis en place, par
arrêté ministériel, une structure chargée de la
réalisation de MICS-2010 sous la tutelle du Ministère du Plan.
Elle était composée d'un Comité de Pilotage et d'un
Comité Technique Permanent. Le Comité de Pilotage donnait les
grandes orientations au Comité Technique Permanent et assurait le suivi
de la mise en oeuvre des activités du projet à travers les
réunions ordinaires instituées à cet effet. Ses membres
étaient des représentants de l'INS, le staff de la section de
planification l'UNICEF/Kinshasa et les responsables de la coordination
régionale de la MICS4 (UNICEF/Dakar), des autres institutions nationales
et internationales oeuvrant dans les domaines de la santé, du VIH/SIDA,
du paludisme, de la nutrition, etc.
II.1.4. Questionnaires.
Pour réaliser cette enquête un certain nombre des
supports et manuels d'instruction ont été mise en place. Trois
questionnaires standards dûment adaptés au contexte et aux besoins
spécifiques de la RDC ont été constitué comme
supports de collecte des données : un questionnaire ménage,
un questionnaire individuel femme et un questionnaire enfant de moins de
5ans.
Le questionnaire ménage permettait d'avoir les
informations portant sur les caractéristiques du ménage (la
sécurité alimentaire, l'utilisation de moustiquaire
imprégné) le travail des enfants, discipline de l'enfant, lavage
des mains et l'iodation du sel etc.
Le questionnaire femme collecté les informations ayant
trait à la santé de la mère et du nouveau-né, de la
mortalité des enfants, du comportement sexuel et du VIH/SIDA, de la
contraception etc. tandis que le questionnaire enfant s'intéressé
au développement du jeune enfant, de la vaccination, des mesures
anthropométriques etc.
Les interviews ont été conduites soit en
français, soit en l'une de quatre nationales du fait que la
sélection des enquêteurs tenait compte de la connaissance des
langues et du pays.
II.1.5. Collecte des données
Après l'étape ci-dessus, il s'ensuit la
réalisation de l'enquête dans les ménages
échantillons. Une enquête pilote a été
réalisée pour tester la méthodologie, les instruments de
mesure (pèse-personne, toise, GPS) ainsi que la logistique et
d'évaluer le rendement journalier du personnel de terrain et
l'acceptation de l'enquête par les populations. Toutes les
activités de terrain ont été conduites dans 6quartiers de
Kinshasa dont 4 en milieu urbain et 2 en milieu périurbain et dans un
quartier de la cité de Kasangulu au Bas-Congo qui ne faisaient pas
partie de l'échantillon.
Pour assurer une bonne qualité des données,
30pools regroupant de 5 à 20grappes en fonction de
l'accessibilité, et gérés chacun par un superviseur ont
été constitués. Les superviseurs de pools ont
été formés par les membres du comité technique
permanent. Et ces superviseurs ont tenu la formation des agents de terrain de
leurs pools respectifs avec l'appui du comité technique permanent.
La formation des superviseurs de pools a fait d'eux des
enquêteurs modèles après 6semaines de formation. Cette
dernière a aussi contribué à renforcer les
capacités des superviseurs en tant que formateur, mobilisateur,
gestionnaire et évaluateur. Cependant, la formation des enquêteurs
ont pris 12jours suivant un calendrier préalablement
élaboré et uniforme pour tous les pools et ont concernés
372 personnes jugées aptes à poursuivre les sessions de formation
à l'issue du test de présélection. Toutes les sessions de
formation se sont déroulées sur la période du 17 janvier
au 8 février 2010.
D'une façon générale, une durée
moyenne de 16jours avait été prévue pour réaliser
tous les travaux de terrain dans chaque grappe. Cette durée comprenait
le voyage, la mobilisation sociale dans la grappe, les travaux cartographiques,
le tirage de l'échantillon final, l'administration des gestionnaires et
la prise des mesures anthropométriques. Dans l'ensemble, les travaux de
terrain ont durée 78jours soit du 8 février au 26 avril 2010.
II.1.6. Traitement des données, apurement des fichiers
et tabulation.
Au total 11393 questionnaires ménage, 12 851
questionnaires femme de 15-49 ans, 11093 questionnaires enfant de moins de 5
ans ont été vérifiés et saisis avec le logiciel
CSPro version 4, utilisant la stratégie de la double saisie
systématique. Le contrôle manuel des questionnaires a
été assuré par 10 vérificateurs/ agents
d'édition, tandis que la saisie a été
réalisée par 40 agents encodeurs organisés en 2
équipes et encadrés par 3 superviseurs de saisie, 1 coordonnateur
de saisie et un informaticien. Ces encodeurs, recrutés pour leur
expérience dans la saisie des données d'enquêtes
sociodémographiques, ont été formés pendant 10
jours à la maîtrise de la logique du questionnaire et à la
pratique du logiciel. La saisie des données, qui s'effectuaient au fur
et à mesure que les questionnaires revenaient du terrain, a duré
environ 2,5 mois, soit du 15 mars au 4 juin 2010.
À la suite de la saisie, les données ont
été éditées en vue de vérifier la
cohérence interne des réponses. Le traitement et l'apurement des
fichiers de données ont été effectués du 4 juin au
21 juillet 2010 avec l'appui technique du staff de la section Planification de
l'UNICE -RDC et celui du Bureau Régional de l'UNICEF pour l'Afrique de
l'Ouest et du Centre. Une deuxième phase de contrôle de la
qualité des données a été réalisée
à l'UNICEF-New York en Août 2010.
Et de là, l'apurement des fichiers a été
suivi immédiatement par la pondération des données,
effectuée strate par strate, en appliquant les différents poids
de sondage ou coefficients de pondération normalisés par
l'application aux données pondérées des coefficients de
non-réponses préalablement calculés. Pour la production
des tableaux de résultats, l'application de SPSS version18 a
été utilisée afin de préparer le rapport
préliminaire ainsi que final. Enfin, le calcul des erreurs
d'échantillonnage a été fait à l'aide du module
complex Samples de SPSS, version 18.
II.1.7. Couverture de l'échantillon
Toutes les 383 grappes sélectionnées dans
l'échantillon ont été atteintes au cours de MICS4-RDC. Au
total, 11490 ménages ont été sélectionnés
et, parmi eux, 11489 ménages ont été identifiés au
moment de l'enquête. Sur les 11489 ménages identifiés,
11393 ont été enquêtés avec succès, soit un
taux de réponse de 99,2%. Ce taux ne varie pas selon le milieu de
résidence. Cependant, il présente quelques disparités
selon les provinces de résidence c'est-à-dire qu'il est plus
élevé (99,7%) dans la province du Kasaï occidentale et plus
bas (97,8%) dans la province du Maniema.
Tableau II.1. Résultats des interviews des
ménages, des femmes et des enfants de moins de 5ans.
Effectif de ménages, de femmes et d'enfants
échantillonnés, identifiés et enquêtés et
taux de réponse selon le milieu de résidence et la province de
résidence, République Démocratique du Congo,
MICS4-RDC
|
|
Milieu de résidence
|
Province
|
Total
|
Urbain
|
Rural
|
Kinshasa
|
Bas Congo
|
Bandundu
|
Equateur
|
Province orientale
|
Nord-Kivu
|
Maniema
|
Sud-Kivu
|
Katanga
|
Kasaï occ.
|
Kasaï orient
|
|
Ménages échantillons
|
4410
|
7080
|
1020
|
990
|
990
|
990
|
1020
|
1050
|
960
|
1050
|
1260
|
1110
|
1050
|
11490
|
Ménages occupés
|
4410
|
7079
|
1020
|
990
|
990
|
990
|
1020
|
1049
|
960
|
1050
|
1260
|
1110
|
1050
|
11489
|
Ménages enquêtés
|
4379
|
7014
|
1004
|
983
|
985
|
983
|
1007
|
1043
|
939
|
1041
|
1255
|
1106
|
1047
|
11393
|
Taux de réponses des ménages
|
99,3
|
99,1
|
99,1
|
99,3
|
99,5
|
99,3
|
98,7
|
99,4
|
97,8
|
99,1
|
99,6
|
99,6
|
99,7
|
99,2
|
Femmes éligibles
|
5806
|
7429
|
1527
|
1020
|
1240
|
1134
|
1135
|
1298
|
1146
|
1152
|
1273
|
1141
|
1169
|
13235
|
Femmes interviewées
|
5634
|
7219
|
1482
|
995
|
1213
|
1107
|
1082
|
1244
|
1101
|
1121
|
1244
|
1114
|
1147
|
12850
|
Taux de réponses des femmes
|
97
|
97,2
|
97,1
|
97,5
|
97,8
|
97,6
|
95,3
|
95,8
|
96,1
|
97,3
|
97,7
|
97,6
|
98,1
|
97,1
|
Taux de réponses global des femmes
|
96,4
|
96,3
|
95,5
|
96,9
|
97,3
|
96,9
|
94,1
|
95,2
|
94
|
96,5
|
97,3
|
97,3
|
97,8
|
96,3
|
Enfants de moins de 5ans éligibles
|
4184
|
7061
|
843
|
769
|
977
|
1056
|
894
|
1169
|
1017
|
1132
|
1257
|
1048
|
1083
|
11245
|
Mère/tutrice interviewée
|
4131
|
6962
|
825
|
766
|
970
|
1031
|
877
|
1160
|
1003
|
1109
|
1252
|
1024
|
1076
|
11093
|
Taux de réponses des enfants
|
98,7
|
98,6
|
97,9
|
99,6
|
99,3
|
97,6
|
98,1
|
99,2
|
98,6
|
98
|
99,6
|
97,6
|
99,4
|
98,6
|
Taux de réponses global des enfants
|
98
|
97,7
|
96,3
|
98,9
|
98,8
|
96,9
|
96,8
|
98,7
|
96,5
|
97,1
|
99,2
|
97,4
|
99,1
|
97,8
|
Source : MICS-RD010
A l'intérieur de 11393 ménages
enquêtés, 13235 femmes de 15-49ans ont identifiées comme
étant éligibles pour l'enquête individuelle et, parmi
elles, 12850 ont été interviewées correctement. Le taux de
réponses global des femmes s'établit donc à 96,3%. On
remarque encore ici que le milieu de résidence n'a aucun effet sur la
disponibilité des enquêtées par rapport aux
réponses. Ce taux est respectivement de 96,4 et 96,3% en milieu urbain
et en milieu rural.
En ce qui concerne l'enquête enfants, 11245 enfants de
moins de 5ans ont été identifiés éligibles dans les
questionnaires ménages. De tous ces questionnaires, 11093 ont
été remplis soit un taux de réponse global des enfants
s'établissant à 97,8%. Ce taux n'est pas du tout différent
à des différents milieux de résidence.
II.2. Evaluation de la qualité des données.
Avant de faire toute analyse de données, la rigueur
scientifique nécessite le contrôle de la qualité des
données dont on dispose en concordance avec l'objet de l'étude.
Cette étape permet de se faire une idée sur la pertinence et la
fiabilité des résultats de l'étude. De manière
générale les données d'enquêtes sont
entachées d'erreurs (échantillonnage, observation...). Lorsque
l'on tire un échantillon pour extrapoler les caractéristiques
observées à l'ensemble de la population, les enquêtes
induisent, de ce fait, un biais qui se traduit par les erreurs
d'échantillonnage.
L'établissement d'un plan de sondage bien adapté
à la population étudiée, l'élaboration
préalable des formules des estimateurs et des intervalles de confiance
avant la phase du terrain contribuent à minimiser ces erreurs. Pour ce
faire, les déviations dues aux erreurs d'observation sont les plus
fréquemment rencontrées dans les données
particulièrement africaines où cela peut bien s'agir d'omissions
(de jeunes enfants, de vieillards, de personnes vivant
isolément...) ; de doubles comptes (d'hommes polygames, de
personnes en déplacement...) ; de déclaration erronée
d'âge.
En effet, Gendreau et Nadot (1967) stipulent que la
déclaration erronée d'âges présente une plus grande
fréquence que les deux autres types d'erreurs d'observation.
L'attraction ou la répulsion de certains âges conduit à des
pyramides très corrompues lorsqu'elles sont tracées par
année d'âges, mais ne prennent que l'allure générale
de la pyramide. Par contre, lorsqu'on tient au rajeunissement ou au
vieillissement systématique de personnes de certains groupes
d'âges, cela nous entraînent à des déformations
importantes de cette répartition. A cela nous mettons l'accent sur la
déclaration d'âges de toutes les jeunes filles et de leur
état matrimonial.
II.2.1. Evaluation de la qualité des données
relatives à l'âge
En se penchant sur les attractions aux âges
ronds, ces derniers sont ceux qui se terminent par les
chiffres 0 ou 5. Ce qui est vrai, est que ne connaissant pas exactement leur
âge, certaines personnes ont tendance à déclarer des
âges se terminant par de tels chiffres dans le but soit de se rajeunir
soit de vieillir. L'analyse de la courbe de population par âge aide
à déceler ce type d'erreurs.
Tableau
II.2: Répartition par âge des adolescents de 15 à 24 ans
dans l'échantillon
AGES
|
Sexe
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
15
|
703
|
17,7
|
594
|
10,5
|
1297
|
11,6
|
16
|
650
|
11,8
|
572
|
10 ,1
|
1222
|
10,9
|
17
|
578
|
10,5
|
608
|
10,7
|
1186
|
10,6
|
18
|
596
|
10,8
|
591
|
10,4
|
1187
|
10,6
|
19
|
489
|
8 ,9
|
460
|
8,1
|
949
|
8,5
|
20
|
544
|
9,9
|
572
|
10,1
|
1116
|
10
|
21
|
392
|
7,1
|
446
|
7 ,9
|
838
|
7,5
|
22
|
535
|
9,7
|
542
|
9,6
|
1077
|
9,6
|
23
|
503
|
9,1
|
646
|
11,4
|
1149
|
10,3
|
24
|
510
|
9,2
|
608
|
10,7
|
1118
|
10
|
TOTAL
|
5500
|
100
|
5639
|
100
|
11139
|
100
|
Sources : nous-mêmes à partir de la base de
données de MICS4-RDC
Il ressort de ce tableau que dans l'ensemble que les
déclarations d'âges n'ont pas du connu le fait d'attraction aux
âges ronds. Du moins une grande proportion de la population cible est
âgée de 23ans (11,4%).
De manière générale, certains indices
analytiques sont utilisés pour mesurer l'attraction dans la
déclaration d'âges ronds 0 et 5(indice de Whipple) et d'autres
mesurant la préférence de tous les chiffres de 0 à 9
(indice de Myers) ; ces indices permettent à donner un ordre de
grandeur à la qualité de la déclaration d'âge en
termes de structure par âge. Or, pour Harouna, (1998) cité par
Modieli (2008), si souvent, il est fréquent d'utiliser le regroupement
en groupes d'âge quinquennaux comme un moyen de dissimuler les
attractions. Mais cette façon de faire n'est pas toujours valable car
toutes les analyses ne peuvent être faites sous forme d'âges
groupés.
II.2.1. Evaluation de la qualité des données
relatives à l'état matrimonial
Cette évaluation consiste à calculer un certain
nombre d'indices simples, le test de cohérence interne par exemple. Elle
se fait non seulement à travers les proportions des "Non
Déclarés" mais aussi par la proportion des célibataires et
des veuves. Cette façon de faire se diffère de celle de la
nuptialité qui nécessite une évaluation des
possibilités qu'ont les individus pour se marier.
Pour ce qui nous concerne, étant donné que nous
étudions les comportements sexuels chez les jeunes filles
célibataires, l'évaluation des données sur l'état
matrimonial va reposer sur la vérification de la présence des
célibataires avec une tendance proportionnelle à la baisse dans
chaque groupe d'âges et cela, au fur et à mesure que l'âge
augmente. Mais s'il arrive que ce n'est pas le cas, nous dirons qu'il ya eu de
problèmes dans la déclaration de l'état matrimonial. Le
fait que l'état matrimonial ne soit pas déclaré par
l'individu résulterait du fait que la question soit posé à
une tierce personne au cas contraire les données sur ce statut seront
incertaines.
Tableau II.3. Effectif des femmes en fonction de
l'âge et l'état matrimonial.
