Section3 : les modalités de financement des PME
Les PME sont des acteurs importants dans l'économie en
termes d'innovation et de création d'emplois, elles pourraient
l'être davantage encore si elles parvenaient à trouver les
conditions de leur développement dans de meilleures conditions. Et parmi
ces conditions on trouve le financement ou bien la facilité de procurer
des moyens de financement. Autrement dit, la possibilité
d'accédé aux financements.
A travers cette section, on traite toutes les modalités de
financement possibles pour les PME, qui peut les divisés en trois
catégories :
- Le financement par fonds propres qui sont
le plus souvent, insuffisants pour financer la totalité des
investissements. L'entreprise doit donc recourir à des sources
de financement externe.
- Les quasi-fonds propres
- Le financement externe.
PARAGRAPHE1 : LE FINANCEMENT PAR FONDS PROPRES
Le financement interne dépend de deux facteurs principaux
:31 -l'annuité d'amortissement ;
-la mise en réserve de bénéfices.
Selon la nature de son activité et le degré
d'amortissement de ses immobilisations industrielles, une entreprise est plus
ou moins apte à dégager rapidement des liquidités,
à condition bien sûr de pouvoir dégager un résultat
d'exploitation suffisant pour couvrir les amortissements. Les entreprises
à haute intensité capitalistique sont généralement
capables de secréter rapidement d'importantes liquidités.
Dans le financement interne on peut distingue entre :
1) L'autofinancement :
31 Pierre Conso et Farouk
Hemici, (2005). « Gestion financière de l'entreprise », Paris.
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L'autofinancement principale source de financement interne est
l'ensemble des ressources générées par l'entreprise, de
façon autonome, il peut provenir de ressources exceptionnelles et
actionnelles lors de la cession d'actif (immobilisation, participation...).
1.1) Définition d'autofinancement :
L'autofinancement représente la richesse nette
créée par l'entreprise : c'est ce qui reste à
l'entreprise après avoir rémunéré les actionnaires
(dividendes). Ce reste est propre à l'entreprise et
représente une ressource interne qui sert à financer les
investissements (renouvellement et expansion), à couvrir l'accroissement
du besoin en fonds de roulement et à consolider les
liquidités.32
L'autofinancement est un mode de financement le plus simple
pour l'entreprise semble être d'utiliser ses propres ressources
liées aux profits antérieurs et à l'épargne qui
s'en est dégagée. Comme l'entreprise ne se tourne pas vers
l'extérieur pour financer son investissement, on dit qu'il s'agit d'un
financement interne et plus précisément
d'autofinancement.33
Rappelons la détermination comptable de la capacité
d'autofinancement (CAF):
Résultat Net
+ Dotation d'exploitation + Dotation
financière
+ Dotation non courante - Reprise d'exploitation -
Reprise financière
- Reprise non courante + VNA
- Produits de cession
= CAF
Et l'Autofinancement (AF) = CAF - Dividendes
distribués.
1.2) l'influence de la politique d'amortissement sur la
constitution et l'utilisation de l'autofinancement :
32 Nacer-Eddine SADI. (2009),
Analyse financière d'entreprise : méthodes et outils d'analyse et
de diagnostic en normes françaises et internationales
IAS/IFRS
33 Carole Bolusset. (2007),
« L'investissement », P49
Principe :
Les obligations juridiques et fiscales imposent
l'enregistrement d'amortissements, de dépréciations et de
provisions en articulation avec le principe de prudence. Ainsi, le
résultat de l'exercice est diminué de la perte de valeur subie
par les immobilisations du fais de leur utilisation, de la
dépréciation probable des éléments d'actif ainsi
que des risques et charges qui pèsent sur l'entreprise.
Analyse :
Dans le cadre d'une approche financière à
condition que la capacité d'autofinancement soit positive.
L'enregistrement de ces charges non décaissées permet de
conserver des sommes non distribuables (car déduites du résultat)
pour des investissements futurs. par ailleurs, ces charges fiscalement
déductibles permettent également de diminuer le montant de
l'imposition (sous réserve d'un résultat fiscal positif).
Comme les dotations aux amortissements, les dotations aux
dépréciations et aux provisions représentent des charges
non décaissées et représentent des sommes non
distribuables jusqu'a ce que le risque se concrétise....ou
disparaisse34 .
1.3) l'influence de la politique de mise en réserves sur
l'autofinancement Méthode :
L'autofinancement net déterminé après
répartition des résultats. Est obtenu en soustrayant les
dividendes de la capacité d'autofinancement.
