REPUBLIQUE DEMOCRATQUE DU CONGO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUT FACULTAIRE DES SCIENCES DE L'INFORMATION ET DE
LA COMMUNICATION
« IFASIC »
B.P 14998
KINSHASA - GOMBE
?
Sylvie MAMBOTE MOYO
Travail de fin de cycle présenté et défendu
en vue de l'obtention du grade de graduée en Sciences de l'Information
et de la Communication
Directeur : Pro. Godefroid ELITE
IPONDO
Lecteur : CT Anicet BASILUA
SEPTEMBRE 2010
DEDICACE
A mon aimable et tendre Père Noël MOYO IPINGA
MIPING, de qui nous sommes très fières pour nous avoir
élevé selon les normes de la société et grâce
à ses conseils et son soutien, nous sommes ce que nous sommes
aujourd'hui.
A ma tendre mère MINERVE WATA YINDA pour son amour
incomparable et irremplaçable. Nous tenons cette opportunité pour
vous dire que même si Dieu devait recréer le monde un million de
fois mon souhait est que je sois toujours votre fille.
A mon grand frère bien aimé MOYO Pierre MORIEN
pour tant des services et d'affections à notre endroit. Des conseils
feront de nous les femmes selon le coeur de Dieu.
A vous mes chers frères et soeurs qui méritez
notre considération : Nana - Angélique MOYO, Carine MOYO,
Paul MOYO, Moïse MOYO, Marc MOYO, Petit Pierre MOYO pour la
fraternité et l'unité affiché.
A notre aimable PIE - GERARD ELENGA PELA
A vous tous, notre cordial attachement.
REMERCIEMENTS
Nous ne pouvons jamais nous dire au bout de notre cycle de
graduat à l'Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la
Communication (IFASIC), sans le concours et l'apport matériel, financier
et intellectuel des personnes qui espèrent aux qualités des
jeunes comme l'espoir de demain.
Nous témoignons notre spéciale reconnaissance
à Dieu tout puissant, maître de temps et des circonstances, il
nous a gardé durant tous ces trois ans, malgré les
difficultés et les souffrances rencontrées, il nous a soutenus
afin que nous arrivions là où nous sommes en ce jour. Pour toutes
les opportunités, pour le souffle de vie, pour les parents responsables
qu'il nous a donnés, il nous lui disons sincèrement merci.
Cette occasion nous permet de remercier et d'exprimer notre
gratitude à l'ensemble du corps académique et scientifique de
l'IFASIC, pour nous avoir formé et encadré depuis le premier
graduat jusqu'à la fin de ce cycle.
Nous pensons particulièrement au professeur ELITE qui,
de mains de maître, et en dépit de ses occupations, nous a
gratifiée de son encadrement et de sa disponibilité dans notre
recherche. Nous remercions de tout coeur le Chef de travaux Anicet Basilua pour
leur ténacité dans l'encadrement de ce travail.
Nous tenons à remercier de tout coeur. L père
DIEUDONNE MAPASI pour son précieux concours scientifique, et son soutien
tant matériel que financier qu'il a disposé à notre
faveur.
Nous témoignons notre gratitude à Monsieur
l'Abbé Justin Bille Curé de la paroisse St Muzey, pour son
soutient spirituel, moral, matériel et financier à notre
endroit.
Nous ne pouvons pas écarté la fraternité
et l'unité vécu avec les collègues de notre promotion dont
l'amitié doit être prouvé. Nous pensons à Angel
TALABAU KAUKA, à Coralie MAYUKU RIONGO, à Assia BUTOKO, Trudon
MUKANIA MOLE, Jean Paul nous vous remercions pour tous les moment vécus
ensemble, quand nous y penserons nous aurons parfois de larmes aux yeux.
Nous disons ensuite merci à notre mère Adel WATA
et nos soeurs Esther SENGI, Ruth MANGOTO, Loraine MANGOTO, Françoise
MANGOTO pour leurs soutiens et encouragement à notre endroit.
Enfin notre reconnaissance s'adresse à tous ceux qui de
près ou de loin, d'une manière ou d'une autre ont
contribués à notre formation et à notre éducation
dont les noms ne sont pas repris ici, qu'ils trouvent enfin dans ce travail
l'expression de notre profonde gratitude.
Merci à
tous !
O. INTRODUCTION
1. Problématique
Notre travail porte sur l'analyse des funérailles du
chef coutumier Yaka comme système de communication.
Nous partons du constat suivant : l'homme naît,
grandit et meurt. Il accomplit ainsi le cycle de la vie. En effet, la vie d'un
homme commence par la naissance et prend fin par la mort. Aussi, cette
étape ultime de la vie qu'est la mort, intervient à la suite des
causes multiples dont la maladie, l'accident, la vieillesse, le suicide,
l'assassinat, etc.
En outre, le mystère de la mort traverse toute
société humaine. Les différentes tribus du monde sans
distinction de race, de civilisation, et de niveau éprouvent
d'énormes difficultés pour surmonter l'expérience de la
mort, surtout celle d'un chef.
Dans la société Yaka, quelle que soit sa cause,
la mort est considérée comme l'événement le plus
chagrinant. Elle marque une séparation totale entre la personne
décédée et la société à laquelle
elle appartenait. Le chagrin est d'autant plus profond si la personne
décédé est un chef. La douleur est ressentit par la majeur
partie du peuple qu'il gouvernait.
Pour traduire l'indicible causé par la profondeur de
l'amertume dans laquelle l'on se trouve face à ce
phénomène étrange, l'homme a institué un certain
nombre de pratiques ou rites afin d'exprimer sa douleur, sa compassion.
Parmi ces pratiques, on peut citer les
cérémonies funéraires. En effet, ils se manifestent autour
de ces cérémonies : pleurs, cris, danses, chants, etc. qui
sont des actes qui traduisent un message. Pour paraphraser Régis
Debray1(*), tout peut
être medium : une table, un stylo, une houe, etc., car selon lui,
tous les objets constituent des « médiations » par
lesquelles une idée devient force matérielle. De ce fait, ils ne
peuvent être exclus de la sphère des médias.
Dans ce contexte, les funérailles d'un chef coutumier
Yaka constituent à coup sûr un système de communication.
Selon TEMPLS, aux yeux des bantu (Groupe ethnique vivant en Afrique Centrale et
Australe), la vie de l'au-delà ressemble plus ou moins au monde
d'ici-bas2(*).
Cette croyance explique un certain nombre des
pratiques :
· On habille le défunt pour qu'il ne soit pas
nu,
· Dans certains cas, les femmes ou les esclaves d'un
grand chef accompagnent ce dernier dans la tombe pour qu'il ne soit pas
seul ;
· On dépose sur la tombe des ustensiles, des
objets familiers ou bien y apporter de la nourriture pour que le défunt
puisse se nourrir.
Chacune de ces pratiques est une occasion pour une
manifestation originale des actes communicationnels pendant les
funérailles d'un chef coutumier Yaka.
Notre problème général de recherche tient
au fait que nous ne connaissons pas les mécanismes de communication mise
en oeuvre au cours de la cérémonie d'un chef coutumier dans la
société Yaka. Ce problème de recherche s'inscrit dans
l'axe de la recherche théorique étant donné la
compréhension du phénomène soumis à notre
étude. D'où notre question générale de
recherche : quels sont les mécanismes de communication mise en
oeuvre dans le cadre de la cérémonie des funérailles de
chef coutumier chez le Yaka.
Cette question générale appelle plusieurs
sous-questions dont voici quelques unes :
- Comment fonctionne ce système ?
- Quelles en sont les modalités ?
Cet aspect particulier de la communication a
déjà intéressé un bon nombre de recherches parmi
lesquelles celle de Mandala Vanzi3(*) qui s'est posée comme question de
recherche : en quoi consiste la singularité de la pratique
communicationnelle dans l'espace de deuil ?
Dans son hypothèse, elle affirme que le deuil en
société Yanzi constitue un espace où se manifeste et se
consolide les relations intime entre membres de la Communauté et un
espace où se déploie de façon concrète et visible
la culture Yanzi.
De même, Mumbere Mwengesyali4(*) s'est préoccupé de
savoir comment fonctionne la Communication dans l'espace que constitue le
« Matanga » ou deuil ?
Il a soutenu l'hypothèse que la proximité du
centre, lieu de forte émotivité, est l'espace de la Communication
indicielle, l'éloignement du Centre redonne droit au symbolique.
La particularité de notre recherche réside en ce
que nous considérons les funérailles d'un chef coutumier Yaka de
Kasongo - Lunda comme système de communication.
Ainsi, notre question spécifique de recherche est-elle
formulée de la manière suivante : quels sont les
différentes modalités de communication qui structurent le
système de communication dans les funérailles du chef coutumier
le Yaka.
2. Hypothèse
Le système de communication dans une
cérémonie rituelle repose sur des structures multi - modales,
multi codique, multi sémiotique.
3. Méthodes et techniques de travail
Nos méthodes sont analytiques et descriptive. La
première nous permettra de décrire nos données et la
deuxième nous aidera à les analyser. Ces méthodes seront
accompagnées par la méthode sociologique, aidé par
l'observation et des entretiens en profondeur.
4. Délimitation du sujet
Notre travail est limité dans le temps et dans
l'espace. Dans le temps, elle analyse les données de l'année
2003. Dans l'espace elle se limite à l'analyse des funérailles
d'un chef coutumier qui se sont déroulées au village Khabisa,
à 5 km de la cité de Kasongo-lunda.
