I.2.4. L'effet toxique
I.2.4.1. Notion d'effet toxique
Lorsqu'un individu absorbe des produits chimiques, divers
effets biologiques peuvent se produire et se révéler
bénéfiques ou néfastes. La notion d'effet toxique suppose
des conséquences nocives pour l'organisme. L'absorption d'une substance
en faible quantité peut s'avérer très toxique et provoquer
des lésions graves, tandis que l'absorption en grande quantité
d'une autre substance peu toxique peut produire un effet bénin. L'effet
toxique est ainsi lié à la notion de toxicité. Il s'agit
de la capacité inhérente à une substance chimique de
produire des effets nocifs chez un organisme vivant et qui en font une
substance dangereuse.
L'effet néfaste est lié à la dose,
à la voie d'absorption, au type et à la gravité des
lésions ainsi qu'au temps nécessaire à l'apparition d'une
lésion. Un effet aigu se fait sentir dans un temps relativement court,
tandis qu'un effet chronique ne se manifeste qu'après un temps
d'exposition relativement long et de façon permanente(Lapointe,
2004).
I.2.4.2. Comment survient et évolue un effet
toxique
Ø L'atteinte toxique : Les
organismes fonctionnent dans des conditions relativement constantes (pH,
oxygène, autres). C'est ce que l'on appelle l'homéostasie ou la
constance du milieu intérieur. Les organismes vivants cherchent à
maintenir cet équilibre afin de conserver un degré optimal de
fonctionnement. Le corps humain est un ensemble de systèmes finement
rodés qui peut s'adapter à de nombreuses situations d'agression,
tant biologiques que physiques ou chimiques. Les processus d'adaptation de
l'organisme fonctionnent continuellement pour veiller à maintenir cet
équilibre. Quand cet équilibre est perturbé, cela
entraîne un dysfonctionnement, c'est l'effet toxique. Il y a alors
mobilisation d'une partie de l'organisme et parfois de tout l'organisme ; des
réactions diverses sont déclenchées pour répondre
à l'agression et rétablir l'équilibre rompu. L'organisme
peut résister à une agression toxique en autant qu'elle
s'effectue à l'intérieur des limites de ses mécanismes de
détoxication, d'homéostasie et de réparation. Au
delà, les mécanismes de compensation ne peuvent suffire à
la tâche. Le système de défense ne peut alors contrer les
effets toxiques et des manifestations, réversibles ou non, peuvent
s'ensuivre (Lapointe, 2004).
Ø Les effets fonctionnels et
lésionnels : Les effets causés par un toxique
peuvent se traduire en changements fonctionnels ou lésionnels. Les
premiers touchent l'atteinte transitoire d'une fonction de l'organisme ou d'un
organe sans créer de lésions et ils sont
généralement réversibles. Les seconds causent une
lésion à un ou à plusieurs tissus ou organes sans que le
sujet présente des signes cliniques et sont souvent
irréversibles. Enfin, des altérations biochimiques peuvent
également se produire sans être accompagnées de changements
morphologiques apparents (Lapointe, 2004).
Ø La réversibilité et
l'irréversibilité : Certains effets toxiques sont
réversibles tandis que d'autres sont irréversibles. Des
changements adaptatifs causés par un produit chimique dans un tissu ou
un organe peuvent être accompagnés de changements fonctionnels et
morphologiques. De tels changements peuvent être réversibles si on
prévient ou arrête l'exposition. Cependant, dans certains cas,
l'interruption de l'exposition n'est pas suivie d'une
récupération. Il s'agit alors de changements
irréversibles. Ainsi, pour un tissu tel que celui du foie, qui a une
importante capacité de régénération, la
majorité des atteintes sont réversibles ; au contraire, elles
sont généralement irréversibles lorsqu'il s'agit d'une
atteinte du système nerveux central, les neurones ne pouvant pas
être facilement remplacés (Lapointe, 2004).
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