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Université Cergy Pontoise
Année universitaire 2010-2011 Institut
Universitaire de Formation des Maitres
Master 2 Métiers de l'Enseignement et de la Formation
dans les
domaines technologiques et professionnelles-Parcours Economie
et Gestion
Répondre par l'enseignement aux exigences
attendues par les employeursdu secteurCommerce vente niveau IV et III
M. Laurent Helard
Mémoire de Master 2 soutenu sous la direction de Yann
Giraud et PhilippeUzureau
2010-2011
Mémoire présenté en vue de l'obtention
du
Master Métier de l'enseignement et de la formation
2ème année
Arrivé au terme de mon mémoire,c'est avec un grand
plaisir que je souhaite remercier, pour leurs enseignements,
conseils,connaissances,apports techniques etaide soutenues qui ont permis sa
réalisation.
Ø M. Giraud Yann, Directeur de mémoire
Ø M. Uzureau Philippe, Professeur des matières
professionnelles du Master 2 « métier de l'enseignement et de
la formation »
Ø M. Moreau Gilles, Professeur d'université de
Poitiers
Ø Mme Oggeri Emilienne, Professeur de
comptabilité
Je tiens à remercier et témoigner toute ma
reconnaissance aux personnes suivantes, pour l'expérience enrichissante
et pleine d'intérêt qu'elles m'ont fait vivre tout au long de ce
mémoire.
Ø La classe de terminale Baccalauréat
professionnelle vente du lycée Robert Doisneau
Ø Mme Delpeux, Professeur de commerce
Ø Mme Lavaine, Professeur de vente
Ø Mme Rebiere, Responsable de la Commission Paritaire
Consultative chargé des BTS du tertiaire à la Direction
Générale de l'Enseignement Scolaire.
Ø Les professeurs qui m'ont apporté leurs
expériences durant les enquêtes
Ø M. Bensai Malek, directeur de la société
Technivolution
Ø M. Duvaux, directeur de la société
Boulangerie de l'église
Ø M. Di Pizzo, Responsable de la formation au CFA
Descartes de Marne La Vallée
Ø Mme Lebon, Responsable de la formation au CFA Descartes
de Marne La Vallée
Ø M. Castel Cyril et M. Lequaux Jean Paul,
Séverine Beauteint, Manager de rayon Castorama Val d'Europe
Ø Mme Alanou, Directrice des Ressources humaines
Décathlon Paris Est Centre
Ø Mme Caignert, Directrice du Magasin Décathlon
Claye Souilly
Ø M.Potier, directeur du Magasin Castorama Val
d'Europe
Ø Les stagiaires de Décathlon Pontault qui ont
réalisé le pré test du questionnaire
Ø Tous les élèves qui ont répondu
activement aux questionnaires avec cette volonté de faire avancer les
choses.
Ø M. Dahmani Djamel, Professeur de Français
SOMMAIRE
INTRODUCTION......................................................................................................................4
Partie I. La structure de la formation professionnelle et son
environnement ..............6
A) Les fondements de la formation
professionnelle...................................................... 6
B) La spécificité de la population en
filière professionnelle dans le secteur commerce et vente...11
a. Polymorphie de
l'apprentissage.......................................................................................11
b. Polymorphie de la formation
initiale.......................................................... 12
C) Un constat actuel des parties prenantes de la voie
professionnelle................................. 13
a. Les
élèves...........................................................................................13
b. Les
professeurs.....................................................................................14
c. L'enseignement et sa
didactisation..............................................................15
Partie II. Enquête sur les intervenants de la
formation initiale professionnelle ......18
A) Le ressenti des
apprenants.................................................................................18
a. Elèves de niveau baccalauréat
.........................................................................................18
b. Etudiants de niveau BTS ou
IUT...............................................................21
B) Le ressenti des
professeurs................................................................................
26
C) Le ressenti des
employeurs.................................................................................27
a. Témoignage des employeurs du métier du
secteur commercial.............................27
b. Témoignage d'un employeur du métier du
secteur technique..............................28
c. Témoignage d'un employeur d'un métier de
l'artisanat.....................................29
Partie III. Des pistes de
réflexion.........................................................................30
A)
Desclasses-entreprises......................................................................................30
B) Entretien avec la direction générale des
enseignements scolaires....................................31
C) Entretien avec M. Gilles
Moreau.........................................................................................33
PartieIV. Des propositions
concrètes....................................................................35
A) La socialisation
professionnelle...........................................................................35
B) Les managements opérationnels et fonctionnels
.....................................................37
Conclusion.........................................................................................................38
Bibliographie et
Webographie.............................................................................39
Annexes...........................................................................................................40
Tables des
matières...........................................................................................54
INTRODUCTION:
Le thème abordé dans ce mémoire
correspond à ma volonté de trouver une réponse à
une question que je me posais lorsque j'étais dans le milieu
professionnel. En effet, j'ai travaillé 20 ans dans la grande
distribution spécialisée. Durant les dix dernières
années, je m'occupais de la gestion du personnel pour environ 80
personnes avec un turn-over conséquent. L'embauche était
permanente et une des solutions pour assoir notre équipe était
l'alternance et les stages dans l'objectif de trouver de nouveaux talents. La
flexibilité et le coût économique des contrats
étaient les arguments avancés par notre siège social. Lors
des grandes opérations commerciales, des stagiaires venaient
compléter notre force de vente. Ces renforts étaient
composés aussi bien par des C.A.P, B.A.C pro commerce, des
B.T.S que des écoles de commerce ou master 2.
Chargé par mon entreprise de l'intégration et de
la formation des apprenants, j'ai souvent été confronté
à un écart significatif entre le curriculum réel
(Perrenoud) des étudiants et les attentes formulées par les
missions ou postes proposés. Selon les niveaux, j'ai pu constater des
divergences entre les différents parcours.Chez les C.A.P EMCS ou vente
spécialisée, l'écartse situe sur plusieurs niveaux. Au
niveau des compétences, ils n'avaient pas acquis les
fondamentaux :par exemple, les différentes étapes de vente
n'étaient pas assimilées et leurs sens méconnus et
surtout leur praticité non maitrisée. La détection des
besoins n'était pas systématique dans leur démarche
client. La vente complémentaire n'était pas compriseni
systématique dans l'acte de vente. Une formation magasin était
nécessaire pour pouvoir mettre ces apprenants sur notre surface de
vente. Un autre exemple est la tenue de caisse. Cette compétence est
développée dans le référentiel des C.A.P EMCS mais
il y a tellement de modules de caisse, de procédures différentes
que la formation caisse en entreprise est obligatoire et systématique.
La connaissance de la gestion de stock est trop basique. Ces apprenants CAP ne
sont pas rendus opérationnels et autonomes surces deux modules de
formation. Concernant les savoir-être, l'écart était aussi
grand. Ils ne semblaientpas savoir gérer un entretien d'embauche, peu
d'entre eux avaientune conviction sur des méthodes de travail. Lorsque
ces derniers arrivaient en retard et ils ne s'en formalisaient pas
systématiquement. La perception qu'ils avaient de certains savoir-
être vestimentaires n'étaient pas adaptée à l'image
que l'on attendait pour établir un contact client de qualité.
Leurs attitudes n'étaient pas conformes au milieu professionnel de la
vente. Certains stagiaires étaient introvertis et ne pourraient de ce
fait jamais devenir vendeur, de surcroît ils n'aimaient pas ce
métier. Est-ce pour dissimuler l'échec qu'ils avançaient
ces dissymétries ? En tant que professionnel, ce n'était pas
de ma responsabilité de comprendre leur projet scolaire. Notre constat
était le suivant : alors qu'un C.A.P. Boulangerie sait faire du
pain, un postulant de même niveaudans la branche commerce semble moins
apte à réaliser ses compétences finales alors que sa
certification devrait lui donner la possibilité de postuler à un
tel poste. Quel intérêt pour un employeur d'embaucher ces
apprenants alors que des B.A.C. Pro vente ou commerce apparaissaient sur le
marché du travail et que ceux-ci se trouvent en concurrence directe avec
les B.T.S. de la même filière?
Concernant les bacs pro commerce, les élèves
sont peut-être plus matureset leur savoir être est plus
adapté aux exigences professionnelles. Ils se sentent davantage
concernés, plus impliqués. Les emplois accessibles après
cette formation correspondent dans l'ensemble assez bien. Les manques sont
essentiellement dans la gestion des stocks la compétence C.2.3.1 est
mal appréhendée par les élèves. Ils ne savent pas
analyser un tableau de bord, mais surtout après l'analyse, ils sont
incapablesde mettre en place des plans d'actions.Ces derniers ne sont pas
opérationnels sur les compétences C.1.2 « participer
aux opérations de promotion. Ils appréhendent mal les chiffres en
historique ou en prévisionnel. Laméthodologie n'est pas connue.
La compétence « participer aux actions
d'animation », La compétence C.1.3.2 n'est pas acquise. Ils
n'ont pas à nos yeux assez d'idées de modèles pour
construire et réaliser une animation cohérente et rentable.
Selon le principe de Peter, on attend un certain niveau de compétence
pour réaliser son métier jusqu'à arriver au courant de sa
carrière à son seuil d'incompétence. Ce principe a
largement été développé par IBM dans les
années 1980. Seulement, les entreprises souhaitent vivement avoir des
collaborateurs dit `évolutifs' dans leur équipe. L'acquisition de
ces compétences serait un plus pour nos jeunes qui arrivent sur le
marché du travail et pourraient alors mieux appréhender leur
projet professionnel et non pas être directement placés
dès leur arrivée sur le marché du travail en état
d'incompétence.A l'encontre de ces critiques, ils sont plus
opérationnels sur la vente plus apte à prendre l'initiative ou
aller chercher l'information. Ils ne sont pas capables de prendre le poste de
directeur adjoint même d'une petite boutique comme l'annonce le
référentiel de certification.
Concernant les B.T.S M.U.C, le savoir être est
corrigé. Les diplômés sont plus à même
à répondre à des exigences professionnelles. La tenue est
acquise. Le sens de la ponctualité est compris. L'implication et la
conscience professionnelle est intégrée. Le titulaire d'un B.T.S
M.U.C a pour perspective de prendre en charge la responsabilité de tout
ou partie d'une unité commerciale. Les postes auquel peut
prétendre un élève de B.T.S. M.U.C sont second de rayon,
manager de rayon, responsable de magasin, de site. La compétence C.1
« management de l'équipe commerciale » est celle qui
est le moins développé chez les candidats dont je me suis
occupé durant ces 10 dernières années. La notion de
management, d'exemplarité est la plus mal appréhendée par
ces élèves. Dans notre réalité, durant leur stage,
il est peu fréquent qu'ils soient confrontés à une
animation concrète de management. La notion de projet n'est pas acquise
et reste très scolaire et manque réellement d'automatisme
professionnel. La gestion de l'unité commerciale est mal
appréhendée. Peu de stagiaires sont aptes aujourd'hui à
prendre en charge l'animation totale d'un rayon. Les postes proposés
sont souvent des postes de vendeurs avec un profil évolutif. Il y a donc
un décalage entre le référentiel et la
réalité terrain.
La question qui se pose à nous, corps professoral, est
de savoir comment rendre opérationnel et autonome ces apprenants afin
que les référentiels correspondent réellement à des
fiches métier de l'entreprise. Il faudrait que les titulaires des C.A.P.
puissent être embauchés comme vendeur et que les postes à
pourvoir ne soient pas pourvus par des B.A.C pro commerce. Les titulaires des
B.T.S MUC devraient être embauchés au niveau indiqués par
les référentiels et non comme vendeurs.L'enquête du
CEREQ démontre que les titulaires des filières commerciales (du
C.A.P. au B.T.S.) sont classés dans la catégorie CSP
employé1(*),alors que le référentiel des B.T.S
par exemple offre la possibilité d'être responsable de site, de
magasin. Un décalage existe aussi pour les diplômés de
niveau 1 et 2. LES MASTER 2 sont embauchés comme responsable de rayon.
Pourquoi les référentiels ne correspondent pas aux fiches
métier. La finalité de ces formations professionnalisantesest de
trouver du travail, d'être opérationnel et autonome. Il est
nécessaire et impératif de trouver une cohérence entre
diplômes obtenus et postes proposés. Il est nécessaire de
justifier une réelle reconnaissance du diplôme afin de
promouvoir la poursuite d'études. Il est nécessaire de rendre les
titulaires des CAP sûrs d'eux et que leurs savoir- être
correspondent aux exigences professionnelles. L'hôtellerie ayant
résolu ce problème, on peut se demander pourquoi le commerce a du
mal à faire admettre ce point de métier à ces
apprenants. La sélection par dossier et entretien pour accéder
à la formation est peut être une de ces raisons. Avant les
années 90, le secteur tertiaire développait des formations
commerciales généralistes sur le principe que les attitudes, des
savoir-être requis auprès des candidats étaient dites
« naturelles ». Depuis la formation s'est
spécialisée. Les employeurs ont réclamé des
formations spécifiques aux besoins du marché2(*).
Les cursus « services » sont des
filières émergentes de cette mutation. D'autres facteurs comme la
certification d' « emplois jeunes » peuvent venir
influencer ce mouvement.
Répondre aux attentes des employeurs est un enjeu
majeur pour l'éducation nationale qui par son adaptation à la
régulation de marché montre son dynamisme, son
adaptabilité. C'est sur cette perméabilité que le
ministère trouve sa légitimité3(*). La création de
filière peut aussi répondre à une fluctuation des demandes
des élèves. Devant l'affluence des élèves vers les
filières commerciales, le ministère a créé le
B.T.S. Force de vente pour répondre aux recalés des B.T.S les
plus demandés. Comme l'explique Annette Bonnin,La complexification
des tâches commerciales est un élément moteur de la
spécialisation des diplômes. Cette spécialisation dans
le secteur tertiaire ne tue-t-elle pas les diplômes de niveau 5 ?
L'étude de la relation formation emploi est garantie
par la direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO). Le
projet IVA (insertion dans la vie active) de la direction de la prospective et
du développement du ministère de l'éducation nationale
permettent de mener des comparaisons entre les différentes
spécialités et de constater leurs évolutions4(*). Des B.T.S embauchés
comme vendeur, des BAC PRO qui se trouvent en concurrence entre des BTS et CAP
et ces derniers qui ne trouvent plus d'emploi est devenue une réelle
problématique.
Cette constatation de décalage est aujourd'hui une
réalité. Que manque-t-il à la formation
dispenséedans
le secteur tertiaire pour répondre aux exigences
professionnelles, aux postes auquel le référentiel de
certification les prépare? Comment rendre une
cohérence entre diplôme et niveau professionnel ? A que
l niveau se pose le problème ?
Au regard des études établies, il conviendra de
s'enquérir du ressenti des parties prenantes :
v Les apprenants des différents niveaux scolaires
(niveau 4 ; 3)
v Des professeurs dispensant les cours à ces
mêmes apprenants
v Les patrons et dirigeants recruteurs de ces apprenants
Au-delà des éclairages rendus par ces entretiens
semi directifs, il faudra ensuite s'accompagner d'experts comme le DGESCO qui
établissent les référentiels, de spécialistes comme
Gilles Moreau qui font référence sur le sujet. Cette recherche
devra se réaliser en toute objectivité et faire abstraction de
tout mon vécu sur ce domaine. L'enjeu de l'entreprise n'est pas des
moindres car en plus de préparer les élèves à un
diplôme, il s'agit d'acquérir une compétence de travail
propre à favoriser leur insertion sur le marché du travail.
Partie I. La structure de la formation professionnelle
et son environnement
L'institutionnalisation de la formation professionnelle s'est
faite en parallèle de celle du système scolaire et a
répondu aux exigences du marché, de sa régulation, des
exigences des professionnels, sa régulation et des prévisions
macroéconomiques.
A) les fondements de la formation professionnelle
Depuis la Grèce ancienne, la formation professionnelle a
toujours existé. Au moyen Age, l'apprentissage était un savoir
qui s'achetait ou qui se volait5(*) (Moreau, le monde apprenti). A la révolution,
la suppression des corporations se fait au profit du salariat moderne. La
révolution industrielle procède à une nouvelle
organisation et une division du travail. Une conception que Georges Friedmann
appelaittechniciste,ces nouveaux postes de travail et d'emploi se
substituent à celle des métiers6(*).
Cette mutation entraine un reclassement de la main d'oeuvre
peu formée à cette nouvelle organisation du travail.Au XIX
siècle, la révolution industrielle bouleverse le paysage
ancestral du travail. La spécialisation des tâches a
dissocié conception et exécution du travail. C'est une nouvelle
distribution des postes de travail. C'est une nouvelle culture qui appauvrit la
multi-compétence et renforce la spécialisation. La culture
technique devient un vecteur possible de la promotion sociale7(*).
C'est en 1851 que la loi oblige un écrit liant le
maitre d'apprentissage à son apprenti.
Le 2 octobre 1863, le contrat d'apprentissage est
instauré dans l'enseignement secondaire de classe spéciale
destiné aux jeunes souhaitant entrer dans l'industrie et le commerce.
Cet enseignement est mis en place dans la plupart des lycées dès
1865.
