CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS 3. 1.
Lecture du paysage agraire
3.1.1. Géomorphologie
Le village de Gombèlèdougou est marqué
par une ceinture rocheuse fait de cuirasses latéritiques plus ou moins
dégradées avec quelques affleurements surtout au Nord et dans sa
partie Ouest-Sud-ouest ; il devient monotone par endroit avec la
présence de buttes témoins. Ces formations sont stables et
soumises à l'érosion. On note également une
présence accrue d'ondulations succédées de zones plus
basses avec quelques fois des crevasses ou des cuvettes dans la grande partie
du territoire (Nord-Ouest, sud-ouest et Est) donnant des vallées
étroites quelques fois inondées. Ces roches selon GINKO, (1987)
dateraient du Birrimien et leur armature réelle est constituée de
cuirasses bauxitiques des sommets et ferrugineuses des glacis
périphériques. Le point le plus élevé culmine
à 319m. Des pentes rectilignes (Ouest-Est, Nord-Sud) se notent dans une
grande partie du village, elles sont suivies de pentes obliques se remarquant
dans les parties ondulées.
3.1.2. Hydrologie
Les formations rocheuses et les pentes d'écoulement
favorisent la présence d'un grand nombre de talwegs ; de nombreuses
ravines se rencontrent dans ce village, certains constituants des
frontières naturelles soit avec la forêt soit avec d'autres
villages. Aussi une zone d'écoulement (vers le Sud) de surface surtout
hivernale se rencontre au Nord-est où la nappe est peu profonde par
rapport aux autres parties du territoire soit un peu moins d'un mètre.
La seule retenue d'eau naturelle est la mare du Bouékan qui se
présente comme un lac peu profond situé en haut de pente. Les
eaux des talwegs coulent vers les ravines et celles des ravines se rassemblent
avec les excédents de Bouékan pour descendre vers le Sud en
direction de la Bougouriba dont une ramification est à la
frontière du village de Hintiédougou.
3.1.3. Sols
Les formations géologiques, la topologie et
l'hydrographie favorisent l'existence d'un nombre variable de sols. Les sols de
Gombèlèdougou sont dans leur grande majorité
gravillonnaires surtout sur les terres hautes. Il s'agit des sols de l'Ouest,
du Sud-ouest, du Nord-ouest et une partie du Sud-est. Ce sont des sols
ferrugineux tropicaux lessivés plus ou moins profonds dépassant
quelques fois un mètre (1 m). Ils proviennent soit de la
dégradation sur place de la
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III.-Résultats et Discussions
cuirasse latéritique, dans ce cas les grains sont
grossiers (>5mm) et ils se localisent sur les ondulations ou les terres
proches des escarpements ; soit du transport suivi de dépôt plus
ou moins proche sur les terres hautes (dans ce cas les grains ont une taille
moyenne entre 2 et 5 mm) ; ou soit encore plus loin des grains qui deviennent
plus petits (<1 mm) dans les zones proches des bas-fonds ou des talwegs. Les
sols argileux et limoneux se rencontrent dans la zone de Bouékan (zone
pastorale) et le long des zones de ruissellement où l'argile se
dépose tandis que le sable se dépose légèrement le
long des talwegs et des ravines. Les premiers sont profonds quelques fois
jusqu'à 50cm et faits d'une argile brun à blanchâtre tandis
que les seconds plus sombres sont faits d'argiles hydromorphes et de limons
issus de l'accumulation d'éléments transportés plus haut
avec une profondeur pouvant aller jusqu'à 1,10m. Les zones de bas-fonds
localisées à l'Ouest, au Sud-ouest, au Nord-ouest et au Nord-est
sont plus riches en limons et en argiles tandis qu'on n'y rencontre presque pas
de sables. Les sols peu profonds (environ 30 cm) se rencontrent sur les
ondulations où affleurent les cuirasses latéritiques : ce sont
des zones de ruissellement superficielles en hivernage. On y rencontre des
argiles grisâtres et des dépôts sableux le long des talwegs.
A l'Est du territoire proche de la frontière avec Nahirindio se
rencontrent les quelques rares sols sablo-argileux plus ou moins profonds. Dans
les champs on observe des bases de tiges de cultures qui sont des
résidus de récoltes, produits organiques ayant un
intérêt agronomique et participant ainsi à la constitution
du sol agricole.
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