2. Etude théorique et travaux antérieurs
AKPAKI Sylvanus et DOSSOU DOWO Kévin en 2009 dans notre
rapport de stage , nous avons abordé les différents types
d'impôts directs et indirects auxquels une entreprise commerciale est
assujettie.
C'est l'article 4 de l'Acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et aux groupements d'intérêt
économique qui en donne la définition. La société
est constituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par un
contrat, d'affecter à une activité des biens en vue de partager
le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourrait en
résulter.
L'organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des
affaires (OHADA) rend désormais possible la création d'une
société par un seul associé.
Après accomplissement des formalités d'usage
(immatriculation au registre de commerce et du crédit mobilier...), la
société créée acquiert la personnalité
morale distincte de la personnalité de ses associés. C'est
grâce à cette personnalité morale que la
société est titulaire de droits et d'obligations.
Les sociétés commerciales exerçant en
république du Bénin sont soumises à des impôts et
taxes directs, et des impôts et taxes indirects quelle que soit leur
activité. Ainsi, l'entreprise doit mettre en place une
comptabilité régulière pour la bonne continuité de
l'exploitation et une information externe saine.
A cet effet, la tenue des documents suivants s'avère
indispensable :
- un livre d'inventaire,
- un livre de paie,
- un livre journal,
- un grand livre,
- un registre de transfert.
Tous ces documents doivent être au préalable
côté et paraphés par le Président du Tribunal de
Première Instance.
Eu égard à la fiscalité
béninoise, il est à la charge de l'entreprise de faire le point
des recettes pour dégager le chiffre d'affaires, et une comparaison des
produits et des charges permet d'obtenir le résultat de la
période.
Toutes les pièces comptables doivent être
conservées pendant au moins cinq (10) ans pour servir de justificatifs
lors des contrôles par l'administration fiscale.
· Les impôts directs et taxes
assimilées
Il s'agira ici d'étudier les impôts et taxes
suivants :
- L'IBIC
- L'Impôt sur Salaire (IPTS)
- L'IRCM (IRVM, IRC)
- Le VPS
- LA TVS
- La Patente
- La Taxe d'Enlèvement des Ordures
(TEO)
Ø Les impôts directs
L'IMPOT SUR LES BENEFICES INDUSTRIELS ET
COMMERCIAUX (IBIC)
Selon l'article 1 du CGI, sont passibles de l'impôt sur
les Bénéfices Industriels et Commerciaux (IBIC), toute personne
physique et morale qui exerce habituellement dans un but lucratif une
profession industrielle, commerciale, artisanale et agricole. Il s'agit en
général des établissements, des SARL et SA, mais aussi des
entreprises minières qu'elles soient exploitées par des
concessionnaires, des amodiataires, sous amodiataires ou par des titulaires de
permis d'exploitation.
Cet impôt est établi chaque année sur des
bénéfices réalisés pendant l'exercice comptable
précédent. Dans le cas où la durée de l'exercice
serait différente de douze mois, l'impôt est néanmoins
établi sur les résultats dudit exercice.
Le taux de cet impôt varie selon la nature des personnes
morales et parfois de leurs activités. Conformément à
l'article 25 nouveau du CGI modifié par la loi de finances pour la
gestion 2009, ce taux est de :
- 25% pour les sociétés de personnes ;
- 30% pour les SARL et les SA ;
- 35% à 45% pour les sociétés
pétrolières
Pour les contribuables adhérents des centres de gestion
agréés, les taux d'imposition cités aux 2e, 3e et 4e
alinéas de l'article précité sont réduits de 40%
pendant quatre années à compter de celle de leur
adhésion.
DETERMINATION DU BENEFICE IMPOSABLE
- Le résultat fiscal
Résultat comptable =total produits (AO et HAO) -
total charges (AO et HAO)
|
Ou bien
Résultat comptable =RAO + RHAO
|
- Les réintégrations
fiscales
Ce sont des charges enregistrées en comptabilité
mais non reconnues par la fiscalité et des produits non
enregistrés mais reconnus par la fiscalité. Il
s'agit des:
ü Amendes et pénalités fiscales ;
ü Dons, cotisations et autres libéralités
(pour la partie supérieure à du CAHT)
ü Taxes sur les Véhicules de
Sociétés (TVS) ;
ü Dépenses privées ;
ü Impôt Progressif sur Traitements et Salaires
(IPTS)
ü Fractions excédentaires des
intérêts des comptes courants d'associés. Taux plafond =
taux de la BCEAO + 2 points (2%).
