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UNIVERSITE PAUL VALERY
MONTPELLIER III
DEPARTEMENT INGENIERIE SOCIALE
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La mise à jour d'un document unique
d'évaluation des risques professionnels dans un contexte d'entreprises
à établissements multiples
Mémoire de Master 2
Soutenu par CHABANE Samira, le 24 septembre
2010
Jury :
- C. ARNAUD, Professeur Université Paul Valéry,
Responsable AP2S, Département Ingénierie Sociale.
Année Universitaire :
2009 - 2010
REMERCIEMENTS
En préambule à ce mémoire, je souhaite
adresser ici tous mes remerciements aux personnes qui m'ont apporté leur
aide et qui ont ainsi contribué à l'élaboration de ce
mémoire.
Tout d'abord, Isabelle Arrondeau, ma tutrice de stage, pour la
confiance et l'aide qu'elle a bien voulu me consacrer.
J'exprime aussi mes remerciements à la
Société Domidom Services et particulièrement à Mr
Cacaret Damien et Mme Courtois Stéphanie pour la confiance qu'ils ont
eut à mon égard en me proposant un poste de responsable d'agence.
Je tiens à exprimer ma gratitude à ma directrice
de mémoire, Mme Arnaud, pour ses conseils et ses encouragements.
Enfin, je souhaite adresser mes plus sincères
remerciements à mes proches.
Ma famille, qui m'a aidé moralement. Et notamment mes
soeurs, Hanifa, Salima et Karima qui m'ont aidé chacune à leur
façon. Mon frère, Amar, pour ses conseils avisés. Et sans
oublier les petits et les parents, un grand merci !
Mes amies : Ouafa, Mounia, Anissa, Audrey, Chahira, ...
qui se sont souciés de l'avancement de mon mémoire.
Un grand merci pour mon ami Mchich qui me suit depuis le
début de mes études universitaires et qui m'est très
précieux.
Et pour terminer un remerciement pour mon cher ami Hocine qui
n'a cessé de me motiver et de me supporter durant ces travaux.
« Il n'y a que Lui Lui et Lui qui puisse
m'aider. »
J.M.
MERCI.
Un grand merci à Dieu !
La poésie des gens
simples
Elle court, elle glisse la poésie
L'humeur vagabonde, elle resplendit
Quotidien joyeux, elle entraîne
Les humains sans haine
Telle la rivière qui charrie les destins
Elle sculpte comme Rodin
Le tournoiement des mains
Alain Bidault
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
2
Partie 1 : Du principe de
sécurité à l'élaboration du document
d'évaluation des risques
9
A) De l'obligation de sécurité
incombant aux employeurs
9
B) De la nécessité du document
d'évaluation des risques dans l'approche préventive de la
sécurité
12
C) Le document d'évaluation des
risques de Domidom Services
15
Partie 2 : De l'étude de la situation
de Domidom Services dans le cadre de la mise à jour du document unique
des risques
32
A) De l'analyse des risques propres à
l'entreprise
32
B) De l'importance de la question du stress
dans la vie de l'entreprise
41
CONCLUSION GENERALE
47
ANNEXES
50
Bibliographie
53
Table des tableaux
54
Table des graphiques
55
INTRODUCTION GENERALE
Di
epuis sa naissance l'Homme est confronté sans le
vouloir aux choix que veut faire accepter la société. Tout
d'abord par l'éducation avec l'obligation pour la personne de
s'instruire jusqu'à ses 16 ans puis vient ensuite le moment où il
faut travailler. Nombreuses sont les personnes qui ont essayé d'y
échapper et dont certaines aujourd'hui essaient d'y échapper mais
le monde est tel qu'il est indispensable de travailler afin de subvenir
à ses besoins. Et à moins d'avoir hérité de
quelques sous que ce soit, l'Homme doit travailler.
Très schématiquement, il doit s'instruire puis
travailler dans l'optique de vivre convenablement. Aussi, tout le cheminement
de son existence est guidée et l'on remarque qu'il n'a pas vraiment le
choix ; qu'il est dans un « moule » parmi tant
d'autres et que les choix qu'il croit prendre comme choix personnels ne sont en
réalité que les choix qui lui ont été
suggéré indirectement. Alors, le réel choix du
« je fais ce que je souhaite faire » n'existe pas. Il
n'existe pas dans le sens où si l'on choisit une voie qui nous est
propre on est vite marginalisé. Après, certaines personnes font
des choix qui sont en concordance avec celui de la société
actuelle ; cependant dès petit on nous met dans ce
« moule » qui nous forge un certain état d'esprit
qui fait qu'au final nos choix ne sont pas véritablement des choix
personnels au sens propre du terme.
Aussi, parmi les choix que la société lui a
proposés, il se trouve que l'Homme après s'être instruit
puis après avoir travaillé ait le choix entre effectuer ses
années de séniors en maison de retraite ou à son domicile
quand son état de santé le permet.
Le maintient à domicile est possible du fait de
l'existence de structure telle que Domidom Services, société dans
laquelle j'ai effectué mon stage, fais un CDD de remplacement en tant
que coordinatrice à l'agence de Narbonne et Carcassonne, et dont j'ai
pris récemment les fonctions de responsable d'agence pour le secteur de
Montpellier.
Le sujet de mon stage porte sur l'évaluation des
risques professionnels dans le secteur du service à domicile.
Plus particulièrement ma problématique
est : la mise à jour le document unique d'évaluation des
risques dans un contexte d'entreprises à établissements
multiples.
Avec comme hypothèses de départ :
- Les intervenantes à domicile sont plus susceptibles
d'être soumises aux accidents du travail que d'autres catégories
professionnelles du secteur sanitaire et social
- La mise à jour du document unique peut se faire
individuellement par chaque agence
L'évaluation des risques professionnels a pour mission
sous-jacente, de rendre quasi-inexistante les maladies professionnelles ainsi
que les accidents du travail.
Aussi, afin de mieux comprendre l'enjeu pour les
sociétés d'éviter les accidents de travail et les maladies
professionnelles, le plus intéressant serait, de prime abord, d'en
donner une définition légale.
Selon l'art. 411-1 du code de Sécurité Sociale,
est considéré comme accident du travail, quelle qu'en soit la
cause, « l'accident survenu par le fait ou à l'occasion du
travail de toute personne salariée ou travaillant, à quelque
titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou
chefs d'entreprise ». Le principe selon qu'un accident qui a un
lien avec le travail est un accident du travail est ainsi posé et ce
jusqu'à preuve du contraire.
Des critères légaux permettent de reconnaitre
l'accident comme accident du travail. Ils sont au nombre de deux1(*) :
- Un événement ou une série
d'événements survenus à des dates certaines :
l'accident suppose l'existence d'un fait ou de plusieurs faits ayant un
caractère soudain et dont la (les) date(s) peut (peuvent) être
connue(s). C'est cet élément qui permet de distinguer l'accident
de la maladie. Sont ainsi exclues de la protection au titre des accidents du
travail les affections microbiennes et les maladies contagieuses (ces maladies
peuvent cependant être prises en charge comme maladies professionnelles
si les conditions sont remplies). De plus, ce fait ou cet ensemble de faits
doit être précis et la cause de l'accident peut être
extérieure (explosion, outil, piqûre, bruit violent, etc.) ou
intérieure (douleur soudaine suite à un mouvement d'effort).
- Une lésion corporelle : il peut s'agir
d'une lésion physique, c'est-à-dire une plaie, une blessure ou
encore un arrêt cardiaque. Peu importe la date d'apparition de la
lésion ; cette dernière peut donc apparaître
concomitamment, dans un temps voisin, ou voir même dans un temps
très éloigné. Selon la Cour de Cassation, la
reconnaissance de l'accident du travail n'est pas remise en cause par
l'apparition tardive de la lésion, et ce sans que le salarié ait
à démontrer nécessairement le lien de cause à
effet, le lien de causalité entre accident et travail. Il peut aussi
s'agir également d'une lésion mentale. De plus, l'existence de la
lésion peut se traduire par des troubles psychologiques, à
condition qu'ils apparaissent soudainement suite à un
événement lié au travail2(*).
Les personnes protégées sont les personnes
salariées, c'est-à-dire les personnes titulaires d'un contrat de
travail et placés sous un lien de subordination et les personnes
assimilées3(*).
L'on a pu voir que pour qu'un accident soit qualifié
d'accident du travail il faut que ce dernier ait un lien de causalité
avec le travail. Pour aller plus loin dans la définition de l'accident
du travail, est considéré comme accident du travail tout ce qui
touche de près ou de loin le travail. De ce fait, l'accident de trajet
est reconnu comme accident du travail. Le code de Sécurité
Sociale mentionne le fait que l'accident de trajet se caractérise comme
l'accident survenu pendant le trajet d'aller et de retour, entre : la
résidence principale, une résidence secondaire présentant
un caractère de stabilité ou tout autre lieu où le
travailleur se rend de façon habituelle pour des motifs d'ordre familial
et le lieu de travail. Et le lieu du travail et le restaurant, la cantine ou,
d'une manière générale le lieu où le travailleur
prend habituellement ses repas et dans la mesure où le parcours n'a pas
été interrompu ou détourné pour un motif
dicté par l'intérêt personnel et étranger aux
nécessités essentielles de la vie courante ou indépendant
de l'emploi (art. L. 411-2 du CSS).
