Les arts plastiques comme supports de communication( Télécharger le fichier original )par Jean KAMBA Université pédagogique nationale (UPN) Kinshasa RDC - Graduat 2009 |
II.4.1. Communication verbaleC'est une forme de communication qui découle de l'usage de la parole et de l'écrit, ici, on utilise les éléments strictement linguistiques54(*) et les éléments vocaux, ainsi que les symboles qui constituent ce qu'on appelle « l'écriture ». Elle est une capacité spécifique de l'espèce humaine. Ce mode principal de la communication entre les hommes, utilise le langage naturel. Elle peut être définie par un certain nombre de caractéristiques. En premier lieu, elle suppose chez les interlocuteurs un équipement automatique (un appareil vocal et un appareil auditif constitués d'un certain nombre d'organes périphériques) et surtout, un équipement neurophysiologique particulier. C'est cet équipement qui donne au langage naturel sa caractéristique principale, à savoir sa nature articulée, selon beaucoup de linguistes, cette caractéristique qui permet de distinguer le langage humain de la communication animale, dans la mesure où seul le premier utilise des unités articulées entre elles : les Phonèmes (les plus petites unités distinctives) et les Morphèmes(ou Monèmes, c'est-à-dire les plus petites unités porteuses de sens). La double articulation du langage naturel permet ainsi de distinguer la communication verbale de tous les autres types de communication.55(*) Comme on le sait, la langue est un système de signes vocaux propres à une communauté d'individus qui l'utilisent pour s'exprimer et communiquer entre eux et reste le moyen de communication verbale le plus utilisé. Elle est aussi un système de symboles conventionnels défini par les seules règles de formation de ses énoncés, sans référence ou signifié des symboles. C'est par la langue que l'ensemble d'usages, des coutumes, des arts, des religions, d'intellectualisme qui fait qu'il y ait différentiation entre groupes se retrouvent. Elle est aussi le moyen qui structure la réalité à sa façon, aussi la clé. C'est donc une oeuvre culturelle par excellence.56(*) En somme, la langue est un ensemble de signes qui sont constitués de plusieurs éléments, en l'occurrence signifiants et signifiés, etc. Les signifiants sont donc ceux qui portent des sens, donc des formes concrètes (image acoustique, symbole graphique du signe linguistique) et les signifiés sont contenus, substances qui caractérisent les signes. Ce sont des contenus dits « sémantiques » qui s'occupent du sens donc à l'interprétation et signification. Recevoir un message oral, c'est être à même de catégoriser ses composantes grammaticales, sémantiques, symboliques et stylistiques. Cette catégorisation s'opère à partir de la culture et de l'expérience du récepteur57(*). Pour communiquer ses pensées verbalement l'homme utilise aussi l'écriture qui jadis constituée de graffitis au fil des temps, s'est transformée au cours des âges en pictogramme ou dessins stylisés et simplifiés. Pour représenter un soleil, on dessine un rond, l'eau et les vagues de la mer sont représentés en lignes ondulées. La bouche par une représentation d'un dessin ovale. D'autre part, le pictogramme ne sachant pas exprimer les idées abstraites, telles la vertu, le bien, le mal, il fallait se séparer de l'image de l'objet et s'accrocher à son idée. Lorsqu'on arriva à établir une équivalence entre la représentation pictographique d'un objet et de son idée, l'écriture devint idéographique.58(*) Comme nous le savons, l'écriture est une constitution des symboles et «la notion de symbole évoque un signe de reconnaissance, objet de céramique, du bois ou médaille, qui a été, et dont les deux parties, par leur exact jointure, permettent à leurs détenteurs de s'identifier mutuellement. Il y a là l'idée d'un secret, qui serait irrationnel ou transactionnel. L'expérience mystique se fonde sur une communication de cet ordre, privilège donné par la divinité à l'âme croyante ».59(*) Etymologiquement parlant, ce mot « symbole » qui vient de « symbolon, donc signe de reconnaissance, pièce justificative d'identité. Le mot dérive du verbe sumballein « jeter ensemble », « réunir », « mettre en contact », d'où diverses valeurs que l'on retrouve dans le nom. C'est au milieu du 16ieme Siècle que le symbole prend le sens aujourd'hui dominant le fait naturel ou l'objet qui évoque, par sa forme ou sa nature, une association d'idées avec