ü Amende et pénalité pénale
- Les déductions fiscales
Ce sont des produits enregistrés en comptabilité
mais qui ne sont pas imposables ou des charges non enregistrées mais
dont il faut tenir compte en fiscalité. Citons
ü Les plus-values sur cession à
réinvestir ;
ü Les reports de déficit antérieurs ;
ü Les revenus de valeurs mobilières.
ü Versement patronal sur salaire
Résultat fiscal = résultat comptable +
réintégrations - déductions
|
Le résultat imposable est le résultat fiscal
arrondi aux milliers de francs inférieurs.
- Calcul de l'impôt sur BIC
Pour déterminer l'impôt dû au titre d'un
exercice, il faut procéder de la manière suivante :
· Déterminer l'impôt calculé
Impôt calculé = résultat imposable
× 30%
|
|
· Déterminer l'impôt sur le chiffre
d'affaires ou impôt minimum
Impôt sur CA =
|
Il est à souligner que, l'impôt minimum ne peut
être inférieur à celui obtenu en appliquant un taux unique
de 0,75% au chiffre d'affaires hors taxe, sans pouvoir dans tous les cas
être inférieur à 200 000 FCFA.
En ce qui concerne les entreprises exploitant des stations
services, l'impôt minimum est de 0,60 francs par litre, sans pouvoir
être inférieur à 200 000 FCFA. Ce tarif s'applique au
volume des produits pétroliers vendus.
L'Impôt sur les Bénéfices Industriels
et Commerciaux est payable par acomptes prévisionnels (sur la base de
l'impôt de l'exercice précédent) les 10 Mars, 10 Juin, 10
Septembre, 10 Décembre pour les entreprises soumises au régime du
bénéfice réel. Toutefois, le premier acompte du 10 Mars
est calculé sur la base de l'impôt payé au titre de l'avant
dernier exercice. Lors du paiement du 2èm acompte les
régularisations nécessaires sont effectuées. Le solde de
l'impôt BIC au titre de l'exercice N est payé lors du
dépôt de déclaration ; c'est-à-dire au plus
tard le 30 Avril de l'année N+1.
En ce qui concerne le régime du bénéfice
réel simplifié, les acomptes provisionnels semestriels
calculés sur la base des résultats de l'année
précédente doivent être versés spontanément
à la recette des impôts au plus tard le 10 Juin et le 10
Décembre de chaque année (article 20 septiès CGI).
S'agissant des sanctions, elles sont appliquées
comme suit :
- une pénalité de retard de 10% sur le montant
dû (Art 1122 du CGI) ;
- une pénalité de 20% pour non acquittement des
obligations déclaratives ;
- une pénalité de 20% pour une
déclaration erronée s'il est de bonne foi, 40% s'il est de
mauvaise foi et 80% en cas de manoeuvres frauduleuses.
En outre ; nous tenons à ajouter quelques
précisions sur l'IBIC.
- Acompte BIC payé au cordon douanier : il est
perçu au cordon douanier sur toutes les importations à but
commercial un acompte de l'impôt sur les BIC égal à 1% de
la valeur en douane des marchandises pour les entreprises immatriculées
et 5% pour les entreprises non immatriculées
- L'acompte dû par les prestataires de services :
toutes les entreprises sont tenues d'opérer une retenue à la
source au titre de l'IBIC sur les sommes qu'elles versent à leurs
prestataires de services.
- La loi de finances pour la gestion 2009 distingue deux
prestataires de services : les prestataires immatriculés qui paient
1% et ceux qui ne le sont pas qui paient 5%.
L'IMPOT SUR SALAIRE
L'Impôt Progressif sur les Traitements et Salaires
(IPTS) est calculé sur les traitements, indemnités,
émoluments, salaires, avantages et rétributions accessoires de
toute nature.
Les traitements, émoluments, salaires et
redistributions accessoires sont imposables lorsque :
- le bénéficiaire est domicilié au
Bénin alors même que l'activité
rémunérée s'exerce hors du Bénin ou que l'employeur
est domicilié ou établi hors du Bénin ;
- le bénéficiaire est domicilié hors du
Bénin à la condition que l'activité
rétribuée s'exerce au Bénin ou que l'employeur soit
domicilié ou établi au Bénin.
L'IPTS est déterminé par application à la
base d'imposition des taux progressifs suivants:
Tranches de salaire
|
Taux
|
0 -50000
|
0%
|
50001 - 130000
|
10%
|
130001 - 280000
|
15%
|
280001 - 530000
|
20%
|
530001 et plus
|
35%
|
Un abattement est opéré sur l'IPTS lorsque
l'employé a des enfants à charge.
