DEDICACES
Je dédie ce mémoire
...
A Dieu tout puissant
A ma mère.
A mon épouse
A ma petite fille Hiba.
A mon pays le Maroc.
A mes frères et soeurs
Que ce travail soit pour nous une joie
partagée.
Pour vos soutiens de toutes formes dont
j'ai
bénéficié de votre
part.
Remerciements
Je remercie tout d'abord Dieu tout puissant de m'avoir
donné le courage, la force et la patience d'achever ce modeste
travail.
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont
participé, de près ou de loin, à la réalisation de
ce mémoire.
Je remercie, Pr. BOUCHTA DOUNIA d'avoir
dirigé ma thèse avec beaucoup d'efforts et de patience, et, les
membres du jury : la présidente
Pr. BEN ABDERRAZEK NADIA et l'examinatrice
Pr. FAIZA CHAUOKET.
Je tiens à remercier tous les professeurs de la
filière HSE qui, Grâce à ses qualités scientifiques,
et, pédagogiques m'ont donné l'envie d'aller plus loin et de
connaître la richesse du métier de Technicien de HSE .
Que soit remercié, Mr ABDELBARI
CHENDOUDI, le Majeur du Centre de L'hémodialyse de
l'hôpital Provincial de Tétouan, et, tous les personnels qui ont
beaucoup contribué à la réalisation de ce travail, en
répondant à mes questions.
Sans oublier Mr EL OUAZI ABDELWAHID,
encadrant, et, responsable de formation dans l'institut
supérieur de la formation des infirmiers. Je lui exprime ici mes
remerciements pour son soutien constant dans les moments difficiles de mon
travail.
Pour tous mes amis qui m'ont apporté leur soutien moral
pendant cet année d'études, je les en remercie
sincèrement.
Enfin, un très grand MERCI à toute ma famille
qui m'a gratifié de son amour et fourni les motivations. Je leur adresse
toute ma gratitude du fond du coeur.
RESUME
Le but de cette étude est de proposer, sur la base des
réalités locales et en s'inspirant des normes de la
pharmacopée européenne, la mise en place d'une démarche
qualité en hygiène et sécurité liée à
la production de l'eau au servie de l'hémodialyse à
l'hôpital provincial de Tétouan.
Pour répondre à ces exigences de qualité,
le centre d'hémodialyse doit promouvoir les mesures systématiques
pour obtenir et maintenir la qualité de l'eau exigée et
recommandée.
D'où l'importance de mettre en place une
démarche qualité qui doit être conforme aux étapes
suivantes à savoir la définition de la maladie de
l'insuffisance rénale et de la technique de traitement
(Hémodialyse), la description des objectifs du traitement de l'eau de
dialyse, ainsi, que sa qualité exigée et recommandée,
l'évaluation des différentes étapes de son traitement, la
connaissance des principaux risques liés à sa qualité
microbiologique et physico-chimique , les moyens de son obtention et les
recommandations pour sa production.
Dans ce contexte nous allons essayer de proposer par cette
étude une démarche à suivre pour l'amélioration de
la qualité de l'eau pour l'hémodialyse considérée
comme un lieu à haut risque d'infection, et dont l'hygiène doit
être au coeur du fonctionnement des différents
éléments constituant le procédé de production de
cette eau pure qui sera mise en contact avec le sang du patient.
Enfin cette étude portant sur la qualité en
hygiène de l'eau nous permettra de proposer un procédé
local dans un but d'optimisation de l'utilisation de l'eau de rejet issu de la
sortie de l'osmoseur par sa réutilisation.
Sommaire
Dédicaces 1
Remerciement 2
Résumé
3
Liste des figures et des tableaux
6
Liste des abréviations
7
Introduction 8
Problématiques 9
I. Centre de l'hémodialyse de l'hôpital
provinciale de Tétouan 10
I-1 Infrastructure 10
I-2 Ressources humains 10
I-3 Moyens techniques 11
I-4 Capacité d'accueil
11
II. Hémodialyse et insuffisance rénale
12
II-1 L'insuffisance rénale chronique
12
II-2 L'insuffisance rénale aigue
12
II-3 L'hémodialyse 12
III. L'eau pour l'hémodialyse
14
III-1 Définition 14
III-2 Qualité de l'eau exigée ou
recommandée 14
III-3 Objectifs du traitement d'eau
15
III-4 Moyens d'obtention de la qualité d'eau
pour hémodialyse 16
III-4-1 Chaine de production 16
III-4-2 Moyens d'obtention 17
III-4-2-1 Prétraitement
17
a. Filtration 17
b. Adoucissement 17
c. Filtration sur charbon actif
18
III-4-2-2 Traitement. 19
a. Osmose inverse 19
b. Ultrafiltration. 19
IV. Principaux risques liés à la
qualité d'eau 21
IV-1 Les facteurs de risque 21
IV-2 Risques physico-chimique
21
IV-3 Risques infectieux 23
V. Maintien de la qualité de l'eau
24
V-1 Désinfection des adoucisseurs
24
V-2. Changement des cartouches du charbon actif
24
V-3 Contrôle de l'efficacité de
l'osmoseur 25
V-4 Désinfection de la boucle de distribution
25
V-5 Contrôle physico-chimique, microbiologique
et endotoxiniques
V-6. Nécessité d'un système
d'assurance qualité 27
VI. Recommandations relatives à la
qualité de l'eau. 29
VII. Proposition pour la réutilisation du
rejet issu du modèle d'osmose inverse. 32
VII-1. Problématique.
32
VII-2. Objectifs du projet. 33
VII-3. Schémas du fonctionnement.
34
VII-4. Description du procédé
proposé. 35
Conclusion. 37
Normes 38
Bibliographie. 39
LISTE DES FIGURES ET DES TABLEUX
Figure1 :
Fonctionnement de la technique de
l'hémodialyse.
|
13
|
FIGURE2 :
Schéma d'une chaîne de traitement d'eau
pour hémodialyse.
|
16
|
FIGURE3 :
Schématisation des échanges ionique dans
l'adoucisseur.
|
18
|
FIGURE4 :
Filtration sur charbon actif.
|
19
|
FIGURE5 :
Phénomène d'osmose.
|
20
|
FIGURE6 :
Procédé de la réutilisation du rejet
issu de l'appareil d'osmose inverse.
|
|
Tableau1 :
Valeurs maximales des paramètres physico-chimiques
et micro biologiques de l'eau pour hémodialyse
|
15
|
TABLEAU2 :
Relations entre effets toxiques et concentrations de
plusieurs contaminants de l'eau pour hémodialyse
|
22
|
TABLEAU3:
Fréquences minimales des contrôles
physico-chimiques, et, microbiologiques.
|
27
|
LISTE DES ABREVIATIONS
IRC
|
Inssufisance Renale Chronique
|
IRA
|
Inssufisance Renale Aigue
|
C.H.P.T
|
Centre Hospitalier Provincial De
Tétouan
|
HD
|
Hémodialyse
|
UFC
|
Unité Formant Colonie
|
Ph.Eur
|
Pharmacopée Européenne
|
TH
|
Titre Hydrométrique
|
PVC
|
Polychlorure De Vinyle
|
EV
|
Electrovanne
|
V
|
Vanne
|
C.S
|
Cuve De Stockage
|
PO
|
Pompe
|
NO
|
Normalement Ouvert
|
NF
|
Normalement Fermé
|
INTRODUCTION
L'eau est indispensable à la vie mais une
qualité d'eau inappropriée à son usage peut aussi
être nuisible à la santé. Cette affirmation se
vérifie plus particulièrement dans un établissement de
soins où, suivant son utilisation, l'eau doit avoir des
caractéristiques microbiologiques et physico-chimiques parfaitement
codifiées.