Groupe d'âges
|
Etat matrimonial
|
Total
|
Actuellement marié
|
Autrefois marié
|
Jamais marié
|
15-19
|
617
|
84
|
2031
|
2732
|
20-24
|
1759
|
209
|
773
|
2741
|
25-29
|
1786
|
228
|
222
|
2236
|
30-34
|
1438
|
191
|
75
|
1704
|
35-39
|
1183
|
176
|
23
|
1382
|
40-44
|
901
|
214
|
15
|
1130
|
45-49
|
702
|
209
|
14
|
925
|
Ensemble
|
8386
|
1311
|
3153
|
12850
|
Comme le démontre le tableau ci-dessus, la proportion
des individus « jamais mariés » décroit de
façon remarquable par âge. Ceci montre à suffisance qu'il
n'ya pas eu les non déclarés. De ce fait, nous concluons toutes
choses restant égales par ailleurs que les données sur
l'état matrimonial sont de bonne qualité.
Sans pour autant perdre de vue que cette étude est
consacrée seulement aux jeunes filles célibataires
âgées de 15 à 24ans. Ceci nous permet à vue claire
de connaitre l'effectif de la population célibataire à prendre en
compte dans cette étude considérant les jamais mariés
comme notre population concernée et les autres comme les non
célibataires.
II.3. Méthodes d'analyse
II.3.1. Population cible
La population cible pour notre étude est l'ensemble des
jeunes filles célibataires âgées de 15 à 24ans de la
République Démocratique du Congo au moment de l'enquête.
Nous pensons que les jeunes filles célibataires sont le plus
exposées au risque des grossesses non désirées, aux
IST/VIH/SIDA et que la sexualité qui était l'acte des
mariés est devenu de nos jours un acte posé par tout le monde
qui, une fois remarqué l'apparition des caractères sexuels
secondaires, se prend capable de passer un rapport sexuel avec qui que ce
soit.
Nous avons utilisé le fichier
« women » et la population de l'étude a
été sélectionnée à partir de la variable
WB2, « âge de la femme ».
Cette variable ayant les âges individuels de toutes les femmes
enquêtées, ces âges ont été regroupés
en groupes quinquennaux qui ont permis le filtrage. Pour arriver à
retenir la population soumise à l'étude, à partir du
logiciel d'analyse de données ; SPSS version 15. La variable
âge de la femme a été d'abord recordé en âges
groupés. Enfin, à partir de cette dernière, on est
passé par filtrage en considérant les âges de 15à
24ans comme sélectionnés et les autres âges non
sélectionnés. C'est avec cette population âgée de
15à24 ans que les analyses seront faites pour ressortir les
différents facteurs qui expliquent le mieux le phénomène
sous étude. La transformation de la variable ou les modifications des
modalités de la variable est reprise dans l'encadré1.
Encadré 1.
Variable WB2 Age de la femme = WBAGE Groupe
d'âges.
Anciennes modalités Nouvelles
modalités recodées
1. 15-19ans = 1
sélectionner
2. 20-24ans =1
3. 25-29ans =0
4. 30-34ans =0
5. 35-39ans =0 non
sélectionner
6. 40-44ans =0
7. 45-49ans =0
Cette étude concerne les jeunes filles
célibataires ayant 15-24ans. Cependant, pour ressortir la population
célibataire de cette tranche d'âges (population cible) dans notre
base de données, la variable Maritas/Union status a été
transformée à partir du logiciel SPSS version15. Cette
transformation nous a permis à catégoriser les jeunes de cette
tranche d'âge en deux catégories dont le recodage des nouvelles
modalités est repris dans l'encadré2, et sera dans notre
étude utilisée comme variable de stratification.
Encadré 2.
La variable Marital/Union status
Anciennes modalités nouvelles
modalités recodées
1. Currently married/in union : actuellement
mariée = 0
2. Formerly married/ in union: autrefois mariée = O
3. Never married/ in union: jamais mariée = 1
Comme nous avons essayé ci-dessus à
l'évaluation des données, nous avons ressorti la population
féminine enquêtée de 15 à 49ans dans laquelle, la
répartition par âge et par état matrimonial nous a permis
de voir la population célibataire et dans laquelle sera retenue celle
qui pourra être utilisée pour notre étude
c'est-à-dire celle âgée de 15 à 24ans et celle qui
n'est pas célibataire mais dans cette même tranche
d'âges.
Pour arriver à faire une analyse adéquate,
nous commençons par décrire les variables impliquées dans
l'étude.
II.3.2. variables de l'étude.
II.3.2.1.variable dépendante.
La variable dépendante est la variable expliquée
par les autres variables ou encore le phénomène sous étude
expliqué par différents facteurs. Dans notre étude, la
variable expliquée ou le phénomène expliqué est la
sexualité des jeunes filles célibataires âgées de 15
à 24ans.
Cependant, la sexualité des jeunes filles est
considérée dans le cadre de l'enquête MICS4-RDC comme les
comportements sexuels liés à la transmission du VIH/SIDA. Ce
comportement devient à risque lorsqu'il est associé à une
entrée précoce en activité sexuelle, suivi du multi
partenariat et de non utilisation systématique du préservatif au
cours de rapports sexuels.
Dans notre étude, nous avons considéré
trois dimensions qui ont trait à la sexualité des jeunes filles
ou aux comportements sexuels de celles-ci. Il s'agit de la variable SB1 que
nous avons pris en compte pour déterminer la précocité des
rapports sexuels ; de la variable SB7qui nous permettrait de
déterminer le niveau du multi partenariat des jeunes filles, et de la
variable SB2 qui nous permet de déterminer aussi le niveau d'utilisation
du condom au cours des rapports sexuels. Chacune des ces variables a plusieurs
modalités que nous avons regroupé et crée des nouvelles
modalités tel que repris à l'encadré 3.
Encadré 3.
a. La variable SB1 : Age à la toute
première fois d'avoir des rapports sexuels
Anciennes modalités recodées
nouvelles modalités
0. n'a jamais eu des rapports sexuels ? Pas des
rapports sexuels =2
1. 6-16ans
activité sexuelle précoce=1
2. 17-24ans activité sexuelle
retardée=2
95. 1ère fois en commençant à
vivre avec (1èr) mari/partenaire ?pas des rapports =2
b. La variable SB7 : A eu des rapports sexuels
avec une autre personne au cours les 12derniers mois
Anciennes modalités recodées
1. Oui ? A eu =1
2. Non ? N'a pas
eu =0
9. manquant ? N'a pas eu=0
c. La variable SB2 : condom a été
utilisé pendant la première fois d'avoir les apports
sexuels
1. Oui ? A
été utilisé=1
2. Non ? N'a pas
été utilisé=0
8. NSP/ ne se souvient pas ? N'a pas été
utilisé=0
9. Manquant N'a pas
été utilisé=0
Les aspects du comportement sexuel des jeunes
célibataires. Les variables ainsi recodées peuvent nous permettre
à appréhender la fréquence des comportements sexuels des
jeunes célibataires en RDC. D'où, à partir de la syntaxe
du logiciel SPSS, nous pouvons manipuler les différents résultats
générées.
II.3.2.2.Variables indépendantes.
Les variables dépendantes ou explicatives consistent
à expliquer le phénomène sous étude. Dans notre
cas, il s'agit de l'explication des comportements sexuels des jeunes
célibataires congolaises.
1. les variables
sociodémographiques.
A ce niveau, les variables retenues pour les analyses sont
l'âge de la fille, l'état matrimonial de la fille.
2. les variables socioculturelles.
En ce qui concerne ces variables, il s'agit de celles retenues
pour le chef du ménage et celles retenues pour la fille.
· Pour le chef du ménage : la religion, le
niveau d'instruction.
· Pour la fille : le niveau d'instruction, la
province de résidence, le milieu de résidence, le lien de
parenté avec le CM.
3. les variables socioéconomiques.
Ici, il a été retenu le niveau de vie du
ménage.
4. les variables des connaissances en matière
du VIH/SIDA
Ces variables nous renseignent sur les connaissances des
jeunes sur l'existence des IST/VIH/SIDA et les moyens de prévention. Il
a retenu à ce niveau deux variables entre autre :
· Le fait d'avoir entendu parler du VIH/SIDA ;
· Le fait de connaitre le condom comme moyen de
réduction du risque de contracter le VIH/SIDA.
II.3.2.3. Présentation des variables
A ce niveau nous reprenons toutes les variables
utilisées dans notre étude avec toutes les valeurs possibles
déclarées lors de l'enquête. Dans le tableau ci-dessus,
nous aurons à présenter chaque variable de l'étude avec
les systèmes missing (qui diffèrent de non-réponse) plus
les manquant et cela concerne toutes les jeunes filles de 15-24ans sans
distinction d'état matrimonial.
Tableau II. 4. Examen de la qualité des
variables
Noms de variables
|
Cas valide
|
Cas missing
|
Taux de missing en %
|
Religion
|
4759
|
714
|
13
|
Milieu de résidence
|
5473
|
0
|
0
|
Province de résidence
|
5473
|
0
|
0
|
Niveau d'instruction de la fille
|
5472
|
1
|
0,08
|
Lien de parente avec le CM
|
5473
|
0
|
0
|
Le niveau d'instruction du CM
|
5415
|
58
|
1,1
|
Le niveau de vie de ménage
|
5473
|
0
|
0
|
Age de la fille
|
5473
|
0
|
0
|
Etat matrimonial
|
5473
|
0
|
0
|
Age a la toute 1ere fois d'avoir des rapports sexuels
|
5473
|
0
|
0
|
Avoir entendu parler des IST/VIH/SIDA
|
5473
|
2
|
0,03
|
Connaitre le condom comme moyen de réduction du risque de
contracter les IST/VIH/SIDA
|
4855
|
618
|
12,7
|
Avoir eu les rapports sexuels avec une autre personne au cours de
12 derniers mois
|
3510
|
1963
|
35,8
|
Condom utilise au cours de la première relation
sexuelle
|
3947
|
1526
|
27,8
|
Source : Tableau généré
à partir des données MICS4-RDC
Au vue de ces résultats, beaucoup de jeunes (statut
matrimonial confondu) n'ont pas de réponses (refus, omissions, erreurs
de remplissage, etc.) aux questions correspondant aux variables SB7 et SB2. Ces
deux variables sont cruciales pour la définition des groupes cibles de
célibataires susceptibles d'adopter un comportement sexuel à
risque, car elles font partie de nos trois aspects d'analyse. Elles sont donc
retenues malgré leurs taux de systèmes missing qui avoisinent
respectivement de 35 et 27%. Un peu aussi sur la question concernant la
religion ou l'on constate un système missing de 13%.
Après cette phase vient la phase de recodage des
variables, et à dichotomiser certaines autres variables retenues. Les
recodages sont nécessaires pour se conformer au dictionnaire de
variables d'une part, et pour éviter des modalités à
effectif nul ou à très faible effectif d'autre part.
II.3.2.4.Distribution des variables de
l'étude.
A ce niveau, il s'agit des fréquences simples des
différentes variables retenues pour cette étude. Nous allons
catégoriser les jeunes célibataires selon les
caractéristiques socioculturelles, socioéconomiques,
sociodémographiques, caractéristiques des connaissances des VIH
/SIDA et des comportements sexuels des jeunes filles célibataires.
Tableau II.5. Répartition des jeunes filles
selon les caractéristiques socioculturelles.
Religion du chef de ménage
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
Sans religion
|
851
|
15,5
|
Catholique
|
1579
|
28,9
|
Protestant
|
1297
|
23,7
|
Kimbanguiste
|
174
|
3,2
|
Eglises de réveil
|
1572
|
28,7
|
Total
|
5473
|
100,0
|
Niveau d'instruction du chef de
ménage
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
Sans instruction
|
634
|
11,6
|
Niveau primaire
|
1127
|
20,6
|
Niveau secondaire et plus
|
3712
|
67,8
|
Total
|
5473
|
100,0
|
Milieu de résidence
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
Urbain
|
2527
|
46,2
|
Rural
|
2946
|
53,8
|
Total
|
5473
|
100,0
|
Lien de parente avec le chef de
ménage
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
Chef de ménage
|
998
|
18,2
|
Conjoint du chef de ménage
|
708
|
12,9
|
Enfant du couple
|
2727
|
49,8
|
Enfant de l'un de conjoint
|
30
|
0,5
|
Parents/filles
|
452
|
8,3
|
Oncles /tantes
|
558
|
10,2
|
Total
|
5473
|
100,0
|
Niveau d'instruction des jeunes filles
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
Sans instruction
|
864
|
15,8
|
Niveau primaire
|
1978
|
36,1
|
Niveau secondaire
|
2631
|
48,1
|
Total
|
5473
|
100,0
|
Province de résidence
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
Kinshasa
|
652
|
11,9
|
Bas -Congo
|
369
|
6,7
|
Bandundu
|
524
|
9,6
|
Equateur
|
418
|
7,6
|
Province orientale
|
493
|
9,0
|
Nord -Kivu
|
541
|
9,9
|
Maniema
|
477
|
8,7
|
Sud -Kivu
|
518
|
9,5
|
Katanga
|
523
|
9,6
|
Kasaï- oriental
|
468
|
8,6
|
Kasaï -occidental
|
490
|
9,0
|
Total
|
5473
|
100,0
|
1. Variables Socioculturelles.
Religion du Chef de Ménage
Avec la diversité des églises qui poussent comme
les champignons en Afrique, la RDC en compte aussi. Il ressort que la plupart
des jeunes filles enquêtées ressortent des ménages qui sont
soit catholiques soit des églises de réveil avec respectivement
28,9% et 28,2%. Cependant les protestantes et les sans religions
représentent respectivement 23,7 %contre 15,3%, et enfin, les
kimbanguistes qui ne sont qu'à 3%.
Niveau d'instruction du Chef de
Ménage.
De toutes les filles enquêtées, une proportion de
près de 70% sont issues des ménages dont le chef à un
niveau d'instruction secondaire et plus, tandis que 20,6% sont de niveau
primaire et enfin, celles issues des ménages dont le chef et sans
instruction n'ont qu'une proportion de 11,6%.
Milieu de Résidence
Il ressort de ce tableau que la grande partie de nos
enquêtent résident en milieu rural (soit 53,6%) et celles du
milieu urbain ne représentent que 46,4%.
Province de Résidence.
Sur un total des 11 provinces que possèdent la RDC, nos
enquêtées sont à près de 12% celles qui habitent la
ville province de Kinshasa. La petite proportion est observée dans la
province du Bas-Congo où il n'a que 6,7%des jeunes filles
enquêtées. Cependant, dans d'autres provinces les proportions sont
presque proportionnelles avec une disparité entre provinces mais nageant
entre 8 et 9%.
Liens de Parente avec le Chef de
Ménage.
Il ressort de ce tableau que les jeunes filles enfants du
couple ont été enquêtées à près de la
moitié (48,9%). 18% des jeunes filles étaient en lien avec le
chef de ménage, 12% étaient en lien avec le conjoint du chef de
ménage, 10% des filles étaient oncles /tantes du chef de
ménage, 8,3% parents /filles du chef de ménage et enfin, 0,5%
étaient enfants de l'un des conjoints.
Niveau d'instruction des Jeunes Filles.
Il ya constaté que les jeunes filles
enquêtées étaient à 48,1% de niveau secondaire et
plus contre 36,1% de niveau primaire. Et enfin, près de 16% des jeunes
filles étaient sans niveau.
Tableau II.6. Répartition des Jeunes filles
selon les Caractéristiques Socioéconomiques.
Niveau de vie du ménage
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
Pauvre
|
1743
|
31,8
|
Moyen
|
2214
|
40,5
|
Riche
|
1516
|
27,7
|
Total
|
5473
|
100,0
|
2. Variables Socioéconomiques.
Niveau de vie de ménage
Pour ce qui concerne les conditions de vie des jeunes via le
niveau de vie de leurs ménages, il ressort de cette étude que
40,5% des jeunes filles enquêtées étaient issues des
ménages de niveau moyen suivi de 31,8% habitant les ménages
pauvres. Les jeunes filles issues des ménages riches ne
représentent que 27,7% de la population enquêtée.
Tableau II.7. Répartition des jeunes filles
selon les caractéristiques sociodémographiques.
