CHAPITRE I
HISTORIQUE DES MODALITES
D'INCARCERATION DANS LE MONDE ET EN HAITI.
L'incarcération apparaît, comme une rupture avec
la vie hors mur. Parallèlement, toute institution pénitentiaire
à des normes qui régissent la formalité
d'incarcération afin d'inviter la surpopulation carcérale qui
constitue un obstacle majeur à la prévention du
récidivisme. En effet, toute personne avant son incarcération
doit remplir des formalités d'incarcération. Il s'agit tout
d'abord d'un registre dans lequel on inscrit les faits qu'on reproche à
l'individu. D'autre part, il faut catégoriser les détenus selon
l'âge, le sexe, ceux ou celles qui ont déjà
été condamnés, tout en respectant les normes internes de
l'établissement pénitentiaire en vigueur. C'est pour cela qu'on
doit tenir compte des différents types de régimes
d'emprisonnement, tels : le régime en commun, cellulaire ou
Pennsylvanien, mixte ou Auburnien, progressif, ou Irlandais. Pour
remédier aux inconvénients de l'incarcération (risque de
récidive et de désocialisation), différentes
réformes ont été adoptées. Ainsi, on a pris des
mesures pour permettre aux détenus d'accéder à des
dispositifs de droit commun, ce qui passe notamment par la réforme des
conditions de détention.
La prison, dispositif organisationnel et institutionnel
complexe d'enfermement, est un environnement aussi bien humain que non humain
inscrit dans le temps. L'incarcération et l'enferment opèrent, en
effet, une saisie de l'individu dans sa corporéité en lui
imposant un lieu et un temps institutionnels. Celui-ci vit une perte
d'autonomie sous différents registres : se déplacer
librement, manger à son goût, choisir ou éviter certaines
fréquentations, disposer d'une intimité et d'une distance
rationnelle protectrice suffisante, s'exprimer ou entreprendre, organiser son
temps. Cela s'accompagne fréquemment du sentiment d'indignité et
d'inutilité de certains détenus, pour qui, carence et abandon,
marginalité affective et sociale, font partie de la culture et de la vie
quotidienne à l'extérieur des murs. Ceux-ci vivent
l'incarcération, au contraire, comme une rupture apparemment
restauratrice.
1. LE CONCEPT DE PRISON
Le caractère d'évidence de la prison, apparu
depuis la fin du XVIIIe siècle, est intimement lié au
fonctionnement de la société. En effet, la liberté semble
être le plus grand de tous les biens. La perte trouble le sentiment
universel et constant auquel tous les hommes sont solidement attachés.
De plus, la prison donne une satisfaction quantitative à la
société qui, en prélevant le temps du délinquant
semble tirer un profit direct suivant un principe de droit
général : « Quiconque cause préjudice
à autrui lui doit réparation ». Elle établit
l'équivalence des délits en jours, en mois, en années et
rend évidente l'idée qu'on est en prison pour `'payer sa
dette''.
Ce concept se fonde aussi sur son rôle de lieu de
réinsertion des délinquants. Elle est une privatisation de la
liberté associée à une fonction technique de correction
des comportements anti-sociaux. Elle prend en charge tous les aspects de la vie
du délinquant : sa conduite morale, sa constitution physique, son
aptitude au travail, etc. Elle entend imposer une nouvelle forme à
l'individu perverti, dispose de sa personne et règle ses temps de repos
et de travail, etc.
C'est précisément en vue de saisir le sens et
la portée de la prison que, dans les pages qui suivent, nous
étudierons la mission de la prison, l'origine et les différents
régimes d'incarcération.
1.1. FONCTION DE LA PRISON DANS
LA SOCIETE
La prison est d'abord, un lieu de réinsertion sociale
pour l'individu perverti. En effet, sa fonction au sein du tissu social, est de
prévenir les troubles sociaux et de réprimander les comportements
anti-sociaux. Aussi, compte tenu des variations des comportements anormaux,
elle inspire et développe une action de lutte efficace contre le crime.
Marc Ancel la présente comme l'une des institutions pour
éradiquer la violence dans la société. Pour Garraud, elle
est l'art d'adapter les institutions sociales à la diminution de la
criminalité.
Sa fonction en définitive consiste à lutter
contre un phénomène social : la criminalité. Il
suffit de se rappeler que la personne humaine, sujette de droit, doit
bénéficier du respect de sa dignité et jouir des garanties
inhérentes à sa liberté en tant que membre du corps
social, même lorsqu'elle est détenue en prison.
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