La qualité de l'eau utilisée
pour diluer les solutions concentrées de dialyse
constitue un élément essentiel de l'efficacité et de la
sécurité de cette thérapeutique; différentes
précautions doivent donc être prises pour réduire ou
éviter les risques de mortalité, de
morbidité ou d'inconforts liés à des défauts de
cette qualité. Pour satisfaire aux dispositions proposées par la
Pharmacopée nationale et européenne l'eau doit subir un
traitement spécifique, même si elle provient d'un réseau de
distribution publique. L'eau utilisée en
hémodialyse présente la particularité d'être
employée dès sa production ou dans un très court laps de
temps; le mode de production doit donc être extrêmement efficace et
fiable.
Pour cela, il est indispensable que diverses règles
techniques et procédures soient respectées pour la conception,
l'exploitation, l'entretien, la surveillance et le contrôle des
installations.
Ce mémoire consiste en une étude
détaillée du mode de fonctionnement de la salle de traitement de
l'eau pour la dialyse. Ainsi, un aperçu général sur le
service et plus précisément la salle du traitement de l'eau pour
la dialyse, les principaux risques liés à ce processus et les
programmes de maintien de la qualité de l'eau exigée seront
exposés.
A la fin, l'étude suggère comme recommandation
un projet de la réutilisation de l'eau rejetée par l'osmoseur.
PROBLEMATIQUE
A l'heure actuelle, la recrudescence des cas d'insuffisance
rénale chronique terminale a imposé la création des
centres d'hémodialyse répondant à ce besoin de
santé. Néanmoins, cette initiative doit être
entourée de plusieurs précautions conformément aux normes
de qualité reconnues à l'échelle internationale. La
disponibilité des moyens et d'une haute technologie biomédicale
en plus des procédés de traitement plus complexes
d'hémodiafiltration répandus dans les pays les plus
développés, place ces derniers comme des modèles
d'expertise.
Cette situation impose aux pays en
développement de fournir de grands efforts pour perfectionner les
procédés d'hémodialyse afin de procurer le maximum de
sécurité et de qualité pour les
hémodialysés. Par conséquent, le respect des normes de
qualité définis par les instances scientifiques de normalisation
s'impose comme étant une condition essentielle pour instaurer un
système d'hémodialyse performant et efficace.
Ainsi, au Maroc, les établissements publiques et
privés sont appelés à faire la part de ce qui est possible
économiquement, à imposer des normes possibles à respecter
et à employer tous les moyens existants aujourd'hui pour éviter
de nuire au patient tout en essayant de rendre le prix des séances moins
cher et de ce fait le traitement de l'insuffisance rénale accessibles
pour tous.
En raison de la production extemporanée de l'eau pour
hémodialyse dans le Service de dialyse à l'Hôpital
Provincial de Tétouan, une sécurité sanitaire du
traitement ne peut être garantie dans le temps que par la mise en place
d'une démarche de maintien, et un Système d'Assurance de la
qualité de l'eau qui définit et organise l'ensemble des
modalités de surveillance de la chaîne de traitement d'eau.
I. CENTRE DE DIALYSE DE L'HOPITAL CIVIL DE TETOUAN
Ce service a été fondé le
25/05/1998 par l'association ERRAHMA en collaboration avec le
ministère de la santé dans le cadre de la
généralisation du centre d'hémodialyse au
Maroc pour répondre aux besoins sanitaires des patients
soufrant d'insuffisance rénale.
Cette unité de traitement de l'insuffisance
rénale chronique dispose d'une équipe médicale et
soignante compétente, un savoir faire constamment enrichi et
bénéficie d'équipements technologiques performants.
I-1 Infrastructure
Le centre d'hémodialyse se trouve sur une superficie
d'environ 220m² de la superficie total de l'hôpital, il est
constitué de deux étages, renfermant :
v Deux salles de dialyse aérées et
climatisées dont chacune contient 12lits et douze
générateurs.
v Une Salle d'Urgence.
v Une Salle Privée.
v Une pharmacie.
v Une salle de traitement de l'eau.
v Quatre bureaux.
v une salle de stockage des bidons de concentré.
v une cuisine.
v une salle de maintenance technique.
v Un vestiaire et deux toilettes.
I-2 Ressources humains
L'équipe est constituée de médecin
néphrologue, d'un médecin généraliste, d'un
infirmier major, d'un assistant responsables des prises en charge des malades,
de huit infirmières cadres et diplômés d'états, de
six auxiliaires de soins, d'un technicien, et de personnels de
ménages.
Organisation :
Ø Deux infirmiers s'occupent de 10-12 patients
Ø Deux équipes de patients/jour : 1ère
équipe de 08h00 à 12h30, et 2ème équipe
de 13h00 à 18h00.
Ø Deux équipes de soignants : 1ère
équipe de 07h45 à 14h15, et, 2ème équipe
de 12h30 à 18h30.
Ø un infirmier de garde
I-3. Les moyens techniques
· 24 générateurs de type GAMBRO, FRESENIUS,
ET, NIPRO SURDIAL.
· traitement d'eau avec osmose inverse
· bain au bicarbonate
· branchement sur fistule artériel-veineuse ou
cathéter.
I-4 La capacité d'accueil
Le centre peut accepter, 90
malades atteints l'insuffisance rénale chronique, dont Chacun doit en
moyenne bénéficier de 3 séances d'hémodialyse
par semaine, et, 2 patients en cas aigue par jour.