Les intervenantes à domicile sont confrontées
tous les jours à ce risque d'accident et plus précisément
l'accident de trajet et ce du fait que le travail à domicile
nécessite forcément des déplacements au cours de la
journée afin de se déplacer d'un domicile à un autre. Que
les déplacements se fassent par le biais d'un moyen de locomotion
personnel ou par le biais d'un moyen de transport en commun.
Une autre définition importante concerne celle de la
maladie professionnelle : « Une maladie professionnelle est
la conséquence de l'exposition plus ou moins prolongée à
un risque physique, chimique ou biologique, qui existe lors de l'exercice
habituel de la profession ou résulte des conditions dans lesquelles le
salarié exerce son activité professionnelle »4(*).
Sont considérées comme maladie professionnelle,
les maladies figurant dans les tableaux des maladies professionnelles.
Après avoir vu le procédé auquel les
employeurs sont soumis pour mettre en place le document unique
d'évaluation des risques professionnels (Partie 1), nous verrons la
nécessité d'une mise à jour de ce dernier (Partie 2).
Partie 1 : Du principe de sécurité à
l'élaboration du document d'évaluation des risques
Le document unique d'évaluation des risques (C) doit
être élaboré (B) et ce dans la mesure où l'employeur
se doit d'assurer la sécurité à son salarié (A).
A) De l'obligation de
sécurité incombant aux employeurs
Le principe de liberté de commerce et de l'industrie
proclamé dans la loi des 2 et 17 mars 17915(*) a mis fin aux corporations et l'exercice des
professions devient alors libre sous réserve bien évidemment du
respect de l'ordre public.
Qu'est-ce que l'ordre public ? Selon le Code
Général des Collectivités Territoriales,
« la police municipale a pour objet d'assurer le bon ordre, la
sûreté et la salubrité publique » art.
2212-2 du CGCT. Par ailleurs, les notions de tranquillité
publique6(*), de
moralité publique7(*)
et de dignité humaine8(*) s'ajoutent aux composantes de l'ordre public.
C'est au 19ème siècle, avec
l'industrialisation de la société que les problématiques
de santé et de conditions de travail voient leur apparition. La notion
que l'on retiendra pour illustrer ces problématiques mais aussi pour
rester en corrélation avec la problématique initiale de ce
mémoire est la notion de sécurité.
La notion de sécurité au travail a vu le jour
dès lors qu'ont été constaté que les
salariés étaient soumis à des conditions de travail
mettant en danger leur santé. C'est ce qui amorça en
parallèle le droit du travail et notamment l'art. L. 4111-1 du code du
Travail qui mentionne le fait que « sous réserve des
exceptions prévues à l'art. L. 4111-4, les dispositions de la
présente partie sont applicables aux employeurs de droit privé
ainsi qu'aux travailleurs ».
« L'obligation de sécurité se
situe en amont de la réparation : elle vise à la suppression
du risque, à sa prévention»9(*). La prévention, c'est en cela que
réside toutes ces notions de sécurité et des nouvelles
politiques sociales et sanitaires de la société actuelle.
En effet, « s'il est désormais admis que
la médecine a une mission qui n'est plus seulement de soins mais aussi
de prévention (voir « le rapport du Conseil Economique et
social », la prévention en matière de santé,
présenté en séance des 25-26 novembre 2003 par Guy
Robert), Journal Officiel mercredi 3 Décembre 2003, 157 p.), et dans la
mesure où cette prévention relève d'un processus
d'interactions sociales autant que médicales, il devient légitime
de considérer qu'une meilleure connaissance de ces interactions fait
partie intégrante, tant du système de santé national que
du développement économique et social de la collectivité.
En conséquence, la mise en oeuvre des mesures propres à assurer
à chaque membre de la collectivité un niveau ou une
qualité de vie compatible avec la conservation et la promotion de la
santé suppose une réelle attention à porter à
l'amélioration des standards de vie, notamment à travers les
conditions de travail. »10(*).
Ainsi, l'employeur se doit d'assurer la
sécurité et de protéger la santé mentale et
physique de ses salariés et ce au vu du contrat de travail qui les
lient. Il n'y a pas de définition propre en droit du contrat de travail,
cependant une définition faite par la doctrine11(*) définit le contrat de
travail comme suit «c'est la convention par laquelle une personne
s'engage à mettre son activité à la disposition d'une
autre sous la subordination de laquelle elle se place, moyennant
rémunération ». Il incombe, alors, à
l'employeur de prendre les mesures nécessaires, à savoir des
actions de prévention des risques professionnels, des actions
d'informations et de formation ou encore la mise en place d'une organisation et
de moyens adaptés.
L'obligation de sécurité du chef de
l'établissement est une obligation de résultat et ce depuis les
diverses jurisprudences dites « amiante » rendues par la
Chambre sociale de la Cour de Cassation, le 28 février 2002 en ce qui
concerne les maladies professionnelles dues à l'amiante. La Cour affirme
pour la première fois qu' « en vertu du contrat de
travail le liant à son salarié, l'employeur est tenu envers
celui-ci d'une obligation de sécurité de résultat,
notamment en ce qui concerne les maladies professionnelles contractées
par ce salarié du fait des produits fabriqués ou utilisés
par l'entreprise ». Par un arrêt datant de 200512(*), la plus haute juridiction a
étendu ce principe aux situations d'accidents de travail.
Lorsqu'un accident du travail survient, il y a certaines
consignes à respecter et cela tient en la reconnaissance de
l'accident13(*). Le
salarié victime d'un accident du travail doit en informer ou faire
informer l'employeur ou l'un de ses préposés dans les 24 heures,
sauf cas de force majeure, d'impossibilité verbalement, s'il est sur
place, ou par courrier recommandé. Cependant, le salarié qui ne
respecte pas ce délai n'est pas sanctionné et il pourra
bénéficier de la protection même si la déclaration
est tardive.
L'employeur, quant à lui, a 48 heures pour informer la
CPAM14(*) dont
relève la victime. La déclaration est faite par lettre
recommandée avec accusé de réception. Il doit le faire
pour tout accident, même si l'accident n'entraîne aucun arrêt
de travail et même s'il a l'intention de contester le caractère
professionnel de l'accident. Le point de départ des 48 heures se situe
à partir du moment où l'employeur ou un préposé a
connaissance de l'accident. Par contre, si l'employeur ne respecte pas ses
obligations, il est passible d'une amende applicable aux contraventions de
4ème et en cas de récidive, de l'amende applicable aux
contraventions de 5ème classe.
Après la reconnaissance de l'accident du travail par
l'obligation de signalement de la part du salarié et de la
déclaration de l'employeur, ce dernier doit au retour du salarié,
s'il était en arrêt, prendre certaines précautions.
Notamment, le fait de programmer une visite de reprise à la
Médecine du travail, visite qui est donc obligatoire après une
absence pour cause de maladie professionnelle, quelle qu'en soit la
durée et après une absence d'au moins 8 jours pour cause
d'accident de travail.
Le rôle de la visite de reprise15(*) est d'apprécier
l'aptitude de l'intéressé à reprendre son ancien
emploi ; d'envisager, si nécessaire, une adaptation des conditions
de travail ou une réadaptation du salarié ou
éventuellement l'une et l'autre de ces mesures. Cet examen doit avoir
lieu lors de la reprise et au plus tard dans les 8 jours.
Si le salarié est déclaré apte, il doit
réintégrer son emploi ou un emploi similaire avec une
rémunération équivalente. Lorsque le médecin du
travail rend un avis d'inaptitude, l'employeur doit proposer au salarié
un emploi approprié à ses capacités, aussi comparable que
possible avec l'ancien poste, au besoin par la mise en oeuvre de mesures telles
que des mutations, des transformations de postes de travail ou des
aménagements du temps de travail.
Donc, de part cette obligation de sécurité,
l'employeur doit élaborer un document dénommé
« document unique d'évaluation des risques » et ce
depuis le décret n°2001-1016 du 5 novembre 2001 - art. R.230-1 et
suivants du code du Travail entré en vigueur le 7 novembre 2002.
B) De la
nécessité du document d'évaluation des risques dans
l'approche préventive de la sécurité
Il ne s'agit pas seulement de recenser les risques auxquels
les salariés sont exposés durant leur temps de travail mais bien
plus en l'élimination de ces risques et ce par les actions de
prévention envisagées. La démarche de prévention
consiste alors « à évaluer les risques pour la
sécurité et la santé des travailleurs, y compris dans le
choix des procédés de fabrication, des équipements de
travail, des substances ou préparations chimiques, dans
l'aménagement ou le réaménagement des lieux de travail ou
des installations et dans la définition des postes de travail. Cette
démarche est en principe entreprise en amont pour prévenir les
risques »16(*).
