GROUPE BK - UNIVERSITE CHAMBRE
ECONOMIQUE EUROPEENNE INSTITUT INTERNATIONAL FONDATION
UNIVERSITAIRE MERCURE
DE MANAGEMENT
BRUXELLES- BELGIQUE
COTONOU-BENIN
MEMOIRE DE MASTER 2
MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES
De l'insertion professionnelle
à l'employabilité des primo-demandeurs
d'emploi de l'Agence Nationale Pour l'Emploi.
Rédigé et soutenu par :
Sous la Direction de :
Wilhelmine NOUDOFININ M. Pierre Claver
ADOMOU
Conseillère-Formatrice/ANPE Consultant /
Formateur
Professeur à l'IIM
Année Académique :
2007-2008
« Il n'est de richesse et de
force que d'hommes ».
Jean BODIN, 1529-1596
« Si tu veux des résultats toute
l'année, sème des graines, si tu veux des résultats pour
dix ans, plante des arbres, et si tu veux des résultats toute la vie,
élève des hommes ».
Vieux dicton chinois
Les opinions émises dans ce mémoire
n'engagent que son auteur et en aucune façon le groupe
BK-Université et ses institutions.
DEDICACE
A
Ma très chère mère Marie TOGNISSO, pour ton
amour.
A
Mon bien-aimé, pour ton amour.
A
Toutes les personnes physiques et morales ayant
contribué à la réalisation de cette oeuvre.
MEMOIRE
De
Mon feu cher père Christian A. NOUDOFININ, pour ton amour.
REMERCIEMENTS
A
La Mission de la Coopération Technique Belge pour le
bénéfice d'une bourse locale belge de formation.
&
L'Etat Béninois, à travers les
ministères ci-après :
- le Ministère de la Micro-finance de l'Emploi des
Jeunes et des Femmes ;
- le Ministère du Développement, de la
Planification et de l'Evaluation de l'Action Gouvernementale ;
- Ministère de l'Economie et des Finances ;
- Le Ministère des Affaires Etrangères
pour le bénéfice de la bourse locale de
formation à travers leurs actions conjointes.
v Ministres Sakinatou ALFA OROU SIDI, Rekyath MADOUGOU, et
Fatiou AKPLOGAN (Ex-ministre du Comnnerce, de l'Industrie et de la Promotion de
l'Emploi), et aux autorités du Cabinet du Ministère de la
Micro-Finance de l'Emploi des Jeunes et des Femmes pour leur sollicitude
dont : le Directeur de Cabinet (DC) Aliou DJIBRIL MORIBA, l'Assistant du
DC Vincent MITCHODJEHOUN, le Conseiller Juridique Sam ASSOUMAN, la Directrice
des Ressources Humaines...
v Secrétaire Général de la Commission
Nationale Béninoise pour l'UNESCO, Irenée F. BOKO.
v Mon directeur de mémoire, M. Pierre Claver ADOMOU,
qui n'a ménagé aucun effort pour m'apporter un encadrement de
qualité.
v La Direction Générale de l'ANPE, au D.G p.i
Liamidi A. YESSOUFOU, aux responsables ou personnels qui ont contribué
d'une certaine manière à la réalisation de ce travail.
v Tous les honorables membres du Jury pour leur contribution
à l'amélioration de cette oeuvre.
v La Direction Générale de l'IIM et à son
personnel pour la formation de qualité que nous avons reçue.
v Aux Enseignants de l'IIM, pour la qualité de leurs
enseignements.
v A Monsieur Dieudonné KINDOZOUN.
v Au Directeur du cabinet Afrique Gouvernance et
Communication, Afize A. ADAMON.
v A mes frères et soeurs, aux parents et amis dont
Mme EDJELLE-AHOUANSOU Yvette ...
v A tous ceux qui ont oeuvré d'une manière ou
d'une autre à la réalisation de ce travail.
SIGLES ET ABREVIATIONS
- AIDE :
- ANPE :
- APE :
- ARP :
- ARN :
- ARB :
- ARE :
- ARL :
- ARS :
- ARP :
- ARSO :
- ARSE :
- ARC :
- ARNO :
- ARNE :
- ATSS :
- BIT :
- BRS :
- BTS :
- CA :
- CAE :
- CATE :
- CCIB :
- CDD :
- CDI :
- CDEL :
- CDS :
- CE :
- CePEPE :
- CIPEN :
- CNPE :
- COPE :
- CPEP :
- CPPE :
- CNSS :
- CREE :
- CRPC :
- CSEJ:
- DAF:
- DE :
- DFPE :
- DFSE :
- DG :
- D.G p.i
- DOEF :
- DOP :
- DPE :
- DPME :
- DRSP:
- DPR :
- DRH :
- DTS :
- ENAM :
- FADESP:
- FASEG :
- FAST :
- FLASH :
- FNPEEJ :
- FODEFCA
- FSNE :
- FSE :
- GERME :
- GIP-INTER:
- INSAE :
- IPTS :
- MCPP :
- MICPE :
- OEF :
- OIT :
- ONG :
- PAE :
- PAEI :
- PAPEJ :
- PD :
- PEJ :
- PIB :
- PISEA:
- PISE :
- PIP :
- PME :
- PNE :
- PPP :
- PSR :
- RCDE :
- RGPH :
- RNDH :
- ROME :
- SCI :
- SMIG :
- SPE:
- TBE :
- TRE :
- TRIE :
- VPT :
|
Aide à l'Insertion et au Développement de
l'Emploi
Agence Nationale Pour l'Emploi
Agent Permanent de l'Etat
Antenne Régionale de Parakou
Antenne Régionale de Natitingou
Antenne Régionale de Borgou
Atelier de Recherche d'Emploi
Antenne Régionale de Lokossa
Antenne Régionale du Sud (Atlantique Littorale)
Antenne Régionale de Porto-Novo
Antenne Régionale Sud- Ouest
Antenne Régionale Sud- Est
Antenne Régionale du Centre
Antenne Régionale Nord-Ouest
Antenne Régionale Nord- Est
Administration du Travail et de la Sécurité
Sociale
Bureau International du Travail
Banque Régionale de Solidarité
Brevet de Technicien Supérieur
Conseil d'Administration
Contrat Assistance Emploi
Cellule d'Appui Technique à l'Emploi
Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin
Contrat à Durée Déterminée
Contrat à Durée Indéterminée
Centre de Développement Economique et Local
Cellule du Développement Stratégique
Chercheur d'Emploi
Centre de Promotion et d'Encadrement des Petites Entreprises
Coordination Nationale des Initiatives et Projets d'Emploi
Nouveau
Commission Nationale Pour l'Emploi
Centre d'Orientation et de Préparation à
l'Emploi
Contrat Première Expérience Professionnelle
Centre de Perfectionnement du Personnel des Entreprises
Caisse Nationale de Sécurité Sociale
Créer votre Entreprise
Cellule des Relations Publiques et de la Communication
Contrat Solidarité Emploi Jeune
Département Administratif et Financier
Demandeur d'Emploi
Direction de la Formation et de la Promotion de l'Emploi
Département du Fonds de Soutien à l'Emploi
Directeur Général
Directeur Général par intérim
Département de l'Observatoire de l'Emploi et de la
Formation
Département de l'Orientation et de la Prospection
Département de la Promotion de l'Emploi
Direction des Petites et Moyennes Entreprises
Document de Réduction Stratégique de la
Pauvreté
Département Perfectionnement et Reconversion
Directeur des Ressources Humaines
Diplôme de Technicien Supérieur
Ecole Nationale d'Administration et de la Magistrature
Faculté de Droit et de Sciences Politiques
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
Faculté des Sciences et Techniques
Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
Fonds National de Promotion de l'Entreprise et de l'Emploi des
Jeunes
Fonds de Développement de la Formation Continue et de
l'Apprentissage
Fonds de Solidarité Nationale pour l'Emploi
Fonds de Soutien à l'Emploi
Gérer Mieux votre Entreprise
Groupement d'Intérêt Public International
Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique
Impôt Progressif sur Traitement et Salaire
Microcrédits aux Plus Pauvres
Ministère de l'Industrie, de Commerce et de la Promotion
de l'Emploi
Observatoire de l'Emploi et de la Formation
Organisation Internationale du Travail
Organisation Non Gouvernementale
Programme Auto-Emploi
Programme d'Appui à l'Emploi Indépendant
Programme d'Appui à l'Emploi des Jeunes
Primo-Demandeur
Programme Emploi Jeune
Produit Intérieur Brut
Programme d'Insertion des Sans Emploi dans l'Agriculture
Programme d'Insertion des Sans Emploi
Programme d'Insertion Professionnelle
Petites et Moyennes Entreprises
Politique Nationale de l'Emploi
Programme de Pré-insertion Professionnelle
Programme Spéciaux de Reconversion
Renforcement des Capacités des Demandeurs d'Emploi
Recensement Général de la Population et de
l'Habitat
Rapport National sur le Développement Humain
Répertoire Opérationnel des Métiers et des
Emplois
Service de Contrôle Interne
Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti
Service Public de l'Emploi
Tableau de Bord sur Emploi
Techniques de Recherche d'Emploi
Trouver votre Idée d'Entreprise
Valorisation de Poste de Travail
|
LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET ANNEXES
TABLEAUX
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PAGES
|
Tableau n°5 : Répartition du personnel par
fonction et par catégorie d'emploi.
Tableau n°6 : Situation financière de l'ANPE de
2004 à 2008.
Tableau n°7 : Récapitulatif des programmes de
l'ANPE.
Tableau n°8 : Représentation de
l'échantillonnage.
Tableau n°9 : Identification des variables et
indicateurs de recherche.
Tableau n°10: Répartition des primo -demandeurs
interviewés par
sexe.
Tableau n°11 : Répartition des primo-demandeurs
par groupe d'âges.
Tableau n°12 : Répartition des primo-demandeurs/
niveau d'instruction.
Tableau n°13 : Répartition des primo-demandeurs
par type d'enseignements.
Tableau n°14 : Présentation des conditions
d'accès à l'emploi remplies par les primo-demandeurs d'emploi
interviewés.
Tableau n°15 : Besoins des primo-demandeurs selon le
type d'emploi.
Tableau n°16 : Représentation des besoins en
stage des primo-demandeurs selon le type d'entreprises.
Tableau n°17 : Représentation des besoins en
formation des primo-demandeurs.
Tableau n°18 : Représentation des besoins en
orientation professionnelle des primo-demandeurs.
Tableau n°19 : Synthèse des réalisations
de l'ANPE
Tableau n°20 : Niveau d'absorption des demandeurs
d'emploi à travers les programmes
Tableau n°21 : Appréciation des mesures de
l'ANPE/ les enquêtés.
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11
12
17
56
57
62
62
63
63
64
65
66
67
68
69 -70
71
71
|
GRAPHIQUES
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PAGES
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Graphique G1 : Présentation du personnel/Direction et
Antennes.
Graphique G2 : Présentation du personnel par
Catégorie d'emploi.
Graphique G3 : Aperçu global des programmes de
l'ANPE.
Graphique G4 : Présentation des primo-demandeurs
interviewés /sexe.
Graphique G5 : Présentation des primo-demandeurs par
groupe d'âges
Graphique G6 : Présentation des primo-demandeurs
d'emploi par niveau d'instruction.
Graphique G7 : Présentation des primo-demandeurs par
type d'enseignements.
Graphique G8 : Présentation des conditions remplies
par les primo-demandeurs enquêtés.
Graphique G9 : Représentation des besoins des
primo-demandeurs selon le type d'emploi.
Graphique G10 : Représentation des besoins en stage
des primo-demandeurs selon le type d'entreprises.
Graphique G11 : Représentation des besoins en
formation des primo-des primo-demandeurs.
Graphique G12 : Représentation des besoins en
orientation professionnelle des primo-demandeurs.
Graphique G13 : Facteurs d'employabilité selon les
responsables
Graphique G14 : Caractéristiques
d'employabilité des primo-demandeurs interviewés.
Graphiques G15, G16 : Synthèse des
réalisations de l'ANPE
Graphique G17 : Appréciation des programmes de l'ANPE
par les enquêtés.
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11
11
13
62
62
63
63
65
66
66
67
67
69
69
69-70
72
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ANNEXES
|
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· Tableau n°4 : Organigramme de l'ANPE.
· Tableau n°1 : Récapitulatif de la
compréhension des attributions de l'ANPE.
· Tableau n°2 : Récapitulatif des
activités de l'ANPE/publics.
· Tableau n°3 : Offres de services de l'ANPE et
cibles.
· Guides N°1 et N°2
· Offres d'emploi N° 1, 2, 3, 4.
· Table des matières
|
|
RESUME
La lutte contre le chômage et le sous-emploi à
travers des politiques d'insertion professionnelle, reste un défi majeur
pour les différents gouvernements du monde d'entier.
Au Bénin, l'ANPE est aujourd'hui l'un des dispositifs
d'insertion professionnelle qui, à l'aide de ses programmes s'efforce
quotidiennement d'accompagner les jeunes vers l'obtention d'un emploi
salarié ou indépendant. Après nombre d'années, il
se révèle que les mécanismes mis en place pour assurer
l'insertion professionnelle des primo-demandeurs d'emplois donnent des
résultats mitigés. Les différents efforts
déployés ne solutionnent point les problèmes d'emploi des
jeunes car ces derniers ne remplissent pas les conditions
d'employabilité.
En effet, plusieurs primo-demandeurs d'emplois inscrits
à l'ANPE n'arrivent pas toujours à s'insérer malgré
l'existence des programmes. Ces jeunes ne présentent pas les profils en
adéquation avec les emplois offerts.
Dans ces conditions, l'approche d'insertion professionnelle
jusqu'ici mise en oeuvre par l'ANPE s'avère peu efficace par rapport aux
attentes. Il importe d'explorer une nouvelle approche basée sur
l'employabilité des primo-demandeurs d'emploi.
A cet effet, la présente étude qui ambitionne
d'améliorer l'employabilité des primo-demandeurs,
intitulée « de l'insertion professionnelle à
l'employabilité des primo-demandeurs d'emploi de l'ANPE » a
été réalisée au sein de l'ANPE
précisément avec les primo-demandeurs. De même, des
responsables d'entreprises, de cabinets de recrutement, de formation et
d'orientation professionnelle ont été interviewés.
Cette étude a permis d'identifier les facteurs
personnels et socio-économiques liés à
l'employabilité des primo-demandeurs, d'analyser la contribution des
mesures de l'ANPE à l'employabilité de ces derniers et de
proposer des stratégies pouvant impacter l'employabilité des
demandeurs.
MOTS CLES
- Insertion professionnelle
- Employabilité
- Primo-demandeur
SUmmary
The fight against unemployment and under-employment through
policies of integration, remains a major challenge for governments the world
over.
In Benin, the ANPE is now one of the devices that
employability, through its programs strives daily to accompany young people to
obtain paid employment or self-employed. After many years, they show that the
mechanisms put in place to ensure the employability of first-time employment
shows mixed results. However, these efforts fail to reach all young people
because they do not meet the conditions of employment. Indeed, several
first-time jobseekers registered with the ANPE do not always fit despite the
existence of programs. These young people do not have the profiles match the
jobs available.
In these conditions, the approach employability so far
implemented by ANPE is inefficient compared to expectations. It is important to
explore a new proxy based on the employability of first-time jobseekers. To
this end, this study aims to improve the employability of first-time
applicants, entitled "Employability of the employability of first-time use of
the ANPE was conducted within the 'ANPE precisely with the first-time
jobseekers. Similarly, managers of companies, recruitment, training and
vocational guidance were interviewed.
This study identified personal factors and socio-economic
concerns related to the employability of first-time applicants, analyze the
contribution of measures at the ANPE employability of them and to propose
strategies that could impact the employability of applicants.
SOMMAIRE
TITRES
|
PAGES
|
Avertissement
Dédicace
Mémoire
Remerciements
Liste des sigles et abréviations
Liste des tableaux, graphiques et annexes
Résumé
Summary
Sommaire
Introduction
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE
L'ETUDE
CHAPITRE I : Cadre physique et
problématique
Section 1 :
Présentation du cadre physique
Section 2 :
Problématique de l'étude
CHAPITRE II : De la revue de la
littérature aux hypothèses
Section 1 : Revue de la
littérature
Section 2 : Etat des lieux
de l'insertion professionnelle au Bénin
Section 3 :
Hypothèses de l'étude
DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE
l'ETUDE
CHAPITRE I : De la démarche méthodologique à la
présentation des résultats.
Section 1 : Démarche méthodologique
Section 2 : Présentation des résultats
CHAPITRE II : Analyse des résultats et recommandations
Section 1 : Analyse des résultats
Section 2 : Diagnostic et recommandations
Conclusion
Bibliographie
· Table des matières
Annexes
|
iv
v
vi
vii
ix
xiii
xvi
xviii
xx
1
3
4
4
20
24
24
41
50
51
52
52
62
73
73
87
96
99
I - VII
|
Introduction
La Constitution béninoise du 11 décembre 1990
(articles 7 et 30) fait de l'emploi un droit inaliénable à tous
les citoyens. Une réalité qui témoigne de la place
primordiale que revêt la question de l'emploi pour l'individu et pour la
société. L'emploi apparaît dès lors comme une valeur
sociale forte aux plans socio-économique et politique. Il permet
l'intégration sociale de l'individu et reste une source intarissable de
création de richesses dans l'économie, et par conséquent
un élément déterminant de réalisation de paix
sociale. Divers politiques, stratégies et dispositifs ont
été mis en place depuis des décennies par l'Etat
béninois afin de résorber la question du chômage et du
sous-emploi des jeunes, qui se dénombrent à environ 18277
demandeurs d'emploi suite au dernier Recensement Général des
Chômeurs et Primo-demandeurs d'emploi au Bénin, (2005).
L'Agence Nationale Pour l'Emploi (ANPE), est aujourd'hui
l'un des dispositifs mis en place par le gouvernement béninois,
créé par décret n°2003-224 du 07 juillet 2003, afin
de faciliter l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi tant dans
l'emploi salarié que dans l'emploi indépendant.
Des stratégies de pré-insertion, d'insertion,
d'accompagnement individuel, d'assistance technique et d'orientation
professionnelle sont développées au sein de l'ANPE à
travers la réalisation de différents programmes. Mais, force est
de constater que ces stratégies d'insertion professionnelle mises en
place par l'ANPE présentent des limites produisant ainsi des
résultats mitigés. La conséquence est que nombre de
demandeurs d'emploi et précisément les primo-demandeurs
persistent dans un chômage de longue durée.
Ainsi, pour polir les stratégies d'insertion
professionnelle pratiquées jusque-là, qui ne solutionnent pas
véritablement la question du chômage, et en vue d'améliorer
les résultats, nous avons choisi de réfléchir dans le
cadre de notre mémoire de fin de formation en Management des Ressources
Humaines sur un sujet se rapportant à la question de
l'employabilité des primo-demandeurs
intitulé : « De l'insertion
professionnelle à l'employabilité des primo-demandeurs d'emploi
de l'Agence Nationale Pour l'Emploi ».
La présente étude s'articulera autour de deux
axes principaux :
- La première partie qui définit le cadre
théorique de l'étude est scindée en deux chapitres. Le
premier chapitre expose le cadre physique de l'ANPE et la problématique
tandis que le second chapitre présente la revue de la littérature
et les hypothèses de l'étude.
- La deuxième partie est consacrée dans un
premier chapitre à la description de la démarche
méthodologique adoptée, à la présentation des
résultats du terrain et dans un second chapitre à l'analyse des
résultats issus de l'enquête et à la formulation de
propositions de stratégies nouvelles d'amélioration de
l'employabilité des primo-demandeurs enregistrés à l'ANPE.
CHAPITRE I : Cadre physique et
problématique
Section 1 : Présentation du cadre
physique
Paragraphe 1 : Présentation
générale de l'ANPE
A- Historique
L'Agence Nationale Pour l'Emploi (ANPE) est née suite
à la dissolution de trois (3) structures préexistantes : le
Fonds National de Solidarité pour l'Emploi (FSNE), la Coordination des
Initiatives et Projets d'Emplois Nouveaux (CIPEN) et l' Observatoire pour
l'Emploi et la Formation (OEF).
Créée par décret n°2003-224 du 07
juillet 2003 portant approbation de ses
statuts, l'ANPE est un instrument privilégié
d'insertion professionnelle des jeunes à l'emploi salarié ou
indépendant dont les activités ont été
officiellement lancées le 27 avril 2004.
Juridiquement, elle est un office à caractère
social et culturel, doté de la
personnalité morale et jouissant de l'autonomie
financière. Elle est régie par les dispositions des
présents statuts ainsi que celles relatives à la loi
n°94-009 du 28 juillet 1994, portant création, organisation et
fonctionnement des offices à caractères social, culturel et
scientifique. C'est une institution dont les missions restent plurielles.
B- Mission
La principale mission de l'ANPE est de contribuer à
l'élaboration et à la mise en oeuvre de la Politique Nationale de
l'Emploi au Bénin (art 4, statuts, 2003). Dès lors, elle est
chargée de :
- contribuer à l'élaboration des indicateurs sur
l'emploi, le chômage, la formation professionnelle, et au
développement de la communication sociale pour l'emploi;
- faciliter l'intermédiation entre l'offre et la
demande d'emplois à travers des activités d'information,
d'orientation, d'appui-conseils et de prospection des potentialités
d'emplois en milieux urbain, péri-urbain, rural ;
- contribuer à l'élaboration, la mise en oeuvre
et au suivi des programmes de développement de l'emploi, à
travers des activités d'appui à la promotion de l'auto-emploi
ainsi que de l'emploi salarié par le développement des stages de
pré-insertion et d'insertion ;
- contribuer au développement de l'emploi à
travers des activités de formation, de perfectionnement et de
reconversion professionnelle ;
- mobiliser et gérer les ressources destinées au
financement des divers programmes et projets relatifs à la mise en
oeuvre de la Politique Nationale de l'Emploi.
Les différentes missions assignées à
l'ANPE s'adressent à une cible donnée.
C- Publics cibles de l'ANPE
Il s'agit :
· des chercheurs d'emploi en quête d'un emploi
salarié ou indépendant : primo-demandeurs, personnes à
insérer, personnes à reconvertir ;
· des employeurs ou offreurs d'emplois.
A cette cible, s'ajoute :
· exceptionnellement, les élèves, apprentis
et étudiants dans le cadre des activités d'orientation
professionnelle en milieu scolaire, universitaire ou d'apprentissage en vue de
la prévention du chômage ;
· les décideurs politiques, les chercheurs
universitaires, la société civile, les collectivités
publiques et privées et les partenaires institutionnels, dans le cadre
des activités de communication sociale, d'information et de recherche
sur le marché du travail et de développement de l'emploi.
Différentes activités devront être
menées à l'endroit de ce public.
D- Activités
Le coeur de métier de l'ANPE est
l'intermédiation entre l'offre et la demande qui constitue la mission de
base de tout Service Public de l'Emploi. Les activités liées au
coeur de métier se décomposent comme suit :
- l'information ;
- la mise en relation de l'offre et de la demande ;
- la prospection des potentialités d'emplois ;
- l'orientation professionnelle ;
- les formations ou Ateliers de Recherche d'Emploi
(ARE) ;
- l'appui-conseil et l'accompagnement (individualisé ou
de groupe) dans la mise en oeuvre de projets professionnels.
D'autres activités sont développées au
sein de l'ANPE et ce, dans le cadre de ses missions stratégiques
(compétences partagées) et spécifiques (compétences
délégués). Les activités liées aux missions
stratégiques et qui s'inscrivent dans une logique de
développement de l'emploi et de prévention du chômage sont
:
- l'orientation professionnelle en milieu scolaire,
universitaire ou en apprentissage ;
- la promotion de nouveaux emplois et d'emplois
nouveaux ;
- la communication sociale pour l'emploi ;
- la gestion de l'information sur le marché de l'emploi
et de la formation.
Quant aux missions spécifiques, il y a les
activités ci- après :
- la mise en oeuvre et la gestion des mesures prises par
l'Etat en faveur de l'embauche et de l'insertion professionnelle (stages de
pré-insertion ou d'insertion, aide à l'embauche, à la
qualification, au perfectionnement et à la reconversion...) ;
- la mobilisation des ressources financières pour le
financement des programmes et projets de mise en oeuvre de la Politique
Nationale de l'Emploi.
Les tableaux n°1, 2, 3 présentés en annexe
récapitulent les activités de l'ANPE.
Ainsi, à travers la réalisation de ces
différentes activités, l'ANPE se doit d'être le
guichet central de l'insertion professionnelle au Bénin. Pour ce faire,
certains partenaires ont été mis à contribution.
E- Partenaires de l'ANPE
- ANPE et GIP-INTER
Les échanges entre le Bénin et la France dans le
domaine de la promotion de l'emploi se traduisent par des actions de
coopération technique en vue du renforcement des capacités
opérationnelles de l'Agence Nationale Pour l'Emploi du Bénin. Un
protocole de coopération a été signé en 2004 entre
le Gouvernement du Bénin représenté par le
ministère béninois chargé de l'emploi et le Groupement
d'Intérêt Public International de coopération (GIP-INTER)
de France, et qui connait un renouvellement annuel. Dans ce cadre, le personnel
de l'ANPE a reçu diverses formations en vue de l'amélioration des
performances opérationnelles et fonctionnelles de l'agence au regard des
attentes des groupes cibles (employeurs, et demandeurs d'emplois).
