2.2. Taux de scolarisation des enfants en situation de
handicap de 4 à 15 ans :
On observe des disparités extrêmement importantes
dans les taux de scolarisation selon les types de handicap des enfants
concernés. Les enfants les mieux scolarisés sont ceux en
situation de handicap viscéral / métabolique,
c'est-à-dire, pour cette tranche d'âges de 4 à 15 ans, des
enfants souffrant essentiellement de problèmes respiratoires et
cardiaques. Ils sont 71,9% dans cette catégorie à être
scolarisés.
Viennent en seconde position, les enfants avec un handicap
visuel qui sont 55,9% à aller à l'école. Le
troisième groupe qui présente le meilleur taux de scolarisation
est celui des enfants en situation de handicap moteur, avec 47,4% d'enfants
scolarisés (Voir graphique n°2).
Les enfants pour lesquels les taux de scolarisation sont les
moins bons sont ceux en situation de handicap psychique / mental (29,4%),
auditif (18,5%) et multiple (16%).
Ces données montrent l'impact très
négatif, sur la scolarisation des enfants, des situations de handicap
liées à des déficiences affectant les capacités de
communication et
22
L'impact des activités physiques adaptées sur les
enfants autistes « étude de cas »
2008/2009
cognitives, et donc également celles d'apprentissage.
Mais elles indiquent aussi que l'exclusion de l'école n'est pas due
qu'à la problématique des incapacités des enfants
concernés. Pratiquement un enfant sur deux, en situation de handicap
moteur, est exclu de l'école, alors que ce type de handicap ne devrait
pas constituer un facteur d'exclusion de l'éducation scolaire.
Graphique n°2 : Taux de scolarisation des enfants
de 4 à 15 ans, par types de handicap
2.3. Affiliation des parents aux associations :
Par types de handicap, on observe également des
variations importantes. Le manque d'intérêt reste la principale
raison invoquée au sein de chacune des catégories, sauf pour les
personnes atteintes de troubles visuels (11,1%) et auditifs (22,2%). Pour ces
deux catégories, la principale raison invoquée est le fait de ne
pas connaître d'association à laquelle s'affilier (55,6% pour les
deux catégories). (Voir tableau n°2)
Tableau n°2 : Affiliation des parents aux
associations, par types de handicap de l'enfant
23
L'impact des activités physiques adaptées sur les
enfants autistes « étude de cas »
2008/2009
2.4. Le système d'intégration scolaire
des enfants en situation de handicap :
En complément de l'enquête auprès des
personnes en situation de handicap, une étude a été
menée auprès des acteurs de l'intégration scolaire des
enfants en situation de handicap. Il s'agissait de recueillir leurs avis sur
les points forts et les points faibles de l'intégration scolaire au
Maroc. Les entretiens menés ont permis également d'évoquer
avec eux les difficultés qu'ils rencontrent, les besoins qu'ils ont pour
améliorer la qualité et l'impact de leur travail et leurs
attentes vis-à-vis des autres acteurs qui agissent dans ce secteur.
a. Textes législatifs et réglementaires
:
Ces structures doivent répondre aux critères
communs à l'ouverture de toute école, fixés par le
Ministère de l'Education. Ces textes instaurent l'approche
intégrative de l'éducation comme règle
générale. Ils font référence à la notion de
personnes aux besoins spécifiques, dont les personnes en situation de
handicap, mais pas uniquement elles. Ils prônent une accessibilité
globale des établissements scolaires, architecturale mais aussi en ce
qui concerne l'adaptation des programmes et des modalités d'encadrement
des enfants.
Mais ils préconisent, en même temps, un double
système combinant l'intégration en classe ordinaire et la mise en
place de systèmes d'éducation spécialisée.
L'orientation vers le système ordinaire ou spécialisé
dépend des degrés de sévérité des "
handicaps des enfants ". Elle repose sur une vision essentiellement
médicale du handicap, en ne prenant pas en compte les besoins en
rééducation / réadaptation et en mesures éducatives
spécifiques.
Les principes et les exceptions posés par ces textes
sont acceptés par la majorité des acteurs. Cependant, ces
derniers qualifient également "d'abîme", le fossé existant
aujourd'hui entre les textes de lois et la réalité. De nombreux
acteurs leurs reprochent notamment leur manque d'objectifs précis, de
mécanismes de financements et de mesures de suivi pour en
contrôler l'application et la progression.
Il y a une importante demande des acteurs rencontrés
dans les écoles, les délégations et les centres de
formation de l'Education Nationale pour définir clairement, pour chacun
des niveaux hiérarchiques et opérationnels de l'Education
Nationale, les politiques, les stratégies, les objectifs, les moyens et
les résultats attendus dans ce domaine de l'intégration scolaire
des enfants en situation de handicap.
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L'impact des activités physiques adaptées sur les
enfants autistes « étude de cas »
2008/2009
b. Les acteurs de l'intégration scolaire : Le
réseau des écoles de l'Education Nationale :
Il représente, de très loin, le premier
réseau d'intégration des enfants en situation de handicap. Cette
intégration se fait sous deux formes :
? L'intégration en classes ordinaires
: les capacités d'apprentissage de l'enfant en situation de
handicap ne sont pas fortement altérées.