II- HEMODIALYSE ET INSUFFISANCE RENALE
II-1 L'insuffisance rénale chronique
L'insuffisance rénale chronique (IRC) est un syndrome
(ensemble de symptômes) complexe qui résulte d'une destruction
anatomique progressive et irréversible des reins. Suivant
l'étiologie (cause infectieuse, diabète, génétique
etc. ...) de la maladie, celle-ci évolue plus ou moins rapidement mais
de manière inéluctable vers une perte de la totalité des
fonctions rénales :
§ élimination de l'eau et des déchets du
métabolisme azoté
§ régulation de l'élimination de certains
ions (sodium, potassium, calcium, magnésium, bicarbonates... etc.
...)
§ capacités métaboliques (synthèse
d'hormones comme l'érythropoïétine responsable de la
formation des globules rouges dont l'une des fonctions principales est le
transport de l'oxygène dans l'organisme.
Un malade d'insuffisance rénal chronique est
traité toute sa vie par des séances d'hémodialyse d'une
durée de 4 à 5 heures, 3 fois par semaine.
II-2 L'insuffisance rénale aiguë
L'insuffisance rénale aiguë (IRA)
résulte d'un blocage souvent brutal du fonctionnement des reins. Un
traitement par hémodialyse permet de pallier temporairement à la
déficience des reins. Dans 50 % des cas environ, si l'insuffisance
rénale aiguë persiste, celle-ci se transforme en insuffisance
rénale chronique définitive.
II-3 L'hémodialyse
L'hémodialyse est une méthode de traitement
largement utilisé pour épurer le sang en cas d'insuffisance
rénale avancée, par la création d'un circuit de
circulation
extracorporelle et son passage dans une membrane semi-perméable
appelée Dialyseur. Cette technique de traitement permet trois choses
vitales pour le patient atteint d'
insuffisance
rénale :
- Retirer du sang les déchets produits par
l'alimentation ;
- Equilibrer le bilan électrolytique sanguin ;
- Eliminer le surplus d'eau.
Chez un sujet sain, tout ceci est normalement
réalisé par les
reins 24h/24. Or, les
insuffisants rénaux n'ont plus de rein fonctionnel. L'hémodialyse
vient donc en remplacement, en moyenne lors de 3 séances de 4h par
semaine. Ce traitement se poursuivra à vie ou jusqu'à la
transplantation d'un
rein. La Figure (1) schématise le fonctionnement de
cette technique. Les échanges entre le sang et le dialysat
s'effectuent essentiellement par diffusion selon des gradients de
concentration. Les pertes par convection (ou ultrafiltration),
réalisées selon un gradient de pression sont essentiellement
limitées à l'élimination d'un excès d'eau
plasmatique.
FIGURE(1) : technique de
l'hémodialyse
III. L'EAU POUR HEMODIALYSE
III-1. Définition
L'eau pour hémodialyse, élément principal
entrant dans la composition du dialysât, est produite à partir de
l'eau de ville. Cette eau subit différents traitements successifs
(filtration, adoucissement, osmose inverse) pour éliminer au maximum les
électrolytes, les métaux lourds, les micro-organismes et les
autres impuretés.
L'eau pour hémodialyse sert à
diluer extemporanément une solution concentrée
d'électrolytes (une partie de concentré pour 35 parties d'eau) et
à dissoudre des sels sous forme de poudre (bicarbonate de sodium) pour
la préparation en continu du dialysat. Ce dernier, à un
débit de 500 ml/min, est en contact avec le sang du
malade au travers d'une membrane semi-perméable avant
d'être éliminé à
l'égout
Le traitement physico-chimique et microbiologique de l'eau est
donc un processus essentiel dans la prévention des infections en
hémodialyse. En effet, plusieurs épidémies d'infections
bactériennes ou de réactions fébriles ont
été décrites du fait de procédures
inadéquates de traitement de l'eau et de désinfection des
circuits.
III-2 Qualité de l'eau exigée ou
recommandée
Tableau 1
Parmi les eaux à usage médical, les
critères de qualité de l'eau pour hémodialyse
définis par la Pharmacopée Européenne sont nombreux sur
les plans physico-chimiques, micro biologique et endotoxinique. Ils sont
habituellement contrôlés (figure1) au départ de boucle et
au retour de boucle. Le Tableau1 indique les valeurs maximales des
paramètres physico-chimiques et micro biologiques de l'eau pour
hémodialyse. Celle-ci devant être produite à partir d'eau
potable, de nombreux paramètres n'apparaissent pas dans ce Tableau car
ils sont censés être déjà conformes.
TABLEAU1 : VALEURS MAXIMALES DES PARAMÈTRES
PHYSICO-CHIMIQUES ET MICRO BIOLOGIQUES DE L' EAU POUR
HÉMODIALYSE
III-3 Objectif du traitement d'eau
Le traitement de l'eau permet de limiter voire de supprimer
des éléments qui peuvent entraîner de graves
désordres du métabolisme:
1. éliminer les bactéries présentes dans
l'eau brute,
2. éliminer au maximum les sels dissous,
3. inhiber la croissance bactérienne durant toute la
phase de traitement,
4. produire de façon fiable et reproductible une eau de
qualité bactériologique compatible avec l'application finale, le
dialysât, et répondant aux normes de la Pharmacopée (voir
tableau1)
III-4 Moyens d'obtention de la qualité d'eau
pour hémodialyse
III-4-1. CHAÎNE DE PRODUCTION D'EAU POUR
HÉMODIALYSE
La qualité du traitement de l'IRC par les techniques de
dialyse HD est directement fonction de la qualité de l'eau pour
hémodialyse produite sur site. L'utilisation immédiate de cette
eau empêche le contrôle postérieur de ses qualités
physico-chimiques et microbiologiques. La sécurité du traitement
de l'IRC repose donc notamment sur une extrême efficacité et
fiabilité de la technique de production d'eau pour hémodialyse.
La Figure(2) représente un exemple de
schéma d'une chaîne de traitement d'eau pour
hémodialyse.
Figure 2: EXEMPLE D'UN SCHÉMA D'UNE
CHAÎNE DE TRAITEMENT D'EAU POUR HÉMODIALYSE
III-4-2. MOYENS D'OBTENTION
L'eau pour hémodialyse est préparée
à partir de l'eau du réseau intérieur dédié
à la dialyse. Sa production nécessite l'emploi successif de
plusieurs techniques complémentaires. Les premières étapes
constituent le " Prétraitement " destiné principalement à
protéger et à faciliter le fonctionnement des osmoseurs.
III-4-2-1. LE PRÉTRAITEMENT
Les techniques classiquement utilisées sont :
a. la filtration
Des filtres destinés à retenir des particules
insolubles sont disposés à différents niveaux de la
chaîne de prétraitement. Leur porosité est
décroissante depuis le filtre à sable jusqu'aux filtres à
cartouche dont la porosité varie de 100 à 0,2 ìm. Ils sont
placés en amont de chaque constituant de la chaîne de
prétraitement. Un filtre de 1 micron est par exemple utilisé pour
retenir les " fines " (particules de charbon actif) qui pourraient colmater les
membranes de l'osmoseur.
b. Adoucissement
L'adoucissement complet de l'eau par résine permet
d'éliminer le calcium et le magnésium de l'eau utilisée
pour diluer la solution concentrée, en les remplaçant par du
sodium (figure3). Il constitue un pré traitement
permettant de protéger les membranes d'osmoseurs en évitant la
précipitation de sels de carbonates de calcium et de magnésium.