- ANPE - BRS - FODEFCA
C'est un partenariat institutionnel tripartite
ANPE-BRS-FODEFCA qui entre dans le cadre de la promotion de l'emploi
indépendant des femmes et des jeunes du bénin. Les axes de ce
partenariat sont : le montage et le financement de projets. Quatre vint
cinq (85) jeunes ont été formé en 2006, une quinzaine ont
été financées à cette date.
- ANPE - CDEL
C'est un accord qui permet au CDEL de réaliser des
activités d'orientation professionnelle pour le compte de l'ANPE.
Paragraphe 2 : Cadre institutionnel de
l'ANPE
L'Agence Nationale Pour L'Emploi est composée de
plusieurs organes.
A- Les organes de direction
1- Le Conseil d'Administration
C'est l'organe chargé de l'administration de l'ANPE
(Art 9, Statuts, P6, 2003), composé de quinze (15) membres
répartis entre l'Etat, le patronat et les représentants des
travailleurs (centrales syndicales, représentant du personnel).
2- La Direction
Générale
Ayant à sa tête un Directeur
Général (Art 21, Statuts, p10, 2003), elle est composée
des services du staff et de cinq (5) départements
opérationnels.
a- Les services du staff
- Le Secrétariat Particulier (SP) : chargé
de la gestion du courrier confidentiel, de la gestion de l'agenda du Directeur
Général (visites, rendez-vous, déplacements...) et de
l'assistance administrative.
- Le Secrétariat Administratif (SA) :
chargé de la gestion administrative ordinaire.
- Le Service du Contrôle Interne (SCI) :
chargé de la coordination des activités de contrôle
administratif et financier et du suivi des projets de l'administration.
- La Cellule des Relations Publiques et de la Communication
(CRPC) : a en charge, l'accueil et la gestion du standard, la
communication interne et externe de l'ANPE (gestion de l'image de l'ANPE et de
l'organisation des évènements).
- La Cellule de Développement Stratégique
(CDS) : chargée de la conception d'outils de prospective, de suivi,
d'évaluation et de développement en cohérence avec les
objectifs et missions de développement de l'agence. Elle participe au
développement de partenariats et à la mobilisation des ressources
financières.
- Le Département Administratif et Financier
(DAF) : chargé de la gestion des ressources matérielles,
financières et humaines.
b- Les départements
opérationnels
- Le Département de l'Orientation et de la Prospection
(DOP) : il est chargé de l'orientation et de la prospection
à travers les activités d'intermédiation, de quête
des opportunités d'emploi, d'appui-conseils.
- Le Département de la Promotion de l'Emploi (DPE)
devenu Département de l'Insertion Professionnelle et de l'Appui à
l'Emploi Indépendant (DIPAEI) : il est chargé de la mise en
oeuvre des programmes (AIDE/ CPEP, CSEJ, CAE, et PAEI).
- Le Fonds de Soutien à l'Emploi (FSE) devenu
Département de la Mobilisation des Ressources et du Suivi des Projets
(DMRSP): il assure la mobilisation de ressources financières et le suivi
des projets de l'ANPE.
- Le Département du Perfectionnement et de la
Reconversion (DPR) : il est chargé de la gestion des
activités de formation (perfectionnement, reconversion) à
l'endroit des usagers de l'ANPE.
- Le Département de l'Observatoire, de l'Emploi et de
la Formation (DOEF) chargé de la collecte, de la production
d'informations relatives au marché de l'emploi, de l'élaboration
et du suivi des indicateurs du marché de l'emploi, devenu autonome
depuis 2008.
3- Les antennes
L'ANPE dispose d'antennes régionales qui sont des
structures déconcentrées dans les six (6) départements
géographiques du Bénin. Elles sont chargées de la mise en
oeuvre des programmes et activités de l'ANPE. Il s'agit de :
- L'Antenne Atlantique - Littoral sise à Cotonou
à Akpakpa ;
- L'Antenne Ouémé - Plateau sise à Porto
Novo ;
- L'Antenne Mono - Couffo sise à Lokossa ;
- L'Antenne Zou - Collines sise à Bohicon ;
- L'Antenne Borgou - Alibori sise à
Parakou ;
- L'Antenne Atacora - Donga sise à Natitingou.
Ces dernières sont composées de : le (a)
chef d'antenne, le (a) conseiller (ère)
chargée de l'orientation et de la prospection, le (a)
chargé (ée) des programmes, le (a) secrétaire d'antenne,
et de l'agent de liaison ou le gardien pour certaines.
Au sein de ces antennes, les activités ci -
après sont menées :
§ accueil des demandeurs d'emploi et chefs
d'entreprise ;
§ enregistrement des demandeurs et organisation de la
base de données,
§ écoute, orientation, appui-conseils aux
demandeurs d'emplois et chefs d'entreprise ;
§ prospection des opportunités d'emploi et gestion
des offres d'emploi ;
§ organisations de fora et séance
d'information ;
§ organisation de formations et ateliers sur les
Techniques de Recherche d'Emploi ;
§ mise en oeuvre des différents programmes de
l'ANPE (vulgarisation, inscription, sélection, phase pratique,
suivi...).
Dans le cadre de la réalisation de ses
activités, l'ANPE dispose de ressources humaines, financières et
matérielles. Elle s'est dotée d'un Règlement
Intérieur et d'un accord d'établissement adopté en 2005 et
qui prit effet par note de service n°30/ANPE/DAF/SRH/SA du 24 octobre
2005.
B- Des Ressources
1- Des ressources humaines
A cette date, l'effectif de l'ANPE est de 71 personnes
réparties au sein de la Direction générale, les
départements et les antennes. Le personnel est constitué de
ressources humaines propres recrutées par appel à
candidatures parmi lesquels il y a majoritairement des Contractuels
à Durée Indéterminée (CDI) auxquels s'ajoutent six
(6) Agents Permanents de l'Etat (APE) en position de mise à disposition.
Le turn-over au 31 décembre 2008 est de 6 démissionnaires,
1détachement, 1 départ à la retraite, 1décès
et 1 départ en fin de contrat : l'ancien DG ANPE dont le premier
contrat n'a pas été renouvelé.
Le tableau n°5 et les graphiques ci - après font
le point de la situation du personnel, selon les services et selon la
catégorie socio professionnelle.
Tableau n°5:
Répartition du personnel
1
|
Répartition du personnel/ direction
générale et antennes.
|
Direction : 46
|
Antennes : 25
Antenne Cotonou : 5
Antenne Porto-Novo : 4
Antenne Lokossa : 4
Antenne Bohicon : 4
Antenne Parakou : 4
Antenne Natitingou : 4
|
Total : 71
|
2
|
Taux de répartition du personnel par fonction
(%).
|
Direction générale :
72%
|
Antennes : 28%
|
Total : 100%
|
3
|
Répartition du personnel par catégorie
d'emploi.
|
- Cadres et assimilés : 38 soit 41%. /Notre
catégorie (cadre).
|
- Agents de maîtrise et assimilés :
10 soit 21%.
|
- Agents d'exécution et assimilés :
23 soit 38%.
|
Graphique G 1 : Répartition
personnel entre & Graphique G 2 : Répartition
personnel/emploi la Direction Générale et les Antennes
Source : ANPE / Données Rapport
Annuel 2006- 2008.
Il apparaît qu'environ les 2/3 (45 sur 71) du personnel
de l'ANPE est concentré au sein de la Direction Général.
Ce personnel est majoritairement composé de cadres (41%).
2- Des ressources financières et
matérielles
L'ANPE dispose d'une autonomie financière.
Statutairement (Art 8, Statuts, p5), le capital par dotation de l'Agence est
composé de :
- des patrimoines disponibles au niveau des structures dont
son avènement consacre la disparition ;
- des apports en nature constitués des meubles,
immeubles et matériels appartenant à l'Etat et mis à la
disposition de l'ANPE ;
- des apports en numéraires entièrement
libérés ;
- des dotations complémentaires accordées
à l'Agence par l'Etat, décidées dans le cadre de la loi
des Finances sur proposition du Ministre chargé de l'emploi s'inscrivant
dans le budget de l'agence ;
- des dons, des legs et subventions conformément
à la législation en vigueur. Le capital par dotation peut
être augmenté par de nouveaux apports faits par l'agence ou par
incorporation de réserves.
Cependant, le budget de l'ANPE (centralisé par la
Direction Générale) est à ce jour, exclusivement
financé par le budget national. La contribution de divers partenaires
devra être sollicitée pour augmenter et diversifier les ressources
financières. L'agence a actuellement à son actif des biens
meubles et immeubles pour la réalisation de ses activités. Le
tableau n°6 ci-après présente les ressources
financières de l'ANPE.
Tableau n°6 : Situation financière de
l'ANPE de 2004- 2008
ANNEES
|
Budget prévisionnel ANPE (1)
|
Budget affecté à l'ANPE par l'Etat
(2)
|
2004
|
711.944.673
|
474.629.782
|
2005
|
1.107.168.349
|
738.112.233
|
2006
|
1.339.922.017
|
893.281.345
|
2007
|
1.770.972.017
|
1.180.648.000
|
2008
|
1.885.464.853
|
1.270.164.853
|
Source : ANPE/ Rapports annuels et budgets
prévisionnels 2006, 2007, 2008.
Ce tableau montre l'insuffisance des ressources dont dispose
l'ANPE.
Paragraphe 3: Les mesures d'insertion professionnelle au
sein de l'ANPE
L'ANPE se veut le principal guichet de l'insertion
professionnelle. Le vocable de l'insertion pris au sens large du terme englobe
des situations aussi diverses telles que :
- le passage du primo-demandeurs d'emploi du système
éducatif au système productif (insertion);
- le retour à l'emploi de personnes s'étant
précédemment retrouvées au chômage après une
première expérience professionnelle
(réinsertion) ;
- la reconversion de travailleurs en poste, mais en
quête de mobilité ou tout simplement engagés dans une
démarche préventive de consolidation de leurs acquis
professionnels et de prévention de leurs emplois ;
- l'accompagnement individuel et l'assistance aux personnes
désireuses de créer leur propre entreprise.
Dans ce cadre, différents programmes facilitent
l'insertion professionnelle des jeunes et couvrent les 77 communes du
Bénin. Le graphique n°3 donne un aperçu global des
programmes.
Graphique G 3 : Aperçu global des
programmes de l'ANPE. Source : ANPE
A- Le programme « Aide à l'Insertion
et au Développement de l'Embauche » (AIDE).
Le Programme « Aide à l'Insertion et au
Développement de l'Embauche (AIDE) » est venu remplacer en
2006 et dans le cadre des réformes initiées par l'ANPE, celui
initialement dénommé « Programme d'Insertion des Sans
Emploi (PISE) ». C'est une mesure de lutte contre le chômage et
le sous-emploi dont l'objectif est de faciliter la pré-insertion et
l'insertion des jeunes et des femmes primo-demandeurs d'emploi salarié
dans les entreprises publiques et privées à travers un stage de
12 mois non renouvelable, rémunéré par l'ANPE. Le
Programme « AIDE » s'adresse principalement aux
diplômés sortis des Universités, des Ecoles et
Etablissements de formation professionnelle formelle.
Le Programme comporte trois (03) volets :
- Volet 1, Contrat Première
Expérience Professionnelle (CPEP) : il permet de
faire acquérir la première expérience professionnelle aux
primo-demandeurs d'emplois qualifiés en leur offrant 12 mois de stage
rémunéré par l'ANPE dans l'Administration Publique
centrale et déconcentrée.
- Volet 2, Contrat Assistance Emploi (CAE) :
c'est une mesure d'aide à l'embauche qui permet
d'accompagner les Entreprises et les Organismes du secteur productif dans leur
démarche de création d'emplois durables. Le CAE consiste en un
engagement mutuel sur une période de 12 mois au cours de laquelle,
l'ANPE apporte une assistance financière pour la prise en charge du
stagiaire placé dans une structure d'accueil retenue dans le cadre du
programme. La structure d'accueil doit entre autres dispositions payer en
début de stage, l'équivalent d'un (1) mois d'allocation,
contribuer à raison de 30% au paiement des allocations du stagiaire mis
à sa disposition à partir du 7ème jusqu'au
12ème mois et signer un contrat de travail CDD ou CDI au
stagiaire au terme dudit stage.
- Volet 3, Contrat Solidarité Emploi Jeune
(CSEJ) : il permet de développer l'emploi dans le
secteur social (Santé, Education, Développement Communautaire,
Environnement etc...) dans les mêmes conditions que le CAE.
Par ailleurs, des formations sur les « Techniques de
Recherche d'Emploi » et « Techniques de Valorisation du
Poste de Travail » sont organisées à l'intention des
stagiaires du programme AIDE afin de les outiller à faire face aux
réalités du marché de l'emploi.
B - Le programme de « Renforcement des
Capacités des Demandeurs d'Emploi » : RCDE
Ce programme vise à améliorer
l'employabilité des demandeurs d'emploi en leur offrant des formations
(pratiques et théoriques) de qualification, de perfectionnement et de
reconversion de courte de durée (au moins 3 mois). Il s'adresse aux
demandeurs d'emploi béninois de 18 à 40 ans,
déscolarisés ou détenteurs d'un diplôme
d'enseignement général, technique ou professionnel. Les secteurs
privilégiés dans les formations sont : l'agriculture,
l'élevage, la pêche, l'artisanat, la petite industrie de
transformation, autres (selon la pertinence).
C- Le Programme d'Appui à l'Emploi
Indépendant : PAEI
C'est un programme spécifique de lutte contre le
chômage et le sous-emploi, de soutien à la création
d'entreprises aux jeunes et aux femmes de 18 à 40 ans porteurs de projet
en vue de la réduction de la pauvreté. Le PAEI a pour objectifs
de :
· développer l'esprit d'entreprise, au sein de la
population cible constituée des femmes et des jeunes ;
· contribuer à l'émergence de nouveaux
entrepreneurs ;
· accompagner les initiatives privées
créatrices de richesses et génératrices d'emplois durables
et décents. Il couvre prioritairement les secteurs de l'agriculture, de
l'élevage, de la pêche, de l'artisanat, de la petite industrie, et
autres activités selon la pertinence commerciale. Le PAEI comporte trois
(3) composantes à savoir : l'encadrement, la formation et le
renforcement de capacités.
D-Le Programme Spécifique de Reconversion :
PSR
C'est un programme spécial conçu pour les
déflatés de « Défi Emploi Jeune », les
conducteurs de Zémidjan et autres. Il a pour objectifs
spécifiques d'accompagner cette cible dans leur reconversion et de
conduire leur réinsertion professionnelle vers un emploi durable,
salarié ou indépendant. Ces déflatés sont
orientés vers d'autres opportunités et ceci par métier,
secteur et filière d'activité.
Le Programme comporte deux (02) principaux volets. Primo, le
Volet emploi salarié reposant sur la prise en charge par l'ANPE des
bénéficiaires à travers les formations TRE et VPT et une
mise en stage professionnel de douze (12) mois auprès d'une structure
privée ou parapublique en vue d'une embauche. Secundo, le Volet emploi
indépendant qui est basé sur la méthodologie GERME
(Gérez Mieux votre Entreprise) de l'Organisation Internationale du
Travail (OIT) et consiste en une réinsertion en activités
entrepreneuriales, s'inspirant essentiellement du (PAEI).
La mise en oeuvre des différents programmes
obéit généralement à une procédure,
à des règles, du lancement à la mise en stage ou formation
en passant par la sélection des candidats. Concernant le PAEI, les plans
d'affaires sont déposés à l'ANPE qui se charge de la
transmission au Fonds National de Promotion de l'Entreprise et de l'Emploi des
Jeunes (FNPEEJ). Le tableau ci- après fait le récapitulatif des
programmes de l'ANPE.
Tableau n°7 : Récapitulatif des
programmes ANPE
PROGRAMME AIDE : VOLET 1, CPEP
|
OBJECTIFS
|
- Faciliter la pré-insertion des jeunes et des femmes
primo-demandeurs d'emploi salarié dans l'Administration publique.
- Faire acquérir la première expérience
professionnelle aux primo-demandeurs d'emplois qualifiés.
|
CONTENU
|
- Mise en stage pendant 12 mois non renouvelables de primo-
demandeurs d'emploi et paiement d'une allocation mensuelle aux stagiaires par
l'ANPE.
- Formation des bénéficiaires en TRE et VPT pr
aiguiser leur compétitivité.
|
DEMARCHE
|
- Enregistrement du demandeur d'emploi à l'ANPE.
- Lancement du programme après le 1er
trimestre de chaque année.
- Sélection des candidats.
- Mise en stage des bénéficiaires dans
l'administration publique centrale et déconcentrée.
- Répartition des stagiaires du CPEP par
Ministère.
|
QUELQUES
RESULTATS
|
- 3250 candidats inscrits en 2008, 506
bénéficiaires, soit 15,6% du nombre total.
- 506 bénéficiaires ayant acquis un an
d'expérience.
- Tous les bénéficiaires sont outillés sur
les Techniques de Recherche d'Emploi et Valorisation du Poste de Travail.
|
PROGRAMME AIDE : VOLET 2, CAE
|
OBJECTIFS
|
- Faciliter l'insertion des jeunes et des femmes demandeurs
d'emploi salarié dans les secteurs productifs.
- Accompagner les entreprises dans leur volonté
d'embauche.
|
CONTENU
|
- Paiement au début du stage par l'employeur d'une
caution l'équivalent d'un (01) mois d'allocation.
- Contribution à raison de 30 % du payement des
allocations du stagiaire mis à sa disposition à partir du
7ème jusqu'au 12ème mois.
- La signature d'un contrat de travail (CDD ou CDI) avec le
stagiaire au terme dudit stage.
|
DEMARCHE
|
- Enregistrement du demandeur d'emploi à l'ANPE.
- Lancement du programme après le 1er
trimestre de chaque année.
- Sélection des candidats et des entreprises.
Enquête auprès des entreprises. - Mise en stage des
bénéficiaires dans les entreprises privées.
|
QUELQUES RESULTATS
|
- 128 entreprises inscrites en 2008, 23 retenues pour 23
stagiaires, soit moins de 20%.
- Acquisition d'un an d'expérience par les
bénéficiaires.
- Embauche de certains bénéficiaires.
- Les 23 stagiaires sont outillés sur les Techniques de
Recherche d'Emploi et Valorisation du Poste de Travail.
|
PROGRAMME AIDE : VOLET 3, CSEJ
|
OBJECTIFS
|
- Faciliter l'insertion des demandeurs d'emploi salarié
dans les entreprises à caractère social et dans les mairies ou
collectivités locales et dans les secteurs de : Santé,
Education, Développement Communautaire, Environnement etc...).
- Accompagner les entreprises dans le recrutement de leur
personnel.
|
CONTENU
|
- Mise en stage pendant 12 mois non renouvelables de primo-
demandeurs d'emploi par l'ANPE. Paiement d'une allocation mensuel aux
stagiaires par l'ANPE et par l'entreprise (pour l'entreprise, 30% les 6
derniers mois).
- Signature d'un contrat de travail (CDD ou CDI) avec le
stagiaire au terme dudit stage.
- Mesure d'aide à l'embauche.
|
DEMARCHE
|
- Enregistrement du demandeur d'emploi à l'ANPE.
- Lancement du programme après le 1er trimestre
de chaque année.
- Sélection des candidats et des entreprises.
Enquête auprès des entreprises.
- Mise en stage des bénéficiaires dans les
entreprises des secteurs sociaux.
|
QUELQUES
RESULTATS
|
- 103 entreprises inscrites au titre de 2008, 39
sélectionnées et 39 stagiaires retenues. Acquisition d'un an
d'expérience par tous les bénéficiaires et embauche de
certains bénéficiaires.
- 39 bénéficiaires formés aux TRE et VPT.
|
PROGRAMME RCDE
|
OBJECTIFS
|
- Améliorer l'employabilité des demandeurs d'emploi
en leur offrant des formations (pratiques et théoriques) de
qualification, de perfectionnement et de reconversion de courte de durée
(au moins 3 mois).
- Accroître les chances d'insertion professionnelle des
jeunes demandeurs d'emploi salarié ou indépendant.
|
CONTENU
|
Mise en formation des demandeurs d'emploi dans les domaines de
l'agriculture, l'élevage, la pêche, l'artisanat, la petite
industrie de transformation, et autres (selon la pertinence).
|
DEMARCHE
|
- Enregistrement du demandeur d'emploi à l'ANPE.
- Lancement du programme après le 1er
trimestre de chaque année.
- Sélection des candidats.
- Mise en formation des bénéficiaires.
|
QUELQUES
RESULTATS
|
- Des demandeurs d'emploi ont été formés.
- Pour 208 demandes au titre de 2007, 62 personnes
sélectionnées et formées, soit un taux d'environ 28%.
- 187 demandes, 37 sélectionnés au titre de
2008.
|
PROGRAMME PAEI
|
OBJECTIFS
|
- Développer l'esprit d'entreprise, au sein de la
population cible constituée des femmes et des jeunes.
- Contribuer à l'émergence de nouveaux
entrepreneurs.
- Accompagner les initiatives privées créatrices
de richesses et génératrices d'emplois durables et
décents.
|
CONTENU
|
- Formation, encadrement et suivi des demandeurs d'emploi
porteurs de projets. Secteurs d'activités prioritairement retenus :
agriculture, élevage, pêche, artisanat, petite industrie et
autres.
- Population cible principalement constituée de femmes et
de jeunes diplômés des Universités, des Ecoles et des
Centres de formation professionnalisés, porteurs d'idées de
projets.
|
DEMARCHE
|
- Enregistrement du demandeur d'emploi à l'ANPE.
- Lancement du programme après le 1er
trimestre de chaque année.
- Sélection des candidats.
- Formation.
- Mise en stage d'immersion des bénéficiaires dans
l'Administration publique centrale et déconcentrée.
- Dépôt plan d'affaires et transmission au
FNPEEJ.
|
QUELQUES
RESULTATS
|
- 2500 bénéficiaires formés et plans
d'affaire réalisés sur environ 5000 postulants pour les trois
dernières années (2006-2008), soit un taux de 50%.
- Au titre de 2008, sur 2111 postulants, 1013 candidats ont
été sélectionnés soit 48% sur l'ensemble du
territoire..
|
Source : ANPE/document de programmes, prospectus,
plaquettes, 2005-2009.
Il apparaît qu'au titre de 2008, l'ANPE a enregistré
5700 postulants aux différents programmes ou mesures : 3250 pour le
CPEP, 103 pour le CAE, 128 pour le CSEJ, 208 pour RCDE et 2111 pour le PAEI.
Sur les 5700 postulants, 1643 soit 28% ont pu bénéficier de ces
programmes qui devraient contribuer à leur insertion professionnelle.
Ces résultats visiblement et quantitativement ne sont pas à la
hauteur des attentes des candidats à l'emploi.
Section 2 : Problématique
Paragraphe 1 : Enoncé du problème
L'ANPE est aujourd'hui l'un des dispositifs de lutte contre le
chômage et le sous-emploi créé par le gouvernement
béninois, par décret n°2003-224 du 07 juillet 2003. Des
activités d'offre de stages ou de formations, d'offre d'emploi,
d'appui-conseil, d'orientation professionnelle, et de mise en relation sont
menées afin de faciliter l'insertion professionnelle des demandeurs et
primo-demandeurs. Différents programmes de pré-insertion et
d'insertion sont développés au sein de l'ANPE afin d'aider les
jeunes à accéder à un emploi salarié ou
indépendant. Il s'agit notamment de :
- programme d'Aide à l'Insertion et au
Développement de l'Embauche à trois composantes (CPEP, CSEJ,
CAE) qui consiste en la mise en stage pendant 12 mois dans des entreprises
publiques (CPEP) ou privées (CSEJ, CAE), des demandeurs d'emploi pour
la plupart des primo-demandeurs en vue de l'acquisition d'expériences ou
éventuellement pour l'embauche ;
- programme d'Appui à l'Emploi Indépendant
(PAEI) qui permet la formation, l'encadrement et le suivi de jeunes porteurs de
projets de création d'entreprises ;
- programme de Renforcement des Capacités des
Demandeurs d'Emploi (RCDE) à travers lequel l'ANPE s'emploie
à donner des formations de qualification ou de perfectionnement ou de
reconversion aux jeunes dans les domaines de l'agriculture, de
l'élevage, de la pêche...