Le 06 janvier 1873 ouvre à Paris l'école
d'apprentissage du boulevard de la villette qui se donnait pour objectif de
combiner formation théorique et travail à l'atelier. C'est la
première école professionnelle de Paris et formait alors des
jeunes « métallos garagiste et menuisiers
ébénistes ». La formation durait trois ans et
dispensait cinq heures d'enseignement généraux et six heures
d'atelier8(*) par jour.
Cette école rémunérait les élèves en
fonction de leurs notes et à la fin de leur apprentissage partait avec
tout l'outillage nécessaire à l'exercice de leur métier.
Cette école est devenue le lycée Diderot à Paris.
Le 11 décembre 1880, une loi permet aux écoles
manuelles créées par des communes ou des
départements,d'être subventionnées par le ministère
de l'instruction publique ou celui du commerce et de l'industrie.
En 1892, sont créées les écoles pratiques
de commerce et d'industrie (les E.P.I.C).
En 1900, toutes les écoles techniques sont
rattachées au ministère du commerce et de l'industrie.
En 1902, un groupe d'artisans, d'industriels de hauts
fonctionnaires créaient l'association française du
développement de l'enseignement technique visant à servir de lien
entre l'administration les industriels et les établissements
scolaires.
En 1911, se créait le certificat de capacité
professionnelle pour l'industrie et le commerce puis est transformé en
C.A.P en 1919. En instituant l'obligation de cours professionnels obligatoires
et gratuits pour tous les jeunes gens de moins de 18 ans voulant exercer dans
le commerce et l'industrie, cette certification fait passer la notion apprenti
du secteur privé vers le secteur public.
En 1919, la loi Astier (président de la commission du
commerce et de l'industrie) pose le principe d'un enseignement professionnel de
masse. La loi oblige les patrons à libérer leurs apprentis
quatre heures par semaine pour suivre des cours professionnels
En 1920, l'enseignement professionnel est rattaché au
ministère de l'instruction publique.
En1925, la taxe d'apprentissage est créée afin
de doter l'enseignement professionnel de ressources propres.
La loi de1928 transforme l'apprentissage qui d'enseignement de
la pratique professionnelle devient formation professionnelle. Cette notion
inclura définitivement la notion d'enseignement général
dans la formation professionnelle. Cette loi oblige un contrat d'apprentissage
écrit, signé, la fréquentation de cours professionnels
pour se présenter au C.A.P. En 1929, la formation professionnelle
accueille 162000 jeunes.
En 1937, une loi oblige les entreprises d'employer 9% de leur
personnel comme apprenti.
En 1941, les E.P.C.I deviennent des collèges
techniques.
En 1949 une loi place les centres d'apprentissages aux normes
de l'éducation nationale. La durée du C.A.P est fixée
à trois ans.
En 1952, le ministère créait le brevet de
technicien.
En octobre 1953, un règlement des C.A.P. industriel est
rendu officiel. Les examens sont organisés par académie, la
nature la durée et les coefficients des épreuves sont
fixés au niveau national dans le cadre de la commission professionnelle
consultative.
En 1959, l'école est obligatoire jusqu'à seize
ans grâce à la loi Berthoin.
En 1960, en application de la loi Berthoin les E.N.P et
C.E.T deviennent des lycées techniques.
En 1961, les C.F.A sont créés, les B.T.S eux le
sont l'année suivante.
En 1963, les C.F.P.T.A. (Centre de formation des professeurs
techniques) permettent la formation des professeurs techniques adjoints
chargé des travaux en atelier dans les lycées techniques. La
réforme Fouchet-Capelle fixe le palier d'orientation en classe de 3
ème.
Le B.A.C de technicien est apparue en 1965.
En 1966, la création des D.U.T permet l'accès
à l'enseignement supérieur pour les étudiants issus du
baccalauréat technique.L'expérimentation sera validée en
1969.
Les grandes réformes des années 1960 ont
privé l'enseignement professionnel de son autonomie en
l'intégrant au système scolaire. Cette démocratisation en
a fait un enseignement de masse dépourvu de sélection à
l'entrée. Ainsi, réservée aux élèves aux
résultats scolaires ou au comportementincompatible avec la
filière générale, la filière professionnelle s'est
trouvée affaiblie.
D'où la création du Brevet éducation
professionnel en 1966 pour revaloriser l'enseignement professionnel.
En 1971, l'enseignement technique devient technologique et
une loi d'orientation rend obligatoire la réalisation de stage en
milieu professionnel. La loi Guichard dote l'apprentissage d'un statut en le
proclamant « forme d'éducation ».
La loi Haby de 1975, en regroupant les CEG et les CES sous
le nom simple de collège, crée le « collège
unique » mettant ainsi fin aux filières. Dans les faits,
l'usage massif du redoublement permet de continuer l'orientation d'une partie
des élèves vers l'apprentissage et la vie active dès la
fin de la cinquième ou de la quatrième. De plus, les classes de
niveau se substituent aux filières. Les élèves les plus
faibles se retrouvent dans des classes de transition, les classes
pré-professionnelles de niveau. Ce n'est qu'au cours des années
1980, que la fréquence des redoublements diminue et que l'orientation
précoce à la fin de la cinquième ou de la quatrième
disparait. A la fin des années 1980, 90 % des élèves vont
jusqu'en troisième contre 70% au début de la décennie.La
loi Haby transforme les collèges d'enseignement technique en
lycée d'enseignement professionnel.
En 1977, le statut d'apprentissage est assimilé
à un statut scolaire. L'enseignement professionnel est clairement
intégré dans l'enseignement secondaire au même titre que
l'enseignement technique.
En 1985 la loi Carraz prend acte du déclin
prévisible des emplois industriels de niveau C.A.P et de l'augmentation
probable des besoins en emplois plus qualifiés. Cette loi fixe aussi
l'accompagnement de 80% des élèves au niveau du
baccalauréat. La création des baccalauréats
professionnels doit contribuer à cet objectif. Les L.E.P deviennent des
lycées professionnels. Parallèlement, le gouvernement
créait un nouveau corps professoral pour cette filière les
CAPLP.
La loi de 1987 « loi Seguin » permettra
à l'apprentissage d'entrer de plein pied dans cet univers
hiérarchisé puisqu'elle autorisera désormais la
préparation du BEP ou BAC PRO, BTS voir le DUT par l'apprentissage.En
1987, le baccalauréat professionnel accueille 800 élèves.
La loi Jospin (1989) réaffirme le fait que 80% d'une
classe d'âge obtiennent le baccalauréat et celui de voir en 10 ans
la totalité d'une classe d'âge parvenir au moins au niveau du
C.A.P ou du B.E.P.
En 1998 le rapport de M. William Marois, recteur de
l'académie de Rennes démontre l'image négative de la voie
professionnelle et définit le thème d'une campagne nationale pour
redorer cette image et renforcer le partenariat entre l'école,
l'entreprise et la clarification des diplômes, projet renforcée en
1999 par M. Claude Allègre, ministre de l'Education nationale.
En 2000 M. Jack Lang lance près de 200 licences
professionnelles confortant la volonté d'avoir 50% des étudiants
titulaires d'une licence
En 2002, Luc Ferry développe l'alternance et les
lycées des métiers qui regroupent tous les niveaux de formation
du C.A.P à la licence professionnelle dans une branche donnée,
clarifie les parcours de formation et organise la poursuite des études
aux niveaux supérieur.
Depuis 2004, lesélèves de troisième
peuvent opter pour une option« découverte
professionnelle » pendant 3 heures hebdomadaires. Les heures
étant incluses dans le volume horaire de l'élève ce choix
s'effectue au dépend de la pratique d'une seconde langue et donc
l'empêche de poursuivre ses études dans un lycée
général, ceci sera corrigé avec la nouvelle loi mis en
place en 2012.Cette option lourde introduit de fait une orientation
précoce vers l'enseignement professionnel court. Aujourd'hui les
spécialisations sont organisées comme suit9(*):
diplôme
|
Création
|
Nombre de spécialités
|
Nombre de candidats
|
C.A.P
|
1911
|
220
|
270000
|
B.E.P
|
1966
|
40
|
|
BAC PROFESSIONNEL
|
1985
|
60
|
120000
|
B.T.S
|
1962
|
110
|
150000
|
D.U.T
|
1966
|
|
50000
|
Développé à titre expérimental
en 2001, étendu en 2008 et rendu effectif dès la
rentrée 2009, le bac professionnel supprime le BEP et propose une
filière professionnelle en trois ans. Nous pouvons sa nouvelle
organisation sur ce schéma illustrer la filière sur le site de
l'académie de Paris.
Ce schéma explique la nouvelle filière et met
en exergue la réalisation en 3 ans de cette dernière au lieu de
quatre. On notera aussi que la classe de seconde devient une classe de
détermination comme le deviendra toutes les classes de seconde
dès la rentrée de 2012. On remarquera que les passerelles se font
en classe de première qui deviendra de ce fait la classe la plus
hétérogène du parcours.
B) La spécificité de la population en
filière professionnelle dans le secteur tertiaire.
Deux méthodes d'acquisition du savoir
cohabitent : L'alternance et la formation initiale. Ces méthodes
sont structurées depuis 1950. Chaque courant pédagogique a
développé ses propres valeurs. Leurs points communs sont tout
d'abord une image négative de la formation professionnelle et un
recrutement dans ces filières suite à un échec scolaire
ou décrochage.Gilles Moreau nous a proposé une
classification10(*).
A. Polymorphie de l'apprentissage
Suite à la réforme de 1987, l'apprentissage
s'est hiérarchisé. L'apprentissage concerne aussi bien les
diplômes de niveau 5 que les diplômes d'ingénieur. Cette
réforme a séduit une nouvelle typologie d'élèves
et changé quelque peu son image. La volonté républicaine a
haussé le niveau des étudiants entrant dans l'apprentissage.
Auparavant les élèves de C.A.P arrivaient dans ces
filières en 5 ème, aujourd'hui les élèves arrivent
en première année de C.A.P au sortir de la troisième.
Ces apprenants ayant un curriculum réel plus important ont plus de
chance de réussir dans leur diplôme mais surtout aussi de
poursuivre leurs études. L'apprentissage salarié s'est
scolarisé ce qui accru sa forme scolaire. L'apprentissage est
composé en deux niveaux, le baccalauréat est une
frontière sociale nette. La polymorphie de l'apprentissagese
caractérise à trois niveaux :
· Le premier cas de figure concerne des étudiants
dont le niveau est correct mais vise par l'apprentissage une entrée
dans l'entreprise. Ils n'ont pas un rapport négatif à
l'école.
· A l'opposé, certains élèves
doivent y trouver leur trajectoire pour une intégration sociale. Ayant
un rapport négatif au savoir, leur objectif est de rejoindre un groupe
social ou il pourrait développer leur propre identité. Ils ont
perdu le sens de l'école, ne savent plus pourquoi ils s'y rendent.
L'enjeu de ce changement de trajectoire est d'échapper au système
scolaire, la formation par elle-même n'est pas au centre de ce
débat-là.
· Entre les deux, les élèves
généralement du niveau IV ont un enjeu de formation.
Le système d'apprentissage n'aborde pas les valeurs
républicaines. Tout d'abord, le monde de l'apprentissage est un
micro-marché du travail et les sélections se font par des
entreprises et des recruteurs et malheureusement les étudiants sont
soumis au recrutement du système productif. C'est un fait établi
que l'apprentissage est un monde de « blanc »10(*). Outre la
ségrégation à l'embauche, le monde immigré n'a pas
intégré le monde de la formation professionnelle comme une forme
de scolarisation. Une autre catégorie est sous-représentée
dans l'apprentissage est celle des femmes de par le nombre de filières
proposées mais aussi surtout par le genre marqué des formations
surtout au niveau IV et V. L'apprentissage au cours de ces dernières
années a retrouvé une légitimité auprès des
étudiants et devient de plus en plus une orientation choisie.
L'attractivitérenouvelée de l'apprentissage se retrouve autour
de deux valeurs historiques et une nouvelle catégorie est apparue depuis
peu.
Gilles Moreau a dressé une polymorphie de
l'apprentissage dans son livre le monde apprenti et lors de ses
interventions les présente comme telle11(*).
v Une socialisation dans les familles
desindépendants.
Traditionnellement, les élèves du milieu
indépendants ont été sur-représentés dans
cette formation. La proximité de l'habitus familial soit du
métier ou du cursus est une cause certaine de cette
sur-représentation. Les élèves sont d'ailleurs des
élèves de niveau correct qui ont choisi cette orientation. Ils
ont d'ailleurs de meilleurs résultats à l`école aux
examens et poursuivent mieux leurs études. Le fait de connaitre
l'environnement professionnel de la formation est une cause réelle et
sérieuse de réussite.
v L'anti intellectualisme populaire
Les élèves sont dans un refus de l'intellectuel
que ce soit par un héritage familial ou un rejet personnel. L'anti
intellectualisme populaire a un rapport particulier au savoir
théorique et favorise la pratique. C'est un public qui ne trouve pas de
sens à l'école. Ils ne sont pas forcément des mauvais
élèves, ils gèrent juste leur travail pour éviter
d'être ennuyés par l'établissement. IL y a chez ces
apprenants une sacralisation de l'expérience du concret chez ces
élèves qui prônent le résultat.
v La réappropriation du modèle lycéen
Trois mutations ont permis l'émergence de ce nouveau
profil d'étudiant. Tout d'abord, l'étudiant revendique le droit
à une vie privée juvénile. La jouissance de cette vie
privée pose le problème de l'autonomie et l'indépendance
financière de ces étudiants. Cette dépendance
financière est accentuée parl'allongement de la scolarisation.
Le dispositif de l'apprentissage est une solution légitimisante et une
réponse à cette problématique de scolarisation. Ces
élèves en décrochage retrouvent un intérêt
pour accomplir leur formation. Retrouvant ainsi leur pouvoir de consommateur,
ils peuvent se réintégrer dans le système
éducatif.
Les filles ont un rapport différent avec leur maitre
d'apprentissage. Elles établissent leur relation sur une transmission du
savoir, l'acquisition d'un métier d'une compétence. Les
étudiantes ont comme pour objectif de trouver un emploi.
Pour les garçons, la relation s'établit sur des
échanges salariaux (conditions de travail.....). Au contraire des filles
ou l'évaluation du maitre d'apprentissage se fait sur sa capacité
à transmettre, les garçons cherchent une relation amicale et
adulte avec leur responsable.
B. Polymorphie de la formation initiale
Tout d'abord, les proviseurs ont un sentiment commun
concernant la filière professionnelle. Ils recrutent des
étudiantssélectionnés par l'échec en tout cas dans
le secteur du service sachant que ce secteur représente les deux tiers
des étudiants(niveau IV et III)11(*).Il existetoutefoisune divergence à
l'orientation. Concernant le lycée professionnel, 20% ont choisi cette
formation (1985). 80% n'ont pas demandé à aller en lycée
professionnel. Le constat est que la filière professionnelle est
constituée souvent d'élèves n'ayant pas le niveau pour
suivre en « général »et cumulant des
problèmes de discipline fait marquant qui détermine soit la
filière technologique ou professionnelle. L'orientation ou le
recrutement des lycées est un élément déterminant
de valorisation du lycée professionnel. Le BAC professionnel service en
est un exemple. Formation sollicitée par les employeurs, les candidats
diplômés ne répondent pas aux attentes des professionnels
jugés trop « banlieue ».L'orientation est
fondamentale. On retrouve toutefois la classification faite de l'apprentissage
avec une proportion moindre d'orientation choisie.
C) Un constat actuel des parties prenantes de la voie
professionnelle
Avant d'établir des constatations entrainant
probablement des conclusions, il me paraissait judicieux de dresser un
portrait des acteurs concernés.
A. Les élèves :
Concernant la voie professionnelle, 20% ont choisi cette
formation (1985). 80% n'ont pas choisi d'être orientés en
lycée professionnel.12(*) C'est une orientation par défaut. Lors de mes
entretiens, ces informations diffèrent un peu. En fait, les
élèves subissent l'orientation en lycée professionnel mais
choisissent la filière. Au moment de l'orientation, les
élèves ont une image floue de la formation dispensée.
Certains déclarent « D'abord quand je suis arrivé
là, je ne savais même pas ce qu'on y faisait
alors »13(*).Les élèves rencontrés ont un
rapport positif à l'école mais pas forcément aux savoirs.
En seconde professionnelle, j'ai vu des élèves de vingt ans.
Leur parcours pour chacun est diffèrent. Certains viennent de BEP,
certains de troisième,certains de CAP, de seconde
générale ou technologique avec une ou deux années de
retard. Ce qui m'a frappé lorsque je suis arrivé dans ces
classes, c'est l'histoire différente et personnelle de chaque
élève.Certains veulent réussir et sont conscients de leur
situation, d'autres sont venus se mettre au chaud et retardent ainsi leur
entrée dans la vie professionnelle prolongeant ainsi leur
métier d'élève. Certains sont là parce qu'ils ont
« échoué là »14(*). Leur choix professionnel
n'est pas arrêté. Pour cette classe de seconde,
l'hétérogénéité est une
réalité prégnante et le professeur doit s'adapter
à celle-ci et gérer des attentes disparates ou la vision
professionnelle n'est pas fédératrice ni un besoin.