Le barème y relatif est ainsi établi.
Nombre d'enfants
|
Taux
|
1
|
0%
|
2
|
5%
|
3
|
10%
|
4
|
15%
|
5
|
20%
|
6 et plus
|
23%
|
Le montant net de l'IPTS est retenu par l'employeur pour le
compte de l'Etat sur le salaire de l'employé. L'inobservation de ces
obligations fait encourir à l'entreprise les mêmes sanctions que
celle de la TVA. Les employeurs doivent prélever l'IPTS à la
source et le verser à l'Etat au plus tard le 10 du mois suivant.
LES IMPOTS SUR LE REVENU DES CAPITAUX
MOBILIERS (IRCM)
· L'Impôt sur les Revenus des
Créances (IRC)
Il s'applique aux intérêts (revenus des
créances) issus du placement des capitaux. Il est retenu à la
source par les établissements de crédit et son taux est de 15%.
Il est payable en Février, Mai, Août, Novembre par ces
institutions financières sur un bordereau certifié
· L'Impôt sur les Revenus des Valeurs
Mobilières (IRVM)
Toutes sociétés civiles et commerciales,
quelle que soit leur forme exerçant une activité au Bénin,
sont assujetties à l'Impôt sur le Revenu des Valeurs
Mobilières (IRVM).
Son taux est de 18%, il est réduit à 10%
pour les produits des actions, à 13% pour les obligations et 15% pour
les lots et les primes de remboursements payés aux créanciers et
aux porteurs d'obligations. La base d'imposition est le montant des dividendes.
Son paiement s'effectue par voie de retenue à la source, et
libère le bénéficiaire du paiement d'un autre impôt
sur le revenu.
Ø Les taxes directes
LE VERSEMENT PATRONAL SUR SALAIRE
(VPS)
Le Versement Patronal sur Salaire (VPS) est perçu au
taux de 4% sur une assiette composée de l'ensemble des traitements,
indemnités, émoluments, salaires, avantages et
rétributions accessoires de toute nature versée aux
employés.
La Loi de Finances pour la Gestion 2007 a également
prévu la réduction de ce taux à 2% pour les
établissements d'enseignement privé et la base imposable est
identique à celle de l'IPTS. Il est payable en même temps et
remplit les mêmes conditions de sanctions et de pénalités
que l'IPTS.
LA TAXE SUR LES VEHICULES DE SOCIETE
(TVS)
La taxe sur les véhicules de société
(TVS) frappe tous les véhicules immatriculés dans la
catégorie des transports privés de personnes utilisés par
les sociétés, ou établissements publics ou privés
à caractère industriel ou commercial. Il est de 150000 F CFA l'an
pour les véhicules de puissance inférieure à 7 chevaux
vapeurs et 200000 F CFA l'an pour les autres véhicules. Elle n'est
toutefois pas applicable aux véhicules affectés exclusivement
à la réalisation de l'objet social.
Elle est payable en quatre (4) tranches aux mêmes dates
que les acomptes prévisionnels de l'IBIC, le montant de la taxe due pour
un trimestre est égal au quart du taux annuel.
LA PATENTE
Elle est l'impôt direct local perçu au profit
des collectivités locales auprès des contribuables
exerçant une activité professionnelle lucrative. Une variance de
cet impôt, dénommé patente complémentaire, est
perçue auprès des entreprises bénéficiaires de
marchés ou d'adjudications au taux de 0,25% applicable au montant du
marché.
La Taxe d'Enlèvement des Ordures
(TEO)
Cette taxe est due par toute personne physique ou morale,
béninoise ou étrangère, propriétaire d'immeuble ou
non, et occupant l'immeuble à des fins d'habitation ou d'activité
commerciale, industrielle, minière, artisanale, d'exploitation
forestière et même de profession libérale. Sont
également passibles de cette taxe, les établissements publics
à caractère industriel ou commercial.
Le montant de la taxe est fixé par
délibération des conseils municipaux ou communaux dans la
fourchette de :
- 500 à 8 000 F CFA pour les occupants d'immeuble
à des fins d'habitation ;
- 2 000 à 50 000 F CFA, pour les occupants
d'immeuble à des fins d'activité commerciale, industrielle et
professionnelle.