5. Division du travail
Notre travail est divisé en trois chapitres. Le premier
présente la Société Yaka, qui est notre cadre contextuel.
Le deuxième chapitre présente les assises théoriques de
l'étude. Enfin, le troisième chapitre analyse les
funérailles du Chef Coutumier Yaka en tant que système
de communication.
CHAPITRE I : PRESENTATION DU PEUPLE YAKA
Vu l'originalité qui caractérise chaque
société, présenter un peuple suppose un
référentiel de base. Il s'agit, de considérer un certain
nombre d'aspects qui permettront au lecteur d'avoir une connaissance
détaillée du peuple à l'étude.
Dans cet optique nous avons considéré
différents aspects qui sont : l'historique, la structure sociale,
l'organisation coutumière, l'aspect économique et la situation
géographique.
I.1. L'histoire
I.1.1. Les origines et l'identité de l'ethnie Yaka
L'enquête sur les origines Yaka devra répondre
à une double question5(*) :
- D'où sortirent les nomades envahisseurs du royaume
Kongo qui, au milieu du XVIe Siècle, détruisirent la capitale de
San Salvador ?
- Comment aussi s'opéra par eux, l'investissement des
deux versants du Kwango où ils se croisèrent avec les
populations présumées autochtones : Tsamba, Ngongo, Mbundu
etc. ?
Pour répondre à ces question, il ya deux
tendances. Les anciens qui se sont intéressés à la
première question placent le foyer de migration au Sud de l'Angola.
Cependant, à quelle souche ethnique de la région peut-on
rattacher les envahisseurs du Royaume Kongo ? A ce sujet la réponse
est fort incertaine.
La solution au second problème peut s'étayer sur
des traditions plus récentes, dont les recoupements conduisent à
distinguer parmi les envahisseurs du Kwango deux couches appartenant à
des vagues successives : celle des premiers Yaka.
Les deux vagues, celle des Yaka makadi ou Yaka makelu, venu du
sud, et celle des Yaka Makongo, venu de l'Ouest se sont croisés sur les
rives du Kwango.
D'après Jan vansina, lorsqu'à la fin du XVIIIe
Siècle, Kasongo Manguanda, Chef de file, d'un groupe d'émigrants
Luunda, arriva dans la vallée du Kwango, il y avait déjà
au moins trois groupes ethniques bien installés dans cet espace :
les Suku, les Tsamba alors organisé en un ou deux royaumes et les Yaka
proprement dits6(*).
Dans le cas des Yaka, Jan Vansina affirme que c'est à
la suite de leur expulsion du royaume Kongo, après 1574, qu'ils
émigrèrent vers la vallée du Kwango et arrivèrent
jusqu'aux rapides de Kingushi7(*).
Il semble cependant que ces populations locales ne furent pas
facilement acte d'allégeance au nouveau pouvoir Luunda. De telle sorte
que Muni Putu Kasongo et ses successeurs durent recourir à la force des
armes pour mâter les récalcitrants néanmoins, dans
l'ensemble, l'assimilation de toutes les populations autchtonnes par la
minorité Luunda, était si forte et bien structuré que
presque tous finirent par se dire Yaka et originaire du pays de Lunda ou
Koola8(*).
Elles reconnurent la souveraineté du Kwamvu qui, encore
aujourd'hui prétend être descendant des Luunda. Même le nom
que porte le territoire de Kasongo - Lunda signifie « Nkaka Kasongo
wa tuka ku Luunda » c'est-à-dire grand père Kasongo
est venu de Luunda. L'histoire de ce territoire montre que les premiers
habitants de ce lieu furent kasongo et ses descendants venus de l'empire
Luunda.
La délimitation de l'extension géographique du
peuplement Yaka repose souvent sur une acceptation très large
appliquée au terme Yaka9(*) et aux critères choisis pour définir
l'appartenance au groupe et ethnique Yaka.
Qui peut être appelée Yaka ?
A cette question, Jacques Dénis10(*), empruntant une méthode
qui allie l'apport de documents écrits et les enquêtes
personnelles sur le terrain, relève un certain nombre des
critères susceptibles, selon lui, de déterminer objectivement et
sans contexte.
Qui est membre de l'ethnie Yaka, force est de constater qu'il
existe actuellement dans le moyen - Kwango un peuple qui se dit et se sent
yaka11(*). Il s'en tient
à ce constat pour conclure qu'il faut donc considérer comme
membres de l'ethnie yaka tous ceux qui prétendent en faire partie et
qui s'en attribuent le nom12(*).
I.1.2 La structure sociale
La société Yaka, étant communautaire, est
basée sur la solidarité tribale ou clanique. Celle-ci est
spontanée, naturelle, mécanique, différente des
solidarités contractuelles évoluées13(*).
Les Bayaka entre eux sont d'un patriarcat
tempéré par certaines concessions aux oncles maternels ;
L'autorité est exercée par toute la
famille14(*), car l'enfant
est une propriété commune du clan paternel et maternel. C'est
pourquoi on dit souvent Mwana ki (Maman) Ngudi, mwana kitata.
C'est-à-dire l'enfant est à la fois paternel et maternel. Cette
solidarité clanique se manifeste surtout à l'occasion de
décès et de naissance, des cultures et des récoltes. Bref
dans la joie et le malheur. « Dia tua butukila bole, kia kondi kwa
mbuta, kua nleki » dit un proverbe plus utilisé en temps de
deuil : ce qui veut dire : le motif de notre naissance à
deux ; ce qui manque à l'aîné se trouve chez le cadet
et vice versa.
I.1.3. La culture Yaka
Les bayaka ont une culture différente de celle des
autres tribus de la République Démocratique du Congo en
général et celle de tribus de la province de Bandundu en
particulier par leurs données linguistiques et leurs croyances.
3.1. Les données linguistiques
Le peuple Yaka parle une langue appelée
« Yiyaka » qui selon Robert Hermans, est parlé par
plus d'un million de locuteurs à travers une aire. de 45.000
km2 dans le district du Kwango en RDC, sans compter les Bayaka de
l'Angola qui sont séparés de premiers que par la rivière
Kwango15(*). Le Yiyaka
connaît un certain nombre des variations dialectales dont six principales
reconnues comme telles par les locuteurs natifs.
Quelle que soit la distance qui les sépare, ces
dialectes gardent une intercompréhension directe. Les deux dialectes
représentés par l'échantillon de Kibanda et le Kinganga.
Le Kibanda, parlé des gens en aval des rivières Kwango et Wamba.
Ce dialecte est parlé par la population des territoires de Kenge et de
popokabaka.
Le Dialecte Kinganga est parlé par ceux qui habitent
la contrée de la rivière Nganga. Il importe de souligner tout de
suite que, si le premier dialecte présente de façon
générale une certaine unité du nord au sud, d'Est à
l'Ouest, tel n'est pas le cas pour le Kinganga.
Ce dernier connaît des variantes fort remarquables.
Ainsi à l'intérieur de Kinganga on peut distinguer deux
principales variables connues des auteurs sous les appellations de Kinganga et
le Kiwamba. Dans ce cas, le Kinganga désigne le parler de la population
qui habite le long de la rivière Nganga et ses environs (la cité
de Kasongo - Lunda). Le Kiwamba est le sous-dialecte en usage dans la
contré de Pelende, à partir de la rivière Twana, et une
partie de Kitenda. Du côté de Pelende après la
rivière wamba commence une autre variante forte influencée par le
Kisuku.
3.2. Les croyances Yaka
La population Yaka reste dans son ensemble très
attachée aux coutumes ancestrales : croyances religieuses et
magiques16(*).
Les Yaka croient en un dieu, en des nombreux esprits, en des
phénomènes naturels et en des forces impersonnelles.
La croyance en un dieu Nzambi Mpungu constitue la pratique
religieuse des Yaka. Cette croyance est très active. Elle se manifeste
par des sacrifices, des prières, les cérémonies
institutionnalisées qu'on voue à ce dieu.
Les ancêtres ne constituent pas uniquement un
chaînon intermédiaire entre Dieu et le Monde des vivants ;
ils sont dieux à la taille de l'humain17(*). En effet les morts ne sont pas morts pour le peuple
Yaka. Les trépassés vivent en communauté dans la kalunga
(pays des morts).
Ils agissent soit pour le bien, soit le mal en défaveur
des terrestres.
Les yaka ont peur des esprits vagabonds nuisibles que sont les
Bitsutsu, les Tsembukombo et les matebu.
Les bitsutsu sont trépassés errants sans
communauté et qui font des visites malencontreuses aux vivants.
Les Tsembu Kombo sont des hommes légendaires, ayant un
bras, un oeil, un nez à moitié coupé, laids, qui jouent
des vilains tours aux pécheurs et chasseurs.
Les matebu sont des âmes mortes transformées sous
le charme des sorciers en diables à son service contre les hommes. Le
hasard permet quelques rencontres innocents avec eux. Mais souvent ils sont
invisibles et agissent sur commandement des sorciers. Les Yaka croient encore
en quelques phénomènes naturels comme la foudre et l'Arc - en -
ciel. Le kilokisme est le métier d'un muloki, le sorcier qui mange la
chaire humaine. Il est la cause des morts et des maladies, il se sert des
diables (matebu) et peut agir de près ou de loin, par acte ou par
paroles.
I.1.4. Organisation Coutumière
Le propre des sociétés africaines est
d'être communautaire et celle des Yaka l'est peut être davantage.