Les résultats obtenus à ce jour semblent bien
mitigés. Pour l'an 2008, la capacité d'absorption des demandeurs
d'emploi par les programmes se révèle à travers les
taux ci-après : 15,6% pour CPEP, 18% pour CAE, 38% pour CSEJ, 20% pour
RCDE et 48% pour PAEI. Globalement, en 2008, 31% des postulants ont
bénéficié des programmes ; environ les 15,6% du CPEP
sont des primo-demandeurs. De même, en 2007, sur 619 offres d'emploi
reçues, 112 demandeurs d'emploi ont été
insérés, soit un taux de 18, 09% et en 2008, sur 742 offres
reçues, 315 candidats insérés soit un taux de 42,45%. Il
faut souligner que très peu de primo-demandeurs ont été
insérés (à peine 5%). Les primo-demandeurs constituent
aujourd'hui la catégorie la plus nombreuse, soit environ 65% des
demandeurs d'emploi enregistrés annuellement, 2520 en 2007 et 2683
en 2008 et qui rencontrent des difficultés d'accès à
l'emploi.
Il apparaît sans conteste que malgré les
différentes actions menées par l'ANPE, en vue de l'insertion
professionnelle des demandeurs, les difficultés d'accès à
l'emploi des primo-demandeurs subsistent encore.
L'analyse de la situation montre que l'Etat a jusque-là
joué un rôle de pourvoyeur d'emploi et a toujours abordé
cette question sous l'angle de l'insertion professionnelle des jeunes. L'emploi
étant perçu comme une dette de l'Etat vis-à-vis du
citoyen, l'Etat doit offrir un emploi à tous, même si les
compétences réelles laissent à désirer. Une logique
qui rend le demandeur d'emploi peu actif et très dépendant des
structures d'insertion. Dès lors, le jeune « demandeur
d'emploi » peu responsabilisé et autonomisé compte
surtout sur la providence de l'Etat pour avoir un emploi et non sur ses
compétences.
Or, de nos jours l'emploi n'est plus un don, mais un
échange équitable de compétences recherchées par
les entreprises et de compétences requises disponibles chez le demandeur
d'emploi. De plus en plus, l'emploi apparaît non plus comme un
état statique mais plutôt comme un processus dynamique qui
nécessite une adaptation proactive des individus. Avoir un emploi
aujourd'hui exige du demandeur d'emploi des compétences
appropriées aux besoins des entreprises. Ainsi, les entreprises en
quête de productivité, de compétitivité et de
rentabilité ne recherchent que des ressources humaines de
qualité.
Face aux limites de la logique d'insertion professionnelle
pratiquée à l'ANPE, qui répond de moins en moins aux
fluctuations du marché de l'emploi et qui a comme corollaires
l'inemployabilité des primo - demandeurs et l'accroissement du nombre de
primo- demandeurs en chômage de longue durée, il urge de changer
de stratégie, en expérimentant de nouvelles stratégies
susceptibles de développer l'employabilité des primo-demandeurs
d'emploi.
La présente étude qui est intitulée
« De l'insertion professionnelle à l'employabilité des
primo-demandeurs de l'Agence Nationale Pour l'Emploi », nous
permettra de faire un diagnostic approfondi de la situation des
primo-demandeurs au sein de l'Agence et de trouver des solutions
appropriées en faveur du développement de leur
employabilité.
Pour ce faire, nous nous proposons de répondre à
quelques interrogations.
A ce sujet, notre question centrale est :
Pourquoi les primo-demandeurs de l'ANPE ne sont-ils pas
employables ?
De cette question centrale découlent les questions
suivantes.
Quels sont les facteurs personnels, socio-économiques
qui limitent l'employabilité des primo-demandeurs ?
Satisfont -ils aux conditions d'employabilité ?
Les programmes d'insertion professionnelle de l'ANPE
facilitent-ils l'employabilité des primo-demandeurs ?
Quelles sont les stratégies à mettre en place
pour assurer l'employabilité des primo-demandeurs ?
Les objectifs suivants ont été définis
dans le cadre de l'étude.
Paragraphe 2 : Les objectifs de l'étude
A- Objectif général
Notre objectif général est de contribuer
au développement de l'employabilité des primo-demandeurs.
De cet objectif découlent les objectifs
spécifiques suivants.
B- Objectifs spécifiques
1. Analyser les facteurs personnels et
socio-économiques qui limitent l'employabilité des
primo-demandeurs.
2. Apprécier la contribution des stratégies
d'insertion professionnelle à l'employabilité des demandeurs
d'emplois de l'ANPE.
3. Proposer des stratégies complémentaires de
développement de l'employabilité des primo-demandeurs.
Chapitre I : De la revue de la littérature
aux hypothèses
Section 1 : Revue de la Littérature
Paragraphe 1 : Approche théorique sur
l'insertion professionnelle et l'employabilité.
Dans le cadre de l'étude, une synthèse de la
revue de la littérature mérite d'être faite. Mais avant, il
convient de clarifier certains concepts.
A - Définition des concepts
- Emploi
L'emploi se définit comme une occupation
rémunérée (Gratwitz, 2000, p.149) dans une logique
socio-économique. Une définition qui renvoie à l'exercice
d'une activité professionnelle rémunérée et qui
s'apparente au travail. De plus, en gestion des ressources humaines, l'emploi
est « un ensemble de postes de travail semblables ou voisins pouvant
être traités globalement, ou une fonction ou un poste tenue par
une personne désignée ». (Peretti, 2008, p.106). Une
définition qui reste dans une logique de gestion des compétences.
L'emploi revient alors à un ensemble théorique de postes de
travail similaires par leur contenu. Un emploi est constitué d'une
famille de postes ayant des caractéristiques communes (missions,
activités), des relations de proximité suffisante pour faire
objet d'un même traitement global. L'emploi permet alors la
réalisation d'une ou plusieurs fonctions de l'entreprise (Soumaho, 2005,
p.9).
L'emploi se résume alors à toute occupation
professionnelle rémunérée, répondant à un
besoin social, économique solvable exercé à titre
personnel (auto-emploi) ou pour le compte d'autrui (emploi salarié) et
pouvant prendre des formes diverses (temporaire, saisonnier...).
Généralement, nous avons tendance à confondre emploi et
travail qui sont des composantes du marché de l'emploi.
- Travail
Le travail est d'abord l'accomplissement d'une
tâche ; un effort physique ou intellectuel en vue de la
réalisation d'une oeuvre. Selon Peretti (2000), c'est un effort, une
occupation rémunérée. Le travail diffère de
l'emploi en ce sens qu'il peut ne pas être rémunéré.
Et emploi et travail s'exécutent sur un marché
économique.
- Le marché du travail
Selon le Petit Larousse illustré (2001),
« le marché de l'emploi est la situation de l'offre et de la
demande d'emploi dans une région, un pays ou par rapport à un
type d'activité ». Il s'agit d'un espace économique
où les offres et les demandes se rencontrent pour maintenir
l'équilibre tant souhaité en matière d'emploi. Il est plus
difficile de réaliser l'équilibre car généralement
les demandes dépassent largement les offres d'emploi (situation de
chômage). Nombre de pays comme la Bénin traversent cette situation
où nombre de primo-demandeurs ont des difficultés d'insertion
professionnelle.
Toutefois, la situation contraire peut se produire ; les
offres surpassent les demandes. Il se pose un problème de
disponibilité des compétences. Ce sont des
déséquilibres du marché de l'emploi qui amènent des
situations de chômage ou de sous-emploi.
- Le chômage
« Le chômage est la situation
économique et sociale que subit la population active
inemployée » ( Hachette, 1994). Selon le Bureau
International du Travail « sont au chômage toutes personnes qui
n'ont accompli aucune heure de travail durant la semaine
précédant l'enquête, alors qu'elles sont à
même de travailler et qu'elles sont en quête active d'un emploi
salarié ». Il ressort de cette définition quatre
éléments caractéristiques du chômeur :
être en âge de travailler, être sans travail, être
disponible pour travailler et être à la recherche d'un travail. Le
chômage revient à la situation d'inactivité d'une personne
qualifiée et désireuse de s'insérer dans la vie active
(charte nationale pour l'emploi, 2008, P7).
- Le sous - emploi
C'est la situation d'une personne occupée en dessous de
sa qualification et de la rémunération requise pour l'emploi
(Peretti, 2000, p227). Nombre de demandeurs d'emploi subissent cette situation
et aspirent à une insertion professionnelle durable.
- L'insertion professionnelle
C'est le fait pour un demandeur d'emploi de trouver un emploi
précaire ou durable. De la part des pouvoirs publics, elle consiste
à la mise en oeuvre de stratégies pouvant offrir l'emploi au
grand nombre. Mais la démarche d'insertion professionnelle reste souvent
dans une logique sociale et peu économique. La conséquence est
que les demandeurs d'emploi ne sont pas responsabilisés et sont peu
compétitifs sur le marché de l'emploi.
- Employabilité
L'employabilité se définit comme étant
« la probabilité plus ou moins élevée que peut
avoir une personne à la recherche d'un emploi d'en trouver
un » (Peretti, 2008, p.107). C'est - à dire
l'attractivité d'une personne sur le marché du travail ; sa
capacité à se maintenir en état de conserver son emploi,
ou d'en trouver un autre, dans ou hors le métier ou l'entreprise. Ce qui
implique pour cette personne de posséder les compétences requises
recherchées sur le marché de l'emploi et plus
précisément par les entreprises. Le constat aujourd'hui est que
les mesures d'insertion ne permettent pas toujours aux demandeurs d'emploi
d'être employables.
Pour mieux cerner les contours de notre étude, nous
avons eu recours à quelques théories sur la question de l'emploi.
B- Synthèse théorique sur l'insertion
professionnelle et l'employabilité
La question de l'emploi a été abordée par
plusieurs auteurs sous divers angles dont ceux de l'insertion
professionnelle et de l'employabilité.
Selon Piriou (2004, p63), l'insertion se définit comme
« le résultat du processus d'intégration sociale des
individus ou ce processus lui-même ». Fournier et Monette
(2000, p62) ont abordé la question de façon plus
élaborée. L'insertion socioprofessionnelle est définie
comme le passage réussi entre la formation et la vie active. Ils ont su
montrer l'importance de la
formation dans le processus d'insertion socioprofessionnelle.
S'insérer dans la vie active impose à l'individu d'être
détenteur d'une formation. Par conséquent les personnes munies
d'un diplôme, d'une qualification accèdent plus facilement
à un emploi permanent, à plein temps et mieux
rémunéré. Il faut souligner que certaines
représentations sociales sont liées à l'insertion à
savoir : la recherche du bien-être et la satisfaction au travail.
Ces dernières résultent de la réalisation du projet
professionnel, du sentiment de maîtrise des compétences
professionnelles, de la reconnaissance de soi par le milieu professionnel, et
de la réalisation de soi. De même, à travers les
réflexions de Fournier et de Monette, on note que le diplôme est
insuffisant pour l'obtention d'un emploi. Partant de là, il y a un
écart entre les attentes des jeunes et les réalités du
marché de l'emploi. Ils soulignent la caducité de la
théorie adéquationniste de l'emploi fondée essentiellement
sur l'obtention d'un emploi stable en relation avec la formation. Ils proposent
une intégration socioprofessionnelle basée sur la capacité
d'adaptation des jeunes en ces termes : « la transition entre les
études et marché du travail exige que la personne s'ajuste ou
réponde à la demande pour se trouver un emploi ». Ce
qui implique des stratégies incluant l'esprit combatif chez l'individu,
l'élaboration et la mise en oeuvre d'un plan d'action professionnelle.
Dans la même logique, Jose (2000, pp 73-83) aborde
l'insertion professionnelle en nous éclairant davantage sur la
théorie adéquationniste. Il définit le modèle
adéquationniste d'insertion professionnelle comme la relation formation
- emploi basée sur un modèle de prévision de formation
adéquate à l'emploi et favorisant l'orientation des jeunes. Une
théorie qui véhicule l'adéquation entre les diplômes
et le métier c'est - à dire que les diplômes
délivrés s'équilibreraient, entre les diverses
spécialités, suivant les nouveaux emplois offerts. Il a eu le
mérite d'avoir fait une analyse assez fouillée du modèle
adéquationniste en montrant ses succès et ses limites. Comme
succès de la théorie adéquationniste, il souligne qu'elle
a été un modèle parfait car facilitant l'orientation
professionnelle, et donnant assez d'espoir aux jeunes et aux politiques.
Malheureusement, les insuccès du modèle résident dans le
fait que ce dernier facilite de moins en moins l'insertion professionnelle du
jeune à cause de la diversité des acteurs en face (école
et entreprise), dont les intérêts divergent. Car, l'école
doit produire des qualifications dans un temps particulier tandis que
l'entreprise doit répondre aux exigences de productivité et de
rentabilité. Jose (2000, pp 73-83), propose une logique formation -
emploi - éducation -socialisation, un modèle qui va au
delà de l'adéquation formation et emploi en favorisant la
socialisation et de développement professionnel de l'individu. Il
suggère de repenser les perspectives théoriques sur l'insertion
socio professionnelle, et de réinventer de nouveaux modèles
d'insertion avec l'implication et la collaboration de tous les acteurs
(individu, entreprise, Etat) : une approche proactive, centrée
sur le pouvoir d'agir, l'« empowerment ». Une logique
à laquelle nous souscrivons parfaitement car elle est au coeur
même des débats sur l'employabilité des demandeurs
d'emploi.
Si l'on s'interroge de plus en plus sur les mesures sociales
d'insertion professionnelle c'est parce qu'elles ne donnent pas toujours les
fruits escomptés. Or le marché de l'emploi exige des demandeurs
d'emploi, des compétences avérées qu'ils ne
détiennent point afin d'obtenir un emploi.
Une étude réalisée par l'INSEP en 2007 a
eu le mérite d'aborder la question de l'employabilité, de cerner
les concours du concept, d'identifier les facteurs de développement de
l'employabilité, d'analyser quelques politiques et pratiques en
entreprise. Empruntant la définition de Finot in
« Développer l'employabilité », l'on
s'accorde aujourd'hui sur le fait que l'employabilité signifie
« l'aptitude à l'emploi ». Ne pas avoir cette
aptitude, c'est être comme un handicapé social ou physique ;
un invalide. Un concept qui a une longue histoire et qui a été
retracée par Alain Finot dans son ouvrage. Apparu dans les années
1930, vers 1980, il a été traversé plus tard par le
« courant de pensée de compétences » dont la
logique de compétences est l'angle d'attaque et gravite autour des
points ci-après :
- Evolution des systèmes conventionnels de
classification : le passage d'une logique de qualification à une
logique de compétences ;
- Elaboration des référentiels
métiers-compétences et pratiques d'évaluation ;
- Développement des entretiens professionnels.
Dès lors l'employabilité est un concept qui
concerne et les chômeurs, et les salariés, et les entreprises.
L'individu a le devoir de se rendre employable et de même l'entreprise se
doit de le rendre employable. Le développement de l'employabilité
est aussi « le maintien et le développement des
compétences des salariés et des conditions de gestion des
ressources humaines permettant d'accéder à un emploi, à
l'intérieur ou à l'extérieur de l'entreprise dans des
délais et conditions favorables », (Burgat et Certain, 2007,
p8). Il ressort de cette définition que le développement
de l'employabilité est synonyme de la gestion des compétences et
de la capacité des personnes à identifier leurs acquis
professionnels, à actualiser en permanence leurs compétences en
fonction des évolutions de leur métier et des besoins des
employeurs.
L'étude d'INSEP CONSULTING (2007) a mis en exergue
trois facteurs qui contribuent au développement de
l'employabilité. Il s'agit :
- des facteurs liés à la personne : les
caractéristiques individuelles, statiques ou dynamiques, les attitudes
sociales et professionnelles, les compétences techniques et
transversales ;
- des facteurs liés à l'environnement : les
facteurs économiques et concurrentiels qui pèsent sur le
marché du travail, ceux liés aux évolutions techniques et
des métiers, les facteurs liés aux évolutions
règlementaires ;
- les facteurs liés à l'entreprise : aux
ressources humaines, à l'organisation du travail et au management.
Autant d'éléments qui nous illuminent sur les
conditions de développement de l'employabilité des demandeurs
d'emploi et la responsabilité des différents acteurs en
jeu : l'individu, l'entreprise et l'Etat.
Si de façon simpliste l'employabilité est
« la capacité à obtenir un emploi » selon
Piriou (2004, p46), Gazier et Boislandelle, (1987, 1998, p16) la
définit comme « l'ensemble des préalables
qu'une personne doit posséder à un niveau minimal afin de
chercher, d'obtenir et de conserver un emploi ». Ici, la
responsabilité de l'employabilité incomberait alors exclusivement
aux seuls salariés, supposés valoriser les acquis de leur
expérience, gérer leurs portefeuilles de compétences et
élaborer leurs projets professionnels. Une démarche
véritablement proactive qui responsabilise l'individu.
Pour Lebrut, R. (1980-1990, p7) l'employabilité est
« la probabilité que peut avoir une personne à la
recherche d'un emploi d'en trouver un ». Une probabilité qui
dépendrait d'un certain nombre de facteurs. Dans la même logique,
Fontan (1990, p13) indique que l'employabilité se réfère
à l'ensemble des facteurs qui, chez une personne, conditionnent son
accessibilité au marché du travail à savoir :
l'âge, la scolarité, l'état de santé, la formation
scolaire, professionnelle et académique, la motivation, l'attitude au
travail, les mentalités...
Danvers (2003, pp 2-3) quant à lui a eu le
mérite de faire une typologie de l'employabilité. Il
distingue :
- L'employabilité technologique : liée aux
qualités productives de l'individu appréciées par des
tests d'aptitudes ;
- L'employabilité économique : qui
correspond aux variations du marché ;
- L'employabilité socio-industrielle : regroupant
les aspects conventionnels ou légaux qui régissent l'accès
à l'emploi des diverses catégories de travailleurs ;
- L'employabilité moyenne : qui dépend des
conditions générales de l'économie de la
société ;
- L'employabilité différentielle :
liée à certaines caractéristiques (âge, sexe,
nationalité, spécialité professionnelle, capacité
physique des intellectuelles etc...).
Au bout de ces réflexions, il apparaît clairement
que la question de l'emploi connaît une évolution avec les
approches théoriques. De la théorie
adéquationniste, nous nous acheminons vers une des approches
intégrationniste, adaptationniste, et employabiliste.
L'employabilité apparaît comme un
concept à géométrie variable, un outil à la fois
individuel et organisationnel, très pertinent de développement
des compétences des demandeurs d'emploi qui devrait séduire plus
d'un car, elle responsabilise ces derniers, facilite une meilleure insertion
professionnelle et favorise l'accroissement des performances individuelles et
collectives au sein de l'entreprise.
Dans le souci de mieux cerner les contours de notre
étude, nous nous sommes intéressés aux analyses de Coster
(1999) sur la question de l'emploi dans son ouvrage intitulé
Sociologie du Travail et Gestion des Ressources Humaines. De Coster a
montré la valeur sociale du travail à travers sa genèse
(de l'antiquité aux temps modernes), les formes de divisions sociales du
travail (selon le sexe, la nature de l'activité, l'organisation du
travail), la situation du travail au regard de l'évolution technologique
ainsi que l'impact de l'évolution technologique sur les emplois.
A travers cette genèse, on note que le travail a
revêtu diverses formes. Dans l'antiquité, il apparaissait comme
méprisable avec une connotation péjorative car, c'était un
moyen pour pourvoir aux besoins vitaux. Cette connotation transparait dans
l'étymologie du concept travail, qui vient du mot latin
« tripalium » et qui désigne un instrument de
torture du XII è au XVI siècle. Ainsi travailler
signifiait : tourmenter, faire souffrir (Coster, 1999, p. 26). Avec le
christianisme, le travail revêt un caractère expiatoire. Du Moyen
âge à ce jour, le travail est reconnu comme positif et connait une
sacralisation. Le travail et mieux le travail rémunéré est
alors valorisé et ce qualitativement. Car non seulement il permet la
création de richesses mais aussi et surtout permet à l'individu
d'être utile à la société, de
bénéficier d'un prestige personnel en raison de l'emploi
occupé (Stoetzel, 1983) et par conséquent constitue la
principale condition d'intégration sociale. La
conception du travail évolue et ce travail apparaît comme un
emploi. La situation de chômage est vécue comme une exclusion
sociale prioritaire. Le travail-emploi apparaît comme une valeur sociale
forte indéniable pour jeunes et adultes car, il procure le
bien-être matériel. Il suscite l'adhésion commune et
encourage la société à formuler des objectifs qui
s'inscrivent dans ce sens : le droit au travail et pour tous. Ce qui
justifie la lutte contre le chômage et la recherche de la réussite
professionnelle.
De Coster a aussi explicité les formes de division du
travail et les formes de discrimination au sein de ces
dernières :
· les divisions manuelles et intellectuelles du
travail : la supériorité du travail intellectuel sur celui
manuel ;
· les divisions sexuelles du travail : la
supériorité du travail des hommes sur celui des femmes ;
· les divisions fonctionnelle et technique du
travail : leur impact, qui sur le plan économique permet une
meilleure structuration, l'accroissement considérable de la
productivité mais qui sociologiquement entrainaient l'aliénation
de l'individu.
Il a aussi analysé la double face de l'évolution
technologique. Une évolution qui, à court terme entraine le
licenciement de la main d'oeuvre déqualifiée mais qui à
long terme permet une production de qualité, l'accroissement de la
demande, l'extension de l'entreprise (induit productivité, accroissement
de ressources et compétitivité) et par conséquent la
création de nouveaux emplois et l'embauche.
De Coster nous a séduit à travers son analyse
sur la question du travail : la valeur du travail dans la
société, les implications de la division du travail, et l'impact
des technologie sur l'emploi.
La présente revue de la littérature s'est aussi
intéressée à quelques travaux de mémoires
réalisés sur la question de l'emploi.
· Dans une étude récente
réalisée par Soumaho E. (2005) dans le cadre de son
mémoire de fin de formation en Gestion des Ressources Humaines
option Management à l'ENAM, en réponse aux
difficultés d'insertion professionnelle des énarques sur le
marché du travail, et en rapportant les perspectives formulées
par les différents acteurs de l'ENAM, nous pouvons
énumérer entre quelques solutions.
- Les énarques proposent comme solution d'orienter la
formation en l'adaptant aux besoins du marché.
- Ils suggèrent par exemple l'apprentissage pratique de
l'informatique aux secrétaires afin de mieux les outiller. Il l'explique
en ces termes : « au lieu de leur apprendre combien de
disquettes faudra t-il pour enregistrer un document de plusieurs pages, il vaut
mieux leur enseigner la pratique en la matière ». p 39.
- Pour les animateurs de l'ENAM, la formation doit être
en adéquation avec les besoins du marché de l'emploi :
une formation orientée vers les besoins des entreprises privées.
- Quant aux employeurs, ils proposent que les employeurs
soient fortement impliqués dans la conception et l'élaboration
des programmes de formation afin d'y insérer leurs
préoccupations.
Eu égard aux difficultés et perspectives
formulées par les différents acteurs, l'auteur du mémoire
fait les recommandations ci-après :
- la création d'un bureau d'aide à
l'insertion ;
- l'adaptation de la formation aux besoins du marché de
l'emploi ;
- la participation des employeurs à la conception des
programmes de formation en vue d'une réelle adéquation ;
- la formation des énarques aux méthodes de
recherche d'emploi.
Une étude qui a le mérite de nous
éclairer sur les difficultés d'insertion des énarques et
de proposer des solutions fort louables pour leur insertion professionnelle.
Cependant, et l'auteur et les acteurs restent bien dans une logique bien
utopiste de l'adéquation formation - emploi. Bien que dans cette logique
les employeurs devront être associés dans la conception des
programmes de formations, peut -on vraiment espérer une réelle
adéquation -formation emploi lorsqu'on sait que même les
employeurs ont du mal à contrôler les fluctuations
économiques qui affectent le marché de l'emploi ? Ne faut -
il pas explorer d'autres pistes d'insertion professionnelle ?
· Kiando I. (2006), dans son mémoire de fin du
cycle II de GRH de l'ENAM option Management intitulé « Le
processus de socialisation des nouveaux employés à la BOA -
BENIN », souligne l'importance du processus de socialisation des
nouveaux employés de cette institution et ce, à travers une
analyse fouillée du processus de socialisation : les étapes
de socialisation, les formes, rapport socialisation/culture d'entreprise... Un
processus de socialisation qui, réussit contribuera à la
motivation du personnel, à la satisfaction personnel et par
conséquent à l'accroissement de la productivité et de la
performance du personnel au sein de l'entreprise.
Ce mémoire a le mérite de nous éclairer
sur le concept de socialisation et de montrer l'importance de la socialisation
des nouveaux employés au sein d'une entreprise. Ainsi, en empruntant les
termes de Piaget (1998), in Dubar, la socialisation apparait comme la
construction des identités sociales et professionnelles. Mieux encore,
c'est un « processus d'équilibration, qui se
caractérise par le passage d'un état de moindre équilibre
à un état d'équilibre supérieur » qui se
fait par assimilation c'est-à-dire l'incorporation des choses et des
personnes à des structures déjà construites et par
accommodation : c'est-à-dire le réajustement des structures
en fonction des transformations externes.