? L'intégration en classes
intégrées : Il s'agit de classes, situées dans
les écoles de l'Education Nationale, avec une pédagogie
spécialisée. Ces classes intégrées dispensent un
enseignement jusqu'à la fin du niveau fondamental (6 années de
scolarisation après le préscolaire).
Les établissements publics
spécialisés :
Les principaux établissements dans ce secteur sont
ceux de l'Entraide Nationale. Cette institution dispose de cinq centres,
spécialisés dans l'accueil d'enfants en situation de handicap,
qui accueillent aujourd'hui environ 600 enfants.
Les établissements spécialisés
privés lucratifs et non lucratifs :
Dans les deux cas, il s'agit la plupart du temps de centres
d'enseignement spécialisé ouverts par des associations.
Certaines, au regard de l'importance de leurs moyens financiers, ont la
possibilité de dispenser gratuitement ou à prix coûtant cet
enseignement. D'autres ont mis en place des scolarités payantes qui
peuvent atteindre jusqu'à 2.500 Dirhams par mois.
c. La problématique de l'intégration
scolaire des enfants handicapés pour l'Education Nationale :
Nous ne reprendrons ici que l'identification des principaux
problèmes auxquels est confrontée l'Education Nationale pour
intégrer les enfants en situation de handicap.
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L'impact des activités physiques adaptées sur les
enfants autistes « étude de cas »
2008/2009
Dépistage et diagnostic
La majorité des enfants en situation de handicap est
scolarisée sans encadrement spécifique ; Alors qu'ils ont sans
doute des besoins éducatifs particuliers et qu'ils sont, en raison de
leur handicap. Ce dépistage et diagnostic précis des
déficiences et incapacités, se heurtent à de multiples
obstacles : manque de médecins de santé scolaire, environnement
médical peu pourvu en personnels spécialisés, diagnostics
qui se limitent souvent aux déficiences, difficultés pour
définir précisément ce qui doit être
dépisté.
Même quand des problèmes sont
détectés chez des enfants, les diagnostics précis sont
souvent difficiles à établir, surtout chez les enfants atteints
de troubles psychiques / mentaux.
Formation initiale et continue
Pendant plus de 10 ans, la formation spécifique
d'enseignants à la prise en charge éducative d'enfants en
situation de handicap a été assurée par des associations.
Aujourd'hui, le Ministère de l'Education affirme vouloir assumer
complètement cette fonction de formation et de multiples initiatives ont
été développées dans ce sens.
Les formations qui ont été dispensées
jusqu'à présent sont encore loin de répondre à
l'ensemble des besoins des enseignants. Elles leurs fournissent des notions de
base sur le handicap et les besoins éducatifs spécifiques des
enfants avec lesquels ils travailleront.
Mais, elles manquent de moyens et de consistance pour
permettre aux enseignants de développer de meilleures démarches
pédagogiques par rapport aux besoins éducatifs spécifiques
des enfants et aussi souvent les aider à changer, parfois radicalement,
leur vision du handicap, des enfants en situation de handicap, du rôle de
l'école vis-à-vis de ces élèves et des
manières de travailler avec eux.
Une formation qui doit s'étendre à tous les
enseignants ; la quasi-totalité des acteurs rencontrés
estime que les formations sur l'intégration scolaire des enfants en
situation de handicap devraient être dispensées à
l'ensemble des enseignants et d'une manière générale des
responsables de la gestion des écoles, et non pas, comme c'est le cas
actuellement aux seuls enseignants de classes intégrées.
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L'impact des activités physiques adaptées sur les
enfants autistes « étude de cas »
2008/2009
d. Principales difficultés rencontrées
par les associations scolarisant des enfants handicapés :
Les difficultés qu'affrontent les associations actives
dans ce domaine sont très contrastées d'une organisation à
l'autre. Elles sont en lien avec leurs niveaux de financements,
d'expériences et de développement institutionnel, mais aussi avec
leur localisation géographique.
On site quelques uns:
· Un manque de personnels qualifiés :
enseignants spécialisés, éducateurs
spécialisés, éducateurs techniques, personnels
médicaux / paramédicaux.
· Un manque chronique de moyens pour : payer,
motiver et fidéliser des ressources humaines de qualité, disposer
de locaux adéquats, acheter des équipements adaptés et du
matériel didactique spécialisé, développer la
formation continue de leurs personnels, permettre aux enfants d'avoir
accès aux soins de rééducation / réadaptation et
aux appareillages.
· Une relation avec les parents parfois difficile,
quand ceux-ci sont plus demandeurs d'une prise en charge que d'une
réelle intégration scolaire et que par ailleurs, ils demandent de
l'assistance, mais ne participent pas aux activités
générales des associations.
Pour réduire ces difficultés, les attentes des
acteurs associatifs de l'intégration scolaire sont :
· Une affirmation et une concrétisation du droit
à l'éducation par un renforcement des textes législatifs
dans ce domaine.
· Un renforcement massif des soutiens de l'Etat pour ces
structures d'accueil et de scolarisation.
· Le renforcement des systèmes de formation des
médecins, des personnels paramédicaux et surtout des enseignants
et éducateurs.
· Le développement des systèmes de
dépistage et d'accompagnement médicaux / paramédicaux /
sociaux.
On a pu recueillir le résumer des projets de quelles
associations intervenant dans le domaine de l'autisme (voir annexe).
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