Age des jeunes filles
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
15-19
|
2732
|
49,9
|
20-24
|
2741
|
50,1
|
Total
|
5473
|
100,0
|
Statut matrimonial des jeunes filles
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
Non célibataires
|
2669
|
48,8
|
Célibataires
|
2804
|
51,2
|
Total
|
5473
|
100,0
|
3. Variables Sociodémographiques (de
contrôle)
Ages des Jeunes filles.
A l'issu du tableau II.7., il ressort que nos
enquêtées sont en grande proportion âgées de 20
à 24ans (50,1%) contre 49,9% de celles âgées de 15 à
19ans.
Statut Matrimonial des Jeunes filles.
Il ressort du même tableau ci-dessus que les jeunes
filles enquêtées sont majoritairement célibataires (51,2%)
et les non célibataires représentent 49,9% de la population
totale.
Tableau II.8. Répartition des jeunes filles
selon le niveau des connaissances des IST/VIH/SIDA et de sa
prévention.
Avoir entendu parler de VIH/sida
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
N'a jamais entendu
|
602
|
11,0
|
A déjà entendu
|
4871
|
89,0
|
Total
|
5473
|
100,0
|
Connaissance du condom comme moyen de réduction
du risque de contracter le VIH/SIDA
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
Ne connais pas
|
2820
|
51,5
|
Connais
|
2653
|
48,5
|
Total
|
5473
|
100,0
|
4. Variables du niveau des connaissances du VIH/SIDA et
de sa prévention
Avoir entendu parler du VIH/SIDA
Le tableau II.8., montre que sur 100% des jeunes
enquêtées, 89% déclarent avoir déjà entendu
parler des IST/VIH/SIDA et 11% déclarent n'avoir jamais entendu des
IST/VIH/SIDA.
Connaissance du condom comme moyen de réduction
du risque de contracter le VIH/SIDA à chaque rapport sexuel
Parmi les jeunes enquêtées, 51,5%
déclarent ne connaissant pas le condom comme moyen de réduction
du risque de contracter les IST/VIH/SIDA contre 49,5% qui déclarent
connaitre le condom comme un moyen de réduction du risque de contracter
ces affections.
Tableau II.9. Répartition des jeunes filles
selon les comportements sexuels à risque
Age aux premiers rapports sexuels
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
Avant 16ans
|
2338
|
42,7
|
Après 16ans
|
3135
|
57,3
|
Total
|
5473
|
100,0
|
Avoir des rapports sexuels avec une autre personne au
cours des 12 derniers mois
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
Oui
|
379
|
6,9
|
Non
|
5094
|
93,1
|
Total
|
5473
|
100,0
|
Non-utilisation du condom au premier rapport
sexuel
|
Modalités
|
Effectifs
|
%
|
Non
|
297
|
5,4
|
Oui
|
5176
|
94,6
|
Total
|
5473
|
100,0
|
5. Variables des comportements sexuels des jeunes
à risque
Ages aux premiers rapports sexuels.
En ce qui concerne, l'âge aux premiers rapports sexuels,
sur 100 % des jeunes enquêtées, la plupart ont eu leurs premiers
rapports sexuels à avant 16ans soit 42,7% contre 57,3% qui ont eu leurs
premiers rapports sexuels après l'âge de 16ans.
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne
au cours des 12 derniers mois
Les jeunes enquêtées déclarent 93,1%
n'avoir pas eu des rapports sexuels avec une autre personne au cours de 12
derniers mois précédent l'enquête et près de 7%
déclarent avoir eu des rapports avec une autre personne au cours de 12
derniers précédant l'enquête.
Non-utilisation du condom au cours du premier rapport
sexuel.
Du tableau II.9., il ressort que les jeunes filles
enquêtées déclarent à 94,6% n'avoir pas
utilisées le condom au cours des premiers rapports sexuels et qu'une
petite proportion a déclaré avoir utilisé le condom
à près de 5,4%.
II.3.3. L'analyse statistique.
Dans ce travail, nos analyses se basent sur notre variable
multidimensionnelle qui est le comportement sexuel des jeunes
célibataires.
A/ Analyse bivariée (le Test de Khi2).
Cette analyse consiste en premier lieu de recourir à la
description simple afin étudier le niveau et la tendance des
comportements sexuels selon les différentes caractéristiques des
jeunes et des chefs des ménages.
L'analyse des comportements des jeunes en matière de
sexualité fait ressortir le poids des comportements sexuels des jeunes
face à la précocité des rapports sexuels, au
multi-partenariat et à la non-utilisation systématique du
préservatif.
Cependant, les études sur les facteurs explicatifs des
comportements sexuels des jeunes en Afrique ont ressorti plusieurs variables.
Ce qui nous a permis de sélectionner celles qui peuvent nous servir
d'analyse pour le cas des jeunes filles célibataires en RDC. Or, pour
arriver à retenir ces variables, le test de Khi2 a été
utilisé du fait qu'il est fondé sur la comparaison de la valeur
du Khi2 expérimental et celle observée dans les tableaux
croisés en se référant au degré de liberté.
Le test de Khi2 donne la valeur qui permet d'estimer la
stabilité de l'analyse lorsque l'on associe la variable explicative avec
chaque dimension des comportements sexuels. Il s'agit concrètement de
déterminer les relations éventuelles entre les comportements
sexuels des jeunes filles et les facteurs susceptibles de les expliquer afin de
dégager les variables indépendantes qui sont significativement
associées à chacune des dimensions des comportements sexuels.
B/ Analyse multi variée (le CHAID).
En deuxième position, nous allons procéder
à l'aide de la méthode classification arborescente
hiérarchique, à l'analyse multi variée en vue de ressortir
les facteurs qui expliquent mieux les comportements sexuels des jeunes. Ceci
pour nous permettre à identifier en fonction des conditions
socioéconomiques des ménages, les jeunes filles
célibataires qui adoptent des comportements sexuels à risque.
Pour arriver à l'identification, le test de Kh2 est
utilisé, qui est basé sur l'algorithme à partitionnement
récursif pour trouver un groupe homogène. Le CHAID détecte
l'interaction entre variables dans un jeu de données. En utilisant cette
technique on peut établir des relations de dépendance entre
variables et les variables clés sont répertoriées par
ordre chronologique à partir de la première variable (celle qui
explique mieux le phénomène)( Nisbet and al, 2009).
Par rapport à cette méthode, Belhedi (2010)
montre que la classification hiérarchique descendante consiste à
subdiviser un ensemble en groupes homogènes qui, à leurs tours se
trouvent subdivisés jusqu'à aboutir aux n unités
élémentaires, elle va donc de 1 à (n - 1) unités. A
partir de ceci, chaque groupe identifié sur le premier facteur (F1) se
trouve, à son tour, subdivisé en trois sous-groupes selon les
scores du second facteur F2 et ainsi de suite. Et enfin, le nombre
théorique de classes finales (C) est égal au produit du nombre
des modalités retenues(m) et du nombre des facteurs utilisés(f).
Cette méthode a l'inconvénient d'aboutir très rapidement
à un nombre élevé de classes; mais utilisée avec
prudence, elle donne de bons résultats.
L'auteur précité continue sa pensée pour
dire que la simplicité de la méthode de la classification
descendante se trouve contrecarrée par deux griefs:
· le nombre de variables utilisées doit être
limité puisque le nombre théorique de classes est de: c = Ð
mv où v: la variable, m: le nombre de modalités.
· la justification théorique se pose par l'ordre
des critères utilisés.
La classification permet d'opérer des partitions et de
distinguer des classes ou types en affectant les individus à une classe
en tenant compte de toute l'information et non pas seulement d'une variable ou
d'un seul facteur (Belhedi A., 2010).
Les divisions de cet arbre s'arrêtent lorsque les
classes obtenues sont homogènes ou lorsque la classe est petite. On
considère qu'une classe est homogène lorsque le lien entre chaque
variable et la première composante principale est trop faible.
Le CHAID est une méthode exploratoire pour
étudier la relation entre une variable dépendante et une
série de variables prédictives. La modélisation CHAID
sélectionne un ensemble de prédicateurs et leurs interactions qui
prédisent de manière optimale la mesure dépendante. Le
modèle développé est un arbre de classification (ou de
partitionnement de données d'arbre) qui montre comment les grands
«types» formés à partir des indépendantes
(explicatives ou splitter), prédisent un critère ou une variable
dépendante. Si elle est bien faite, cette analyse permet de mieux
comprendre les phénomènes qu'on entend étudier.
Concernant l'interprétation des résultats du
CHAID, celle-ci est faite à partir du schéma classificatoire,
hiérarchisant les variables indépendantes à partir de la
variable dépendante dans l'ordre décroissant d'explication. De ce
fait, CHAID a le mérite de la cohérence : on accepte la
segmentation si le Kh2 calculé sur un sommet est significativement
supérieur à un seuil que l'on se fixe. Si le Kh2 calculé
est supérieur au seuil théorique correspondant au risque de
première espèce que l'on s'est fixé, on accepte la
segmentation (ou ce qui revient au même, si la p-value calculée
est inférieure au risque de première espèce). Le tableau
de classification nous permettra de mesurer la validité du
modèle. Ce tableau reprend les éléments permettant
l'interprétation des meilleurs prédicateurs à partir
de :
· La colonne de groupes dans laquelle on reprend leur
ordre dans l'explication du phénomène étudié selon
la numérotation des classes ;
· La colonne reprenant le pourcentage des classes
(groupes) selon leur explication par rapport à la modalité la
plus fréquente de la variable dépendante ;
· La colonne d'observations reprenant le
phénomène étudié ;
· La colonne des caractéristiques ou facteurs
déterminants le phénomène étudié.
Dans le cadre de notre étude, la règle
utilisée est la règle de la majorité : on affecte à
la feuille la modalité de la variable à prédire quand elle
présente l'effectif le plus grand. Etant donné que le
pourcentage de la variable qui est directement lié à la variable
dépendante est celui correspondant de la modalité dominante de la
variable au niveau du noeud (classe) étant lui donné par la
pureté. Le seuil de signification est 5% pour toute modalité du
noeud terminal d'une variable. Une variable explique les comportements sexuels
des jeunes célibataires si le pourcentage de la modalité la plus
dominante de cette classe est supérieur à ce seuil.
CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATS DES ANALYSES DES
COMPORTEMENTS SEXUELS DES JEUNES FILLES CELIBATAIRES.
Dans ce chapitre, nous abordons trois sections, la
première portera sur la présentation des résultats de
l'analyse bivariée, la deuxième abordera la présentation
des résultats de la classification descendante
hiérarchisée (avec le CHAID) des caractéristiques
liées aux comportements sexuels jeunes filles célibataires.
SECTION 1. ANALYSE DES
ASSOCIATIONS (Test de Kh2)
Cette section présente les résultats de
l'analyse bivariée et met en exergue les variables qui agissent de
façon significative sur les trois dimensions des comportements sexuels.
Les comportements sexuels varient selon les caractéristiques
socioculturelles, socioéconomiques, sociodémographiques et enfin
selon les connaissances des jeunes en matière de VIH/SIDA et du condom
(préservatif). Dans cette section, nous présentons les variables
qui ont le lien avec les comportements sexuels des jeunes filles
célibataires aussi bien en termes de l'entrée sexuelle
précoce, de multi partenariat et de non-utilisation de condom au cours
des premiers rapports sexuels.
III.1.1. L'âges aux premiers rapports sexuels et les
caractéristiques des jeunes filles célibataires.
Le
tableau ci-dessous montre que le lien entre l'âge aux premiers rapports
sexuels et la province de résidence. Cependant, le fait que l'on
appartienne dans telle ou telle autre religion, le niveau d'instruction du CM
et de la fille, le milieu de résidence ainsi que le lien de
parenté avec le CM peut influencer l'âge aux premiers rapports
sexuels.
Tableau n°III.1.
Caractéristiques socioculturelles des jeunes filles et l'âge aux
premiers rapports sexuels.
Caractéristiques Socioculturelles
|
Age aux 1ers rapports sexuels
|
Avant 16 ans
|
Après 16 ans
|
Total
|
%
|
%
|
%
|
Religion
|
|
|
|
Sans religion
|
28,9
|
72,1
|
100
|
Catholique
|
32,4
|
67,6
|
100
|
Protestant
|
30,0
|
70,0
|
100
|
Kimbanguiste
|
36,5
|
63,5
|
100
|
Eglises de Réveil
|
31,2
|
68,8
|
100
|
|
Lien de Parenté
|
|
|
|
Chef de ménage
|
33,8
|
66,2
|
100
|
Conjoint du chef de ménage
|
30,7
|
69,3
|
100
|
Enfants du couple
|
30,3
|
69,7
|
100
|
Enfants de l'un des conjoints
|
35,3
|
64,7
|
100
|
Oncles/Tantes du CM
|
30,3
|
69,7
|
100
|
Parents/ Filles du CM
|
30,5
|
69,5
|
100
|
|
Niveau d'instruction du CM
|
|
|
|
Sans instruction
|
30,0
|
70,0
|
100
|
Niveau primaire
|
27,4
|
72,6
|
100
|
Niveau secondaire et plus
|
32,3
|
67,7
|
100
|
|
Niveau d'instruction de la fille
|
|
|
|
Sans instruction
|
31,5
|
68,5
|
100
|
Niveau primaire
|
35,2
|
64,8
|
100
|
Niveau secondaire et plus
|
28,9
|
71,1
|
100
|
|
Milieu de Résidence
|
|
|
|
Urbain
|
30,1
|
69,9
|
100
|
Rural
|
31,1
|
68,9
|
100
|
|
Province
|
|
|
|
Kinshasa
|
26,4
|
73,6
|
100
|
Bas-Congo
|
42,2
|
57,8
|
100
|
Bandundu
|
41,3
|
58,7
|
100
|
Equateur
|
40,7
|
59,3
|
100
|
Province Orientale
|
42,5
|
57,5
|
100
|
Nord Kivu
|
39,8
|
60,2
|
100
|
Maniema
|
28,7
|
71,3
|
100
|
Sud Kivu
|
10,6
|
89,4
|
100
|
Katanga
|
43,4
|
56,6
|
100
|
Kasaï-Oriental
|
10,2
|
89,8
|
100
|
Kasaï-Occidental
|
19,4
|
80,6
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de MICS- 2010
Variables croisées
|
valeur Kh2
|
significativité.
|
Age aux premiers rapports sexuels et Religion
|
3,150
|
0,533
|
Age aux premiers rapports sexuels et Lien de parenté
|
6,965
|
0,073
|
Age aux premiers rapports sexuels et Niveau d'i instruction du
CM
|
5,221
|
0,074
|
Age aux premiers rapports sexuels et Niveau d'instruction de la
fille
|
4,223
|
0,121
|
Age aux premiers rapports sexuels et Milieu de
résidence
|
1,469
|
0,121
|
Age aux premiers rapports sexuels et Province
|
193,22
|
0,000
|
Le Kh2
étant significatif à 99% pour la province, ceci nous pousse
à établir un lien entre la province de résidence et
l'âge aux premiers rapports sexuels de la République
Démocratique du Congo.
Cependant, En qui concerne la religion, le Kh2 n'est pas
significatif car sa valeur est supérieure à 0,05. Mais cela
étant, connaissant la force de l'appartenance religieuse dans la
construction de la société, le fait qu'il ne soit pas
significatif n'exclut en rien son explication dans la précocité
des rapports sexuels. Il en est de même pour les variables telles que le
lien de parenté avec le CM ainsi que son niveau d'instruction, le niveau
d'instruction de la fille ainsi que le milieu de résidence.
Quant aux provinces, les filles de
le RDC quelque soit la province de résidence entrent précocement
en activité sexuelle presqu'à 100% sur toute l'entendue du
territoire nationale malgré quelques disparités. Il sied de noter
que, environ 40% des filles des provinces de Bas-Congo, de Bandundu, de
l'Equateur, de la Province orientale et de Katanga commencent
précocement leur activité sexuelle par rapport aux filles
d'autres provinces.
Tableau n°III.2.
Caractéristiques sociodémographiques des jeunes filles et
l'âge aux premiers rapports sexuels.