Dans une logique de quête d'employabilité des
primo-demandeurs d'emploi, afin de faciliter l'obtention et le maintien de
l'emploi de ces derniers, nous faisons notre la question de socialisation des
demandeurs d'emploi en trois phases en vue d'une meilleure insertion
professionnelle (durable) :
- La phase de préparation, non seulement avant
l'entrée dans l'entreprise (en les préparant
efficacement) ;
- La phase d'entrée dans l'entreprise par une meilleure
intégration ;
- La phase de sortie réussie (par un
développement des compétences de l'employé) au sein de
l'entreprise en les intégrant à une autre et ce, dans le cadre
d'une mobilité professionnelle.
Nous estimons que dans le cadre du développement de
l'employabilité des demandeurs d'emploi nous devons favoriser leur
socialisation grâce à un processus de conditionnement,
d'inculcation, voire d'adaptation.
· Dans une étude réalisée par
Gbogbanou D. (2003) sur la question de l'emploi intitulée « La
gestion du changement des valeurs dans le cadre de la promotion de l'emploi au
Bénin » dans le cadre de son mémoire de fin de
formation de cycle II, d'Administration du Travail et de la
Sécurité Sociale (ATSS) option Droit et Administration
générale, il a tenté de rechercher les causes profondes et
systémiques de la stagnation d'une promotion de l'emploi au Bénin
en vue de proposer des solutions plus pragmatiques. Une analyse pertinente
l'amène à identifier comme obstacles à la promotion de
l'emploi, des causes externes et internes suivantes :
S'agissant des causes exogènes, il y a
identifié :
- les emprunts extérieurs avec des taux
d'intérêts exorbitants ;
- la monnaie CFA parrainée par l'euro et engloutie par
le Naïra, le Cédi et le Dollars US ;
- la dépendance à outrance de l'économie
béninoise ;
- les échanges commerciaux qui ne sont pas en faveur de
l'économie béninoise ;
- les programmes d'ajustement structurel et leurs corollaires
avec les dicktats des institutions de Bretton-woods ;
- la conjoncture économique internationale qui a un
impact négatif sur les activités économiques du pays.
Quant aux causes endogènes, il s'agit de :
- l'insuffisance de croissance économique ;
- la contre performance dans tous les secteurs
d'activités économiques ;
- la faible mobilisation de l'épargne interne ;
- la faible capacité d'investissement ;
- la dépendance technologique ;
- l'économie peu diversifiée et très
fragile ;
- l'inadéquation entre la formation et l'emploi,
- l'évolution démographique et la jeunesse de la
population ;
- la mauvaise gestion de l'appareil étatique :
détournement, malversations, corruption, manque d'efficacité,
d'efficience, de règles d'évaluation et de contrôle...
Autant de facteurs identifiés qui freinent la promotion
de l'emploi et qui
l'ont amené à proposer les pistes de
résolution que voici :
- changement de valeurs d'inefficacité par
l'efficacité, la médiocrité par la qualité, la
décroissance par la croissance ;
- changement des comportements : l'augmentation de la
productivité au travail, facteur d'accroissement de richesse nationale
(PIB) en vue de la promotion de l'emploi ;
- changement de système économique : un
système de bonne gouvernance, en suggérant que les chevaux soient
remplacés par des automobiles, puis par des avions, et enfin par des
fusées ; P32.
- Nécessité pour l'économie de
créer et de développer des hommes nouveaux, des ressources
humaines de qualité, comparables à un produit de qualité
offert sur le marché, vendables, constamment améliorées et
adaptables aux changements.
Il a eu le mérite de faire une analyse
macro-économique de la situation de l'emploi au Bénin, en
montrant comment la non compétitivité de l'économie
béninoise d'alors (2003) ne favorise pas la promotion de l'emploi,
comment la question de l'inadéquation des formations produites avec les
emplois proposés fragilise la promotion de l'emploi. A en croire
l'auteur de cette étude, on pourrait être amené à
penser qu'une fois les problèmes du cadre macro économiques
réglés, il n'y aurait plus de problèmes d'emploi au
Bénin.
Mais nous constatons que 6 ans après cette
étude, bien que le Bénin connaît actuellement une
amélioration nette du cadre macroéconomique qui se traduit par :
l'amélioration du climat des affaires, l'accroissement des
investissements, la mise en place de mécanismes et de dispositifs de
bonne gestion de l'économie béninoise, le développement de
plus en plus accrue d'une culture de l'excellence, la diversification de
formations capables de répondre dans une certaine mesure aux besoins du
marché de l'emploi, la question du chômage et du sous-emploi
persiste.
Il faut aussi souligner que dans son analyse, il s'est
plutôt appesanti sur la responsabilité de l'Etat dans la promotion
de l'emploi en proposant des mesures en faveur de l'amélioration du
cadre macro-économique. Les solutions proposées par l'auteur
mettent peu l'accent sur la responsabilisation et l'autonomisation de
l'individu face à la question de l'emploi.
· Edjelle-Ahouansou Y. (2008), dans le cadre de son
mémoire de fin de formation de Master en Management des Ressources
Humaines à l'IIM, a analysé la question de l'insertion
socio-professionnelle des primo- demandeurs de l'ANPE dans une étude
intitulée « L'Agence Nationale Pour l'Emploi (ANPE) et
l'insertion socio-professionnelle des primo-demandeurs d'emploi au
Bénin ». L'objectif visé par cette étude est de
contribuer à l'amélioration du taux d'insertion des
primo-demandeurs d'emploi sortis des facultés cibles de l'enseignement
supérieur général, inscrits à l'ANPE. Cette
étude a su montrer des freins de l'insertion socioprofessionnelle de
cette catégorie de jeunes. Les freins identifiés sont :
l'inadéquation de la formation de l'enseignement supérieur face
aux besoins du marché de l'emploi, l'insuffisance des ressources
matérielles, financières, et humaines de l'ANPE face à
l'ampleur de la tâche, ce qui a induit un faible taux d'insertion
professionnelle des primo- demandeurs.
Des propositions ont été faites dans de cadre de
l'amélioration du contenu des formations de l'enseignement
supérieur général et de l'amélioration des
ressources de l'ANPE.
S'agissant de l'amélioration du contenu des formations,
Edjelle-Ahouansou propose entre autres :
- la formation par alternance à travers le
développement de programmes de reconversion professionnelle ;
- l'introduction de filières de spécialisation
dans les programmes de formation des facultés d'enseignements ;
- la définition d'un projet professionnel : la
réalisation d'un bilan personnel et d'un bilan de formation pendant la
formation et avant l'arrivée du jeune sur le marché du travail.
Quant à l'amélioration des ressources de l'ANPE,
des propositions ont été surtout faites dans le cadre d'une
augmentation quantitative des ressources. Il s'agit de :
- la création d'antennes sur toute l'étendue du
territoire national ;
- la création de postes de conseillers aux niveaux des
antennes ;
- la dotation de l'ANPE d'un parc informatique étendu
efficace ;
- la mobilisation de ressources financières autres que
celles du budget national afin de permettre une autonomie réelle de
l'agence pour le développement de ses activités ;
- l'augmentation par l'Etat de l'enveloppe financière
allouée à l'ANPE ;
- l'expérimentation d'une ANPE sous tutelle de la
présidence comme c'est le cas au Cameroun ;
- le renforcement des capacités du personnel de
l'ANPE ;
- la clarification du coeur de métier de
l'ANPE ;
- l'amélioration de la visibilité de
l'ANPE ;
- la gestion rigoureuse des programmes...
L'auteur a le mérite de faire des propositions fort
louables dans une logique d'insertion professionnelle, qui permettront d'agir
sur la qualité de la formation de l'enseignement supérieur et sur
le cadre institutionnel de l'ANPE afin d'augmenter le taux d'insertion des
primo-demandeurs. Mais nous pensons que pour être plus efficace dans la
résolution du chômage et du sous-emploi des jeunes, nous devons
aller au-delà de ces différentes propositions. Il y a lieu de
dépasser la logique classique d'insertion professionnelle pour
évoluer vers une démarche que nous osons pensé
optimale : celle d'employabilité.
Il ne serait pas non plus exhaustif de présenter dans
notre revue de la
littérature, la substance de quelques études et
réflexions sur l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi au
Bénin.
- Les résultats du Tableau de Bord sur
l'Emploi, (TBS, N°23, 2003) le dernier en date, indique 37597
nouveaux emplois crées en 2003. Les demandes d'emploi sont
estimées à 73123, tandis que les offres d'emploi sont de 20831.
On note un grand écart entre les demandes et les offres d'emploi. En
effet, l'appréciation très nette des tendances réelles des
offres et demandes deviennent de plus en plus difficile avec la
libéralisation de l'économie nationale.
- Suite au Premier Recensement National des Chômeurs
et Primo demandeurs d'emploi au Bénin (octobre 2005), le
Bénin dénombre environ 18277 demandeurs d'emploi soit 15957
personnes de sexe masculin et 2320 de sexe féminin et dont les
pourcentages par catégorie avoisinent : 47,6% de sous-employés,
34,93% de primo-demandeurs et 17, 38% de chômeurs.
Nous constatons que les primo-demandeurs sont les plus nombreux
après les sous-employés et caractérisés par leur
jeune âge (moyenne d'âge de 27 ans), leur
vulnérabilité, et par un chômage de longue durée (en
moyenne plus de 4,2 ans à la quête du premier emploi). Des
indicateurs qui augurent de la nécessité de gérer au mieux
l'insertion des primo-demandeurs afin de réduire le taux de sous-emploi
et de chômage lorsque nous nous accordons sur le fait que la
réussite de la première insertion professionnelle du
primo-demandeur le soustrait du sous-emploi ou du chômage.
- Le Forum National sur l'Emploi des
Jeunes (mars 2007), a eu le mérite de faire un diagnostic des
problèmes d'emploi des jeunes et de proposer des pistes de
résolution de la question. Il s'agit entre autres :
o de développer et renforcer l'aptitude à
l'emploi des jeunes Béninois par la formation et l'apprentissage
(employabilité) ;
o de développer l'esprit d'entreprise et le leadership
des jeunes ;
o de faciliter l'accès des jeunes au crédit, et
au foncier par la mise en place de mécanismes appropriés
répondant à la spécificité des jeunes ;
o de promouvoir l'emploi local en accélérant le
processus de décentralisation et de déconcentration des services
publics ;
o de promouvoir l'utilisation des technologies à haute
intensité de main-d'oeuvre pour la réalisation des
infrastructures en milieux rural et urbain ;
o d'améliorer le cadre institutionnel de la promotion
de l'emploi auprès des jeunes...
Il apparaît visiblement que la question de
l'employabilité des jeunes en tant que tel n'était point au coeur
des débats du Forum car les axes stratégiques proposés
à l'issue de ces réflexions sur l'emploi mettent surtout l'accent
sur : l'amélioration du cadre macroéconomique, la mise en place
de dispositifs socio-économiques de facilitation de l'accès
à l'emploi salarié ou indépendant des jeunes. Toutes ces
réflexions macro-économiques sur l'emploi confirment la
volonté du gouvernement de régler la question à travers la
facilitation de l'insertion professionnelle des jeunes. La priorité
reste l'insertion professionnelle traduite dans les grandes orientations
stratégiques de la Politique Nationale de l'Emploi (juillet 2008) et qui
vient corroborer ces différentes réflexions. Cependant, il a
manqué jusque-là un réel diagnostic de la capacité
réelle des demandeurs d'emploi à trouver un emploi, de la
pertinence des mesures sociales en faveur de leur employabilité vue de
proposer des solutions idoines.
Il ne serait pas exhaustif de faire un aperçu de
l'état des lieux de l'insertion professionnelle au Bénin.
Section 2 : Etat des lieux de l'insertion
professionnelle au Bénin
Paragraphe 1 : Politiques, stratégies et
dispositifs de l'emploi
A- Les stratégies de promotion de l'emploi
En vue de juguler la crise économique et
d'atténuer les tensions sociales que pourraient engendrer les
problèmes de l'emploi, du sous-emploi, du chômage et de la
pauvreté, les pouvoirs publics ont entrepris plusieurs initiatives en
faveur de l'emploi. Au titre des actions engagées, il y a entre autres
(2007, Forum Emploi, P31) :
· l'élaboration en 1996 du programme national de
l'emploi ;
· l'adoption de la politique nationale de l'emploi
(2002) ;
· la révision de la politique nationale de
l'emploi (2008) :
· l'élaboration et l'adoption de la politique
nationale de communication sociale pour l'emploi (2002) ;
· l'adoption d'un nouveau code des investissements ayant
pour souci d'assurer les meilleures garanties aux investisseurs à
l'intérieur du pays ;
· la tenue d'une table ronde sur le secteur privé
et la mise en place d'un programme de relance de ce secteur ;
· la création d'un guichet unique pour faciliter
les formalités relatives à l'installation et à la
création d'entreprises ;
· la mise en place de dispositifs d'incitation à
création d'entreprises et d'emplois, bénéficiant de
financements internationaux ;
· la modernisation du port de Cotonou ;
· le lancement des travaux à « Haute
Intensité de Main Ouvre » (HIMO) exécutés par
l'AGETUR, l'AGETIP, l'AGeFIB, etc.
B- Dispositif d'ordre général
Plusieurs dispositifs ont été mis en place par
le Bénin en vue de la résolution du chômage et du
sous-emploi. Le Bénin dispose d'une charte nationale pour l'emploi (mars
2008) et d'une politique nationale pour l'emploi révisée (juillet
2008). Un Forum national pour l'Emploi déjà évoqué
fut également réalisé afin de mesurer les problèmes
d'emploi des populations et de définir les grandes orientations
stratégiques (mars 2007).
Les objectifs de la Charte nationale de l'emploi se
résument en ces points :
· établir les valeurs clés, socle des
attitudes positives engageantes et nécessaires pour faire de la lutte
contre le chômage et le sous-emploi la priorité des
priorités nationales ;
· proposer des mesures institutionnelles pertinentes,
essentielles, nécessaires et susceptibles d'accroitre les
opportunités d'emploi décents ;
· constituer la base du consensus national pour un
engagement ferme de l'ensemble des acteurs socio-économiques des niveaux
national et local face au défi commun de l'emploi, qui les interpelle
tous (Article 2, P7).
Cette charte a été réalisée avec
la mobilisation et la participation de différents acteurs de la
société béninoise à savoir : le Gouvernement
du Bénin, la Représentation nationale, les collectivités
locales, les employeurs, les chercheurs d'emploi, les organisations syndicales,
professionnelles et autres partenaires sociaux, les organisations de la
société civile et les organismes et institutions de formations.
Les axes de la charte s'articule autour des mesures en faveur de l'emploi
(concernant les employeurs, les chercheurs d'emploi, les services publics et
organismes de l'emploi), des sources de financement de l'emploi, du rôle
et de l'engagement des parties prenantes à la promotion de l'emploi
ainsi que le cadre institutionnel de la mise en oeuvre de la charte et des
modalités de suivi.
Les dispositifs d'insertion professionnelle prévus par
la charte en vue de la promotion de l'emploi intègrent des grands axes
sectoriels suivants :
· promotion de l'emploi par l'agriculture ;
· promotion de l'emploi dans le secteur des
énergies nouvelles ;
· promotion de l'emploi dans le domaine de
l'environnement et de l'assainissement ;
· promotion de l'emploi dans les technologies de
l'information et de la communication ;
· promotion de l'emploi dans le secteur
informel ;
· promotion de l'auto-emploi ;
· promotion de l'emploi salarié.
Les différentes stratégies de promotion de
l'emploi sont mises à exécution à travers la
création de nombreuses structures de gestion de l'emploi.
C- Les dispositifs et structures de gestion et de
promotion de l'emploi
Le Bénin dispose de maints dispositifs. Nous pouvons en
énumérer quelques uns. Il s'agit de :
a. L'Agence Nationale Pour l'Emploi ;
b. La Direction de la Promotion de l'Emploi ;
c. Le Programme d'Appui à l'Emploi des Jeunes ;
d. Le Programme Campus Bénin ;
e. Le Fonds de Développement de la Formation
Professionnelle Continue et de l'Apprentissage ;
f. Le Fonds National de Micro- Finance ;
g. Le Fonds National de la Promotion de l'entreprise et de
l'Emploi des Jeunes ;
h. La Direction de l'entrepreneuriat et de l'insertion
professionnelle des Jeunes ;
i. La Direction Générale Pour le Renforcement
des Capacités et de l'Employabilité ;
j. L'observatoire de l'Emploi et de la Formation ;
k. La Cellule d'Appui Technique à l'Emploi ;
l. Direction de la Formation et de la Qualification
Professionnelle ;
m. Agence d'Exécution des Travaux
d'Intérêt Public ;
n. L'Agence de Financement des initiatives à la
base ;
o. Le Centre de Promotion et d'Encadrement des Petites et
Moyennes Entreprises ;
p. Agence Pour la Promotion et l'Appui aux Petites et Moyennes
Entreprises ;
q. Association pour la Promotion et l'Appui au
Développement des Micro-entreprises.
r. Le Programme National de Développement Conduit par
les Communautés ;
s. La Fédération des Caisses d'Epargne et de
Crédit Agricole Mutuel du Bénin.
t. Le Programme de Relance du Secteur Privé
u. Le Programmes d'Insertion des Sans Emploi dans
l'Agriculture (PISEA) : une structure de pré-insertion et
d'insertion encours de mutation institutionnelle pour devenir
« Programme d'Appui à l'Entreprenariat Agricole.
Des mesures spécifiques sont mises en oeuvre dans le
cadre de l'insertion professionnelle des jeunes.
Paragraphe 2 : Les mesures spécifiques en
faveur de l'emploi
A- Les mesures d'emploi salarié
Au plan de l'emploi salarié, nous pouvons
énumérer :
· Le recrutement dans la fonction publique (les
différents ministères) ;
· Le recrutement des contractuels de l'Etat en poste
à la date du 31 décembre 2007 ;
· Le Programme Service Civique Patriotique et Militaire
initié en Conseil des Ministres extraordinaire du 19 mai 2007 et qui
oeuvre pour la formation d'homme de type nouveau nanti, de valeurs citoyennes
et patriotiques, le règlement des pénuries de personnel dans ces
secteurs de l'éducation, de la santé et offre d'emploi aux
jeunes de fin de formation professionnelle et universitaire. Ce programme
consacre la formation civique et militaire de plus de 1500 jeunes et le
recrutement de ces derniers dans la fonction publique (secteurs de la
santé et de l'éducation).
B- Les mesures d'auto emploi
· Le programme Microcrédits aux Plus Pauvres
(MCPP) : destiné aux femmes les plus pauvres sur tout le territoire
national afin de juguler la pauvreté et en facilitant l'accès de
ces derniers aux activités génératrices de revenus. Un
crédit de trente mille (30000) cfa est alloué à ces femmes
afin qu'elles réalisent des activités génératrices
de revenu. A la date du 31 février 2008, le montant octroyé
était de 19.731.541.000 f cfa, dont 19.104.000.000 cfa pour les
dotations et 635.135.000 cfa comme frais de gestion. A la date de
février 2009, 541.534.000 microcrédits ont été mis
en place, soit un taux de réalisation de 60%. L'Etat a augmenté
de 25% les fonds de la microfinance qui passent de 20 à 25 milliards de
francs cfa au titre de l'année 2009.
· La loi des finances 2009 à la faveur de la
création d'entreprises : diminution des charges patronales (IPTS
qui passe de 10 à 5%), révision à la baisse de 10% des
impôts sur bénéfices (de 35% à 25%).
· La formation de 1500 jeunes porteurs d'idée ou
de projets d'entreprise à la création d'entreprise à
travers le programme PAEI de l'ANPE déjà évoqué.
· L'accès au financement des projets de jeunes avec
la création du FNPEEJF.
· Le programme de développement des valeurs qui
vise à la promotion de l'emploi à travers le développement
d'une agriculture mécanisée avec les jeunes.
Malgré ces dispositifs et mesures, la situation des jeunes
semble peu reluisante, ce qui nous amène à nous intéresser
à la situation du marché de l'emploi.
Paragraphe 3 : La situation du marché de l'emploi au
Bénin
La problématique de l'emploi est au coeur des
priorités du gouvernement du Bénin et justifie les
différentes politiques, stratégies, dispositifs ou mesures
jusque-là expérimentées. Une meilleure connaissance de la
situation de l'emploi permettra de mieux appréhender l'immensité
de la question.
A- Caractéristiques du marché de
l'emploi.
1-La population active
Le Bénin, avec une superficie de 114763
kilomètres carrés, et une population avoisinant 8 millions
d'habitants regorge d'une population active évaluée à
2.830.876 personnes suite au dernier Recensement Général de la
Population et de l'Habitation (2002). Une population active qui
représente 41,8% de la population totale. Les actifs du sexe masculin
sont les plus nombreux (50, 7%) que ceux du sexe féminin (49,3%). (PNE,
2008). Cette population active connait une évolution. Estimée
à 4.856.548 individus en 2006, soit 64% de la population totale du
Bénin, composée de 51% de femmes et 49% d'hommes, elle
connaît un taux d'accroissement annuel de 3,1% sur la période.
D'où le doublement prévisionnel de la population en 2024. En
2025, la population du pays pourrait atteindre 12.997.953 habitants Ce qui
affectera à coup sûr le volume des offres de travail des jeunes.
Il s'agit là d'un véritable défi à relever pour
accroître les chances d'insertion professionnelle des nouveaux arrivants
sur le marché de l'emploi.
2- Les principaux déterminants de l'emploi
des jeunes
Suite au Forum national pour l'emploi (2007, pp 7-9), une
classification des principaux déterminants de l'emploi des jeunes furent
identifiés. Il s'agit de :
· les effets démographiques ;
· les facteurs politiques et institutionnels : les
stratégies de promotion d'emploi, les structures, les
dispositifs ;
· le système éducatif et la
problématique éducation-qualification-chômage : un
problème qui se pose en terme de niveau de formation des jeunes, de
l'adéquation ou de l'adaptabilité des formations aux besoins du
marché ;
· la croissance économique : une
économie en bonne santé permet la résolution du
problème du chômage. Pour preuve, avant la crise des années
80, le secteur public notamment les entreprises publiques embauchaient
systématiquement des sortants du système éducatif. Mais
avec la conjoncture, on assiste à un gèle des recrutements. De
même les programmes d'ajustement structurel ont aussi réduit
considérablement les opportunités d'embauche ;
· le réseau social : l'embauche trouve sa
place dans la solidarité nationale (amis, parents,
régions...) ;
· les partenaires sociaux et la société
civile : le secteur privé occupe une place
prépondérante dans la création d'emploi. De même les
organisations de société civile créent de plus en plus
d'emploi durable et décent ;
· l'accès aux moyens de production et de
commercialisation : la terre et le crédit.
3- Le déséquilibre entre l'offre et
la demande d'emploi
Le principe voudrait que le marché de l'emploi
fonctionne dans les
conditions telles que s'équilibrent l'offre et la
demande de main d'oeuvre. Mais la réalité est autre : le
secteur moderne crée peu d'emplois et le chômage y croit. Le
secteur informel crée des emplois mais pas à la hauteur des
besoins et par ailleurs, la prolifération des micro-entreprises qui
constituent ce secteur se traduit par une précarisation croissante
et une faiblesse des revenus dans ce secteur. Le secteur rural emploie la
majorité des emplois mais sur la base des emplois peu
rémunérateurs associés souvent à un chômage
déguisé. Le travailleur à l'étranger connaît
un reflux lié à un blocage de la demande de main d'oeuvre par les
pays les plus développés.
4- Les indicateurs du marché de l'emploi au
Bénin
Le premier Recensement National des Chômeurs et
Primo-demandeurs d'emploi au Bénin (2005) a permis de dénombrer
18277 demandeurs d'emploi sur le territoire national. La plupart sont de sexe
masculin soit 15957 hommes personnes (87,3%) contre 2320 personnes de sexe
féminin. Selon la catégorie des demandeurs d'emploi, les
primo-demandeurs représentent environ 34,93% de l'ensemble des
demandeurs après les sous-employés (47,69%) et enfin les
chômeurs qui représentent 17, 38%.
L'analyse du chômage selon les départements
montre que 15,2% des primo-demandeurs du pays sont le département du
Littoral, 14,6% et 14,7% respectivement dans l'Ouémé et le
Plateau. Quant aux sous employés des départements du Couffo et du
Zou, ils représentent respectivement 18,7% et 15,2% des sous
employés du pays. Concernant les chômeurs, plus de 22% d'entre eux
sont dans le Littoral.
Les primo-demandeurs d'emploi dans les départements de
l'Atlantique, du Littoral, de l'Ouémé et du Plateau
représentent environ 51%.
L'âge moyen au chômage dépend fortement de
la nature du chômage. Les primo-demandeurs ont en moyenne 27 ans et leur
âge médian est de 25 ans. Ils sont les plus jeunes. Les
sous-employés ont un âge moyen de 30,5 ans et de plus, 50% ont 34
ans. Quant aux chômeurs, ils constituent la tranche la plus
âgée, en moyenne 34,6 ans, avec un âge médian de 29
ans. Les demandeurs d'emploi ayant plus de 45 ans sont des chômeurs et
des sous-employés, pour la plupart des personnes ayant perdu entretemps
leurs emplois ou en situation de sous-emploi.