Le chlorure de sodium employé pour la régénération
de la résine doit être d'une pureté écartant tout
risque de contamination de l'eau ou de la résine. Ce chlorure de sodium
doit être de qualité alimentaire, il doit être conforme aux
dispositions de la norme AFNOR T 90-612.
L'adoucisseur doit être équipé d'un
dispositif permettant de suivre l'efficacité de son fonctionnement.
La chaine sert à deux adoucisseurs fonctionnant en
alternance pour la production de l`eau osmosée: L'un est en production
pendant que l'autre est en phase de régénération
(élimination du calcium et du magnésium en échangeant ces
cations contre du sodium).
Figure 3: schématisation des
échanges ionique dans l'adoucisseurs
Cette figure montre que plus une eau dite " dure " a une
concentration élevée en calcium, plus cette même eau,
après adoucissement, est concentrée en sodium (1'ion calcium
échangé contre deux ions sodium).
c. Filtration sur charbon actif :
Les filtres à charbon actif assurent une
élimination de différentes substances, notamment de certains
composés chlorés résultant du traitement de l'eau
d'alimentation ou de micro polluants organiques (trihalométanes
(T.H.M.), chloramines, pesticides...)
(figure4). Il faut être vigilant vis-à-vis du
volume nécessaire de charbon actif et de son renouvellement pour assurer
une action suffisante en fonction des débits et des volumes d'eau
passés, et selon les taux et les caractéristiques de
rétention des substances à éliminer. Il faut
également tenir compte des développements bactériens
susceptibles d'apparaître dans ces appareils pour établir les
procédures de maintenance.
Figure(4) : Filtration sur charbon
actif
III-4-2-2. LE TRAITEMENT
a. Osmose inverse
Une unité d'osmose inverse
sert à éliminer la quasi totalité des ions, des
substances
organiques dissoutes et des micro-organismes. Par un effet de
répulsion électrostatique, l'élimination d'un ion est
d'autant plus efficace par osmose inverse que sa valence est
élevée.
L'importance de la déminéralisation d'une eau
est appréciée par la mesure de la conductivité
(ou de son inverse, la résistivité) qui constitue un
moyen de contrôle fiable et permanent.
b. Ultrafiltration.
Cette technique peut traiter l'eau (en aval de
l'osmoseur) ou le dialysat (au niveau du générateur) car elle ne
modifie pas la composition ionique du liquide filtré. Elle permet par
contre d'éliminer tout micro-organisme ou endotoxine.
Cette eau produite doit avoir une bonne qualité
bactériologique, et, physico-chimique, pour servir à diluer
extemporanément une solution concentrée d'électrolytes
(une partie de concentré pour 35 parties d'eau) et à dissoudre
des sels sous forme de poudre (bicarbonate de sodium) pour la
préparation en continu du dialysat ,et, pour éviter tous les
risques des épidémies d'infections bactériennes ou de
réactions fébriles.
FIGURE(5) : Osmose Inverse
IV. PRINCIPAUX RISQUES LIÉS À LA
QUALITÉ DE L'EAU DE DIALYSE
IV-1. LES FACTEURS DE RISQUE
Jusqu'à la fin des années 70, il a davantage
été question de la qualité physico-chimique de l'eau pour
hémodialyse que de sa qualité microbiologique. Les risques
iatrogènes chez les malades IRC sont liés à plusieurs
facteurs :
importance des échanges (diffusion, rétro
filtration) entre le sang (débit de 250 à 400 ml/min) et le
dialysat (débit de 500 ml/min) qui circule dans le dialyseur à
contre-courant.
importance des volumes de dialysat en contact avec le sang :
minimum de 360 litres/semaine soit près de
19m3/an. En comparaison, un individu sain absorbe
en moyenne un volume de 0 ,6m3 d'eau par an.
durée des séances de dialyse (4h au minimum) et
leur caractère répétitif (3 fois par semaine)
durée du traitement qui peut actuellement
dépasser 30 ans
accumulation chez le malade IRC de
substances indésirables éventuellement
présentes dans l'eau et le
dialysat.
IV-2 Risques physico-chimiques :
Sur le plan physico-chimique, des corrélations sont
maintenant clairement établies entre la présence
de contaminants dans l'eau pour hémodialyse et des
manifestations cliniques. Le Tableau2 indique
les relations qui peuvent exister entre la présence en
concentration toxique de plusieurs contaminants dans l'eau pour
hémodialyse et des effets cliniques toxiques chez le
malade IRC traité par hémodialyse.
Il est important de considérer que la qualité du
traitement par HD est directement fonction de la qualité ionique globale
du dialysat et donc de l'eau mais aussi des sels minéraux dissous.
Certaines pathologies graves comme les encéphalopathies
ont été imputées à une contamination de l'eau pour
hémodialyse par de l'aluminium. Cependant, des contaminations peuvent
également provenir de la qualité des solutions concentrées
et des poudres fabriquées industriellement.
Tableau2 :
IV-2 Risques infectieux
Les principaux agents infectieux et micro-organismes
potentiellement pathogènes qui peuvent être présents dans
l'eau de dialyse, sont :
Pseudomonas aeruginosa
· Burkholderia cepacia
· Serratia marcescens
· Legionella pneumophilia Germes
mésophiles aérobiques
· mycobactéries non-tuberculeuses
· ...
Croissance dans les biofilms!
Sur le plan microbiologique, une
contamination de l'eau pour hémodialyse est rarement à l'origine
du développement d'un choc infectieux en raison de l'amélioration
de la qualité de l'hémodialyseur et du quasi élimination
des risques de rupture de la membrane semi-perméable. Cependant, une
contamination microbienne associée à l'emploi de membranes
"hautement perméables " augmente le risque d'une rapide apparition de
manifestations cliniques (frisson, fièvre, nausée, hypotension
...). A plus long terme, elle peut induire des processus
inflammatoires chroniques particulièrement invalidants qui se
manifestent par des fibroses, un catabolisme protéique, une amylose
à (2-microglobuline ou des affections cardio-vasculaires. Il s'agit dans
ce cas de véritables pathologies iatrogènes.
Contrairement au risque bactérien, les risques viral et
fongique liés à la qualité de l'eau sont mal
évalués. Une analyse de risque permet d'évaluer les
différents problèmes qui pourraient être imputables
à des dysfonctionnements spécifiques de la chaîne de
traitement d'eau elle même (insuffisance ou excès de chloration,
mauvaise régénération des adoucisseurs, rupture de
membrane d'osmose ...).
