Section II - L'information
politique dans les organes de presse
fondés au Cameroun
par des hommes politiques français
Des hommes politiques français qui vivaient au
Cameroun ont fondé plusieurs organes de presse pendant la
période de décolonisation. Ces acteurs de la scène
politique se sont ainsi lancés dans des projets éditoriaux
à la faveur du processus de décolonisation au cours duquel des
élections multipartites ont été organisées dans le
pays. Cette section entend présenter le contenu des journaux
édités au Cameroun par des hommes politiques français par
la présentation des thèmes liés à
l'actualité politique qui ont été développés
dans leurs colonnes. Parmi les publications fondées par des hommes
politiques d'origine française vivant au Cameroun, on peut
citer : Méridien de France et d'Afrique, Le Cameroun
de demain (fondés toutes les deux par le Dr. Louis-Paul Aujoulat)
et Le Cameroun libre (fondé par les Français libres du
Cameroun en 1940 et géré par M. Coulouma). Parmi ces
périodiques les plus représentatifs semblent être
Le Cameroun de demain et Le Cameroun libre. D'où le
choix porté sur ces organes de presse pour servir d'illustration aux
journaux publiés par les hommes politiques français vivant au
Cameroun. La présentation des thèmes contenus dans ces journaux
amènera pour cela à identifier ces publications
(paragraphe I) et à faire ressortir les thèmes
développés par eux dans les différents articles
concernant l'actualité politique (paragraphe II).
II-1- Identification des journaux fondés
au Cameroun par des hommes politiques
français
Le journal Le Cameroun de demain est fondé en
1951 par le Dr. Louis-Paul Aujoulat (Le Cameroun de demain,
No001 juin 1951). Il est la deuxième publication de cet homme
politique après Méridiens de France et d'Afrique
fondé en 1946 et qui a cessé de paraître en 1947. Le Dr.
Louis-Paul Aujoulat lance donc son organe de presse la même année
qu'il fonde son parti politique le Bloc Démocratique Camerounais (BDC).
Le siège de ce journal est à Yaoundé. Il est publié
en français et est édité sur quatre pages, mais dès
le mois d'avril 1955, il ne paraît plus que sur deux pages. Il a pour
Directeur-gérant M. André Fouda qui est par ailleurs membre du
BDC (Il sera plus tard le premier Maire de la ville de Yaoundé). Cette
publication a un tirage moyen est de 1000 exemplaires. Le Cameroun de
demain est un mensuel qui est imprimé en bichromie et plus
précisément en noir et blanc. Il est édité sur un
format berlinois de dimension 470x320 mm. Ce journal disparaît des
kiosques en 1956 c'est-à-dire l'année même où son
promoteur est battu par M. André-Marie Mbida aux élections des
députés à l'Assemblée nationale française.
Pour ce qui est de ses rubriques, il faut dire qu'elles varient beaucoup et ne
sont pas permanentes. Néanmoins on peut en retenir quelques unes
notamment :
· « le Cameroun ce mois » qui relate
les faits d'actualité politique et sociale s'étant
déroulés dans le territoire entre deux parutions du
journal ;
· « La chronique » qui est un regard
jeté sur la situation sociopolitique du pays par un
journaliste ;
· « A l'étranger » qui est
une rubrique reprenant les brèves concernant les pays européens
et américains à l'exception de la France ;
· « Annonces » qui est une rubrique
d'annonces à caractère commercial.
À côté de cela, on note
également plusieurs articles qui ne rentrent pas dans une rubrique
précise.
Quant au journal Le Cameroun libre, il voit le jour
en 1940 (« Rapport annuel du gouvernement français à
l'Assemblée Générale des Nations Unies sur
l'administration du Cameroun »,1947 :92). Son sous-titre est
« Organe des Français libres du Cameroun ». C'est un
bimensuel qui parait le 1er et le 15 de chaque mois et qui est
édité en noir et blanc sur 8 pages et parfois, en fonction de la
densité de l'actualité, il a 10 pages c'est-à-dire qu'en
plus du nombre habituel on y ajoute une feuille de deux pages sous forme
d'encartage. Il est imprimé sur un format de dimension 470x320 mm et a
pour Directeur-gérant M. Coulouma Henri qui est par ailleurs
propriétaire de l'Imprimerie Coulouma qui porte son nom. Ce dernier est
membre du Rassemblement du Peuple Français (RPF) et de l'Association des
Colons du Cameroun (ASCOCAM). Le siège de ce journal est à
Yaoundé. Le journal Le Cameroun libre cesse de
paraitre en janvier 1958. Ses principales rubriques sont :
· « Au jour le jour » : qui
revient sur les principaux faits d'actualité de la quinzaine qui se sont
développés au Cameroun ou en France ;
· « Nos on dit » : ce sont des
articles d'opinion rédigés sous une forme humoristique ;
· « Internationale » : cette
rubrique développe des articles liés à l'actualité
hors de la France ;
· « chronique juridique » :
c'est un regard jeté sur des sujets liés au droit ;
· « Annonce » : ce sont des
communiqués le plus souvent à caractère
commercial ;
On note également plusieurs articles sur des
thèmes et des domaines variés qui ne rentrent pas dans une
rubrique précise.
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