· Les impôts indirects et taxes
assimilées
Ø Les impôts indirects
LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE
(TVA)
La TVA est un impôt indirect sur la consommation
adopté par de très nombreux pays. Elle a été
instituée au Benin par la loi de finances pour la gestion 1991.
Le succès de la TVA tient pour beaucoup à la
relative simplicité de son mécanisme ainsi qu'à sa
neutralité vis-à-vis des entreprises et par rapport aux
différents circuits économiques. De plus, elle concerne
pratiquement tous les béninois qui consomment des biens ou des services
divers.
La TVA est un impôt unique à paiement
fractionné dû par les personnes morales et physiques
(exerçant des activités imposables) et dont la charge finale est
supportée par le dernier acquéreur non redevable. Son taux est de
18% et s'applique lors de la déclaration au montant du chiffre
d'affaires mensuel hors taxes. A l'exportation son taux est de 0%.
Cet impôt est unique parce que, pour un prix
donné, la charge fiscale qui grève un produit est la même
quel que soit le nombre des opérateurs qui sont intervenus dans sa
fabrication et sa mise à la consommation au stade du commerce de
détail.
Son paiement est fractionné parce que chaque entreprise
intervenant dans le circuit économique paie un montant de TVA qui est
proportionnel à la valeur qu'elle a ajoutée au produit.
Ainsi, lorsque le produit parvient au stade du commerce de
détail, la somme des TVA que chaque opérateur a payée en
amont (à l'importation, à la production, puis au niveau du
grossiste) est égale à la TVA résultant du prix de
vente.
En pratique le calcul de la TVA s'effectue de la façon
suivante :
- la TVA due par l'entreprise assujettie est
déterminée pour une période d'activité (le mois ou
le trimestre) ;
- l'entreprise calcule et facture la TVA à ses
clients ; elle collecte la TVA correspondante pour le fisc ;
- en contrepartie, elle dispose du droit de déduire la
TVA qui lui a été facturée par ses fournisseurs ;
- l'entreprise ne verse à l'Etat que la
différence :
TVA A PAYER (due) = TVA COLLECTEE (BRUTE) - TVA
DEDUCTIBLE.
Ø Conformément aux dispositions de l'article
224 du code Général des Impôts, les affaires
ci-après sont exonérées de la TVA :
- les affaires réalisées par les petites
entreprises, c'est-à-dire celles soumises au régime de la T.P.U
(chiffre d'affaires annuel inférieur ou égal à 40 millions
pour les opérations de ventes de biens corporels et à 15 millions
pour les prestations diverses ;)
- l'importation, la production et la vente des produits
énumérés à l'annexe 1 de l'article 224 du CGI.
- livre (de toute nature) ;
- les timbres postes pour affranchissement, timbres fiscaux et
autres valeurs similaires ;
- les activités d'enseignement scolaire, universitaire,
technique ou professionnel réalisées par les
établissements publics ou privés ou par les organismes
assimilés, sauf l'auto-école ;
- les navires destinés à la navigation
maritime ;
- les consultations hospitalières et soins à
caractère médical y compris le transport des blessés et
des malades, à l'exclusion des soins prodigués par les
vétérinaires ;
- les affaires réalisées par les
sociétés d'assurance et par les banques soumises respectivement
à la taxe unique sur les contrats d'assurances (T.U.C.A) et
à la taxe sur les activités financières (T.A.F) ;
- les premières tranches des consommations d'eau et
d'électricité du tarif domestique ;
- les travaux d'impression et de vente de journaux et
périodiques, à l'exception des recettes de
publicité ;
- les ventes ou cessions réalisées par l'Etat,
les collectivités territoriales et publiques n'ayant pas un
caractère industriel ou commercial etc.
Annexe 1 de l'article 224 du CGI
- Médicaments pour la médecine humaine et
vétérinaire ;
- Sérums et vaccins ;
- Gaz, bandes et articles analogues ;
- Autres préparations et articles
pharmaceutiques ;
- Seringues à usage unique ;
- Préservatifs ;
- Matériels et autres produits
spécialisés pour les activités médicales ;
- Produits alimentaires de première
nécessité et non transformés :
- . Pain
- . Maïs
- . Lait
- . Pommes de terre et légumes de semence
- . Mil, millet, sorgho, et autres céréales sauf
le riz
- . Tubercules
- . Légumineuses
- . Produits maraîchers
- . Déchets de poisson
- . Déchets des industries alimentaires
- . Animaux reproducteurs.
|
Conformément aux dispositions de l'article
225 du CGI,
- Les exportations de produits et marchandises sont
exonérées de la TVA par application d'un taux 0% à la base
d'imposition. Il s'agit par exemple :
- Des affaires relatives à la vente, à la
réparation ou à la transformation de bâtiments
destinés à la navigation ;
- Des opérations de vente aux compagnies de
navigation ;
- De l'avitaillement des navires et aéronefs à
destination de l'étranger ;
- Des affaires relatives à la vente, à la
transformation ou à l'entretien d'aéronefs destinés aux
compagnies de navigations aériennes ;
- Des prestations liées aux biens placés sous le
régime douanier transit.