V. MAINTIEN DE LA QUALITÉ DE L'EAU
Les résines des adoucisseurs ainsi que les filtres
à charbon actif constituent des sites de prolifération
microbienne qui contribuent à une dégradation de la
qualité microbiologique de l'eau. Ainsi un dénombrement
bactérien est utile pour contrôler que la présence de
bactéries reste contenue dans des limites acceptables (< 103 /ml). La
recherche d'endotoxines dans ces deux types d'eau est inutile.
V-1. DÉSINFECTION DES ADOUCISSEURS
Deux techniques de désinfection des adoucisseurs
peuvent être utilisées pour limiter une prolifération qui
soumettrait la chaîne de traitement d'eau à une pression
microbienne trop importante et augmenterait le risque de passage de germes. Il
peut s'agir soit d'une chloration en continu par une dilution d'une solution
concentrée d'hypochlorite de sodium (eau de javel à 36°)
soit d'une désinfection ponctuelle de la résine par du chlore
provenant de pastilles ou produit par une électrolyse de la solution
saturée de NaCl utilisée pendant la phase de
régénération. Lorsque les installations comportent des
cuves de stockage d'eau " brute " ou adoucie (ce qui doit être
évité le plus possible), celles-ci doivent être
chlorées en permanence (pompe d'injection de solution de javel) pour
maintenir une concentration efficace de chlore actif.
V-2. CHANGEMENT DES CARTOUCHES DE CHARBON ACTIF
Le dimensionnement des cartouches de charbon actif doit tenir
compte des différents polluants (pesticides, hydrocarbures) ou
contaminants ajoutés (produits chlorés pour prévenir une
contamination bactérienne).
Les cartouches de charbon activé ne peuvent pas
être régénérées et doivent être
changées une fois saturées. La présence de chlore à
la sortie de la cartouche est une preuve de saturation. Les filtres de charbon
actif peuvent être sujets à la colonisation et à la
prolifération bactérienne. L'efficacité d'une
désinfection chlorée sur un filtre de charbon actif au pouvoir
catalytique est douteuse... La désinfection et l'entretien du circuit en
amont du filtre et le changement régulier du filtre sont des armes qui
ont fait leur preuve contre la prolifération bactérienne.
Les cartouches de charbon activé sont placées en
amont des systèmes d'osmose inverse ou de déionisation afin de
retenir le chlore qui peut endommager certaines membranes, d'autant que les
résines de déionisation sont incapables de retenir chlore et
substances organiques. Il faut cependant intercaler à la sortie des
cartouches de charbon activé un filtre de microfiltration destiné
à retenir les particules de charbon échappées de la
cartouche, phénomène dû à la structure très
poreuse du charbon.
V-3. LE CONTRÔLE D'ÉFFICACITE DE L'OSMOSE
INVERSE
Les performances, la fiabilité et la facilité
d'utilisation de ce procédé ont entraîné sa
généralisation. Au delà de l'augmentation de la
pureté obtenue par un système de double osmose, le
bénéfice se situe surtout au niveau de la
sécurité.
Le système d'osmose sera surveillé et
contrôlé en ligne et en continu par la mesure du débit de
et de la résistivité différentiels à
l'entrée et à la sortie de l'osmoseur.
Au cours de la montée en pression d'un module d'osmose,
des fuites peuvent avoir lieu en raison des très fortes pressions
atteintes (jusqu'à 20 bars). Une temporisation automatique permet
d'éliminer les premières minutes de production. Cependant des
microrganismes peuvent parvenir à constituer un biofilm à l'aval
de la membrane d'osmose ce qui constitue une cause permanente de
contamination.
V-4. DÉSINFECTION DE LA BOUCLE ET DES
GÉNÉRATEURS
Dans une chaîne de traitement d'eau pour
hémodialyse, le principal " point critique " est
représenté par le système de distribution de l'eau
osmosée vers les générateurs de dialyse. C'est à ce
niveau qu'il convient de concevoir une boucle de circulation de l'eau
osmosée dont les caractéristiques : qualité des
matériaux, géométrie, vitesse de circulation de l'eau,
procédé de désinfection (chaleur, ozone, acide
peracétique ...) permettent de prévenir toute dégradation
de ses qualités physico-chimiques et microbiologiques.
La désinfection de l'installation doit comprendre la
désinfection de la chaîne de traitement, de la boucle de
distribution et des générateurs. Elle est réalisée
grâce à différents moyens qui peuvent être
alternés dans le temps :
· emploi d'une solution désinfectante (hypochlorite
de sodium, acide peracétique ...)
· circulation d'eau pour hémodialyse portée
à la température de 90°C
· circulation de vapeur sous pression.
V-5. LES CONTRÔLES PHYSICO-CHIMIQUES,
MICROBIOLOGIQUES ET ENDOTOXINIQUES
La nature et la périodicité minimale des
contrôles physico-chimiques, microbiologiques et endotoxiniques à
réaliser, sont en fonction du nombre de séances de traitement
annuels(Tableu3). Il est conseillé de rechercher la
présence de bactéries en utilisant des milieux de culture pauvres
conservés à 20 - 22°C pendant un minium de 7 jours. En cas
de résultats positifs, les bactéries doivent être
identifiées.
Au démarrage de la technique, les contrôles
bactériologiques et endotoxiniques doivent être
réalisés chaque semaine pendant un minimum d'un mois.
Le suivi d'une installation nécessite le contrôle
de chacune des étapes du processus (ou contrôle en cours de
production) et de l'eau pour hémodialyse " produit fini ". La
périodicité des contrôles est variable suivant les
caractéristiques de la chaîne de traitement d'eau. Il est
proposé en outre au Tableau1 une périodicité des
contrôles de la qualité de l'eau qui devraient être :
· journaliers :
Relevé de résistivité de l'eau
osmosée, degré hydrotimétrique de l'eau adoucie, dosage du
taux de chlore total (< 0,1 mg/l)
· mensuels :
Microbiologie (dénombrement bactérien par
filtration de 100 ml sur membrane à 0,45??et si possible identification
des germes), recherche d'endotoxines. La fréquence peut être plus
élevée en cas de risque particulier lié à la
contamination de l'eau potable
· trimestriels :
L'ensemble des paramètres préconisés par
la Pharmacopée Européenne 4ème Edition 2002 et la
recherche de métaux (Fe, Cu, Cd.) pour cerner l'existence de variations
saisonnières.