On peut ainsi résumer les étapes comme
suit17(*) :
- identifier : cette étape
consiste à dresser un inventaire des risques pours identifier les
contraintes et les dangers pouvant porter atteinte à la
sécurité et à la santé des salariés. Le
repérage des risques peut être effectué à l'aide de
questionnaire remis aux salariés ;
- analyser les données :
cette étape permet d'analyser de manière exhaustive et globale
les risques identifiés et de les classer par ordre de
priorité ;
- traiter les données :
cette étape doit permettre de déterminer les outils et les moyens
à mettre en oeuvre pour remédier aux situations exposant les
salariés à des risques ;
- évaluer et conclure : un
plan d'actions est élaboré, précisant les actions (comme
par exemple, des formations à engager, les travaux à
effectuer ; la mise en place d'indicateurs, l'élaboration de
nouvelles consignes, les moyens budgétaires, le délai de
réalisation de ces mesures et le contrôle exercé en vue de
leur application.
L'employeur transcrit donc le résultat de cette
enquête et c'est ce qui donnera naissance au document unique
d'évaluation des risques professionnels.
Pour que l'évaluation des risques professionnels se
fasse dans les meilleures conditions, Il est important de noter que cette
dernière doit comporter certaines particularités18(*) :
- Inscrire l'évaluation et la prévention dans
une démarche globale : c'est-à-dire qu'il faut partir de
l'existant, adapter la démarche à la taille de l'entreprise,
impliquer tous les acteurs concernés (le personnel administratif et les
intervenants à domicile), intégrer la démarche dans le
fonctionnement stratégique et opérationnel de l'entreprise.
- Prendre en compte les conditions d'expositions aux
risques : afin d'élargir les marches de manoeuvres en terme
d'actions, il faut en premier lieu prendre le travail et non les
risques.
- Identifier les risques professionnels : cela
permet d'identifier les risques encourus du point de vue du travail tel qu'il
est réalisé afin d'avoir une meilleure compréhension des
risques, d'identifier des risques sans lien avec des dangers et mettre en place
des actions de prévention adaptées aux situations de travail.
- Favoriser une approche globale de la
santé : en plaçant au coeur de la prévention, le
salarié.
- S'appuyer sur une démarche
participative : c'est-à-dire de prendre la prévention
des risques comme objet de dialogue social dans les entreprises avec la
nécessité de croiser les différents points de vue et de
mettre le salarié au coeur de cette démarche car il est l'acteur
principal et le plus connaisseur de son activité professionnelle et par
conséquent des risques auxquels il est soumis.
- Favoriser une conduite de projet
pluridisciplinaire : en combinant un ensemble d'expertises.
- Evaluer avec les unités de travail19(*) : c'est-à-dire
évaluer avec un ensemble de personnes rassemblé en unité
de travail qui se reconnaissent exposées à des risques
similaires.
L'on a souvent parlé de « risque »,
aussi, serait-il intéressant d'en donner une définition : un
risque est la combinaison de la gravité des dommages potentiels et de la
fréquence d'exposition des salariés à un danger. Un risque
professionnel est en relation directe avec l'activité professionnelle et
dans le secteur du service à la personne, il peut être de
différente nature : un risque lié à la manutention
manuelle (c'est un risque de lésion, et dans certaines conditions de
maladies professionnelles, consécutives à des efforts physiques,
des écrasements, des chocs, des gestes répétitifs, des
mauvaises postures) - risque lié à la charge mentale (stress) -
risque lié aux gestes répétitifs - risque biologique -
risque lié aux déplacements sur les lieux d'intervention - risque
routier - risque domestique.
Et à chacun de ces risques précités, il
faut faire l'inventaire des unités de l'entreprise avec les
différents postes de travail : identifier les situations
dangereuses liées à chaque unité de travail ; estimer
pour chaque situation dangereuse la gravité des dommages potentiels et
la fréquence d'exposition des salariés aux dangers.
Dans son évaluation des risques professionnels,
l'employeur va user de principes généraux de
prévention20(*) et
ce par le fait, tout d'abord, d'avoir comme objectif d'éviter les
risques ; d'évaluer les risques qui ne peuvent pas être
évités ; de combattre les risques à la source. De
plus, afin d'améliorer les conditions de travail du salarié, il
faut adapter le travail à l'homme en tenant compte de l'évolution
de la technique et remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas
dangereux ou par ce qui est moins dangereux.
De plus, il faut planifier la prévention en y
intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique,
l'organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et
l'influence des facteurs ambiants, notamment les risques liés au
harcèlement moral, de prendre des mesures de protection collective en
leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle et
donner les instructions appropriées aux travailleurs.
C'est dans cette optique que Domidom Services à mis en
place en 2005 le document unique d'évaluation des risques.
C) Le document
d'évaluation des risques de Domidom Services
DOMIDOM SERVICES AGENCE DE CARCASSONNE et NARBONNE
21(*)
Année :
2010
Date de mise à
jour : 15-07-10
Adresse : 1BIS Av du
Général Leclerc - 11100 NARBONNE
: 04 68 33 99 62
: 04 68 40 74 59
1) Principe Juridique
Le décret n°2001-1016 du 5 novembre 2001
prévoit l'obligation pour tout employeur de transcrire et
mettre à jour dans un document unique les résultats de
l'évaluation des risques pour la sécurité et la
santé des travailleurs. Cette évaluation comporte un
inventaire des risques identifiés dans chaque unité de
travail.
Après inventaire et évaluation, nous avons
retranscrit les risques dans ce document, unique. Ce dernier est tenu à
disposition :
Ø Des délégués du personnel
(DP),
Ø Du médecin du travail,
Ø De l'inspecteur du travail ou du contrôleur du
travail,
Ø Des agents des services de prévention des
organismes de sécurité sociale,
Ce document sera mis à jour :
Ø Au moins chaque année,
Ø Lors de toute décision d'aménagement
important modifiant les conditions d'hygiène et de
sécurité ou les conditions de travail (transformations
importantes des postes de travail découlant de la modification de
l'outillage, d'un changement de produit ou l'organisation du travail, avant
toute modification des cadences et des normes de productivité
liées à la rémunération du travail),
Ø Lorsqu'une information supplémentaire
concernant l'évaluation d'un risque dans une unité de travail est
recueillie.
2) Définition et Méthodologie
Risque :
Danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on
est exposé.
Nous avons choisi de classer les risques professionnels en
grande catégorie.
Personnel
concerné :
Le document intègre l'ensemble des catégories de
personnel : le personnel intervenant et le personnel administratif.
Le personnel intervenant (en ETP) :
Carcassonne
7.91 ETP Intervenants à domicile
Narbonne
18.02 ETP Intervenants à domicile
Le personnel administratif et technique (en
ETP) :
1 ETP de Responsable d'Agence
1 ETP de Coordinatrice
Cotation :
La typologie du risque (son évaluation) qui est
utilisée dans notre document est le suivant :
- très significatif,
- significatif,
- faiblement significatif.
Elle doit prendre en compte deux variables qui sont la
fréquence de réalisation du risque et la gravité du
risque.
Un tableau peut permettre de classer ainsi les risques :
Gravité du risque
Fréquence de
La réalisation
du risque
|
1 : Faible (incident)
|
2 : Gravité moyenne
Accident du travail sans arrêt
|
3 : Gravité élevée
Accident du travail avec un arrêt de travail de moins de
10 jours
|
4 : Gravité très
élevée
Accident du travail avec un arrêt de travail de longue
durée (plus de 10 jours)
|
A : Une fois par jour à une fois par
semaine
|
significatif
|
très significatif
|
très significatif
|
très significatif
|
B : Une fois par semaine à une fois par
mois
|
significatif
|
significatif
|
très significatif
|
très significatif
|
C : Une fois par mois à une fois par
an
|
Faiblement significatif
|
significatif
|
significatif
|
très significatif
|
Tableau 1 : Classement
des risques
2) Evaluation des risques
1 - RISQUE INCENDIE
2 -
RISQUE ELECTRIQUE
3 -
RISQUE CHIMIQUE
4 -
RISQUES LIES A LA MANUTENTION
5 -
RISQUES GAZEUX
6 -
RISQUES BIOLOGIQUES
7 -
RISQUE PHYSIQUE LIE AUX MACHINES ET OUTILS
8 -
RISQUE DE CHUTE
9 -
RISQUES LIES A LA CHARGE MENTALE
10 -
NUISANCES
1 - RISQUE INCENDIE
Personnel concerné
|
Source du Danger
|
Dommage
|
Modalités d'exposition aux dangers
|
Probabilité
Cotation
|
Mesures de prévention existantes
|
Proposition d'amélioration
|
Tous
|
Présence de matériaux combustibles
|
BRULURE
BLESSURE
|
Situation de travail au cours desquelles peuvent se trouver
simultanément présent :
- matériaux combustibles
-une source de chaleur
-un comburant
|
Faiblement significatif
|
Le numéro de téléphone des pompiers est
rappelé sur le livret d'accueil distribué à tous les
salariés.