L'âge est une variable démographique très
importante dans l'analyse de comportements des individus. Il permet de
comprendre comment le phénomène est évolue à
travers les différentes tranches d'âges. Il peut de même
influencer la sexualité des jeunes filles célibataires.
Caractéristiques
sociodémographiques
|
Age aux 1ers rapports sexuels
|
Avant 16ans
|
Après 16ans
|
Total
|
%
|
%
|
%
|
Ages
|
|
|
|
15-19ans
|
30,2
|
69,8
|
100
|
20-24 ans
|
33,4
|
66,6
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de MICS- 2010
variables croisées
|
valeur Kh2
|
significativité
|
Age aux premiers rapports sexuels et Age
|
2,668
|
0,05
|
En ce
qui concerne l'âge, le Khi-carré de Pearson étant
significatif à 95%, nous pousse à établir probablement un
lien entre l'âge et l'âge aux premiers rapports sexuels des filles
de la République Démocratique du Congo.
Il
ressort du tableau III.2 que les jeunes filles de la tranche d'âges de
15-19 ans, ont au moment de l'enquête déclaré à
30,2% avoir débuté leur activité sexuelle avant 16ans.
Tandis que celles ayant 20-24ans au moment de l'enquête, ont
déclaré à 33,4% avoir débuté leur
activité sexuelle avant 16ans.
Tableau n°III.3.
Caractéristiques socio-économiques des jeunes filles et
l'âge aux premiers rapports sexuels.
Caractéristiques
socioéconomiques
|
Age aux 1ers rapports sexuels
|
Avant 16ans
|
Après 16ans
|
Total
|
%
|
%
|
%
|
Niveau de Vie de Ménage
|
|
|
|
Pauvre
|
32,6
|
67,4
|
100
|
Moyen
|
33,3
|
66,7
|
100
|
Riche
|
27,9
|
76,1
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de MICS- 2010
Variables croisées
|
Valeur Kh2
|
Significativité.
|
Age aux premiers rapports sexuels et Niveau de vie
|
8,020
|
0,018
|
Il en
est de même du niveau de vie de ménage qui est aussi une variable
pertinente dans les analyses. Il existe un lien entre le niveau de vie de
ménage et l'âge des jeunes filles célibataires aux premiers
rapports sexuels. Le Kh2 étant significatif à 99%, il y a
à dire qu'il ya une relation entre le niveau de vie de ménage et
l'âge aux premiers rapports sexuels.
Le
tableau III.3 montre comment le niveau de vie explique l'entrée en
activité sexuelle précoce des jeunes filles. Il est
déclaré à 32,6% chez les filles habitant dans le
ménage pauvre, à 33, 3% chez les filles dont le niveau de vie est
moyen et enfin, à 27,9 chez les filles de ménage riche.
Tableau n°III.4.
Caractéristiques des connaissances du VIH/SIDA et du Préservatif
par les jeunes filles et l'âge aux premiers rapports sexuels.
Les
connaissances en matière du VIH/SIDA et de préservatif restent un
outil favorable pour expliquer les comportements qu'adoptent les jeunes filles
en matière de sexualité.
Les
connaissances en matière du VIH/SIDA et de préservatif restent un
outil favorable pour expliquer les comportements qu'adoptent les jeunes filles
en matière de sexualité.
Connaissances du VIH/SIDA et du
Préservatif
|
Age aux 1ers rapports sexuels
|
Avant 16ans
|
Après 16ans
|
Total
|
%
|
%
|
%
|
Avoir entendu Parler du VIH/Sida
|
|
|
|
N'avoir jamais entendu
|
23,4
|
76,6
|
100
|
A déjà entendu
|
32,0
|
68,0
|
100
|
|
Connaissance du Condom moyen de réduction du
risque de contracter le VIH/SIDA
|
|
|
|
N'a pas de connaissance
|
23,4
|
76,6
|
100
|
A de connaissances
|
34,7
|
65,3
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de MICS- 2010
Variables Croisées
|
Valeur Kh2
|
Significativité.
|
Age aux premiers rapports sexuels et avoir entendu parler du
VIH/SIDA
|
9,237
|
0,001
|
Age aux premiers rapports sexuels et connaissance du condom
comme moyen de réduction du risque de contracter le VIH/SIDA
|
36,671
|
0,000
|
En
ce qui concerne le fait d'avoir entendu parler du VIH/SIDA, le Kh2 est
significatif à 99%. Le niveau de connaissance du VIH/SIDA et de sa
prévention a un lien avec l'âge aux premiers rapports sexuels.
Les
jeunes filles ayant eu leurs premiers rapports sexuels avant l'âge de
16ans ont à 23,4% déclaré n'avoir jamais entendu parler du
VIH/SIDA ; et celles qui ont déclaré avoir
déjà entendu parler du VIH/SIDA ont à 32%
débuté leur activité sexuelle avant l'âge de
16ans.
En ce
qui concerne la connaissance du condom comme moyen de réduction du
risque de contracter le VIH/SIDA, les jeunes filles dont l'âge est moins
de 16ans déclarent aussi à 23,4% n'avoir pas de connaissances sur
le condom et 76,6% des jeunes filles âgées de plus de 16ans
déclarent ne pas connaitre le condom. Cependant, les jeunes filles qui
connaissent le condom sont à 34,7% âgées de moins de 16ans
contre 65,3% de celles âgées de plus de 16ans.
III.1.2. Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne
au cours de 12 derniers mois et les caractéristiques des jeunes filles
célibataires.
Le
tableau ci-dessous montre que le multipartenariat (par le fait d'avoir eu des
rapports sexuels avec une autre personne au cours de 12derniers mois
précédent l'enquête) et le niveau d'instruction de la fille
d'une part, le milieu de résidence et la province d'autre part, ont de
lien. Cependant, le fait que l'on appartienne dans telle ou telle autre
religion peut aussi influencer le multipartenariat ; le niveau
d'instruction du CM voire le lien de parenté avec celui-ci le peuvent
aussi. Or, dans cette étude ce comportement n'a pas été
associé à ces caractéristiques.
Tableau n°III.5.
Caractéristiques socioculturelles des jeunes filles et Avoir eu des
rapports sexuels avec une autre personne au cours de 12 derniers
mois
caractéristiques socioculturelles
|
Avoir eu des rapports sexuels à une autre
personne au cours de 12deniers mois
|
N'a pas eu
|
A eu
|
Total
|
%
|
%
|
%
|
Religion du chef de ménage
|
|
|
|
Sans Religion
|
91,5
|
8,5
|
100
|
Catholique
|
92,2
|
7,8
|
100
|
Eglises de réveil
|
92,1
|
7,9
|
100
|
Autres Eglises Chrétiennes
|
92,2
|
7,8
|
100
|
|
Liens de parenté
|
|
|
|
Chef de ménage
|
91,9
|
8,1
|
100
|
Conjoint du chef de ménage
|
90,6
|
9,4
|
100
|
Enfants du couple
|
92,5
|
7,5
|
100
|
Enfants de l'un des conjoints, tantes et oncles du CM
|
92,0
|
8,0
|
100
|
|
Niveau d'instruction du CM
|
|
|
|
Sans instruction
|
93,4
|
6,6
|
100
|
Niveau primaire
|
91,6
|
8,4
|
100
|
Niveau secondaire et plus
|
91,9
|
8,4
|
100
|
|
Niveau d'instruction de la fille
|
|
|
|
Sans instruction
|
92,4
|
7,6
|
100
|
Niveau primaire
|
85,9
|
14,1
|
100
|
Niveau secondaire et plus
|
93,2
|
6,8
|
100
|
|
Milieu de résidence
|
|
|
|
Urbain
|
93,0
|
7,0
|
100
|
Rural
|
90,8
|
9,2
|
100
|
|
Province
|
|
|
|
Kinshasa
|
95,2
|
4,8
|
100
|
Bas Congo
|
98,6
|
1,4
|
100
|
Bandundu
|
91,3
|
8,7
|
100
|
Equateur
|
85,2
|
14,8
|
100
|
Province Orientale
|
94,1
|
5,9
|
100
|
Nord Kivu
|
82,3
|
17,7
|
100
|
Maniema
|
81,4
|
18,6
|
100
|
Sud Kivu
|
96,5
|
3,5
|
100
|
Katanga
|
85,4
|
14,6
|
100
|
Kasaï Oriental
|
97,8
|
2,2
|
100
|
Kasaï Occidental
|
93,4
|
6,6
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de MICS- 2010
Variables Croisées
|
Valeur Kh2
|
Significativité.
|
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne au cours de
12 derniers mois et Religion
|
0,234
|
0,972
|
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne au cours de
12 derniers mois et Lien de parenté
|
1,403
|
0,705
|
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne au cours de
12 derniers mois et Niveau d'instruction de la fille
|
15,75
|
0,000
|
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne au cours de
12 derniers mois et Niveau d'instruction du chef de ménage
|
1,02
|
0,600
|
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne au cours de
12 derniers mois et Milieu de Résidence
|
4,397
|
0,022
|
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne au cours de
12 derniers mois et Province
|
139,212
|
0,000
|
En qui
concerne la religion, le lien de parenté, le niveau d'instruction du CM,
le Kh2 n'est pas significatif, car sa valeur est supérieure à
0,05. Mais cela étant, connaissant l'implication de la religion dans les
moeurs voire même la responsabilité des parents en matière
de parenté ; le fait le Kh2 ne soit pas significatif n'exclut en
rien son explication dans le multi partenariat que vivent les jeunes filles.
Pour
ce qui est de Kh2, étant significatif à 99% pour le niveau
d'instruction de la fille et la province, c'est qui revient à
établir un lien entre le niveau d'instruction de la fille et le multi
partenariat des filles en République Démocratique du Congo. Il
sied de noter que, la proportion des jeunes filles ayant eu des rapports
sexuels avec une autre personne au cours de 12 mois précédents
l'enquête est évaluée à 7,6 % pour les filles sans
instruction contre 6,8% pour celles du niveau secondaire et plus. 14,1% des
filles du niveau primaire ont déclaré avoir eu des rapports
sexuels avec une autre personne au cours de 12derniers mois.
En ce qui concerne le milieu de
résidence, le Kh2 est significatif à 98%. De ce fait, il ya
à dire que entre le multi partenariat et le milieu de résidence,
il ya un lien à établir. Les filles du milieu rural ont
déclaré à 9,2% contre 7,0% du milieu urbain avoir eu de
multiples partenaires.
Comme
déjà montrer ci-haut pour ce qui est de la province et du multi
partenariat, le Kh2 étant significatif, montre enfin qu'il existe un
lien entre ce comportement et la province. Les filles de quatre provinces
(Equateur, Katanga, Maniema, Nord-Kivu) ont à plus de 10%
déclaré avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne au
cours de 12 derniers mois précédents l'enquête et les
filles de reste des provinces ont à moins de 10% déclaré
ce comportement.
Tableau n°III.6.
Caractéristiques sociodémographiques des jeunes filles et avoir
eu des rapports sexuels avec une autre personne au cours de 12 derniers
mois.
Caractéristiques
sociodémographiques
|
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne
au cours de 12 derniers mois
|
N'a pas eu
|
A eu
|
Total
|
%
|
%
|
%
|
Age
|
|
|
|
15-19
|
93,7
|
6,3
|
100
|
20-24
|
87,7
|
12,3
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de MICS- 2010
Variables Croisées
|
Valeur Kh2
|
Significativité.
|
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne au cours de
12 derniers mois et Age de la fille
|
27,42
|
0,000
|
En ce
qui concerne l'âge, le Khi-carré de Pearson étant
significatif à 99%, nous pousse à établir probablement un
lien entre l'âge et le multi partenariat (par le fait d'avoir eu des
rapports sexuels avec une autre personne au cours de 12 derniers mois
précédents l'enquête) des filles de la République
Démocratique du Congo.
Le
tableau ci-dessus illustre que les filles âgées de 20-24ans ont
déclaré être multipartenaires par le fait d'avoir eu des
rapports sexuels avec une autre personne au cours de 12 derniers mois
précédents l'enquête à 12,3% contre celles
âgées de 15-19ans (6,3%).
Tableau n°III.7.
Caractéristiques Socioéconomiques des Jeunes Filles et Avoir eu
des rapports sexuels avec une autre personne au cours de 12 derniers
mois.
Caractéristiques
socioéconomiques
|
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne
au cours de 12 derniers mois
|
N'a pas eu
|
A eu
|
Total
|
%
|
%
|
%
|
Niveau de vie
|
|
|
|
Pauvre
|
89,4
|
10,6
|
100
|
Moyen
|
90,4
|
9,6
|
100
|
Riche
|
95,3
|
4,7
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de MICS- 2010
Variables Croisées
|
Valeur Kh2
|
Significativité.
|
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne au cours de
12 derniers mois et Niveau de vie de ménage
|
25,374
|
0,000
|
En ce
qui concerne le niveau de vie de ménage, le Kh2 étant
significatif à 99%, il ya à établir un lien entre le
comportement sexuel adopté par les filles multipartenaires et le niveau
de vie de ménage.
Les
filles habitant les ménages pauvres ont déclaré avoir eu
des rapports sexuels avec une autre personne pendant les 12derniers mois
précédent l'enquête à 10,6%, suivies de celles qui
habitent les ménages de niveau moyen (9,6%) et enfin celles des
ménages riches avec 4,7%.
Tableau n°III.8.
Caractéristiques des connaissances du VIH/SIDA du préservatif par
les jeunes filles et avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne au
cours de 12 derniers mois.
Connaissances du VIH/SIDA et du
Préservatif
|
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne
au cours de 12 derniers mois
|
N'a pas eu
|
A eu
|
Total
|
%
|
%
|
%
|
Avoir entendu parler du VIH/SIDA
|
|
|
|
N'a jamais entendu parler
|
91,7
|
8,3
|
100
|
A déjà entendu
|
92,1
|
7,9
|
100
|
|
|
|
|
Connaissance du Condom moyen de réduction du
risque de contracter le VIH/SIDA
|
|
|
|
N'a pas de connaissances
|
93,0
|
7,0
|
100
|
A de connaissances
|
91,6
|
8,4
|
100
|
Source : nous même à partir
des données de MICS- 2010
Variables Croisées
|
Valeur Kh2
|
Significativité.
|
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne au cours de
12 derniers mois et Avoir entendu parler du VIH/SIDA
|
0,041
|
0,454
|
Avoir eu des rapports sexuels avec une autre personne au cours de
12 derniers mois et Connaissance condom
|
1,615
|
0,115
|
En ce
qui concerne les filles qui ont eu des rapports sexuels avec une autre personne
au cours de 12derniers en rapport avec les connaissances du VIH/SIDA et du
condom, le Kh2 n'est pas significatif dans les deux cas ; cela,
n'exclurait à rien le fait d'avoir attendu parler du VIH/SIDA et le fait
de connaitre le condom comme moyen de réduction de risque de contracter
le VIH/SIDA comme facteurs susceptibles d'expliquer le multi partenariat des
filles congolaises.
III.1.3. La non-utilisation du
condom au cours des premiers rapports sexuels et les caractéristiques
des jeunes filles célibataires.
Ci-dessous, un tableau représente les
différentes caractéristiques des filles qui n'utilisent pas le
condom au cours des premiers rapports sexuels. Le lien de parenté avec
le chef de ménage d'une part, le milieu de résidence et la
province d'autre part. Cependant, le fait que l'on appartienne dans telle ou
telle autre ethnie ou religion peut aussi influencer l'usage du condom, le
niveau d'instruction du CM et de la fille peuvent aussi influencés la
non-utilisation du condom même si dans cette étude, ce
comportement n'a pas été associé à ces
caractéristiques.
Tableau n°III.9.
Caractéristiques socioculturelles des jeunes filles et la non-
utilisation du condom au cours des premiers rapports sexuels.