Chez eux tout se tient: le social, le religieux, la politique et
l'économique avec un degré de cohésion
élevée et impératif. Cela tient à l'image
collective ou ensemble dialectique des conceptions, des attitudes et des normes
ayant trait à la communauté des ancêtres18(*).
Entre eux les Yaka entretiennent des relations basées
sur la séniorité : Mbuta- mbuta, Nleki - Nleki. Ce qui veut
dire : l'aîné est aîné, le cadet est cadet.
Cette supériorité de l'aîné est très
agissante et le cadet l'accepte dignement.
Elle se manifeste dans tous les domaines et à tous les
âges.
La séniorité limite par ailleurs d'une
façon draconienne tout déviationnisme ouvert.
Dans le domaine politique, les Yaka forment une monarchie de
type patriarcal héréditaire comme les Luunda. A sa tête se
trouve le roi : Kiamfu ; mais le pouvoir est donc par son origine
une propriété collective, commune à tous. Nul n'a le
droit, même le kiamfu lui-même, de supprimer un couteau ou d'en
représenter un ancêtre c'est-à-dire il n'a pas de pouvoir
de modifié la coutume, il n'est là que pour le faire respecter
par son peuple.
Comme chez les ancêtres il y a de degrés de
présence, chez les vivants il y a aussi des langages majeurs et des
languages mineurs. L'exercice de ce pouvoir se fait par une
décentralisation.
Le kiamfu délègue l'exercice du pouvoir
à ses bilolo qui sont plus parents, enfants ou frères qu'agents
administratifs.
Le royaume lui-même repose sur une structure pyramidale
ayant une hiérarchie rigoureuse. Le roi a droit de vie et de mort sur
ses sujets en principe. Aujourd'hui encore cette structure existe. L'impact de
la colonisation n'a pas porté atteinte à
l'intégrité magique du royaume.
I.1.5.L'aspect économique
Les Yaka, jadis nomades, sont devenus sédentaires
après la chute de San salvador. Ils vivent de la chasse et de
l'agriculture qui fournit l'essentiel de la nourriture. La mentalité des
Yaka sait marquer la différence entre métiers masculins et
féminins. Tous les travaux qui demandent un effort accru et continu,
hormis le défrichement des champs, sont féminins.
Ainsi la chasse et la pêche sont des métiers de
l'homme. L'agriculture nourricière est réservée aux
femmes. Mais la nature féminine étant en général
faible, faible en est aussi le rendement. C'est là que réside en
partie le secret du sous-développement des Yaka.
Cette démission traditionnelle du travail forme un
système d'oppositions structurales significatives dans le social des
yaka19(*).
C'est un principe élémentaire qui facilite
l'intégration féminine et masculine d'une société
d'auto - suffisance.
Du point de vu agricole, la culture de manioc, de mais,
d'arachides, de bananes, de pilipili, de tabac et de haricot, la colonisation
imposa sans succès les cultures de riz, de pommes de terre d'urena, de
punga, de palmiers élaeis, du coton et du café surtout dans le
second plan décennal qui ne sera pas achevé.
Les chasseurs yaka ne sont pas de pasteurs. Ils domestiquent
pourtant quelques cochons, chèvres et poules. Il a été
démontré par la station expérimentale des pères
Jésuite que leur terre se prêtait bien à l'élevage
extensif du bétail rustique Mpanda. L'exemple n'est pas à la
portée des paysans qui n'ont pas d'argent pour se payer des boeufs, ni
les connaissances requises pour leurs entretiens.
Du point de vu minier, la région est, d'une certaine
manière, vierge en termes de prospection digne de ce nom. Il existe
certes une cartographie coloniale qui doit être mis à jours par le
gouvernement. Plusieurs projets de prospection sont projetés. Cependant,
la population locale s'adonne à l'exploitation artisanale du diamant le
long de la rivière Kwango, à la frontière avec la
république d'Angola.
I.2. La situation géographique
2.1. L'habitat
Le territoire des yaka contemporains est compris entre le
confluent de la Bakali dans la Wamba20(*), au nord et une ligne parlant de Sukambundu (Chute
Guillaume) jusqu'à la zamba, affluent de la Wamba, au Sud, soit à
peu près entre 4e et 8e parallèle sud.
A l'Ouest, il est successivement borné par les
rivières Lufimi, Lubisu, en Angola par la Lunga et Kubulu (Cugho),
à l'Est dar la Bakali, puis par les sources de l'Indzia.
C'est-à-dire approximativement entre le 16e et le
18e méridien, à l'EST de Greenwich. L'aire entre ces
coordonnées couvre une superficie de près de
45.000km2.
Elle est occupée par quelque 300.000 Yaka21(*). La densité moyenne de
la population y est de 5 à 6 habitants par km2.
En RDC, les Yaka habitent le district du Kwango, dans la
province du Bandundu, au Sud - Ouest de la République
Démocratique du Congo. Ce terrain a une superficie de
45.000km2. Dans le Kwango on trouve les Yaka dans le territoire de
popokaba, kasongo - lunda et une partie du territoire de kenge.
I.2.2. Végétation
Ainsi qu'ailleurs, la végétation au kwango
s'accorde avec la géologie et la morphologie du terrain. Les
forêts danses et humides remplissent les grandes vallées. Elles
s'y présentent en étendues de forêts primaires makunda, ou
bien comme forêt secondaire : bisangi. On trouve des forêts le
long de la Wamba et du Kwango, des forêts claires, des savanes et du
pseudo - steppe.
I.2.3. Les reliefs et climat
Le Kwango est physiquement un plateau sablonneux dont
l'attitude varie de 500 à 1100m. Il a le climat tropical humide dans
lequel on a l'alternance de deux saisons qui sont : la saison sèche
et la saison de pluie ; le premier a 3 mois et le second a 9 mois. La
saison sèche commence dès le mi - mai et finit vers la fin
Août, du septembre au mois de mai. C'est la saison de pluie.
I.2.4. Hydrographie
Au Kwango, les rivières coulent de façon
parallèle entre elle dans le sens S.E et N.O. Elles appartiennent au
bassin du Kassaï. Elles contiennent des chutes et des rapides pas des
brusques et profonds encaissements. Citons les chutes Guillaume et
François Joseph, les rapides de Kingushi sur le Kwango et les rapides de
Mapanga sur la Wamba.
I.2.5. Conclusion partielle
Ce chapitre se veut une présentation
du peuple qui est soumis à notre étude, les Yaka. Dans cette
optique, nous avons choisi quelques aspects caractéristiques pour
faciliter notre entrée dans l'originalité de cette
communauté. Ainsi, de l'historique à la situation
géographique, en passant par d'autres aspects, nous avons exposé
l'essentiel sur l'emplacement de ce peuple dans le grand ensemble qu'est la
république démocratique du Congo et plus particulièrement
le district du Kwango et son mode de vie. Cette démarche constitue le
fondement nécessaire à la compréhension de la suite de ce
travail.
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Le deuxième chapitre est consacré aux assises
théoriques de notre étude. Il comporte deux sections : la
définition des concepts de base contenu dans ce travail et le cadre
théorique.
Section I : Définition des Concepts
Nous allons définir, dans cette section, les concepts
suivants : funérailles, chef coutumier et communication.
I.2.1. Concept de funérailles
Les funérailles sont un ensemble des
cérémonies solennelles qui accompagnent l'enterrement d'un
mort22(*).
I.2.1. Notions sur les funérailles
Les funérailles sont un ensemble de gestes et de
paroles ; dans certains pays, de danses, accompagnant l'agonie puis la
mort d'un être humain23(*).
Les anthropologues considèrent,
généralement, les funérailles comme un des fondements du
passage à la civilisation. Ces rites semblent relever depuis toujours de
la religion, mais la reconnaissance dans le monde contemporain à une
philosophie agnostique modifie la prise en compte des derniers instants de la
vie et/ou permet l'émergence d'un nouveau type de rites et
cérémonies24(*).
La nature des funérailles varient selon
l'époque, le statut social du défunt, les croyances d'une
société, les conditions du décès et parfois selon
la volonté du défunt.
Les funérailles et le deuil collectif sont aussi
l'occasion de moment particulier de sociabilité qui marque l'histoire
d'un groupe.
· Un moment clé - pour un individu ordinaire est
l'embaumement (Soins de thanatopraxie), la crémation
(incinération) ou l'inimitié (enherbement) et plus rarement
l'immersion dans la mer. L'anthropographie (vraie ou symbolique, avec par
exemple la consommation des cendres du cadavre brûlé) ou
l'offrande du cadavre (généralement découpée, comme
chez les peuples de l'Himalaya) aux vautours.
· Les personnages célèbres ont parfois
droit à des funérailles « exceptionnelles ».
La nature de l'hommage ultime est collective ainsi que la mise en scène
de la cérémonie, et l'érection d'un monument. Selon les
périodes, il est arrivé qu'on sacrifie entourage du défunt
à sa mort.
Les funérailles ne sont qu'accessoirement
destinés aux morts, ils sont ordonnés par les proches du
défunt avant tout pour faire savoir à ceux qui ont pu le
fréquenter ou le connaître de son vivant, combien vouaient
d'amour, d'amitié d'estime. Ce n'est pas à celui qui git dans le
cercueil que destiné la cérémonie, c'est à ceux
qui y assistent. Ce n'est pas le disparu que la pompe funèbre tend
à illustrer, mais la famille ou les amis qui en ont pris l'initiative,
qui ont dévoilé de son ampleur25(*). Eu égard à la situation de fortune et
qui en paierons les frais.
