Incidence du développement de la bancarisation et libéralisation financière en république démocratique du Congo de 1998 à 2008( Télécharger le fichier original )par Blaise MUTOMBO MUTOMBO Université protestante au Congo - Licence en finances, banque et assurances 0000 |
5.4. LES CONTRAINTES A LA BANCARISATIONAu moment où les banques s'installent et créent d'avantage des agences, ils y a encore des barrières qui s'érigent pour freiner la bancarisation de l'économie congolaise. Le secteur financier et bancaire congolais est en pleine mutation. Le nombre des établissements de crédit est en croissance et ces derniers se modernisent progressivement avec l'automatisation des opérations. Mais les services financiers demeurent inaccessibles pour la grande majorité de la population. Il y a encore des facteurs qui freinent l'envol du développement de la bancarisation ; sans tenir compte de l'exhaustivité, nous évoquons ici quelques unes. -L'inexistence des infrastructures de base comme la route, le courant électrique, obligent les banques à réduire leurs champs d'action aux seules capitales et autre grandes villes. Les nouvelles agences sont ouvertes en fonction des nouveaux marchés dénichés par les établissements de crédit, pour fidéliser une clientèle déjà existante. La densité bancaire est très faible, les villes secondaires et surtout les milieux ruraux ne sont pas desservis. -La préférence par la population de détenir la liquidité, ce qui traduit une circulation fiduciaire hors banque très élève dans le règlement des transactions. Pour la période sous étude cette circulation évolue avec une moyenne de 90 %. La population recourt peu aux moyens scripturaux de paiements, elles préfèrent le cash. -Il y a aussi les facteurs particuliers aux banques les conditions d'ouvertures de compte (le taux d'intérêt créditeur très faible pour les dépôts, le taux appliqué sur les crédits relativement élevé face a un court délai de remboursement, une faible diversification des produits, la taille de banques faible, etc. -Le développement économique régional qui est déséquilibré en constitue une. Nous pouvons aussi évoquer ici : -Le faible taux d'alphabétisation -« la limitation des possibilité de crédit à un client, possibilité trop limité aux secteurs porteurs au vu du faible niveau de capitalisation des banques, la provision sur créances douteuses non déductibles de l'assiette fiscale, la sous-capitalisation du secteur financier et insuffisance des ressources à long terme, pas de possibilité de financer les projets d'investissement à long terme, le système bancaire perçu comme source de tracasserie administrative et judiciaire suite à des saisies-arrêts et avis à tiers détenteur abusifs, absence de billet de banque en CDF à valeur faciale élevé, insécurité sur le droit de propriété, tarification BCC excessive, faible diversification d'institutions de financement sectoriel, insuffisance de financement de projets dans plusieurs secteurs d'activité68(*) ». En bref, les facteurs identifiés comme favorisant la limitation sont d'ordre politique, juridique, économique, bancaire, financier, social et culturel. Ces facteurs constituent des barrières qui inhibent la demande et l'offre de services bancaire et financiers. Les difficultés d'ordre politique concernent la volonté de l'Etat d'impulser et de soutenir la démocratisation de l'accès aux services bancaires. Au plan juridique, c'est la qualité de la réglementation et du dispositif de surveillance du secteur qui sont indexés. Le cadre légale doit être en phase avec les réalités locales. Sur le plan économique, l'accent est mis sur l'adéquation entre le niveau de revenu des populations et le coût des services bancaires qui leurs sont imposés. Au niveau social et culturel, les habitudes et le vécu des populations doivent être analysés en relief avec les contraintes de l'utilisation d'un service bancaire moderne. L'environnement global contribue peu à peu à la réduction de la faible bancarisation, par contre, la micro finance se distingue de façon significative à la réduction de la faible bancarisation. * 68 FEC, Op Cit, PP 41-43, 2007 |
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