quelque chose d'abstrait ou absent, le symbolisme est chemin qui non seulement mène à la compréhension des dires, actes et matériels disparates ou apparemment incohérents, mais encore, par le jeu des correspondances, fait découvrir d'autres dires et d'autres actes jamais révélés directement. Le symbolisme chez les noirs, est un langage et une écriture dont les archives sont constituées non seulement par d'innombrables signes éphémères, mais par tout le matériel mobile ou fixe, par l'infrastructure, la voute céleste, les rites, les techniques et d'une manière générale par toutes les activités humaines ou perceptibles ou supposées par les hommes. L'ignorer reviendrait pour l'ethnologue à vouloir observer les français sans tenir compte de leur alphabet, les sons du langage et certaines actions sont des signes conventionnels, des symboles dont l'étude devrait être menée à part60(*). Donc en tant qu'association des symboles, « l'écriture est une méthode de communication avec autrui par le moyen des signes visuels abstraits formant un système, elle peut être réalisée à partir de systèmes limités ou complets et c'est en vertu d'une convention spécifique à une époque et à un lieu qu'un signe signifie quelque chose.61(*) Il y a aussi ce qu'on appelle le langage, qui se définit comme étant une faculté propre à l'homme d'exprimer et de communiquer sa pensée au moyen du système de signes vocaux remplissant une fonction de communication. C'est aussi une manière de parler propre à un groupe social ou professionnel, à une discipline, etc. Ensemble de procédés utilisés par un artiste dans l'expression de ses sentiments et de sa conception du monde. Le langage artistique de la peinture.62(*) C'est aussi la parole articulée qui rend possible l'éclosion et le développement de la pensée et est la frontière qui sépare l'être de l'homme et les êtres cosmiques63(*). Ainsi, la communication est donc toute opération de transfert et d'échange d'informations entre un émetteur et un récepteur. Pour ce, l'animal signé qui est l'homme est véritablement constitué par des images et des sons dont certains sont naturels mais un bon nombre est conventionnels et fonctionne donc comme des signes. Ainsi, partout et toujours l'homme est enclin de produire des images et des textes où les codes soient particulièrement apparentés et cohérents pour se configurer, lui et le groupe auquel il appartient. Ces images signes et ces discours, dont les codes sont patents et heureusement coordonnés. Il le dit beau, de même que les objets et les corps où il les retrouve. Leur rencontre lui procure un plaisir. C'est ce qu'on peut appeler l'art quotidien. Un dessin d'animal, un chant harmonieux, un texte joliment écrit ou dit comme aussi des vêtements, les ustensiles, un habit réussi, une image conventionnellement politique ou engagée.64(*) Et comme nous le savons, la communication ne se limite pas seulement à des partages verbaux, car à l'insu de la langue des signes, l'homme transmet et reçoit des signaux visuels (gestes, mimiques, postures) et aussi tactiles (les touchers, les caresses amoureuses, etc). Ces signaux peuvent faire office de certains énoncés verbaux et aussi les accompagne ou les illustrer (comme des gestes illustratifs : « ce poisson gros comme ça), voire les contredire (par exemple dans certains types d'ironie »65(*); ce genre de communication est dit « non verbale ». * 54 Elite, Notes du cours de la methodologie de l'information(RTV),UPN,2008-2009,»inedit» * 55 « Communication »Microsoft,Encarta,2009(DVD) .Microsoft corporation,2008 * 56 Pierre Caussat, Dariusz Adamski,Marc Crepon, La langue source de la nation, Mardaga, Liege, 1996 ,P.503 * 57 Clémence Kasinga, Notes du Cours de l'Expression Orale et Ecrite, UPN, 2008 - 2009, p.2, « Inédit » * 58 Aldo Falconi, Histoire de la communication, Medias Paul, Kinshasa,2003 ,pp.42-43 * 59 Faik Nzuji, Arts africains, signes et symboles, Bruxelles, De Boeck université, 2000,p .12 * 60 Georges Gusdorf, Les sciences humaines et la pensée occidentale, Tome 2 , les origines des sciences humaines, Payot, Paris, 1967 ,P.199 * 61 Faik Nzuji,op.cit, p. 22 * 62 Petit Larousse illustré,op.cit * 63 Nkombe Oleko,Metaphore et Metonymie dans les symboles paremiologiques, Faculté de theologie catholique, Kinshasa,1979 ,P .23 * 64 Henri Van Lier,op.cit * 65 « Semiotique »Microsoft.R.Encarta.R.2009(DVD).Microsoft corporation, 2008 |
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