Au demeurant, c'est bien à la gloire du défunt
que s'inscrit, quoique indirectement, la démarche des
décideurs : ceux-ci tiennent à lui rendre un éclatant
hommage. C'est par son mérite et sa valeur personnelle, car le disparu
était de ceux que l'on honore.
Celui qui n'a engendré durant sa vie que rejet,
mépris ou à tout le moins, indifférence ne
bénéficie pas, en général d'un adieu à
planche.
I.3.1. Le chef coutumier
Un chef coutumier : est un chef désigné
selon la coutume et veillant à ce que celle-ci soit respectée et
appliquée dans une société qui requit le système de
la chefferie26(*).
3.1.2. Notions sur le chef coutumier
Selon Iluba, un chef coutumier est un initié qui exerce
un pouvoir mystico-religieux sur sa communauté27(*). Il est également le
notable placé à la tête d'une communauté et investi
selon la tradition. Tous les notables membres du conseil coutumier sont
déjà présents, on voit le griot, courir vers l'assistance,
annonçant l'arrivée de l'incomparable chef coutumier.
C'est le chef coutumier qui répartit les biens, il
commande non seulement les hommes mais également les forces invisibles.
C'est lui qui est autrement appelé chef traditionnel.
1.1.2. Définition de la Communication
Le concept « communication »
possède une diversité d'occurrence, d'après le
dictionnaire Larousse, il faut entendre par communication, l'action de
communiquer, d'établir une relation avec quelqu'un28(*).
De ce fait, Buhler pense que la Communication est un
système mettant en présence des éléments de
l'émetteur vers le récepteur29(*).
Qu'à cela ne tienne, il est clairement établi
que la communication est intrinsèquement liée à la
transmission des messages d'un individu à l'autre et s'étend
à la relation entre partenaires.
De son côté, Osgood affirme qu'il y a
communication toutes les fois qu'un système, une source influence les
états ou les actions d'un autre système ; la destination ou
le récepteur en sélectionnant parmi les signaux servant de
relais30(*). On observe de
manière générale que le système de communication
humaine ne se réfère pas nécessairement à des
messages verbaux, mais plutôt à une pluralité des signaux
considérés comme message.
Soulignons en outre que dès ses origines, la
Communication rêvait deux grandes dimensions : l'une statique
(état) et l'autre dynamique (processus). La première, englobe
deux éléments, à savoir : une pluralité
étant donné que l'autre est considéré comme
différent de soi. Quant à la seconde dimension, elle
établit une relation entre deux personnes.
A ce propos, la philosophie de Charles Cooly présente
la communication comme étant un mécanisme parce que les relations
humaines existent et se développent31(*). L'auteur soutient, en outre, que sans la
communication, l'esprit humain véritable demeure dans un état
anormal et indescriptible ; ni humain, ni proprement brutal.
Notons ce pendant que d'autres chercheurs perçoivent la
Communication comme étant le processus par lequel le comportement du
récepteur est modifié à cause du stimulus émis par
l'émetteur.
A ce sujet Carl Hovland définit la communication
comme étant un processus par lequel l'individu, c'est-à-dire
l'émetteur, transmet incessamment des symboles verbaux en vue de
modifier les comportements d'un autre individu, c'est-à-dire le
récepteur.
L'auteur poursuit en soutenant que l'effet persuasif de
l'esprit est endogène et exogène de l'émetteur32(*). Dans le même ordre
d'idées, Ruech pense que la communication est le moyen par lequel les
individus s'influencent entre eux33(*).
Il en est de même pour Laswell qui a
énoncé, en 1948, les conditions premières de l'existence
d'une communication efficace. Son article est paru sans ouvrage collectif
«The structur and function of communication in society ».
D'après lui, un acte communicationnel est exhaustif dans la mesure
où il englobe les éléments ci-après :
émetteur, récepteur, message, canal, effet.
Tous ces éléments s'articulent autour des
questions suivantes : Qui dit quoi ? A qui ? , par quel
Canal ?avec quel effet34(*) ?
Ce sont là quelques définitions de la
Communication. Bien que la liste ne soit pas exhaustive, ces définitions
sont tout de même significatives dans la mesure où elles nous
éclairent dans notre travail.
1.1.3. Niveau de la communication
La communication est une activité permanente
liée à l'homme. Où qu'il se trouve, dans n'importe qu'elle
circonstance, l'homme sent toujours le besoin de communiquer avec les
autres.
Il faut préciser que l'acte de transmission des
informations, des idées et des attitudes d'un individu à l'autre,
ne se fait pas toujours de la même manière. Il existe plusieurs
types de communication selon qu'on considère le public ou le code.
Depuis que l'homme est l'homme, cette curiosité a
engendré toutes les formes du commérage et d'indiscrétion
qui sont le côté le plus gratuit mais non le moins
nécessaire des rapports que les hommes entretiennent entre eux. Cela
pour s'oublier comme pour se retrouver. Dans le deux cas l'on s'appuie
tantôt sur la cible, tantôt sur le code.
1.1.4. Processus de communication
Dans les sociétés dites de voisinage, la
communication était, et est encore aujourd'hui, personnelle et directe.
C'est le type de rapport que la sociologie désigne sous le nom de
relations primaires35(*).
Ceci explique en grande partie tout ce qui se produit dans ce
processus de communication.
En effet, une personne (un émetteur) entre en contact
avec une autre personne (récepteur) ou, éventuellement avec un
petit nombre de destination. Par l'intermédiaire d'un lien physique et
au moyen d'un système symbolique (langage), ils possèdent le code
l'un et l'autre.
La communication reste toutefois immédiate si le
processus fonctionne normalement et de façon réciproque. Le
retour sur la source ou repousse que les théoriciens de la communication
appellent feed-back est lui-même immédiat puisque le
système peut, dans l'immédiat, s'inverser. C'est-à-dire
l'émetteur devient récepteur et vice - versa. Cela, de telle
sorte qu'il s'établit un échange continu et sans
intermédiaire : un dialogue ou une conversation. De façon
schématique, on peut représenter le processus de communication
comme suit :
De l'analyse de ce schéma, nous pouvons déduire
que le processus de Communication répond à un certain
questionnement référentiel. Il s'agit donc de la formule :
Qui dit quoi, à qui, par quel moyen et avec quel effet ?
Par ailleurs, la situation relative à la communication
directe paraît très fondamentale dans la mesure où il est
important de l'avoir en esprit lorsque l'on aborde n'importe quel autre mode de
communication, pour comprendre ce qui le rapproche de cette manifestation
première de l'échange interpersonnel ou ce qui l'en distingue.
Puisque nous parlons de la communication directe, il convient
de signaler, à l'opposé qu'il existe également une
communication indirecte. Celle-ci résiste à l'invention de
l'écriture qui a profondément modifié un support
indépendant des individus. C'est ainsi que la communication est devenue
capable de se stabiliser et de s'authentifier en se transmettant sans
déformation outre qu'accidentelle dans le temps et dans l'espace.
I.1.5. Typologie de communication
On peut établir plusieurs typologies de communication.
Toute typologie dépend du facteur pris en compte. Ainsi, en
considérant l'aspect moyen utilisé nous distinguons d'une part la
communication traditionnelle et la communication de moderne, d'autre part.
A. La communication traditionnelle
C'est la communication pratiquée dans le contexte de
société dite traditionnelle à faible imprégnation
technologique et scientifique moderne, en l'occurrence les
sociétés traditionnelles africaines36(*).
Cette communication est essentiellement constituée des
symboles, signes, et codes conventionnels investis d'une intention
communicatrice.
En plus, dans le type de communication, l'univers symbolique
ne se limite pas aux seules formes visuelles d'une inspiration graphique comme
les pictogrammes, idéogramme scarifications, les touages, expressions
artistiques telles que la danse, les masques, les statuettes, les couleurs, la
musique etc....
En outre, cette communication traditionnelle serait donc une
activité communicationnelle qui s'inscrit dans le cadre d'une
société traditionnelle.
Elle emploie des méthodes et moyens
hérités des ancêtres. Elle est donc tout à fait
différente de la communication moderne qui s'effectue à l'aide
des médias modernes que sont la radiodiffusion,
télévision, cinéma etc.
Okomba distingue quatre niveaux de la communication dans la
société traditionnelle37(*), à savoir :
- communication avec soi-même
- communication avec le monde visible et invisible.
- communication interpersonnelle
- communication de groupe.
1. communication avec soi - même
Cette communication ne concerne qu'une personne et se fait par
contact introspectif (au niveau de la conscience). Il s'agit ici d'un dialogue
intérieur qui est d'ailleurs le fondement de toute communication, parce
qu'elle permet à l'individu de se découvrir et s'évaluer.
En plus, Okomba estime qu'il y a communication avec soi-même lorsqu'il y
a dédoublement cognitif entre sujet et objet à l'intérieur
de la conscience.
2. communication avec le monde visible et invisible
Pour Okomba, cette communication pose problème, celui
du rapport qui peut exister entre un sujet et un objet. Aussi se pose-t-on la
question de savoir si l'on peut avoir une communication entre l'homme et les
plantes ou encore entre l'homme et les animaux, entre l'homme et
l'environnement.
3. communication interpersonnelle
La communication interpersonnelle est celle qui s'applique
directement à deux interlocuteurs ou à un groupe d'individus.