Selon la fréquentation scolaire, 15602 demandeurs
d'emploi ont été à l'école. Parmi ces derniers,
plus de la moitié d'entre eux (50,2%) ont fait l'enseignement
général contre 6,5% pour l'enseignement technique. Ce qui
dénote un manque de qualification de la main d'oeuvre au chômage
et en situation de sous-emploi. La répartition des demandeurs d'emploi
ayant été à l'école se présente comme
suit : primaire (30%), général (50%), technique (7%),
supérieur (12%), autres (1%). La majorité des demandeurs
d'emploi ont suivi une formation dans l'enseignement général. Ce
qui les rend peu employable sur le marché de l'emploi. S'agissant de
ceux de l'enseignement professionnel, ils représentent 5,5% dont 3,9 en
comptabilité et en informatique. Les métiers de l'artisanat sont
aussi prédominants au sein des demandeurs d'emploi avec 3,6% de
formés dans le domaine. Il faut noter le pourcentage important des
demandeurs d'emploi enseignants dans le primaire. Les 3% de demandeurs d'emploi
formés du secteur primaire (agriculture, élevage et pêche)
ne sont pas du reste.
B- La situation des primo-demandeurs et des jeunes
1- Les caractéristiques du
primo-demandeur
Les primo-demandeurs représentent environ 35% des
demandeurs d'emploi. Ces derniers sont à la recherche de leur premier
emploi et nécessitent une orientation professionnelle. Ils sont les
plus jeunes. Ils se fient trop souvent au mythe de l'insertion professionnelle
systématique après la formation. Dès lors, ils sont
confrontés aux réalités du marché de l'emploi, un
marché capitaliste et libéralisé. Confrontés au
chômage, déboussolés, ces jeunes ne savent pas toujours
à quel saint se vouer malgré les efforts consentis par l'Etat
à travers ses dispositifs mentionnés ci-dessus afin de faciliter
leur insertion professionnelle.
2- Quelques difficultés rencontrées
par les jeunes
Les résultats du Forum national pour l'emploi (2007)
ont permis de recenser quelques difficultés rencontrées par les
jeunes. Nous pouvons énumérer :
· le chômage de longue durée des
primo-demandeurs ;
· le sous-emploi
« déguisé » ;
· la marginalisation dans le processus de prise de
décision, même quand ils sont directement
concernés ;
· les difficultés d'accès aux centres de
formation et d'apprentissage ;
· le non accès direct aux appuis et
conseils ;
· le faible accès aux facteurs et biens de
production ;
· le sentiment d'exclusion quant au contrôle des
ressources, à la gestion des bénéfices issus des
activités de production quand bien même ils en constituent la
force de travail ;
· les difficultés d'accès aux financements
par manque de garanties sûres ;
· la sensation d'une absence d'identité ;
· la survivance, en milieu rural, des méthodes
culturales traditionnelles qui ne permettent de générer des
revenus pour des besoins essentiels : d'où l'exercice par les
jeunes d'activités secondaires ;
· l'inadéquation formation académique et
technique ou professionnelle au marché de l'emploi...
Section 3 : Les hypothèses
En nous appuyant sur la revue de la littérature
exposée plus haut et les résultats de l'enquête
préliminaire, les hypothèses ci-après ont
été formulées pour conduire l'étude.
A - Hypothèse 1
Les difficultés d'insertion professionnelle des
primo-demandeurs d'emploi sont dues aux conditions d'accès à
l'emploi salarié ou indépendant sur le marché du travail
au Bénin.
B - Hypothèse 2
Les stratégies actuelles d'insertion
professionnelle développées au sein de l'ANPE ne favorisent pas
assez l'employabilité des primo-demandeurs d'emploi.
Chapitre I : De la démarche
méthodologique à la présentation des résultats.
Section 1 : Démarche méthodologique.
Notre démarche s'est traduite principalement en la
réalisation d'entretiens individuels avec un échantillon choisi,
constitué de primo-demandeurs, et de responsables d'entreprises, de
cabinets ou centres de recrutement, de formation ou d'orientation
professionnelle.
Paragraphe 1 : La préparation de
l'enquête
La finalité de la réalisation de l'enquête
était de collecter des informations utiles et pertinentes en vue de la
vérification de nos hypothèses. Différentes étapes
ont jalonnées la préparation et la réalisation de
l'enquête.
A- La recherche documentaire
Nous avons procédé à la consultation
d'ouvrages, d'articles, de rapports etc dans les centres de documentation de
l'IIM, de l'ENAM, de la FASJEG, de l'ANPE, du Centre d'Orientation et de
Préparation à l'Emploi (COPE), du Centre d'Education et de
Développement (CED), du Centre Culturel Français (CCF) et du CDEL
et des sites web. Ce qui nous a permis d'affiner la revue de la
littérature, de formuler des hypothèses pertinentes et de
préparer l'enquête sur le terrain. La recherche documentaire a
été orientée vers les axes ci- après :
- l'insertion professionnelle : compréhension du
concept, tenants et aboutissants, états des lieux au Bénin,
pratiques d'insertion professionnelles au sein de l'ANPE et
singulièrement à l'endroit des primo-demandeurs ;
- l'employabilité : la clarification des
différentes dimensions du concept, les enjeux et implications, les
pratiques d'employabilité ;
- les primo-demandeurs et l'état actuel des
difficultés rencontrées dans leur insertion professionnelle...
Des outils de recherche d'emploi des primo-demandeurs d'emploi
(registres, fiches de recherche d'emploi, Curriculum Vitae) et autres documents
d'archives (des rapports d'activités annuels de l'ANPE, des directions
et antennes, des statistiques sur les demandes d'emploi, les offres d'emplois)
ont été consultés.
La recherche documentaire a été soutenue par une
pré-enquête.
B- La pré-enquête
Des interviews exploratoires ont été
réalisées avec des personnes ressources de l'ANPE et
auprès de quelques chefs d'entreprise et recruteurs des cabinets de
recrutement et d'accompagnement de jeunes primo-demandeurs d'emploi. Cette
démarche a révélé que les primo-demandeurs d'emploi
ont de réelles difficultés d'insertion professionnelle. Une
pré-enquête a été effectuée auprès des
bénéficiaires du PAEI pendant la phase de l'atelier de validation
des plans d'affaires. Elle a montré que bien qu'ayant suivi les
différents processus de ce programme, 75% des primo-demandeurs ne sont
pas convaincus de l'obtention d'un emploi à l'issue du processus. De
même, des primo-demandeurs (emploi salarié) entretenus ont fait
part de leur inquiétude en matière d'insertion professionnelle.
Cette pré-enquête a permis d'affiner les objectifs et de mieux
orienter la recherche.
La préparation et la conduite de l'enquête a
nécessité l'identification de méthodes et outils de
collecte de données.
C- Les méthodes et outils de collecte de
données
a- Choix méthodologique
La nécessité d'aller en profondeur des
informations, nous a conduit à choisir une démarche
méthodologique de type qualitatif. Comme le définit Van MAANEN
(1974, p116), « les méthodes qualitatives sont comme un
éventail de techniques d'interprétation qui visent à
décrire, décoder, traduire et d'une façon plus
général à être en accord avec le sens, et non pas
décrire la fréquence, de certains phénomènes qui se
produisent plus ou moins naturellement dans le monde social ». Cet
outil a permis de procéder à une analyse et à une
appréciation minutieuse des variables identifiées et
énumérées ci- dessous:
- les conditions d'accessibilité à
l'emploi ;
- les difficultés d'insertion professionnelle des
primo-demandeurs ;
- les stratégies d'insertion professionnelles
développées à l'ANPE ;
- l'employabilité des primo demandeurs.
Les techniques éprouvées ont été
utilisées en vue d'une meilleure collecte des données.
b- Techniques de collecte des données
L'observation et l'entretien assorti de guides d'entretien
constituent les techniques identifiées et pratiquées.
- L'observation participante
En notre qualité d'employé au sein de l'ANPE et
précisément Conseillère en Orientation professionnelle,
nous menons quotidiennement des activités d'écoute, de conseils,
d'orientation et de mise en relation des primo demandeurs d'emploi depuis
bientôt 5 ans en vue de l'insertion professionnelle de ces derniers.
C'est là, une expérience édifiante et enrichissante qui
nous a permis d'être en contact direct avec les réalités
analysées. Notre attitude a été « de la
participation pure », celle de l'employé chercheur,
empruntant les termes de Junkers (1960, p141) dans sa typologie des attitudes
du chercheur dans le cadre d'une observation participante. Durant six (6) mois
et de façon formelle, nous avons observé la situation des
primo-demandeurs. Cette observation a été orientée vers
les axes suivants : les difficultés d'accès à
l'emploi des primo demandeurs, les blocages et les conditions
d'accessibilité à l'emploi dans le cadre de nos mises en relation
à l'ANPE. L'observation a été complétée par
des entretiens qualitatifs à l'aide de guides d'entretien.
- L'entretien
Le choix de l'entretien se justifie par notre volonté
de recueillir en profondeur les informations et de mieux apprécier les
différentes variables. Nous souscrivons ainsi à la logique de
Burgess (1982, p119) qui disait ceci : « l'interview est
l'occasion pour le chercheur d'explorer en profondeur afin de découvrir
de nouvelles indices, de mettre à jour de nouvelles dimensions d'un
problème et d'obtenir des récits et des explications vivants,
précis et complets fondées sur l'expérience
personnelle ».
Deux types d'entretiens ont été
réalisés assortis de guides d'entretien à l'endroit des
cibles identifiées. D'une part le premier entretien (guide 1) est
mené avec les primo demandeurs de l'ANPE et d'autre part, le second avec
des entreprises. Le guide d'entretien adressé aux primo-demandeurs s'est
articulé autour de l'employabilité du primo-demandeur, des
conditions d'employabilité, des freins et difficultés
d'employabilité, le bénéfice d'un programme de l'ANPE, et
l'impact réelle de ce programme sur l'employabilité du
primo-demandeur. S'agissant du deuxième guide d'entretien utilisé
pour les responsables d'entreprises, les points ci - après ont
été développés : les conditions d'accès
à l'emploi au Bénin, le taux de placement des primo-demandeurs,
les appréciations sur les primo-demandeurs recrutés, le niveau du
taux de placement, la connaissance des mesures de l'ANPE par ces entreprises
(appréciations), suggestions en vue du développement de
l'employabilité des primo-demandeurs. Un échantillonnage
conséquent a été déterminé.
c- Echantillonnage
Le type d'échantillonnage identifié est celui
à choix raisonné afin de recueillir des informations de
qualité. Le primo-demandeur étant une personne avec très
peu d'expérience (dans le cas où il a effectué un
stage) ou sans expérience à la recherche de leur premier emploi,
l'instruction ou la qualification étant un élément
déterminant dans leur recherche d'emploi, nous avons retenu comme
critères de choix : la filière (sciences de gestion,
sciences techniques et sciences humaines) et le niveau d'instruction
(supérieur et secondaire d'enseignement professionnel,
général et technique). A l'intérieur des filières,
nous avons concilié types et niveaux de formation (Informatique de
gestion, génie civil, foresterie, action commerciale, Bac +2, Bac +4,
Bepc...).
S'agissant des entreprises, les critères retenus
sont : l'exercice effectif d'activités de recrutement, de
formation, d'accompagnement individuel ou d'orientation professionnelle,
l'ancienneté (au moins 3 ans) dans le domaine, la réception et la
sélection de primo-demandeurs, le caractère formel des
entreprises sans distinction de secteur, et le fait d'avoir embauché au
moins des primo-demandeurs. Le tableau ci-dessous fait la description de
l'échantillon.
Tableau n°8: Représentation de
l'échantillonnage Source : Enquêtes
Méthode de l'échantillonnage :
Choix raisonné
|
Cibles
|
Critères de choix
|
Nbre
|
Outils
|
Observation/ axes du guide
|
1-
Les Primo- demandeurs de l'ANPE
|
- Selon la filière : sciences de gestion, sciences
techniques, sciences humaines et sociales
- Selon le niveau d'instruction : niveau d'enseignements
supérieur et secondaire (général et technique).
|
20
|
Guide d'entretien 1
|
Identification du demandeur
Formation, niveau instruction et expériences
Indicateurs d'employabilité : / conditions
remplies par le primo-demandeur.
Bénéfice Programmes ANPE
Impact du programme sur l'employabilité du
primo-demandeur.
Difficultés d'employabilité
Préconisations et suggestions.
|
2-
Les entreprises
|
- Selon la réception et le traitement des dossiers des
primo demandeurs ;
- Selon l'activité : de formation et de
recrutement, d'accompagnement et d'insertion;
-Selon l'ancienneté dans le domaine (au moins 3
ans).
- Selon l'existence juridique et selon l'embauche de
demandeurs d'emploi -
|
5
|
Guide d'entretien 2
|
Identification (activité, nombre d'années
d'exercice, taux de réception des primo demandeurs)
Conditions d'accès à l'emploi
Nombre de placement ces 3 derniers mois.
Nombre de primo-demandeurs placés sur le nombre
d'offre d'emploi, et nombre de dossiers.
Appréciation des primo- demandeurs en terme
d'employabilité.
Difficultés liées au placement des
primo-demandeurs.
Actions en faveur des primo demandeurs.
Préconisation et suggestion.
Connaissance de l'ANPE et des programmes :
appréciations.
Suggestions.
|
D - Identification des variables et indicateurs
Deux hypothèses ont été formulées
dans le cadre de la présente étude. Les différentes
variables ont été scindées, puis les indicateurs
liés aux variables ont été identifiées. Une
démarche qui nous permettra plus tard d'infirmer ou de confirmer ces
hypothèses. Pour faciliter la lisibilité du document, le tableau
ci-dessous présente les différents variables et indicateurs.
Tableau n°9 : Identification des
variables et indicateurs de recherche Source :Enquêtes
HYPOTHESE I
Les difficultés d'insertion professionnelle des
primo-demandeurs d'emploi sont dues aux conditions d'accès à
l'emploi salarié ou indépendant sur le marché du travail
au Bénin.
|
A- Variable Indépendante (VI).
|
Les primo-demandeurs d'emploi ne satisfont pas aux
conditions d'accès à l'emploi.
|
· Indicateurs VI.
|
Les conditions
2- Les conditions discriminatoires :
Age, sexe, situation matrimoniale, aptitude physique.
3- Les compétences liées aux
capacités de recherche d'emploi.
· Conditions liées à
l'emploi
- Diplôme ou niveau d'instruction ;
- Habiletés ;
- Expérience (durée).
· Capacité à la recherche
d'emploi
- capacité d'intégration à un
réseau relationnel professionnel, associatif ;
- capacité à s'informer sur les sources de
recherche d'emploi et à prospecter efficacement les offres d'emploi.
· Compétence/aptitudes
comportementales : aptitude aux changements, aptitude
à prendre des risques, confiance en soi, dynamisme, capacité
d'adaptation, ouverture d'esprit, esprit de curiosité....
|
2- Variable Dépendante
(VD).
|
Les primo -demandeurs d'emploi ont des
difficultés d'insertion professionnelle.
|
· Indicateurs VD
|
Difficultés
- Difficultés techniques :
o Manque ou inexistence de formation recherchée par les
entreprises ;
o Inexistence ou manque d'expériences, accès aux
stages.
- Difficultés financières :
o Manque de moyens pour la réalisation d'une formation
recherchée par les entreprises ;
o Manque de moyens pour une recherche optimale (saisie des
outils de recherche d'emploi, ...)
- Autres difficultés.
|
HYPOTHESE II
|
Les stratégies actuelles d'insertion
professionnelle développées au sein de l'ANPE ne favorisent pas
assez l'employabilité des primo-demandeurs d'emploi.
|
1- Variable Indépendante (VI).
|
Les stratégies actuelles d'insertion
professionnelle développées au sein de l'ANPE.
|
· Indicateurs VI.
|
- Création d'emploi salarié
- Création d'emploi indépendant ;
- Développement des
Compétences des primo demandeurs (offre de formations,
de stages) ;
- Orientation profession-nelle et appui-conseil
Amélioration des attitudes personnelles.
|
|
2- Variable Dépendante
(VD).
|
Les programmes de l'ANPE ne favorisent pas assez
l'employabilité des primo-demandeurs d'emploi.
|
· Indicateurs VD
|
Caractéristiques des personnes employables :
- Bonne qualification ;
- Expérience professionnelle suffisante en
relation avec les besoins du marché ;
- Compétences techniques et transversales ;
- Attitudes sociales requises.
|
|
Le processus de préparation de l'enquête
ci-dessus décrit a conduit à la réalisation de
l'enquête.
Paragraphe 2 : La réalisation de
l'enquête
A- Espace géographique de l'enquête
L'enquête a été réalisée
à Cotonou avec les primo-demandeurs de l'ANPE et avec des responsables
d'entreprises, de centres et cabinets ciblés à cet effet. Mais
avant, les outils de collecte d'informations ont été
testés.
B- Pré-test
Les deux guides d'entretien conçus pour interviewer
vingt (20) primo-demandeurs et cinq (5) responsables d'entreprises ont
été testés à raison d'une personne pour chaque
catégorie de notre échantillon. Certains biais ont
été détectés. Dès lors, nous avons
amélioré le protocole de canevas des interviews.
C- L'enquête sur le terrain
a- L'enquête proprement dite
Du 23 mars au 10 avril, nous avons interviewé 20 primo
demandeurs et 5 responsables et chefs d'entreprises. Vingt cinq (25)
primo-demandeurs au lieu de 20 ont été en fait identifiés
(pour plus de marge de manoeuvre) à l'aide des fiches de recherche
d'emploi et des Curricula. Ils ont été invités par
contacts téléphoniques. La planification et le déroulement
des entretiens ont été organisés et respectés
à raison de 4 par jour pendant deux jours et durant trois semaines. Les
entretiens ont duré pour la plupart, en moyenne une heure 15 mn.
S'agissant des chefs d'entreprises répondant aux critères
sus-définis et identifiées ; des rendez-vous ont
été préalablement pris en vue de la réalisation des
entretiens. Ces entretiens d'environ 1h 30mn ont été
réalisés durant quatre après-midi
généralement en fin de journée.
b- Méthode d'analyse et de traitement des
données
Nous avons recouru à l'analyse de contenu, une
technique d'étude détaillée des contenus de divers
documents afin d'en dégager les significations, les associations et les
intentions, (Aktouf, 1999, P112). Après lecture et classement des
documents issus des recherches (documents administratifs, journaux, et autres)
nous avons procédé à des regroupements, à des
isolements et à des interprétations. Pour preuve, nous avons
effectué un dépouillement manuel des protocoles d'interviews.
Après une lecture répétée des 25 protocoles, les
informations ont été classées, quantifiées et
qualifiées. Les informations relevées portent sur les facteurs
favorisant ou limitant l'employabilité des primo-demandeurs, les
appréciations sur les mesures d'insertion professionnelle de l'ANPE, des
divers avis et propositions en vue de l'amélioration de
l'employabilité des demandeurs d'emploi. Le logiciel Excel a
été mis à contribution pour la quantification, la
présentation tabulaire ou graphique des résultats et l'analyse
des données. La réalisation de l'enquête n'est pas
restée sans quelques difficultés.
D- Les difficultés
· Nous avons été confrontés à
l'indisponibilité de certains enquêtés plus
précisément les chefs d'entreprise.
· Certains responsables d'entreprises très
passionnés par le sujet ont débordé le canevas de
l'entretien. Toutefois, ils ont apporté des informations pertinentes et
assez riches.
· Quelques primo-demandeurs ont fait preuve d'un manque
d'ouverture pour cause : ils étaient enclins au pessimisme.
· Dans un souci de représentativité de
l'échantillonnage, nous avons voulu procéder par grappe pour la
catégorie des primo -demandeurs en choisissant les différentes
formations, mais vu l'absence de certains aux rendez-vous nous avons dû
travailler avec d'autres formations.
· La collecte des informations voire des statistiques
à l'ANPE n'a pas été chose aisée du fait que
l'agence ne dispose pas de centre de documentation ou d'archivages.
La présente démarche méthodologique a
permis d'obtenir les résultats exposés dans la section suivante.
Section 2 : Présentation des résultats.
La présente section fait l'objet de la
présentation des résultats des différentes
hypothèses et de la vérification de ces résultats.
Paragraphe 1 : Présentation des
résultats de la première hypothèse.
Les résultats de la première hypothèse se
présentent à l'aide des caractéristiques des
enquêtés et des conditions remplies par ces derniers à
l'aide des tableaux n°10, 11, 12, 13, 14 et graphiques G4, G5, G6, G7 de
même que les besoins exprimés (Tableaux n°15, 16, 17, 18).
A- Caractéristiques et conditions
Tableau n°10: Répartition des primo
-demandeurs interviewés par sexe. Source :
Enquête
Primo- demandeurs/masculin
|
Primo-demandeurs/Féminin
|
Total Primo- demandeurs
|
13
|
7
|
20
|
65%
|
35%
|
100%
|
Graphique G 4 :
Répartition des primo -demandeurs interviewés par
sexe.
Les primo-demandeurs de sexe masculin sont les plus
nombreux : 65%.
Tableau n° 11: Répartition des
primo-demandeurs par groupe d'âges. Source :
Enquêtes
Classes d'âges
|
15- 20 ans
|
20 - 25 ans
|
25- 30 ans
|
30- 35 ans
|
35 ans et plus
|
Effectif / classe
|
0
|
6
|
12
|
2
|
0
|
Pourcentage
|
0%
|
30%
|
60%
|
10%
|
0%
|
Cumul pourcentage
|
-
|
30%
|
90%
|
100%
|
-
|
|
Graphique n° G 5: Répartition des
primo-demandeurs par groupe d'âges
Les primo-demandeurs de 25 à 30 ans sont les plus nombreux
(60%) après ceux de 20 à 25 ans. Lorsque nous faisons un effectif
cumulé des tranches d'âge, les primo-demandeurs de 20 à 30
ans sont majoritaires.
Tableau n°12 : Répartition des
primo-demandeurs interviewés par niveau d'instruction.
Source :Enquêtes
Niveau d'instruction
|
Aucun
|
CEP
|
BEPC
|
CAP
|
BAC
|
BAC + 2
|
BAC + 3
|
BAC + 4
|
BAC + 5
|
Plus de BAC + 5
|
Total
|
Effectif
|
0
|
2
|
1
|
1
|
2
|
2
|
8
|
2
|
2
|
0
|
20
|
Pourcentage
|
0%
|
10%
|
5%
|
5%
|
10%
|
10%
|
40%
|
10%
|
10%
|
0%
|
100%
|
Graphique G6 : Répartition des
primo-demandeurs interviewés/ niveau d'instruction
Tableau n° 13 : Répartition des
primo-demandeurs interviewés /type d'enseignements.
Type d'enseignement
Effectif
Pourcentage
|
Primaire
|
Secondaire/
Général
|
Secondaire/ Technique
|
Supérieur/ Professionnel
|
Supérieur/Académique
|
|
|
|
|
|
|
-
|
3
|
1
|
12
|
4
|
|
|
|
|
|
|
-
|
15%
|
5%
|
60%
|
20%
|
|
|
|
|
|
|
Source : Enquêtes.
Graphique G7 : Répartition des
primo-demandeurs interviewés/ type d'instruction
La majorité des primo-demandeurs interviewés ont
reçu une formation supérieure professionnelle (60%).
Malgré qu'ils soient nantis d'une formation professionnelle, ils restent
unanimes sur le fait que celle-ci ne leur permet pas d'obtenir un emploi. Il
en est de même pour les demandeurs d'emploi des autres types
d'enseignements interviewés.
Les responsables d'entreprises et recruteurs
interviewés soulignent que la formation académique ou
professionnelle reçue par les primo-demandeurs est loin d'être
pratique et ne permet pas aux demandeurs d'emploi d'assumer les exigences de
productivité, de rentabilité et de compétitivité de
l'entreprise. Ils estiment que ces derniers ne remplissent pas la
première condition pour être employable avant que l'on ne se
réfère aux autres conditions : ils n'ont pas la formation
requise, ils n'ont pas d'expériences, ils manquent d'habilité
pour l'emploi recherché et n'ont pas l'attitude recherchée sur le
marché de l'emploi. Le tableau n°14 en dit long.
Tableau n°14 : Présentation des conditions
d'accès à l'emploi remplies par les primo-demandeurs d'emploi
interviewés. Source : Enquêtes
Conditions/appréciations
|
Oui
|
Non
|
Observations
|
A-Conditions liées à l'emploi
|
|
|
|
· Diplôme ou niveau d'instruction
|
18
|
2
|
Bon niveau d'instruction : 90%.
|
· Habiletés
|
3
|
17
|
85% manquent d'habiletés
|
· Expériences exigées (plus d'1an)
|
2
|
18
|
90% manquent d'expériences nécessaires.