|
Le numéro des pompiers doit également être
affiché dans toutes les agences
|
Présence d'un comburant
|
Présence d'équipement ou installation susceptible
de générer de la chaleur
|
Tableau 2 : Le risque
incendie
2 -
RISQUE ELECTRIQUE
Personnel concerné
|
Source du Danger
|
Dommage
|
Modalités d'exposition aux dangers
|
Probabilité
Cotation
|
Mesures de prévention existantes
|
Proposition d'amélioration
|
Tous
|
Contact direct avec éléments sous tension
|
BRULURE
ELECTRISATION
|
risque d'électrocution liée à des appareils
de type domestique exclusivement
|
Faiblement significatif
|
Le numéro des pompiers est rappelé dans le livret
d'accueil distribué à toutes les auxiliaires de vie.
|
Numéros des pompiers, du SAMU, des urgences les plus
proches doivent être affichés dans toutes les agences
|
Tableau 3 : Le risque
électrique
3 -
RISQUE CHIMIQUE
Personnel concerné
|
Source du Danger
|
Dommage
|
Modalités d'exposition aux dangers
|
Probabilité
Cotation
|
Mesures de prévention existantes
|
Proposition d'amélioration
|
Auxiliaires de vie
|
Propriétés chimiques des produits
Inflammables
comburants
explosifs
Corrosifs
Toxiques
Irritants
|
BRULURE
IRRITATION
INTOXICATION
EXPOSITION CUTANEE
ALLERGIE
INHALATION
|
utilisation des produits ménagers domestiques
|
significatif
|
Le Livret d'accueil distribué aux auxiliaires de vie
décrit la conduite à tenir en cas de contact avec des produits
chimiques
|
Etablir et distribuer une feuille avec les pictogrammes des
produits et S'assurer lors de l'embauche que les candidats connaissent ces
pictogrammes
Intégrer ce thème lors de la journée de
formation DOMIDOM
|
Tableau 4 : Le risque
chimique
4 -
RISQUES LIES A LA MANUTENTION
Personnel concerné
|
Source du Danger
|
Dommage
|
Modalités d'exposition aux dangers
|
Probabilité
Cotation
|
Mesures de prévention existantes
|
Proposition d'amélioration
|
Auxiliaire de vie
|
Danger lié à la nature de la charge :
-volume
-poids
-forme
|
ATTEINTE MUSCULAIRE
TENDINEUSE
VERTEBRALE
|
Manipulations de personnes fortement dépendantes
|
Très significatif
|
Les salariés sont engagés avec une formation de
base concernant l'aide aux personnes âgées
Des formations à la manutention sont mises en place
|
Multiplier les formations et la sensibilisation à une
bonne manipulation
|
Tableau 5 : Le risque
lié à la manutention
5 -
RISQUES GAZEUX
Personnel concerné
|
Source du Danger
|
Dommage
|
Modalités d'exposition aux dangers
|
Probabilité
Cotation
|
Mesures de prévention existantes
|
Proposition d'amélioration
|
Tous
|
Propriétés chimiques des produits
Inflammables
comburants
explosifs
corrosifs
|
INTOXICATION
ASPHIXIE
BRULURE
|
utilisation des produits ménagers domestiques
|
significatif
|
Le Livret d'accueil distribué aux auxiliaires de vie
décrit la conduite à tenir en cas de contact avec des produits
chimiques
|
Etablir et distribuer une feuille avec les pictogrammes des
produits et s'assurer lors de l'embauche que les candidats connaissent ces
pictogrammes
|
Tableau 6 : Le risque
gazeux
6 -
RISQUES BIOLOGIQUES
Personnel concerné
|
Source du Danger
|
Dommage
|
Modalités d'exposition aux dangers
|
Probabilité
Cotation
|
Mesures de prévention existantes
|
Proposition d'amélioration
|
Auxiliaires de vie
|
Manipulation de linge, déchets...en contact avec des
bénéficiaires infectés
|
CONTAMINATION
|
Intervention auprès de bénéficiaires
contagieux
|
Faiblement significatif
|
Lors de la prise en charge d'une personne par notre
société, il est en principe fait état du risque
éventuel de contamination.
|
Le Responsable d'agence doit demander systématiquement aux
services qui nous adressent le bénéficiaire les
précautions éventuelles à prendre par les auxiliaires de
vie lors de leurs interventions
|
Les auxiliaires de vie portent des blouses et ont à leur
disposition des gants à usage unique ainsi que des sur-blouses
|
Vaccination à jour obligatoire
|
Tableau 7 : Le risque
biologique
7 -
RISQUE PHYSIQUE LIE AUX MACHINES ET OUTILS
Personnel concerné
|
Source du Danger
|
Dommage
|
Modalités d'exposition aux dangers
|
Probabilité
Cotation
|
Mesures de prévention existantes
|
Proposition d'amélioration
|
Responsable d'agence
|
Dangers liés à l'utilisation d'un
véhicule
|
BRULURE
FRACTURE
COUPURE
|
Utilisation fréquente du véhicule dans le cadre
de leur activité commerciale
|
significative
|
aucune
|
Fiche de prévention aux risques routiers
|
Tableau 8 : Le risque
physique lié aux machines et outils
8 -
RISQUE DE CHUTE
Personnel concerné
|
Source du Danger
|
Dommage
|
Modalités d'exposition aux dangers
|
Probabilité
Cotation
|
Mesures de prévention existantes
|
Proposition d'amélioration
|
Tous
|
Déplacements
Manutention
|
BLESSURE
FRACTURE
|
Déplacements sur un sol glissant ou dénivelé
au domicile des bénéficiaires ou à l'agence
|
Faiblement significatif
|
Formation à la manutention
|
Continuer à inscrire ce type de formation dans le plan de
formation
|
Tableau 9 : Le risque de
chute
9 -
RISQUES LIES A LA CHARGE MENTALE
Personnel concerné
|
Source du Danger
|
Dommage
|
Modalités d'exposition aux dangers
|
Probabilité
Cotation
|
Mesures de prévention existantes
|
Proposition d'amélioration
|
Auxiliaires de vie
|
Stress
Violence
harcèlement
|
TROUBLES DIVERS (SOMMEIL,
ALIMENTAIRE, IRRITABILITE)
DEPRESSION
AGRESSIVITE
FATIGUE
|
Conflits avec un bénéficiaire
Agressivité des bénéficiaires et des
familles
|
|
Les auxiliaires de vie passent toutes les semaines à
l'agence et peuvent ainsi évoquer les éventuels problèmes
rencontrés
Les auxiliaires de vie peuvent joindre à tout moment leur
responsable d'agence ou la coordinatrice.
|
Mise en place de groupes de paroles
|
Administratif
|
Travail sur écran
Stress
|
FATIGUE VISUELLE
TROUBLES MUSCULAIRES ET TENDINEUX
AGRESSIVITE
FATIGUE
|
Temps de travail répété sur ordinateur
Conflits avec les salariés
|
significatif
|
Note INRS sur le travail sur écran transmis à
toutes les agences
|
Mise en place de groupe de paroles
|
Tableau 10 : le risque
lié à la charge mentale
10
- NUISANCES
Personnel concerné
|
Source du Danger
|
Dommage
|
Modalités d'exposition aux dangers
|
Probabilité
Cotation
|
Mesures de prévention existantes
|
Proposition d'amélioration
|
Administratif
|
Eclairage
|
FATIGUE VISUELLE
|
Eclairage mal adapté
|
Faiblement significatif
|
Note concernant l'éclairage
|
Retransmettre la note chaque année
|
Tableau 11 :
Nuisances
PROGRAMME DE PREVENTION
Dangers identifiés
|
Mesure de prévention
|
Ordre de priorité
|
Délai d'exécution
|
Estimation du coût
|
Personne chargée de la réalisation
|
Risques incendie
|
|
|
|
|
|
Risques électriques
|
|
|
|
|
|
Risques chimiques gazeux
|
|
|
|
|
|
Risques liés à la manutention
|
|
|
|
|
|
Risques biologiques
|
|
|
|
|
|
Risques physiques
|
|
|
|
|
|
Risques liés à la charge
mentale
|
|
|
|
|
|
Risques liés aux ambiances
|
|
|
|
|
|
Tableau 12 : Programme
de prévention
Le programme de prévention est l'outil qui permettra au
responsable d'agence de mettre à jour le document d'évaluation
des risques professionnels en y précisant les mesures de
prévention, l'ordre de priorité, le délai
d'exécution, le coût estimé et la personne chargée
de la réalisation de ces mesures de prévention.
Aussi, avant d'élaborer ce programme de
prévention, il est indispensable au préalable d'effectuer une
analyse de la situation afin de savoir si les risques ont
évolués, si d'autres risques sont à répertorier. De
ce fait, un recensement des accidents de travail et maladies professionnelles
est à réaliser.
Partie 2 : De l'étude de la situation de Domidom
Services dans le cadre de la mise à jour du document unique des
risques
L'analyse de la situation (A) est le travail qui est à
faire au préalable afin de recenser les différents risques
(B).
A) De l'analyse des risques
propres à l'entreprise
Le personnel concerné par cette mise à jour du
document unique d'évaluation des risques professionnels est d'une part
le personnel intervenant au domicile des bénéficiaires, à
savoir les intervenantes à domicile et les aides
ménagères, et d'autre part le personnel administratif se trouvant
en agence.
Ainsi, le public visé est donc à la fois le
personnel administratif et le personnel intervenant.