Elle peut être verbale tout comme elle peut être non verbal.
Pour Marianne Belis, « Le message dans la
communication orale est essentiellement une synthèse des informations,
reçues de différents canaux. Tandis que le côté non
verbal dévoile les profondeurs de l'être humain avec son
tempérament, son éducation, sa culture, le milieu social et
national duquel ils proviennent. Ces deux formes verbale et non verbale, sont
intégrées dans toute communication des hommes. En d'autres mots,
chaque individu participe à la Communication en se servant de la parole,
gestes, regard, silence, habillement etc.38(*)
La communication interpersonnelle, au-delà de sa
visée instrumentale, est animée par une quête de
reconnaissance dont dépend, dans une large mesure, la perception de
soi39(*).
4. Communication de groupe
Elle se réfère aux groupes organisés en
vue d'un but assignés et réuni l'ensemble des mécanismes
de diffusion de message à l'intention d'un groupe social.
Par groupe, M. Belis, entend « l'existence d'une
caractéristique commune (physique, moral, sociale) dont les membres sont
conscients »40(*).
A dire vrai, ce type de communication n'est rien d'autre
qu'une communication interpersonnelle qui s'étend à un nombre
plus important des personnes.
B. Communication moderne
La communication moderne est le processus par lequel des
communicateurs professionnels utilisent un support technique pour diffuser des
massages, de manière ample, rapide et constitue afin de toucher une
large audience.
Section II : Cadre théorique
Le cadre théorique est la perspective que se donne le
chercheur afin d'expliquer le phénomène sous l'étude.
Nous pensons que, l'étude sur les funérailles
d'un chef coutumier Yaka comme espace de communication peut être mieux
appréhendée à travers la théorie systémique
de la communication celle-ci part du principe selon lequel « les
sujets d'études, quelles que soient leurs natures se trouvent toujours
insérés dans un système, qui est une conformation complexe
auxquelles ils participent par actions et interactions »41(*).
Approche systémique de
communication
II.1. Notions de Système
Le concept « système » est un mot
d'origine grecque qui signifie ensemble. Toutefois, il sied de signaler que
les définitions sont multiples. Mais l'on s'accorde à dire,
cependant, qu'un système n'est pas une simple addition
d'éléments à l'intérieur qui interagissent.
Pour la théorie des systèmes, inspirée de
la Cybernétique, « un système est un ensemble
cohérent, finalisé et donc régulé
d'éléments interdépendants, relativement
stable »42(*).
Autrement dit, cette théorie insiste sur
l'intégration de chaque système dans des entités plus
vastes et sur les échanges entre systèmes.
II.3. Principes de la pensée systémique
Le systémique se fonde sur le principe selon lequel, le
réel se caractérise par une gigantesque
interpénétration des systèmes humains, sociaux,
économiques, écologiques en interaction constante.
Tout est vivant pour cette théorie. Tout a une
signification en ce sens que chaque processus peut être réduit
à l'axiome suivant : « vie = échange
d'énergie+ échange d'information ».
En effet, partant de l'école de Palo alto,
« la communication est envisagée comme la participation d'un
individu à un système d'interactions qui le relie aux
autres »43(*).
Une interaction a lieu lorsqu'une unité d'action
produite par un sujet A agit comme stimuli d'une unité réponse
chez un autre sujet B et vice - versa.
Somme toute, l'approche systémique repose sur trois
principes fondateurs : le principe d'interaction, le principe de
totalité et le principe de rétroaction.
Selon le principe d'interaction ou d'interdépendance,
on ne peut pas comprendre un élément sans connaître le
contexte dans lequel il interagit. Le principe de totalité rappelle que
le tout est supérieur à la somme des parties. Le principe de
rétroaction (feed-back) est un type de causalité circulaire
où un effet B rétro agit sur la cause A qui l'a produit.
II.4. La Causalité circulaire
La notion de système d'interaction apporte aussi avec
elle la notion de causalité circulaire. Cela signifie que le
comportement de chacun est pris dans un jeu complexe d'implications mutuelles
d'actions et de rétro actions. Ce faisant, comprendre la signification
d'une conduite, en tant que communication exige de la replacer dans le
système total.
En plus, le principe fondamental qui fonde l'approche du
système d'assurer sa pérennité se maintient grâce
à l'homéostasie qui est un principe d'autorégulation
interne au système.
II.5. Le système et son homéostasie
Comme nous l'avons dit plus haut, un système n'est pas
une simple addition d'éléments. Il possède des
caractéristiques qui lui sont propres, différentes de celles des
éléments pris isolement.
Ainsi, pour étudier un système, il ne faut pas
considérer les éléments de manière isolée,
mais plutôt dépasser le niveau de seuls éléments
pour se pénétrer de la complexité du système.
Le système détient une force propre de
structuration qui s'exerce sur les éléments en vue d'aboutir
à leur intégration dans le système. Outre cette force de
structuration, le système déploie aussi une force de
résistance face à toute intervention interne ou externe qui
pourrait amener à roder le fonctionnement du système. C'est
cette force de maintenir l'équilibre que l'on appelle
homéostasie.
La théorie systémique de la
communication
Du point de vue de la systémique, le fonctionnement
particulier et la compréhension d'un système sont
déterminés par la nature des interactions qui s'y
déroulent. L'élément central est donc constitué par
l'ensemble des interactions, qui doivent pouvoir être
interprétés en fonction du contexte dans lequel elles
apparaissent. Ce contexte est pour partie lui-même le résultat des
individus et des groupes avec des éléments de l'environnement
plus large.
La théorie systémique tire son fondement de
l'école de Palo Alto qui postule que l'on ne peut pas ne pas
communiquer, la communication est inhérente à tout individu et
que tout est communication. Pour les tenants de cette école, tout
comportement de l'individu est une communication pour celui qui l'observe. Mais
ce comportement n'est compréhensible et explicable que dans un contexte
donné et par des acteurs bien définis qui compose le
système.
Il convient cependant de relever que le modèle de Palo
- Alto s'attache à étudier les interactions à l'oeuvre
dans tout système. Cette communication permet de comprendre le
système, son sens, son fonctionnement, les événements qui
s'y découlent.
Mais qu'appelle-t-on
« système » ?
Le système selon Edgar Morin est défini comme
une « unité globale organisée d'interaction entre des
éléments, actions ou individus ».
De manière générale un système est
un ensemble d'objets, de relations entre ces objets et entre leurs
attributs.
Les objets ici sont les composantes ou éléments
du système, les attributs sont les propriétés des objets
et les relations, ce qui fait tenir ensemble le système.
En effet un système n'est pas une simple addition
d'éléments, mais possède des caractéristiques
propres, différentes de celles des éléments pris
isolement. Le système ainsi compris répond à une dynamique
spécifique qui ne peut être déduite des traits de chaque
participant.
Une organisation peut en effet comme tout ensemble social
être considérée comme un système de
communication.
Un système de communication est un ensemble
récurrent, régulier et repérable de formes
d'échanges existant, dans une certaine temporalité, entre des
acteurs participants d'un cadre d'action pertinent, ensemble qui entraîne
les acteurs dans sa dynamique propre. Cet ensemble peut être
schématisé de telle sorte que l'on puisse parcourir, en divers
circuits, les communications qui s'enchainent les uns les autres en
s'impliquant réciproquement, et que l'on puisse accéder à
une compréhension globale de cet enchaînement à travers la
construction de la logique de son fonctionnement et ensuite, à travers
l'explication des diverses émergences dues à ce fonctionnement,
tant au niveau de segments de communication ou des boucles qui le composent
qu'au niveau des valeurs fondamentales qui en constituent, par construction
intellectuelle, les organisateurs latents, ces derniers pouvant renvoyer
à des relations avec des systèmes englobant.
De ce point de vue, une organisation telle que la banque ainsi
que tout ensemble social, peut être considéré comme un
système de communication. Ce qui signifie qu'elle comprend un ensemble
d'individus en interaction, entre eux ainsi qu'avec des éléments
qui ne sont ni des individus ni des groupes, mais des produits humains tels que
les machines, les systèmes de production, les règlements, les
structures organisationnelles, les statuts, etc..
Il convient cependant de noter que la théorie
systémique élaboré par Alex Mucchielle repose sur des
principes qu'il convient d'analyser.
Les six principes de la systémique et leur application
au sein de l'organisation
1. Toute communication n'existe que dans un
système de communication
Selon ce principe, aucun phénomène n'existe
isolement, que son existence même se concrétise par une insertion
dans un ensemble d'autres phénomènes qui forment un
système avec lui.
Ainsi, on ne peut jamais considérer une communication
comme un phénomène isolé. Une communication fait toujours
partie d'un ensemble de communications. Le contexte occupe donc une place
importante dans la compréhension des phénomènes. Ces
derniers ne peuvent être compris et expliqués que lors qu'on les
replace dans un contexte.
Au sein de l'organisation, un série de contextes sont
également à l'oeuvre, comme les éléments physiques
(bureaux, bâtiments, parkings) mais aussi les règlements,
systèmes techniques, structures qui fournissent des indicateurs de
contexte à l'employé, à l'ouvrier, au cadre, au
visiteur... et les aident à se repérer socialement.
Le comportement de l'employé dans l'entreprise ne peut
être interprété que dans le cadre de ces contextes et
celui-ci ne peut être responsable des actes qu'il pose et qui engage
l'entreprise seulement dans les cadres de ces contextes. C'est par rapport
à ces contextes que les employés arrivent à se forger une
culture et un esprit commun qui les distinguent des autres individus. C'est
enfin dans le cadre de ces contextes que l'on peut retrouver différents
rôles joués par les acteurs de l'organisation et les
différents statuts qu'ils occupent.