En première, les élèves sont plus
matures et leur choix plus affirmé. Peut-être que les six à
huit semaines de stage leur ont permis de se poser des questions, de se forger
des convictions. Le lien professionnel est plus prégnant, plus parlant
et nous arrivons à les mobiliser mais dès que le
« scolaire » reprend le dessus, par exemple, laprise de
notes en général, même les synthèses en cours
professionnel sont pour eux un vrai calvaire. Leur attitude est
différente à l'école et dans leur entreprise ainsi que
dans les matières générales et professionnelles.
Dès que nous recentrons une information dans le cadre professionnel on
sent leur intérêt opérationnel. Ce sentiment se retrouve
dans leur hiérarchisation des priorités scolaires. En terminale,
on retrouve une population qui cherche réellement à être
professionnelle,peut-être l'échéance du bac modifie
sûrement leur stratégie.Après deux ans de stage, les
élèves retrouvent un certain plaisir à apprendre, une plus
grande assurance et une ouverture aux adultes, un sentiment de valorisation en
tant que professionnel.15(*)Dans les matières générales on
retrouve un intérêt nouveau pour ces dernières. Je pense
en ayant échangé avec eux,que les stages leur ont montré
la réalité du baccalauréat et surtout ses limites. 90% des
élèves souhaitent poursuivre leurs études. Ils sont
conscients de l'importance de leur livret scolaire. Les APB (admission post
bac) sont pour eux de vraies prises de conscience et malheureusement une
fatalité. Par contre sur toutes les classes que j'ai eu la chance de
côtoyer, on sentait ce sentiment d'échec et cette
réalité frappante de leur niveau par rapport à un avenir
incertain qu'ils ne contrôlent plus.
B. Les professeurs
Perrenoud rappelle à juste titre que les enseignants sont
et ont toujours été des gens de métier, des
professionnels16(*).
L'enseignant professionnel est défini comme une personne autonome
dotée de compétences spécifiques qui reposent sur une
base de savoirs rationnels reconnus venant de la science
légitimés par l'université ou de savoirs explicites issus
de pratique17(*).
Lorsqu'ils sont issus de pratiques conceptualisés, ces savoirs sont
automatisés et professés c'est-à-dire explicités
oralement de façon rationnelle et l'enseignant sait en rendre compte.
Les enseignants étaient trop scolaires pour le monde du travail et pas
assez pour le monde enseignant. Deux catégories de professeurs
cohabitent dans ces filières les « purs produits de
l'éducation nationale » et les professeurs venant de
l'entreprise. De nos jours, la France éducative s'est
déprofessionnalisée au profit des
« scolaristes ».18(*).En 1966, la création des B.E.P ouvre la voie
aux baccalauréats techniques aux meilleurs éléments et
entraine une modification progressive du corps enseignant.Les professeurs
d'atelier ont été remplacés par des professionnels de
l'éducation. Les enseignants doivent démontrer leurs
compétences techniques et notamment au retour des périodes de
formation en milieu professionnel, moment où les élèves
expriment l'incohérence des deux mondes. Toutefois, leur point commun
reste cette volonté forte d'enseigner et de transmettre leur savoir et
d'aider leurs élèves à sortir la tête de l'eau. Ils
ont tous cette volonté de transmettre leurs savoirs.
La relation enseignant- professionnel est souvent aussi cause
d'interactions positives ou négatives. L'enseignant a deux visions de
l'entreprise,19(*) une vision positive avec un esprit
d'équipe, de la chaleur humaine une relation et un aspect dynamique. La
vision négative est basée sur la dureté du milieu, le
manque d'intérêt au travail, l'aspect aliénant, un poids
hiérarchique, un milieu pas démocratique, une hiérarchie
incontournable arbitraire et injuste. Les enseignants pensent aussi avoir une
mauvaise image auprès des professionnels par leur statut de
privilégié, leurimmobilisme et leur irréalisme.
Dans cette relation, il est aussi juste et nécessaire de
parler alors des tuteurs.Le tuteur est primordial dans cette relation. Son
apport dépend de la vision qu'il a eue de la transmission du savoir ou
de son rapport à l'école. Il y a souvent compétition entre
les savoirs. Il juge le savoir inadapté à son entreprise,
son travail, alors se manifeste le besoin pour le tuteurde
légitimer un savoir d'expériences20(*). Cette notion de rapport au
savoir est importante.
En effet, le tuteur compare la formation de
l'élève en fonction de l'application directe sur son travail
personnel. Cette notion d'ouverture qu'offre le système scolaire est
à conserver pour permettre à l'élève de s'adapter
à d'autres situations professionnelles. Ce principe est une des
revendications légitime du système éducatif scolaire.
En cas d'échec, l'enseignant professionnel, en
raison du nombre d'heures de cours dispensésest souvent tenu comme
responsable par l'élève en cas d'abandon de ce
dernier21(*), la
légitimité allant presque toujours à l'entreprise.
C. L'enseignement et sa didactisation
Les patrons ont laissé le soin à l'état de
former et de défendre ainsi les aspirations de ces derniers. Ils
souhaitent une formation théorique générale et technique,
à l'abri des sursauts de la production mais immédiatement
rentable au marché de l'emploi. L'éducation nationale souhaite
une valeur nationale de la formation professionnelle alors que les patrons
souhaiteraient une formation régionale locale. Devant le constant
renouvellement des techniques, les patrons souhaitent plus de souplesse
d'adaptabilité, flexibilité. Ils veulent une main d'oeuvre
adaptée à leurs besoins économiques technologiques
sociologiques et moraux.L'implication des entreprises dans le procès de
formation a reculé au cours des années 1960 1970. Dans la
situation de crise économique des années 1980, les vertus
formatrices de l'entreprise sont apparues comme novatrices. Il s' agit de
former du personnel qualifié et non des savants mais dans une conception
extensive de la qualification qui inclut la moralisation devant aller de pair
avec la loyauté à l'égard des dirigeants d'entreprise. Les
économistes et les politiques s'accordent pour associer probité
morale et qualification morale et ajouter la formation à la
citoyenneté. Mais dès qu'il s'agit de traduire
concrètement dans les structures cette volonté quasi commune de
former des ouvriers qualifiés, les divergences entre le patronat et les
acteurs éducatifs apparaissent.
Lorsqu'ils sont issus de pratiques conceptualisés, ces
savoirs sont automatisés et professés c'est-à-dire
explicités oralement de façon rationnelle et l'enseignant sait en
rendre compte. Les élèves souhaitent des cours non scolaires, un
peu comme la formation dispensée dans les entreprises ou
l'opérationnalisation est maximale, ou le savoir est transmis comme des
informations à appliquer et non des informations à apprendre par
coeur.Les outils pédagogiques doivent être professionnalisant et
doivent êtreproches de la réalité professionnelle mais
doivent toutefois être didactiser car les élèves n'ont pas
encore la démarche intellectuelle pour appréhenderles documents
en autonomie.Pour être raccroché ou accrocher,
l'élève doit trouver une cohérence entre ces savoirs et
les savoirs de la vie22(*).Il n'y a plus de bulletin scolaire en apprentissage
ce qui rend plus concrète toute évaluation. Si les contenus
professionnels les déçoivent par trop de théorie, la
démotivation va se manifester quand ils percevront mal leur
utilité en entreprise.L'image, le support, la mise en situation, la
relation avec leur vécu professionnel est incontournable. La
didactisation est incontournable. L'expérimentation active
prônée par le système anglais est nécessaire pour
valoriser l'acquisition d'un savoir. J'ai pu voir l'effet d'un cours
animé avec un dossier PowerPoint bien structuré sollicitant la
participation active des élèves. Les élèves sont
captivés par l'image et son aspect ludique. Le travail du professeur
est de profiter de cet intérêt pour faire réagir
l'élève.J'ai expérimenté la correction d'un devoir
sans support audiovisuel. Les élèves ne matérialisaient
pas les concepts énoncés.J'ai eu la chance d'assister à
un cours ou le tableau interactif était utilisé. Les
élèvesse sentent réellement mis en valeur. Leurs regards
n'ont pas quitté l'écran, la magie de l'interactivité
était réelle. Leurs réactions étaient vivement
sollicitées par le professeur.Gilles Moreau affirme dans son
livre23(*)que
l'élève a du mal à se projeter dans la
réalité professionnelle.je me rappelle d'une séquence
ou l'on devait implanter 30 mètreslinéaire du rayon mariage dans
le rayon textile. Les élèves n'arrivaient pas à
matérialiser le planogramme du nouveau rayon. Je reprends donc cette
idée énoncée dans un de mes entretiens ou le tuteur avait
observé que les élèves avaient du mal à prendre
des initiatives. Il est peut être nécessaire de mettre
l'élève en situation réelle avec des salles
aménagées, un bureau, un magasin de façon à que
l'élève puisse travailler concrètement et être
plus sûr de lui en situation réellepeut-êtreil serait
intéressant de repenser l'aménagement des classes
professionnelles. Les élèves ont de réelles
difficultés à nous accompagner dans des magasins
virtuels.24(*)Cette
réalité me fait penser à un sportif qui participe
à sa première compétition ou il doit appréhender
un lieu nouveau, un public, des adversaires, des jugements sur son geste et
l'évaluation de ses propres résultats. Je pense qu'il est
important de dispenser un enseignement de commerce dans un lieu très
proche de la réalité.
Une autre constatation faite pendant mon stage et qui est
une évidence pour toute personne ayant déjà
enseignée est le travail en demi classe. Dans ces cours,
l'élève apprend, on peut gérer cette
hétérogénéité,gérer leurs diverses
expériences et les capitaliser. La richesse du groupe est alors
exploitée. Ceséchanges, les rapports professeur
élève ainsi se construisent. En classe entière, la gestion
de la classe peut nuire à la classe, l'élève et le
professeur et à leurs relations. La gestion de classe implique un retour
à une animation scolaire du groupe.Les professeurs souffrent beaucoup
du rythme scolaire. Un professeur de mathématiques m'expliquait qu'il
avait une classe que le soir de 16 à 17 heures et qu'il
n'avançait pas.Il est important de faire attention au rythme scolaire
dans la filière professionnelle, les matières
générales peuvent s'avérer pénalisantes et le
rythme est soutenu. En BEP ET CAP, le rythme est plus ou moins
protégé, les élèves développent une
relation quasi affective avec le professeur, l'école. Le passage en
BAC professionnel peut s'avérer délicat, mais ce n'est rien en
comparaison de la difficulté qui attendles élèves
après le BAC en cas de poursuite d'études. Le fait que le BTS se
déroule dans les lycées est un fait marquant de la
décision d'orientation de certains élèves.
L'alternance doit aussi être analysée. Les PFMP
font souvent prendre conscience aux élèves qu'il est dur de
devenir professionnel et qui demande une véritable implication des
élèvesLes élèves découvrent les profils de
carrière proposés au sein de l'entreprise. Les efforts à
fournir sont matérialisés. Ils trouvent des solutions, ils
s'adaptent. Ils sont décideurs.Les apprenants ressentent :
responsabilité, prise de conscience, relation sociale et trouvent une
reconnaissance envers les adultes. Le tuteur a un rôle primordial mais
celui-cin'a pas de statut particulier, de reconnaissance professionnelle, ni
de temps dédié à sa mission. C'est une
délégation de formation souvent sans moyen ajouté. Les
tuteurs manquent de temps, de compétence pédagogique, de temps
et de formation.Il y a souvent un conflit d'intérêt à
court terme entre la logique de formation éducative et de
rentabilité de l'entreprise. Il s'agit souvent d'un bricolage au
quotidien. C'est pour toutes ces raisons que le rapport au savoir du tuteur
est déterminant. La mise en place de partenariats peut structurer cette
relation. Pour le corps enseignant, « le bon tuteur serait un
prof ». Les entreprises, elles désirent des
élèves adaptés au monde de l'entreprise.Il est dit plus
haut que le comportement de l'élève est diffèrent pendant
le stage. Gilles Moreau a repris dans son livre le monde apprenti une
enquête sur la perception des élèves pendant leur
stage.
· Perception des conditions de travail
(apprentissage)25(*)
|
C.A.P
|
B.E.P.
|
B.P
|
BAC PRO
|
B.T.S.
|
Fatigué fin de journée
|
85.2%
|
88.6%
|
90.6%
|
93.8%
|
89.3%
|
Etre débordé
|
77.8%
|
85.1%
|
85%
|
80.6%
|
83.7%
|
Sentiment d'être exploité
|
37.2%
|
42.9%
|
42.4%
|
42.3%
|
30.9%
|
Paye insuffisante
|
60.2%
|
59.8%
|
64.3%
|
74.2%
|
42.2%
|
S'amuser
|
37%
|
47.4%
|
49.2%
|
49%
|
51.6%
|
Relation formateur C.F.A
|
53.7%
|
62.4%
|
64.3%
|
55.1%
|
57.3%
|
Relation maitre d'apprentissage
|
64.1%
|
71.3%
|
69.8%
|
74.2%
|
73.3%
|
En analysant ce tableau et le comparant à ma petite
expérience professorale, je peux déceler que les
élèves ont envie de travailler en entreprise, d'avoir une
reconnaissance sociale, professionnelle ce que je n'ai pas ressenti durant mon
stage ou je pouvais voir des élèves fatigués, enfantins
dans le milieu scolaire.« C'est qu'on travaille beaucoup, que je
suis souvent crevé mais je tiens le coup » cette phrase
tirée d'une enquête de Gilles pourrait conclure mon analyse et
la divergence de sentiment issue de celle-ci.
Pour bien étudier la question, il est important de
comparer avec ce qui se passe dans d'autres pays en matière de
formation professionnelle. Il existe à l'étranger 4
modèles de référence. Aux Etats unis, il n'existe pas
vraiment de formation professionnelle. Les élèves
privilégient les études longues. En Angleterre, les formations
« on the job » sur le terrain sont
privilégiées.Le modèle allemand est le modèle de
référencele duales system. Un jeune allemand en
formation professionnelle a un contrat de travail entre ce dernier et
l'entreprise et suit les cours en formation générale en milieu
scolaire. Ce schéma existe dans la structure C.F.A. en France.26(*)
La mise en place des universités régionales des
métiers et de l'artisanat (URMA) va alors peut être rapprocher
les deux institutions. Les URMA sont une réponse à la
structuration régionale du secteur des métiers en matière
de formation. Elles redonnent au conseil régional un rôle
essentiel dans la formation initiale et continue et définissent une
régionalisation de l'enseignement supérieur. Pour créer
leur université, chaque chambre des métiers crée un
service URMA pour marquer son appartenance de L'URMA au secteur des
métiers. L'URMA inscrit son offre de service de formation dans la
formation tout au long de sa vie. L'objectif est d'apporter des réponses
individualisé aux besoins encompétencesdes entreprises
artisanales. Pour leur proposer des réponses en formation dans le
« juste à temps », l'URMA doit être capable
de garantir des formations par l'apprentissage vers des niveaux
supérieurs. La construction de parcours de formation
individualisés est une réponse à des
spécificités régionales de compétences permettant
de garantir la conservation d'un tissu économique régional.
Partie II. Enquête de l'environnement
professionnel
Suite à ce constat, il était important de
vérifier dans l'élaboration de ce mémoire que les concepts
énoncés étaient encore de circonstance. Afin de
définir les axes de réflexion pertinents, utiles pour
répondre à la problématique posée et tenant compte
du temps disponible, il me fallait être concret dans mes investigations
et notamment identifier la cause possible de cette inadéquation.J'ai
réalisé les entretiens semi directifs auprès des
élèves de Baccalauréat Professionnel COMMERCE et BTS MUC.
J'ai opté aussi pour m'entretenir avec des apprentis au niveau BAC et
BTS.
A) Le ressenti des apprenants
Ce ressenti doit s'opérer sur au moins deux niveaux afin
de recueillir des informations qui me permettront d'étayer par la
suite l'élaboration de stratégie. J'ai choisi pour cette
enquête de privilégier les niveaux 4 et 3. La technique
utilisée pour la réalisation de cette enquête est
réalisée sous forme de questionnaire avec des questions
fermées et beaucoup de questions ouvertes (voir annexe1).
A. Elèves de niveau baccalauréat
Mon enquête s'est portée sur trois lycées
différents de la région parisienne afin d'avoir une vision plus
large et plus juste afin d'obtenir une certaine objectivité.Le choix
s'est fait surtout par opportunité. 27 questionnaires ont
été réalisés.
· 4 dans un lycée du département de
Créteil (15% des questionnaires)
· 17 dans un lycée du département de l'Essonne
(63% des questionnaires)
· 6 dans un lycée du département de la
Seine et Marne (22% des questionnaires)
Les entreprises d'accueil se répartissaient comme
suit :
Contrairement aux idées attendues, 55 %
élèves ont opté pour cette filière professionnelle.
Leurs motivations premières est pour 55% d'obtenir un niveau IV et de
poursuivre leurs études et 40% soit 11 élèves
espèrentdirectement trouver un travail avec cette formation.Plusieurs
choix de réponses étaient possibles. Il est juste rassurant de
noter la préoccupation des élèves concernant leur
avenir.