Caractéristiques Socioculturelles
|
Non-utilisation du condom
|
Utilise
|
N'utilise pas
|
Total
|
%
|
%
|
%
|
Religion du CM
|
|
|
|
Sans religion
|
1,9
|
98,1
|
100
|
Catholique
|
2,5
|
97,5
|
100
|
Eglises de réveil
|
2,3
|
97,7
|
100
|
Autres Eglises chrétiennes
|
1,9
|
98,1
|
100
|
|
Lien de parenté
|
|
|
|
Chef de ménage
|
2,9
|
97,1
|
100
|
Conjoint du chef de ménage
|
1,0
|
99,0
|
100
|
Enfant du couple
|
2,1
|
97,9
|
100
|
Oncles /tantes
|
3,4
|
96,6
|
100
|
|
Niveau d'instruction du CM
|
|
|
|
Sans instruction
|
2,0
|
98,0
|
100
|
Niveau primaire
|
2,9
|
97,1
|
100
|
Niveau secondaire et plus
|
2,0
|
98,0
|
100
|
|
Niveau d'instruction de la fille
|
|
|
|
Sans instruction
|
2,5
|
97,5
|
100
|
Niveau primaire
|
3,0
|
97,0
|
100
|
Niveau secondaire et plus
|
1,4
|
98,6
|
100
|
|
Milieu de résidence
|
|
|
|
Urbain
|
3,0
|
97,0
|
100
|
Rural
|
1,1
|
98,9
|
100
|
|
Province
|
|
|
|
Kinshasa
|
1,7
|
98,3
|
100
|
Bas-Congo
|
0,7
|
99,3
|
100
|
Bandundu
|
2,7
|
97,3
|
100
|
Equateur
|
2,3
|
97,7
|
100
|
Province Orientale
|
3,0
|
97,0
|
100
|
Nord Kivu
|
5,1
|
94,9
|
100
|
Maniema
|
8,0
|
92,0
|
100
|
Sud Kivu
|
1,6
|
98,4
|
100
|
Katanga
|
2,6
|
97,4
|
100
|
Kasaï-Oriental
|
0,0
|
100,0
|
100
|
Kasaï-Occidental
|
0,0
|
100,0
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de MICS- 2010
variables croisées
|
valeur Kh2
|
significativité.
|
Non-utilisation du condom et Religion
|
0,978
|
0,807
|
Non-utilisation du condom et Lien de parenté avec le CM
|
7,438
|
0,050
|
Non-utilisation du condom et Niveau d'instruction de la fille
|
4,268
|
0,118
|
Non-utilisation du condom et Niveau d'instruction du CM
|
1,548
|
0,461
|
Non-utilisation du condom et Milieu de résidence
|
12,539
|
0,000
|
Non-utilisation du condom et Province de résidence
|
52,343
|
0,000
|
En ce
qui concerne la non-utilisation du condom, le Kh2 est significatif à 99%
pour le milieu de résidence et la province. Il est significatif à
95% pour le lien de parenté pour le chef de ménage. Pour la
religion, le niveau d'instruction du chef de ménage voire celui de la
fille, le Kh2 n'est pas significatif. Ceci n'exclurait à rien
l'explication que peut avoir ces différentes caractéristiques
sur la non-utilisation du condom.
Pour
ce concerne la non-utilisation du condom aux premiers rapports sexuels, le
tableau III.9 montre que filles dont le lien de parenté est conjoint du
CM n'utilisent pas le condom à 99%, suivies de celles dont le lien de
parenté est enfants du couple (97,9%), de celles dont le lien de
parenté est chef de ménage (97,1%) et enfin, les filles dont le
lien de parenté avec le chef de ménage est oncles /tantes
(96,6%). Ici, quelque soit le lien de parenté avec le chef de
ménage, il ya un lien avec le fait qu'on n'utilise pas le condom au
cours des premiers rapports sexuels.
En
termes de proportion pour le milieu de résidence ; les filles du
milieu rural n'utilisent pas le condom aux premiers rapports sexuels à
98,9% tandis que celles du milieu urbain n'utilisent pas à 97,0%. Dans
les deux milieux, le non usage du condom au cours des premiers rapports sexuels
par les jeunes filles est significatif.
Cependant en provinces, comme démontré dans le
tableau ci-dessus, la non-utilisation des condoms au cours des premiers
rapports sexuels est tellement élevée du fait qu'il ya des
provinces comme celles du Kasaï occidental et du Kasaï oriental
où 100% des filles ont déclarés n'avoir pas utilisé
le condom au cours des premiers rapports sexuels. Et dans toutes les autres
provinces, c'est au-delà de 90% que les filles ont déclaré
n'avoir pas utilisé le condom aux premiers rapports malgré les
petits écarts observés entre provinces.
Tableau n°III.10.
Caractéristiques sociodémographiques des jeunes filles et la
non-utilisation du condom au cours des premiers rapports sexuels.
caractéristiques
sociodémographiques
|
Non-utilisation du condom aux premiers rapports
sexuels
|
Utilise
|
N'utilise pas
|
Total
|
%
|
%
|
%
|
Age
|
|
|
|
15-19
|
1,2
|
98,8
|
100
|
20-24
|
4,7
|
95,3
|
100
|
Source : Nous même à partir des
données de MICS- 2010
variables croisées
|
valeur Kh2
|
significativité.
|
Non-utilisation du condom et âge
|
30,885
|
0,000
|
En ce
qui concerne l'âge, le Kh2 est significatif à 99%. Il ya lieu
d'établir un lien entre la non-utilisation du condom au cours des
premiers rapports sexuels et l'âge des jeunes filles. Les filles de 15-19
ans n'utilisent pas le condom au cours des premiers rapports sexuels (98,8%)
que les filles de 20-24ans (95,3%).
Tableau n°III.11.
Caractéristiques socio-économiques des jeunes filles et la
non-utilisation du condom au cours des premiers rapports sexuels.
caractéristiques
socioéconomiques
|
Non-utilisation du condom aux rapports
sexuels
|
utilise
|
n'utilise pas
|
Total
|
%
|
%
|
%
|
Niveau de vie de ménage
|
|
|
|
pauvre
|
1,3
|
98,7
|
100
|
moyen
|
2,6
|
97,4
|
100
|
riche
|
2,3
|
97,7
|
100
|
Source : Nous même à partir des
données de MICS- 2010
variables croisées
|
valeur Kh2
|
significativité.
|
Non-utilisation du condom et Niveau de vie de ménage
|
3,479
|
0,176
|
Pour
ce qui est du niveau de vie de ménage, le Kh2 n'étant pas
significatif au seuil de 0,05 ; d'où il n'y a pas de lien entre le
non-usage du condom au cours des premiers rapports sexuels et le niveau de vie
de ménage. Même si dans le tableau ci-haut, il s'établit
une disparité entre le niveau de vie de ménage et la
non-utilisation du préservatif.
Tableau n°III.12.
Caractéristiques des connaissances du VIH/SIDA et du Préservatif
par les jeunes filles et la non-utilisation du condom au cours des premiers
rapports sexuels.
Connaissances du VIH/SIDA et du
Préservatif
|
Non-utilisation du condom aux rapports
sexuels
|
utilise
|
n'utilise pas
|
Total
|
%
|
%
|
%
|
Avoir entendu parler du VIH/SIDA
|
|
|
|
n'avoir jamais entendu
|
0,7
|
99,3
|
100
|
avoir déjà entendu
|
2,4
|
97,6
|
100
|
Connaissance du condom
|
|
|
|
ne connait pas
|
1,0
|
99,0
|
100
|
connait
|
2,7
|
97,3
|
100
|
Source : Nous
même à partir des données de MICS- 2010
variables croisées
|
valeur Kh2
|
significativité.
|
Non-utilisation du condom et Avoir entendu parler du VIH/SIDA
|
3,666
|
0,032
|
Non-utilisation du condom et Connaissance condom
|
28,575
|
0,002
|
En ce
qui concerne la significativité de Kh2 pour le fait d'avoir entendu
parler du VIH/SIDA et la connaissance du condom comme moyen de réduction
du risque de contracter le VIH/SIDA, il est respectivement de 95% et 99%. Donc,
il s'établit un lien entre la non-utilisation du condom aux premiers
rapports sexuels et les connaissances des filles en matière de VIH/SIDA
et les moyens de sa prévention.
Il sied de noter que les filles
non-utilisatrices de condom déclarent à 99,3% n'avoir jamais
entendu parler du VIH/SIDA et 97,6% des filles non-utilisatrices de condom
déclarent avoir déjà entendu parler de VIH/SIDA.
Par
ailleurs, les jeunes filles non utilisatrices du condom au cours des premiers
rapports sexuels déclarent à 99% ne pas connaître le condom
comme moyen de réduction de risque de contracter le VIH/SIDA, et 97,3%
de ces filles ont déclaré connaitre le condom comme moyen de
réduction de risque de contacter le VIH/SIDA.
SECTION 2. PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ANLYSE DE
CLASSIFICATION HIERARCHIQUE DESCENDANTE AVEC LE CHAID
Dans cette section, nous allons procéder à
l'aide de la méthode classification arborescente hiérarchique,
à l'analyse multi variée en vue de ressortir les facteurs qui
expliquent mieux les comportements sexuels des jeunes filles
célibataires en RDC.
.
III.2.1. Age aux premiers rapports sexuels
Les résultats issus de l'analyse du CHAID sur
l'âge aux premiers rapports sexuels et les différentes
caractéristiques des jeunes filles célibataires du tableau III.13
montrent ce qui suit :
· Les filles de la province du Kasaï occidental
commencent précocement leur activité sexuelle (7%).
· Les filles des provinces de Bandundu, province
orientale, Equateur, Nord-Kivu, Katanga, Bas-Congo qui ne connaissent pas le
condom, âgées de 15-19ans (14,3%) entrent précocement en
activité sexuelle que celles de 20-24ans (3,4%). Cependant, parmi ces
filles, celles qui connaissent le condom, dont le niveau de vie est pauvre et
moyen (23%) débutent précocement leur activité sexuelle
que des ménages riches (11,3%)
· Les filles des provinces de Kinshasa et Maniema qui ne
connaissent pas le condom entrent précocement en activité
sexuelle (5,8%). Cependant, celles qui connaissent le condom, dont le niveau de
vie est pauvre et riche entrent précocement en activité sexuelle
(14,9%) que celles de niveau moyen (2,6%)
· Les filles des provinces de Kasaï oriental et
Sud-Kivu, dont le milieu de résidence est rural (9,6%) débutent
précocement leur activité sexuelle. Cependant, pour ces
mêmes filles, celles habitant le milieu urbain ; qui connaissent le
condom (5,4%) entrent précocement en activité sexuelle que celles
qui ne connaissent pas le condom (3,1%).
Tableau n°III.13.
Caractéristiques des jeunes filles célibataires et âge aux
des premiers rapports sexuels.
Groupes
|
Pourcentage
|
Observation
|
Caractéristiques des jeunes filles
célibataires
|
1
|
7,3 %
|
Entrée précoce en activité sexuelle
|
Province du Kasaï Occidental
|
2
|
5,3 %
|
Entrée précoce en activité sexuelle
|
Provinces de Kinshasa et Maniema, ne connait pas le condom
|
3
|
9,3 %
|
Entrée précoce en activité sexuelle
|
Provinces de Kasaï oriental et Sud-Kivu, milieu de
résidence rural
|
4
|
14,9%
|
Entrée précoce en activité sexuelle
|
Provinces de Kinshasa et Maniema, connait le condom ; de
niveau de vie pauvre et riche
|
5
|
2,6%
|
Pas d'entrée précoce
|
Provinces de Kinshasa et Maniema, connait le condom ; de
niveau de vie moyen
|
6
|
11,3%
|
Entrée précoce en activité sexuelle
|
Provinces de Bandundu, Equateur, Nord-Kivu, Katanga,
Bas-Congo, province orientale ; connait le condom ; de niveau de vie
riche
|
7
|
23%
|
Entrée précoce en activité sexuelle
|
Provinces de Bandundu, Equateur, Nord-Kivu, Katanga,
Bas-Congo, province orientale ; connait le condom ; de niveau de vie
pauvre et moyen
|
8
|
3,4%
|
Pas d'entrée précoce
|
Provinces de Bandundu, Equateur, Nord-Kivu, Katanga,
Bas-Congo, province orientale ; ne connait pas le condom ;
âgées de 20-24ans.
|
9
|
14,3%
|
Entrée précoce en activité sexuelle
|
Provinces de Bandundu, Equateur, Nord-Kivu, Katanga,
Bas-Congo, province orientale ; ne connait pas le condom ;
âgées de 15-19ans.
|
10
|
5,4%
|
Entrée précoce en activité sexuelle
|
Provinces de Kasaï oriental et Sud-Kivu ; milieu de
résidence urbain ; connais le condom
|
11
|
3,1%
|
Pas d'entrée précoce
|
Provinces de Kasaï oriental et Sud-Kivu ; milieu de
résidence urbain ; ne connais pas le condom
|
Résumé du modèle
Résultats
|
Variables indépendantes incluses
|
Province, Connaissance du condom, Niveau de vie, Age, Milieu de
résidence
|
|
Nombre de classes
|
19
|
|
Nombre de classes terminales
|
11
|
|
Niveaux de l'arbre
|
3
|
Le graphique ci-dessous illustre les différentes
caractéristiques des jeunes filles célibataires par rapport
à l'entrée précoce en activité sexuelle. Les
facteurs sont identifiés par ordre décroissant allant de la
première variable attachée directement à la variable
expliqué c'est-à-dire celle qui donne plus d'explication par
rapport à la valeur de Kh2 (la valeur la plus élevée).
L'ordre est donc celui repris au tableau du modèle ci-dessus. Dans ce
cas, la province de résidence de la jeune fille est la variable la plus
corrélée à la variable « âge aux premiers
rapports sexuels étant donné sa valeur de Kh2 est 191,919(soit
significatif à 1%).
Figure III.1. Arbre de décision de
l'entrée en activité sexuel des jeunes filles
célibataires.
III.2.1. Avoir eu des rapports
sexuels avec une autre personne au cours de 12derniers mois
précédent l'enquête (le multi partenariat)
Les résultats issus de l'analyse du CHAID sur le multi
partenariat à travers la variable « avoir eu des rapports
sexuels avec une autre personne au cours de 12derniers mois » et les
différentes caractéristiques des jeunes filles
célibataires du tableau III.14 montrent ce qui suit :
· Les filles de Kinshasa, Bandundu, province oriental et
du Kasaï orientale dont l'âge varie entre 15-19 ans dont le
ménage est riche et moyen (22,4%) et le ménage pauvre (8,1%) ne
sont pas multipartenaires ; cependant dans ces mêmes provinces, les
filles de 20-24ans, celles de Bandundu (2,4%) sont multipartenaires tandis que
celles de Kinshasa, province orientale et Kasaï occidentale (9,6%) ne le
sont pas.
· Les filles de Nord-Kivu, Maniema, Katanga et Equateur
dont l'âge varie entre 15-19ans habitant le ménage riche (4,9%)
sont multipartenaires que celles habitant le ménage de niveau de moyen
et pauvre (18,9%) ; tandis que les filles de ces mêmes provinces, de
20-24ans dont de niveau de vie de ménage est riche et pauvre (3,7%) sont
multipartenaires tout comme celles de ménage moyen (3,9%)
· Les filles de du Kasaï oriental, du Bas-Congo et
du Sud-Kivu dont le niveau d'instruction est primaire (2,7%) sont
multipartenaires, tandis que celles sans instruction et de niveau secondaire et
plus dont l'âge varie entre 15-19ans (16,2%) et celles dont l'âge
varie entre 20-24ans (7,1%) ne sont pas multipartenaires.
Tableau n°III.14. Caractéristiques des
jeunes filles célibataires et le multipartenariat.