D'un point de vue juridique, les bénéfices
appartiennent aux propriétaires de l'entreprise. Hormis la part revenant
aux salariés au titre de la participation.
Lors de l'assemblée générale ordinaire
(AGO) qui se tient tous les ans pour approuver les comptes et décider de
l'affectation du résultat, les associés ou actionnaires doivent
choisir de répartir les bénéfices selon deux types
d'affectation :
_ Le versement de dividendes, qui correspond a un désir de
liquidité immédiates de la part des associés ou des
actionnaires.
_ la mise en réserves, qui correspond a l'espoir d'un
développement futur de l'entreprise engendrant des plus-values des parts
sociales ou des actions qu'ils possèdent.
Leur décision n'est toutefois, pas totalement libre.
Après imputation d'éventuelles pertes
antérieures le résultat de l'exercice fait l'objet de dotation de
réserves obligatoires :
34 Chambost Isabelle,
Cuyaubère Thierry. (2011), «Gestion financière manuel 5 e
édition», p41 /P43
*la réserve légale, à
doter pour 5%u résultat après report à nouveau
débiteur. Jusqu'à ce que le montant au bilan atteigne 10% du
capital. Cette obligation résulte d'un objectif de consolidation des
capitaux propres afin d'augmenter les garanties pour les tiers :
* les réserves statutaires ou, le plus
souvent, de nature contractuelle.
Les réserves légales et statutaires ne pourront
être redistribuées par la suite.
Le bénéfice distribuable est alors
déterminé en prenant en compte l'éventuel report à
nouveau créditeur35.
L'alternative est alors :
4De distribuer des dividendes constitués :
-d'un intérêt statutaire qui rémunère
à un taux annuel fixe par les statuts les apports en capital
effectivement réalisés sur une durée prorata temporise
;
-et éventuellement et un superdividende, équivalent
pour toutes les parts ou actions ;
4De constituer des réserves facultatives qui pourront
éventuellement être redistribuées par la suite.
Analyse :
La politique distribution des dividendes sera foncièrement
différente :
-selon les relations entre dirigeants et actionnaires : la
situation sera donc différente entre une Sarl à gérance
majoritaire et une société anonyme faisant un appel public
à l'épargne.
-selon la structure de l'actionnariat : les attentes d'un petit
épargnant pouvant être différentes de celles d'un
actionnaire majoritaire.36
1.4) Les enjeux de l'autofinancement
On retrouve ici les enjeux du partage de la valeur
ajoutée : quelle part dans la valeur ajoutée
destinée aux revenus du capital pour dégager des moyens
financiers propres à l'entreprise ? Donc un partage en faveur de
l'entreprise qui peut être aux dépens des salariés, une
priorité accordée aux investissements aux dépens de la
consommation.
L'autofinancement traduit le fondement de la logique
capitaliste, la manière de dégager un profit et de
l'utiliser. Le profit n'est pas un simple revenu des
propriétaires du capital, il est une arme financière
pour assurer la compétitivité de l'entreprise à travers
ses capacités à
35 Même
source
36 Chambost Isabelle,
Cuyaubère Thierry. (2011), «Gestion financière manuel 5 e
édition », Page 44
investir et en particulier à introduire l'innovation dans
le processus de production.
Enfin, la fiscalité sur les
bénéfices est aussi un enjeu essentiel et
d'actualité dans la concurrence que se font les entreprises dans le
cadre de la mondialisation et en particulier dans le cadre de l'Union
européenne. L'impôt sur les sociétés est un
prélèvement sur les bénéfices et qui ainsi
réduit plus ou moins les ressources propres à
l'entrepris.37
1.5) avantages et inconvénients de l'autofinancement
Avantage:
-Ne crée pas d'obligation par rapport à un
créancier ce qui n'est pas le cas lorsque l'entreprise a recours
à un emprunt.
-Ne se traduit pas par l'apparition de charges financières
puisqu'il s'agit de ressources produites par l'entreprise elle-même.
-la capacité d'endettement de l'entreprise n'est pas
diminuée. Inconvénients :
-la priorité donnée à l'autofinancement
peut se traduire par une politique de distribution de dividende peu importante
ce qui risque déplaire aux actionnaires et de ne pas favoriser la hausse
du titre de l'action si celle-ci est cotée en bourse.
- les actionnaires attendent un retour sur investissement
important des fonds placés dans l'entreprise, y compris lorsque ce
financement est issu de l'entreprise elle-même.38
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