5.4.3- L'élevage à Boukombé et
les besoins en eau des animaux
Le paysan de Boukombé intègre
parfaitement l'agriculture et l'élevage. On y trouve différents
types d'animaux : les bovins, les ovins, le caprins (les cabris et
chèvres), les porcins et les volailles (poules, pintades; canards,
dindons... etc.) avec respectivement 17389 têtes, 21920 têtes,
29201 têtes, 6554 têtes, 70438 têtes produites par
an15. La figure 20 ci-après traduit les proportions des
espèces animales élevées à Boukombé.
15 : Moyenne annuelle de la production animale sur 10 ans (de
1991 à 2001). Source : Rapports annuels / Direction de l'Elevage -
Cotonou 68
- - - 69 -Page 69 sur 162
Figure 20 : Production animale moyenne (10
ans)
Source des données statistiques : Direction de
l'Elevage, Cotonou, 2003
La figure 20 présente la volaille comme
l'espèce animale la plus importante avec 70439 têtes par an soit
48% de production animale totale annuelle. Les animaux consomment
évidemment une quantité donnée d'eau chaque jour (tableau
XXII).
Tableau XXII : Besoins journaliers en eau des
animaux élevés à Boukombé
|
Bovins
|
Porcins
|
Petits ruminants
|
Volailles
|
Total
|
Besoin moy./Jour/animal
|
12,5 litres
|
2,5 litres
|
1,5 litres
|
0,1litres
|
16,6 litres
|
Besoin moy./an/animal
|
4562,5 litres
|
912,5 litres
|
547,5 litres
|
40,15 litres
|
6062,65 litres
|
Besoin moy./an/espèce
|
79337,3 m3
|
20002 m3
|
1205 m3
|
2828 m3
|
103372,3
m3
|
|
Source : Direction de l'Elevage,
Cotonou, 2003 et mémento de l'agronome, 4e édition,
1991.
Les besoins en eau des bovins, porcins et petits ruminants
varient de la saison sèche à la saison pluvieuse; mais ce
critère de saisonnalité n'a pas été
différencié ici. Il a été considéré
toute saison confondue. Quant à la volaille les besoins en eau varient
selon l'âge (3 jours à 5 mois).
De l'analyse du tableau XXII, il ressort que les bovins sont
les plus gros consommateurs d'eau malgré leur infériorité
numérique dans la grille de la production animale annuelle à
Boukombé.
5.4.4- Couverture des retenues d'eau
agro-pastorales
Les retenues d'eau sont généralement des
surcreusements du lit de cours d'eau équipé de déversoirs
et de digue à usage pastoral. (Figure21)
Un certain nombre de retenues d'eau d'abreuvement dans la
commune de Boukombé pour atténuer la souffrance surtout
en saison sèche, des paysans propriétaires de cheptel ont
été réalisées.
Figure 21 : Une retenue d'eau à
Koumontchirgou. Source : Cliché IDIETI M. E. Février
2003, Boukombé
En effet, vingt (20) retenues d'eau d'abreuvement ont
été réalisées sur tout le territoire de
Boukombé. Mais ces retenues d'eau sont insuffisantes, mal
réparties et soufrent d'un mauvais état de fonctionnement. Le
tableau XXIII montre la répartition des retenues d'eau par
arrondissement à Boukombé.
- - - 71 -Page 71 sur 162
Tableau XXIII : Les retenues d'eau dans la
Commune de Boukombé.
Arrondissements
|
Retenues d'eau
|
|
Non Fonctionnelles
|
Totaux
|
Boukombé
|
3
|
4
|
7
|
Dipoli
|
0
|
0
|
0
|
Korontière
|
0
|
0
|
0
|
Koussoukouangou
|
0
|
0
|
0
|
Manta
|
3
|
2
|
5
|
Natta
|
4
|
4
|
8
|
Tabota
|
0
|
0
|
0
|
Totaux
|
10
|
10
|
20
|
|
Source : CARDER-ATACORA / Secteur agricole --
Boukombé 2003
Le tableau XXIII montre que les retenues d'eau d'abreuvement
n'existent que dans trois arrondissements seulement (Boukombé, Manta
et Natta). Sur les vingt pour toute la commune, dix, soit 50% sont en
mauvais état de fonctionnement.
5.4.5- Répartition des ouvrages hydrauliques
à Boukombé 5.4.5.1- Adduction d'eau
La commune de Boukombé dispose d'un seul
réseau d'adduction d'eau (SBEE) muni d'un château d'eau avec des
bornes fontaines (voir figure 1 en annexe 3b). Ce réseau se trouve dans
l'arrondissement de Boukombé-Centre et ne couvre que quelques
villages ou quartiers de l'arrondissement (Zongo et Kounadogou). Le
tableau XXIV cidessous fait le récapitulatif de l'état des
abonnées à la SBEE de Boukombé.
