3.3.2.4. Méthodes d'enquêtes
La première phase relative à l'inventaire s'est
déroulée de Mars et Mai 2009. Une fiche d'inventaire portant
mentions les noms vernaculaires, les noms pilotes, les noms scientifiques et
les familles des espèces associées a été
utilisée dans 50 cacaoyères réparties respectivement dans
trois zones. Pour y arriver, la méthodologie suivante a
été retenue :
· la description physique des parcelles a
consisté à sa délimitation afin d'en estimer la
superficie. Les données ont été prélevées
d'une part à l'aide d'un décamètre et d'autre part
à l'aide d'une boussole et consignées dans une fiche
conçue pour la circonstance;
· la description horizontale a concerné
l'inventaire des espèces ligneuses ;
· l'inventaire proprement dit a consisté pour
chaque agroforêt ciblée à un comptage systématique
de toutes les espèces végétales ligneuses présentes
dans la cacaoyère. Les parcelles ont été
entièrement inventoriées et les données consignées
dans une fiche d'inventaire. L'identification de ces espèces s'est
basée sur les noms vernaculaires en Yambassa, Eton et Ewondo selon la
zone. Les correspondances en noms communs et noms scientifiques ont
été rendues possible grâce aux lexiques de botanique de
Vivien et Faure (1985) et au guide pratique d'identification des arbres de la
Guinée Equatoriale de Wilks et Issembé (2000). Les
échantillons (feuille, écorce, et fruits) des espèces ne
pouvant être immédiatement identifiés ont été
récoltés et envoyés à l'Herbier National pour
identification.
En plus de cette méthodologie utilisée par
Messie (2007), nous avons chaque fois que cela était nécessaire
ajouté ou retranché des espèces oubliées au cours
de l'inventaire. Il faut noter que des ajouts sont dus au fait que les
producteurs ont supprimé des espèces entre la période
où l'inventaire était réalisé et le moment de la
mise en application de la méthode de distribution des cailloux (MDC).
Dans un souci éventuel de maîtrise du nom des espèces
ligneuses, les travaux d'inventaire ont été faits grâce
à la collaboration de producteurs Yambassa, Eton et Ewondo afin de mieux
appréhender ces espèces ligneuses et d'avoir le maximum
d'information.
La deuxième phase relative à la méthode
d'évaluation à dire d'acteur s'est déroulée de Mai
à juillet 2009. Pour cela, afin de pouvoir hiérarchiser les
composantes via une unité commune, nous nous sommes
intéressés à l'importance attribuée aux
différents usages par le producteur lui-même. Ainsi nous avons
appliqué la Méthode de Distribution des Cailloux (MDC) qui repose
sur la quantification de l'importance relative par les producteurs et part du
principe que les populations locales sont les plus aptes à estimer ce
qui est important pour elles (Sheil et al.,2004).
L'exploitant réparti 100 unités (dans notre cas des noix de
palmistes) sur une feuille de papier présentant un tableau croisant les
espèces présentes sur la parcelle et les différents usages
ou fonctions considérés : autoconsommation familiale, vente,
utilisation du bois de chauffe et du bois d'oeuvre, ombrage créé,
fertilité, médicinales et social (dons fait aux autres membres de
la communauté, rites, coutumes, et autres. La notion d'importance est
propre à chaque individu, il y a donc variabilité des estimations
selon l'exploitant mais la méthode permet une estimation holistique de
préférence. Pour aider et suivre le raisonnement du producteur,
la question posée est « pourquoi tel individu de telle
espèce est conservé ? ». Il est essentiel de noter les
justifications de l'exploitant car elles permettent d'entrevoir la logique
productive ainsi que le mode de gestion de la parcelle (Wagler, 2007). De plus,
il faut s'assurer que le planteur exprime l'importance attribuée aux
individus de l'espèce présents dans la parcelle et ensuite celle
accordée de manière générale. Pour cela, la
distribution des cailloux se fait dans les parcelles et après une
lecture commune de la liste des espèces présentes.
Les résultats de la MDC ont permis de calculer
l'importance globale accordée à chaque espèce, mais aussi
à chacune des fonctions de cette espèce.
Les producteurs ont été soumis à trois
exercices:
- le premier exercice a consisté à disposer les
noix de palmistes dans le tableau croisé de l'importance relative
(Annexe 1) en tenant compte du prix de cacao actuel;
- le second exercice a consisté à disposer les noix
de palmistes en tenant compte du prix du cacao le plus faible
déterminé par les planteurs ;
- le troisième exercice a consisté à
disposer les noix de palmistes en tenant compte du prix du cacao le plus
élevé déterminé par le producteur.
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