Autisme est un mot créé au XXème
siècle à partir de la racine grecque « autos » qui
signifie « soi-même ». Il a été utilisé
pour la première fois en 1911 dans le livre « Démences
précoces ou groupe des schizophrénies » écrit par un
psychiatre suisse, Eugen Bleuler, qui s'en servi pour décrire un
symptôme chez des patients atteints de schizophrénie.
Suite à l'observation des comportements de 11 enfants,
Leo Kanner propose en 1943 la première définition moderne de
l'autisme : « L'autisme est une incapacité innée à
établir le contact affectif habituel avec les personnes, biologiquement
prévue, exactement comme d'autres enfants viennent au monde avec des
handicaps physique ou intellectuels ».
En 1944, un psychiatre Autrichien, Hans Asperger,
écrit un article sur quatre jeunes gens présentant tous les
mêmes symptômes, soit « un manque d'empathie, une faible
capacité à se faire des amis, une conversation unidirectionnelle,
une forte préoccupation vers des intérêts spéciaux,
et des mouvements maladroits ». Il appelle ce syndrome « psychopathie
autistique ».
Lorna Wing, psychiatre britannique, fut la première
personne à utiliser le terme « syndrome d'Asperger », dans un
article rédigé en 1981. Elle y révèle que le
trouble décrit par Asperger pourrait bien être une variante de
celui décrit par Kanner.
Uta Frith, psychologue britannique, publia en 1991 un livre
« Autism and Asperger Syndrome » dans lequel l'article de Hans
Asperger est traduit et annoté en anglais.
Kanner ne s'est jamais prononcé clairement sur les
origines de l'autisme, proposant alternativement des causes psychiques et
biologiques. Il mentionne que les 11 enfants qu'il décrit comme atteints
d'autisme proviennent tous de familles au niveau intellectuel
élevé. Curieusement, il ne remet pas cet échantillonnage
en question, malgré le fait que seules les familles aisées et
cultivées consultaient des pédopsychiatres pour leur enfant
à cette époque ! Suivant le courant de son époque, il
décrira les parents comme peu chaleureux avec leur enfant.
La première édition du Diagnostic and
Statistical Manual of Mental Disorders (DSM I) a été
publiée en 1957. L'approche scientifique en médecine
nécessitant la création de
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L'impact des activités physiques adaptées sur les
enfants autistes « étude de cas »
2008/2009
catégories, de taxonomies, et de diagnostics reposant
sur des modèles statistiquement validés. La classification permet
également à ses utilisateurs d'adopter un langage commun,
permettant une meilleure collaboration et compréhension entre eux. Dans
les versions I (1957) et II (1968) qui sont sous influence psychanalytique,
l'autisme est catégorisé dans les psychoses.
En 1980, le DSM III abandonne le courant psychanalytique pour
se baser sur le biomédical. Dans cette version, l'autisme entre dans les
Troubles Envahissants du Développement et n'est donc plus
considéré comme une psychose infantile. Les critères
diagnostic ont peu changé depuis.
Le syndrome d'Asperger entre également dans la
catégorie des troubles envahissants du développement.
La dernière version est le DSM-IV-TR, publié en
2000. La cinquième version est en préparation et prévue
pour 2011.