Tableau XXIV : Répartition et
état des abonnés à la SBEE-Boukombé
Zones couvertes
|
Abonnés domestiques
|
Bornes fontaines
|
Totaux
|
|
Non actifs
|
Actifs
|
Non actifs
|
|
85
|
8
|
1
|
1
|
95
|
Kounadogou
|
48
|
2
|
2
|
1
|
53
|
Totaux
|
133
|
10
|
3
|
2
|
148
|
|
Source : SBEE, Boukombé 2003
5.4.5.2- Les ouvrages d'hydraulique villageoise à
Boukombé
Outre le réseau d'adduction d'eau, la commune de
Boukombé dispose des puits et des pompes de forage
disséminés sur son territoire. La répartition de ces
ouvrages à l'échelle du village, de l'arrondissement et de la
commune est traduite par leur localisation géographique (figure 22).
- - - 73 -Page 73 sur 162
N
Figure 22: Carte de la répartition spatiale des
forages à Boukombé Source : DH - Cotonou 2003
Les puits traditionnels localisés souvent à
l'endroit où une nappe d'eau souterraine a pu être atteinte sont
les ouvrages rarement rencontrés dans la commune de Boukombé
(figure 23).
Figure 23 : Un puits traditionnel à
Takouanta.
Observez au premier plan le puits traditionnel.
Source : Cliché IDIETI M. E. Février 2003.
Boukombé.
En plus des puits traditionnels, on dénombre les puits
à grand diamètre (figure 24).
Figure 24: Un puits à grand diamètre
à kouwontchirgou. Source : Cliché IDIETI M. E.
Février 2003, Boukombé
- - - 75 -Page 75 sur 162
Des pompes-forage manuelles appelés pompes vertes
(Figure25 a), les pompes-forage à pied (Figure 25 b).
Figure 25 a : Pompe verte (manuelle)
à Koukouatougou (Tabota).
Observez la pompe manuelle appelée pompe verte et une
femme en train de pomper de l'eau.
Source : Cliché IDIETI M. E. Novembre 2002,
Boukombé
Figure25 b : Pompe à pied à Yatié
(Tabota).
Observez la pompe à pied et la fille en chemise blanche
en train de pomper de l'eau.
Source : Cliché IDIETI M. E. Novembre 2002,
Boukombé
et les forages à sec qui sont les ouvrages hydrauliques
abandonnés par manque d'eau (figure 26).
Figure26 : Un puits à sec à Kouya
(Korontière).
Observez les bouts de bois au-dessus du puits abandonné.
Source : Cliché IDIETI M. E. Novembre 2002, Boukombé
Au total cent quatre vingt sept (187) ouvrages d'hydraulique
villageoise, hormis les captages de sources, les mares aménagées
et les retenues d'eau. La figure 27 illustre la répartition en
pourcentage des différents ouvrages à
Boukombé.
5% PF =
|
Pompes-Forrages
|
FS
|
Forage à Sec
|
PGD =
|
Puits à Grand Diamètre
|
RE =
|
Retenue d'Eau
|
PT =
|
Puits Traditionnel
|
SA =
|
Source Aménagée
|
PA =
|
Puits Artisanal
|
MA =
|
Mare Aménagés
|
|
Figure27 : Répartition des ouvrages selon les
types
La figure 27 ci-dessus montre les fréquences
élevés des pompes - forages (PF),
28%
- - - 77 -Page 77 sur 162
des Puits à Grand Diamètre (PGD) et des taux
très faibles des Puits artisanaux (PA), des sources
aménagées (SA) et des Puits Traditionnels (PT). Cela
démontre que les PF et les PGD sont plus nombreux à
Boukombé. Par conséquent les eaux souterraines ne peuvent
être atteintes qu'avec les gros moyens à cause de leurs grandes
profondeurs et des contraintes géologiques. Le taux des forages à
sec (5%) démontre le faible taux de réussite dans la
réalisation des ouvrages en particulier les puits à grand
diamètre.
L'arrondissement de Koussoukouangou est la zone la
plus touchée (50%) (Figure 28), ensuite viennent Boukombé (25%)
puis Manta (17%) en raison de leur situation géographique
(Chaîne de montagne, zone moutonnée).
Figure 28 : Taux des forages à sec dans la
commune de Boukombé
Les ouvrages sont inégalement répartis dans les
sept (07) arrondissements de la
Dipoli 0%
commune aussi bien en nombre qu'en types d'ouvrages.