Outre le contexte, ce principe met en évidence le
contenu et la relation comme partie composant le système.
Le contenu dans la communication renvoi au message
volontairement encodé et transmis. La relation quant à elle
renvoi à un autre type de message qui passe dans la situation de
communication de manière subtile parce que non explicite et la plupart
du temps, n'est pas traité de manière consciente. La relation
apparaît au sein de l'interaction plutôt que dans le discours.
C'est la relation qui permet à chaque acteur dans l'entreprise
d'attribuer à l'un ou à l'autre des partenaires de la
communication une position dans l'interaction.
Le contenu de la communication au sein de l'entreprise est
perceptible à travers les signaux digitaux qui sont les actions, les
mots, les discours, les écrits qui sont compréhensibles par un
code précis. Il peut s'agir aussi des règlements et des principes
émis par l'entreprise à l'intention de ses membres. La relation
utilise les signaux analogiques que sont les attitudes, les paralanges et tous
les éléments de forme qui accompagnent le contenu. La relation ne
renvoie pas à des codes précis et fait donc l'objet
d'interprétation. L'attitude conviviale et fraternelle d'un
supérieur vis - à - vis d'un agent en particulier dans
l'entreprise peut s'expliquer par la relation entretenue par ces acteurs et
cela peut avoir pour explication un certain degré d'affinité
entre eux et peut être interprété de diverses
manières par n'importe quel observateur. La relation ne peut donc pas
être expliqué de façon rationnelle, elle relève
souvent de l'inconscient.
2. Tout système de communication forme un
premier contexte par rapport auquel les communications qui le composent
prennent un sens.
Le système dans lequel toute communication
s'insère forme nécessairement un contexte à cette
communication. Le contexte est un environnement par rapport auquel un
phénomène prend un sens qui est toujours une affaire de mise en
relation avec des phénomènes concomitants. Le sens naît
toujours de la mise en relation de quelque chose avec un contexte dans lequel
il se déroule.
En effet, comme dans tout système, l'information qui
circule au sein de l'entreprise permet à un observateur d'en tirer du
sens et donc, finalement de l'expliquer. Cette information émerge
à travers les interactions qui ont lieu au sein de l'entreprise et ces
interactions peuvent être prises comme des contextes dans lesquels
naissent des phénomènes qui peuvent être perçue et
expliqué par les observateurs de différentes manières.
3. Le principe de la causalité circulaire
et de l'équifinalité
Les communications d'un système de communication
agissent à travers des boucles d'interaction sur les autres
communications du système et sur elle-même résultat final
sur un des éléments du système.
Etant donné qu'il est impossible de ne pas se comporter
et de ne pas interpréter le comportement, la première forme de
communication en entreprise comme partout ailleurs est constituée par
l'ensemble des comportements en interaction de tous les acteurs de
l'entreprise. Ces comportements quotidiens, habituels ou surprenants, attendus
ou inattendus, sont constamment perçu et interprété par
les acteurs de la situation. Ces interprétations à leur tour,
initient le comportement en réponse et la chaîne se poursuit.
Ce sont ces interactions de nature chaque fois
spécifique qui différencient les organisations qui, dans des
contextes semblables, peuvent faire intervenir des éléments de
structure largement identiques. Tout ceci dans le seul but de la recherche de
l'efficacité au sein de l'entreprise. Toutes les interaction au sein de
l'entreprise ont pur seul finalité de maintenir et de faire avancer
celle-ci
4. Un système de communication est
régi par des règles qui composent la logique de son
fonctionnement ;
Les systèmes vivants ouverts sur l'extérieur ont
tendance à se maintenir à un niveau d'équilibres. Ces
systèmes sont confrontés à des pressions externes ou
internes. Face à ces perturbations, le système doit trouver une
manière de réagir pour les annuler ou tout au moins pour en
limiter les conséquences. C'est ce qui va déterminer un
équilibre dynamique fait de changements internes constants qu'on
désignerait par l'homéostasie.
Cette homéostasie se construit autour d'une norme qui
définie une sorte de point d'équilibre pour le système. La
norme permet de contrôler les perturbations et faire en sorte que ces
dernières ne sortent pas de limites qui amèneraient le
système trop loin de ses capacités d'équilibrage.
En tant que système, l'entreprise, la banque pour notre
cas fait l'objet de pressions diverses notamment la concurrence entre les
différents acteurs de ce secteur. Ces pressions ont une certaine
influence sur l'entreprise. Face à cela l'entreprisse met en place des
normes qui lui permettront de se maintenir. Ce sont ces normes qui feront
adhérer les membres de l'entreprise à l'effort de
développement de celle-ci.
Cette adhésion des membres se concrétise par
rapport aux avantages qu'ils retirent au sein de l'entreprise, ce qui
crée une certaine dynamique de progrès au sein de
l'entreprise.
5. Les émergences
systémiques
Des phénomènes émergents trouvent leur
existence à travers et dans le fonctionnement du système de
communication.
Selon ce principe, quelque chose prend un sens dans un
contexte. Le sens en communication n'est donc pas donné d'avance, il se
construit. Le fonctionnement d'un système génère des
émergences et ce, en dehors des phénomènes de sens qui se
créent du fait de la contextualisation de toutes les communications qui
le composent.
Au sein de l'entreprise ces émergences
systémiques sont perceptible au travers de la culture d'entreprise qui
caractérise le fonctionnement interne de l'entreprise et qui assure et
maintien l'équilibre au sein de celle-ci.
6. Le principe des paradoxes
Les systèmes de communication et les
éléments qui les composent sont le siège de
phénomènes paradoxaux.
Les phénomènes paradoxaux au sein des
systèmes sont liés aux types d'interactions à la position
occupée par les acteurs de la communication. Dans une situation de
communication, les acteurs peuvent se retrouver en position systémique
ou complémentaire.
Les individus en position systémique se
considèrent mutuellement comme équivalents et le comportement est
fondé sur l'égalité de traitement. Ce type de
communication est conflictuel et souvent facteur de blocage au sein de
l'entreprise.
Les individus en position complémentaires agissent
d'une manière qui implique que la relation ne peut se poursuivre s'ils
ne complètent pas mutuellement leurs comportements. Ce type de
communication assure l'équilibre mutuel auprès des acteurs de la
communication. Ce type de communication se veut être consensuel et non
conflictuel et favorise l'éclosion des idées constructives pour
l'entreprise et accroit la participation des membres de l'entreprise.
Mais ces deux types de communication se retrouvent toujours et
presque concomitamment dans l'entreprise.
CHAPITRE III : ANALYSE COMMUNICATIONNELLE DES
FUNERAILLES DU CHEF COUTUMIER « YAKA.»
Dans ce chapitre, le troisième de notre travail, nous
allons analyser les funérailles du chef coutumier Yaka à la
lumière de notre hypothèse. Le chapitre comprend deux sections,
à savoir : Protocole méthodologique et analyse du
système de communication pendant les funérailles du chef
coutumier et l'interprétation des données.
III.1. Protocole méthodologique
En effet, comme nous l'avons déjà dit dans notre
introduction, notre hypothèse est que le système de communication
dans une cérémonie rituelle repose sur les structures multi
modales, multi codique et multi sémiotique. Aussi, à travers ce
travaille, revient comme en sourdine, notre question spécifique qui
consiste à chercher les différentes modalités de
communication qui structurent les systèmes de communication dans les
funérailles du chef coutumier Yaka.
Dans cette analyse, nous cherchons à vérifier notre
hypothèse. Ainsi, elle va se baser sur l'opérationnalisation des
concepts de cette dernière.
De cette hypothèse, nous tirons les concepts suivant que
nous allons opérationnalisées.
- multi modales
- multi codiques
- multi sémiotique
Concept
|
Dimensions
|
Indicateurs
|
Multis modales
|
- Verbale
- Kinésique
- Proxémique
|
Paroles,
Gestes,
Espace
|
Multis codiques
|
Code culturel
Code symbolique
|
Valeur
Sens
|
Multi sémiotique
|
Signe naturel
Signe de ressemblance
Signe par convention
|
Indice
Icône
Symbole
|
III. 2. Analyse
Avant d'analyser la communication dans les funérailles du
chef coutumier Yaka, nous allons d'abord procéder à la
description de ces derniers ensuite, nous allons relever les
éléments du système ainsi que quelques exemples des
interactions pour aboutir à l'analyse et interprétation.
III.2.1. Déroulement des funérailles du chef
coutumier Yaka
Nous allons présenter les funérailles du chef
Ibalabala Khadi auxquelles nous avons, nous-même, assisté.
Le Chef Coutumier Yaka Ibalabala Khadi est mort le lundi 28
septembre 2003 à 15h30' à la clinique Ngaliema à Kinshasa,
suite à une intervention chirurgicale de hernie.
Père de plusieurs enfants et mari de plusieurs femmes
(plus d'une dizaine) comme l'exige la coutume Yaka.
Lorsque la nouvelle de sa mort est parvenu aux oreilles des
sages du village royal, le lokole était joué pour annoncer la
mort du Chef à tout le monde : « luisampodila -
Mpodila, Tambu Zingidi Nkila » comme pour dire
« venez nombreux le lion (le roi) n'est
plus ».
