II- Problématique
L'eau est d'une nécessité incontournable
à tous les aspects de la vie. De ce fait les ressources en eau
constituent un élément très important de tous les
écosystèmes terrestres. La rareté de plus en plus
accentuée de l'eau exige une intégration de la planification et
de la gestion des ressources en eau.
La disponibilité des ressources en eau au Bénin
n'est pas en adéquation avec les besoins même pour un usage
domestique. La plupart des régions du pays, dont Boukombé,
rencontrent un déficit des ressources en eau, particulièrement en
zones rurales. En effet, les populations rurales s'alimentent en eau de
marigots, de fleuves ou de rivières, de lacs, de sources, d'eau de pluie
collectée à partir de terrasses ou de toits de maisons, de
retenues d'eau, de puits ou de forages (DH, 1997).
Dans un contexte beaucoup plus réduit, la commune de
Boukombé s'est érigée sur un écosystème
fragile cristallin susceptible de modifications rapides. A cet effet,
l'accessibilité à l'eau est influencée par une
géologie constitué de roches dures et les nappes d'eau
souterraines trop profondes rendant difficile l'infiltration et l'accès
à l'eau souterraine. Le relief plus ou moins accidenté avec de
fortes pentes et la végétation dégradée accentuent
l'écoulement et freinent l'infiltration de l'eau. L'habitat
dispersé rend difficile la gestion d'infrastructures communautaires
notamment les points d'eau. L'activité agricole intense contribue
à la désertification et en conséquence au déficit
de l'eau; les équipements d'hydrauliques notamment les forages à
pompes manuelles réalisés à grand frais, sont mal
gérés et soufrent de panes mécaniques. La SBEE n'a couvert
que deux (02) soit 2,8% des villages de la commune; et des 2 villages, tout le
monde n'est pas abonné.
Face à cette situation les populations rurales de
Boukombé prennent des mesures et des initiatives sur la base de leurs
connaissances, de leur savoir et savoir-faire en rapport avec les ressources en
eau pour remédier à leurs problèmes. Ainsi certains
tentent de creuser les puits traditionnels parfois en vain, d'autres et pour la
plupart se contentent de l'eau des trous d'eau dans les rivières,
ruisseaux, des mares et marigots ou des sources de résurgence.
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La population de Boukombé qui ne cesse de croître
depuis même avant 1960 est confrontée à des crises
saisonnières d'eau. Cette population majoritairement rurale souffre d'un
manque cruel de l'eau surtout pendant la saison sèche qui est devenue
d'ailleurs la période la plus longue de l'année dans la
région.
En effet le document « Stratégies d'adaptation
aux contraintes hydriques et climatiques chez les Betâmmaribe de
l'Atacora » de GNITONA (2000) a fait l'état les contraintes
hydriques en pays Otammari dont Boukombé. Aussi, celui de
« Tradition et Développement : Occupation, exploitation et
organisation spatiale chez les Betâmmaribe du Nord --
Bénin» de NATTA (1999) n'a pas manqué d'aborder la
question de l'eau ; pour ne citer que ceux-là. Ce qui confirme
l'importance et la pertinence de la question de l'eau dans la commune de
Boukombé.
Le présent travail veut appréhender les
ressources en eau, les connaissances, les attitudes et les pratiques populaires
en rapport avec l'eau dans la commune de Boukombé.
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