2. Méthodes d'utilisation et fabrication :
2.1. Tisane :
En phytothérapie traditionnelle, les plantes peuvent
être utilisées fraîches ou, beaucoup plus
fréquemment, sèches. C'est en général une partie
bien précise de la plante qui est employée, en conformité
avec les préconisations des Pharmacopées (racine, feuille,
fleurs, etc.), la composition chimique d'une plante étant rarement
uniforme (voir : plantes médicinales). Ces parties de plantes,
entières ou finement broyées dans un sachet-dose (alias
infusette), sont utilisées pour l'obtention d'une tisane que l'on
peut préparer par infusion (on verse de l'eau chaude sur la plante), par
macération (la plante est laissée plus ou moins longtemps au
contact de l'eau froide), ou par décoction (la plante est laissée
plus ou moins longtemps au contact de l'eau portée à
ébullition) (16).
Chapitre 2 Les plantes médicinales
16
2.2. Poudres et gélules
Des procédés plus récents permettent de
fabriquer des formes plus « modernes », en particulier des poudres,
qu'elles soient obtenues par un broyage classique ou par cryobroyage. Ces
poudres totales, qui peuvent ensuite être conditionnées sous la
forme de gélule, ou autre forme, sont présentées par leurs
adeptes comme représentant " l'intégralité " le " totem "
du végétal. Cela n'est pas faux, mais cela doit être pris
en compte en termes de sécurité : leur composition diffère
de celle des tisanes traditionnelles (qui ne comportent en principe que les
substances hydrosolubles de la plante), et l'on s'écarte donc de «
l'usage traditionnel bien établi ». On ne peut donc pas
exclure qu'elles conduisent à l'absorption de substances toxiques (ou
à des concentrations trop élevées en actifs). C'est, entre
autres, pour cette raison que la réglementation en vigueur en France
demande, dans le cas des médicaments à base de plante
(alias phytomédicaments, ou médicaments de
phytothérapie) enregistrés auprès de l'Afssaps, que soit
réalisée une expertise toxicologique minimale (16).
2.3.Extraits hydro alcooliques de plantes fraiches ou
alcoolatures :
Un autre procédé, l`extraction, permet
l`obtention d`une forme pulvérulente (extrait sec, atomisat),
pâteuse (extrait mou) ou liquide (extrait fluide, teinture,
teinture-mère) concentrée en principes actifs. Après le
broyage de la plante, la poudre obtenue est traitée par un solvant, par
simple contact ou par lixiviation. On utilise généralement de
l'eau ou un alcool, ou un mélange hydro-alcoolique de titre variable, le
plus souvent à chaud. Le solvant est choisi en fonction de la
solubilité des principes actifs recherchés. Cette extraction
permet d`isoler tous les actifs et de conserver leur éventuelle synergie
d`action. Le liquide (soluté) ainsi obtenu est ensuite filtré
afin d`éliminer le résidu insoluble (marc). Puis une phase
d'évaporation généralement sous vide pour éviter
une élévation trop forte de la température -
élimine tout ou partie du solvant. La forme ainsi obtenue :
? est une forme concentrée en principes actifs ;
? peut être ajustée à une teneur fixe en
principe actif (pour assurer une reproductibilité de l'action) ;
? peut être incorporée dans une forme
galénique permettant un usage aisé, y compris en ambulatoire
(gélules, comprimés, solutions, etc.). buvables) ;
Chapitre 2 Les plantes médicinales
17
Bien entendu, les plantes utilisées pour ces
préparations doivent être de bonne qualité (en
général conforme aux standards de la Pharmacopée).
L'extraction peut en effet, selon la nature du solvant utilisé,
éliminer une partie des contaminants (ex. : pesticide) ou au contraire
les
concentrer ... Lorsque l'extrait est un extrait
hydro-alcoolique de titre élevé, il est
généralement nécessaire que la toxicité du
médicament de phytothérapie ? qu'il permet d'obtenir soit
évaluée avant sa commercialisation.
Pour les plantes ne figurant pas sur la liste de celles qui
peuvent conduire à l'élaboration de ces phytomédicaments,
les médicaments qui en contiennent des extraits -- on n'est plus dans le
strict domaine de la phytothérapie -- doivent satisfaire aux exigences
de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) standard obligatoire pour
tout médicament ; le cas échéant, ils peuvent être
soumis à une contrainte de délivrance, voire de renouvellement
(ordonnance médicale)(16) .
|