En attendant le programme définitif, les membres de la
famille royale passaient nuit à l'extérieur et personne ne
pouvait vaquer à d'autres occupations en terme de travaux productifs.
Comme la coutume ne permet pas à ce qu'un Chef
Coutumier soit enterré en dehors de son
« Ilambu » qui veut dire cimetière
réservé aux grands rois et Chef Coutumier Yaka.
Après avoir passer une semaine à la morgue de
Ngaliema, le corps devait être rapatrié à Kasongo - Lunda
pour être enterré à un cimetière ancestral ancestral
commun pour tous les grands Chefs Coutumiers.
Le gouvernement a alors pris les choses en main pour que le
corps soit rapatrie de Kinshasa à Kasongo - Lunda par l'avion MAF.
Le corps été accueilli avec honneur par les
autorités tant civiles que militaires et d'autres représentants
de confessions religieuses de la place. La population attendait aussi le corps
à l'aérodrome de Kasongo - Lunda qui se trouve à 2 km de
la cité au nord.
Tout ce monde a accompagné le corps du défunt
de l'aérodrome qui est dans la partie nord de la cité de Kasongo
- Lunda jusqu'à Musumba connu sous le nom de Kabisa ; village
royal, du défunt Chef situé dans la partie Est de la cité
à 5 km.
Toute la population était à pied avec rameau en
main, torse - nu pour les hommes de la famille royale, les épouses
habillées en blanc, cheveux rasés les pleures et les chants ont
caractérisés cette marche.
Arriver dans la cours royale où devait se passer la
veillé mortuaire. Le corps a été exposé dans la
cours royale appelé « Nganda Kiamfu » sous des
hangars montés en rameaux où tout le monde pouvait voir le corps
qui était déjà dans un cercueil ouvert pour que tout le
monde puisse passer et rendre son dernier hommage. Les femmes et les enfants
étaient autour du lit mortuaire.
Le mardi 06 octobre est sortis un programme des
funérailles. A 9h00' devait se tenir le palabre funéraire, moment
pendant lequel les sages du village et les sages du clan Yaka de devaient se
réunir pour demander des redevances coutumières (draps,
couvertures, contributions) aux autres membres de la famille royale et les
belles familles doivent des bloucs et d'autres bêtes pour le retrait de
deuil.
Après ce palabre, aux environs de 10h00', il y a eu
levé du corps du village royal à la cité de Kasongo -
Lunda où on devait dire une messe à l'honneur du défunt et
c'est dans la cité qu'on trouve le cimetière royal.
La messe d'action de grâce dite dans la grande
église de la paroisse Saint Pierre et Paul de Kasongo - Lunda,
célébrée par l'évêque du diocèse de
popokaba, son Excellence Louis Nzala Kianza assisté par beaucoup
d'autres prêtres Jésuites et diocésains venus de partout
beaucoup d'autorités et d'autres membres de la famille royale ont
assisté à la dite messe.
Un discours a été prononcé à cette
occasion par le gouverneur de la province du Bandundu qui a parlé au
nom du gouvernement.
Après la messe, le corps était conduit avec
honneur à sa dernière demeure avec tambour, balafon,
lokolé, les fanfares kimbanguiste et autres instruments traditionnels
appropriés à ce genre de cérémonies.
Une fois aux cimetières, la danse traditionnelle de la
famille royale est entrée sur scène. Elle est appelée
« Nsangu. » Cette dernière se fait avec des insignes
royaux. Elle rappelle l'évolution de la société Yaka
à travers ses différents périples depuis les temps
anciens. Ne prennent part à cela que les propriétaires terriens,
Muni Maziamu, pour permettre officiellement l'enterrement du chef à qui
on rappelle à cet effet qu'il est un étranger et qu'il a besoin
de la permission de son hôte pour lui accorder la repos éternel.
Après cette permission symbolique, place aux membres de la famille
royale restreinte et étendu : Mpungu dans la main gauche et
épée royal (mbela Phoku) à droite, pour le dernier
hommage.
Selon la coutume Yaka, on devait immoler un couple de pigeon
ou un couple de bouc. Dans le temps, on immolait les esclaves (bilolo) mais ce
système est révolu depuis la mise en pratique de la
déclaration universelle de droit de l'homme.
Cette pratique se fait en honneur du Chef afin qu'il ne se
sente pas seul dans son tombeau. Après le discours du muate Yamfu, le
corps a été inhumé avec honneur, suivit des coups de
fusil.
Nous pouvons donc dire que les funérailles du Chef
Coutumier Yaka sont dans leur ensemble un moment où se passe la
Communication qui est multi dimensionnelle, multi codique, multi forme qui
permette un système.
III.2.2. Le système de communication relevé
dans les funérailles du chef coutumier
A. Les éléments du système
Nous pouvons relever les éléments
ci-après de ce système
Individus / Objet
|
Attributs.
|
-Nkaka mwadi (première femme)
|
-Epouse
|
- Nkaka Ntemina (du deuxième à l'avant
dernière femme)
|
-Epouse
|
- Nkaka fuama (la dernière épouse)
|
-Epouse
|
- Les enfants
|
-Progénitures, héritiers
|
-Les sages
|
-Notables, conseillers.
|
-Les Choristes
|
-Chrétiens.
|
-Mgr Louis NZALA Kianza
|
-Evêque du diocèse de POPOKABAKA
|
- Swa IKOMBA
|
-Chef de groupement (avec des -attributions spéciales
sur le grand chef
|
-MWATA YAMFU (MWAT YAV)
|
-Grand chef coutumier LUNDA
|
-La famille Muni-Maziamu
|
-Propriétaire terrien
|
-Les hommes du village
|
-Frères, cousins etc.
|
-BILOLO
|
-Esclaves, servant du palais royal
|
-Gouverneur de la province de Bandudu
|
-Autorité nationale.
|
-Village royal (Kabisa) mais c'est selon le chef
|
|
-hangar (dans le texte)
|
Catafalque en rameau
|
-lit mortuaire
|
|
-Lokole
|
Instrument de musique (communication)
|
-Nganda Kiamfu
|
cour royal (lieu de funérailles)
|
- draps, couvertures
|
Rédévences coutumières
|
-M'pungu
|
Insigne royal
|
-Mbela mpoko (Epai royal)
|
Insigne royal
|
-N'sangu
|
Danse royale
|
-boucs, pigeons
|
Sacrifices
|
-Phidi
|
Tenue (habillement) de deuil
|
-Diungu
|
Cheveux rasés (Coiffure)
|
-N'konzo (habit royal)
|
Habillement
|
Comme on peut s'en rendre compte, le système formé
par les funérailles du chef coutumier est composé des individus
et des objets doué chacun d'attributs.
B. Quelques interactions relevées du
système
TABLEAU
Unité
|
Arrangement de visibilité
|
Accommodements spatiaux et territoriaux
|
Communication verbale/non verbale
|
Messages
|
Supports
|
Destinataire
|
Système d'interaction
réalisé
|
La Ière
femme
|
Autour du lit
|
Autour du lit, à la tête du cadavre
|
Verbal : Elle pleure, chante, parle
Non verbale : le silence, les gestes, la danse,
l'habillement
|
-Tristesse, regret, douleur, émotion, etc.
|
-La voix
- Le paralangage gestuel ou les mimiques du visage
|
-Le défunt, le mort, l'assistance, etc.
|
Ière femme : la femme forme
une interaction avec
-le mort (doit savoir qu'il la manquera toujours.
-les sages (qui doivent avoir pitié des orphelins afin
qu'ils soient tolérant si jamais. Ce dernier négligent tel ou
tel autre pratique royale.
-les enfants à qui elle prie d'être toujours unis
malgré leur nombre si grand, parce que dit-on l'union fait la force
-Swa IKOMBA (à qui elle assure de bien garder les insignes
royaux désormais en sa possession jusqu'au jour où il doit
investir un nouveau chef.
|
Les enfants
|
Autour du lit, ils pleurent
|
Autour du lit, au lieu central
|
Verbal : ils pleurent
Non verbale : les bras sur la tête ou sur les
joues.
|
Douleurs, la crainte, la tristesse, l'émotion, etc.
|
-La voix
-le paralangage gestuel et moteur.
|
-Le défunt, leurs mères, les sages, etc.
|
Les enfants :
-le mort (qui a mal fait de mourir parce qu'il les laisse sans
soutien ni protection directe.
-Les sages (à qui ils prient de leur laisser une bonne
partie de leur héritage
-les femmes, ils prient leurs mères de faire un effort de
ne pas le séparer même s'ils sont nombreux
|
Les sages
|
Ils occupent une partie de la cour royale. Ils parlent
|
Une partie de la cour royale en face du lit mortuaire
|
Verbal : ils parlent
Non verbale : l'habillement, l'attitude
générale comme disposition de l'esprit, les postures
|
Emotion, panique, peur, tristesse, etc.
|
-La voix, les paroles
- les paralangages de l'apparence et de la façon de se
tenir
|
Le mort, la famille royale, les ancêtres
|
Les Sages :
-le mort (à qui ils demandent de défendre sa mort
au cas où elle a été causée par des ennemis.
-La famille royale à qui on demande des redevances
coutumières.
-Les ancêtres à qui ils demandent d'aider le
défunt de défendre sa mort et surtout de bien l'accueillir dans
leur village de mort.
|
Swa IKOMBA
|
Une partie de la cour royale. Il parle.
|
Partie de la cour royale où il peut bien voir tout ce qui
se passe à ce lieu funéraire
|
Verbal : Il parle, pleure.
