Définition des concepts
L'étude de la gestion des ressources en eau requiert la
connaissance des concepts ci-après:
- Ressources en eau : C'est l'ensemble des
potentialités hydriques qu'offre le milieu naturel et que l'on peut
exploiter à des fins sociales et économiques.
Il existe trois (03) sortes de ressources en eau à
savoir : les ressources en eau atmosphérique, les ressources en eau de
surface et les ressources en eau souterraine.
- Communautés rurales : Ce sont les
groupes de personnes qui vivent en milieu rural en mettant leurs moyens
d'existence en commun. Ce sont en un mot les paysans.
Gestion : C'est la manière de
gérer, d'organiser, d'administrer quelque chose. Il y a la gestion du
point de vue production et la gestion du point de vue consommation.
La gestion du point de vue production est l'ensemble des
différentes formes d'accès à l'eau par les
communautés : on distingue l'eau de pluie, l'eau des cours d'eau et
l'eau de captage par forage ou puits, pour ne citer que celles-là.
Le concept de production de l'eau amène à
apprécier ou à évaluer les ressources en eau;
c'est-à-dire à faire l'inventaire des sources potentielles
d'approvisionnement en eau. Cela consiste à déterminer de
manière exhaustive l'ampleur, la fiabilité et la qualité
des ressources en eau.
La gestion du point de vue consommation concerne l'utilisation
que font les populations de l'eau et de ses ressources.
- Gestion endogène : C'est la
manière de gérer dans un milieu sans interventions externes.
C'est l'ensemble des connaissances, des croyances, des pratiques d'exploitation
et des stratégies d'adaptation d'une communauté d'hommes (un
groupe socioculturel) concernée par le potentiel écologique en
question (ici les ressources en eau) par sa position géographique
(résident de la commune), sa connaissance du milieu (group fondateur ou
groupe anciennement installé : Bsteimmaribs) (FAKOREDE ;
2002)
- Savoir endogène : C'est ce qui prend
naissance à l'intérieur (Dictionnaire Petit Robert) ou encore qui
est produit par la structure elle-même en dehors de tout apport de
l'extérieur (Dictionnaire Larousse).
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Selon Pierre GEORGES (1997), l'expression savoir
endogène est ce qui se produit à l'intérieur du
système, sans intervention extérieure sensible comme
résultant des tensions et contradictions du système. Dans le
cadre de notre étude le terme se rapporte aux savoirs de la population
rurale. En effet, il englobe les définitions précédentes
mais présente aussi des nuances. Ainsi les savoirs endogènes
évoquent l'origine des savoirs en question en les désignant comme
des produits internes tirés du fond culturel propre (savoirs
traditionnels), par opposition aux savoirs exogènes (parfois
scientifiques), importés d'ailleurs. Cependant, nombreux sont les
savoirs considérés comme endogènes de nos jours qui
peuvent avoir une origine externe. Ils peuvent avoir été
introduits par des migrants qui sont passés ou qui se sont
installés dans ce milieu ou bien ils ont été
rapportés de voyages (FAKOREDE, 2002). Ces techniques, ces pratiques ont
pu être assimilées par la société et parfaitement
intégrés au point de faire oublier ses origines
étrangères à l'exception des actions d'ONG et de l'Etat,
dans la mesure où l'Etat béninois ne date pas d'assez longtemps
(44 ans à peine), alors que les ONG ont fait leur apparition
après 1990 au lendemain de la conférence des forces vives de la
nation. Nous n'épousons donc pas entièrement l'idée de
FAKOREDE qui la affirmé en l'appliquant à son secteur
d'étude.
Dans ce contexte d'étude, nous ne nous sommes pas
intéressés à la dynamique des savoirs endogènes en
matière de l'eau, mais au savoir caractérisant aujourd'hui notre
milieu d'étude. On appelle donc "savoir endogène" une
connaissance vécue par la société comme partie
intégrante de son héritage, par opposition aux savoirs
exogènes qui sont encore perçus à ce stade au moins, comme
des éléments d'un autre système de valeur (HOUTONDJI)
1
Outre le système traditionnel, celui le plus
fréquent dans ces milieux est le système scientifique. Les
savoirs endogènes regroupent aussi bien les savoirs traditionnels que
ceux externes (modernes), mais parfaitement intégrés dans le
milieu.
- Savoirs traditionnels : Ce sont les fruits
du niveau technologique du milieu en question qui n'ont pas été
atteints par la technologie importée.
- Groupe socioculturel : C'est une
communauté parlant une même langue et ayant des modes
d'occupations des sols identiques.
1 HOUTONDJI (P. J.) ; cité par FAKOREDE (M. I.
A.) : Mémoire de maîtrise, UAC, 2002.
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- Aquifère : C'est un corps, une couche ou un massif de
roche perméable comportant une zone saturée et suffisamment
conducteur d'eau pour permettre la mise en réserve
et l'écoulement d'une nappe souterraine (BRUNET R. ,
1993)
- Mares : sont des petites dépressions
fermées sans exutoire où l'eau s'accumule pendant les pluies dont
certaines sont permanentes et d'autres ne subsistent que
quelques mois après les pluies.
- Sources : sont des résurgences d'eau de
certaines nappes superficielles en certains
points pour couler en ruisseau ou stagner en mare.
- Trous d'eau : ils sont creusés dans un
cours d'eau, au bord d'une mare ou d'une
source par les populations elles mêmes pour obtenir de
l'eau d'écoulement hypodermique encore proche.
Stratégie d'adaptation : C'est l'ensemble
des méthodes développées par un groupe
socioculturel pour faire face aux exigences du milieu.
Aménagements consacrés aux ressources en
eau : ils regroupent les dispositifs et pratiques
utilisés par la population en vue de l'approvisionnement,
de la conservation, de l'assainissement des ressources en eau.
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