Le tableau suivant recense leurs attentes envers la
formation :
51% des élèves interrogés(soit 15
d'entre eux) veulent poursuivre leurs études. Il apparait aussi que
cette répartition se retrouve pour les deux types d'orientation.En les
questionnant plus précisément, on s'aperçoit que tous les
élèves interrogés n'avaient pas le niveau pour suivre la
filière générale et aller en lycée professionnel
était pour 100% d'entre eux un moyen d'obtenir le fameux sésame
leur ouvrant la porte aux études supérieures. Par contre il est
à noter que 22% des élèves étaient mal
orientés. Les erreurs d'orientation relevées sont que
certainsélèves vente auraient voulu faire commerce et
réciproquement.
81% d'entre eux apprécient leur formation. Les
critères les plus cités ont été une formation
complète et enrichissante. Les 19 % restant trouvent que la formation
n'est pas assez professionnelle. Il est intéressant de noter que 4
élèves concernés sur 5qui ne trouvaient pas la formation
assez professionnelle souhaitaient poursuivre leurs études. Ayant
remarqué cette tendance que sur la fin de mon enquête,
l'élève interrogé qui trouvait la formation trop
superficielle, souhaitait approfondir davantage ses connaissances dans
l'objectif d'une poursuite d'études. En analysant ses résultats
scolaires et m'étant entretenu avec son professeur principal à
son sujet, on remarquait que l'élève avait des notes honorables
mais ce qui le différenciait des autres était sa moyenne
plutôt élevée dans les matières
générales comme les trois autres d'ailleurs.
La compétence la plus appréhendéeest la
vente citée en premier à 70% par les apprenants ensuite vient la
compétence 1 mise en place de l'offre produit pour 20% et 10% pour la
gestion des produits et gestion commerciale. On s'aperçoit dans
l'administration des questionnaires que le choix des matières est
très souvent lié au lieu du stage. 100% des étudiants
ayant choisi la compétence 1 ont effectué leur stage dans des
magasins spécialisés ou grands magasins et inversement les
étudiants qui ont effectué dans des petits magasins ou boutiques
ont spontanément choisi la compétence 3 la vente.
Par contre, il est important de souligner que 92%
des élèves ont bien occupé un poste de vendeur tel qu'il
est défini dans les référentiels de
certification.
74% des élèves ont trouvé leurs
périodes de stage intéressantes, profitables. Les 26 % restant
relèvent du problème d'orientation ou bien soulignent le fait
que les stages ne sont pas progressifs comme pourrait être
l'école. 30 % des élèves trouvent leurs périodes de
stage trop longues et les tâches confiées par les entreprises
trop répétitives. Certains (15 %) souhaiteraient être
rémunérés en terminale car ils occupent des postes de
vendeur à part entière.
Suite à leurs différentes périodes de
stage, la perception des stagiaires a été la prise de
conscience de l'exigence professionnelle et l'acquisition des savoir-être
pour la moitié d'entre eux. La compétence vente est la plus
travaillée ainsi que le marchandisage.
Les attitudes citées l'ont été dans cet
ordre : la responsabilité, la maturité, la patience,
l'enthousiasme.
Les compétences mises en avant ont été
logiques par rapport au traitement de la question 4. La vente, l'offre produit
ont été plébiscitée. La tenue de caisse est apparue
dans le traitement des questionnaires. Il s'agit d'une élève
travaillant dans un petit magasin. Une anecdote est à souligner.18% des
élèves parlent de ménage !dans leurs tâches
quotidiennes.
Concernant les connaissances acquises au sein de leur
entreprise et réutilisées dans leur structure scolaire, celles-ci
sont mal interprétées par les élèves. Les
évidences ne sont pas spontanées, leurs interactions sont mal
identifiées par la population estudiantine. Les points sont divers et
variés. 33 % citent immédiatement la vente et
l'expérience acquise sur le terrain. 22% des étudiants
affirment que les connaissances acquises sur le terrain n'ont pas
été reprises par l'institution. Si l'on croise cette
donnée avec la structure du magasin d'accueil, on peut dire que 75 %
de ces élèves étaient dans des petites structures.
Pourrait-on affirmer alors que le service formation des
structureséconomiques plus importantes serait un lien approprié
entre l'entreprise et l'institution ?11% des élèves
seulement ont appréhendé des notions de stock et des calculs
commerciaux. Ces élèves étaient dans des structures de
plus de 10 salariés.
A l'inverse, les savoirs scolaires exportés vers
l'entreprise sont nuls pour 37% d'entre eux. L'entreprise s'informe peu ou pas
du tout de la transmission des savoirs disciplinaires réalisés
par l'école. Pour 50% d'entre eux, ils ont été
reformés sur les modules de vente. Seulement 11 % m'ont signalé
la notion de calcul qui leur aurait servi au sein de l'unité de
production.
Concernant la formation reçue durant les trois
années, les étudiants voient quelques modifications
significatives pour 82 % d'entre eux. 55% souhaitent une formation plus
professionnalisante sur des points de métiers de vendeur. Ils
souhaitent être encore plus opérationnels. Leurs revendications
portent sur des structures scolaires plus proches de l'entreprise :
Ø laboratoire de travail
Ø des cours plus poussés sur la vente
Ø découvrir les métiers de directeur (pour
3% d'entre eux).
Ce que nous pouvons retenir concernant la problématique
posée est que les élèvesont pour 92% bien occupé un
poste prévu dans leur référentiel de l'emploi. Les
connaissances et les capacités reconnues sont bien celles
placées au coeur du métier. En phase terminale de leur
formation, les élèves sont vraiment employés par les
entreprises comme vendeur ou commercial. Il faudrait juste vérifier si
c'est le même ressenti pour les entreprises. Dans mon expérience
professionnelle, nous étions moins exigeants envers les stagiaires
concernant des points de gestion ou des projets à moyen terme comme la
définition d'un plan de masse par exemple. Je récupérais
ces tâches en l'absence de mon vendeur pilier.
B. Etudiants de niveau BTS ou IUT
Mon enquête s'est portée sur 4 classes
d'étudiants de BTSprincipalement et 5 élèves d'IUT. La
sélection des écoles est un peu différente. Elle s'est
effectuée au fil de mes rencontres dans les entreprises ou les
écoles où mes recherches m'ont conduit (le questionnaire se
trouve en annexe 2).
On peut y retrouver les réflexions des :
Ø Elèves d'une classe de BTS du département
de Créteil: 12 élèves
Ø Elèves d'une classe de BTS du nord de
Paris : 2 élèves
Ø Elèves d'une classede l'IUT de l'académie
de Créteil : 5 élèves
Ø Elèves d'une classe de BTS de l'Est
Parisien : 11 élèves
Ø Elèves d'une classe de BTS du département
de L'Essonne : 3 élèves
Cette enquête totalise 33 élèves
interrogés. Tous les élèves sont en deuxième
année de BTS ou IUT. La répartition dans les entreprises
d'accueil était comme suit :
Beaucoup d'entretiens se sont réalisés sur les
lieux de stage, ce qui explique le peu d'écoles présentes dans
l'enquête et notamment le faible nombre d'élèves par
lycée. Concernant deux classes, l'étude s'est faite dans
l'école même. J'ai aussi voulu réaliser des questionnaires
auprès des étudiants de l'IUT car ils ont la particularité
de réaliser leur cursus dans une classe-entreprise, concept que je
développerai plus tard.
Comme on le pouvait s'attendre au premier abord,97 % des
élèves avaient opté pour une filière commerce lors
de leurs saisies de voeux en terminale. Seul 1 élève aurait voulu
faire une autre formation mais n'a pas été accepté lors
des concours d'entrée.
Ø En questionnant les 28 étudiants de BTS, 50%
soit 14 sur les 28auraient voulu faire un IUT plus valorisant à leurs
yeux, mais venant de Baccalauréat professionnel, leur niveau
n'était pas suffisant.
Ø Sur les 5 étudiants d'IUT, un seul
étudiant aurait souhaité faire une école de journalisme.
Pour 80% des étudiants, le choix de l'IUT est un choix personnel et
volontaire.
Pour 50 % d'entre eux, leur choix était motivé par
une formation qualifiante et la poursuite d'études vers une licence,
master ou autre.Pour l'autre moitié, la formation professionnelle courte
était un critère de sélection estimant que ce niveau 3
atteint leur permettrait de trouver un emploi à leur mesure(50% soit 7
étudiants citent le poste de vendeur). J'ai aussi remarqué dans
mes entretiens que les étudiants issus de BAC professionnel avaient
tendance à raisonner plus par étape quand ils parlaient de leur
poursuite d'études alors que par exemple les
« iutiens » avaient une vision plus globale de leur
parcours à suivre avec un objectif beaucoup plus
déterminé.
75% des étudiants sont satisfaits de leur formation
(100% pour les étudiants de l'IUT).25 % d'entre eux expliquent leur
insatisfaction par le fait que pendant leur immersion en entreprise, ils ne
réalisent pas ce qu'ils apprennent à l'école comme les
calculs commerciaux, le management. En général, ils trouvent les
cours plus intéressants et complets mais inadaptés aux
entreprises. Ils contestent l'interactivité entre les deux
institutions. Il faut nuancer ces propos en tenant compte de leur rapport au
savoir, de leur âge et de leur maturité. Ils ont par rapport aux
BAC une maturité qui change leurs rapports aux savoirs.
La question 4 permet de réaliser un tableau
synthétique, des compétences les mieux
appréhendées par les étudiants de niveau 3. Les
étudiants ont classés les compétences du
référentiel par ordre croissant. Ce tableau reprend le classement
du premier choix de chaque compétence. Exemple : la
fonctiongestion de la relation client est la fonction la plus
maitrisée pour 90% des étudiants interrogés.
Fonction
|
Choix
|
Taux
|
Savoir faire
|
. Gestion de la relation client
. Gestion et animation de l'offre de produits
|
1
|
90 %
10%
|
.100% : La vente
.75% : Développer la relation client
.25% : Participation et élaboration de l'offre
produit
.75% : Mise à disposition de l'offre produit
|
. Gestion et animation de l'offre de produits
. Gestion de la relation client
|
2
|
90%
10%
|
. 50% : Participation et élaboration de l'offre
produit
. 30% : Animation de l'offre produit
. 20% : Mise à disposition de l'offre produit
. 75% : La vente
. 25% : Fidélisation et création de trafic de
clientèle vers l'unité commerciale
|
. Recherche et exploitation de l'information nécessaire
à l'activité commerciale
. Management de l'unité commerciale
|
3
|
65 %
35 %
|
. 60% : Organisation de l'information commerciale et de sa
circulation
. 30 % : Contribution à la qualité du
système d'information
. 10% : Recherche et exploitation de l'information
commerciale pour la décision
. 60 % : Management de l'équipe commerciale
. 25 % : Gestion prévisionnelle
. 15% : Evaluation des performances commerciales et
financière
|
. Management de l'unité commerciale
. Recherche et exploitation de l'information nécessaire
à l'activité commerciale
|
4
|
70 %
30 %
|
. 50% : Animation et motivation
. 30 % : Organisation du travail
. 20% : Gestion prévisionnelle
. 50 % : utilisation des ressources technologiques
disponibles
. 50 % : interrogation du système d'information
|
La toute première chose à signaliser dans
l'analyse de ce tableau est que les étudiants de l'IUT sont venus
grandement perturber les chiffres assez constantsrelevés sur la
population BAC professionnel. En effet, on peut le constater 100 % des
élèves interrogés, issus de la filière
professionnelle ont déclaré la compétence gestion de la
relation avec la clientèle comme la mieux maitrisés alors
que 80% d'élèves d'IUT ont déclaré la fonction
gestion et animation de l'offre produits et de services comme celle la plus
connu. Cette divergence se retrouve dans le choix 2. On s'aperçoit que
les compétences travaillées auparavant en BAC professionnel ont
été plus mises en avant. Les savoir-faire qui ont
décidés le choix des étudiants sont des compétences
au coeur du métier de vendeur. La vente et le développement de la
relation clientèle sont des savoir-faire maitrisés. Il est
remarquable de noter que 100% des étudiants d'IUT ont répondu
favorablement à la maitrise de laGestion et animation de l'offre de
produits et non la vente.
Concernant la troisième fonction, le choix est
porté sur la recherche et exploitation nécessaire à
l'activité commerciale. Les savoir-faire les plus maitrisés sont
organisation de l'information commerciale et de sa circulation et Management
de l'équipe commerciale. L'analyse faite entre les élèves
de BTS et IUT sur cet item n'a rien apporté de significatif. Par
contre, il ressort que les élèves travaillant dans la grande
distribution ont plébiscité les savoir-faire traitant de
l'organisation de l'information commerciale et de sa circulation et la
Contribution à la qualité du système d'information. La
fidélisation client et la gestion des commandes clients sont les
savoir-faire qui ont motivé ce choix.
La fonction 1 management de l'unité commerciale est la
moins maitrisée par les étudiants. Cette fonction est
structurée en trois thèmes le management de l'équipe
commerciale, la gestion de l'unité commerciale et la gestion de
projet. La fonction management de l'équipe commerciale traite quatre
savoir-faire. Le tableau suivant illustre la perception des étudiants
sur chacun des savoir-faire.
Perception des savoirs faire management de l'équipe
commerciale durant l'enquête :
Savoir faire
|
Perception étudiants BTS
|
Perception étudiants IUT
|
Ensemble étudiants
|
Recrutement et formation
|
0%
|
70%
|
15%
|
Organisation du travail
|
50%
|
75%
|
45.5%
|
Animation et motivation
|
10%
|
80%
|
21%
|
Evaluation des performances
|
0
|
0
|
0
|
Dans cette méconnaissance générale, seuls
les savoir-faire organisation du travail et animation et motivation sont plus
ou moins connus. C'est leur expérience de vendeur qui a
orienté le choix de cet item. La seule cohérence que j'ai encore
pu trouver sur ces points est que 75 % des étudiants de l'IUT ont
souligné ces savoir-faire. Ils m'ont expliqué que l'animation de
CDD leur avait été plus ou moins confiée pendant les pics
de saisonnalité. Il ressort aussi que les élèves de BTS
sont peu animés par leur patron direct mais peuvent constater, voir et
analyser l'animation faite par le directeur sur leur patron direct. La vie
magasin est un berceau d'expériences mais malheureusement pas assez
conceptualisé. Concernant les notes de ces matières, elles sont
en général plutôt inferieures aux autres notes de
l'année.Dans l'exploitation de ces résultats, il est
important de préciser que les professeurs m'ont affirmé que les
cours avaient été dispensés. La seule nuance
à prendre en compte est que les interviews ont été faites
sur février pour les BTS et mi-avril pour les IUT. Le facteur temps a
pu avoir une incidence sur ces résultats. Les étudiants pour 93%
d'entre eux me signifiaient qu'ils n'ont pas travaillé la
compétence managériale avec leur tuteur au contraire des
compétences 2 et 3. Les seuls savoir-faire découvert sont
l'animation, le management qu'ils observent dans le magasin oules
différents types de management qu'eux ou leurs homologues ont pu vivre
durant leur stage. La conceptualisation par contre n'est pas faite et
l'interactivité avec les savoirs n'est pas concrète. Les
étudiants accueillis dans un autre lieu de stage que des magasins de
la distribution ont une perception moindre encore de la notion
managériale. Lors de l'analyse de l'enquête, je me suis
étonné que seulement 7 % ont citéle savoir-faire gestion
de projet conception et réalisationet seulement 2 élèves
sur 33 ontsélectionné l'évaluation des performances
commerciales et financières dans la compétence gestion de
l'unité commerciale. Cestâches sont pourtant importantes
dans le travail quotidien d'un manager de rayon ou d'un vendeur en projet dans
l'entreprise.
Lorsque je leur posais la question sur le métier qu'il
réalisait au quotidien. Pour 100% étudiants issus du
baccalauréat professionnel, la réponse était vendeur.
Pour les élèves d'IUT, la réponse est plus
mitigée.60% ont répondu également vendeur par contre 40
% soit 2 étudiants,ont répondu pour l'un `vendeur plus' et
l'autre `adjoint au responsable'. Il est intéressant de
s'arrêter sur ces deux profils.
v Profil Jean Luc : 50 ans, en reconversion dans
cette école. Jean Luc a été recruté
dès l'ouverture de Castorama Val d'Europe. Il occupe le poste vendeur.
Durant toute sa carrière, Jean Luc a travaillé dans une usine
de fabrique de papier. Licencié économique il y a 4 ans et
chômeur en fin de droit, Jean Luc est un passionné du bricolage.
L'ouverture du magasin a été une réelle opportunité
pour lui. Sans formation de vendeur, il postula tout de même au service
recrutement. Ayant une compétence certaine dans les matériaux de
construction, les responsables du magasin décidèrent de
l'embaucher.Toutefois, il a dû se rapprocher de l'Institut universitaire
de technologie de Marne la Vallée afin d'y suivreune la formation
adéquate. En septembre 2009, Jean Luc fit donc partie de la promotion
de la classe en DUTTechniques de Commercialisation de L'IUT de Marne la
Vallée. Son patron Cyril Castel l'a accueilli au rayon BATI. Jean Luc
a développé une réelle relation de travail et de confiance
avec son patron et tuteur. Son animation professionnelle est bâtie sur
cette relation de confiance. Son patron partage beaucoup avec lui et Jean Luc
est complètement investi dans ce nouveau travail. Le responsable de la
formation m'a affirmé que ce dernier était investi et bon
élève mais avait du mal à assimiler les concepts
commerciaux comme les calculs, la politique commerciale ou le management.