8 personnes : pas d'expériences ;
6 personnes : moins de 6 mois ;
4 personnes entre 6 et 12 mois d'expériences ;
2 personnes plus de 12 mois d'expériences.
|
B- Capacité à la recherche
d'emploi
|
|
|
|
· Réseau relationnel
|
5
25%
|
15
75%
|
Les primo demandeurs restent unanimes sur l'importance du
réseau relationnel mais très peu en disposent.
|
· Recherche source d'information
|
4
20%
|
16
80%
|
85 % des primo- demandeurs d'emploi manquent d'aptitudes à
la recherche d'emploi, manquent de sources d'information et d'orientation
professionnelle.
|
· Prospection d'offre d'emploi
|
3
15%
|
17
85%
|
· Orientation professionnelle
|
2
10%
|
18
90%
|
C- Aptitudes comportementales en adéquation avec
les réalités du marché de l'emploi
|
|
|
|
|
3
15%
|
17
85
|
85% des primo -demandeurs n'ont pas les aptitudes
recherchées. Ce qui a été confirmé par les
responsables d'entreprises et par nos différentes observations au cours
des entretiens.
|
Graphique 8 : Présentation des conditions
remplies par les enquêtés.
90% des enquêtés ont un bon niveau
d'instruction néanmoins, la majorité manque d'expériences
et d'aptitudes à la recherche d'emploi. Par conséquent ils ne
remplissent pas les conditions d'accès à l'emploi. Ils ont
exprimés certains besoins.
B- Besoins des primo-demandeurs
enquêtés
A l'issue des entretiens et observations, nous avons
répertorié les besoins des primo-demandeurs enquêtés
(Tableaux n°15, 16, 17, 18 et Graphiques).
Tableau n°15 : Besoins exprimés par
les primo-demandeurs d'enquêtés selon le type d'emploi
recherché.
Source : Enquêtes.
Emploi recherché
|
Salarié
|
Indépendant
|
Total
|
Effectif
|
17
|
3
|
20
|
Pourcentage
|
85%
|
15%
|
100%
|
Plus des 3/4 des primo-demandeurs enquêtés
recherchent un emploi salarié.
Graphique G 9 : Besoins des
primo-demandeurs enquêtés selon le type d'emploi
recherché
Tableau n° 16 : Besoins en stage des
primo-demandeurs enquêtés/ types d'entreprises.
Nature du Stage
|
Entreprises
privées
|
Entreprises
Publiques
|
Total
|
Effectif
|
7
|
10
|
17
|
Pourcentage
|
41%
|
59%
|
100%
|
Source : Enquêtes. La recherche de stage est
exprimée par 85% des primo-demandeurs recherchant un emploi
salarié.
Graphique G 10 : Besoins en stage des primo-
demandeurs enquêtés.
Tableau n°17: Besoins des primo-demandeurs
enquêtés en formation. Source : Enquêtes
Nature de la formation
|
Complémentaire
|
Continue
|
Spécialisation
|
Sans avis
|
Total
|
Effectif
|
12
|
2
|
4
|
2
|
20
|
Pourcentage
|
60%
|
10%
|
20%
|
10%
|
100%
|
Graphique G 11 : Besoins des primo-demandeurs
enquêtés en formation.
Tableau n°18 : Besoins en orientation
professionnelle des primo- demandeurs enquêtés. Source :
Enquêtes.
Avis
Nature besoin/
|
OUI
|
NON
|
Sans AVIS
|
TOTAL
|
Réalisation projet professionnel
|
20
|
0
|
0
|
20
|
Formation sur TRE
|
18
|
2
|
0
|
20
|
Appui-conseils
|
17
|
0
|
3
|
20
|
Graphique G 12 : Représentation des
besoins en orientation professionnelle des primo- demandeurs
enquêtés.
o La plupart des primo-demandeurs recherchent un emploi
salarié soit 85%. L'entretien a montré que parmi les 15% allant
vers l'auto-emploi certains manquent de projet professionnel voire
d'idée d'entreprise vendable. L'auto-emploi constitue pour certains une
fuite face aux difficultés d'insertion professionnelle dans l'emploi
salarié.
o Les primo-demandeurs ont de réels besoins
d'acquisition d'expériences professionnelles, soit respectivement 50% et
35% pour les stages dans les entreprises publiques et privées.
o 90% ont des besoins en formation : 60% pour la
formation complémentaire, 10% pour celle continue et 20% pour une
formation de spécialisation.
o Tous les primo-demandeurs interviewés ont un
réel manque en orientation professionnelle car, les écoles ne
sont pas dotées du dispositif fonctionnel.
Paragraphe 2 : Présentation des
résultats de la deuxième hypothèse, Graphiques (G13, G14,
G15, G16) et tableaux ( n°19, 20, 21, 22).
A- Caractéristiques des personnes employables
selon les chefs d'entreprises
Les caractéristiques ci-après
représentées dans le graphique G1 ont été
exposées par les chefs d'entreprises interviewés.
Graphique G 13 : Caractéristiques
d'employabilité selon les responsables
|
1. Qualification requise. 2. Expériences
professionnelles suffisantes.
3. Compétences techniques et transversales en relation
avec les besoins du marché. 4. Attitudes sociales et professionnelles
requises.
|
|
En face des caractéristiques ci-dessus, celles
identifiées chez les primo- demandeurs enquêtés se
présentent comme suit.
B- Caractéristiques des primo- demandeurs
interviewés (C1, , C3).
Caractéristiques des primo-demandeurs
interviewés.
|
o C1 : Bon niveau d'instruction sans la qualification
requise.
o : Manque d'expériences suffisantes.
o C3 : Manque de compétences et d'attitudes
sociales et professionnelles.
|
Source : Enquête.
Graphique G14 : Caractéristiques des
primo-demandeurs interviewés
La plupart des primo-demandeurs enquêtés (80%)
avaient un bon niveau d'instruction (C1 relativement remplie). Cependant ne
remplissent pas les autres conditions ( et C3).
En vue d'une meilleure analyse, il importe de présenter
quelques résultats des mesures d'insertion de l'ANPE.
C- Présentation de quelques résultats
d'insertion professionnelle de l'ANPE
Tableau n° 19 : Synthèse des
réalisations de l'ANPE
1- POINT DES ACTIVITES CLES
|
N°
|
Activités
|
2007
|
2008
|
|
Nombre de chercheurs d'emploi enregistrés
|
4761
|
4556
|
|
Nombre de primo- demandeurs enregistrés
|
2520
|
3683
|
|
Nombre de personnes écoutées et
orientées
|
4281
|
3038
|
|
Nombre de participants aux formations sur les Techniques de
Recherche d'Emploi (TRE).
|
869
|
790
|
|
Offres d'emploi reçues (entreprises, journaux).
|
619
|
742
|
|
Nombre de chercheurs d'emploi insérés
|
112
|
315
|
2- Point des inscrits et des
bénéficiaires aux programmes de l'ANPE
|
Programmes
|
2007
|
2008
|
Inscrits
|
Bénéficiaires
|
Inscrits
|
Bénéficiaires
|
CPEP/AIDE
|
2085
|
400
|
3250
|
506
|
CSEJ/AIDE
|
182
|
68
|
128
|
23
|
CAE/AIDE
|
85
|
41
|
103
|
39
|
T/ AIDE
|
2352
|
509
|
3481
|
568
|
T/ RCDE
|
208
|
62
|
37
|
182
|
T/ PADE
|
|
|
|
35
|
T/ PAEI
|
1671
|
500
|
2111
|
1013
|
TOTAL
|
4231
|
1071
|
5629
|
1789
|
Source : Rapports d'activités ANPE,
2007-2008
Graphiques G15 et G16 : Présentation des
réalisation de l'ANPE
Tableau n°20 : Niveau d'absorption
des demandeurs d'emploi à travers les programmes de l'ANPE.
Source : ANPE, Rapports & Enquêtes.
Programmes
|
2007
|
2008
|
Inscrits
|
Bénéficiaires
|
Inscrits
|
Bénéficiaires
|
CPEP/AIDE
|
2085
|
400
19%
|
3250
|
506
15,56%
|
CSEJ/AIDE
|
182
|
68
0,37%
|
128
|
23
17,96%
|
CAE/AIDE
|
85
|
41
48,23%
|
103
|
39
37,86%
|
Total/ AIDE
|
2352
|
509
21,64%
|
3481
|
568
16,31%
|
Total / RCDE
|
208
|
62
29,80%
|
182
|
37
20,32%
|
Total/ PAEI
|
1671
|
500
29,92%
|
2111
|
1013
47,92%
|
TOTAL
GLOBAL
|
4231
|
1071
25,31%
|
5629
|
1789
31,78%
|
Les tableaux n°19, 20 et graphiques G15, G16 montrent que
les offres des programmes représentent moins de 50% des attentes de la
demande bien que la majorité des enquêtés (80%) estiment
que les programmes favorisent plus
l'insertion professionnelle que l'employabilité des
primo-demandeurs (Tb n°21).
Tableau n° 21: Appréciation des
programmes de l'ANPE par les enquêtes
Appréciation des programmes ANPE
|
Tout à fait d'accord
|
D'accord
|
Pas tout à fait d'accord
|
Pas d'accord
|
Total
|
Programmes axés sur l'insertion
professionnelle
|
90%
|
10%
|
0
|
0
|
100%
|
Programmes axés sur
l'employabilité
|
0%
|
0%
|
15%
|
85%
|
100%
|
Les enquêtés estiment que les mesures de l'ANPE
ne sont pas axées sur l'employabilité des jeunes.
G17 : Appréciation des programmes
A cet effet des reproches ont été faites par les
enquêtés à l'endroit des programmes.
Reproches des enquêtés
§ Incertitude du bénéfice des programmes
par la grande majorité ;
§ Bénéfice des programmes non pas sur la
base d'1 plan d'action personnalisé;
§ Insuffisance de la durée du stage ;
§ Manque d'un dispositif de certification des
expériences acquises ;
§ Manque de tuteur de stage ;
§ Manque de projet professionnel formalisé chez
les primo-demandeurs ;
§ Stages peu orientés vers les entreprises
privées ;
§ Difficultés d'embauche dans les entreprises
après le stage ;
§ Retard dans le paiement des allocations ;
§ Inexistence de dispositif d'acquisition de
compétences techniques dans le domaine de la création
d'entreprise ;
§ Durée relativement longue pour le financement
des projets (une moyenne de plus de 6 mois d'attente) ;
§ Manque de dispositif d'aide à la formation
complémentaire ;
§ La non - responsabilisation des primo-demandeurs.
Il est apparu que les différents programmes de l'ANPE
ne favorisent pas assez l'employabilité des primo-demandeurs
d'emploi car ces programmes ne sont pas axés sur le
développement de leur employabilité.
Chapitre II : Analyse des résultats et
propositions.
Section 1 : Analyse des résultats et
vérification.
Paragraphe 1 : Analyse des facteurs limitant
l'employabilité des primo-demandeurs.
Les fiches de recherche d'emploi et CV des primo-demandeurs
consultés, l'analyse des offres d'emploi, les
entretiens avec les primo-demandeurs et avec les responsables d'entreprises et
recruteurs ont confirmés que les difficultés d'insertion
professionnelle des primo-demandeurs d'emploi sont dues aux conditions
d'accès à l'emploi. La plupart de ces demandeurs ont entre 20
à 35 ans (Tb n°11, Graph. G5, p62), sont nantis d'une formation
professionnelle (Tb n°12, 13, Graph G6, G7, p63), mais ne remplissent pas
les conditions d'accès à l'emploi (Tb n°14, p64 Graph G8
p65). Il convient de souligner que les formations professionnelles restent
actuellement très théoriques et ne sont pas toujours
adaptés aux besoins du marché de l'emploi. Ce qui expliquent les
besoins en formation exprimés par les enquêtés (Tb 17, p66,
et Graph G11, p67). L'Etat devra agir pour mieux orienter les formations et les
rendre plus pratiques.
De même, l'analyse personnelle de 10 offres du Journal
« Le Matinal » et
des offres reçues ces trois derniers mois montrent
qu'en dehors de la formation, un minimum de 2 ans d'expériences et des
habiletés comportementales en rapport avec le poste sont exigés.
On constate malheureusement que les primo-demandeurs sont loin de remplir les
conditions exigées sur le marché de l'emploi (Graph G14, p69).
Le fait que les primo-demandeurs d'emploi soient
confrontés à certaines
difficultés handicape leur employabilité.
Voilà quelques difficultés identifiées au cours de
l'enquête. Il s'agit de :
§ Difficultés techniques :
o manque de formation recherchée sur le marché
de l'emploi ;
o formation peu pratique qui handicape l'obtention d'un
emploi ;
o inexistence ou manque d'expériences ;
o difficultés d'accès aux stages et ce en
rapport à leur domaine de formation.
· Difficultés
financières :
o manque de moyens financiers pour réaliser une
formation professionnelle recherchée par les entreprises ;
o manque de moyens financiers pour une formation
complémentaire ;
o manque de soutien financier pour honorer un stage non
rémunéré ;
o manque de moyens pour une recherche active et efficace de
l'emploi (difficultés pour se déplacer, se documenter, pour faire
la saisie des outils de recherche d'emploi...).
· Autres difficultés :
o manque ou inexistence d'orientation
professionnelle ;
o inexistence de projet professionnel voire celui
formalisé ;
o manque d'encadrement.
L'analyse de l'employabilité des primo-demandeurs
d'emploi de l'ANPE révèle des facteurs limitant pour ces derniers
qu'il convient d'exposer en recourant à quelques théories.
A-Les facteurs limitant l'employabilité des
primo-demandeurs
1_ La faiblesse du capital humain
Le capital humain est d'une importance primordiale dans les
perspectives d'embauche du chercheur d'emploi quelque soit sa catégorie.
Or, les primo-demandeurs ont un niveau faible de capital humain et mieux une
composition incomplète (formation inadaptée, inexpérience
professionnelle). Il serait utile ici d'apporter quelques éclairages sur
la théorie du capital social.
Le concept du capital humain fit son apparition dans les
sciences de gestion et précisément en comptabilité en
1960-1970 grâce aux travaux de Becker G. (in N'Gatier, 2006, P32) dont
l'objectif était d'intégrer les ressources humaines dans les
actifs de l'entreprise. L'être humain est
considéré comme un actif ayant une valeur monétaire
caractérisée par l'ensemble de ses aptitudes, ses connaissances
et son savoir-faire. Il doit faire l'objet d'un investissement et des
dépenses d'entretien qui procurent des avantages aux entreprises qui
l'emploient. Le capital humain se définit alors
comme « l'ensemble des capacités productives qu'un
individu acquiert par accumulation de connaissances
générales ou spécifiques, de savoir-faire etc ... ou
encore la détention d'un savoir, d'une expérience
concrète, d'une technologie d'organisation, de relations avec les
clients et de compétences professionnelles qui confèrent un
avantage compétitif sur le marché » (Delaunay, 2004,
P6).
Comme composantes du capital social, nous avons,
l'éducation et la formation au sens large, les formes d'acquisition
d'expériences, la santé (élément clé du
développement et du bien-être physique et mental des individus) et
tous autres facteurs permettant aux individus de bien produire (par exemple
l'environnement de travail), Gazier (1992) in N'Gatier (2006, P6).
Schultz (1961) et Becker (1964) in Samier (1991-1992)
considèrent le capital humain comme facteur incontournable de
productivité et de performance des entreprises et de
compétitivité pour les salariés (employabilité et
bonne rémunération). Ils proposent une méthode
d'activation à travers des investissements dans le recrutement, la
formation, l'apprentissage des tâches et d'organisation du travail. Comme
le confirme un rapport de l'OCDE en 1998 le stock de capital humain de la
population en âge de travailler est mesuré à travers trois
éléments : le niveau de formation, les qualifications
directes par les tests ou des entretiens, et la valeur de ce capital sur le
marché eu égard aux niveaux de rémunération. Par
exemple, comme l'indique le rapport de l'OCDE (1998), les personnes ayant un
niveau de formation inférieur au 2nd cycle du secondaire
passeront deux fois plus de temps au chômage pendant leur vie active que
les diplômés des enseignements supérieurs. Malgré
l'importance du capital humain, l'on ne saurait s'en tenir à lui seul
pour décrocher un emploi.
2_ La faiblesse du capital social
Le capital social apparaît de plus en plus comme l'un
des facteurs clé de l'employabilité car, les connaissances et les
capacités théoriques restent insuffisantes pour décrocher
un emploi. Il est défini comme « l'ensemble des ressources
actuelles ou potentielles qui sont liées à la possession d'un
réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées
d'interconnaissances et d'inter-reconnaissances » Bourdieu in De
Coster (1999, p99). En d'autres termes c'est le capital relationnel dont
dispose durablement chaque individu aux plans politique, professionnel et
culturel et dont il peut tirer profit professionnellement ou non. Par
conséquent, cela lui confère un pouvoir qui n'est rien d'autre
que la capacité à influencer autrui ou les choses. Cependant ce
capital fait généralement défaut aux demandeurs d'emploi.
Les résultats de l'enquête (Tb n°14, p64) ont montré
que les demandeurs d'emploi restent unanimes sur l'importance du capital social
dans la recherche d'emploi. Malheureusement, la grande majorité (75%)
reconnait ne pas en disposer, ce qui constitue pour eux, un frein à
l'obtention d'un emploi. Très peu sont membres d'une association et y
restent actifs. Ces derniers ne se sont pas non plus organisés en
association en vue de travailler à leur employabilité. Ainsi et
pour preuve, dans le cadre du lancement des programmes de l'ANPE, il est
souvent difficile de les contacter individuellement. Malgré les
campagnes d'information de lancement des programmes à travers les radios
et télévisions, nombre de demandeurs se présentent
à l'ANPE après la clôture du lancement des programmes. La
plupart des primo-demandeurs ayant bénéficié d'un stage
académique ou professionnel affirment l'avoir obtenu grâce
à un parent ou un ami.
Le capital social représente « l'ensemble des
ressources relationnelles que les acteurs individuels peuvent mobiliser
à travers leurs réseaux de relations sociales »
(Bourdieu et Wacquant, 1992, Colemen, 1990, Putman, 1995) in Arregle ,
Phillipe, (1998, p2). De même, Nahapiet et Ghoshal (1998) reconnaissent
l'importance du capital social pour l'entreprise et pour le
salarié et confirment son impact sur le capital
intellectuel d'une entreprise représentée par les savoirs et
capacités d'apprendre des membres, qui favorisent les échanges.
Ils opèrent une analyse du capital social selon trois
dimensions :
· la dimension structurelle : réseau
formé par les relations entre les acteurs ;
· la dimension relationnelle : nature des relations
que les acteurs développent entre eux à travers leur histoire,
leur sentiment d'obligation, de confiance, de normes...
· la dimension cognitive : ressources fournissant
une représentation partagée et un système de
représentation entre les acteurs. Par exemple un langage partagé,
des codes, des histoires ou expériences communes.
Toutes ces composantes du capital social sont
constituées grâce à des facteurs favorables comme le temps,
l'interdépendance, les interactions et l'accessibilité (par
droit de sang ou ascription), Nahapiet et Ghoshal, (1998). Par exemple sans
interaction les relations disparaissent. La coopération au sens du
réseau social se nourrit de contacts, de dialogues réguliers,
autrement dit de sociabilité entre les membres du réseau. On peut
affirmer aisément que le réseau relationnel, les réseaux
de contacts, les réseaux de connaissances, de savoirs et de
compétences auxquelles appartient l'individu dépassent largement
le simple investissement en formation.
3- L'incapacité à la recherche
d'emploi
Face aux exigences nouvelles et fluctuantes du marché
de l'emploi, la recherche de l'emploi ne saurait relever de l'improvisation.
Elle requiert des aptitudes et des attitudes voire une technicité
comparable à une prospection commerciale. Malheureusement, 90% des
primo-demandeurs comme le confirment nos enquêtes ne possèdent pas
ces aptitudes (Tableau n°14, p64). L'ANPE s'efforce de juguler cette
situation par l'organisation mensuelle des formations sur les TRE animée
par les conseillers.
La mise en pratique de la théorie du « Job
search » apparaît comme une solution aux difficultés de
recherche d'emploi. Une démarche qui responsabilise le demandeur
d'emploi et qui se traduit par :
· la définition d'un objectif
professionnel et ou Projet Professionnel;
· l'identification préalable des atouts et
faiblesses ;
· la recherche d'informations sur les bassins et nids
d'emploi ;
· la connaissance de l'environnement ;
· la maîtrise et la bonne réalisation des
supports de recherche d'emploi ;
· la prospection des entreprises ;
· l'identification du salaire de réservation
(salaire minimum préfixé pour lequel le demandeur accepte de
travailler).
Le « Job search » a un coût en
termes de durée, de temps, de moyens de réalisation de dossier et
d'interactions avec les partenaires, entrainant ainsi un gain en retour.
De même, on peut observer un « chômage
de recherche » (Lippman et Mc.call, 1998) in N'Gatier (2006, p 49)
qui est la conséquence du refus de l'individu d'accepter un emploi tant
que les salaires pratiqués sur le marché de l'emploi ne
correspondent pas à « son salaire de
réservation ». Ainsi, les diplômés de
l'enseignement du supérieur recherchent généralement un
emploi en corrélation avec leur niveau de formation et répondant
à leur salaire de réservation. Or, très souvent, ce niveau
de formation n'est pas celui recherché par les employeurs. Le nombre
pléthorique de ces niveaux de formation entraine la
dépréciation du salaire de réservation. Par
conséquent le marché de l'emploi impose aux jeunes une
adaptabilité pour être employable car l'incapacité à
la recherche de l'emploi pour faute de moyens et le fait de se fier au salaire
de réservation réduisent nombre de demandeurs d'emploi à
« un chômage de recherche ».
S'il est vrai que le capital humain, le capital social et la
capacité à la recherche d'emploi sont importants, il n'en demeure
pas moins que la discrimination à l'embauche d'une catégorie
d'individu est réelle et mérite analyse.
4-La discrimination à
l'embauche
La discrimination à l'embauche constitue l'un des
freins de l'employabilité des demandeurs d'emploi, corollaire de
l'organisation sociale du travail. Cette discrimination peut être
positive ou négative selon les critères de choix à
savoir : l'âge, le sexe, le statut matrimonial, l'aptitude physique,
la situation de nationaux ou d'étranger, le secteur d'activité,
le niveau d'instruction... Par exemple, pour le poste de secrétaire qui
nécessite une grande disponibilité (présence au
delà des heures réglementaires de travail), les femmes
mariées sont de plus en plus discriminées négativement.
Avec le développement des nouvelles technologies, certaines formations
spécialisées en informatique de gestion sont plus cotées.
Les cas de discrimination sont aussi remarquables dans la fonction publique
béninoise : 30035 agents dont 21895 de sexe masculin et 8140 de
sexe féminin en 2003(TBE, 2003, p21). Les hommes sont de loin plus
nombreux pour la catégorie A : 5852 contre 1346 femmes.
L'employabilité étant « la
probabilité que peut avoir une personne à la recherche d'un
emploi d'en trouver un » Lebrut, R. (1980-1990) in Certain et Burgat
(2007), certains facteurs comme l'âge, la scolarité,
l'état de santé, la formation scolaire, professionnelle et
académique, la motivation, l'attitude au travail, les
mentalités...pourraient impacter cette employabilité (Fontan,
1990). De même, la typologie de l'employabilité de Danvers
(2003) : employabilité technologique, économique,
socio-industrielle, moyenne et différentielle renforce l'idée de
l'existence des formes de discrimination. L'analyse de De Coster (1999) a
aussi fait cas des formes de discrimination existantes sur le marché de
travail. Il s'agit de :
· la supériorité du travail intellectuel
sur celui manuel induite par les divisions manuelles et intellectuelles
du travail ;
· la supériorité du travail des hommes sur
celui des femmes conséquence de la division sexuelle du
travail ;
· la discrimination issue des divisions fonctionnelles et
techniques du travail.
5-Le pouvoir financier
Le pouvoir est la capacité d'agir, d'un individu,
d'influencer les hommes et les choses et qui tire ses sources de l'information,
de l'expertise, des ressources financières, des règles... (Morin,
2004, p39). L'argent est alors l'une des nombreuses sources de pouvoir. Pour
preuve, les demandeurs d'emploi qui disposent de ressources financières,
de par leurs conditions sociales et familiales, ont la possibilité de
bien de se former dans les meilleures écoles. Ils ont aussi les moyens
pour leur recherche d'emploi (frais de dossiers, de déplacement) et
arrivent à valoriser leur capital social (membre actif d'un
réseau relationnel : association sportive, professionnelle,
mystique...). Comme l'affirmait Marx dans ses Grundrisses (1958-1968) in De
Coster (1999, p100), « Le pouvoir qu'exerce un individu sur
l'activité d'un autre ou sur la richesse sociale, il le tient de ce
qu'il est propriétaire de valeurs d'échange, d'argent. Il a
ainsi dans sa poche tout son pouvoir sur la société ainsi que ses
relations avec elle ».