Par ailleurs, le but de cette démarche s'inscrit dans
une démarche participative. Aussi, l'approche utilisée est
l'approche sociale et communautaire puisque l'action sera exercée sur
plusieurs sujets, en l'occurrence les intervenantes à domicile et le
personnel administratif de Domidom. Et ce dans le but de vivre en
équilibre avec l'environnement de travail. Et plus
précisément, l'approche persuasive semble bien être la plus
adaptée au public concerné puisqu'elle vise la modification des
comportements. Il s'agira, ici, de savoir adapter son comportement et ses
méthodes de travail pour éviter au mieux les risques
professionnels auxquels sont soumis ces salariés.
Les différentes problématiques soulevées
par la tutrice de stage sont au nombre de deux. De prime abord, le document
d'évaluation des risques est à mettre à jour et, de plus,
analyser les différents accidents du travail qui a pu avoir depuis
l'ouverture des deux agences de l'Aude.
De ce fait, 10 accidents de travail recensés depuis
l'ouverture des deux agences de l'Aude (soit : juin 2006 pour Carcassonne
et janvier 2007 pour Narbonne) :
§ 3 accidents liés aux chutes
§ 3 accidents liés aux gestes
répétitifs, à la manutention
§ 3 accidents liés aux déplacements
§ 1 accident lié à l'utilisation de
matériel et outils
L'actualisation du document unique d'évaluation des
risques passe donc, comme on l'a vu précédemment, par
l'identification des risques, le classement de ces derniers et une proposition
des actions de prévention. Et il est important d'associer les
salariés pour l'évaluation des risques tout simplement parce que
ces derniers ont une meilleure connaissance de leur lieu de travail et de leur
activité professionnelle et des risques qu'ils encourent et que c'est
une étape importante pour amener au mieux les solutions aux
problèmes qu'ils auront soulevés.
A ce jour, il n'y a pas eu de maladies professionnelles
recensées, seulement des accidents du travail. Aussi, si on
considère seulement les accidents du travail qui ont eu lieu depuis
l'ouverture de ces deux agences, les problèmes prioritaires sur lesquels
on peut agir sont :
o Risques de chutes
o Manutentions manuelles, postures, gestes
répétitifs
o Utilisation de matériels et outils
o Déplacements
Le but général de l'action serait la
sécurité au travail et les moyens que l'on dispose sont les
partenariats avec différents organismes qui permettent aux structures
d'élaborer et de mettre à jour le document unique
d'évaluation des risques.
En effet, des partenariats sont à mettre en oeuvre
notamment avec la CRAM22(*) qui a pour mission essentielle de prévenir les
risques professionnels. Les professionnels de ce service peuvent définir
avec les entreprises qui le souhaitent des actions de formations
cohérentes avec le projet de prévention de la structure. Des
formations peuvent aussi être proposées par l'ANACT (l'agence
nationale pour l'amélioration des conditions de travail) et la DRTEFP
(Direction Régionale du Travail, de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle). Les formations proposées sont diverses mais on
retrouve généralement des formations sur l'animation de la
prévention - les méthodes en prévention - les manutentions
manuelles - les troubles musculo-squelettiques - le risque routier -
prévenir l'usure professionnelle - stress et risques
psychosociaux : élaborer une démarche de prévention
centrée sur l'organisation du travail ou encore de l'évaluation
à la prévention des risques professionnels : construire une
démarche durable.
Ainsi, l'objectif général serait la
sécurité au travail et la diminution du nombre d'accidents du
travail car toute démarche de prévention efficace permet une
réduction réelle des accidents du travail.
En ce qui concerne les objectifs spécifiques
spécifiques, cette mise à jour permettra d'acquérir des
connaissances quant aux consignes de sécurité - de connaitre les
caractéristiques de la population prestataire du service - sensibiliser
les prestataires de services aux conditions de travail des intervenantes.
Afin de prévenir les risques professionnels, les
pistes d'actions sont nombreuses. Ces dernières passent du
développement de l'information en direction des salariés sur le
projet de la structure et l'action de la direction ; de l'agissement sur
l'organisation du travail, du développement de la communication et les
échanges formels et informels au sein des collectifs de travail ; de
développer la formation professionnelle, notamment qualifiante, et
proposer des parcours d'évolution professionnelle aux salariés ;
de développer des formations-action sur la prévention des risques
professionnels, associant l'ensemble des acteurs concernés, pour une
prise en compte des situations réelles de travail dans la formation, et
des apports de la formation dans l'organisation du travail ; d'agir sur les
moyens, notamment matériels et techniques (aménagement des
locaux, réorganisation des espaces de travail, équipement,
association des structures et des salariés aux choix du matériel,
formations des utilisateurs...) ; etc.
Et, pour accompagner l'ensemble de ces démarches,
diverses institutions et partenaires peuvent accompagner et co-financer
l'évaluation des risques.
La stratégie que l'on va adopter est donc la
prévention et ce par le biais de la formation.
La méthode principale que l'on va mettre en oeuvre est
donc la formation.
Le partenariat établit avec la Médecine du
Travail pour l'évaluation des risques professionnels s'inscrit aussi
à ce stade puisque l'évaluation des risques comprend des actions
de prévention et la meilleure façon pour permettre aux
salariés de limiter aux mieux les accidents de travail est bien de les
former.
La formation comprendra deux parties, l'une concernant les
accidents de travail proprement dit pour faire face au problème actuel
(nombre important d'accidents de travail : 10 accidents sur 36 mois) et
l'autre concernant la population prestataire afin d'agir en amont et de
prévenir certains risques.
La formation :
- Formation « sécurité au
travail » :
o Prévention des risques liés à
l'activité physique
o Sensibiliser aux ports des protections de
sécurité
o Sensibiliser aux postures à adopter
(déplacements de meubles, ...)
o Sensibiliser sur les risques chimiques
o Sensibiliser sur l'utilisation du matériel et des
outils nécessaires pour la prestation de services
- Formation sur l'approche psychologique des personnes
âgées et/ ou du vieillissement ; sur la façon
d'effectuer les soins.
Il est souvent nécessaire que, au-delà des
salariés directement concernés, l'encadrement participe
également aux modules de formation afin que les apports de la formation
soient pris en compte dans l'organisation du travail23(*). Il peut être
décidé de former des personnes qui deviendront «
référentes » sur certains domaines. Dans ce cas,
l'organisation du travail doit prévoir d'intégrer leur action de
façon formelle par la suite ; un retour sur la formation dans un
cadre collectif. Un échange avec l'ensemble des salariés
concernés, lors d'une réunion de service, sur les apports de la
formation, en permet une meilleure prise en compte ; une formation continue.
Pour que ces formations soient efficaces à long terme, il est important
que les savoirs enseignés soient régulièrement
revisités.
Dans la mesure du possible, il est souhaitable que les
formations se déroulent en plusieurs fois, pour permettre des mises en
pratique et des retours d'expérience dans un cadre collectif.
Ces conditions sont déterminantes pour que la formation
soit utile et efficace. Le fait de constater les effets positifs sur le travail
d'une formation aura en effet un impact positif sur les salariés l'ayant
suivie.
La deuxième méthode consistera en la
sensibilisation des personnes prestataire des services de Domidom. En effet,
nombreux sont les accidents de travail dus aux chutes (sol glissant, ...) ou
encore au mauvais état du matériel (fer à repasser ancien
qui peut être endommagé donc risque d'incendie).
En ce qui concerne l'analyse proprement dite des accidents du
travail survenus dans les agences de l'Aude, 10 ont donc été
recensés.
Ces graphiques permettent de bien mettre en évidence le
nombre d'accident du travail qu'il y a pu y avoir et de constater leur
évolution avec notamment une forte augmentation en 2009, une baisse en
2010 sachant que cette année est toujours en cours.
Graphique 1 :
Evolution du nombre d'accident du travail de 2007 à 2010
Graphique 2 : Nombre
d'accident du travail de 2007 à 2010
Le tableau qui suit reprend chaque accident du travail avec le
nombre de jours en arrêts, les faits et les mesures de prévention
préconisées.
Salarié
|
Date de l'accident de travail + nb de jours
d'arrêt
|
Faits
|
Qualification du risque
|
Mesures préventives
préconisées
|
1
|
17/06/2008 au 22/06/2008
6 jours
|
En voulant rattraper l'aspirateur qui était entrain de
tomber, la victime s'est cognée violemment l'index droit contre le mur.
Entorse et contusion
|
Utilisation du matériel et outils
|
Formation geste set postures
|
2
|
05/08/2009 au 16/08/2009
8 jours
|
En sortant du domicile du bénéficiaire, elle a
enjambé le muret de clôture. Le pied droit à
déraper. Déboitement hanche gauche et déchirure
musculaire cuisse
|
Risques de chutes
|
Formation sur les règles de sécurité
|
3
|
05/08/2009 (en cours)
253 jours
|
Elle nettoyait les sols du domicile et en se baissant pour
ramasser le seau d'eau, elle a ressenti une vive douleur en bas du dos sur le
côté droit. Lombalgie aigue et sciatique
|
Manutentions manuelles, postures, geste
répétitifs
|
Formation gestes et postures
|
4
|
10/09/2009 au 20/090/2009
11 jours
|
En arrivant au domicile de la bénéficiaire a
refermé le portail coulissant après son passage. Celui-ci a alors
heurté sa cheville qui se trouvait proche du passage du portail.