Comme l'explique Peter, Jean Luc aurait déjà atteint son seuil
d'incompétence. Selon Cyril Castel, son collaborateur sera
embauché en CDI au terme de sa formation mais n'évoluera pas par
la suite. La réponse faite à la description des tâches
métier quotidienne est qu'il se sent vendeur plus grâce aux
missions annexes que lui confie son patron et la relation qu'il a
développé avec celui-ci.
v Profil Pedro : 23 ans, titulaire d'un
baccalauréat professionnel commerce et a déjà
travaillé comme vendeur conseil, deux ans à Leroy
Merlin. Débauché par son patron direct chez Castorama,
un lien spécifique s'est créé entre Jean Paul Lequaux et
son collaborateur. Pedro m'expliqua que le projet « classe
entreprise » l'avaitcomplètement séduit et qu'il lui
permettait de réaliser les études qu'il n'avait pu faire au
moment voulu. Son responsable de formation m'informa de la très bonne
connaissance de Pedro du domaine de la grande distribution et du métier
de vendeur. Grace à ces connaissances et sa motivation, Pedro est l'un
des meilleurs éléments de la formation. Il veut passer
responsable de rayon et a complètement saisi sa chance de mener à
bien son projet. La procédure spécifique d'embauche de Pedro par
son patron a instauré un climat de confiance et un objectif commun de
réussite. Pedro anime en management fonctionnel tous les CDD et ilest
missionné sur les opérations commerciales au niveau magasin.
Suite au briefing matinal avec son patron, Pedro ordonne et répartit
les tâches à effectuer sur la journée au reste de
l'équipe. Jean Paul Lequaux considère Pedro comme son adjointet
ce dernier devrait passer responsable de rayon courant 2012.
En analysant ces deux profils, une chose m'est apparue
évidente. La réussite de sa formation
dépendénormément du comportement du collaborateur, de son
projet, mais aussi de la relation établie entre l'étudiant et le
tuteur et des responsabilités confiés par ce dernier.
Lerôle de tuteur est primordial dans l'accompagnement du stagiaire.
C'est de lui que dépendent les connaissances et les savoir-faire de
l'apprenant. L'animation dispensée par le tuteur est l'essence
même de cette relation. Le travail des attitudes dépend beaucoup
de son exigence, de son expérience et surtout de la volonté qu'il
a de faire progresser la personne dont il a la responsabilité. Le
rôle du tuteur ne devrait-il pas être officialisé et faire
l'objet d'une reconnaissance professionnelle et financière de la part
de l'éducation nationale et de l'entreprise ? La question est
posée. Il est à noter que les patrons de ces étudiants
sont issus de la promotion interne.Les deux patrons suivent
extrêmement bien leurs collaborateurs et la relation IUT entreprise est
très présente dans leur animation. Cyril Castel me confia que
le suivi étroit entretenu par l'institutlui permettait d'avoir une
animation en réelle cohésion avec le suivi scolaire. Les cours
sont toujours réalisés en parallèle avec
l'activité économique du magasin. Les documents fournis pour la
réalisation des cours sont des sources Castorama. Les
problématiques et les activités émanent du magasin. Ce
contrat tripartite est peut être une piste de réflexion à
envisager pour ce genre de formation et la garantie des objectifs principaux
de l'Education nationale comme minimiser la sortie sans qualification des
élèves du milieu scolaire.
La question 6 avait pour but de recenser les attitudes
comportementales que les étudiants avaientpu observer ou apprendre dans
l'entreprise. Pour 75 % des étudiants, les principaux savoir-être
découvertssont les enseignements transmis par l'entreprise. Les
principaux savoir- être découvert sont :
· la conscience professionnelle (70%)
· la communication en public (60%)
· le coté responsable et l'exemplarité qui
en découle (55%)
· le langage professionnel (49%)
· Savoir donner une consigne et obtenir sa
réalisation (20%)
· Gestion de l'imprévu (17%)
On s'aperçoit que beaucoup de savoir-être sont
vus dans l'entreprise mais rarement conceptualisés dans les cours et
ceci pour 50% des élèves. Généralement les
connaissances sont transmises avant les périodes d'immersion en
entreprise par contre pour 60% des élèves de BTS, la
remédiation conceptuelle est rarement faite. Pour les
élèves du CFA Descartes, l'adéquation est quasi faite
à chaque retour de PFMP par les tuteurs du CFA. Pour 25 % des
étudiants, aucune reprise des savoirs acquis dans l'entreprise n'est
organisée. Après croisement de ces informations et celle de la
classe, on s'aperçoit que ce résultat est surtout lié
à l'établissement scolaire.
La question analysait l'utilisation par l'entreprise, des
connaissances acquises dans le milieu scolaire. Là encore les
élèves de l'IUT viennent perturber les résultats
obtenues sur les BTS. Pour ces derniers, peu de savoirs ne sont pas repris
par l'entreprise soit 80% d'entre eux. L'étudiant en alternance et les
étudiants en CFA déclarent vivre une réelle
interactivité entre les connaissances acquises à
l'université et les compétences utilisées en
entreprise.
Cette enquête avait pour objectif de mettre en exergue
les points marquants de la formation vécue par les élèves
au vu des référentiels. Cette analyse fait un état de leur
ressenti sur leurs expériences en entreprises et met en avantles
interactivités réelles entre les deux institutions. On peut ainsi
ordonnancer cette analyse de la façon suivante.
· Rapport à la formation
97 % des élèves sont dans la filière de
leur choix. 50% des élèves ont opté pour une formation
professionnelle courte afin d'obtenir une qualification professionnelle et
trouver un emploi. L'emploi visé est un métier de responsable de
rayon. Ils escomptent plus rationnellement un métier de vendeur à
la fin de leur formation. L'autre moitié souhaite poursuivre leurs
études. 75% sont satisfaits de leur formation. Les 25 % restant
souhaitent bénéficier d'un transfert de savoirs plus
important.
· Rapport aux savoirs
Les compétences les mieux maitrisées sont celles
acquises pendant le baccalauréat c'est-à-dire la gestion de la
relation client et la gestion et l'animation de l'offre de produits et de
services. La compétence la moins appréhendée est le
management de l'unité commerciale. 79 % des élèves
estiment ne pas maitriser l'animation et la motivation.90 % des
étudiants de BTS jugent ne pas maitriser ce savoir-faire. Seulement 7
% avait cité le savoir-faire `gestion de projet conception et
réalisation' et seulement 2 élèves sur 33 avaient
sélectionné l'évaluation des performances commerciales et
financières dans la compétence gestion de l'unité
commerciale.
· Rapport aux attitudescomportementales
Les attitudes sont les principaux savoirs découverts
dans l'entreprise. 75 % estiment que les attitudes sont les principaux
enseignements transmis par l'entreprise. Les attitudes citées sont la
conscience professionnelle, la communication en public et
l'exemplarité.
· Rapport à l'entreprise et au monde du
travail
Le fait marquant et différenciant entre les
étudiants est que le lieu d'accueil de l'élève et
l'équipepédagogique qui entoure l'étudiant pendant son
stage. Ce sont des éléments majeurs pour le bon
déroulement de la formation et l'acquisition des connaissances. Le
tuteur joue un rôle primordial dans l'acquisition de celles-ci. Son
rapport au savoir est déterminant pour l'étudiant. Les
perceptions des étudiants de l'IUT et de l'apprentissage concernant
la maitrise des savoirs sont différentes de celles des BTS en formation
initiale.
B)Le ressenti des professeurs
Il était important pour la pertinence de l'enquête
que toutes les parties prenantes apparaissent dans ce mémoire. Les
professeurs garants de l'objectif pédagogique vont apporter des
éléments majeurs dans l'établissement des
préconisations à venir. J'ai rencontré 5 professeurs de
BTS MUC et NRC. Une des requêtes des enseignants est de ne pas
être citée dans ce mémoire. Seul un enseignant a
accepté que son questionnaire soit inclus en annexe. La totalité
du questionnaire se trouve en annexe 3.Trois d'entre eux n'ont jamais
travaillé en entreprise, les deux autres professeurs ont
travaillé entre trois et cinq années dans le milieu
professionnel. Certains réalisent des stages en entreprise dans le cadre
des formations proposées par l'Education nationale.
Tous m'ont expliqué que la partie managériale
était récente dans leur enseignement. Ils ont du mal à
répondre aux attentes des élèves sur la compétence
C1manager une équipe commerciale, qui veulent du vécu
professionnel, des faits concrets et des solutions opérationnelles
(voir annexe 3). Les professeurs ont du mal à transmettre cette
compétence par manque de ressenti personnel et d'expérience.
Voilà ce que m'a dit un professeur sur le sujet (voir annexe 3)
« Le classement de la compétence 1 en quatrième position est
normal. Le management ne s'apprend pas à l'école. »
C'est la compétence en général la moins travaillée
par les professeurs car ils n'ont pas le recul nécessaire sur
cette matière. Beaucoup n'ont pas l'expérience professionnelle
nécessaire pour se sentir à l'aise devant des
élèves demandeur d'expérience. Cette notion est
arrivée tardivement dans le référentiel et les
professeurs ne savent pas bien l'appréhender.Ce sentiment est
partagé par tous les professeurs interrogés. Certains
s'appuient sur des intervenants extérieurs qui viennent illustrer les
savoirs transmis (voir annexe 3). Tous les professeurs m'ont certifié
que les élèves sont très intéressés par ces
matières. Ils sont aussidavantageintéressés par des cas
réels que par les concepts. Ces derniers rationalisent juste le cas
pratique dans une version opérationnelle.
Les professeurs trouvent que le référentiel n'est
pas articulé autour de cette compétence mais plus sur la
relation client et de son développement. La compétence
managériale n'est pas un axe central de la formation. Ils consacrent
10 à 12 heures de cours sur l'année. Les compétences
terminales sont peu nombreuses. Les compétences terminales
sont :
· Constituer une équipe commerciale professionnelle
et motivée
· organiser le travail (la compétence C12).
Pour les enseignants, ces compétences sont
difficilesà didactiser et à évaluer.
Ils ont aussi pour 60 % d'entre eux un sentiment de
frustration au regard des budgets alloués ou les moyens proposés
pour développer par exemple la mise en place de cours
spécifiques qui pourraient être utiles pour cette
compétence.
De plus, deux professeurs ont ressenti une certaine
réticence de la part des professionnels lorsqu'ils abordaient cette
compétence. Les professionnels expliquent qu'ils leur aient difficile
de communiquer des entretiens de collaborateurs. La formalisation du
management n'est pas systématique ni forcément bien
structurée.
La relation idéale entre les deux institutions est pour
trois professeurs le système instauré dans les CFA. Une
sélection cooptée par l'entreprise permettrait aux professeurs
de ne pas subir les reproches des employeurs concernant les candidats. Le
système d'animation plus étroit, des professionnels issus de
l'entreprise est une organisation qui leur semblent pertinente.
Un professeur reproche que le BTS MUC est devenu le BTS de la
grande distribution. Les dossiers à rendre en évaluation sont
très liés à ce secteur d'activité (voir annexe 3).
Pour 80 % des professeurs, il devient nécessaire de rénover
le référentiel du BTS MUC ou de changer le nom du BTS si le
contenu restait en l'état.
C) Le ressenti des employeurs
J'ai interrogé cinq employeurs. Trois employeurs
sont dans le secteur de la grande distribution spécialisée. Un
employeur interrogé dirige une société de climatisation.
Il s'agissait de comparer si nous trouvions la même
problématique dans un secteur technique. Pour finir, j'ai voulu
comparer ces constatations à un secteur déjà cité
dans ce mémoire la boulangerie. Un élève doit savoir du
pain en sortant de son CAP. Qu'en est-il vraiment ?
a. Témoignage des employeurs du métier du
secteurcommercial
Dans un premiertemps, les employeurs sélectionnent
les curriculum vitae en fonction du niveau d'études. Ce système
de sélection confirme notamment les propos de Gilles Moreau qui
explique que les employeurs identifient davantage les candidats plus par les
diplômes par leur niveau que par leur contenu27(*).Deux employeurs par contre
commencent depuis 2 à 3 ans à lire le curriculum vitae par le
bas c'est-à-dire à découvrir la personnalité
propre du candidat. Ce changement s'est effectué pour répondre
aux exigences des clients qui souhaitent de plus en plus trouver des
spécialistes dans les rayons afin de répondre à leurs
attentes qui deviennent de plus en plus précises. Parfois ils leur
arrivent aussi d'embaucher des collaborateurs de niveau 1 venant d'autres
filièrescomme la médecine, le droit, ou des voies
technologiques. Leurs savoir-être répondant aux valeurs attendues
par ces derniers, leur formation professionnelle sera assurée par
l'entreprise directement. La formationse fait sur le tas- primas de la pratique
et expérience, un ajustement des formations aux besoins immédiats
de la production28(*).
Nous nous heurtons ici à une difficulté à la valorisation
de la formation du tertiaire.
Les employeurs ne confient pas généralement de
management aux stagiaires MUC. Seul un employeur a confié une mission
de manager à un étudiant BTS MUC. Il s'agissait une animation
commerciale nouvelle sur le magasin avec une affectation ponctuelle de
vendeurs. Les employeurs lestrouvent trop jeunes. Un employeur m'a fait
remarquer que les étudiants de BTS MUC obtiennent en
général le BTS entre 21 et 23 ans. La disparition du service
militaire les fait arriver trop jeunes sur le marché du travail pour
un poste de manager de rayon. Les employeurs estiment que 24 ans est le bon
âge en moyenne pour arriver sur un poste de responsable.
Lors de mes entretiens, les employeurs ont recensé les
compétences ou attitudes qui font défaut aux étudiants de
BTS
· De l'expérience (expérience pratique)
· Un discours
· Un comportement de « patron »
· Un esprit d'analyse
· Une capacité à manager
· Des qualités de projection
· Élaborer un projet, un plan d'action
· Évaluer des performances
· Communication écrite et verbale
Les employeurs expliquent que la formation en entreprise est
nécessaire pour adapter les savoirs acquis à la culture de
l'entreprise. Lors de ces formations d'intégration, ils constatent
souvent que les « basiques métiers » ne sont pas
forcément acquis. Ils constatent aussi que les concepts sont connus
dans la globalité mais leurs applications ne sont pas
systématiques ni maitrisées. La mise en action des savoirs n'est
pas acquise.
B. Témoignage d'un employeur du métier du
secteurtechnique
Pour comparer la problématique de notre secteur
à un secteur technique, j'ai interrogé un directeur d'une
société de climatisation comprenant 25 employés. Mon
choix a été guidé par le fait que le directeur de cette
société était un ancien professeur de lycée
professionnel et qu'il pouvait apporter un double regard à mes
questions. Le recrutement s'organise autour du diplôme et des
savoir-être Selon lui, les BTS du froid connaissent la même
problématique. Il est obligé de reformer le personnel qu'il
embauche. Trois postes sont proposés au sein de son entreprise. Deux
postes sont proposés pour les titulaires du baccalauréat sont
les postes de techniciend'installation ou d'intervention. Le poste de
technicien chargé d'études est proposé les titulaires du
BTS. Les nouveaux embauchés (tous niveaux confondus) commencent par un
poste de technicien d'installation ou d'intervention. Ils doivent maitriser
les deux postes pour ensuite évoluer sur un poste de chargé
d'études. Ce concept définit par Peter Drucker dans son livre
the Pratice of management, permet à son futur technicien
chargé d'études de maitriser tous les postes opérationnels
de la société. Les deux niveaux peuvent évoluer sur ce
poste. Outre la compétence, ce sont les capacitésà
manager des projets, à s'adapter à de nouvelles contraintes, son
autonomie qui différencieront les candidats. Seulement le titulaire d'un
baccalauréat mettra davantage de temps à acquérir toutes
les connaissances nécessaires pour bénéficier de cette
promotion.Le BTS apporte des connaissances supplémentaires qui
permettent à l'étudiant d'appréhender plus facilement
les missions d'un chargé d'études.Le directeur
préfère embaucher un collaborateur de niveau BTS froid et
climatisation car sa formation lui permet l'acquisition de connaissances
nécessaires pour ce poste :
· Logiciel de dessin
· Gestion de projet
· Management opérationnel
Dans ce cas précis, nous retrouvons la même
problématique que dans le secteur tertiaire. Le titulaire d'un BTS
débute sa carrière sur un poste destiné aux
diplômés d'un baccalauréat. Son évolution est
liée toutefois à des compétences développées
pendant sa formation de niveau 4.
C. Témoignage d'un employeur d'un métier de
l'artisanat
Le patron de boulangerie manageant 4 salariés dont 2
apprentis m'expliquait que l'exigence du métier et l'attente bien
précise des clients en matière de production, rendait leur
profession très rigoureuse avec des gestes quotidiens et
répétitifs. Les gestes sont tellement répétitifs
que ceux-ci sont en majeur partie acquis à la fin de la formation. Leur
précision dépend du talent de chaque candidat et surtout leur
interprétation est la valeur ajoutée du boulanger. Les apprentis
savent reproduire les gestes mais très peu innovent, essayent de
créer.Ils se contentent de reproduire les gestes appris durant leur
stage. L'acquisition de compétences est transversale. Ils passent leur
CAP boulangerie puis pâtisserie. Leur progression est liée
à leur volonté de découvrir de nouvelles techniques durant
leur parcours professionnel.
