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L'impact des activités physiques adaptées sur les
enfants autistes « étude de cas »
2008/2009
Les résultats de l'analyse des données des
différents questionnaires indiquent de grandes améliorations au
niveau des trois variables : environnement social, environnement personnel et
intérieur et environnement physique et naturel après
l'expérimentation. Ceci vérifier la première
hypothèse qui stipulait :
« L'APA constitue un moyen
privilégié pour l'enfant avec autisme de développer ses
capacités aussi bien dans le domaine sensori-moteur, que dans celui de
la communication et de la socialisation ».
Il faut se rappeler ici que l'enfant avec autisme est un
être en développement, qui apprend comme l'enfant normal, mais
à un rythme plus lent et que les dysfonctionnements qu'il
présente peuvent être compensés en tout ou en partie par
l'exercice.
L'activité physique et sportive constitue en fait un
moyen privilégié pour l'enfant avec autisme de développer
ses capacités dans toutes les fonctions qui demandent à
être améliorées, aussi bien dans les domaines
sensori-moteurs, que dans ceux de la communication et de la socialisation,
parce qu'elle apporte un cadre motivant, lié au plaisir de la pratique
sportive et à l'estime de soi qu'elle engendre.
L'élément déterminant pour le
succès de ces apprentissages est de disposer d'un encadrement par un
expert des activités physiques adaptées.
On peut rejoindre les analyses de Therme (1992) et de
Eberhard (1999) pour distinguer quatre niveaux où les activités
physiques et sportives peuvent être bénéfiques pour le
sujet handicapé.
Un premier niveau est celui de la forme physique de la
personne sur laquelle l'activité physique et sportive exerce son effet.
L'exercice permet d'améliorer l'endurance et l'état
général de l'individu notamment sur le plan de ses
capacités cardio-vasculaires. C'est particulièrement important
pour les adultes handicapés sédentaires, dont l'inactivité
peut entraîner une détérioration de leur état.
Subsidiairement, l'activité physique intense peut aussi réduire
l'occurrence de comportements stéréotypés qui gênent
l'adaptation de l'individu à son environnement.
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Un second niveau est celui de l'apprentissage de fonctions
sensori-motrices et cognitives, qui, du fait du handicap, n'ont pu atteindre un
niveau satisfaisant. On peut citer comme exemple la connaissance et la
maîtrise des propriétés biomécaniques du corps
(poids et inertie des segments), le traitement de l'information sensorielle,
qu'elle soit proprioceptive (issue du corps) ou extéroceptive (visuelle,
auditive), la construction de représentations du corps (schéma
corporel), de l'espace extérieur et leurs interactions, elle permet
aussi de construire des schémas d'action dirigées vers un but
extérieur de nature spatiale (saisir un objet), d'organiser les
séquence d'actions (c'est le cas de nombreux sports), d'automatiser les
actions, c'est-à-dire de les exécuter sans faire appel à
chaque instant à l'attention consciente et au contrôle sensoriel
de l'action ; ces opérations sont particulièrement «
coûteuses » pour le cerveau en terme de traitement de l'information
et d'attention.
Un troisième niveau est le niveau social. Il concerne
la communication verbale et non verbale, les interactions entre les individus
d'un groupe et le partage des émotions par l'intermédiaire de
postures, de mimiques, du regard.
Enfin, un dernier niveau est de nature hédonique,
celui du plaisir que procure le jeu qui accompagne le sport, et de ce fait
accroît la qualité de vie. Il implique aussi une meilleure
perception de soi et de ses capacités.
Outre il nous a été plus ou moins facile
à vérifier notre deuxième hypothèse postulant :
« L'APA représente un support
pédagogique facilitateur de l'intégration et de
l'épanouissement pour les enfants autistes ».
Ceci grâce aux grands progrès manifestés
par les enfants à cet égard après la période de
l'expérimentation.
Kraft (1983) décrit un programme d'éducation
physique pour les enfants autistes aux Etats-Unis, à Newark, Delaware.
Basés sur la thérapie, les objectifs majeurs de ce programme sont
: d'améliorer l'aspect corporel, de modifier les activités afin
d'obtenir des résultats et encourager les habiletés sociales en
impliquant les enfants dans des petits groupes d'activités.
Le programme consiste à modifier une
variété d'activités physiques parmi lesquelles nous
pouvons trouver des activités mettant en jeu l'hypersensibilité
sensorielle (améliorer la tolérance au toucher), les rythmes, des
activités aux intérêts sensoriels inhabituels (accepter
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des sensations tactiles nouvelles sur différentes
parties du corps), des activités de coordination motrice globale
(développer des capacités de courir et taper dans un ballon) et
de coordination fine (ramasser puis relâcher des objets de petites
tailles), les activités de coordination oculo-manuelle ou la
coordination entre les muscles et la perception visuelle (marcher sur une
ligne) et les activités aquatiques.
Bien que dans le domaine de la motricité globale, les
facultés chez les enfants autistes sont souvent
développées, leur énergie, force et agilité peuvent
devancer de très loin leur jugement, leur compréhension des
limites verbales ou sociales. Ceci pose des problèmes quant à
leur comportement. Malgré tout, un certain nombre d'entre eux
présente vraiment des troubles particuliers de la motricité
globale. En plus, ils aiment tous bouger et les activités dans ce
domaine offrent un excellent moyen de développer leurs facultés
cognitives verbales et non verbales.
L'activité physique est indispensable à la
prise de conscience qu'a l'enfant de son corps et son environnement
sécurisant, puisque celui-ci aide à diminuer ses peurs et
frustrations. A travers les activités physiques appropriées, les
enfants autistes peuvent apprendre à jouer dans une place sociale et
ainsi se développent dans le chaînon vital de notre
société.
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