Choc et contusion
|
Risques liés aux déplacements
|
Formation sur les règles de sécurité
|
5
|
12/10/2009 au 24/10/2010
13 jours
|
En accédant au domicile du bénéficiaire,
elle s'est cognée la cheville sur l'une des marches de l'escalier.
Entorse cheville D.
|
Risques liés aux déplacements
|
Formation sur les règles de sécurité
|
6
|
26/10/2009 au 05/01/2010
59 jours
|
Déstabilisé par le chien qui s'est faufilé
entre ses jambes, elle a trébuché et s'est cognée la main
droite contre un meuble en voulant se rattraper. Entorse
|
Risque de chute
|
Formation sur les règles de sécurité
|
7
|
25/12/2007 au 14/02/2008
43 jours
|
Montée sur un escabeau dans la cuisine pour attraper des
verres qui se trouvaient dans un meuble haut, l'escabeau a glissé,
l'intervenante est tombée et s'est réceptionnée sur le
pied gauche et s'est fait mal sur le pied gauche. Contusion
|
Risque de chute
|
Formation sur les règles de sécurité
|
8
|
19/07/2007 au 19/09/2007
50 jours
|
En passant l'aspirateur, elle a ressentit une vive douleur dans
le coude jusque dans la main. Tendinite
|
Manutentions manuelles, postures, geste
répétitifs
|
Formation gestes et postures
|
9
|
18/03/2010 au 22/03/2010
5 jours
|
Après avoir déplacé une table basse du salon
et le tapis pour l'entretien du sol, elle a ressenti une forte douleur dans le
bas du dos. Lombago aigu
|
Manutentions manuelles, postures, geste
répétitifs
|
Formation gestes et postures
|
10
|
30/04/2010 au 08/06/2010
38 jours
|
A accompagné la bénéficiaire qui a des
difficultés à marcher seule et cette dernière s'est
appuyée sur madame pour marcher. Elle a ressenti une forte douleur en
bas du dos. Lombago aigu
|
Manutentions manuelles, postures, geste
répétitifs
|
Formation gestes et postures
|
Tableau 13 : Analyse des
accidents du travail - Domidom Aude
Bien que dans ce tableau ne figure pas tous les risques
auxquels les intervenantes sont exposées, on voit tout de même que
la formation aux gestes et postures et formation sur la sécurité
sont les moyens de prévention qui reviennent le plus et ce du fait de la
nature des accidents du travail qu'il y a pu y avoir.
Pour aller plus loin dans l'analyse des accidents du travail,
il faut noter que bien que les accidents de travail aient des
conséquences sur la santé des salariés, ces derniers sont
aussi à l'origine d'une désorganisation du travail administratif
qu'effectue le personnel administratif en agence. En effet, le rôle de la
coordinatrice et de la responsable d'agence et de mettre en place des missions
d'aide ménagère ou de maintien à domicile plus
généralement. Aussi, lorsque l'intervenante est victime d'un
accident qualifié d'accident du travail, l'organisation est ainsi
perturbée et ce du fait qu'il faille combler à son remplacement.
Et de par nature un accident ne peut être prévu et le remplacement
se fait donc d'urgence.
B) De l'importance de la
question du stress dans la vie de l'entreprise
Si de par sa nature le travail d'une coordinatrice et de la
responsable d'agence est un travail dont la charge de travail est
conséquente, cette dernière est donc accentuée par
l'accident du travail.
Aussi, cela devient une charge supplémentaire pour le
personnel administratif qui doit revoir la planification des interventions et
combler au remplacement d'urgence. Alors qu'«il y a une dizaine
d'années, certains salariés connaissaient parfois le
phénomène inverse celui de la sous-charge de travail. Qu'ils
fussent « mis au placard » ou dans des secteurs
particulièrement calmes de l'administration ou de l'entreprise, ils
étaient un certain nombre à se sentir sous-sollicités,
tentant vainement d'occuper leurs journées. Car cette
tranquillité n'était pas sans poser de nombreuses
difficultés à ceux qui étaient concernés, le
sentiment de vacuité ou d'inutilité dans le travail
n'étant pas le meilleur garant de l'épanouissement de
l'individu »24(*).
De plus, dans ce travail, l'on retrouve bien ce que l'on peu
qualifier de culte de la performance et la surcharge de travail. En effet, l'on
recherche à satisfaire le bénéficiaire puisqu'avant tout
chose la qualité d'une structure d'aide à la personne
réside dans son caractère primaire de satisfaire au mieux le
besoin de la personne qui demande des prestations et ce en faisant en sorte que
ces préférences soient appliquées. Et ceci demande un
réel management de planning afin de combler et de satisfaire donc les
besoins de chacun tout en sachant avoir un regard professionnel et savoir
lorsque des situations ou des besoins sont concomitants entre deux demandeurs
de prestations, de savoir analyser réellement les besoins et de
préférer les besoins réels des personnes à leur
préférence que l'intervention se fasse à tel moment de la
journée et pas un autre. Pour illustrer mes dires, deux personnes qui
demandent à avoir des prestations en début de matinée,
l'on va préférer, si l'on ne peut faire autrement, mettre la
prestation pour la personne dépendante qui aura besoin d'une toilette
à la personne qui a besoin d'une prestation d'aide
ménagère qui peut se faire à d'autres moments de la
journée. Mais l'idéal est bien sûr de satisfaire les
besoins de chacun et rien n'est plus plaisant que de voir que les demandeurs de
prestations de service apprécient le fait que vous ayez fait en sorte de
combler comme ils le souhaitaient leurs besoins. Mais dans ce métier, il
est parfois difficile de satisfaire tout le monde d'où la
nécessité de savoir mettre des priorités. On en arrive
à vouloir que tout soit parfait et comme le mentionne bien l'oeuvre de
Patrick Guiol et Jorge Munoz25(*), « ce culte de la performance se
traduit non seulement par l'exigence d'une productivité dans l'urgence
mais, aussi, par des contraintes de qualité. A la course contre le temps
s'ajoute l'absence de droit à l'erreur l'objectif du
« zéro défaut ». L'ensemble de ces facteurs
contribue à l'intensification du travail qui caractérise
l'époque actuelle. Aujourd'hui, ce serait l'inverse. La
variété et la multiplicité des tâches à
gérer entraînent des tensions nouvelles. Les salariés se
voient confronter à une foule d'obligations toutes plus urgentes les
unes que les autres, ce qui génère parfois chez eux des
sentiments de panique à l'idée de ne pas pouvoir faire face. Or,
cette montée en charge de travail est encore plus difficile à
vivre dans les entreprises où il y a une stagnation, voire une
réduction des effectifs ».
Le stress est un risque qui est présent au niveau du
personnel administratif mais il l'est aussi pour les intervenantes à
domicile. En effet, si elles n'ont pas la gestion de planning, elles doivent
satisfaire de manière concrète les besoins des personnes en
sachant s'adapter à chaque bénéficiaire. Il faut ainsi
avoir un bon sens relationnel, savoir prendre des initiatives auprès
d'un public dépendant et surtout adapter ses compétences
professionnelles.
Depuis le début des années 9026(*), le stress27(*) professionnel est apparu comme
l'un des nouveaux risques auquel les organisations et les entreprises allaient
devoir ou devaient faire face. Risque nouveau ou simple prise de conscience,
toujours est-il que les stress a depuis, donné lieu à de
nombreuses études ou publications au cours de ces quinze
dernières années.
Le stress est un processus qui au niveau de l'organisme se
manifeste selon trois phases qui vont caractériser le stress.
La première est une réaction
d'alarme. Elle se déclenche dès que l'individu se trouve
confronté à une situation évaluée comme stressante,
et se manifeste par la libération d'hormones par l'organisme
(système sympathique) via la glande
médullosurrénale : les catécholamines
(adrénalines à 80% et noradrénaline à 20%). Ces
hormones ont pour effet d'augmenter la fréquence cardiaque, la tension
artérielle, les niveaux de vigilance, la température corporelle
et de provoquer une vasodilatation des vaisseaux des muscles. Toutes ces
préparations ont pour but de préparer l'organisme au
« combat ou à la fuite ».
La seconde phase, est une phase de
résistance. C'est-à-dire que si la situation stressante
persiste, l'organisme s'y prépare selon un second axe neurohormonal,
l'axe corticotrope, activé pour mettre l'organisme en mesure de faire
face aux dépenses énergétiques que nécessitera la
réponse au stress. De nouvelles hormones, les glucocorticoïdes sont
sécrétés : elles augmentent le taux de sucre dans le
sang pour un apport constant en glucose. Les glucocorticoïdes ont la
particularité de pouvoir freiner leur propre sécrétion par
rétroaction : la quantité libérée dans le sang
est détectée par des récepteurs du système nerveux
qui adaptent la sécrétion. Il s'agit là d'un
système autorégulé.
