5.7.3- Canaux d'évacuation et de retenue d'eau.
Il s'agit d'une pratique culturale qui consiste à
réaliser une suite de billons disposés sous fourme de deux "T".
Les pieds des billons constituent des canaux d'évacuation des eaux. Ces
canaux sont orientés selon le sens de la pente. En aval du canal, le
paysan construit un gros billon dont la hauteur est supérieure aux
autres billons. La réalisation des canaux d'évacuation suivant la
dénivellation du terrain vise essentiellement deux objectifs
essentiels.
Premièrement: La disposition des billons et
leur taille (légèrement élevée) permet en cas de
déficit pluviométrique la stagnation des eaux tombées. Les
cultures profitent ainsi de cette humidité pour croître
normalement.
Deuxièmement: Les billons et les canaux
d'évacuation favorisent une meilleure circulation des excès d'eau
en cas de pluviométrie exceptionnelle. Cette pratique culturale
démontre que les paysans sont très prévoyants
vis-à-vis des fluctuations qui surviennent au cours de la saison
agricole.
5.7.4- Casiers de cultures ou cultures en terrasses
Les casiers de cultures sont confectionnés sur les
sols squelettiques à forte proportion de cailloux et de graviers sur
faible pente. De petits billons sont ensuite réalisés à
l'intérieur pour les semis. La réalisation des casiers de
cultures permet à l'eau collectée d'alimenter non seulement la
nappe phréatique mais aussi de s'infiltrer en alimentant ainsi les
cultures.
Figure 36: Cultures en terrasses à
Kounawhongou. Observez la disposition des casiers de cultures
Source : Cliché IDIETI M. E. Boukombé
2003
5.7.5- Les collecteurs d'eau
Il s'agit d'un canal qui prend départ à
proximité d'un tata, évoluant dans le sens de la pente pour
aboutir à environ 20 m après à un bassin avec ados en
aval. Le canal collecte des eaux provenant de la plate-forme pour les diriger
vers le bassin (Figure 37). L'installation des collecteurs d'eau se fait
dès les premières pluies. Cette technique endogène
pratiquée depuis des lustres permet d'éviter la destruction des
cultures de case par les eaux provenant de l'amont. Ainsi l'eau qui stagne dans
le collecteur s'infiltre progressivement entraînant du coup une meilleure
croissance des cultures se trouvant derrière l'ados et en aval. Donc en
collectant l'eau, les paysans aménagent le versant pour atténuer
l'érosion hydrique. Ces eaux en s'infiltrant permettent une recharge de
la nappe phréatique. Autrement dit, les techniques de
récupération de l'eau de ruissellement visent à lutter
contre la brièveté du ruissellement par captage de l'eau sur les
versants et leur concentration vers les creux de la topographie.
Figure 37 : Schéma d'un collecteur
d'eau
Source : PGRN, 1995, cité par GNITONA P. 2000, page
60.
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