PartieIII. Des pistes de réflexion
A) Des classes entreprises
Une classe entreprise DUT Techniques de commercialisation au CFA
Descartes a été créée pour l'ouverture de
Castorama Val d'Europe à la demande express de cette enseigne. Les
stagiaires ont été sélectionnés par l'école
et validés par l'entreprise. Les élèves sont sous
contrat d'apprentissage ou contrat de professionnalisation selon leur
âge. La classe se compose de 20 élèves. Sa composition est
essentiellement d'élèves de 19 à 25 ans et 4
étudiants âges de plus de 25 ans. Ils sont issus d'un milieu
modeste. Ilsrecherchent essentiellement une formation certificative et
rémunérée. Par leur contrat, ils ont le statut
salarié. Le corps professoral est constitué des professeurs des
autres classes d'IUT. Pour s'adapter au protocole pédagogique,
l'équipe s'est vue renforcée par l'arrivée d'un professeur
de distribution issu du milieu de la grande distribution. Les
élèves sont sous la responsabilité d'un manager de
rayon.Le rythme d'alternance est d'un mois en cours et deux mois en entreprise.
D'après le responsablede formation M. Di Pizzo, le rythme n'est pas
adéquat.Les périodes sont trop longues et
reviendrontl'année prochaine sur une alternance unesemaine en
entreprise, une semaine à l'IUT.
La coordination pédagogique s'est organisée
autour du responsable de la formation et un interlocuteur
privilégié dans l'entreprise. Toutes les parties prenantes du
projet pédagogiques se réunissent deux fois par an lors de la
réunion du comité de pilotage. Le responsable de formation est
en contact permanentavec le réfèrent entreprise et se rend dans
l'entreprise tous les 15 jours pour voir tous les élèves et
leurs managers respectifs. Il y a trois tuteurs du corps professoral pour les
20 élèves.
Madame Lebon, responsable pédagogique m'expliquait que
le diplôme du DUT est un diplôme national et le comité de
pilotage tient compte de cette contrainte. Malgré la
spécificité de la classe, le corps professoral doit garantir
l'obtention du diplôme qui est de 100% pour cette formation au CFA
Descartes. Ils doivent garantir trois points :
· L'obtention du diplôme
· Un enseignement conforme au
référentiel
· Un enseignement permettant de trouver un travail s'ils
ne sont pas embauchés dans l'entreprise d'accueil et de pouvoir
poursuivre leurs études.
Pour répondre à toutes ces contraintes, les
cours sont identiques aux autres classes de DUT. Les cours sont juste
structurés différemment. Dès que cela est
nécessaire et possible, le lien avec la grande distribution est fait.
En droit, ils développent largement la loi Galland par exemple. Les
cours d'économie sont très orientés sur le marché
de la grande distribution. Toutes les études de cas traitent de
Castorama ou de la grande distribution. L'ordonnancement des cours est aussi
fait en fonction de l'activité économique de l'entreprise. Tous
les devoirs à la maison ou le contrôle continu sont
anticipés au maximum pour que les élèves puissent les
préparer et gérer au mieux l'alternance. Les stages de fin de
cycle seront tous effectués dans l'entreprise.
Les élèves de cette classe se distinguent des
autres par leur motivation et leur homogénéité. Le CFA
compte 120 places en DUT Techniques de Commercialisation. Chaque année,
20 à 25 étudiants ne passent pas en deuxième
année. Dans cette classe 100% des élèves sont en
deuxième année. Un des professeurs m'expliquait que les
élèves étaient très faciles à gérer,
à mobiliser, qui ont les mêmes centres d'intérêts,
les mêmes problématiques, attentes ou valeurs communes. La
gestion de classe est facile. La dynamique de groupe est le moteur de cette
classe.
Concernant cette classe, 25% des
élèves vont être embauchés par l'entreprise
soit 5 élèves. 4 d'entre eux seront embauchés comme
assistant manager de rayon pendant 6 mois et seront promus au terme de
cette période probatoire. Ce taux est exceptionnel par rapport aux taux
constatés dans les BTS par exemple. D'un autre côté, ce
taux que j'ai trouvé anormalement bas par rapport à la
spécificité de la classe m'a été expliqué
par le responsable de la formation en trois points :
· Le projet s'est monté avec un magasin en
ouverture qui connaissait mal la viabilité de ses prévisions et
que ne réalisent pas ses objectifs attendus.
· Castorama, ouvert le dimanche au moment de son
ouverture s'est vu refusé l'ouverture du dimanche en cours
d'année. Fragilisé, le magasin a dû revoir sa structure
humaine.
· Beaucoup d'élèves poursuivent leurs
études en licence professionnelle et le responsable du CFA
dénonce là une faiblesse dans le recrutement au départ de
l'aventure.
Toutefois, Castorama s'est engagé à accueillir
les bons élèves qui le désirent en licence
professionnelle.
B) Entretien avec la direction générale
des enseignements scolaires
Le CEREQ29(*) créé en 1970 redéfinit pendant
10 ans le répertoire des emplois et se sert des évolutions aux
États-Unis.Suite à cette étude, le CEREQ a
redéfini les qualifications et favorise le glissement vers la notion
floue de compétence. Ensuite, les chambres consultatives paritaires
adaptent les référentiels de formation sur des
référentiels d'emplois souvent proches des profils-types
proposés par le répertoire français des emplois.
En 1985, le BAC professionnel est créé. Dès
la création d'une formation , « Le haut conseil de
l'éducation émet un avis et peut formuler des propositions
à la demande du ministère chargé de l'éducation
nationale sur les questions relatives à la pédagogie, aux
programmes, aux modes d'évaluation des connaissances des
élèves, à l'organisation et aux résultats du
système éducatif et à la formation des enseignants. Ses
avis et propositions sont rendus publics »30(*). Lorsque la décision
est prise de modifier les programmes scolaires d'un niveau donné, la
Direction Générale des Enseignements Scolaires réunit des
groupes de travail disciplinaire pour chacune des matières
enseignées en collège ou lycée généralement
sous la direction d'un inspecteur général de la discipline ou
un groupe « école », s'il s'agit de modifier le
référentiel. Cette tâche est confiée aux
commissions consultatives paritaires.
Lors des rénovations, ces commissions réunissent
des employeurs, des salariés et des personnes de l'inspection
générale de l'éducation nationale. Les
référentiels sont l'objet de tensions au profit de
l'efficacité professionnelle. Leur établissement est à la
charge de l'éducation nationale ainsi que les mises à jour.
Leréférentiel recense des savoirs, des compétences qui
sont un ensemble de savoir-faire organisés en vue d'accomplir de
façon adapté une activité complexe et des attitudes
comportementales permettant une adaptation à l'emploi visé.
Le référentiel de la formation est structuré
en trois parties. Il comprend le référentiel de l'emploi ou
référentiel des activités professionnelles
(RAP).Leréférentiel de l'emploi permet de définir les
emplois correspondant à la formation.Il segmente des activités,
ne renvoie pas à des connaissances. Ils ne sont pas construits sur une
logique disciplinaire.Le référentiel de la formation est
bâti sur le référentiel de l'emploi.
LeRéférentiel des activités professionnelles a pour
prérogative de :
· Mieux percevoir les objectifs professionnels et
finalité du diplôme
· Choisir des activités de formation et
d'évaluation en lien avec le métier exercé
· Concevoir les outils de préparation de suivi et
évaluation des périodes en entreprise
· Informer les élèves sur le métier
préparé
Ensuite le référentiel organise les
connaissances, les capacités et les attitudes indispensables pour
réaliser les compétences définies par le
référentiel de certification. Ce dernier reprend les savoirs
associés qui sont les axesthéoriques nécessaires pour
mettre en oeuvre les compétences. Pour réaliser la mission pour
laquelle elle est diligentée, la commission consultative paritaire
articule la rénovation du référentiel en tenant compte
le niveau des élèves, les thèmes à traiter en
tenant compte du référentiel de certification comme elle est
schématisée dans le tableau ci-dessous31(*).
Choix
Depuis les années 80, tous les diplômes
professionnels ont été rénovés, transformés,
créés. Ces rénovations peuvent avoir des
répercussions économiques importantes. Le CAP quincaillerie a
mis des années à être fermé car la fermeture de la
filière signifiait la fin d'un métier.
Mme Rebière, présidente la commission paritaire
consultative chargée des formations de BTS m'indiquait lors de
l'entretien que le BTS MUC a été rénové en 2003.
Sa rénovation commence à être ancienne sachant que les
référentiels sont revisités tous les 7 à 8 ans en
moyenne. Elle pressent une rénovation prochaine pour ce BTS. La
rénovation de 2003 était centrée autour de la gestion de
la relation client suite à la demande des partenaires sociaux.
Suite à la présentation des résultats de
l'enquête, Mme Rebiere m'explique que l'état éprouve
des difficultés à démontrer que les diplômes du
tertiaire ont une réelle valeur. Pour expliquer le problème
de l'embauche des BTS, La raison en est les difficultés
économiques qui viennent perturber l'embauche. Entre 1974 et 1985,
la hausse du chômage de 3% à 10.7% est une des explications de
l'inadéquation entre formation et emploi.L'évolution des
métiers est de plus en plus rapide et le système éducatif
est incapable de suivre le rythme. Selon la responsable de la commission
paritaire, le BTS qui était orienté sur la gestion de la
relation client devrait lors de sa prochaine rénovation s'axer autour
du management afin de répondre aux nouvelles exigences professionnelles
ou changer de nom. Il faudra statuer entre le BTS MUC et le BTS Assistant
Manager de Rayon. Concernant le BTS NRC, celui-ci a toujours sa
légitimité professionnelle et s'inscrit dans une progression
logique. Sa rénovation n'est pas envisagée.
Concernant la proposition faite des deux cours la socialisation
professionnelle et le management opérationnel et fonctionnel, ils
répondent bien aux modifications qu'elle pressent pour ce BTS. Nous
avons ensuite échangé sur les moyens et la notion de
pratique.Concernant Le mouvement (Layton) de « réhabilitation
du pratique » qui voit la compétence professionnelle comme une
forme particulière de connaissances pratique, Mme Rebiere ne souhaite
pas trop spécialiser les BTS. Les rendre opérationnels sur un
tronc commun répondant au maximum des attentes d'employeur est une de
des volontés des parties prenantes affectées à cette
commission. Cette volonté est nourrie de cette constatation que peu de
jeunes obtiennent un premier emploi correspondant à leur formation
d'origine.
C) Entretien avec M. Gilles Moreau
M. Gilles Moreau, sociologue, auteur de nombreux ouvrages sur
la formation professionnelle, professeur d'université et membre du
DGESCO me confirmait mes réflexions, lors d'un entretien
téléphonique. M. Moreau me confirmait le ressenti des
professeurs. En effet, il y avait auparavant lorsque les formateurs de la
formation professionnelle étaient des responsables d'atelier par
exemple, une proximité, un habitus du comportement professionnel. Les
nouveaux professeurs sont devenus des universitaires et il y a maintenant une
distension sociale entre les apprenants et leurs formateurs. Il y avait
implicitement une transmission comportementale. Les étudiants de BTS
ont maintenant des exemples comportementaux d'universitaires manquant ainsi de
repères professionnels.Mme Lucie Tanguy parle de profils
d'éloignement dans son livre l'enseignement professionnel en France
des ouvriers aux techniciens.
Le positionnement de la formation professionnelle est encore
mal défini en France. La formation d'apprentissage est rattachée
au ministère du travail alors que la formation professionnelle initiale
est rattachée à l'institution éducation nationale. Dans
ce système, la position du tuteur reste problématique. Le tuteur
est un acteur déterminant de l'apprentissage en entreprise. Son statut
pédagogique est mal évalué à ce jour par les deux
institutions. Souvent, celui-ci est désigné par l'entreprise
suite à une démarche économique. Le responsable peut
bénéficieréconomiquement d'un apprenti dans son rayon. Il
en devient son responsable pédagogique. Pour pouvoir être
déclaré tuteur d'un apprenti, l'organisme du FORCO (formation
continue)exige seulement que celui-ci soit titulaire d'un diplôme de
niveau 3 dans la filière choisie par l'apprenti et 2 ans
d'expérience. Les qualités pédagogiques du tuteur ne sont
pas abordées. La réalité fait que la réponse
à ces exigencesest souvent le fait d'arrangements administratifs. Tous
les tuteurs sur le terrain ne répondent pas à ces exigences. Ils
n'ont pas soit les deux années d'expériences attendues ou les
diplômes nécessaires dans la filière de
référence. Je me suis vu déclaré tuteur d'apprenti
que je ne n'animais pas directement. Je correspondais juste aux critères
demandés. Il arrive aussi fréquemment qu'un apprenti, ou un
stagiaire de la formation initiale bénéficie successivement de la
compétence de plusieurs tuteurs au cours de son cursus de formation. M.
Moreau m'explique qu'en Suisse, le tuteur bénéficie d'une
formation et des commissaires d'apprentissage sont nommés par le
système éducatif. Leur mission est de réaliser l'interface
et une certaine médiation entre les deux institutions. Le tuteur
d'apprentissage, personnel de l'éducation nationale est une question que
pose Stéphane Beaud dans son livre 80% au bac et
après.
Concernant l'établissement des
référentiels, il est important de savoir comment est
composée la commission paritaire consultative au DGESCO. Cette
commission définit des prérogatives qui sont ensuite retranscrite
dans un souci pédagogique et opérationnel par les enseignants.
Cette retranscription est déterminante car c'est cette
interprétation qui définit l'opérationnalité de la
formation. Les relations de la CPC et la branche professionnelle d'appartenance
définit la dépendance de la profession à
l'éducation nationale. Ces rapports évoluent selon la
santé économique du secteur comme la métallurgie
après la seconde guerre mondiale. Le secteur automobile est un cas
particulier. L'apprentissage se développe et le secteur automobile
embauche plus d'étudiants sortant de la formation initiale que des
étudiants issus de l'apprentissage.
Pour terminer, M. Moreau, grâce aux travaux de Solange
Orange me confirme que l'apprenant de BTS a une vision très
séquencée et pragmatique de son parcours universitaire.
Concernant les propositions de modules la socialisation
professionnelle et le management professionnel, ces dernières vont bien
dans le sens de rapprochement d'une opérationnalisation efficiente.
Partie IV. Des propositions concrètes
Dès le début de mon mémoire, ma
préoccupation était de proposer des solutions concrètes
pour résoudre au cas où l'inadéquation des
référentiels de l'emploi des diplômes du tertiaire. Suite
à l'analyse de l'enquête, nous avons pu cibler le diplôme
qui aujourd'hui répond le moins aux attentes des professionnels du
tertiaire et vient perturber la hiérarchisation des diplômes. Les
baccalauréats Commerce et Vente répondent bien aux
différentes attentes des employeurs et des
élèveseux-mêmes. Le BTS NRC s'inclue bien dans une
progression attendue et comprise des employeurs. C'est le BTS MUC qui vient
créer le dysfonctionnement de la filière commerce.
Les deux modules sont issus des enquêtes
réalisées auprès des étudiants, des employeurs et
mon expérience professionnelle.
A) La socialisation professionnelle
En partageant avec les employeurs sur leurs attentes sur ce
point, une meilleure maitrise de la socialisation professionnelle permettrait
aux nouveaux collaborateurs d'appréhender plus aisément la vie
professionnelle. De plus en plus, le savoir-être est devenu un
critère de recrutement presque aussi important que de la
compétence professionnelle. Ceci peut expliquer le recrutement de
biologiste comme manager de rayon par exemple. Les travaux de Mme Prisca
Kergoat32(*) vont dans ce
sens. Elle constate même l'arrivée des attitudes dans les
référentiels comme des savoir-faire. Le savoir-être est
devenu un critère de sélection de recrutement, de promotion
interne. Ce fait n'est pas nouveau. Il est juste plus présent à
ce niveau de responsabilité.
La socialisation professionnelle permettrait de mettre en oeuvre
des compétences, de rationaliser des évènements
professionnels et de les relier à des concepts. Cesrepères
ainsi matérialisés permettraient aux étudiants
d'appréhender différents problèmes complexes.
L'étudiantdisposerait ainsi de clefs pour résoudre la
problématique auquel il est confronté. Il aurait en
mémoire des schémas réflexifs afin d'élaborer une
réponse cohérente et justifiée L'intégration d'un
collaborateur est un moment sensible pour l'embauché et tous les
outils à sa disposition lui seront alors nécessaires.
Un directeur de magasin faisait le constat que 50% des ruptures
de période d'essai se faisaient dans les 3 premiers mois suivant
l'embauche, la principale raison en était les attitudes du collaborateur
et non forcément ses savoir-faire.
