CONCLUSION GENERALE
Une recherche est un cheminement vers une découverte
et même vers une nouvelle connaissance. Mais une recherche peut aussi
être davantage d'une analyse descriptive ou explicative d'une situation,
d'un événement en vue de découvrir les différents
contours qui le rendent problématiques.
C'est dans ce sens que nous nous sommes engagés dans
cette recherche qui sanctionne la fin de notre premier cycle en sciences
commerciales. La présente étude qui se situe dans le cadre
d'analyse financière d'une entreprise, s'est proposé
d'étudier les incidences de la mauvaise santé financière
de la Gécamines sur l'évolution de sa production et les
actions ou outils qu'il faudrait mettre en oeuvre pour assurer la survie,
sortir des difficultés.
Cette étude est encadrée par une introduction et
une conclusion ; elle compose en son sein quatre chapitres. Dans la partie
introductive, nous avons présenté notre sujet d'étude avec
les différents intérêts qui ont motivé son choix.
Après avoir relevé les intérêts d'étude, nous
avent inscrit cette recherche dans un continuum qui le situe rapport aux
travaux traités par nos prédécesseurs tout en
précisant la ligne de démarcation qui la spécifie.
Puis, nous avons abordé la question du départ
qui constitue la problématique de cette étude autour de deux
questions principales, à savoir :
1. Quelles sont les incidences de la mauvaise santé
financière de la Gécamines sur l'évolution de sa
production ?
2. Quelles actions et outils faut-il mettre en oeuvre pour
assurer la survie, sortir des difficultés ?
Face à ses interrogations constitutives de notre
problématique, nous avons formulé les hypothèses suivantes
:
Premièrement, La mauvaise santé
financière de l'entreprise aurait des incidences négatives sur
l'évolution de la production vu que l'entreprise réalise de
contre performance.
Deuxièmement, nous disons que pour relever le niveau de
la production et entrer dans la phase du redressement, il est urgent que l'Etat
renouvelle l'outil de production ou mieux, au besoin, rende effectif le passage
d'une entreprise publique à une entreprise commerciale de manière
à ce que ceux qui veulent participer au capital de la Gécamines
puissent bel et bien le faire dans l'intérêt de l'entreprise.
Pour atteindre l'explication, nous avons recouru aux
méthodes analytique, comparative et synthétique; tandis que les
techniques documentaire, d'interview et d'observation directe nous ont permis
de récolter les données.
En effet, pour des raisons de commodité et de
pertinence, nous voulons limiter notre étude à la période
allant de 2006 à 2009. Car les données nous ont été
fournies par sa Direction Financière. Ceci ne nous a pas
empêchés à faire allusion à une période
antérieure ou postérieure à celle-ci. Mais, à
chaque fois que nous l'avons, c'était à titre illustratif.
Comme susmentionné, notre travail est subdivisé
en quatre chapitres. Le premier chapitre traite du cadre conceptuel où
sont définis les concepts de base et où nous avons passé
en revue les différentes théories liées à l'analyse
financière d'une entreprise.
Le deuxième chapitre quant à lui s'est
consacré sur la présentation du cadre de la recherche qui est la
GECAMINES. Ce chapitre, nous a renseignés sur la date de la
création de l'entreprise le 28 octobre 1906 et son histoire. Il ressort
que l'histoire de ladite entreprise est très dynamique. C'est ainsi que
nous avons pris le soin de la résumée dans les sigles
ci-après : UMHK, Gécomin, Gécomines,
Gécamines-Holding et Gécamines tout en précisant que la
Générale des carrières et des mines est l'oeuvre de
l'union minière du haut Katanga (UMHK).
Toujours dans cette partie, nous avons précisé
la nature et l'objet social de cette entreprise. Concernant la nature nous
avons noté que la GECAMINES est une entreprise publique,
c'est-à-dire qui appartient en totalité à l'Etat
Congolais. Son objet social est la recherche et l'exploitation des gisements
miniers, le traitement des substances minérales provenant de ces
gisements et la commercialisation et la vente de ces substances, tant à
l'état brut qu'après traitement.
Nous avons également abordé la question de
l'actualité récente de l'entreprise. Il nous semble que la
capacité de production l'entreprise a sensiblement baissée et que
plusieurs facteurs sont à la base de cette crise de la
Générale des carrières et de mines, en l'occurrence le
vieillissement de l'outil de production, le manque d'autonomie
financière, l'effondrement de certaines mines, les différentes
crises socio -politiques que connaît le pays, etc.