Tableu3 : FRÉQUENCES MINIMALES DES
CONTRÔLES PHYSICO-CHIMIQUES, ET, MICROBIOLOGIQUES
V-6. NÉCESSITÉ D'UN SYSTÈME
D'ASSURANCE QUALITÉ
En raison de la production extemporanée de l'eau pour
hémodialyse, une sécurité sanitaire du traitement ne peut
être garantie dans le temps que par la mise en place d'un
Système d'Assurance Qualité qui définit
et organise l'ensemble des modalités de surveillance de la chaîne
de traitement d'eau.
Ce système d'assurance qualité a pour objectifs
de:
· définir :
- les acteurs: néphrologues,
pharmaciens, ingénieurs biomédicaux, directeur administratif,
société des eaux.
- les responsabilités de chacun des
acteurs
- les protocoles de surveillance et de
maintenance (nature et périodicité)
- les contrôles techniques et
analytiques (nature et périodicité).
§ dresser l'inventaire des " points critiques "
:
- en amont de la chaîne de traitement d'eau
:
- risque de rupture d'approvisionnement
- origine de l'eau du réseau (nappe phréatique,
nappe alluviale, eau de surface ...)
- prise en compte des variations de la qualité de l'eau
potable
- risque de contamination de l'eau potable par le
réseau de l'établissement de soins
- au niveau de la chaîne de traitement de l'eau
:
- dysfonctionnement de l'un des composants de la chaîne
de traitement (adoucisseur, charbon actif, osmoseur)
- en aval de la chaîne de traitement de l'eau
:
- boucle de distribution de l'eau pour hémodialyse
- risques de contamination par le générateur
(désinfection insuffisante, contamination par des produits
résiduels de désinfection).
VI- RECOMMANDATIONS RELATIVES À LA PRODUCTION
D'EAU POUR HÉMODIALYSE DANS LE SERVICE D'HÉMODIALYSE DE
L'HÔPITAL PROVINCIALE DE TÉTOUAN
Habituellement, l'eau du réseau urbain doit être
traitée pour être utilisable en hémodialyse.
L'adoucissement, la déminéralisation et l'osmose inverse sont des
méthodes aprouvées pour le traitement de l'eau. L'utilisation
combinée et rationnelle de ces techniques permet d'obtenir une eau
conforme aux exigences de qualité de l'eau pour hémodialyse au
sein de l'Hôpital Provincial de Tétouan. Dans le but
d'améliorer et d'atteindre cette qualité, on a cru
nécessaire de proposer les recommandations suivantes :
1. Un système d'adoucissement à
régénération automatique et à contrôle
continu de la dureté de l'eau traitée est recommandé. La
régénération sera effectuée au moyen de NaCl
prévu à cet effet.
2. Un système de déminéralisation
à lits séparés pour des raisons de manipulation d'acide
entraînés par les autres méthodes. Vous veillerez à
ce que les résines utilisées soient au moins de qualité
alimentaire réservées à l'usage médical, en
particulier au moment de la régénération. La
résistivité de l'eau produite par cette méthode devra
être surveillée et contrôlée en ligne et en continu ;
elle doit être supérieure ou égale à 1 Mohm/cm ;
3. Le système d'osmose inverse sera alimenté
avec une eau prétraitée (filtration, adoucisseur,
déchloruration par charbon actifs, etc...) pour augmenter son
efficacité et sa durée de vie. Son fonctionnement sera
surveillé et contrôlé en ligne et en continu par la mesure
du débit de et de la résistivité différentiels
à l'entrée et à la sortie de l'osmoseur.
4. Des filtres à porosité
échelonnée de 25 N à 0,20 N et des filtres à
charbon activé sont prévus pour éliminer les particules et
les substances organiques et les minéraux présents dans l'eau du
réseau urbain ou relargués par des résines
échangeuses d'ions. Dans certains cas, une élimination
préalable des colloïdes sera nécessaire. Il est souhaitable
que des filtres soient équipés de systèmes de
contrôle de leur colmatage (manomètre...).
5. Si dans certains cas il peut paraître
nécessaire de prévoir un stockage de l'eau pour assurer les
séances de dialyse en cours et en cas de défaillance du
système de traitement, il devra être préféré
de manière à éviter toute stagnation d'eau d'utiliser des
procédés de recirculation permanente ou de brassage (cuves
anaérobies étanches à l'air).
6. Des alarmes sonores et visuelles sont prévues pour
signaler tout dysfonctionnement de la centrale de traitement d'eau. La
dureté et la résistivité de l'eau traitée ainsi que
les débits et les pressions sont des paramètres de fonctionnement
à surveiller en ligne et en continu. Le report d'alarmes au niveau du
local de traitement des patients sera prévu au cas où la centrale
de traitement d'eau se trouve dans une pièce excentrée. Dans la
mesure du possible les effets de ces alarmes devraient permettre de maintenir
la qualité de l'eau distribuée à chaque instant (mise
à l'égout en cas d'eau dure).
7. Les matériaux entrant en contact avec l'eau
traitée ne doivent pas réagir physiquement ou chimiquement avec
elle (PVC, inox, à l'exclusion de tous métaux de type cuivre,
al.).
8. Le circuit hydraulique du réseau de traitement et de
distribution d'eau doit être en circulation permanente de configuration
linéaire. Il ne doit comporter en aucun cas ni de « bras mort
» ni de réseau parallèle, ni de parties transparentes
à la lumière.
9. Les canalisations d'évacuation de tous les circuits
(traitement d'eau, générations de dialyse) doivent avoir une
section et une pente d'écoulement suffisantes (au moins 10 pour 1000) et
une rupture de charge pour éviter tout engorgement et pour
prévenir toute possibilité de flux rétrograde.
10. Le choix de l'équipement doit tenir compte, en
particulier, des variations saisonnières de la composition de l'eau
distribuée et des conditions géographiques propres car elles
peuvent avoir pour conséquence, la production d'une eau de
qualité non conforme aux normes prévues; Ces variations peuvent
être prévisibles par l'étude de la composition de l'eau
distribuée au cours des années antérieures. Ainsi l'eau du
réseau urbain qui alimentera le centre d'hémodialyse ou les sites
d'implantations du traitement à domicile doit être analysée
au préalable pour déterminer l'adéquation des
équipements et leur capacité à produire une eau conforme
à la réglementation et/ou aux spécifications.
11. Le pharmacien doit s'assurer à la mise en service
de la centrale de traitement que la qualité de l'eau traitée est
conforme à la réglementation en vigueur et aux
spécifications supplémentaires éventuelles du
médecin. Il doit également vérifier en cours de
fonctionnement que la qualité de l'eau traitée est maintenue au
niveau de la qualité désirée. Le responsable des services
techniques doit s'assurer à la mise en oeuvre de la centrale de
traitement que le fonctionnement est bien conforme aux spécifications
prévues par la présente circulaire.