Le recensement des compétences est ordonnancé en
objectifs principaux et objectifs secondaires dans le tableau suivant :
Compétences
|
Objectifs secondaires
|
Etre au service de son client
|
FOrienter toute son activité vers la satisfaction du
client final
FTraiter rapidement les demandes de ses clients
FAdapter son activité en fonction des feed back de ses
clients
|
Etre orienter action et défi
|
FPrendre des initiatives sur le terrain et des risques
calculés
FGérer une situation difficile (gestion client, gestion
humaine, conflits sociaux)
FDémontrer un sentiment de dépassement de soi
|
Faire preuve d'esprit d'équipe
|
FPrendre en compte les messages de l'équipe dont il fait
partie
FTransmettre son savoir. partager son expérience
FConstruire un projet collaborateur
|
Faire preuve de responsabilité
|
FS'engager sur l'atteinte d'objectifs ambitieux
FPrendre des décisions et les mettre en oeuvre et les
assumer
FContrôler ses actions sur le terrain et la satisfaction de
ses clients
|
Adapter son activité aux changements.
|
FEcouter et prendre en compte les conseils des autres
FRéagir rapidement en fonction des opportunités ou
des difficultés
FIntégrer immédiatement l'évolution des
priorités
FSavoir rétroagir en fonction des résultats
|
Démontrer son sens de l'organisation
|
FÉtablir et gérerefficacement ses priorités
sur la base de la hiérarchisation de ses objectifs.
F Organiser son activité et mobiliser les ressources
adaptées, qu'elles soient dans son périmètre ou pas
FElaborer et utiliser les outils et procédures permettant
d'optimiser son organisation
|
Faire preuve de créativité concrète
|
FSavoir remettre en cause les habitudes, les solutions et les
savoir-faire existants
FSortir du cadre préétabli pour émettre des
idées novatrices
FTrouver les réponses adaptées à un
problème nouveau.
FProposer des solutions et des approches nouvelles
|
Fédérer et dynamise son équipe
|
FS'affirmer comme leader par sa valeur d'exemple
FCréer du sens, porte le projet d'entreprise
FSavoir faire adhérer avec enthousiasme, donner envie de
faire.
FResponsabiliser ses collaborateurs
FSavoir valoriser et récompenser les membres de son
équipe en maintenant son niveau d'exigence
|
Faire progresser ses collaborateurs
|
FSavoir identifier les aptitudes et les priorités de
développement de leurs collaborateurs
FConstruire un projet de développement collaborateur
FConstruire un plan de formation
FSavoir déceler les meilleurs collaborateurs et les
fidéliser à l'entreprise
FFaire preuve de courage managérial
|
Mobiliser par sa communication
|
FExprimer avec puissance son point de vue et ses convictions, et
les défend
FTransmettre ses convictions à son interlocuteur et le
faire adhérer
FMobiliser et mettre en action en donnant de l'énergie
|
Démontrer des qualités de réflexion et de
projection
|
FSavoir investir du temps dans la réflexion
préalable à l'action
FSavoir prendre du recul par rapport au quotidien
FAnalyser l'ensemble des enjeux économiques et humains
FComprendre tous les impacts et les interactions d'une
décision
FSavoir se projeter de son domaine, et équilibrer son
activité entre court et moyen terme
|
Le problème des savoir- être ou attitudes reste
l'évaluation. Toute compétence doit être observable et
évaluable. Comment évaluer un savoir-être et surtout
l'apprécier dans un contexte professionnel à chaud, sous
pression, au milieu d'autres micro décisions à prendre dans un
laps très restreint. L'étude de cas pourrait reprendre les
concepts et un cours de management proche des jeux de rôle pourrait
en être la réalisation pratique avec l'intervention de cadres de
l'entreprise. Ces derniers pourraient avoir un statut de vacataire. Concernant
le budget, cette stratégie pourrait être transversale à
tous les parcours professionnels et s'inscrire dans le projet de
l'établissement au titre de l'insertion des jeunes sur le marché
du travail. Ces propositions sont issues de mes entretiens avec les employeurs
et des besoins rencontrés durant mon parcours professionnel. La
formation en master 2 « métier de l'enseignement et de la
formation » et le stage dans un établissement scolaire m'ont
été d'un apport capital pour formaliser ces propositions.
B) Management opérationnel et fonctionnel.
La première tâche professionnelle auquel un nouveau
patron est confronté lors de son arrivée dans l'entreprise est
la prise en main de son équipe. La prise de contact, l'entretien
individuel, la gestion du planning et du quotidien sont autant de
micro-décisions que doit prendre le manager. Ces premières
décisions sont capitales pour le nouvel embauché. Elles sont
analysées par toute son équipe. Elles lui permettent de qualifier
son exigence, sa pertinence ; ses compétences et assurent sa
légitimité managériale.
Tableau récapitulatifs des compétences et
savoir-faire dumanagement opérationnel et fonctionnel :
Animer ses collaborateurs
|
FEtre manager au quotidien et maitriser le management baladeur
FRecruter des collaborateurs
FPréparer des entretiens individuels, de recadrage...
FFormaliser ces entretiens
FDéfinir des actions concrètes par
collaborateur
FAnimer un entretien individuel
FOrganiser une animation programmée
|
Mener des entretiens collectifs
|
FSavoir organiserdes entretiens collectifs de recrutement
FOrganiser des réunions d'équipe
FFédérer autour d'un projet
FMaitriser le management participatif
FSavoir animeren fonction des décisions collectives
FConstruire un projet d'équipe et donner du sens à
un projet
|
Concevoir et mettre en oeuvre son projet
|
FConnaitre les tenants et aboutissants d'un projet
FRepérer les points forts et les points faibles d'une
activité
FSynthétiser et problématiser une situation
FAmener son équipe à la remise en question
|
Gérer des conflits sociaux, économiques.
|
FAnticiper et gérer les conflits
FAvoir un comportement équitable pour chaque
collaborateur
FMaitriser les procédures disciplinaires et gérer
les ruptures de contrat
|
Préparer et réaliser des entretiens
d'évaluation
|
FPréparer un entretien d'évaluation
FMener un entretien d'évaluation
FElaborer un plan de développement du collaborateur
FDéfinir un projet de carrière pour un
collaborateur
FRestituer un entretien d'évaluation devant son
employeur
FFaire l'entretien de retour d'évaluation
|
Mener un management fonctionnel
|
FEtablir une communication adaptée
FEtre capable de changer de discours par rapport à son
public
FSavoir fédérer autour de son projet
FSavoir recueillir les informations auprès des principaux
intervenants
FSavoir analyser les rapports de force d'une équipe
|
En traitant chaque point de ces deux modules, les trois
employeurs interrogés m'ont affirmé que je traitais là
tous les points attendus chez un collaborateur performant et évolutif
au sein de leur entreprise. Ces compétences ont l'intérêt
d'être issudu milieu professionnel et répondre largement aux
attentes des employeurs. Elles rendent le collaborateur averti, efficace et
opérationnel. Le nouvel collaborateur ne sera pas opérationnel
de suite. Le temps estimé par les employeurs pour rendre un patron
efficient est d'environ 6 mois et le rendre maitrisant demande 2 ans
d'investissement en formation. Avec ces compétences, le collaborateur
aura des clefs de réflexion concernant les tâches qui se
présenteront à lui. La démarche réflexive pourra
alors enclenchée par l'ex-étudiant.
Les employeurs à qui j'ai présenté ces deux
modules ont accueilli vivement ces propositions. Ils répondent
très bien à l'exigence du métier tel qu'ils le
perçoivent aujourd'hui. Les savoir-faire couvrent bien tous les
problèmes possibles qu'un « patron » peut
rencontrer.
Conclusion :
Le BTS MUC créé autour de la gestion relation
clients, doit trouver une nouvelle identité. Un
référentiel est revisité par le DGESCO tous les 7
à 8 ans. La dernière rénovation du BTS MUC date de 2003.
Sa prochaine rénovation devrait se recentrer autour de la
compétence 1 le management de l'unité commerciale.
Cette rénovation lui permettra de retrouver une nouvelle
légitimité auprès de son public. Il retrouvera une
réelle identité face aux IUT. L'apprentissage devra être
privilégié afin de capitaliser la formation managériale
dispensée par les entreprises. Ce terrain d'observation devra être
faire l'objet de nombreuses interactivité de la part de chacune des
institutions.
Le rôle du tuteur doit faire l'objet d'une réflexion
de la part des entreprises mais aussi du système éducatif. Son
impact pédagogique doit vraiment être cadré, normaliser et
les objectifs et méthodes doivent être définit.
Les classes d'entreprise peuvent devenir une solution
pragmatique à l'intégration des jeunes sur le marché du
travail. Le travail pédagogique de ces écoles est
prédominant pour répondre aux exigences de ces entreprises mais
aussi pour offrir aux étudiants un enseignement permettant à
ces derniers d'acquérir des compétences couvrant le secteur
tertiaire dans sa globalité.
Cette rénovation permettra je l'espère de proposer
une hiérarchisation cohérente dans la filière
Commerce.Les élèves choisiront alors cette formation pour son
contenu et non par défaut ou pour rester dans leur lycée
d'origine.
Conclusion personnelle :
La réalisation de ce mémoire m'a permis
d'appréhender de nombreux acteurs de la formation professionnelle. Il
m'a permis d'écouter tous les parties prenantes de la formation dans sa
globalité. J'ai ainsi pu comprendre la difficulté
d'élaborer une formation répondant à tellement de
critères, d'objectifs et surtout d'interlocuteurs. La volonté de
chacune des institutions est vraiment prégnante. Ces deux mondes
commencent à se comprendre et surtout à se faire confiance.
L'objectif de chacun est bien de faire progresser
l'élève, l'étudiant, d'assurer son intégration
sur le marché du travail et c'est ce feu qui m'a habité tout au
long de ce stage.
Bibliographie et Webographie
Bibliographie
Moreau, M. (2002).Les patrons, l'état et la
formation des jeunes. Courtry : La Dispute.
Moreau, M. (2002). Le monde apprenti. Courtry :
La dispute.
Cardi F-ChambonA, (dir.) (1997). Métamorphoses de
la formation. INRP. Paris: L' harmattan.
Pelpel P -Troger V , (dir.) (2001). L'histoire de
l'enseignement technique. Paris : Education Pédagogie.
Parcours pédagogique dans la voie
professionnelle. (2004). Paris : Foucher
Gonnin Bolo, Mme. (2005). Entreprises et écoles une
rencontre de professionnels. Lyon :INRP
L'accrochage en lycée scolaire. (2003). Sceren
Webographie
UPtv, la chaîne internet de l'Université de
Poitiers - Gilles Moreau. Présentation de l'apprentissage, de sa
polymorphie
ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaire administré
aux élèves de Baccalauréat professionnel Commerce
ANNEXE 2 : Questionnaire administré
aux élèves de BTS Management des Unités Commerciales
ANNEXE 3 : Entretien avec un professeur de
BTS MUC
ANNEXE 4 : Entretien avec un directeur de
magasin spécialisé
ANNEXE 1
Université Cergy PontoiseLaurent Helard
Sujet de mémoire :
Répondre
par l'enseignement
aux exigences
attendues
par les employeurs
Questionnaire aux élèves de BAC Pro Commerce
Pour les BAC PRO COMMERCE
1° Comment êtes-vous arrivé dans
cette filière ?
o Orientation
o Choix de votre part
o Autre
2°) Quelles sont vos attentes par rapport
à ce cursus ?
o Trouver un travail
o Postuler pour un poste précis
o Avoir une formation professionnelle
o Avoir un niveau d'études
o Poursuite d'études
o Autre
3°) Comment analyseriez-vous votre formation
scolaire ?
4°) Selon les référentiels de
votre formation quelles sont les fonctions que vous maitrisez le
mieux ? Classez-les ? (du plus utile au moins utile) Identifiez
celles ont justifié votre choix ?
Fonction : ANIMATION COMMERCIALE
v Mise en place de l'offre produit
o Mise en oeuvre des facteurs d'ambiance
o Mise en place des actions de marchandisage de
séduction
o Mise en place de la signalétique
o Maintien de l'attractivité du rayon et/ ou
du linéaire
o Participation à la mise en place ou à
l'aménagement de la vitrine ou autre support
Fonction : GESTION DES PRODUITS ET GESTION
COMMERCIALE
v Gestion des produits et gestion
commerciale
o Approvisionnement et réassort
o Implantation des produits dans l'espace de
vente
o Gestion du linéaire
o Gestion de l'espace de vente
o Gestion et prévention des risques
Fonction : VENTE
v vente
o Avant la vente
o Pendant l'entretien de vente
o Après la vente
Commentaires
5°) quel poste occupez-vous pendant votre
stage :........................................................
Décrivez vos tâches quotidiennes
6°) Comment analyseriez-vous vos périodes
de stage ?
7°) Qu'avez-vous appris pendant votre stage en
entreprise ? (autre que les compétences du
référentiel exemple savoir
être .....)
8°) Comment vos compétences acquises en
entreprises sont formalisées dans votre enseignement
scolaire ?
9°) Comment sont employées vos
compétences acquises dans la formation scolaire par l'entreprise ?
10°) Quelles sont les améliorations que
vous voudriez faire dans votre cursus de formation ?
Formation :
Stage effectué dans une
entreprise :
o Entreprise de commerce TPE
o Magasin spécialisé
o Grand magasin
o autre
ANNEXE 2
Université Cergy Pontoise Laurent Helard
Sujet de mémoire :
Répondre
par l'enseignement
aux exigences
attendues
par les employeurs
Pour les B.T.S M.U.C
1° Comment êtes-vous arrivé dans
cette filière ?
o Orientation
o Choix de votre part
o Autre
2°) Quelles sont vos attentes par rapport
à ce cursus ?
o Trouver un travail
o Postuler pour un poste précis
o Avoir une formation professionnelle
o Avoir un niveau d'études
o Poursuite d'études
o Autre
3°) Comment analyseriez-vous votre formation
scolaire ?
4°) Selon les référentiels de
votre formation quelles sont les compétences qui
vous ont le plus servi dans votre stage ? Classez-les ? (du plus
utile au moins utile) Identifiez les compétences qui ont justifier votre
choix ?
Management de l'unité
commerciale
v Management de l'équipe
commerciale
o Recrutement et formation
o Organisation du travail
o Animation et motivation
o Evaluation des performances
v Gestion de l'unité
commerciale
o Participation à la définition
d'objectifs
o Gestion prévisionnelle
o Gestion des équipements
o Evaluation des performances commerciales et
financières
v Gestion de projet
o Conception et réalisation d'action
commerciales
o Conception et réalisation d'action
d'organisation interne
o Conception et réalisation d'études pour
le développement de l'offre commerciale
Gestion de la relation avec la
clientèle
v Vente
o Préparation de la vente : étude
clientèle produits
o Contact et découverte du besoin du
client
o Argumentation
o Conclusion de l'entretien commercial et offre des
services associés
v Développement de la relation de
services
o Accueil information conseil
o Gestion des insatisfactions et des suggestions
client
o Suivi de la qualité des prestations
v Fidélisation et création de trafic de
clientèle vers l'unité commerciale
o Participation aux opérations coordonnées
par le siège ou l'enseigne
o Conception et mise en oeuvre d'actions
locales
o Evaluation des effets des actions
Gestion et animation de l'offre de produits et de
services
v Participation à l'élaboration de
l'offre produits et de services
o Exploitation des informations sur l'offre et
services
o Exploitation des informations sur la
clientèle
o Evaluation des performances commerciales
o Proposition d'adaptation et évolution d'une
offre
v Mise à disposition de l'offre de
produit
o Gestion des approvisionnements
o Gestion des relations avec les acteurs de la chaine
logistique
o Contrôle de la qualité des produits et des
services
v Animation de l'offre et de produits
o Mise en place de l'offre de produits et de services
dans le cadre de la politique commerciale
o Création et mise en oeuvre d'actions
commerciales
o Aménagement de l'unité
commerciale
Recherche et exploitation de l'information
nécessaire à l'activité commerciale
v Organisation de l'information commerciale et de sa
circulation
o Mise en place d'un système de consultation et
d'archivage
o Utilisation des ressources technologiques
disponibles
o Hiérarchisation des accès aux ressources
en information
o Adaptation et mise en forme des informations en
fonction des destinataires
v Recherche et exploitation de l'information
commerciale pour la décision
o Interrogation du système
d'information
o Réalisation d'études
o Prise de décision à partir de
l'information recueillie
v Contribution à la qualité du
système d'information
o Participation l'amélioration du système
d'information
o Enrichissement permanent du système
d'information
o Participation à la sécurité du
système
Commentaires
5°) quel poste occupez-vous pendant votre
stage :........................................................
Décrivez vos tâches quotidiennes
6°) Comment analyseriez-vous vos périodes
de stage ?
7°) Qu'avez-vous appris pendant votre stage en
entreprise ? (autre que les competences du référentiel
exemple savoir être .....)
8°) Comment vos compétences acquises en
entreprises sont formalisées dans votre enseignement
scolaire ?
9°) Comment sont employées vos
compétences acquises dans le formation scolaire par l'entreprise ?
10°) Quelles sont les améliorations que
vous voudriez faire dans votre cursus de formation ?
Formation :
Stage effectué dans une
entreprise :
o Entreprise de commerce TPE
o Magasin spécialisé
o Grand magasin
o autre
ANNEXE 3
Entretien semi directif avec un professeur de BTS MUC
réalisé par téléphone le 16 février
2010
L'entretien semi directif a pour objectif d'évaluer le
ressenti des professeurs sur la compétence management de l'unité
commerciale et plus précisément. La problématique
abordée lors de l'entretien aborde le fait que la compétence
managériale est la moinsassimilée par les élèves de
BTS.