Les transactions dont les exportations et les
opérations assimilées sont soumises au taux de 0% permettent aux
entreprises et aux personnes physiques qui les réalisent de
bénéficier du droit à déduction de la TVA
acquittée auprès des fournisseurs en amont.
La déclaration de la TVA doit être souscrite,
accompagnée du versement au plus tard le 10 du mois suivant. Pour les
déclarations souscrites hors délai, le paiement est majoré
de 20%.
Toute déclaration souscrite dans le délai non
accompagné du paiement entraîne pour le contribuable une
majoration de 10% au jour du paiement. Les minorations et inexactitudes
relevées dans les déclarations font l'objet de redressement
assorti d'une pénalité allant de 20% à 80%. A
défaut de déclaration, l'imposition est établie par voie
de taxation d'office.
Ø Les opérations imposables
Les articles 221 et 222 du CGI définissent les diverses
opérations imposables à la TVA. Il s'agit notamment des :
- Importations ;
- Ventes de produits fabriqués ou transformés
sur place ;
- Ventes en l'état y compris les ventes en
détails ;
- Travaux immobiliers ;
- Prestations de services de toute nature ;
- Opérations de transformation des produits agricoles
ou piscicoles et les autres opérations réalisées par les
agriculteurs et pêcheurs et qui présentent un caractère
industriel ou commercial ;
- Livraisons à soi-même, c'est-à-dire les
opérations que les entreprises réalisent elles-mêmes pour
leurs propres besoins. Ex : une société coopérative
de meuble se fabrique des tables pour ses propres usages ;
- Prestations relatives à la
télécommunication ;
- Consommations d'eau et d'électricité au
delà des premières tranches domestiques ainsi que toutes les
prestations annexes ;
- activités lucratives autre que les activités
agricoles et les emplois salariés.
Ø Les opérations imposables sur
option
L'option est ouverte à certaines personnes qui peuvent
demander à être assujetties à la TVA pour des
opérations normalement exonérées.
- Les personnes concernées
Peuvent opter pour la TVA :
· Les petites entreprises assujetties à la taxe
professionnelle unique (T.P.U.)
· Les transporteurs publics de voyageurs ;
· Les entreprises qui importent, produisent ou revendent
certains produits exonérés notamment ceux cités à
l'annexe 1 de l'article 224 du CGI.
- Intérêt de l'option
L'intérêt de l'option réside
essentiellement dans le fait qu'elle permet à l'entreprise de
déduire la TVA payée sur les achats de biens et services. Par
ailleurs, ses clients se voient alors facturer la TVA et peuvent
eux-mêmes la déduire.
- Modalités de l'option
L'option est demandée avant le 30 novembre par lettre
adressée au Directeur Général des Impôts et des
Domaines et pour une période minimum de deux (2) ans à compter du
1er janvier de l'exercice suivant.
Elle est renouvelable par tacite reconduction, sauf
dénonciation à l'initiative du contribuable avant le 30 novembre
de la 2ème année.
LA TAXE AD VALOREM
C'est une taxe dont le taux varie d'un produit à un
autre et frappe toute livraison à la consommation locale
effectuée par les fabricants ou les importateurs des produits tels
que :
- Tabacs et Cigarettes : 10%
- Farine de blé : 1%
- Vin 15%
- Liqueurs et champagnes 30%
- Boissons alcoolisées : 10%
- Boissons non alcoolisées : 3%
- Savons : 5,5%
- Hydrocarbure (super carburant et essence ordinaire) :
11,6%
- Pétrole et gasoil : 0,5%
- Huiles et Corps gras alimentaires : 1%
- Produits de parfumerie et cosmétique : 5%
Ø Les taxes indirectes
LA TAXE UNIQUE SUR LES CONTRATS D'ASSURANCE
(TUCA)
Les compagnies d'assurance payent la TUCA sur les contrats
d'assurance.