12. Le schéma de l'unité des traitements doit
être fourni par l'installateur accompagné d'un manuel
opératoire précisant le mode d'emploi, les procédures de
maintenance et les modalités de désinfection.
13. Dès la mise en service d'une unité de
traitement d'eau et pour une période d'observation de 6 mois :
a) Le contrôle bactériologique de l'eau
traitée et du dialysat doit être mensuel en centre et selon les
possibilités et les problèmes. Cette fréquence permet
d'identifier précisément des erreurs de conception facilement
remédiables. Lorsque le nombre de bactéries par millilitre d'eau
ou de dialysat dépasse le niveau admissible, les
prélèvements doivent être effectués de
manière répétée et à différents
points du réseau pour déterminer la cause de la contamination et
y remédier puis mettre en oeuvre une procédure de
désinfection de la centrale. Lorsqu'un incident clinique à type
de réactions pyrogéniques ou allergiques, ou une
septicémie se manifeste, un prélèvement d'eau et de
dialysat doit être effectué pour essayer de déterminer leur
étiologie.
b) Le contrôle chimique de l'eau du réseau urbain
et de l'eau traitée doit être mensuel. Cette fréquence est
nécessaire pour mettre en évidence des fluctuations
éventuelles de la qualité de l'eau produite. Les résultats
obtenus permettront d'une part de fixer la fréquence des contrôles
et d'autre part d'identifier les éléments présents
à des taux stables et acceptables qui seront contrôlés
moins fréquemment.
14. Après cette période
d'observation de 6 mois, la fréquence des contrôles de la
qualité chimique et microbiologique de l'eau pour hémodialyse est
de 2 fois par an au minimum en fonctionnement normal. Cette fréquence
permet de contrôler le bon fonctionnement de l'unité de traitement
d'eau.
15. La désinfection de circuit
hydraulique de la centrale de traitement d'eau doit être effectuée
impérativement en dehors des horaires de traitement des patients. Le
contrôle des taux résiduels de désinfectant après
rinçage du circuit hydraulique doit être effectué avant la
mise en service de la centrale de traitement d'eau.
16. La désinfection du circuit
d'évacuation doit être effectuée
régulièrement pour prévenir tout risque de contamination
rétrograde du circuit de dialysat.
17. Les produits chimiques introduits dans le
réseau en vue de sa désinfection, doivent être des
substances facilement éliminées par simple rinçage
à l'eau.
18. Des méthodes de contrôle de
l'absence de ces produits, fiables et faciles d'emploi, doivent
être utilisées et régulièrement
évaluées. Toute intervention sur le circuit de l'unité de
traitement doit être suivie d'une désinfection de cette
unité.
VII- PROPOSITION POUR UNE RÉUTILISATION DE REJET
ISSU DE L'APPAREIL D'OSMOSE INVERSE
VII-1. PROBLEMATIQUE
Dans le domaine de l'hémodialyse, les besoins en eau
sont relativement importants dans tous les procédés du
traitement. Ces besoins sont très coûteux, et augmentent
considérablement le prix de la séance d'hémodialyse.
LA QUANTITE JOURNALIER D'EAU
CONSOMMEE
Un patient hémodialysé consomme jusqu'à
120 litres d'eau traitée par séance.
Le centre accepte chaque jour 40 malades
atteints l'insuffisance rénale chronique, dont Chacun doit
bénéficier d'une séance
d'hémodialyse par jour.
Donc, la quantité journalière d'eau mise en
contact avec le sang des hémodialysés est :
V = 40*120L = 4800L
Ce volume est égal à 1/3 de la quantité
journalière d'eau consommée par l'osmoseur.
Donc, la quantité journalière d'eau
consommée par l'osmoseur(QJEC) est :
Vt=3*V=3*4800L=14400L
LA QUANTITÉ JOURNALIÈRE D'EAU
GASPILLEE :
Le volume d'eau rejetée par l'osmoseur dans le
réseau des égouts urbains(Vr) est
égal à deux fois celui mise en contact avec le sang du
dialysé (V). Donc, la quantité d'eau
journalière gaspillée dans cet unité est égal
à:
Vr=2*V=2*4800L=9600L
V
|
Vr
|
L'eau utile
|
L'eau rejetée
|
Vt
Avec
V : la quantité journalière
d'eau mise en contact avec le sang des hémodialysés
Vr : le volume d'eau
rejetée par l'osmoseur dans le réseau des égouts
urbains
Vt : quantité
journalière d'eau consommée par l'osmoseur
QUELLE SOLUTION PROPOSEE ?
Pour résoudre les problèmes de gaspillage de
l'énergie hydrique dans la salle du traitement d'eau pour
l'hémodialyse, j'ai essayé de proposer un projet simple de
recyclage de cet eau dans le but de réaliser des économies au
niveau de son utilisation.
VII-2. OBJECTIFS DU PROJET
Ce projet a pour objectifs :
ü d'améliorer la consommation
générale de l'eau potable dans les différents services
situés à C.H.P.T.
ü Economiser l'énergie hydrique.
ü réduire les coûts de l'eau.
ü répondre à certaines normes
environnementales.
L'idée principale de ce projet est la
réutilisation de l'eau rejetée par l'osmoseur.
Les usages de l'eau en Hôpital sont multiples :
Ø Eau chaude sanitaire pour les douches,
Ø Eau froide pour les sanitaires et l'entretien des
sols,
Ø Eau de remplissage et de renouvellement des
bassins.
Ø la chasse d'eau des toilettes.
Ø l'arrosage du jardin.
Ø Le nettoyage des locaux ou l'utilisation du
lave-linge.
Ø Broyage des déchets hospitalier.
VII-3. SCHEMAS DU FONCTIONNEMENT
Réseau
Potable
Figure6 : Procédé de la
réutilisation du rejet issu de l'appareil d'osmose
inverse.
|
CANALISATIONS DE L'EAU RECYCLEE
|
|
CIRCUIT DE COMMANDE ELECTRIQUE
|
|
ELECTROVANNE OUVERTE
|
|
ELECTROVANNE FERMEE
|
FLOTTEUR(FL)
|
DETECTEUR DE NIVEAU BAS ET HAUT
|
F1, F2
|
FILTRE A CARTOUCHE DE 1u
|
EV(NO)
|
ELECTROVANNE NORMALEMENT OUVERT
|
EV(NF)
|
ELECTROVANNE NORMALEMENT FERMEE
|
V
|
VANNE MECANIQUE
|
C.S
|
CUVE DE STOCKAGE DE L'EAU REUTILISEE
|
P
|
CONTROLEUR DE PRESSION P
|
|
SOURCE D'ALIMENTATION CONTINU 24V
|
|
REJET A RECYCLER
|
PO
|
POMPE DE REFOULEMENT
|
VII-4. DESCRIPTION DU PROJET :
Le procédé de recyclage d'eau consiste à
récupérer et stocker le rejet issu de la salle du traitement
d'eau pour hémodialyse dans un réservoir approprié pour le
stockage de l'eau potable, facile à désinfecter, et à
évacuer, en plus, il doit être entièrement distinct des
réservoirs d'eau potable et repérables par une couleur
caractéristique. La cuve doit contenir un flotteur qui sert à la
régulation du niveau d'eau. Ce flotteur est en contact avec deux
electrovannes, EV1 et EV2 qui fonctionnent en alternance pour remplir ou bien
éviter le débordement de la cuve. Le remplissage se met
automatiquement selon la position du flotteur ; qui au niveau bas, agit
sur l'Electrovanne EV2, en l'ouvrant afin de remplir la cuve, après il
ouvre EV1 et ferme EV2 pour évacuer le rejet dans le réseau
urbain lorsque la cuve est saturée.