Quant à la troisième phase, c'est celle de
l'épuisement. Elle intervient lorsque la situation
stressante se prolonge trop ou s'intensifie. Les capacités de
l'organisme peuvent alors être débordées, si bien que
l'individu entre dans une situation d'épuisement. Cliniquement, cette
phase est caractérisée par une hyperstimulation de l'axe
corticotrope. En d'autres termes, la boucle rétroactive
évoquée précédemment devient inefficiente, les
récepteurs du système neveux central évoluent vers une
circulation. L'organisme est alors submergé d'hormones activatrices
(catécholamines et glucocorticoïdes) pouvant nuire à la
santé. A partir de là, si ce genre de personne soumise à
ce genre de sécrétion hormonale dérégulée se
produise l'un des mécanismes physiologiques néfastes du
cortège des effets indésirables mentionnées
précédemment.
Désormais, le stress est considéré comme
l'une des grandes fonctions de l'organisme, au même titre que la
respiration, la digestion, la reproduction ou la fonction immunitaire. Et selon
un consensus de plus en plus grand, le stress au travail est ainsi
défini ; il concerne l'interaction entre l'employé et son
milieu de travail (exposition à des facteurs de risques). Travailler
sous la pression peut améliorer les performances et apporter une
certaine satisfaction lorsque les objectifs poursuivies sont atteints. Mais
lorsque les demandes et les pressions dépassent certaines limites, elles
engendrent un stress négatif. Dans ce cadre, le stress est
réputé subi lorsque les exigences du milieu de travail
dépassent la capacité des employés à faire face
à celles-ci ou à les maîtriser. Définir le stress de
cette façon attire l'attention sur les causes liées au travail et
sur les mesures de contrôle à mettre en oeuvre.
Le stress, le mal-être, la souffrance au travail et
leurs conséquences pour la santé représentent une part
importante des risques professionnels. On parle de « risques psychosociaux
», c'est-à-dire de risques pour la santé mentale, ou de
« risques organisationnels », car il s'agit de risques dus
essentiellement à l'organisation du travail. Selon la quatrième
enquête (2005) de la Fondation européenne pour
l'amélioration des conditions de vie et de travail, 22,3 % des
salariés européens souffrent de problèmes de santé
liés au stress d'origine professionnelle28(*).
Plusieurs raisons peuvent entraîner des risques
psychosociaux :
- des informations insuffisantes pour le travail ;
- le contrôle du travail, le fait de rendre compte de
son activité au moins une fois par semaine ;
- les moyens matériels insuffisants et inadaptés
pour le travail ;
- l'abandon fréquent d'une tâche pour une autre
non prévue ;
- le temps de travail (durée de travail variable selon
les semaines, selon les jours, travail le week-end, coupures de travail dans la
journée) ;
- le contact avec le public ou plus largement l'exposition
à un risque d'agression physique ou verbale du public, un contact tendu
avec des publics en situation difficile.
D'autres facteurs peuvent engendrer un risque de
dépressivité, comme le fait de travailler à temps partiel
subi, d'être en CDD ou en contrats aidés, par exemple. Dans le
service à domicile, le personnel intervenant est bien confronté
à ces différentes situations, puisque son planning n'est pas
forcément identique une semaine sur l'autre, il est
généralement à temps partiel et ce pour deux choses. D'une
part, avoir un temps plein et n'avoir que des prestations d'aide
ménagère toute la journée peut être une usure de la
santé physique et d'autre part si ce dernier est en arrêt soit
pour maladie ou pour accident de travail, combler au remplacement d'un temps
complet et plus difficilement gérable.
Pour résumer, on peut noter quelques situations
professionnelles propres aux activités de l'économie sociale : le
contact avec le public, qui peut entraîner des tensions, voire des
agressions verbales ou même physiques ; les horaires atypiques
(travail le week-end, durée de travail variable d'une semaine ou d'un
jour à l'autre, coupures dans la journée, horaires
décalés...) ; l'insuffisance d'effectifs, de moyens
matériels, de formation... ; le travail morcelé, subissant
des interruptions imprévues. ; les contraintes organisationnelles
peuvent être inhérentes au métier (coûts et
délais à respecter, par exemple), au public (dont la
situation ; peut nécessiter de travailler le week-end), au secteur
d'activité de la structure (contact avec le public), au mode de
financement de l'activité (effectifs insuffisants pour le travail,
moyens matériels insuffisants et inadaptés pour le travail) ou
à des choix d'organisation (contrôle ou suivi informatisé
du travail, horaires variables...).
De ce fait, comme pour les autres risques auxquels sont soumis
les salariés du secteur du service à domicile, le moyen de
prévention de ce risque reste la prévention.
Ainsi, il faut mettre à disposition des salariés
des équipements et outils nécessaires à la bonne pratique
de leur métier. Il faut, établir une liste des besoins et la
mettre en commun et prendre en compte les spécificités
individuelles (contraintes familiales...) dans la répartition du temps
de travail.
Ce qui est important de faire est d'agir sur l'organisation du
travail en mettant en place des fiches de postes co-élaborées
(salarié/responsable). Ceci permettra une reconnaissance du travail
exercé et une diminution des risques liés à l'octroi de
tâches inédites pour le salarié. De plus, la mise en place
d'une charte entre salariés et usagers, permet de soutenir le
salarié dans sa pratique professionnelle.
Le soutien des professionnels passe par l'information sur les
points définis par le règlement intérieur et les
règles incontournables de la structure, la sensibilisation aux risques
professionnels et de distribuer un document à chaque nouveau
salarié (type livret d'accueil). Chose qui est faite au sein de la
société Domidom, un livret d'accueil est délivré
à chaque embauche.
De plus, cet accueil peut se manifester dans l'accompagnement
du salarié dans une démarche personnelle. Par exemple, l'on peut
informer le salarié sur la disponibilité du médecin du
travail ; lui proposer des formations ; l'inscrire dans des
démarches d'évolution et de professionnalisation ; mettre en
place des réunions de travail pour faire le point sur l'activité
professionnelle. Cette démarche participative permet en outre de
renforcer le sentiment d'appartenance à une structure et le fait de
mettre en place des groupes d'échanges de pratiques, cela permet aussi
de pouvoir s'exprimer quant aux difficultés rencontrées.
Ce soutien passe aussi par la disponibilité du
responsable d'agence envers ses intervenantes si ces dernières ont un
besoin particulier. Qu'elles sentent qu'elles peuvent avoir des
échanges.
Echanges qui peuvent se faire entre intervenantes si, au
préalable, des informations communes sont mises à la disposition
de tous. Ainsi, on favorise de cette manière la communication.
Plusieurs informations peuvent être
communiquées comme la description de la structure, des indications
concernant le temps de travail, les pauses, les horaires, les consignes en cas
d'incendie, les personnes d'astreinte les jours de repos. Et ceci ce se trouve
généralement sur le tableau d'affichage.
CONCLUSION GENERALE
L
a mise à jour du document d'évaluation des
risques professionnels est donc, comme on a pu le voir, importante. Aussi, au
sein de la société Domidom Services, la responsable des affaires
sociales a été à l'origine du document des risques de base
et il incombe aux responsables d'agence de mettre à jour ce dernier.
L'un de mes objectifs en tant que responsable d'agence sera
de mettre en oeuvre la gestion des risques au sein de l'agence de Montpellier.
Les travaux menés au cours de mon stage contribueront à sa mise
en place.
Pour ce faire, je vais élaborer un questionnaire pour
le personnel intervenant au domicile des bénéficiaires et un
autre pour le personnel administratif.
En ce qui concerne les hypothèses de départ
concernant la problématique d'une mise à jour d'un document dans
un contexte d'entreprise à établissements multiples :
- Les intervenantes à domicile sont plus susceptibles
d'être soumises aux accidents du travail que d'autres catégories
professionnelles du secteur sanitaire et social :
Dans le secteur du service à la personne, l'on retrouve
des intervenantes ayant le diplôme d'auxiliaire de vie et ont donc suivi
une formation. De part cette formation, elles ont eu connaissance des risques
auquel cette profession était confrontée et ont eu aussi des
enseignements sur ladite prévention notamment sur les gestes et postures
pour par exemple effectuer les transferts en toute sécurité.
Cependant, beaucoup d'intervenantes ne possèdent pas de
formation et n'ont, par conséquent, pas eu accès directement aux
informations sur la prévention des risques. Les autres catégories
professionnelles du secteur sanitaire et social ont eu accès à
une formation alors que pour être aide à domicile, aucun
diplôme n'est exigé et c'est en cela qu'elles sont plus
susceptibles de mettre leur santé en danger. C'est donc à
l'employeur de mettre à jour le document unique des risques et de mettre
en place un programme de prévention pour limiter au maximum ces risques.
De plus, des réseaux29(*) existent et proposent des formations afin d'informer
le personnel de différentes thématiques que l'on rencontre dans
le secteur de l'aide à domicile.
