Conclusion
L'insuffisante réglementation des secteurs
financier et bancaire semble être, pour la plupart des
économistes, responsable du déclenchement de la crise ; ce
qui montre que le capitalisme, comme système d'organisation
économique et sociale de la société, est inefficace et
assassin. La mise en oeuvre progressive d'un « libre-échange »
dogmatique en deux décennies a accentué significativement les
inégalités et la pauvreté dans le monde. Les pays pauvres
n'ont pas contribué à la crise financière. Ils en seront
néanmoins les plus meurtris. L'idéologie de la croissance
effrénée a provoqué des déséquilibres
mondiaux intenables.
C'est dans ce paysage mouvementé que le Maroc a
commencé de sentir les premiers effets de la crise mondiale
principalement par la voie des échanges.
Chapitre II- L'impact de la crise financière sur
l'économie marocaine
Introduction
La crise des subprimes qui s'est
déclenchée aux Etats-Unis n'a pas beaucoup tardé pour
arriver au Maroc infectant sa croissance et son développement
économique, avec des degrés dont l'intensité
diffère d'un secteur à l'autre faisant de l'agriculture la
meilleure gagnante et de l'industrie un secteur souffrant plus que
d'habitude.
Pour comprendre le processus de la propagation de la
crise mondiale internationale au Maroc et son impact sur les divers secteurs
constituant le tissu de l'économie nationale, on va, dans un premier
temps, analyser la diffusion de la crise des subprimes au Maroc ainsi que son
impact sur l'économie nationale en générale, pour se
focaliser dans un deuxième temps sur ses répercussions sur le
secteur industriel .
Section I: L'économie marocaine face à
la crise
I- La diffusion de la crise des subprimes au Maroc
1-L'économie marocaine avant la crise
Selon le département des affaires
économiques et sociales de l'ONU, l'économie marocaine est parmi
les plus dynamiques d'Afrique. Passant par d'importantes transformations au
cours de cette dernière décennie, elle est inscrite sur un
nouveau palier de croissance qui a permis de croître son
attractivité (croissance du PIB hors agriculture a été de
5 % pour la période 2004-2007 contre 3.9% pour 1999-2003). Ainsi, de
nombreuses réformes structurelles engagées par le royaume visant
l'identification de nouvelles pistes à travers l'élargissement de
champs d'action des forces de marché.
Le système économique du Maroc
présente plusieurs facettes et se caractérise par une grande
ouverture vers l'extérieur comme le témoignent les
différents accords de libre échange ratifiés par le
royaume avec ses principaux partenaires économiques, cette ouverture
constitue une source attractive des IDE et d'un relais important du commerce
extérieur.
Etant soutenu par la croissance de la consommation des
ménages, par la progression des transferts des marocains
résidents à l'étranger et par l'effort d'investissement
consenti sur les secteurs privé et public, le marché
intérieur a bénéficié d'une nouvelle dynamique lui
permettant ainsi de réaliser un taux d'investissement qui fléchit
les 30% du PIB.
En effet, la réduction continue du
déficit budgétaire et la baisse du taux d'endettement
extérieur de 26.4% du PIB en 2003 à 19.8% en 2007, font preuve
que les finances publiques ont été assainies et que l'inflation a
été maîtrisée pour se situer au dessous de 3%. A ce
titre significatif, des conséquences rigoureuses sont apparues avec une
réduction du taux de chômage de 4 points en l'espace de 5 ans et
un surcroît de la demande de crédit bancaire dont l'encours a
doublé de 2005 à 2008 dans un contexte de baisse des taux
d'intérêt.
Parallèlement, le Maroc a érigé
le développement humain comme priorité et a mis en oeuvre ,
ces dernières années, un vaste programme économique et
social à caractère structurant en témoigne l'Initiative
Nationale pour le Développement Humain (INDH), ( qui a permis de
réduire la pauvreté et les inégalités de 9 % en
2007), et les projets d'envergure (Tanger Med, Plan Azur...etc.).
Toutefois, malgré les évolutions
enchaînées, l'économie marocaine ne s'est pas
débarrassée de certains facteurs de fragilité qui
pourraient affecter son processus de développement
particulièrement en cette période sensible de la crise
financière.
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