Korontièe
0%
0%
En effet les arrondissements de Dipoli, Korontière
et Koussoukouangou sont les
8% 25%
moins pourvus en ouvrages d'hydraulique villageoise avec
respectivement 6%, 7%, et 11%. Les arrondissements les mieux
équipés sont ceux de Boukombé et de
Manta (23%, 21%). suivis de ceux de Natta (17%) et de Tabota
(15%). Cette répartition pourrait être liée à
l'effectif de la population dans le cas de Boukombé et Manta.
Mais elle n'est pas proportionnelle à la population car l'arrondissement
de Tabota est plus
Kousoukouangou
peuplé que Natta mais avec moins d'équipements que
cette dernière (figure 29).
Figure 29 : Répartition des ouvrages (en
pourcentage) par arrondissement
La répartition des ouvrages dans la commune de
Boukombé n'est pas en adéquation avec les besoins en nombre
d'ouvrages d'eau des populations. A l'échelle de l'arrondissement, les
ouvrages sont aussi inégalement répartis (Figure 30).
- - - 79 -Page 79 sur 162
0%
FS PT
A PA
%
Figure 30 : Répartition des ouvrages selon les
types et les proportions par arrondissement
0% 0% MA
PT
On observe globalement la prédominance des pompes-forages
(PF) et des puits
23% 4%
à grand diamètre (PGD) dans chaque arrondissement.
Seul l'arrondissement de
RE
Boukombé dispos de tous les types d'ouvrages
mais avec prédominance des PGD (43%). Dans les arrondissements de
Dipoli, Korontière, Manta et Tabota, on n'observe que les PF et
les PGD avec quelques rares puits traditionnels (PT), des retenues d'eau et des
forages à sec (FS) à Korontière, Manta et à
Tabota. Il faut noter qu'il y existe de nombreuses sources et mares
sacrées ou non mais non aménagées. Dans l'arrondissement
de Koussoukouangou prédominent les PF avec une forte proportion
des FS en raison de la dominance des roches dures (Schistes et quartzites dans
la zone). En effet l'arrondissement de Koussoukouangou est presque
entièrement situé sur l'un des chaînons du massif de
l'Atakora constitué des roches métamorphiques dures (Schistes,
quartzites. .etc.). Ces chaînons sont des anticlinaux issus du plissement
Hercinien qui a généré la chaîne de
l'Atakora. Ici également existe de nombreuses sources et mares
sacrés ou non mais non aménagées. Quant à
l'arrondissement de Natta, ce sont PF et les mares aménagées (MA)
qui sont dominants suivis des PGD et de retenues d'eau (RE) et on y note la
présence de quelques PT et des puits artisanaux (PA).
Les forages sont aussi caractérisés par leurs
profondeurs équivalents aux profondeurs des aquifères. Les
statistiques sur les profondeurs par types d'ouvrages ne sont pas disponibles.
Toutefois, le nombre de forages (puits et pompes) réalisé par
unité géologique et les profondeurs des aquifères par
arrondissement ont été relevés sur le tableau XXV.
- - - 81 -Page 81 sur 162
Tableau XXV : Répartition des ouvrages sur
les unités géologiques
Unités géologiques
|
Argilites, grès
|
Gneiss
|
Cambro-cilurien (schistes)
|
Micashiste
|
Quartzite
|
Profondeurs
Arr.
|
< 40m
|
< 40m
|
< 40 à 60 m
|
< 40m
|
40 à 80 m
|
Boukombé
|
14%
|
24%
|
43%
|
14%
|
5%
|
Dipoli
|
0%
|
55%
|
45%
|
0%
|
0%
|
Korontière
|
0%
|
86%
|
14%
|
0%
|
0%
|
Kousou
|
0%
|
59%
|
12%
|
18%
|
12%
|
Manta
|
4%
|
60%
|
24%
|
8%
|
4%
|
Natta
|
10%
|
30%
|
40%
|
20%
|
0%
|
Tabota
|
0%
|
52%
|
48%
|
0%
|
0%
|
Total
|
4%
|
52%
|
33%
|
8%
|
3%
|
|
Source : DH, Cotonou 2003
Le tableau XXV révèle que la plupart des
forages de la commune de Boukombé reposent sur le
gneiss (52%) et le cambro-cilurien (33%) à des
profondeurs de moins de 40 m. A l'échelle d'arrondissement, les forages
de Boukombé et de Natta sont répartis sur
presque toutes les unités géologiques. Alors que ceux de
Korontière, Koussoukouangou et Manta se
répartissent pour la plupart sur le gneiss, ceux de
Dipoli et Tabota se répartissent presque
équitablement sur le gneiss et le cambro-cilurien.
En somme, la localisation, le type, le nombre, et la
profondeur des ouvrages démontrent qu'ils sont les mieux adaptés
au milieu. De toutes les façons ils influencent la couverture des
besoins en eau.
|