Groupes
|
Pourcentage
|
Observation
|
Caractéristiques des jeunes filles
célibataires
|
1
|
9,6%
|
Non multipartenaire
|
Province de Kinshasa, Bandundu, province oriental et du
Kasaï orientale ; âge de 20-24ans ; province de Kinshasa,
province orientale et Kasaï occidental.
|
2
|
2,4%
|
Multipartenaire
|
Province de Kinshasa, Bandundu, province oriental et du
Kasaï orientale ; âge de 20-24ans ; province de
Bandundu
|
3
|
22,4%
|
Non multipartenaire
|
Province de Kinshasa, Bandundu, province oriental et du
Kasaï orientale ; âge de 15-19ans ; niveau de vie riche et
moyen
|
4
|
8,1%
|
Non multipartenaire
|
Province de Kinshasa, Bandundu, province oriental et du
Kasaï orientale ; âge de 15-19ans ; niveau de vie
pauvre
|
5
|
3,7%
|
Multipartenaire
|
Province de Nord-Kivu, Maniema, Katanga et Equateur ;
âge de 20-24ans ; niveau de vie moyen
|
6
|
3,9%
|
Multipartenaire
|
Province de Nord-Kivu, Maniema, Katanga et Equateur ;
âge de 20-24ans ; niveau de vie pauvre
|
7
|
4,9%
|
Multipartenaire
|
Province de Nord-Kivu, Maniema, Katanga et Equateur ;
âge de 15-19ans ; niveau de vie riche
|
8
|
18,9%
|
Non multipartenaire
|
Province de Nord-Kivu, Maniema, Katanga et Equateur ;
âge de 15-19ans ; niveau de vie moyen et pauvre
|
9
|
7,1%
|
Non multipartenaire
|
Province de Kasaï oriental, Bas-Congo et Sud-Kivu ;
sans niveau et de niveau secondaire et plus ; âge 20-24ans
|
10
|
16,2%
|
Non multipartenaire
|
Province de Kasaï oriental, Bas-Congo et Sud-Kivu ;
sans niveau et de niveau secondaire et plus ; âge 15-19ans
|
11
|
2,7%
|
Multipartenaire
|
Province de Kasaï oriental, Bas-Congo et Sud-Kivu ;
niveau d'instruction primaire
|
Résumé du Modèle
Résultats
|
Variables Indépendantes incluses
|
Province, Age, Niveau de vie, Niveau d'instruction de la fille
|
|
Nombre de classes
|
20
|
|
Nombre de classes terminales
|
11
|
|
Niveau de l'arbre
|
3
|
Le graphique ci-dessous illustre les différentes
caractéristiques des jeunes filles célibataires qui entrent en
relation avec le multi partenariat. Les facteurs sont identifiés par
ordre décroissant allant de la première variable attachée
directement à la variable expliquée c'est-à-dire celle qui
donne plus d'explications compte tenu de la valeur de Kh2 qui est de 84,765 (
soit significatif au seuil de 0,01). L'ordre est donc celui repris au tableau
Résumé du modèle ci-dessus.
Figure III.2. Arbre de
décision de multi partenariat des jeunes filles
célibataires.
III.2.1. La Non-utilisation du condom aux premiers rapports
sexuels
Les résultats de l'analyse du tableau ci-dessous sur
la non-utilisation de condom au cours des premiers rapports sexuels à
travers le CHAID et les différentes caractéristiques des jeunes
filles célibataires du tableau III.15 montrent ce qui
suit :
· Les filles dont l'âge varie de 20-24ans habitant
le milieu rural (9,8%) n'utilisent pas le condom ; celles habitant le
milieu urbain dans les provinces de Bandundu, Province orientale, Nord-Kivu,
Maniema, Bas-Congo et Sud-Kivu (8,5%), et dans les provinces de Kinshasa,
Katanga, Kasaï occidental et Kasaï oriental (9,3%) n'utilisent pas le
condom.
· Les filles de 15-19ans connaissant le condom comme
moyen de réduction du risque de contracter le VIH/SIDA (46,5%)
n'utilisent pas le condom au cours des premiers rapports sexuels ; celles
qui connaissent pas le condom comme moyen de réduction du risque de
contracter le VIH/SIDA, n'ayant pas d'instruction et ayant un niveau secondaire
et plus (22,3%) n'utilisent pas le condom tandis que celles de niveau primaire
(3,6%) utilisent.
Tableau n°III.15.
Caractéristiques des jeunes filles célibataires et la
non-utilisation du condom aux 1ers rapports sexuels.
Groupes
|
Pourcentage
|
Observation
|
Caractéristiques des jeunes filles
célibataires
|
1
|
9,8%
|
N'utilise pas
|
Age 20-24ans, milieu de résidence rural
|
2
|
46,5%
|
N'utilise pas
|
Age 15-19ans, connais le condom comme moyen de
réduction du risque de contracter le VIH/SIDA
|
3
|
9,3%
|
N'utilise pas
|
Age 20-24ans, milieu de résidence urbain, province de
Kinshasa, Katanga et les deux Kasaï
|
4
|
8,5%
|
N'utilise pas
|
Age 20-24ans, milieu de résidence urbain, province de
Bandundu, Province orientale, Nord-Kivu, Maniema, Bas-Congo, Sud-Kivu,
Equateur
|
5
|
22,3%
|
N'utilise pas
|
Age 15-19ans, ne connais pas le condom comme moyen de
réduction du risque de contracter le VIH/SIDA, sans niveau d'instruction
et niveau secondaire et plus
|
6
|
3,6%
|
Utilise
|
Age 15-19ans, ne connais pas le condom comme moyen de
réduction du risque de contracter le VIH/SIDA, niveau d'instruction
primaire
|
Résumé du modèle
Résultats
|
Variables Indépendantes Incluses
|
Age, Milieu de résidence, Province, Connaissance du
condom, Niveau d'instruction de la fille
|
|
Nombre de noeuds
|
11
|
|
Nombre de noeuds terminaux
|
6
|
|
Niveau d'arbre
|
3
|
Ci-dessous est le graphique (arbre de décision) qui
montre l'explication de la non-utilisation du condom au cours des premiers
rapports sexuels par les jeunes filles célibataires. Les facteurs sont
identifiés par ordre décroissant allant de la première
variable attachée directement à la variable expliquée
c'est-à-dire celle qui donne plus d'explications tout se
référant à la valeur de Kh2 qui est de 30,885 (soit
significatif au seuil de 0,01). L'ordre est donc celui repris au tableau
Résumé du modèle ci-dessus.
Figure III.3. Arbre de
décision de non-utilisation du condom aux premiers rapports sexuels des
jeunes filles célibataires.
CHAPITRE IV. FACTEURS ASSOCIES
AUX COMPORTEMENTS SEXUELS A RISQUE DES JEUNES FILLES CELIBATAIRES
Cette chapitre concerne l'analyse explicative des
différents facteurs associés aux comportements sexuels à
risque des jeunes filles célibataires identifiés dans la section
précédente à travers la méthode de CHAID sur base
du test de Kh2 dont le seuil de significativité est fixé à
5% .
Les facteurs associés aux comportements sexuels
à risque retenus pour cette étude sont en fait, toute variable
indépendante dont la significativité est inférieure ou
égale à 0,05, lorsque que l'on introduit toutes les variables
dans un même modèle. Le pourcentage considéré pour
expliquer le phénomène, au niveau des noeuds terminaux, tient
compte de la modalité dominante de la variable dépendante sachant
que le pourcentage fixé pour chaque dimension des comportements sexuels
à risque est au seuil 5%.
Dans le modèle global, les facteurs associés au
phénomène étudié suivent une hiérarchie sur
laquelle se fonde notre explication. Toute classe dont le pourcentage est
supérieur à 5% explique le phénomène
étudié à travers sa modalité dominante.
III.3.1.AGE AUX PREMIERS RAPPORTS
SEXUELS
Le tableau III.13 présentant les résultats de
l'arbre de décision des facteurs explicatifs de l'entrée
précoce des jeunes filles célibataires en activité
sexuelle. Le pourcentage de la dernière classe permet l'explication du
phénomène à partir de la modalité dominante de la
variable dépendante.
Parmi les variables introduites dans le modèle, celles
qui expliquent la précocité des rapports sexuels chez les jeunes
filles célibataires sont la Province, la
Connaissance du condom, le Niveau de vie, l'Age de la fille, le Milieu de
résidence
III.3.1.1. La province de
Résidence
Les résultats du CHAID (Fig.III.1) montrent que la
province de résidence est identifiée comme le premier facteur de
l'arbre de décision associé à la précocité
de l'activité sexuelle des jeunes filles célibataires. Les filles
des provinces de provinces de Bandundu, province orientale, Equateur,
Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo (52%), des provinces de Kinshasa et Maniema
(22,8%) commencent leur activité sexuelle précoce que celles de
Katanga et Sud-Kivu(17,3%) et de Kasaï occidental (7,3%).
Les différences observées entre les
différentes provinces peuvent s'expliquer par les différentes
perceptions que différentes coutumes ont en matière de
sexualité dans chacune de ces provinces (Bado, 2007). Outre ces
réalités, les différences qui y ressortent, peuvent
être l'apanage des diversités socioculturelles entre
entités géographiques (la religion, l'ethnie, la mobilité,
certaines habitudes sexuelles), mais aussi de l'effet de la structure
sociodémographique de la population habitant chaque entité.
III.3.1.2. La connaissance
du condom
Au deuxième niveau, il y a la connaissance du condom
qui est identifiée comme facteur associé à l'âge aux
premiers rapports sexuels chez les jeunes filles des provinces de Bandundu,
province orientale, Equateur, Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo et celles de
Kinshasa et Maniema . Dans le premier groupe de provinces, les filles qui
connaissent le condom comme moyen de réduction du risque de contracter
le VIH/SIDA commencent précocement leur activité sexuelle (34,3%)
et celles ayant déclaré ne pas connaitre le condom (17,7%). Dans
le deuxième de provinces, les filles qui ont déclaré
connaitre le condom comme moyen de réduction du risque de contracter le
VIH/SIDA, ont à 17,5% commencé précocement leur
activité sexuelle que celles qui ont déclaré ne pas
connaitre le condom (5,3%). Ces résultats montrent à suffisance
la l'entrée en activité sexuelle est précoce que soit chez
les filles qui le connaissent et celles qui ne connaissent pas. Et au
troisième niveau de l'arbre, la connaissance du condom est
identifiée au milieu de résidence dans le troisième groupe
de provinces. Les filles qui habitent en milieu urbain qui connaissent le
condom (5,4%) ont précocement débuté leur activité
sexuelle que celles qui ne connaissent pas le condom (3,1%).
Rwenge (2004) stipule qu'il est rare que la jeune fille exige
les condoms au moment des rapports sexuels, même si elle est suffisamment
informée et consciente des risques qu'elle coure, non seulement parce
que ces relations sont contraintes financièrement, mais parce qu'aussi
un écart important d'âge entre partenaires s'accompagne d'un
rapport inégalitaire des forces.
III.3.1.3. Le Niveau de vie de ménage
Se référant aux résultats du CHAID, le
niveau de vie identifié comme facteur associé à la
précocité des rapports des jeunes filles des provinces de premier
groupe et de deuxième groupe connaissant le condom comme de
réduction de risque de contracter le VIH/SIDA. Dans les provinces de
Bandundu, province orientale, Equateur, Nord-Kivu, Katanga, Bas-Congo, les
filles habitant le ménage à niveau de vie pauvre et moyen (23%)
sont entrées précocement en activité sexuelle que celles
habitant le ménage riche (11,3%).
Cette entrée précoce aux premiers rapports
sexuels des jeunes filles connaissant le condom, varie selon qu'elles habitent
les ménages pauvres ou moyens d'une part et ménages riches
d'autre part, cela peut être dû en fait, à la recherche
d'une satisfaction de fins biens précis. Ceci peut être
appuyé par les travaux de Bado A. (2007) sur les déterminants de
lé fécondité des adolescentes au Burkina-Faso, qui
montrent que les adolescentes des ménages de niveau de vie faible ont
1,35 fois plus de risque d'avoir précocement leurs premiers rapports
sexuels que les adolescentes qui vivent dans les ménages de niveau de
vie élevé.
En effet, ces résultats renforcent les théories
des adeptes de l'approche économique de la sexualité des
adolescentes qui stipulent que les adolescentes des ménages pauvres
"monnayent" les rapports sexuels en vue de survenir à leurs besoins
(Calvès, 1996 ; Rwenge, 1999c).
III.3.1.4. L'Age de la
fille
Les résultats du CHAID (Fig.III.1) montrent que
l'âge est identifié comme facteur de l'arbre de décision
associé à la précocité de l'activité
sexuelle des jeunes filles célibataires. Ces filles sont des provinces
de Bandundu, Province orientale, Equateur, Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo ne
connaissant pas le condom moyen de réduction de risque de contracter le
VIH/SIDA. Celles âgées de 15-19ans (14,3%) commencent tôt
leur activité sexuelle que celles âgées de 20-24ans
(3,4%).
Cette entrée précoce des jeunes de 15-19ans en
activité sexuelle s'expliquerait du fait que c'est durant cette tranche
d'âges que les jeunes filles se trouvent en plein adolescence, une
période au cours de laquelle les jeunes commencent à
établir leur indépendance et à poursuivre le
développement de leur propre identité individuelle,
jusqu'à ce qu'ils atteignent le statut social d'adulte. Massaut(2004)
montre que pendant l'adolescence particulièrement à la
puberté, bon nombre de jeunes de cette tranche d'âges sont plus
intéressés par la sexualité et recherchent les contacts
sexuels. Ils commencent à faire l'expérience de la
sexualité, avec eux-mêmes à travers la masturbation et avec
d'autres à travers des contacts sexuels.
Cette explication peut être conforme aux
résultats trouvés par Rwenge (2000) sur les comportements sexuels
à risque parmi les jeunes Bamandais du Cameroun âgés de 12
à 25 ans, déclarant à plus de 65% que la principale
raison des premiers rapports sexuels était une question de
curiosité. Dans le but de prouver leur intimité, les filles de
cette tranche d'âges connaissent tôt leurs premiers rapports
sexuels.
III.3.1.5. Le Milieu de Résidence
Au deuxième niveau de l'arbre, le milieu de
résidence est repris dans le modèle comme facteur associé
à la précocité des rapports sexuels des jeunes filles des
provinces de Kasaï oriental et de Sud-Kivu. Ces filles déclarent
avoir eu des rapports sexuels avant 16ans à 9,3 % en milieu rural et
à 8,5% en milieu urbain. Les filles habitant le milieu rural ont plus le
risque de commencer précocement leur activité sexuelle que celles
du milieu urbain.
Ces résultats semblent être conformes à
ceux trouvés par Guiella (2004) montrant que les jeunes filles qui
résident en milieu rural (52%) contre 38% en milieu urbain sont
proportionnément plus nombreuses à entrer précocement en
activité sexuelle. Le comportement adopté par les filles en ville
est dû l'acculturation, au fait de la modernisation, et les filles qui y
habitent ont tendance à bannir les us et coutumes encore très
présents en milieu rural (Lougoue, 2005).
III.3.2. LE MULTIPARTENARIAT
Cette dimension des comportements sexuels des jeunes filles
célibataires a été saisie dans cette étude par la
variable : « le fait d'avoir eu des rapports sexuels avec
une autre personne au cours 12derniers précédents
l'enquête ». En utilisant le même modèle
multivarié du CHAID, les résultats issus de ces analyses mettent
en exergue certaines variables comme facteurs explicatifs de ce comportement.
Par ordre hiérarchique, on a : la province, l'âge, le niveau
de vie, et le niveau d'instruction. Mais, l'explication de ce modèle par
rapport au phénomène étudié, prend une autre forme
d'explication du fait que la modalité de la variable dépendante
la plus dominante, nous donne le fait que l'on ne soit pas multipartenaire.
Dans ce cas, tout pourcentage de moins de 5% dans la classe expliquerait le
multipartenariat.
III.3.2.1. La Province de résidence
Les résultats de la fig.III.2 montrent que la province
est lié directement au fait d'voir eu des rapports sexuels avec une
autre personne que la partenaire habituel au cours de 12 derniers mois
précédent l'enquête. Il est à constater que les
filles des provinces de Kinshasa, Bandundu, Province orientale et Kasaï
occidental (42,5%) suivi de celles de Nord-Kivu, Maniema, Katanga et Equateur
(31,4%) ainsi que celles du Kasaï oriental, du Sud-Kivu et du Bas-Congo
(26,1%) ne sont pas multipartenaires.
Les différences observées entre les
différentes provinces peuvent s'expliquer par les différentes
perceptions que différentes coutumes ont en matière de
sexualité dans chacune de ces provinces. Le risque de multipartenariat
des jeunes filles célibataires dans une région est beaucoup plus
influencé par les réalités socioculturelles,
socio-économiques, et institutionnelles des populations (Bado, 2007).