1) Question: quelle est la polymorphie de la
population estudiantine en BTS MUC ?
Les élèves sont orientés dès la
troisième soit vers les bacs généraux, les bacs
technologiques soit les bacs professionnels. Sur l'académie de
Créteil il y a beaucoup de sections bac pro. L'orientation est
axée comme tel :
« Un élève est bon il va en bac
général s'il n'a pas le niveau il ira en bac STG et s'il y a
des problèmes de discipline il ira en bac pro ».
Cela devient donc une formation dévalorisée de
par la population qui la constitue. Si on les oriente ailleurs on fermerait
alors des classes. Ayant de nombreuses classes ouvertes, elle se remplisse par
tous les élèves qu'on ne sait mettre ailleurs mais comptant
pour l'obtention du célèbre taux des 80% au BAC. Il y a peu
d'élèves qui choisissent le bac professionnel. Ils ont une
préférence pour le bac stgpuis vont
délibérément vers les BTSMUC ou NRC. Ensuite
l'orientation se fait en fonction de deux points.
Les BAC STG se dirigent vers les IUT limitant ainsi les places
pour les élèves de BTS. On assiste ainsi à une suite
instaurée qui est les Bac STG vont en IUT et les BAC pro en BTS.
Cette organisation a eu pour effet de baisser le niveau des BTS au profit des
IUT.Par contre le nombre de classe de BTS MUC permet de recueillir les
échoués de l'orientation post bac.
2) Question : quel est l'objectif
recherché par les étudiants ?
Ils cherchent en priorité une formation, un diplôme,
un métier mais continue leurs études car pendant la
formation, ils se rendent compte de l'importance du niveau d'études.Par
contre il faut revoir les sections comme les BAC pro secrétariat. A
quoi servent `ils ?Ils cherchent à égale mesure des savoirs
théoriques et savoirs procéduraux.
3) Question : Suite à la
présentation du classement des compétences quelles sont vos
réactions ?
Je suis surprise par le classement. Au lieu de la
compétence classée en premier la gestion de la relation client
j'aurais vu l'animation commerciale vu en BTS alors que la partie vente n'est
pas traitée véritablement en BTS mais ne s'étonne pas du
choix de la compétence managériale n°4.
« Le classement de la compétence 1 en
quatrième position est normal. Le management ne s'apprend pas à
l'école. C'est la compétence en général la moins
travaillé par les professeurs car nous n'ont pas le recul
nécessaire sur cette matière. Ils n'ont pas l'expérience
professionnelle nécessaire pour se sentir à l'aise devant des
élèves demandeur d'expérience. Cette notion est
arrivée tardivement dans le référentiel et les
professeurs ne savent pas bien l'appréhender.« Les
élèves ont des notes terribles sur ces
matières ».
4) Question : Avez-vous des frustrations comme
enseignant par rapport à cette compétence ?
Le budget est une frustration. Et le BTS MUC est devenu le BTS
grande distribution. Le choix des enseignes, le choix des projets tel qu'il
est défini est une frustration quotidienne. Il faudrait des cours
spécifiques fait des professionnels du management et c'est à ce
moment que rentre la variable du budget et la dotation globale des heures.
5) Question :que pensez-vous de la relation
entreprise-école ?
Cela dépend de beaucoup de variables. Cela dépend
du professeur, du tuteur, de l'élève. Cela dépend
beaucoup du rapport au savoir du tuteur. Les tuteurs ont tendance à
vouloir prouver leur professionnalisme. Il faudrait un dialogue
pédagogique entre le tuteur et l'école.Je fais intervenir souvent
une association de cadres à la retraite pour donner des notions de
relation humaines, d'entretien d'embauche. Parcontre, je réalise des
stages dans les entreprises pour voir leur organisation leurs
méthodes (stage éducation nationale Serpet).
6) Question : Quelle serait selon vous la
relation idéale ?
Une licence professionnelle spécifique en CFA par
exemple .nous ne savons pas faire.
7) Question :Je me permets de vous soumettre
quelques idées. Dites-moi ce que vous en pensez ?
ü Intégration du professionnel dans
l'équipe pédagogique faisant le lien entre l'école et
le magasin
Je ne pense que cela serait une bonne idée et elle
serait difficile à mettre en place. Et comment serait financé le
professionnel. Ce serait une procédure lourde à mettre en
place.L'esprit de l'entreprise risquerait de marquer le pas sur le
pédagogique et je trouve cela dommageable pour l'élève.
ü Intégration du professeur dans
l'équipe professionnelle
Pourquoi pas sur du ponctuel.
ü La création de classe entreprise
Cela existe déjà mais attention au formatage. Tous
ne vont pas dans l'entreprise par la suite
ü Création de deux cours
supplémentaire au programme socialisation professionnelle et management
opérationnel
Superbe idée. Superbement qualifiant pour les
élèves et pratique concret. Mais par quel professeur comment
évaluer et créer les référentiels. Le
problème est la qualification du professeur. Que mettrez-vous
dedans ?
Socialisation professionnelle serait un cours ou
l'élève apprendrait le savoir
êtreprofessionnel,l'exemplarité, l'écoute , la gestion des
informations, le management baladeur d'une équipe, la gestion de
conflit avec un collaborateur, la gestion de la pression, la
présentation de bilan opérationnel de stratégies de plans
d'actions à mettre en place ....
Le management opérationnel serait la gestion d'une
équipe : entretien, gestion d'une équipe,
évaluation, projet de carrière...
Ce serait extraordinaire.
Fin de l'entretien durée 1h53
ANNEXE 4
Entretien semi directif avec un directeur de magasin
spécialisé dans le secteur du sport chiffre d'affaires
2010 : 33 millions d'euronombre de salariés :120
réalisée le 03 mars
2011
Question : Avez-vous déjà
embauché desvendeurs titulaires d'un BTS ?
Réponse: Quand j'embauche ce n'est pas le niveau que je
regarde en premier. Dans un premier temps, je regarde sa pratique sportive,
l'expérience la compétence acquise en entreprise. C'est la
façon dont il raconte ses expériences qui m'intéresse.
Ensuite après son embauche, nous travaillons avec lui sa
personnalité, ses savoirs êtres, on utilise son vécu. On
observe sa capacité managériale, son leadership, sa
capacité à fédérer, sa capacité de
réflexion, son coté responsable, concret, et s'il partage les
valeurs de l'entreprise.
Question :De quelles formations viennent vos
proches collaborateurs ?
Réponse: j'ai un cadre niveau bac qui vient de la
promotion interne, j'ai deux cadres niveau bac +2, 2 cadres bac + 3, et 5
cadres bac + 4 ou 5. Ils ne viennent pas tous de formation commerciale. La
moitié vient des ressources humaines, du droit, ou organisation
managériale du sport. Les 3 qualités recherchées sont
leur capacité managériale et leur capacité à se
projeter et leur opérationnalité. Aujourd'hui l'écart se
creuse entre les exigences attendues entre un manager et un vendeur.
Question: à quel niveau ?
Réponse: nous attendons des futurs patrons et la marche
pour un vendeur pour évoluer est très importante et est devenue
un frein même à la promotion interne.
Question: Qu'est ce qui évolue ?
Réponse: nous voulons des collaborateurs qui soient
capables de prendre deux postes au-dessus de leur poste. Lorsque nous
embauchons un cadre manager de rayon nous le voyons potentiel sur un poste
+ 2 soit directeur de magasin. Ils doivent avoir pourvoir animer 20 à
30 personnes.
Question:Avez-vous embauché des BTS avec
ce profil-là ?
Réponse: non que de bacs + 3 minimum. Il y a aussi un
problème de maturité. Les BTS ont leur diplôme à 21
ans. Avant il y avait l'armée qui retardait leur intégration
sur le marché du travail. Aujourd'hui on ne peut pas leur confier une
équipe, ils ne seront pas à la hauteur mais nous les embauchons
comme vendeur et nous jugeons sur place.
Question : avez-vous des stagiaires BTS ou bac dans
votre magasin. Que leur confiez-vous comme tâche ?
Réponse: des tâches opérationnalisantes car
nous n'avons pas le temps de les animer complétement. Des tâches
de vendeur pour la majeure partie.
Question : Vous arrive-t-il de confier des
tâches managérialesà vos étudiants de
BTS
Réponse : non pour les BTS nous ne pouvons que
très peu leur confier des taches de management car ils sont trop jeunes,
inexpérimentés et pas assez compétent. Il nous est
difficile de confier des tâches de management alors qu'ils ne sont que
stagiaires. Les équipes n'accepteraient pas.
Question: savez-vous que c'est un de leur
regret ?
Réponse: ha bon et comment répondre à leurs
attentes ?
Question:lessuivez-vous en animation ?
Réponse: non tout reste à faire et cela
dépend beaucoup du patron. Le seul qui est bien suivi est celui qui
est en alternance mais cela est surtout dû à l'école qui
informe énormément le patron des cours des absences et fais le
lien entre eux et nous.
Question: que leurmanque-t-ilà ces
étudiants pour répondrecomplètementà vos
attentes ?
Réponse: de la pratique, un discours, une attitude et
surtout un esprit d'analyse et une capacité à manager
Question: si je vous proposai de créer deux
modules de cours comme la socialisation professionnelle et le management
opérationnel. Quelles compétences souhaiteriez-vous y
trouver ?
Réponse: dans le premier comment être patron dont
l'exemplarité parler en public, savoir écouter et trouver des
solutions. Dans un deuxième temps, la gestion d'une équipe
l'animation l'évaluation savoir bâtir un projet
équipe...
Durée de l'entretien : 1 h53
Table des matières :
INTRODUCTION.....................................................................................................................................
5
Partie I. La structure de la formation professionnelle et son
environnement ................................... 7
A) Les fondements de la formation
professionnelle...................................................... 7
ü Structure de l'organisation des BAC pro 3
ans.....................11
B) La spécificité de la population en
filière professionnelle dans le secteur commerce et vente...12
a. Polymorphie de
l'apprentissage...........................................................................12
ü Une socialisation dans les familles des
indépendants..............13
ü L'anti intellectualisme
populaire.................................... 13
ü La réappropriation du modèle
lycéen.............................. ..13
b. Polymorphie de la formation
initiale................................................. 13
b. Un constat actuel des parties prenantes de la voie
professionnelle.................... 14
a. Les
élèves.......................................................................................14
b. Les
professeurs.................................................................................15
c. L'enseignement et sa
didactisation.........................................................16
ü Perception des conditions de travail en
apprentissage............................17
ü Les
URMA............................................................................18
Partie II. Enquête sur les intervenants de la
formation initiale professionnelle............................19
A) Le ressenti des
apprenants.................................................................................19
a. Elèves de niveau baccalauréat
...................................................................................19
b. Etudiants de niveau BTS ou
IUT...........................................................22
ü Tableau de classement des fonctions du
référentiel du BTS..................23
ü Témoignage de 2 étudiants en CFA Classe
Entreprise..........................25
B) Le ressenti des
professeurs................................................................................
27
C) Le ressenti des
employeurs................................................................................28
a. Témoignage des employeurs du métier du
secteur commercial..............28
b. Témoignage d'un employeur du métier du
secteur technique................29
c. Témoignage d'un employeur d'un métier de
l'artisanat.......................30
Partie III. Des pistes de
réflexion..................................................................................31
A) Des classes
reprises.........................................................................................31
B) Entretien avec la direction générale des
enseignements scolaires....................................32
C) Entretien avec M. Gilles
Moreau.........................................................................34
Partie IV. Des propositions
concrètes...........................................................................36
A) La socialisation
professionnelle...........................................................................36
B) Les managements opérationnels et
fonctionnels......................................................38
Conclusion etConclusion
personnelle...........................................................................39
Bibliographie et
Webographie.....................................................................................40
Annexes..............................................................................................................41
Université de Cergy-Pontoise / IUFM de Versailles
Master « Métier de l'enseignement et de la
formation »
Option les métiers des sciences et techniques de gestion
Auteur : Laurent Helard
Année Universitaire 2010-2011
________________________________________________________________________________________
Titre du Mémoire :Répondre par
l'enseignement aux exigences attendues par les employeurs du secteur Commerce
Vente niveau III ET IV
Résumé du mémoire :
Pour un poste de vendeur, un employeur peut choisir un
élève titulaire soit d'un CAP Commerce, soit d'un
baccalauréat professionnel Commerce ou un étudiant d'un BTS
Management des Unités Commerciales. Son choix peut donc se porter sur
des diplômes de niveau 5, 4,3 soit sur trois niveaux d'études.
Cette inadéquation entre un poste et une formation pose le
problème de la valorisation des compétences dans le milieu du
secteur tertiaire, de l'élaboration des référentiels
créée par la Direction Générale de l'Enseignement
scolaire et les effets d'une crise économique sur le secteur de
marché de l'emploi. Rénové en 2003, le BTS MUC ne
répond plus aux attentes des employeurs. Suite à une
enquête auprès des élèves, étudiants et les
employeurs de cette filière, la proposition de création de deux
nouveaux modules « La Socialisation Professionnelle et le Management
Opérationnel et Fonctionnel s'avère être une
remédiation cohérente pour la prochaine rénovation de ce
diplôme.
Mots-clés :
BTS Management des Unités Commerciales,
référentiel BTS MUC, DGESCO, Secteur Tertiaire, Commerce,
diplôme de Niveau 3, socialisation professionnelle, Management
opérationnel
Title Memory: Answer education requirements expected
Trade Sales level III and IV
Summary of thesis:
For a sales position, an employer may choose one student holds
either a CAP Commerce or a bachelor of Commerce or professional of a BTS
Management of Business Units. His choice may be worm on graduation level 5, 4,
3 or three grades. This mismatch between a job and training is the problem of
skills development in the middle of the tertiary sector, development of
benchmarks established by the General Directorate of school education and the
effects of an economic crisis in the sector of labor market. Renovated in 2003,
the BTS MUC no longer meets the expectations of employers. Following a survey
of pupils students and employers in this sector, the proposed creation of two
new modules «Professional Socialization and Operational Management and
functional consistently proves to be a remediation for the upcoming renovation
of the degree.
Keywords:
BTS Management of Business Units, reference BTS MUC, DGESCO,
Third Sector, Retail, Level 3 qualification, professional socialization,
Operational Management
* 1 M. Moreau (2002) Les
patrons, l'état et la formation des jeunes, Courtry, La Dispute
* 2M. Moreau (2002) Le Monde
Apprenti, Courtry, La Dispute
* 3François Cardi et
André Chambon, 1997, métamorphoses de la formation, IRNP.
* 4 Parcours pédagogique
dans la voie professionnelle, (2004) Edition Foucher
* 5 M. Moreau,(2002) le monde
apprenti
* 6 M. Pelpel P, Troger, (2001)
Histoire de l'enseignement technique, Paris, Education Pédagogie
* 7 M. Moreau,(2002) le monde
apprenti
* 8 M. Pelpel P, Troger,
(2001) Histoire de l'enseignement technique, Paris, Education
Pédagogie
* 9 M. Moreau, (2002), le monde
apprenti
* 10
* 10
* Ø Webographie université
de Poitiers vidéoconférence Poitiers Gilles Moreau
..\filmer-moreau_0.avi
* 11 Mme Annette Gonnin Bolo,
(2005) Entreprise, école une rencontre de professionnels, Lyon,
I.N.R.P.
* 12Perspective
éducation formation ; page 125
* 13 Perspective
éducation formation ; page 80
* 14 Réponse
donnée sur un des questionnaires fait pour ce mémoire
* 15 L'accrochage en
lycée scolaire (2003), Edition Sceren
* 16 Perspective
éducation formation, page 29
* 17 Perspective
éducation formation, page 33
* 18 M. Moreau, (2002) Le monde
apprenti,
* 19), Entreprise et
écoles, une rencontre de professionnels. Page 71
* 20 Mme Gonnin-Bolo, (2005)
Entreprise et écoles, une rencontre de professionnels. page 89
* 21 L'accrochage en
lycée scolaire ; Edition Sceren
* 22 L'accrochage en
lycée professionnel, Edition Sceren
* 23 M. Moreau, (2002), Le
monde apprenti
* 24 M. Moreau, (2002) Le
monde apprenti,
* 25 M. Moreau, (2002) Le
monde apprenti
* 26 M. Pelpel P, Troger,
(2001) Histoire de l'enseignement technique, Paris, Education
Pédagogie
* 27 M. Moreau, (2002), Le
monde apprenti, page 133
* 28 Parcours
pédagogiques dans la voie professionnelle, page 128.
* 29 CEREQ (Centre d'Etudes de
Recherche sur les Qualifications)
* 30 Article L.230-2 du code
de l'éducation
* 31Parcours pédagogique
dans la voie professionnelle, Edition Foucher
* 32Kergoat Prisca,
« La socialisation au travail. Rapports aux savoirs professionnels et
aux collectifs de travail » Colloque AISLF, « Les
jeunesses au travail : rapports intergénérationnels et
dynamiques des groupes professionnels », Université de
Bretagne Occidentale, pp. 269-280, 2008.
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