- La mise à jour du document unique peut se faire
individuellement par chaque agence :
Chaque responsable d'agence peut mettre à jour le
document unique d'évaluation des risques, cependant il me semble plus
qu'important et nécessaire de créer des groupes de travail afin
de recenser dans chaque structure les accidents du travail qu'il y a eu. En
effet, selon les agences les risques auxquels les intervenantes sont soumises
peuvent différer et faire des groupes de travail peut aussi permettre de
voir les éventuelles mises en place de programme de prévention
par certains responsables d'agence.
Une trame de questionnaire doit être
élaboré par le groupe de travail en question et envoyée
à l'ensemble des responsables afin de le faire valider. Par la suite, il
faudra tester le questionnaire auprès d'un panel d'intervenantes
à domicile et lors de la version finale du questionnaire, ce dernier
sera distribué à l'ensemble du personnel n'ayant jamais eu
connaissance de ce questionnaire. Par la suite, il faudra analyser les
questions et élaborer la mise à jour en élaborant donc un
programme de prévention.
En parlant de prévention, la société
Domidom Services est actuellement en pleine de certification. Et pour cela,
elle a mis à disposition un ensemble d'outil et notamment le
« Guide de l'intervenant »30(*) qui contient des informations sur l'entreprise en
elle-même mais aussi et c'est en cela que c'est important car cela entre
parfaitement dans cette idéologie de prévention des
risques ; ce livret contient des informations pratiques sur la
sécurité et notamment sur les gestes et postures, sur les
numéros d'urgence, les pictogrammes de danger, le lavage des mains, la
tenue réglementaire en intervention, les déplacements.
Donc du fait de la certification, des mesures de
prévention ont été mises en place et ce petit livret a
été remis à chaque intervenante et est remis à
chaque nouvelle intervenante à domicile.
La mise à jour du document d'évaluation des
risques demande du temps et une surcharge de travail mais il est indispensable
qu'elle soit faite afin de protéger les intervenantes et de
prévenir au maximum les risques.
Et par voie de conséquence, moins d'accident du travail
entraîne moins de management de planning du fait des remplacements
à effectuer lors d'arrêt. Les bénéficiaires ont donc
moins de changement d'intervenantes et cela est plus qu'appréciable
puisque la majorité des bénéficiaires des prestations sont
des personnes âgées et ces dernières ont leurs habitudes et
cela ne peut que les perturber lorsqu'il y a du turn-over de
salariés.
Le secteur du service à la personne est un secteur
bien particulier qui est en constante extension, des problématiques
existent d'autres viendront par la suite. Le tout est de permettre aux
intervenantes de travailler dans de bonnes conditions afin qu'elles puissent au
mieux mettre en avant leurs compétences et qu'elles apprécient
leur travail car c'est avant tout un travail de relationnel avec les
bénéficiaires. Secteur particulier qui permet d'autant plus le
maintien à domicile de certaines personnes âgées qui ont
fait le choix de vivre leur âge d'or au sein de leur foyer.
ANNEXES
Table des annexes
Annexe 1 : Le Guide de l'intervenant
2
Annexe 2 : Lettre de remerciements par Domidom
Services
51
Annexe 1 : Le Guide de
l'intervenant
Annexe 2 : Lettre de
remerciements par Domidom Services
Bibliographie
Ouvrage :
- Accident de travail et maladies professionnelles, La
documentation française, Travailler mieux - la santé et la
sécurité au travail, Paris, 2009
- Management des entreprises et santé des
salariés, Patrick GUIOL et Jorge MUNOZ, Presse universitaire de
Rennes, Collection RES PUBLICA - 1er trimestre 2009
- Le stress au travail, LEGERON Patrick, Edition Odile
Jacob, 2003
Sites internet :
- Site internet de l'ANACT : agence nationale pour
l'amélioration des conditions de travail www.anact.fr
- Site internet de l'ANSP : agence nationale du service
à la personne www.servicealapersonne.gouv.fr
Autres :
- Brochure : Prévention des risques professionnels
dans l'économie sociale - Développer la qualité de vie au
travail, Usageres et Chorum
- Code du Travail, édition Dalloz, 2006
Table des tableaux
Tableau 1 : Classement des risques
2
Tableau 2 : Le risque incendie
19
Tableau 3 : Le risque électrique
20
Tableau 4 : Le risque chimique
21
Tableau 5 : Le risque lié à la
manutention
22
Tableau 6 : Le risque gazeux
23
Tableau 7 : Le risque biologique
24
Tableau 8 : Le risque physique lié aux
machines et outils
25
Tableau 9 : Le risque de chute
26
Tableau 10 : le risque lié à la
charge mentale
27
Tableau 11 : Nuisances
28
Tableau 12 : Programme de
prévention
29
Tableau 13 : Analyse des accidents du travail
- Domidom Aude
38
Table des graphiques
Graphique 1 : Evolution du nombre d'accident
du travail de 2007 à 2010
2
Graphique 2 : Nombre d'accident du travail de
2007 à 2010
35
* 1 Accident de travail et
maladies professionnelles, La documentation française, Travailler
mieux - la santé et la sécurité au travail, Paris, 2009,
p.9
* 2 Exemple :
Constitue ainsi un accident du travail la dépression soudaine d'un
salarié, en arrêt de travail, suite à un entretien
d'évaluation au cours duquel il a appris sa rétrogradation ;
les troubles subis par un salarié victime d'une agression sur le lieu de
travail.
* 3 « Personnes
assimilées » : travailleurs à domicile - voyageurs
et représentant du commerce - employés d'hôtels et
cafés. Art. L.311-3 du code de Sécurité Sociale.
* 4 Accident de travail et
maladies professionnelles, La documentation française, Travailler
mieux - la santé et la sécurité au travail, Paris, 2009,
p. 37.
* 5 Aussi connu sous le nom de
Décret d'Allarde.
* 6 CE Sect., 10 août
1917, Baldy
* 7 CE Sect., 18
décembre 1959, Société « Les Films
Lutetia »,
* 8 CE Ass., 27 octobre 1995,
Commune de Morsang-sur-Orge et Ville d'Aix-en-Provence (2
espèces)
* 9 Lamy Hygiène et
sécurité, Sous la Direction de Aurélia DEJEAN de LA
BATIE
* 10 Management des
entreprises et santé des salariés, Patrick GUIOL et Jorge
MUNOZ, Presse universitaire de Rennes, Collection RES PUBLICA -
1er trimestre 2009
* 11 Camerlynck G.H., Le
contrat de travail, Dalloz 1982
* 12 Cass. Ass plén., 24
juin 2005, n°03-80.038, Bull. AP n°7
* 13 Accident de travail et
maladies professionnelles, La documentation française, Travailler
mieux - la santé et la sécurité au travail, Paris, 2009,
p. 27 - 29.
* 14 CPAM : Caisse
Primaire d'Assurance Maladie
* 15 Accident de travail et
maladies professionnelles, La documentation française, Travailler
mieux - la santé et la sécurité au travail, Paris, 2009,
p. 65
* 16 Accident de travail
et maladies professionnelles, La documentation française, Travailler
mieux - la santé et la sécurité au travail, Paris, 2009,
p. 131
* 17 Accident de travail et
maladies professionnelles, La documentation française, Travailler
mieux - la santé et la sécurité au travail, Paris, 2009,
p.132
* 18 Agence nationale pour
l'amélioration des conditions de travail, ANACT, www.anact.fr
* 19 Exemple d'unités de
travail dans le service à la personne : agents administratifs
(responsable d'agence - coordinatrice) - intervenante à domicile (aide
à domicile - auxiliaire de vie).
* 20 Accident de travail et
maladies professionnelles, La documentation française, Travailler
mieux - la santé et la sécurité au travail, Paris, 2009,
p.182
* 21 Document unique
d'évaluation des risques professionnels, Domidom Services, 2005
* 22 CRAM : Caisse
Régionale d'Assurance Maladie
* 23 Prévention des
risques professionnels dans l'économie sociale - Développer la
qualité de vie au travail, Usageres et Chorum
* 24 Le stress au
travail, LEGERON Patrick, Edition Odile Jacob, 2003, p.17
* 25 Management des
entreprises et santé des salariés, Patrick GUIOL et Jorge
MUNOZ, Presse universitaire de Rennes, Collection RES PUBLICA -
1er trimestre 2009, p.83
* 26 Management des
entreprises et santé des salariés, Patrick GUIOL et Jorge
MUNOZ, Presse universitaire de Rennes, Collection RES PUBLICA -
1er trimestre 2009, p.63
* 27 Le mot
« stress » n'a pas été importé d'outre
Atlantique, son étymologie vient de vieux français estrece
« étroitesse, oppressions », lui-même
issu du latin stringere qui signifie « serrer ».
il a transité par al Grande-Bretagne pour désigner la
contrainte, notamment en mécanique par rapport à
certaines pièces soumises à de fortes pressions. Par
dérivé, la langue anglaise a utilisé le mot
« stress » dès le 14ème
siècle pour désigner l'épreuve ou
l'affliction. Il nous est revenu sous cette désignation quatre
siècles plus tard.
* 28 Prévention des
risques professionnels dans l'économie sociale - Développer la
qualité de vie au travail, Usageres et Chorum
* 29 Exemple :
Réseau Sphères à Montpellier
* 30 Voir en annexe le Guide de
l'intervenant