C'est pourquoi, vue les multiples difficultés que
connaissent les entreprises publiques et les risquent auxquels elles
s'exposent, l'Etat Congolais a voté une loi facilitant le pilotage de la
transformation des entreprises de l'Etat en entreprises commerciales. Cette
transformation s'inscrit dans le cadre de redressement afin de relancer les
activités des entreprises publiques. Le processus de transformation des
entreprises d'Etat en sociétés commerciales a aboutit pour la GCM
en la date du 1er janvier 2011.
La Gécamines est actuellement une société
par actions à responsabilité limitée(SARL). Pour
l'instant, l'heure est à l'évaluation du patrimoine de
l'entreprise puis il faudra apurer les dettes de l'entreprise pour
éviter que cela pèse sur la nouvelle société. Il
faudra aussi mettre en place des dispositifs permettant le désengagement
progressif de l'Etat, la reforme des structures d'encadrement et de la gestion
de l'entreprise.
Enfin, le troisième chapitre concerne l'analyse
financière proprement dite. Il est constitué de trois sections.
La première concerne l'analyse de la structure de l'entreprise. Il
ressort de nos analyses que la structure de cette entreprise est
déséquilibrée. L'entreprise finance ses immobilisations
avec des emprunts et dettes à court terme. La deuxième section
est une analyse de la gestion de l'entreprise. Nous remarquons que l'entreprise
gère mal la relation client fournisseurs. Elle accorde un crédit
moyen assez important à ses clients mais ne paye pas ses fournisseurs.
Cette situation est due à l'insolvabilité de l'entreprise.
Pourtant, cette manière de faire est très
dangereuse.car viendra un jour où les fournisseurs vont refuser et
ça sera la faillite. Enfin, l'analyse de la rentabilité et des
performances, nous indique une rentabilité économique
inférieure au taux de l'endettement. Nous assistons à un effet de
levier, c'est-à-dire l'endettement augmente mais la rentabilité
de l'entreprise ne suit pas toujours, au contraire l'entreprise réalise
de contre performances.
En outre le quatrième chapitre traite du rapport des
incidences des indicateurs financiers sur l'évolution de la production.
Nous disons d'abord que les incidences des indicateurs financiers sur
l'évolution de la production sont négatives. Il y a deux risques
auxquels s'expose cette entreprise. Il s'agit du risque de l'exploitation et du
risque financier.
Le risque financier est très
élevé à cause du manque d'autonomie financière.
Parce que nous remarquons que non seulement la Gécamines n'est plus
solvable (cfr. Tableaux n°20, 21, 22, 23) mais également, les
ratios de liquidité (générale, réduite et
immédiate) sont fortement inférieur à 1(cfr. tableaux
n°12, 13 et 14).C'est dire que l'entreprise ne dispose pas assez de
liquidité pour honorer ses engagements à court terme.
Le risque d'exploitation peut être
perçu par la baisse du chiffres d'affaires et de la production de
l'entreprise ayant automatiquement entrainé la baisse du résultat
net. Comme nous pouvons le percevoir, le tableau des indicateurs financiers
nous présente une situation assez sombre de l'entreprise. Nous avons une
EBE négatif qui a entrainé une série des résultats
négatifs. La valeur ajoutée de l'entreprise est négative
en 2009 à cause de la baisse de la production. La fonction score de
l'entreprise indique un degré de vulnérabilité très
élevé.
Au terme de notre recherche, nous pouvons dire que nos
hypothèses de départ se sont confirmées car nous avons
découvert que :
-la Gécamines n'a pas d'équilibre financier
minimum ;
- la Gécamines n'est pas solvable ;
-La production de l'entreprise est en baisse est que celle-ci
ne peut pas compter sur sa propre production ;
- Un taux de vétusté très avancé
de l'outil de production
-une rentabilité médiocre
-Un risque d'exploitation et financier très
élevé.
Face à ce tableau relativement sombre, nous formulons
des suggestions suivantes à la Gécamines afin d'améliorer
les performances de l'entreprise :
-Que la Gécamines maintient un équilibre
financier minimum.
-Que la Gécamines paye ses fournisseurs et motive son
personnel tout en remboursant toutes ses dettes afin de permettre à la
nouvelle société de partir sur une bonne base.
- Que l'Etat congolais renouvelle l'outil de production de
l'entreprise dont le taux tourne autour de 95 % alors que le taux acceptable
serait plutôt un taux inférieur à 75%.
-Que l'Etat congolais prenne des mesures qui s'imposent pour
améliorer l'activité de l'entreprise pour rentre l'entreprise
performante. Parce que l'endettement assez élevé, les pertes
récurrentes et l'irréversibilité des mesures
préventives accroissent le risque de la faillite.
En ce sens, nous pensons que cette situation est
inquiétante et mérite une attention particulière de la
part du gouvernement congolais afin de permettre à la Gécamines
de jouer pleinement son rôle de catalyseur de développement et du
poumon de l'économie nationale.
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