6-Les fluctuations du marché de
l'emploi
Les fluctuations du marché de l'emploi qui se
traduisent par le déséquilibre entre l'offre et la demande
constituent un handicap à l'employabilité des demandeurs
d'emploi. La division du travail synonyme d'enrichissement (la polyvalence) et
d'élargissement (spécialisation) des tâches dans le cadre
de l'organisation du travail au sein des entreprises, le pléthore et la
dépréciation de certains diplômes, les nouvelles
technologies de l'information, les interactions entre les acteurs du
marché (demandeurs, acteurs du système éducatif,
employeurs) sont autant d'éléments qui induisent des
complexités au niveau du marché de l'emploi. De telles
complexités ne saurait être contrôlées avec une
approche adéquationniste emploi-formation (Jose R., 2000, pp 73-83)
exposé dans la revue de la littérature. Les différents
acteurs ont davantage à gagner à travers une synergie d'actions
flexibles. D'où la nécessité d'opter pour une logique
adaptationniste afin d'obtenir les ajustements nécessaires.
§ Degré de vérification des
résultats de la première hypothèse.
La première hypothèse selon
laquelle « Les difficultés d'insertion professionnelle
des primo-demandeurs d'emploi sont dues aux conditions d'accès à
l'emploi salarié ou indépendant » se trouve
vérifiée.
Paragraphe 2 : Analyse de la contribution des
stratégies d'insertion professionnelle de l'ANPE à
l'employabilité des primo-demandeurs d'emploi.
A- Les forces et faiblesses des stratégies
d'insertion professionnelle de l'ANPE
Les stratégies d'insertion professionnelle de l'ANPE
présentent des forces et faiblesses qui ont été
identifiées suite à l'analyse des données issues de
l'enquête. Ces stratégies présentent les forces
ci-après :
§ l'appui-conseil d'une moyenne annuelle de 3569
demandeurs d'emploi écoutés ;
§ le renforcement d'environ 830 primo-demandeurs à
travers les formations sur les TRE et à l'initiation à la
création d'entreprises ;
§ la mise à disposition d'information sur les
offres d'emploi et mise en relation à travers une moyenne de 650 offres
d'emploi ;
§ l'insertion de certains demandeurs d'emploi ayant les
profils recherchés ; 112 en 2007 et 315 en 2008 ;
§ la mise en stage d'emploi salarié d'environ 300
à 500 jeunes par an à travers le programme AIDE et
acquisition d'expériences par ces derniers en vue de l'obtention d'un
emploi ;
§ le renforcement des capacités d'environ 300
à 500 bénéficiaires AIDE aux Techniques de Recherche
d'Emploi et au VPT;
§ l'offre de main d'oeuvre gratuite aux entreprises
publiques et privées ;
§ l'aide à l'embauche pour une cinquantaine
d'entreprises privées par an à travers AIDE/CAE,
CSEJ ;
§ l'offre de la possibilité d'embauche pour
environ 50 demandeurs par an : AIDE/CAE, CSEJ ;
§ la formation de 1000 jeunes promoteurs de projet par an
à la création d'entreprises à travers un processus
louable très enrichissant pour les
bénéficiaires (formation, stage d'immersion) grâce
à des modules de formations performants (TRIE, CREE, GERME) du
BIT ;
§ l'existence de programme de renforcement de
capacité (RCDE) capable d'impulser convenablement une formation de
renforcement, de perfectionnement et de reconversion à l'endroit des
demandeurs d'emploi ;
§ l'existence de programmes d'insertion professionnelle
qui, réorientés, pourront satisfaire les besoins
d'employabilité des demandeurs d'emploi.
Il est indéniable que l'ANPE, dans sa stratégie
actuelle d'insertion professionnelle, constitue le maillon principal eu
égard à ses forces dans la chaîne de dispositifs
créés par l'Etat béninois. Cependant, il convient de
souligner les faiblesses de la stratégie actuelle d'insertion
professionnelle développée au sein de l'agence.
§ Peu de primo-demandeurs insérés :
cela s'expliquent par le fait que ces derniers ne remplissent
généralement pas les conditions d'accès à l'emploi
identifié plus haut. Malgré les offres d'emploi reçus,
l'ANPE a du mal à les insérer : pour environ 619 offres en
2007, environ 112 ont insérés, pour et 742 en 2008, 315
insertion.
§ La non responsabilisation des demandeurs
d'emploi qui se cantonnent dans une logique d'Etat pourvoyeur d'emploi.
Par exemple le suivi des TRE pour certains constituent une formalité
parce que n'ayant pas compris que cette formation constitue l'une des
clés de leur autonomisation sur le marché de l'emploi.
§ Le faible taux d'absorption annuel (moins de 50%) des
primo-demandeurs par les programmes en face des besoins exprimés
(Tableau n°20) : pour AIDE le taux est de 21, 64% en 2007, 16, 31% en
2008, pour RCDE soit 29,80% en 2007 et 20, 32% en 2008, pour PAEI 100% en 2006,
25,31% en 2007, 47,92% en 2008.
§ Le manque de partenariat avec les entreprises
privées en vue d'orienter davantage les stages vers les entreprises
privées lorsqu'on s'accorde sur le fait que ces dernières
permettent l'acquisition d'expériences réelles vendables sur le
marché de l'emploi.
§ L'inexistence d'un dispositif de certification des
stages en vue de la faciliter l'accès à l'emploi du jeune.
§ Le manque de mesures incitatives à
l'embauche.
§ La durée insuffisante des stages offerts par le
programme AIDE et qui ne permet par d'acquérir une
expérience suffisante : un an de stage peut paraître suffisant
dans une logique d'insertion professionnelle, où compte tenu des
ressources financières limitées, la quantité des
stagiaires est privilégiée sur la qualité des stages. Par
contre dans la quête de l'employabilité du primo-demandeur, il y a
lieu d'offrir environ deux ans de stages de qualité aux jeunes afin de
les aider à répondre aux exigences du marché de l'emploi.
§ L'insatisfaction des primo-demandeurs par rapport
à leur pré-insertion.
§ Les difficultés liées à
l'orientation professionnelle des primo-demandeurs et précisément
de l'accompagnement personnalisé et formalisé de ces
derniers : les ressources humaines, financières et
matérielles de l'ANPE ne lui permettent pas actuellement de
réaliser une moyenne de 3500 projets professionnels par an pour les
demandeurs d'emploi enregistrés.
§ Les handicaps liés à l'offre de formation
aux demandeurs d'emploi par l'agence : le nombres de
bénéficiaires du programme RCDE en 2007 et 2008 est
respectivement de 62 et 37 alors que l'analyse des archives de l'ANPE a
révélé que la plupart des demandeurs enregistrés
ont besoin de formation complémentaire ou qualifiante pour être
employable. Mieux, l' enquêtes a prouvé que 80% des
primo-demandeurs ont manifesté le besoin d'une formation
complémentaire pour être employable. les ressources
financières limitées du programme RCDE ne permettent pas à
l'agence de former un nombre élevé en réponse aux besoins
exprimés.
§ Le manque de compétences techniques par nombre
de primo- demandeurs bénéficiaires du PAEI dans le domaine de
création d'entreprise. Ce qui constitue en amont et en aval voire
à terme un handicap à la réussite de leur projet. De
même, il est apparu que certains demandeurs ayant du mal à se
faire prendre en charge par les autres programmes, se tournent vers le PAEI.
Sinon comment comprendre qu'à l'issue de l'enquête exploratoire
sur les bénéficiaires du PAEI, au moins 50% doute du fait que ce
programme les conduit à l'obtention d'un emploi par eux-mêmes.
§ La difficulté liée au suivi
informatisé personnalisé du demandeur d'emploi : la
recherche de l'employabilité du demandeur d'emploi requiert l'existence
d'une base de données informatisée aux fins de suivi du
demandeur.
§ L'insuffisance du suivi personnalisé en vue d'un
développement de l'employabilité du primo-demandeur : quasi
inexistence de projet professionnel formalisé en plan d'action
personnalisé. Les ressources de l'ANPE ne permettent de s'investir
profondément dans la réalisation de projet professionnel
formalisé pour chaque demandeur. L'Antenne de
Cotonou qui enregistre environ 2500 demandeurs par an,
peut-elle accompagner ces derniers à la réalisation de projets
professionnels avec trois conseillers sans oublier les autres activités
(mise en relation, prospection, gestion programmes...) !
Voilà quelques forces et faiblesses des
stratégies d'insertion professionnelle de l'ANPE qui montrent sans
ambigüité que malgré les efforts déployés
jusque-là à travers celles-ci, elles contribuent passablement
à l'employabilité des demandeurs car, la stratégie
actuelle d'insertion reste passive et se limite à une compensation du
non emploi par une politique d'offre de stages, de formation et
d'appui-conseils. Rechercher et trouver un emploi décent et durable
implique pour le « chercheur d'emploi » de remplir des
conditions nécessaires à savoir : disposer d'une
qualification requise, d'expériences suffisantes de qualité et
d'avoir les aptitudes et attitudes comportementales requises (Graph G13,
p69) en d'autres terme d'être compétent. Or les programmes de
l'ANPE renforcent peu la formation du demandeur, n'offrent pas de stages
certifiés encore moins l'expérience requise de 2 ans.
L'éclairage sur un modèle théorique de
développement de l'employabilité pourrait nous édifier
dans le cadre de la réorientation de la politique de promotion de
l'emploi.
B-Employabilité et politique d'activation de
l'emploi
Les politiques d'activation de l'emploi constituent un
instrument d'orientation et de régulation du marché de l'emploi
par l'Etat dont l'efficacité et la cohérence dépendent
dans une large mesure du dialogue social, du degré d'adhésion des
acteurs économiques et sociaux et de la réforme du système
de formation. Introduites en Suède dans les années 1940,
inspirées du modèle Rehn-Meidner à l'origine
développées dans les années 1940 à 1960 par des
économistes syndicaux suédois, Gösta Rehn et Rudolph
Meidner, elles ont été
popularisées en Europe à partir des
années 1980, sous l'impulsion du rapport de l'OCDE sur les perspectives
de l'emploi.
Théoriquement, une politique d'activation est
guidée par deux principes : la «démarchandisation»
et la «remarchandisation »(Polanyi, 1944 ; Esping-Andersen,
1999) in Mathlouth, Mezouaghi (2006, p6).
La «démarchandisation» indique le
degré de liberté, à travers un transfert de revenus,
donné aux citoyens par les prestations sociales. Les revenus issus en
grande partie, des allocations de chômage et de l'aide sociale, mais
aussi des allocations familiales et des prestations de vieillesse, de maladie
et d'invalidité, donnent aux travailleurs la possibilité de ne
pas offrir leur force de travail sur le marché immédiatement
après avoir perdu un emploi.
La «remarchandisation» peut être
définie comme le degré de liberté
donné par les politiques publiques aux citoyens en leur
permettant de s'insérer ou se réinsérer sur le
marché du travail. Les politiques actives de l'emploi visent à
renforcer la remarchandisation, dès lors que les
bénéficiaires valorisent leurs compétences en même
temps qu'ils accroissent le stock global de compétences.
De telles politiques passent par l'amélioration du
cadre macroéconomique, le développement social, la valorisation
du capital social, la mobilisation et la redistribution des ressources
(création de taxes de financement de l'emploi, création d'emploi,
mise en place de régime d'indemnité de chômage, prise en
charge de charges patronales par l'Etat...). L'expérience tunisienne
reste un exemple de politiques d'activation de l'emploi avec la
réduction du chômage à travers 400.000 emplois crées
et pourvus de 2002 à 2006.
§ Degré de vérification des
résultats de la deuxième l'hypothèse.
A l'issue de l'analyse, la deuxième
hypothèse selon laquelle « Les stratégies actuelles
d'insertion professionnelle développées au sein de l'ANPE ne
favorisent pas assez l'employabilité des primo-demandeurs
d'emploi » se trouve vérifiée.
Section 2 : Diagnostic et Recommandations.
Paragraphe 1 : Diagnostic
A-Diagnostic lié à Hypothèse
1 : « les difficultés d'insertion
professionnelle des primo-demandeurs d'emploi sont dues aux conditions
d'accès à l'emploi salarié ou
indépendant ».
L'analyse montre que les primo-demandeurs ont de
réelles difficultés d'insertion parce qu'ils ne remplissent pas
les conditions d'accès à l'emploi. Comme conditions, nous pouvons
énumérer :
· le manque de qualification ou de formation
requise ;
· le manque ou l'inexistence d'expériences
nécessaires;
· le manque d'habileté ;
· le faible niveau de responsabilisation et
d'autonomisation ;
· le manque d'aptitudes professionnelles et
transversales ;
· le manque d'attitudes sociales et professionnelles en
relation avec le poste recherché ;
· l'inexistence ou le manque d'orientation
professionnelle.
Ainsi, bien que la plupart des primo-demandeurs
interviewés ont reçu une formation professionnelle qui devrait
les rendre employable, ils ne le sont pas car la formation reçue reste
très théorique. Il y a lieu de rendre les formations
professionnelles et académiques plus pratiques et de les adapter aux
exigences du marché de l'emploi.
De même 90% des jeunes manquent d'orientation
professionnelle, 100% n'ont pas de projet professionnel formalisé. Des
mesures devront aller dans le sens afin de leur faire acquérir de
pareils outils d'employabilité.
B- Diagnostic lié à l'hypothèse
2 : « Les stratégies actuelles d'insertion
professionnelle développées au sein de l'ANPE ne favorisent pas
assez l'employabilité des primo-demandeurs »
Depuis la création de l'ANPE en 2004, les
différents programmes offrent la pré-insertion et l'insertion
aux demandeurs et primo-demandeurs. De plus, bien que le nombre des demandeurs
et primo-demandeurs va de plus en plus croissant, moins de 50% des
primo-demandeurs postulants bénéficient des mesures de l'ANPE.
Malgré le bénéfice des programmes pour certains, la
plupart des bénéficiaires ont du mal à s'insérer.
Les différentes enquêtes ont révélé que
l'orientation actuelle des programmes ne favorise pas assez
l'employabilité des primo-demandeurs. De même les insuffisances
relevées et ci-dessous énumérées montrent que les
mesures ne favorisent pas l'employabilité des primo-demandeurs :
· le faible taux d'absorption des primo-demandeurs par
les programmes ;
· le manque de suivi-évaluation des
bénéficiaires pour une certification de leur
employabilité ;
· la durée insuffisante du programme d'AIDE qui ne
permet pas l'acquisition d'expériences suffisantes en vue de
l'employabilité ;
· le manque de compétences techniques chez
certains bénéficiaires du PAEI ;
· le délai peu court (plus de 3 mois) pour le
financement des bénéficiaires PAEI par le FNPEEJ...
Il convient de souligner que ces programmes ont
été conçus dans une logique d'insertion professionnelle
qui reste une logique d'assistanat au primo-demandeur. Il urge de redynamiser
les programmes et ce, dans une logique de responsabilisation du primo-demandeur
afin de l'accompagner à se faire employer ou à s'auto-employer en
tout temps et en tout lieu.
La situation des primo-demandeurs reste préoccupante.
Leur niveau de formation, leur manque d'expérience, leur
incompétence, et les politiques d'insertion professionnelle
pratiquées jusque-là dans les SPE comme l'ANPE ne sauraient les
conduire à l'employabilité. Il y a lieu pour l'ANPE
d'améliorer sa politique actuelle afin de rendre employable ces
demandeurs. A cet effet nous formulons quelques recommandations.
Paragraphe 2 : Recommandations et conditions de mise
en oeuvre d'une politique de développement de
l'employabilité.
A- Recommandations au plan macro
1- Politique de développement d'une
formation axée sur la pratique et sur le développement des
compétences
Lorsqu'on s'accorde sur l'importance de la formation dans le
capital humain, maintes pratiques devront être développées
pour renforcer celle-ci. Nous suggérons :
· l'organisation de réflexions en vue de la
définition des axes stratégiques de réalisation de la
formation professionnelle axée sur la compétence ;
· la mise en place du cadre institutionnel de
création et de contrôle de formations répondant aux besoins
du marché ;
· la création d'une meilleure passerelle
enseignement et emploi : par exemple le développement des pratiques
d'emploi à temps partiel couplé avec l'enseignement en
classe (N'Gatier 2006, p72) ;
· la mise en place d'Entreprise d'Entrainement
Pédagogique (EEP) qui constitue une interface entre système
éducatif et celui productif, modèle de dispositif de formation -
emploi développé par la France depuis 1980 et qui fait ses
preuves (Frétigné, 2001, pp 67-80) ;
· le renforcement et/ou la restructuration des
dispositifs de la formation par apprentissage ;
· la communication et la mobilisation sociale autour de
la question de l'employabilité ;
· la création de mesures incitatives par l'Etat en
faveur de la formation en entreprise.
2- Règlementation du marché de
l'emploi
L'on ne saurait rechercher une formation de qualité
sans s'intéresser aussi à la réglementation du
marché de l'emploi à travers certaines stratégies à
savoir :
· la mise en place de mesures incitatives à
l'embauche ;
· l'amélioration du cadre juridique en faveur de
la protection des primo-demandeurs et demandeurs vulnérables afin de
juguler les discriminations du marché de l'emploi ;
· l'initiation de lois en faveur de la mobilisation de
ressources financières en vue de la promotion de la politique de
l'employabilité des jeunes ;
· la création de mesures incitatives pour orienter
les jeunes vers les filières porteuses, non saturées,
répondant aux besoins de l'économie ;
· le développement et la réorganisation des
secteurs producteurs de richesses : agriculture, élevage,
pêche...
3- Promotion de l'auto-emploi et de l'emploi
salarié
Il a aussi lieu de mettre en place des stratégies
adaptées à la promotion des types d'emplois.
· la création des emplois par une politique
l'accroissement et d'incitation à l'investissement : politique de
dégrèvement fiscal (réduction de taxes, baisse progressive
du taux d'intérêt), N' Gatier (2006) ;
· l'impulsion d'un souffle nouveau aux agences de gestion
de l'emploi comme l'ANPE à travers l'assainissement du cadre
institutionnel et le renforcement des capacités
financières ;
· la promotion des programmes de formation facilitant
l'auto-emploi dans les différents ordres d'enseignements ;
· la facilitation de l'accès aux crédits
pour la création des PME ;
· la promotion d'une politique de renforcement des
compétences professionnelles et entrepreneuriales des jeunes ;
· la sécurisation du foncier en vue de
faciliter la création d'entreprises chez les jeunes ;
· la valorisation de l'image des métiers
jugés peu attractifs à travers des mesures
incitatives ;
· le développement d'un dispositif efficace
d'orientation professionnelle dans les écoles et universités;
· Le développement des activités du secteur
primaire jusque - là restée en veilleuse : l'agriculture,
l'élevage, la pêche...
Au plan micro, diverses actions méritent d'être
mises en oeuvre.
B- Recommandations au plan micro : politique
d'activation de
l'employabilité des demandeurs d'emploi
1- Réformes internes globales possibles au
sein de l'ANPE
Face aux exigences du marché de l'emploi, face aux
exigences des entreprises en quête de main d'oeuvre qualifiée,
expérimentée, pragmatique et flexible, il y a lieu pour l'ANPE de
redynamiser ses stratégies afin d'être le guichet central
d'insertion professionnelle et de d'employabilité. Il s'agira de faire
de l'ANPE une agence capable d'impacter les potentialités des jeunes et
d'offrir aux entreprises, les compétences recherchées. A cet
effet une vision à long terme, décennale axée sur
l'employabilité des primo-demandeurs et demandeurs mérite
d'être développée et soutenue par les pouvoirs publics et
les autres acteurs de l'emploi. Pour ce faire, on pourrait ouvrir quelques
pistes :
§ Adopter véritablement une politique
d'employabilité en créant un cadre institutionnel d'activation de
cette politique : réorientation du plan de développement
stratégique de l'ANPE, révision des statuts et autres bases
institutionnelles de l'ANPE;
§ Développer une communication sociale autour de
l'activation de la politique d'employabilité ;
§ Renforcer et accroître l'autonomie
financière de l'ANPE : susciter des ressources issues de la
solidarité nationale (la contribution de la taxe professionnelle, de la
taxe d'apprentissage ou celle de la CNSS pour le financement direct de
l'ANPE...) ;
§ Améliorer l'autonomie professionnelle de
l'Agence par le renforcement des capacités et des compétences
internes pour faire face à la politique d'activation de
l'employabilité notamment dans les domaines de l'orientation
professionnelle, de l'évaluation des compétences, de
l'ingénierie de la formation, de ingénierie de l'insertion ou de
l'employabilité ;
§ Promouvoir une politique de bonne gestion des
compétences internes ;
§ Mettre en place un dispositif d'employabilité
par catégorisation des demandeurs sans oublier des couches
vulnérables ;
§ Créer des projets de valorisation des petits
métiers ;
§ Mettre en place au sein de l'ANPE, un système
axé sur le développement des compétences des demandeurs
d'emploi afin d'offrir aux entreprises des compétences
recherchées ;
§ Améliorer le dispositif d'acquisition
d'expériences des demandeurs ;
§ Réaliser le Répertoire
Opérationnel des Métiers et des Emplois du Bénin ;
§ Développer un système de tutorat des
jeunes ;
§ Activer le partenariat avec les acteurs de
l'emploi : les entreprises privées et publiques, les cabinets de
recrutement et de formation, les centres d'orientation, les
collectivités locales, les partenaires institutionnels... ;
§ Améliorer le dispositif d'accompagnement et
d'orientation professionnelle ;
§ Autonomiser les antennes de l'ANPE et les doter de
moyens adéquats (financiers, matériels humains...) afin d'en
faire de véritables centres de ressources pour les demandeurs
d'emploi ;
§ Renforcer le dispositif de collecte et de traitement
statistique des informations sur l'emploi;
§ Créer et accompagner des centres de ressources
à travers un partenariat par objectif ;
§ Renforcer les partenariats entre les anciens guichets
de l'ANPE, réorienter le partenariat vers l'employabilité des
jeunes avec un dispositif de motivation et d'évaluation des centres.
· 2- Actions spécifiques
L'opérationnalisation d'une politique d'activation de
l'employabilité des primo-demandeurs passe par certains axes.
Axe 1 : Mettre en place une base de
données et un fichier opérationnel actualisé de suivi
effectif des demandeurs de l'ANPE
o définir les composantes de la base avec la
collaboration des acteurs ;
o acquérir des matériels informatiques ;
o développer d'un système de protection de la
base de données.
Axe 2 : Promouvoir l'orientation professionnelle
et l'accompagnement personnalisé des primo-demandeurs et
demandeurs
o Renforcer les compétences internes en orientation
professionnelle, en gestion des compétences, et en prospection des
opportunités... ;
o Dynamiser le processus d'orientation professionnelle :
rendre obligatoire les pratiques de réalisation de projet professionnel,
de bilan personnel et bilan de compétences aux demandeurs, subordonner
ces outils au bénéfice des programmes ;
o Développer un mécanisme de suivi
personnalisé du demandeur : réalisation de projet
professionnel, suivi à travers une base de données
informatisée ;
o Renforcer la réalisation des ateliers
d'accompagnement à la recherche d'emploi ;
o Revaloriser les métiers de conseillers en
orientation.
Axe 3 : Renforcer le dispositif de mise en
relation, d'offre de stage, de formation et d'emploi.
o Renforcer la pratique de stages professionnels,
d'acquisition d'expériences en entreprises : contrat de
qualification professionnelle de 2 ans en entreprises privées et
publiques assortie de certificat de qualification ;
o Développer une politique de certification des stages
de l'ANPE avec la mise en place du dispositif adéquat ;
o Initier des mesures incitatives de pré-insertion et
d'embauche des demandeurs dans les entreprises ;
o Appuyer les demandeurs pour l'acquisition d'une formation
qualifiante (initiale, de perfectionnement et de reconversion) afin de
supprimer l'écart entre les qualifications disponibles et celles
requises.
Axe 4 : Mettre en place des centres de
ressources
Les centres de ressources revêtiront deux formes :
les centres de ressources internes logés au sein de l'ANPE et
précisément dans les antennes et
des centres externes (partenariat ANPE et centres
d'orientations, cabinets, mairies...)
o Créer une espace de documentation;
o Créer un espace d'échanges (offres et
demandes) ;
o Doter les demandeurs d'emploi d'espaces informatiques pour
la saisie de leurs documents fondamentaux (CV, supports...) ;
o Doter les antennes de moyens adéquats pour abriter
les espaces de ressources ;
3-Réformes spécifiques aux
programmes
Il a y lieu d'améliorer les programmes dans une logique
d'employabilité.
Pour le PAEI, il est nécessaire d'introduire un volet
« renforcement des
compétences professionnelles » pour
consolider la formation entrepreneuriale réalisée jusque
-là. Il importe de mieux catégoriser les
bénéficiaires pour leur assurer une meilleure formation, et de
renforcer le dispositif de suivi-évaluation des
bénéficiaires et du programme.
Concernant le programme AIDE, il y a lieu d'accorder des
stages à au moins 2000 bénéficiaires par an, de passer
à 2 ans de stage afin de faire acquérir à ces derniers le
minimum d'expériences exigées sur le marché de l'emploi,
et de créer un dispositif de certification des stages sans
oublier le suivi-évaluation des bénéficiaires et des
programmes.
Enfin s'agissant du programme RCDE, il importe d'accroitre le
nombre de bénéficiaires selon les besoins, de diversifier les
différentes formations, de nouer des partenariats avec des centres de
formations en vue de garantir une formation de qualité aux
bénéficiaires, de développer des partenariats avec les
institutions financières pour la mise en oeuvre d'un système
d'octroie de crédit à la formation subventionné et
remboursable par le jeune après obtention d'un emploi.