Les vannes mécaniques V1 et
V2 servent au by-pass forcé par le technicien en cas du
mal fonctionnement du flotteur ou bien de la coupure d'alimentation
électrique qui est souvent rare à cause de la protection du
réseau électrique par un groupe électrogène.
L'eau récupérée dans la cuve passe par
l'électrovanne EV3 qui est commandée par le contrôleur
de pression P1, avant d'être refoulée par la pompe(PO) dans un
réseau qui doit être en structure bouclée pour maintenir
les débits constants pour les différents points d'usages et
éviter les problèmes de stagnation dans les canalisations qui
doivent être entièrement distincts des canalisations d'eau potable
et repérables par une couleur caractéristique.
D'autre part, l'alimentation en eau potable se met
automatiquement en cas de panne ou de manque de rejet par
l'intermédiaire d'une électrovanne EV4 et c'est le
contrôleur de pression P1 qui commande soit l'ouverture d'EV4 ou d'EV3
selon les cas.
Les filtres F1 et F2 sont destinés à retenir des
particules insolubles qui sont présentes à différents
niveaux de la boucle.
Enfin l'eau récupérée,
recyclée et refoulée dans une structure maillée
(réseau bouclé) pourra être
réutilisée pour alimenter certains usages
hospitaliers.
CONCLUSION
Nous pouvons conclure qu'il y a un besoin d'options
technologiques pour protéger la santé des populations, mais elles
devraient employer une quantité modérée d'énergie
à moindre coût. Une qualité appropriée est
nécessaire à la réutilisation de l'eau, sans
prétendre qu'il soit nécessaire d'atteindre un risque de niveau
zéro, en particulier en prenant en compte les normes de la
qualité de l'eau pour les établissements de santé qui a un
risque potentiel plus élevé.
NORMES
NF EN 1508 - Alimentation en eau -
Prescriptions pour les systèmes et les composants pour le stockage de
l'eau - Novembre 1998.
NF EN 1717 - Protection contre la pollution
de l'eau potable dans les réseaux intérieurs et exigences
générales des dispositifs de protection contre la pollution par
retour - Mars 2001.
NF EN 805 - Alimentation en eau - Exigences
pour les réseaux extérieurs aux bâtiments et leurs
composants - Juin 2000.
NF EN 806-1- Spécifications techniques
relatives aux installations pour l'eau destinée à la consommation
humaine à l'intérieur des bâtiments - Juin 2001.
NF EN 806-1/A1 - Spécifications
techniques relatives aux installations pour l'eau destinée à la
consommation
humaine à l'intérieur des bâtiments -
Décembre 2002.
NF EN ISO 6222 - Qualité de l'eau -
Dénombrement des micro-organismes revivifiables - comptage des colonies
par ensemensement dans un milieu de culture nutritif gélosé -
Juillet 1999.
NF T90-431 - Recherche et dénombrement
des Legionella spp et de Legionella pneumophila - Méthode par
ensemencement direct et après concentration par
filtration sur membrane ou centrifugation - Septembre 2003.
NF T90-421 - Essais des eaux - Examens
bactériologiques des eaux de piscines - Octobre 1989. Annexe
AMicrococcaceae et Staphylocoques pathogène
NF EN 12780 - Qualité de l'eau -
Détection et dénombrement de Pseudomonas aeruginosa par
filtration sur
membrane - Août 2002
NF EN 26461-2 - Qualité de l'eau -
Recherche et dénombrement des spores de micro-organismes
anaérobies sulfito-réducteurs (clostridia) - Partie 2 :
méthode par filtration sur membrane - Juillet 1993.
NF EN ISO 7899-2 - Qualité de l'eau -
Recherche et dénombrement des entérocoques intestinaux - Partie 2
: méthode par filtration sur membrane - Août 2000.
NF EN ISO 9308-1 - Qualité de l'eau -
Recherche et dénombrement des Escherichia coli et des bactéries
coliformes - Partie 1 : méthode par filtration sur membrane - Septembre
2000.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- L'eau dans les établissements de santé -
Comité technique régional de l'environnement hospitalier
(COTEREHOS) - mars 1995.
- Eaux des établissements de santé -
Qualité de l'eau des réseaux intérieurs - Groupe Eau
Santé - Décembre2000.
- Revue thématique : « Eau et
établissements de soins » - HYGIENES, revue officielle de la
Société Française d'Hygiène Hospitalière -
Volume VI - n°6 - décembre 1998.
- L'eau dans les établissements de soins -
Enquête auprès d'établissements de santé.
- Proposition d'une démarche d'assurance
qualité. Élaboration d'une méthode de suivi de la
qualité de l'eau - Sophie HERAULT -Mémoire de fin
d'études, Formation Ingénieur du Génie Sanitaire -
1998-1999.
- Guide technique de conception et de mise en oeuvre des
réseaux d'eau destinée à la consommation humaine à
l'intérieur des bâtiments - Centre scientifique et technique du
bâtiment, Ministère de la santé, de la famille et des
personnes handicapées, Ministère de l'équipement, des
transports, du logement, du tourisme et de la mer, Centre de Recherche,
d'Expertise et de Contrôle des Eaux de Paris, Association
générale des hygiénistes et techniciens municipaux -
Novembre 2003.
- Guide d'investigation d'un ou plusieurs cas de
légionellose - Numéro spécial du Bulletin
Epidémiologique Hebdomadaire n° 20-22/1997.
- Guide des bonnes pratiques Légionella et tours
aéroréfrigérantes - Ministère de l'emploi et de la
solidarité, Ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie, Ministère de l'aménagement du territoire et de
l'environnement - Juin 2001.
- Guide de bonnes pratiques - Désinfection des
dispositifs médicaux - Ministère de l'emploi et de la
solidarité, Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de
France, Comité technique national des infections nosocomiales -1998.
|