Section III - L'information politique dans les
journaux fondés par
les hommes d'affaires
Cette section entend présenter les thèmes
développés par les organes de presse édités au
Cameroun par les hommes d'affaires. Plusieurs opérateurs
économiques se sont également lancés dans la production
des organes de presse d'information générale au Cameroun. Cette
activité était commerciale pour eux car ils cherchaient à
tirer des profits sur les ventes de leurs journaux. Parmi ces journaux
édités par les hommes d'affaires on peut citer :
L'Éveil du Cameroun de M. Charles Lalanne, La presse du
Cameroun, éditée par le groupe de Breteuil, Ici,
publié par la Compagnie Africaine de Diffusion(CAD) et
dirigé par Mme Marschall. De ces différentes publications, les
plus importantes semblent être L'Éveil du Cameroun
et La presse du Cameroun. C'est la raison pour laquelle ces deux
journaux ont été choisis pour servir d'illustration aux
publications fondées au par des hommes d'affaires installés au
Cameroun. Cette section entend donc présenter le contenu
thématique de ces deux publications. Pour ce faire, il sera
tour à tour question d'identifier ces journaux (paragraphe I) et de
ressortir les thèmes qu'ils développent dans leur contenu
(paragraphe II).
III-1- Identification des journaux publiés
au Cameroun par les hommes d'affaires
Plusieurs sources indiquent que le journal L'Éveil
du Cameroun a été fondé à Douala en 1927.
D'abord le journal lui-même dans sa première parution indique
qu'il est à son premier numéro (L'Éveil du
Cameroun No 001 du 18 juillet 1927 :1). Marc Joseph Omgba
Etoundi (1982 :15) quant à lui précise que
« L'Éveil du Cameroun fût conçu en 1927
à Yaoundé. ». Son sous-titre est
« Economie coloniale, informations, publicité, Annonces
légale ». Cette publication est trihebdomadaire de son
lancement en 1927 jusqu'en 1952, année au cours de laquelle elle adopte
une périodicité bihebdomadaire. Son siège est à
Douala à la Rue du Roi George. Ce journal est imprimé par
l' « Imprimerie Commerciale du Cameroun », une
entreprise dont le propriétaire est également M. Charles Lalanne,
fondateur de L'Éveil du Cameroun. Il est édité
sur 4 pages et tiré à 3000 exemplaires .Il coûte 2 francs
50 et est vendu à l'intérieur du Cameroun, dans les colonies
françaises et en France. Son fondateur, M. Charles Lalanne était
instituteur et homme d'affaires. Le journal cesse de paraître en mars
1955. En effet, dans son numéro 1460 du jeudi 31 mars 1955 en page 1 il
est annoncé la fin de parution de cette publication qui est
remplacée par un quotidien, La presse du Cameroun. Jean
René Comte, l'auteur de cet article précise
que « L'Éveil du Cameroun devient quotidien sous le
titre de La presse du Cameroun ».
Cet organe de presse n'a pas de rubriques permanentes. La seule qui
est « Au fil du stylo » et qui est animée par
Bil Boquet est en fait une rubrique des faits divers c'est-à-dire des
petites histoires sans grand intérêt pour le lecteur qui
désire s'informer. Les articles d'opinion sont donc
présentés sans faire partie d'une rubrique préalablement
identifiée.
Quant au journal La presse du Cameroun, il est
fondé le 1er avril 1955 après le rachat de
L'Éveil du Cameroun par ses propriétaires (Marc Joseph
Omgba Etoundi ,1982 :8). C'est un quotidien qui est imprimé en noir
et blanc. La presse du Cameroun est éditée par la
Société Camerounaise de Presse et d'Édition dont le
principal actionnaire est le groupe de Breteuil qui confie la direction du
journal à M. Georges Larche (André-Jean Tudesq et Serges
Nédélec, 1998 :84). Cet organe de presse est
édité sur un grand format de dimension 575 X 410 mm. Son
siège est à Douala à la Place du gouvernement. Il garde la
même pagination que L'Éveil du Cameroun (4 pages). Il
faut noter qu'au niveau de la numérotation des éditions de ce
journal il s'inscrit dans la continuité de L'Éveil du
Cameroun. Ainsi au lieu que la première édition de cette
publication soit numérotée 001, elle est plutôt
numéro 1461 pour respecter une continuité par rapport à
la dernière sortie de L'Éveil du Cameroun (No
1460). Cette publication coûte 10 francs. La presse du Cameroun
cesse de paraître le 29 juin 1974(Marc Joseph Omgba Etoundi
,1982 :103). Les principales rubriques de ce quotidien sont :
· « Douala » : Il s'agit de
faits d'actualités s'étant produits dans cette ville ;
· « Yaoundé » : Ce sont
des faits d'actualité s'étant déroulés dans la
capitale ;
· « Programmes radio » : ici, il
est question des programmes de Radio Douala et de Radio
Yaoundé ;
· « Petites annonces » : il
s'agit soit des offres d'emploi, soit des annonces à caractère
commercial ;
· « Publicité : ce sont des
insertions publicitaires ;
· « La page de
France-Soir » : cette rubrique occupe toute la
quatrième page de La presse du Cameroun. Comme son nom
l'indique, il s'agit d'un condensé d'articles
développés dans le journal français
France-Soir.
À côté de cela, le journal
développe plusieurs articles qui ne rentrent pas dans une rubrique
précise.
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