2.2.3. Structure et composition des cacaoyères
Les systèmes de cacaoculture du Centre Cameroun sont
très diversifiés. Cette diversité se traduit par leur
richesse spécifique mais aussi par les types biologiques qu'on y trouve
(Mekembom, 2005). Ce dernier a effectué une étude dans 46
cacaoyères dans les provinces du Centre et du Sud du pays (Okola,
Mbalmayo, Ebolowa). L'objectif était de déterminer le potentiel
en produits forestiers non ligneux (PFNL) des agroforêts à base de
cacaoyer (AFC) de la zone. Il a principalement comme méthodes de
collecte de données l'inventaire et l'observation.
Il ressort des observations que les cacaoyères de la
zone sont stratifiées ou étagées. Elles sont
constituées de trois strates à savoir la strate inférieure
très dense constituée des herbes et des espèces rampantes
; la strate moyenne composée des cacaoyers et des arbustes ; la strate
supérieure constituée des arbres.
Sur la strate constituée d'arbres, le safoutier
(Dacryodes edulis), l'avocatier (Persea americana), le
manguier (Mangifera indica), l'emien (Alstonia boonei) et le
palmier à huile (Elaeis guinensis) sont les espèces les
plus fréquentes.
Les densités d'arbres à l'ha observées
respectivement à Okola, Ebolowa et Mbalmayo sont de 119, 151 et 196
tiges respectivement. Ce qui est très supérieur aux
densités habituellement recommandées dans les principaux pays
africains producteurs de cacao :
? En Côte d'Ivoire, les densités des arbres
associés au cacaoyer sont comprises entre
17 et 56 tiges par ha (Herzog, 1994) ;
. Au Ghana, la recherche agronomique recommande une association
cacaoyers-arbres
fruitiers où les arbres sont plantés à une
densité moyenne de 10 à 15 tiges à l'ha, et le cacaoyer
à une densité de 1.730 tiges par ha (Padi et Awusu, 2003) ;
Dans la zone humide au Cameroun, Sonwa (2004) a observé
à l'ha une densité moyenne de 321 arbres associés aux
cacaoyers plantés à une densité de 1.168 plants par ha.
Dans la Lékié, Gockowski et Dury (1999) ont trouvé 165
arbres par ha associés aux cacaoyers. De même Moneye (2005), et
Mekembom (2004) ont révélé une importante richesse en
termes d'espèces dans les AFC dans la province du Centre Cameroun.
Ceux-ci ont respectivement trouvé 164, 255 et 204 espèces dans
les cacaoyères.
Dans les systèmes de cacaoculture, de nombreuses
espèces sont associées au cacaoyer dans le but de gérer,
au sein des cacaoyères, d'autres espèces qui peuvent
améliorer le revenu du système et épargner ainsi les
producteurs des fluctuations des cours sur le marché international
(Sonwa et al., 2002).
Pendant la mise en place d'une cacaoyère, certaines
espèces (Cola spp. ou colatier, Terminalia superba ou
fraké) sont laissées volontairement sur la parcelle (Duguma
et al., 1998). Les investigations faites au Sud du Cameroun, vers la
frontière du Gabon et celle de la Guinée Equatoriale montrent que
les cinq espèces d'arbres fruitiers que les producteurs
préfèrent introduire dans leurs cacaoyères sont : le
Dacryodes edulis, le Persea americana, le Mangiféra indica, le
Citrus sinensis et le Citrus reticulata (Sonwa et al.,
2000). Par contre, dans la zone de transition entre la forêt et la
savane, Gockowski et Dury (1999) ont noté la présence dans les
cacaoyères, outre les espèces déjà citées,
des espèces telles que Elaeis guinensis, Cola spp., Carica
papaya et Irvingia gabonensis.
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