Outre ces réalités, les différences qui y ressortent,
peuvent être l'apanage des diversités socioculturelles entre
entités géographiques (la religion, l'ethnie, la mobilité,
certaines habitudes sexuelles), mais aussi de l'effet de la structure
sociodémographique de la population habitant chaque entité.
III.3.2.2. L'Age de la fille.
Au deuxième niveau de l'arbre, l'âge explique le
multipartenariat pour les jeunes filles célibataires habitant les
provinces de Kinshasa, Bandundu, province oriental et le Kasaï-Occidental,
et celles de Nord-Kivu, Maniema, Katanga et Equateur. Dans le premier groupe
des provinces, les filles de 15-19 ne sont pas multipartenaires (30,5%) que
celles de 20-24 ans (12,0%). Dans cette tranche d'âges, les filles des
provinces de Kinshasa, Province orientale et Kasaï occidental ne sont pas
multipartenaires à 9,4% tandis que celles de la province du Bandundu
sont multipartenaires (2,6%).
Cependant, dans le deuxième groupe de provinces, il en
est de même que le premier où les filles de 15-19 ans ne sont pas
multipartenaires (23,8%) que celles de 20-24ans (7,6%). Le fait qu'une grande
proportion des filles de 15-19ans déclarent ne pas être
multipartenaires que celles de 20-24ans, cela signifie qu'une grande proportion
des filles de 20-24ans sont multipartenaires que celles de 15-19ans. De ce
fait, Il se laisse voire que ce comportement augmente avec l'âge de la
fille. C'est dans ce contexte que Florence stipule que plus l'âge
d'entrée dans la vie sexuelle active est bas, plus le risque d'avoir de
multiples partenaires est élevé (Bopda , 2001).
Ce constat peut être assimilé à
l'expérience déjà acquise par les filles de 20-24ans dans
ce type de comportement. En plus, les filles 20-24 peuvent avoir plusieurs
partenaires dans le but de rationaliser leur satisfaction matérielle.
C'est dans ce contexte que Mboko (2008) fait voir que le multipartenariat aussi
vécu par les femmes célibataires Brazzavilloises, atteignant leur
pic entre 20-24ans, est dû à des raisons économiques. Sous
d'autres cieux, c'est peut-être par la prise de conscience du retard au
mariage par des jeunes célibataires.
III.3.2.3. Le Niveau de vie de ménage.
Cette variable reprise au troisième niveau de l'arbre,
est en lien direct avec l'âge de la fille que ça soit dans le
premier ou deuxième groupe des provinces. Dans le premier groupe des
provinces, les filles de 15-19ans non multipartenaires, sont à 22,4% de
ménages riches ou moyens contre 8,1% pour celles de ménages
pauvres.
Dans le deuxième groupe des provinces, les filles de
20-24ans multipartenaires sont à 3,7% celles habitant les ménages
riches ou pauvres et à 3,9% pour celles des ménages moyens.
Tandis que les filles de 15-19ans ayant ce comportement, sont à
4,9% celles de ménages riches. Celles qui vivent dans de
ménages à niveau de vie moyen ou pauvre (18,9%), ne sont pas
multipartenaires.
Ces résultats semblent se rapprocher de ceux de Rwenge
(2000), montrant que la multiplicité des partenaires chez les jeunes
adolescentes à Bamanda, était significativement supérieure
parmi les jeunes vivant dans le foyer dont le niveau de vie était
pauvre ou moyen. Ceci, nous renvoie à affirmer l'hypothèse de la
théorie d'adaptation rationnelle qui stipule que : « le
comportement sexuel des jeunes résulterait d'une décision
rationnelle visant à rechercher un soutien d'ordre
économique » ; surtout pour les jeunes filles
célibataires âgées de 20-24ans.
III.3.2.4. Le Niveau d'instruction de la fille.
Au niveau du troisième groupe des provinces, les filles
multipartenaires sont à 2,7% de niveau primaire ; tandis que celles
sans instruction ou de niveau secondaire et plus (23,4%) ne sont pas
multipartenaires. Il se voit un risque de multipartenariat plus observé
chez les filles de niveau primaire que chez celles sans niveau ou de niveau
secondaire et plus. En se référant à d'autres
études comme celle de Mboko (2008), nos résultats semblent
être paradoxales du fait de la liaison dans le comportement des filles
sans instruction et celles ayant un niveau secondaire et plus. Cependant
l'auteur précité, observait au Congo (Brazza) que le niveau
d'instruction des femmes célibataires était la seule variable de
l'environnement socioculturelle significativement associée au
multipartenariat du fait que, les filles qui avaient le bas niveau
d'instruction présentaient moins de risques que celles des niveaux
élevés d'avoir connu plus d'un partenaire sexuel au cours de la
période de référence.
Une autre observation est que dans ce groupe, l'âge de
la fille joue aussi sur le multipartenariat pour les filles sans instruction ou
de niveau secondaire et plus. Elles sont eu des rapports sexuels avec une autre
personne au cours de 12 derniers mois précédent l'enquête
à 7,1% pour celles âgées de 20-24ans et à 16,2% pour
celles de 15-19 ans. Dans ce cas, le multipartenariat est observé chez
les jeunes filles moins instruites ou de niveau secondaire et plus,
âgées de 20-24 ans que celles âgées de 15-19ans.
Ceci montre que les filles de 15-19ans, sans instruction et de niveau
secondaire et plus ont moins de risque d'avoir plus d'un partenaire que celles
de 20-24ans de ce même niveau d'études.
III.3.3. LA NON-UTILISATION DU
CONDOM AUX PREMIERS RAPPORTS SEXUELS
Les comportements sexuels à risque sont aussi
évalués par l'utilisation du condom au cours des premiers ou
derniers rapports sexuels. Dans le cadre de cette étude, il s'agit de la
non-utilisation du condom au cours des premiers rapports sexuels. D'une
façon générale, la non-utilisation du condom des jeunes
filles au cours des rapports sexuels est une combinaison des plusieurs facteurs
individuels qu'environnementaux, les perceptions liées à son
usage. De nombreux préjugés que les jeunes ont face au condom
(Amadou, 2004) et par le fait qu'il relève d'une décision
masculine (Delaunay et Guillaume, 2007) ; Amadou et Attemba (2011)
estiment que ce sont là, les éléments qui handicapent son
utilisation.
L'analyse des résultats du CHAID fait ressortir un
certain nombre des facteurs expliquant la non-utilisation du condom par les
jeunes filles célibataires, à savoir : l'Age de la fille, le
Milieu de résidence, la Province, la Connaissance du condom, le Niveau
d'instruction de la fille.
III.3.3.1. L'Age de la fille.
Au premier niveau de l'arbre, l'âge est le principal
facteur expliquant la non-utilisation du condom au cours des premiers rapports
sexuels. Les jeunes filles de 15-19% utilisent moins le condom (72,4%) que
celles de 20-24ans (27,6%). Le comportement sexuel est fonction de l'âge.
En effet, ces résultats peuvent s'expliquer par le fait que la pratique
de l'acte sexuel est déterminée par la maturité d'un
individu.
De ce fait, Miangator (2010) souligne que les filles qui
entrent en sexualité précoce sont moins susceptibles d'associer
cet acte à l'usage du condom aux premiers rapports sexuels tout
simplement par manquent de connaissances et d'informations adéquates sur
la sexualité.
Sous d'autres cieux, lorsque les premiers rapports sexuels
surviennent dans les circonstances non favorables pour la fille, il est
difficile de négocier l'utilisation du condom. C'est-ce qu'Abega et
Kouakam (2006) soulignent dans leur étude sur « le premier
rapport sexuel chez les jeunes filles à Yaoundé » que
la faible capacité de l'adolescente à négocier avec son
partenaire l'usage du préservatif résulte de la violence au
premier rapport sexuel. Par ailleurs, Miangator (2010) fait observer que les
études menées en Afrique du sud par Pettifor et al.,( 2009),
montrent que les filles ayant entré en sexualité avant 15 ans
étaient moins portées à utiliser de condom à leur
premier rapport et cela lorsque ce rapport est forcé.
L'on constate ainsi que, lorsque l'âge augmente,
la proportion des jeunes filles célibataires ayant déclaré
avoir eu des rapports sexuels augmente. Cette tendance est comparable au
comportement de prévention où l'utilisation du condom au cours du
premier rapport sexuel évolue avec l'âge de la fille. Plus
l'âge augmente plus la proportion de celles qui n'ont pas utilisé
le condom au cours des premiers rapports sexuels diminue.
III.3.3.2. Le Milieu de résidence.
Au deuxième niveau de l'arbre, le milieu de
résidence est repris dans le modèle comme facteur explicatif de
non-utilisation du condom aux premiers rapports sexuels pour les filles de
20-24ans. Ces filles déclarent n'avoir pas utilisé le condom
à 9,8 % en milieu rural et à 17,8% en milieu urbain. Les filles
habitant le milieu rural ont moins le risque de ne pas utiliser le condom que
celles du milieu urbain.
Ces résultats semblent prouver le contraire de ce que
l'on attendait. Tout simplement parce que de nombreux services de santé
sexuelle et reproductive se trouvent en ville qu'en campagne. Par rapport
à d'autres études antérieures, ces résultats
révèlent une autre dimension. Pourtant, l'utilisation
élevée de la contraception en milieu urbain s'expliquerait par
l'hyper-implantation des services de santé sexuelle et reproductive en
ville. Cela étant, la ville reste un milieu par excellence
d'acculturation, du fait de la modernisation, les filles qui habitent ont
tendance à bannir les us et coutumes encore très présents
en milieu rural (Lougoue, 2005).
III.3.3.3. La Province de résidence
Les résultats de la fig.III.3 montrent que la province
est liée à non-utilisation du condom aux premiers rapports
sexuels à travers le milieu résidence urbain. Il est à
constater que les filles des provinces de Kinshasa, Katanga, Kasaï
occidental et Kasaï oriental (9,3%) habitant en ville n'utilisent pas le
condom et celles habitant en ville dans le Bandundu, la Province orientale, le
Nord-Kivu, le Maniema, le Sud-Kivu, le Bas-Congo et l'Equateur (8,5%)
n'utilisent pas aussi le condom.
Les explications portées à ces
différences provinciales peuvent se fonder sur des différences
socioculturelles entre entités géographiques mais aussi par les
structures sociodémographiques (structure par âge et sexe de la
population qui y réside par exemple). D'où, la présence ou
l'absence d'une conversation entre partenaires sur la contraception avant le
premier rapport sexuel fait apparaître des processus très
complexes, liés d'une part à la socialisation et à la
construction sociale du genre, et d'autre part, à la plus ou moins
grande proximité entre partenaires (Bozon et al. 2006).
III.3.3.4. La Connaissance du condom.
Au deuxième niveau, il y a la connaissance du condom
qui est identifiée comme facteur de non-utilisation du condom chez les
jeunes filles âgées de 15-19ans. Parmi ces filles, celles qui
connaissent le condom comme moyen de réduction du risque de contracter
le VIH/SIDA ne l'utilisent pas à 46,5% et celles ayant
déclaré ne pas connaitre le condom, ne l'utilisent pas aussi
à 25,9%. Ces résultats montrent à suffisance la faible
utilisation du condom que soit chez les filles qui le connaissent et celles qui
ne connaissent pas.
Du moins, le risque de ne pas utiliser est plus
élevé chez les filles qui connaissent le condom comme moyen de
réduction du risque de contracter le VIH/SIDA que celles qui ne
connaissent pas. Ces résultats divergent à ce que Modieli (2008)
avait trouvé au Niger ; montrant que la connaissance du condom
comme moyen de prévention des IST/VIH/SIDA chez les adolescents
contribuait à son utilisation d'autant plus que les adolescents qui ne
le savent pas ont trois fois plus de risque de ne pas l'utiliser lors de leurs
rapports sexuels.
Pour sa part, Rwenge (2004) stipule qu'il est rare que la
jeune fille exige les condoms au moment des rapports sexuels, même si
elle est suffisamment informée et consciente des risques qu'elle coure,
non seulement parce que ces relations sont contraintes financièrement,
mais parce qu'aussi un écart important d'âge entre partenaires
s'accompagne d'un rapport inégalitaire des forces.
III.3.3.5. Le Niveau d'instruction de la fille.
Les interactions entre la non-utilisation du condom entre les
jeunes filles âgées de 15-19ans suite à leur niveau
d'instruction passent par le fait de connaître le condom comme moyen de
réduction du risque de contracter le VIH/SIDA. Parmi ces filles, le
niveau d'instruction a le lien avec le fait de ne pas connaitre le condom comme
de réduction du risque de contracter le VIH/SIDA. Il ressort que les
filles sans niveau et de niveau secondaire et plus, sont à 22,3% non
utilisatrices et que les filles de niveau primaire sont à 3,6%
utilisatrices du condom aux premiers rapports sexuels.
Ces résultats suggèrent une logique probable
d'un comportement sexuel à risque des jeunes filles célibataires
qui précocement débutent leur activité sexuelle. Se
référant aux résultats Mboko (2008), montrant une relation
significative entre le niveau d'instruction et la non-utilisation du
condom au cours de rapport sexuel. Nos résultats sont paradoxaux.
L'auteur montre dans son étude que par rapport aux femmes
célibataires de niveau d'instruction secondaire, celles de niveau
primaire avaient 2,05 fois plus de risque de ne pas utiliser le condom.
Cependant, l'accès des jeunes filles à la
contraception moderne est limité soit pour des raisons d'offre soit pour
des raisons de demande, et cela est lié au niveau des connaissances. Par
ailleurs, elles ne sont pas en même de négocier une
sexualité sécurisante avec leurs partenaires. De ce fait, une
entrée en sexualité aux jeunes âges est plus probable de ne
pas être associée à l'usage du condom sur base bien
sûr du niveau d'instruction. Pourtant, l'utilisation du condom est une
pratique qui se cultive dès les premiers actes sexuels (Miangator,
2010).
CONCLUSION PARTIELLE.
Après une analyse et discussion des différents
facteurs susceptibles de mieux expliqués les comportements sexuels
à risques des jeunes filles célibataires ; ces facteurs
sont presque convergents pour toutes les trois dimensions des comportements
sexuels à risque.
Les facteurs qui reviennent dans l'explication de toutes ces
trois dimensions des comportements sexuels à risque sont l'âge de
la fille, le niveau d'instruction, la province. Et en deuxième position,
on retrouve le niveau de vie de ménage qui explique la
précocité des rapports sexuels et le multi partenariat ; et
enfin c'est le milieu de résidence et la connaissance du condom qui
influencent l'utilisation du condom.
CONCLUSION GENERALE ET
RECOMMANDATIONS
La sexualité des jeunes filles célibataires est
un réel problème quand les risques pouvant entraîner des
grossesses précoces et non désirées ou encore des
IST/VIH/SIDA y sont pris, ou d'une façon générale, lorsque
les risques de compromettre sa vie future est évidente.
Au terme de cette étude qui a porté sur les
conditions socio-économiques des ménages congolais et
comportements sexuels à risques des jeunes filles célibataires,
nous sommes en mesure de présenter nos résultats.
De manière générale, par ce travail, nous
avons pensé à mettre à la disposition des décideurs
politiques des éléments nécessaires, sur base desquels il
faudra s'atteler pour promouvoir une santé sexuelle et reproductive
saine aux jeunes tout en évitant la sexualité précoce et
ses conséquences.
Pour arriver aux politiques à suggérer dans
cette étude, cette dernière avait pour objectif
général d'analyser la fréquence des comportements sexuels
à risques chez les jeunes célibataires congolaises et de tirer
des enseignements qui pourraient alimenter les stratégies et politiques
en rapport avec la santé sexuelle et reproductive des jeunes.
De ce fait, trois objectifs ont été
définis pour mener cette étude :
· Déterminer les caractéristiques des chefs
des ménages et des jeunes filles célibataires ;
· Identifier les facteurs qui expliquent mieux les
comportements sexuels à risque des jeunes filles
célibataires ;
· Confronter les résultats de l'étude
à ceux de la revue de la littérature.