L'opérationnalisation de ces propositions
nécessite l'accroissement des ressources financières de l'ANPE
ainsi qu'une réorganisation structurelle et organisationnelle.
CONCLUSION
Le premier objectif du Millénaire Pour le
Développement (OMD) stipule la réduction de la pauvreté.
Il est indéniable que celle-ci se traduit par la réduction du
chômage et du sous-emploi. Il est tout aussi incontestable que l'emploi
est d'une importance capitale aux yeux des différents acteurs de la
société.
L'Etat béninois, depuis l'adoption de sa
première Politique Nationale pour l'Emploi en 1996, a jusque -
là mis en oeuvre des orientations stratégiques d'insertion
professionnelle qui autonomisent peu les demandeurs d'emploi, les rendant peu
responsables de leur capacité d'insertion socioprofessionnelle.
L'ANPE, l'un des dispositifs d'insertion professionnelle des
demandeurs d'emploi développe depuis 2004 différentes mesures
d'insertion professionnelle à l'endroit des demandeurs d'emploi et
primo-demandeurs, leur offrant ainsi une orientation professionnelle, un
stage, une formation ou un emploi. Mais force est de constater que les
résultats issus de la mise en oeuvre de ces mesures restent
mitigés.
L'analyse de l'employabilité des primo-demandeurs a
permis de constater que des difficultés d'insertion professionnelle
rencontrées par ces derniers se justifient par le fait qu'ils ne
remplissent pas les conditions d'accessibilité à l'emploi ;
ils manquent de qualification requise, d'expériences professionnelles
recherchées, de compétences techniques et d'habiletés
comportementales...Il ressort que les programmes de l'ANPE ne favorisent pas
assez le développement de l'employabilité des primo-demandeurs
parce que axés jusque-là sur l'insertion professionnelle.
La présente étude a permis d'identifier certains
facteurs qui influent sur l'employabilité de primo-demandeurs à
savoir : la faiblesse du capital humain et social, l'incapacité
à la recherche d'emploi, la discrimination à l'embauche, le
pouvoir financier et les fluctuations du marché de l'emploi.
Afin d'impacter favorablement sur l'employabilité des
primo- demandeurs, nous avons formulé quelques recommandations aux
niveaux macro et micro :
· développer une politique de formation
axée sur la pratique et sur le développement des
compétences ;
· mettre en place un mécanisme de
réglementation du marché de l'emploi ;
· renforcer les mécanismes de promotion effective
de l'emploi indépendant ou salarié ;
§ adopter de nouvelles réformes d'activation d'une
politique d'employabilité des demandeurs d'emploi ;
§ améliorer les mesures existant en leur imprimant
une dynamique d'employabilité ;
§ initier de nouvelles actions capables de concourir
à l'employabilité des demandeurs d'emploi.
Il est indéniable que la mise en oeuvre de ces
propositions non moins ambitieuses nécessite la collaboration et
l'implication effective des différents acteurs de l'emploi (Etat,
Entreprises, Demandeurs d'emploi). Mieux, en s'admettant que
l'employabilité est « la probabilité plus ou moins
élevée que peut avoir une personne à la recherche d'un
emploi d'en trouver un » (Peretti, 2008, p.107). C'est - à
dire l'attractivité d'une personne sur le marché du
travail ; sa capacité à se maintenir en état de
conserver son emploi, ou d'en trouver un autre, à l'intérieur ou
à l'extérieur du métier ou de l'entreprise, il y a lieu de
ne point lésiner sur les moyens afin de faire des ressources humaines
que constituent les chercheurs d'emploi, des ressources humaines
compétentes (de qualité) capables de se positionner pour
« un emploi durable et décent » un voeu cher
à l'OIT.
L'employabilité des demandeurs d'emploi
nécessite d'abord une bonne formation à la base mais aussi et
surtout la quête permanente d'une collaboration des différents
acteurs face aux fluctuations du marché que l'on ne saurait
contrôler même avec une approche adéquationniste formation -
emploi.
Offrir un emploi décent et durable aux jeunes, demeure
une volonté politique qui nécessite l'activation de
stratégies réelles d'employabilité des demandeurs
d'emploi. Une pareille stratégie permettra à coup sûr le
façonnement d'une nouvelle race de chercheurs d'emploi employables, plus
autonomes et par conséquent, la production de véritables acteurs
de leur évolution professionnelle.
A cet effet, il y a lieu pour l'ANPE de réorienter ses
stratégies actuelles en faisant sienne l'adoption et
l'expérimentation d'une réelle politique d'employabilité
des demandeurs d'emploi.
Il importe de souligner que la mise en oeuvre d'une nouvelle
orientation axée sur l'employabilité des demandeurs d'emploi
à l'ANPE pourrait induire des ressources financières et
matérielles supplémentaires de même que des changements au
niveau du modèle organisationnel en cours actuellement au sein de
l'agence. Par ailleurs, nous suggérons que des études soient
faites dans ce sens en vue d'optimiser les recommandations formulées.
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l'ANPE, ANPE, Cotonou, 2008, 62 pages.
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Relecture de la Politique Nationale de l'Emploi au
Bénin, Rapport provisoire, MCPMEEJF, Cotonou, 2008, 47 pages.
Tableau de Bord sur l'Emploi :N°3,
MCMFPMEEJF, ANPE, Cotonou, 2008.
· Textes législatifs et
réglementaires
o Décision N°096-2004/ANPE/DG/CDS/SP du 23 octobre
2004 portant structuration, missions, attributions et fonctionnement des
antennes départementales ou régionales de l'Agence Nationale Pour
l'Emploi.
o Décision n°098-2004/ANPE/DG/SA/CDS du 20
Août 2004 portant organisation, attributions et fonctionnement des
services de l'Agence Nationale Pour l'Emploi.
o Décret n°2003-224 du 07 juillet 2003, portant
approbation des statuts de l'ANPE, 17p.
o Loi n°90-32 du 11 décembre 1990, portant
Constitution en République du Bénin.
o Loi n°98-004 du 27 juillet 1998, portant code du
travail en République du Bénin.
o Note de service n° 30/ANPE/DAF/SRH du 24 Octobre 2005
portant fixation des éléments de rémunération
applicables au personnel de l'ANPE.
TABLE DES MATIERES
Table des matières
TITRES
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PAGES
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Avertissement
Dédicace
Mémoire
Remerciements
Liste des sigles et abréviations
Liste des tableaux, graphiques et annexes
Résumé
Summary
Sommaire
Introduction
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE
L'ETUDE
CHAPITRE I : Cadre physique et
problématique
Section 1 : Présentation du cadre
physique
Paragraphe 1 : Présentation
générale de l'ANPE
A- Historique
B- Mission
C- Publics cibles de l'ANPE
D- Activités
E- Partenaires de l'ANPE
Paragraphe 2 : Cadre institutionnel de
l'ANPE
A- Les organes de direction
1- Le Conseil d'Administration
2- La Direction Générale
a- Les services du staff
b- Les départements organisationnels
3- Les Antennes
B- Des Ressources
1- Des ressources humaines
2- Des ressources financières et matérielles
Paragraphe 3 : Les mesures d'insertion professionnelle
au sein de l'ANPE
A- Le programme AIDE
B- Le programme RCDE
C- Le programme PAEI
D- Le programme PRS
Section 2 : Problématique de l'étude
Paragraphe 1 : Enoncé du problème
Paragraphe 2 : Objectifs de l'étude
A- Objectif général
B- Objectifs spécifiques
CHAPITRE II : De la revue de la
littérature aux hypothèses.
Section 1 : Revue de la littérature
Paragraphe 1 : Approche théorique sur
l'insertion professionnelle et l'employabilité
A - Définition des concepts
B- Synthèse théorique sur l'insertion
professionnelle et l'employabilité
Section 2 : Etat des lieux de l'insertion
professionnelle au Bénin
Paragraphe 1 : Politiques, stratégies et
dispositifs d'insertion professionnelle
A- Les stratégies de promotion de l'emploi
B- Les dispositifs d'ordre général
C- Les dispositifs et structures de gestion et de promotion de
l'emploi
Paragraphe 2 : Les mesures spécifiques en
faveur de l'emploi
A- Les mesures d'emploi salarié
B- Les mesures d'auto-emploi
Paragraphe 3 : La situation du marché de
l'emploi au Bénin
A- Les caractéristiques du marché de l'emploi
1- La population active
2- Les principaux déterminants de l'emploi des
jeunes
3- Le déséquilibre entre l'offre et la demande
de l'emploi
4- Les indicateurs du marché de l'emploi
B- La situation des primo-demandeurs et des jeunes
1- Des caractéristiques des primo- demandeurs
2- Quelques difficultés rencontrées par les
jeunes
Section 3 : Hypothèses de l'étude
A- Hypothèse 1
B- Hypothèse 2
DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE
L'ETUDE
CHAPITRE I : De la démarche
méthodologique à la présentation des résultats.
Section 1 : Démarche
méthodologique
Paragraphe 1 : Préparation de
l'enquête
A- Recherche documentaire
B- Pré-enquête
C- Méthodes et outils de collecte de données
a- Choix méthodologique
b- Techniques de collecte de données
c- Echantillonnage
D- Identification des variables et indicateurs
Paragraphe 2 : Réalisation de
l'enquête
A- Espace géographique de l'enquête
B- Pré-test
C- Enquête sur le terrain
a- Enquête proprement dit
b- Méthode d'analyse et de traitement des
données
D- Difficultés
Section 2 : Présentation des résultats
Paragraphe 1 : Présentation des
résultats de la première hypothèse
A-Caractéristiques et conditions
B-Besoins des primo-demandeurs
enquêtés
Paragraphe 2 : Présentation des
résultats de la deuxième hypothèse
A- Caractéristiques des personnes employables selon les
chefs d'entreprises.
B- Caractéristiques des primo-demandeurs
enquêtés
CHAPITRE II : Analyse des résultats
et propositions.
Section 1 : Analyse des
résultats
Paragraphe 1 : Les facteurs limitant
l'employabilité des primo-demandeurs
1- La faiblesse du capital humain
2- La faiblesse du capital social
3- L'incapacité à la recherche d'emploi
4- La discrimination à l'embauche
5- Le pouvoir financier
6- Les fluctuations du marché de l'emploi
Paragraphe 2 : Analyse de la contribution des stratégies
d'insertion professionnelle de l'ANPE à l'employabilité des
primo-demandeurs d'emploi.
A- Les forces et faiblesses des mesures
B- Employabilité et politique d'activation
Section 2 : Diagnostic et recommandations
Paragraphe 1 : Diagnostic
A- Diagnostic lié à l'hypothèse 1
B- Diagnostic lié à l'hypothèse 2
Paragraphe 2 : Recommandations pour
développer l'employabilité des primo- demandeurs d'emploi et
conditions de mise en oeuvre.
A- Recommandations au plan macro
1- Politique de développement d'une formation
axée sur la pratique du développement des compétences
2- Règlementation du marché de l'emploi
3- Promotion de l' auto-emploi et de l'emploi salarié
B- Recommandations au plan micro : politique
d'activation de l'employabilité des demandeurs d'emploi
1- Réformes internes globales possibles au sein de
l'ANPE
2- Propositions d'actions spécifiques
3- Réformes spécifiques aux programmes
Conclusion
Références bibliographiques
Table des matières
ANNEXES
· Tableau n°4 : Organigramme de l'ANPE.
· Tableau n°1 : Récapitulatif de la
compréhension des attributions de l'ANPE.
· Tableau n°2 : Récapitulatif des
activités de l'ANPE/publics.
· Tableau n°3 : Offres de services de l'ANPE et
cibles.
· Guides N°1 et N°2
· Offres d'emploi N° 1, 2, 3, 4.
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I-VII
|
ANNEXES
Tableau n° 1: Récapitulatif de la
compréhension des attributions de l'ANPE
ATTRIBUTIONS
|
COMPREHENSION
|
OBSERVATIONS
|
1. Contribuer à l'élaboration des
indicateurs sur l'emploi, le chômage, la formation
professionnelle et au développement de la communication sociale pour
l'emploi ;
|
Apporte sa part.
Joue une partition.
N'a pas la responsabilité de l'élaboration des
indicateurs mais y contribue.
|
En l'absence dans l'environnement national, d'une structure
responsable de la coordination de l'activité d'élaboration des
indicateurs, l'ANPE devra exercer implicitement cette mission.
|
2. Faciliter l'intermédiation entre offre et la
demande d'emplois à travers des activités d'information,
d'orientation, d'appui-conseil et de prospection des potentialités
d'emplois en milieux urbains, périurbains, rural, etc ;
|
Informations (structures, marché du travail,
créneaux porteurs, services...
Mise en relation « offre/demande »,
prospection des offres, enregistrement des offres et des demandeurs,
présélection des candidats et proposition des candidats.
Appui-conseils aux usagers
Accompagnement par les formations et ateliers sur les Techniques
de Recherche d'Emploi, évaluation de compétences, stages, mesures
en faveur des entreprises, formations qualifiantes...
|
COEUR DU METIER
|
3. Contribuer à l'élaboration, à la
mise en OEuvre et au suivi des programmes de développement de
l'emploi, à travers des activités d'appui à la
promotion de l'auto-emploi ainsi que de l'emploi salarié par le
développement des stages de pré-insertion ;
|
Contribution à la création de nouveaux emplois et
d'emplois nouveaux.
|
Il ne s'agit pas de se substituer aux organismes d'encadrement,
encore moins aux employeurs.
Aider vers une destination qui peut être l'auto-emploi ou
l'emploi salarié.
Appuyer les initiatives des tiers susceptibles de
déboucher ou de contribuer à la création d'emploi.
|
4. Contribuer au développement de l'emploi
à travers des activités de formation initiale, de
perfectionnement et de reconversion ;
|
Contribution à l'amélioration de
l'employabilité des demandeurs et au maintien durable des emplois
existants (qualification, requalification)
|
Eviter de se substituer aux organismes de formation et au
système formel de l'éducation.
|
5. Mobiliser et gérer les ressources
destinées au financement des divers programmes et projets
relatifs à la mise en oeuvre de la Politique Nationale de l'Emploi
(PNE).
|
Evolution vers une mobilisation et une gestion centralisée
du financement de la PNE.
|
L'ANPE dispose- t-elle aujourd'hui de la puissance publique
requise pour exercer une telle compétence ?
Ou doit -elle se comporter simplement comme un agent
fiduciaire ?
|
Source : ANPE, PDS 2006-2010.
pp5-6.
Tableau n° 2: Récapitulatif des
activités de l'ANPE en fonction des publics.
|
|
|
GROUPES CIBLES
|
SOUS- SECTEURS
|
ACTIVITES
|
Apprenants
|
Chercheurs d'emploi
|
Travailleurs
|
Employeurs
|
Autres
|
|
· Information
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
Sans objet
|
· Orientation
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
Sans objet
|
Sans objet
|
· Appui-conseils (ARE,recrutement).
|
Sans objet
|
ANPE
|
Sans objet
|
|
Sans objet
|
· Prospection des potentialités d'emplois.
|
Sans objet
|
ANPE
|
Sans objet
|
|
Sans objet
|
· Stages de fin de formation.
|
MEPS, METFP
MESRS
|
Sans objet
|
Sans objet
|
Sans objet
|
Sans objet
|
· AIDE/embauche
|
Sans objet
|
Sans objet
|
Sans objet
|
ANPE
|
|
· AIDE/Formation
|
Sans objet
|
ANPE
|
FODEFCA
|
FODEFCA
|
|
· AIDE/Insertion
|
Sans objet
|
ANPE
|
Sans objet
|
Sans objet
|
|
· Plaidoyer national sur l'emploi
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
· Etudes et synthèses statistiques
· Production des indicateurs d'analyse du marché de
l'emploi
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
· Mobilisation et gestion des ressources au profit de la
mise en oeuvre de la PNE.
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
|
· Apprentissage ou formation professionnelle initiale
qualifiante
|
Sans objet
|
ANPE
|
Sans objet
|
Employeur
|
Sans objet
|
· Apprentissage ou formation professionnelle initiale
diplômante
|
METFP
|
Sans objet
|
Sans objet
|
Employeur
|
Sans Objet
|
· Perfectionnement ou formation continue ;
|
Sans objet
|
ANPE
|
Employeur
|
Employeur
DGFPCS
|
Sans objet
|
· Reconversion
|
Sans objet
|
ANPE
|
Employeur
|
Employeur
DGFPCS
|
Sans objet
|
· Plaidoyer national sur la formation
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
ANPE
|
· Mobilisation et gestion des ressources au profit de la
mise en oeuvre de la politique nationale de formation professionnelle continue
et de l'apprentissage.
|
FODEFCA
|
Sans objet
|
FODEFCA
|
FODEFCA
|
FODEFCA
|
Source : ANPE, PDS 2006-2010. p
8.
Tableau n° 3 : Offres de service de l'ANPE et
cibles.
I - Domaine de l'intermédiation entre l'offre et
la demande
|
|
PRODUCTION DE SERVICES AUX DEMANDEURS
|
Disponible
Sans activités
|
Travailleur ayant une activité à temps partiel
|
Personnes occupée à une activité
|
1-
|
INFORMATIONS
|
- ANPE (institutions et services)
- Structures (centre de formation, d'encadrement...)
|
x
x
|
x
x
|
X
x
|
2-
|
AIDE A l'EMBAUCHE
|
- Enregistrement des candidats
- Sélections des offres
- Mise en relation « offres/demandes »
- Aide au recrutement
- Ateliers
o Auto emploi
o Recherche d'emploi
- Test d'évaluation de compétences.
|
X
X
X
X
X
x
|
X
X
X
X
X
x
|
X
X
X
*
*
*
|
3-
|
CONSEIL A l'EMPLOI et A l'ORIENTATION
|
- Accompagnement à la définition et à la
conduite de projet professionnel
- Accompagnement (conseils) vers l'emploi
o Auto emploi
o Recherche d'emploi (CV, LM ...)
- Formation qualifiante (initiale, perfectionnement,
reconversion).
|
X
X
x
x
|
X
X
X
x
|
*
*
*
*
* sauf programmes spécifiques.
|
|
PRODUCTION DE SERVICES AUX EMPLOYEURS
|
Secteur privé formel
|
Secteur privé informel
|
Secteur public et para-public
|
1-
|
INFORMATIONS
|
- Servies
- Structures (CNPB, CCIB...)
- Droit et devoirs
- Marché du travail
|
X
X
X
x
|
X
X
X
x
|
X
X
X
x
|
2-
|
AIDE A l'EMBAUCHE
|
- Prise d'offre
- Aide à la formulation des offres
- Recherche de candidats
o Présélection
o Evaluation des candidats
- Mise en relation
- Mesures d'aide à l'embauche.
|
X
X
X
X
x
|
X
X
X
X*
X
X*
X* : sous réserve de la signature d'une convention
cadre engageant l'entreprise à évoluer vers le secteur
formel ;
|
X
X
X
X
X
X
|
3-
|
CONSEIL A l'EMBAUCHE
|
- Aide à la définition du profil du poste de
travail
- Ateliers
o Comment recruter
o Conduire un entretien
|
X
X
X
X
|
X*
X*
X*
|
X
X
X
|
II- Domaine de développement de
l'emploi
|
|
PRODUCTION DE PROJETS/PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT DE
L'EMPLOI
|
Demandeurs
|
Employeurs
|
Autres
|
1-
|
MESURES DE PRE-INSERTION
|
- Stage de pré-insertion
- Stage de formation qualifiante
|
X
x
|
-
-
|
-
|
2-
|
MESURES D'AIDE A l'EMBAUCHE
|
- Stage d'insertion
- Contrat d'aides.
|
X
-
|
-
x
|
-
-
|
3-
|
PROMOTION DES EMPLOIS NOUVEAUX
|
- Créneaux porteurs (études et promotion)
- Projets structurants (développement économique,
HIMO...).
|
X
x
|
X
x
|
X
X
|
III- Domaine de la gestion du système
d'information sur le marché de l'emploi et de la formation
|
|
PRODUCTION DE L'INFORMATION SUR LE MARCHE DE l'EMPLOI ET
LA FORMATION
|
Tous publics
|
1-
|
INFORMATIONS
|
- Base de données « formations »
- Base de données
« métiers »
|
X
X
|
2-
|
ETUDES
|
- Etudes thématiques
- Etudes sectorielles
- Autres études
|
X
X
X
|
3-
|
PUBLICATIONS
|
- Bilan de l'emploi
- Tableau de bord
|
X
X
|
IV- Domaine de la communication sociale pour
l'emploi
|
|
PRODUCTION DE LA COMMUNICATION SOCIALE SUR
L'EMPLOI
|
Décideurs
|
Société civile
|
Apprenants
|
Institutions de formations
|
1-
|
COMMUNICATION
|
- Plaidoyer en faveur de la promotion de l'emploi
|
X
|
X
|
-
|
-
|
- Communication sur l'adéquation formation emploi.
|
X
|
X
|
x
|
X
|
V- Domaine de financement des projets et programmes
relatifs à la mise en oeuvre de la politique nationale de
l'emploi
|
|
FINANCEMENT DES PROJETS/PROGRAMMES EN FAVEUR DE LA
PNE.
|
Structures habilités
|
1-
|
MOBILISATION
|
- Mobilisation des ressources
|
X
|
2-
|
GESTION
|
- Mise à disposition des ressources au profit des
programmes et projets s'inscrivant dans la PNE.
|
X
|
Source : ANPE , PDS, 2006-2010.
GUIDE D'ENTRETIEN N°1
(A l'endroit des primo-demandeurs
d'emploi de l'ANPE).
1- Connaissance du primo-demandeur d'emploi.
- Age, sexe, aptitude physique, situation matrimoniale
- Formation initiale (année d'obtention du dernier
diplôme).
- Durée de stage en entreprise.
- Durée de chômage.
2- Appréciation des conditions d'employabilité
remplies par le primo-demandeur pour accéder à l'emploi.
Les conditions discriminatoires
- Age, Sexe, Situation matrimoniale
- Aptitude physique
Les compétences liées aux
capacités de recherche d'emploi.
· Conditions liées à
l'emploi
- Diplôme ou niveau d'instruction ;
- Habiletés ;
- Expérience (durée).
· Capacité à la recherche
d'emploi
- capacité d'intégration à un
réseau relationnel professionnel, associatif ;
- capacité à s'informer sur les sources de
recherche d'emploi et à prospecter efficacement les offres d'emploi.
Compétence/aptitudes
comportementales : aptitude aux changements, aptitude
à prendre des risques, confiance en soi, dynamisme, capacité
d'adaptation, ouverture d'esprit, esprit de curiosité...
3- Les difficultés rencontrées par le
primo-demandeur pour accéder à l'emploi
- Difficultés techniques :
- Manque ou inexistence de formation recherchée par les
entreprises ;
- Inexistence ou manque d'expériences, accès aux
stages.
- Difficultés
financières :
- Manque de moyens pour la réalisation d'une formation
recherchée par les entreprises ;
- Manque de moyens pour une recherche optimale (saisie des
outils de recherche d'emploi, ...)
4- Les besoins du primo-demandeur en vue de son
employabilité (en orientation professionnelle, en formation, en
stage, de reconversion...)
5- Souhaits et doléances du primo-demandeurs face à
ses problèmes d'employabilité.
6- Connaissance de l'ANPE, des
programmes (appréciations).
7- Propositions pour améliorer leurs conditions (%
mesures...).
GUIDE D'ENTRETIEN N°2
(A l'endroit des responsables d'entreprises, de cabinets et
centres de recrutement, de formation et d'accompagnement individuel et
d'orientation professionnelle).
1_Connaissance de l'entreprise : identité de
l'interviewé, activités de l'entreprise, nombre d'années
d'exercice...
2_Activité d'insertion professionnelle et de placement et
autres.
3_ Les conditions que doivent remplir les primo-demandeurs et
demandeurs pour accéder à l'emploi.
4_Les problèmes rencontrés dans le cadre de
l'insertion ou du placement des primo- demandeurs.
_Les conditions discriminatoires
- Age
- Sexe
- Situation matrimoniale
- Aptitude physique
_Les compétences liées aux
capacités de recherche d'emploi.
· Conditions liées à
l'emploi
- Diplôme ou niveau d'instruction ;
- Habiletés ;
- Expérience (durée).
· Capacité à la recherche
d'emploi
- capacité d'intégration à un
réseau relationnel professionnel, associatif ;
- capacité à s'informer sur les sources de
recherche d'emploi et à prospecter efficacement les offres d'emploi.
_Compétence/aptitudes
comportementales : aptitude aux changements, aptitude
à prendre des risques, confiance en soi, dynamisme, capacité
d'adaptation, ouverture d'esprit, esprit de curiosité...
5_ Avis sur l'employabilité des primo-demandeurs.
6_ Suggestions pour solutionner les problèmes
d'employabilité des jeunes.
7-Connaissance de l'ANPE, des mesures :
appréciations.
8- Propositions
|