Le tarif de la taxe est fixé à :
- 10% pour les assurances sur la vie et assimilées y
compris les contrats de rente différée de trois ans et plus et
pour les assurances de la tranche automobile ;
- 0,25% pour les assurances de crédit à
l'exploitation ;
- 30% pour les assurances contre incendie ;
- 7% pour toutes les autres assurances.
Le système déclaratif et de paiement est
adapté à cette nature de prestations.
LA TAXE FONCIERE UNIQUE (TFU)
La taxe foncière unique est une taxe qui remplace le
RFU (dans les localités où existe le RFU). Il s'agit :
- les anciens impôts que sont: la Contribution
Foncière des Propriétés Bâties (CFPB) ;
- la Contribution Foncière des Propriétés
Non Bâties (CFPNB) ;
- la Taxe Immobilière sur les Loyers (TIL) et
impôt général sur les revenus fonciers.
Cette taxe est assise sur la valeur locative réelle
des propriétés non bâties et bâties.
- Le taux de la TFU est variable. Lorsque le bien n'est pas
loué, la TFU est due au taux de :
5% pour les propriétés non bâties
6% pour les propriétés bâtis
Notons que ces taux peuvent être réduits ou
relevés de 2 points au maximum sur délibération des
représentants élus des collectivités
bénéficiaires.
Lorsque le bien est loué, il supporte une imposition
supplémentaire de 6%. Elle est due par les propriétaires de ces
biens au 1er Janvier de l'année d'imposition.
Elle est payable de la façon suivante :
35% de l'impôt dû l'année
précédente à fin Janvier ;
35% du même montant à fin Mars ;
Solde en fin Mai.
TAXE PROFESSIONNELLE UNIQUE (TPU)
Au taux de 6%, elle concerne les activités
professionnelles non salariales à titre habituel et à but
lucratif.
Les entreprises paient une cotisation supplémentaire de
6% de la base d'imposition en remplacement de l'Impôt sur les
Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), l'Impôt
Général sur le Revenu (IGR), et le Versement Patronal sur
Salaires (VPS). En outre :
- Toute personne physique ou morale non soumise à la
Taxe Professionnelle Unique (TPU) et qui exerce au Bénin une
activité commerciale, industrielle, une activité non
expressément exemptée, est soumise à une contribution
annuelle appelée la patente
- Toute personne ou société non soumise à
la taxe Professionnelle Unique (TPU) et se livrant à la vente en gros ou
en détail de boissons alcoolisées ou fermentées à
consommer sur place ou à emporter, est soumise à la contribution
des licences.
Parlant de mémoires, nous pouvons citer :
ü Le mémoire de Ghislaine ATCHADE
soutenu en 2004. Ce mémoire relève
quelques problèmes liés à la croissance du secteur
informel et de la fraude fiscale.
L'auteur a essayé de résoudre les
problèmes tels que l'alourdissement du poids de l'impôt, parce que
seulement supporté par quelques uns, l'application inefficace et
discrétionnaire du régime fiscal et de la réglementation
par l'administration, l'inexistence de l'assistance , l'inadaptation des
méthodes et structures de contrôle, et enfin l'insuffisance des
contrôles et des sanctions. Il y a également une faiblesse des
mesures fiscales et incitatives sur les activités du secteur
informel.
L'auteur propose comme solution la mise en oeuvre d'une
assistance ainsi qu'un renforcement du contrôle fiscal et des
sanctions.
ü Le mémoire de Loukoumanou BADIROU
KASSALI en 2003. Il a souligné le
caractère inadéquat, incohérent, imprécis, non
concis, des procédures de contrôle fiscal. Il préconisait
le vote de loi portant organisation des procédures de contrôle
fiscal, l'édition d'un Livre des Procédures Fiscales et
l'élaboration de la Charte des droits et obligations du contribuable
vérifié.
MARGAIRAZ André, lui-même fait
état d'une méthode efficace utilisée au Canada. La
vérification de livres comptables pour saisir la fraude est
techniquement bien au point. Le fisc vérifie minutieusement les
entrées aux livres comptables en y ajoutant les diverses sources
d'informations qui aideront à opérer des recoupements chez
d'autres contribuables et conduiront éventuellement à
découvrir d'autres fraudes.
Dans cette catégorie, nous avons aussi lu avec beaucoup
d'intérêt les ouvrages que voici :
- ABLET (2004) : « fiscalité des
entreprises béninoises »,4ème édition.
- Le code général des
impôts
- Loi n° 2008-09 portant loi de finances pour la
gestion 2009
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