Après avoir parcouru différentes études
antérieures sur les comportements sexuels des adolescentes beaucoup plus
en Afrique subsaharienne, trois approches ont été mises en
exergue pour l'explication des comportements sexuels des filles
célibataires (socioculturelle, économique et institutionnelle) et
ont constitué en effet, le fondement théorique de cette
étude. De cette littérature, un schéma conceptuel des
comportements sexuels a été conçu, dont la logique
montre que les facteurs socioculturels et économiques influencent
directement ou indirectement les comportements sexuels des jeunes filles
célibataires congolaises.
Pour rechercher les facteurs explicatifs ou
déterminants des comportements sexuels à risques des jeunes
filles, nous avons adopté l'approche globale utilisant les informations
individuelles. Pour y arriver, nous avons procédé aux recodages
des variables selon la littérature et /ou le contexte dans lequel
s'inscrit l'étude. Le CHAID est le modèle d'analyse choisi,
étant donné que notre variable dépendante est
dichotomique, quelque que soit sa dimension (âge aux premiers rapports
sexuels, les partenaires sexuels multiples, la non-utilisation du condom aux
premiers rapports sexuels).
L'analyse bivariée nous a permis d'établir le
lien entre les comportements sexuels à risques et les
caractéristiques des jeunes filles (au seuil de 5%). Cette approche a
mis en évidence l'importance des comportements sexuels à risques
vécus par les jeunes filles et les facteurs qui favorisent ces
comportements. Pour chaque groupe des caractéristiques des jeunes
filles, un grand nombre des variables indépendantes étaient
significatives au seuil de 5%.
Enfin, dans la globalité du modèle du CHAID
appliqué à chaque dimension exprimant un comportement à
risque, les variables déterminantes étaient
hiérarchisées selon la valeur du Kh2, de la première
composante qui a la valeur Kh2 la plus élevée.
Pour l'âge aux premiers rapports sexuels :
l'âge de la fille, le niveau de vie de ménage et le niveau
d'instruction étaient identifiés comme facteurs susceptibles
d'influencer ce comportement :
· L'âge aux premiers rapports sexuels est plus
précoce chez les jeunes filles qui résident les provinces de
Bandundu, province orientale, Equateur, Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo (52%)
par rapport à d'autres.
· L'âge aux premiers rapports sexuels chez les
jeunes filles des provinces de Bandundu, province orientale, Equateur,
Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo , et celles de Katanga et Maniema est plus
observé parmi les filles qui connaissent le condom comme moyen de
réduction du risque de contracter le VIH/SIDA que celles qui ne le
connaissent pas.
· L'âge aux premiers rapports sexuels chez les
jeunes filles des provinces de Bandundu, province orientale, Equateur,
Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo connaissant le condom est plus observé
chez des filles des ménages pauvre et moyen que des ménages
riches. Plus le niveau de vie est élevé, moins on accède
précocement aux rapports sexuels.
· L'âge aux premiers rapports sexuels chez les
jeunes filles des provinces de Katanga et Maniema connaissant le condom est
plus observé chez des filles de ménages pauvres et riches que
celles des ménages moyens.
· L'âge aux premiers rapports sexuels chez les
jeunes filles des provinces de Bandundu, province orientale, Equateur,
Nord-Kivu, Katanga et Bas-Congo ne connaissant pas le condom est plus
élevé pour les filles âgées de 15-19ans que celles
de 20-24ans. L'âge aux premiers rapports sexuels augmente avec
l'âge de la fille.
· L'âge aux premiers rapports sexuels chez les
jeunes filles des provinces de Kasaï oriental et Sud-Kivu est plus
observé chez des filles de milieu rural que celles du milieu urbain.
Pour le multipartenariat : la province, l'âge, le
niveau de vie, et le niveau d'instruction ont identifiés comme des
facteurs qui expliquent ce comportement :
· Le multipartenariat est plus observé dans les
provinces de Kasaï oriental, du Sud-Kivu et du Bas-Congo que dans
d'autres provinces.
· Le multipartenariat est plus observé dans la
tranche d'âges de 20-24ans que celle de 15-19ans. Le fait d'avoir
plusieurs partenaires augmente avec l'âge de la fille.
· Le multipartenariat est plus observé chez les
jeunes filles de niveau de vie pauvre ou moyen par rapport à celles des
ménages riches.
· Le multipartenariat est aussi plus observé chez
jeunes filles de niveau primaire que celles sans niveau ou de niveau secondaire
et plus.
Pour la non-utilisation du condom : l'Age de la fille, le
Milieu de résidence, la Province, la Connaissance du condom, le Niveau
d'instruction de la fille sont identifiés comme facteurs ou
déterminants de ce comportement.
· La non-utilisation du condom diminue avec l'âge.
C'est-à-dire plus l'âge de fille augmente, plus la chance
d'utiliser le condom augmente.
· La non-utilisation du condom est plus associé au
fait d'habiter en ville qu'en campagne. Plus on habite en milieu rural moins,
plus on utilise le condom.
· La non-utilisation du condom est plus observée
dans les provinces de Kinshasa, Katanga, Kasaï occidental et Kasaï
oriental par rapport à d'autres provinces.
· La non-utilisation du condom est plus observée
chez les filles le connaissent comme moyen de réduction du risque de
contracter le VIH/SIDA par rapport à celles qui le connait pas.
· La non-utilisation du condom est associée au
niveau d'instruction de la fille par le fait de ne pas connaitre le condom
comme moyen de réduction du risque de contracter le VIH/SIDA. Mais
l'utilisation ne varie pas avec le niveau d'instruction, car le fait un niveau
secondaire et plus de la fille n'influence pas l'utilisation du condom.
En qui concerne la vérification des hypothèses
de notre étude :
· L'hypothèse stipulant que les jeunes filles
habitant dans les ménages dont le lien de parenté avec le chef de
ménage est autre que « enfant du couple » ont plus
le risque d'adopter un comportement sexuel à risque que ceux qui sont
dans le toit paternel est rejetée du fait que, aucune dimension des
comportements sexuels à risque à travers le CHAID à mis
en exergue l'association entre lien de parenté de CM et le comportement
sexuel des jeunes filles.
Par ailleurs, les deux autres hypothèses relatives aux
comportements sexuels à risque des filles ont été
partiellement vérifiées :
· H1 : les jeunes filles vivant dans des
ménages à conditions de vie difficiles adoptent un comportement
sexuel à risque caractérisé par une
précocité des rapports sexuels et du multipartenariat. Ainsi, le
niveau de vie de ménage reste est un facteur incontournable dans
l'explication des risques que courent les jeunes filles.
· H2 : les jeunes filles ayant un niveau
d'instruction primaire adoptent un comportement sexuel à risque. Ainsi,
le fait que les filles soient instruites peut favorablement modifier son
comportement sexuel.
Enfin, les grandes théories explicatives
développées dans les études antérieures pour
montrer les circonstances des premiers rapports sexuels des jeunes filles et
d'autres dimensions de ce comportement sont soutenus dans cette étude
à travers tous les facteurs identifiés comme expliquant mieux les
comportements sexuels à risques des jeunes filles célibataires
congolaises. Il s'agit entre autres des facteurs socioculturels à
travers le niveau d'instruction de la fille, le milieu de résidence et
la province de résidence ; des facteurs économiques à
travers le niveau de vie de ménage. La connaissance du condom reste une
variable intermédiaire clé des connaissances en matière de
VIH/SIDA et de sa prévention qui explique le comportement des jeunes
filles à travers l'entrée en activité sexuelle et
l'utilisation du condom à l'entrée en activité sexuelle.
Mesurer le niveau de connaissances du condom nécessiterait à
approfondir aussi l'étude. Par ailleurs, l'âge est comme nous
l'avons dit, une variable importante dans l'explication des comportements des
individus soit la variable d'identification sociale.
En ce qui concerne les limites de l'étude et de la
politique en matière de la sexualité des jeunes filles
célibataires, il reste à mentionner que cette étude n'a
pas du tout la prétention d'avoir totalement atteint les objectifs
qu'elle s'est fixée. Certains d'entre eux mériteraient de faire
dans l'avenir l'objet des recherches beaucoup plus approfondies. Par ailleurs,
si nous considérons ces résultats comme vrais aujourd'hui, il est
difficile que les recherches ultérieures les soutiennent fortement.
Une autre raison à évoquer pour approfondir les
objectifs de cette étude, est qu'un certain nombre des variables
détaillées dans la littérature telles que la
dépendance économique des filles et l'éducation sexuelle
des filles, l'activité économique des parents et de la fille
etc., n'ont pas été prises en compte dans nos modèles
d'analyse, tout simplement parce que ces variables n'ont pas été
saisies lors de l'enquête ou suite à l'incohérence qu'elles
présentent statistiques.
Au niveau des politiques, les différents
résultats de cette recherche conduisent aux recommandations
suivantes :
· Pour ce faire, l'Etat et les organismes internationaux
doivent promouvoir l'utilisation des condoms tout en intensifiant les
programmes et services de santé sexuelle et reproductive des jeunes et
cela, en tenant compte des obstacles socioculturels, socio-économiques,
institutionnels qui influent négativement sur son utilisation et de
la répartition de ces programmes et services sur les différentes
entités géographiques du pays ;
· Le renforcement des programmes de santé sexuelle
et reproductive permettant la promotion des méthodes contraceptives,
par la mise en oeuvre des actions favorables à l'éducation des
jeunes adolescentes au niveau secondaire et plus ;
· L'implication des jeunes dans l'élaboration des
programmes de santé sexuelle et reproductive les concernant, afin de
déceler les facteurs qui handicapent le changement de leur
comportement ;
· Renforcer les actions de sensibilisation, d'information
et de conscientisation des jeunes sur les inconvénients et
conséquences du multipartenariat sexuel à l'ère de la
fameuse pandémie du VIH/SIDA, et sur les risques liés à la
sexualité précoce non protégée, qui sont
déjà en cours à travers différents projets et
programmes au pays menés par des organismes comme l'UNICEF, le FNUAP et
l'OMS.
· Discuter ouvertement de la sexualité avec les
enfants et les jeunes, et cela avec franchise, réduirait pour ces
derniers, le risque d'infection aux IST/ VIH/SIDA ;
· Améliorer les conditions de vie des populations
à travers une politique de création d'emplois (un moyen pour
réduire la pauvreté des populations), en vue d'accroitre le
pouvoir décisionnel des parents sur leurs enfants.
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scolaire en 2003 à Abidjan », in Cahiers de Santé
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TABLES DE MATIÈRES
Dédicace
i
Remerciements
ii
Liste des sigles, acronymes et
abréviations
iii
LISTE DES FIGURES
v
RESUME
vi
0. INTRODUCTION
1
0.1. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
1
0.2. OBJECTIFS
4
a. Objectif général
4
b. Objectifs spécifiques
5
0.3. Hypothèses de l'étude
5
0.4. Intérêt et choix du sujet
5
0.5. Délimitation de l'étude
5
0.6. Canevas
6
CHAPITRE I. APPROCHE THEORIQUE ET CADRE
CONCEPTUEL.
7
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS.
7
I.1.1. Conditions socioéconomiques.
7
I.1.2. Ménage.
7
I.1.3. Comportements sexuels à risque.
8
I.1.4. Jeunes (adolescentes).
8
I.1.5. Célibataires.
9
I.2. APPROCHES EXPLICATIVES DES COMPORTEMENTS
SEXUELS DES JEUNES ADOLESCENTES.
10
I.2.1. APPROCHE SOCIOCULTURELLE.
10
I.2.2. APPROCHE SOCIO-ECONOMIQUE.
12
I.2.3. APPROCHE INSTUTIONNELLE.
13
I.3. FACTEURS EXPLICATIFS DES COMPORTEMENTS SEXUELS
DES JEUNES.
14
I.3.1. Facteurs socio culturels.
14
II.3.2. Facteurs socio-économiques.
20
II.3.2. Facteurs institutionnels.
22
II.3.3. Facteurs sociodémographiques.
23
I.4. CADRE CONCEPTUEL.
26
I.4.1. SCHEMA CONCEPTUEL
27
I.4.2. CADRE ANALYTIQUE
28
I.4.2.1. Variables
dépendantes.
29
I.4.2.2. Variables
indépendantes.
30
CONCLUSION PARTIELLE
34
Chapitre II. APPROCHE METHODOLOGIQUE.
35
II.1. Présentation des données.
35
II.1.1. Sources des données
35
II.1.2. Echantillonnage.
35
II.1.3. Cadre institutionnel
36
II.1.4. Questionnaires.
36
II.1.5. Collecte des données
37
II.1.6. Traitement des données, apurement
des fichiers et tabulation.
38
II.1.7. Couverture de l'échantillon
39
II.2. Evaluation de la qualité des
données.
41
II.2.1. Evaluation de la qualité des
données relatives à l'âge
42
II.2.1. Evaluation de la qualité des
données relatives à l'état matrimonial
43
II.3. Méthodes d'analyse
44
II.3.1. Population cible
44
II.3.2. variables de l'étude.
45
II.3.3. L'analyse statistique.
54
CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATS DES
ANALYSES DES COMPORTEMENTS SEXUELS DES JEUNES FILLES CELIBATAIRES.
57
SECTION 1. ANALYSE DES ASSOCIATIONS (Test de
Kh2)
57
III.1.1. L'âges aux premiers rapports sexuels
et les caractéristiques des jeunes filles célibataires.
57
SECTION 2. PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ANLYSE
DE CLASSIFICATION HIERARCHIQUE DESCENDANTE AVEC LE CHAID
70
III.2.1. Age aux premiers rapports sexuels
70
III.2.1. Avoir eu des rapports sexuels avec une
autre personne au cours de 12derniers mois précédent
l'enquête (le multi partenariat)
74
III.2.1. La Non-utilisation du condom aux premiers
rapports sexuels
77
CHAPITRE IV. FACTEURS ASSOCIES AUX COMPORTEMENTS
SEXUELS A RISQUE DES JEUNES FILLES CELIBATAIRES
80
III.3.1.AGE AUX PREMIERS RAPPORTS SEXUELS
80
III.3.1.1. La province de Résidence
80
III.3.1.2. La connaissance du condom
81
III.3.1.3. Le Niveau de vie de ménage
81
III.3.1.4. L'Age de la fille
82
III.3.1.5. Le Milieu de Résidence
82
III.3.2. LE MULTIPARTENARIAT
83
III.3.2.1. La Province de résidence
83
III.3.2.2. L'Age de la fille.
83
III.3.2.3. Le Niveau de vie de ménage.
84
III.3.2.4. Le Niveau d'instruction de la fille.
84
III.3.3. LA NON-UTILISATION DU CONDOM AUX PREMIERS
RAPPORTS SEXUELS
85
III.3.3.1. L'Age de la fille.
85
III.3.3.2. Le Milieu de résidence.
86
III.3.3.3. La Province de résidence
86
III.3.3.4. La Connaissance du condom.
87
III.3.3.5. Le Niveau d'instruction de la fille.
87
CONCLUSION PARTIELLE.
88
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
89
BIBLIOGRAPHIE
94
TABLES DE MATIÈRES
98
* 1 Le projet Santé
Familiale et prévention du Sida en côte d'Ivoire.
* 2 Fruit d'une stratégie
explicite et implicite signifie que la sexualité des jeunes devient un
acte formellement expliqué ou alors un acte contenu dans ce qui est
exprimé, non pas en termes formels mais de telle sorte qu'il en
découle.
* 3 Le comportement sexuel
est dit « à risque » lorsqu'il expose les individus
à des conséquences néfastes pouvant compromettre leur
santé sexuelle et reproductive future à travers sa survenue
précoce, son caractère multipartenaire et de non usage du
préservatif.
* 4 Cette
variable « niveau de vie »ou « quintile de
bien-être socioéconomique» est un indicateur non
monétaire qui se base sur les biens que possèdent les
ménages. Il trouvait à partir d'une analyse statistique
d'ACP qui prend en compte certaines dimensions telles que : source
d'eau de boisson utilisée ; type des toilettes
utilisées ; nombre de personnes par chambre à coucher ;
principal matériau de sol ; principal matériau de
toit ; principal matériel des murs extérieurs ;
type de combustible utilisé principalement pour cuisine ; biens
d'équipements collectifs durables du ménage ; biens
individuels possédés par es membres du ménage ;
statut du logement ; possession des terres pour l'agriculture, nombre
d'animaux possédés (Rapport MICS4-RDC).
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