Non verbale : l'habillement, sa posture, son
funéraire
|
Emotion, tristesse, crainte, etc.
|
-La voix, les paroles,
-Lokole, paralangage de l'apparence et la façon de se
tenir
|
Le mort, la première femme, au reste de la famille
royale
|
Swa IKOMBA :
-Au mort à qui il souhaite de reposer en paix et il lui
assure de la conservation de tous les rites pour le bien être de la
coutume
- Ière
femme, on lui demande de bien garder les insigne
à sa disposition jusqu'à l'investissement ou intronisation du
prochain chef.
|
MUNI MAZIAMU
|
Il reste au cimetière. Il fait les incantations
|
Au cimetière royal, autour de la tombe
|
Verbal : il parle, invoque
Non verbale : posture, attitude, etc.
|
Tristesse
|
-La parole
-Le paralangage gestuel et moteur
|
Le mort, la terre, aux ancêtres
|
MUNI MAZIAMU :
-le mort à qui on assure le repos en paix dans leurs
terres parce que tous les droits ont été payés
-A la terre, on la prie d'être légère et
gentille afin que le défunt repose en paix.
-Aux ancêtres accueillir avec plaisir celui qui vient vers
vous afin que soit bien assurée.
|
En nous appuyant notamment sur la théorie du
rituel de Goffman ( avec certains indicateurs tels : arrangements de
visibilité, accommodements spatiaux, territoriaux), on peut remarquer
dans ce tableau les différentes interactions se passent dans le
système ainsi formé dans les funérailles du chef
coutumier.
Nous avons donc relevés les quelques interactions ou
les échanges qu'on trouve dans ce système qui n'est rien d'autres
que les funérailles du Chef coutumier Yaka.
Les différentes échanges qui se passent entre
les différentes unités de ce système.
Vu le temps et l'espace misent à notre disposition il
nous a était difficile de relevées toutes les interactions qui se
passent aux funérailles du Chef Coutumier Yaka.
Nous, nous nommes donc intéressés à la
première femme, aux enfants, aux sages, à Swa Ikomba et à
Muni Maziamu vu l'importance qui leurs est attribué pendant les
funérailles d'un Chef Coutumier Yaka.
Nous avons voulus décrire en quelque lignes l'espace
qu'ils occupent. Ensuite nous avons analysés leurs mode de
communication, les messages que chacun d'eux transmet les supports qu'ils
utilisent pour la transmission de ce message, les destinataires à qui
sont destinés leurs messages et le système d'interaction
réalisé.
Voilà en quelque lignes ce que contient ce
tableau.2. Analyse et interprétation
Nous allons relever les indices de la
communication en tenant compte de: l'impossibilité de ne pas
communiquer, Niveaux de la communication, ponctuation de la séquence des
faits, la Communication digitale et la communication analogique et Interaction
symétrique et complémentaire
1. L'impossibilité de ne pas communiquer
Lors de l'exposition du corps nous avons
relevé plusieurs actes de communication. Déjà en route,
les pleures, les rameaux que tenait la population en main, le fait que les
hommes de la famille royale soient torse-nu et d'autres faits que nous n'avons
pas relevés constituent une communication. Aussi, à
l'entrée du village royal, on pouvait être renseigné de
l'endroit où se tenait le deuil (la cour royal) grâce aux sons des
instruments traditionnels qu'on jouait pour la circonstance.
Pleures, cris, lamentations qui relèvent de la
communication analogique étaient les moyens d'expressions de la douleur
les plus utilisés dans cet espace mortuaire.
Les femmes autour du lit mortuaire, et les
hommes dans le reste de la cour royale, ceci a pour explication
spécifique d'exprimer chez les femmes leurs caractères faible et
extrêmement certaine mesure aux hommes qui eux, sont d'ordinaire
intraverti.
Le refus de participer aux différents
échanges entre individu comme c'était le cas dans une partie de
la cour où nous avons remarqué un groupe de sages qui
s'étaient retranchés de la foule ; ce comportement
relève aussi de la communication. Nous avons remarqué des
comportements particuliers de la communication par les jeunes gens du village
royal qui s'adonnaient aux bruits, aux amusements et à l'exhibition des
danses obscènes.
Etant donné que dans une
interaction, tout comportement a la valeur d'un message, c'est-à-dire
qu'il est une communication. Il suit qu'on ne peut pas ne pas communiquer
qu'on veuille ou non. Ainsi, l'affirme Francis VONEYE, des personnes en
présence communique toujours. Tout comportement y compris celui qui
constitue l'indifférence44(*).
2. Niveaux de la communication : contenu et
relation
Une communication ne se borne pas à
transmettre une information (contenu) mais induit en même temps un
comportement (relation).
Au cours de ce deuil, le sujet sur
l'état dans lequel le chef coutumier IBALABALA est mort faisait objet de
viles altercations dans les conversations entre différents participants.
Ceci avait influencé même le comportement des uns et des
autres.
Lors de la veillée mortuaire, la
famille du défunt a cessé de pleuré mais lorsque les
chorales de différentes confessions religieuses ont commencé
à chanter, nous avions remarqué un changement de comportement
dans le chef des différents participant au deuil.
Les pleurs qui avaient cessé, ont
repris à nouveau vite une grande tristesse gagne l'assistance à
travers des chansons interprétés par ces chorales qui exprimaient
le regret et la peine qu'éprouvait l'assistance pour la mort
inopinée de son chef coutumier parce que la sociabilité et tous
ses bienfaits à ces proches, et ceci constitue le
« contenu » de la communication et ses répercussions
sur l'assistance, c'est cela la « relation.»
3. Ponctuation de la séquence des faits
La ponctuation structure les faits du
comportement, elle est donc essentielle à la poursuite d'une
interaction.
La succession au pouvoir était la
cause d'innombrables conflits déjà du vivant du défunt
chef, surtout avec son neveu, l'actuel chef coutumier INANA. Certains sages
soutenaient le pouvoir d'IBALABALA, cependant, d'autres sages et membre de
famille soutenaient le neveu. Dans ce tiraillement -« qui
succédera au pouvoir »- que s'est poursuivi le tiraillement
entre membre de la famille royale et les sages et a été la cause
de l'interruption des échanges le jour des funérailles.
4. Communication digitale et communication
analogique.
Nous avions observé pleurs, cris, lamentations,
attitudes de tristesse autour du lit mortuaire. Les pleurs chez les
« Yaka » constituent la caractéristique principale
du deuil.
Un peu plus loin, on peut voir sous les catafalques en
rameaux, les sages assis dans une partie de la cour en concertation totale.
Ils conversaient entre eux, pour demander les redevances
coutumières (draps, couvertures, contributions) aux autres membres de la
famille et les belles familles doivent des boucs et d'autres bêtes pour
le retrait de deuil. Mais ces échanges étaient souvent
entrecoupés de long moment de silence. Visage crispés, mains
à la joue soulignaient la gravité avec la quelle l'homme
appréhende la mort.
Pleures, cris, lamentations, attitudes de tristesse, silence
relèvent de la communication analogique, tandis que les conversations
relèvent de la communication digitale. Ajoutons à cela, la messe
d'action de grâce qui était dite l'honneur du défunt du
chef dans la grande Eglise Catholique Saints Pierre et Paul de KASONGO-LUNDA,
célébrée par l'évêque du diocèse de
Popokabaka, son excellence Louis NZALA Kianza, assisté par plusieurs
prêtres diocésain et Jésuites venus de partout, dont
beaucoup d'autorités et d'autres membres de la famille royale ont
assisté à la dite messe en mémoire du chef coutumier
décédé. Aussi, l'usage des instruments de la communication
tels que tam-tam, lokole, fanfare, radio, etc. qui permettent communiquer.
Nous pouvons donc constater que dans notre site, la
communication est beaucoup plus analogique que digitale. La communication
analogique permet de déduire assez facilement une information
élémentaire de l'observation par gestes et des mouvements servant
à signaler une intention même lorsqu'on a affaire à un
individu d'une culture entièrement différente.
Par contre, la communication digitale qui est le domaine du
verbal permet d'exprimer ses émotions, transmettre un message ou une
expérience vécue, et le code utilisé dans ce cas est la
parole ou la langue qui est un système social structuré.
5. Interaction symétrique et
complémentaire
Plusieurs messages échangés étaient
observés entre les différents participants au deuil, mais nous
avions remarqué des tiraillements et disputes entre les enfants du
défunt chef et la famille de l'actuel chef coutumier.
Le comportement uniforme qu'affichaient les enfants du
défunt vis-à-vis de certains membres de sa famille, peut
être qualifié de symétrique tandis que
l'indifférence entre les protagonistes peut être traité de
complémentaire.
Au cimetière, une danse coutumière appelé
Nsangu était entamée par la famille MUNI MAZIAMU pour permettre
l'enterrement officiellement. La famille royale avait remis symboliquement des
présents à celle des propriétaires terriens. Il
s'agit entre autre des pigeons, boucs qui devaient être immolés
signifiant l'honneur royal parce que dans le temps on immolait les esclaves,
cette pratique a changé avec les droits de l'homme. Ce comportement en
miroir de la famille royal fait appel à l'interaction
symétrique.
Par contre, avant l'inhumation du corps, nous avons
assisté à une dispute entre Mwata Yamfu et la famille Muni
Maziamu derniers droit avant que Mwata Yamfu prenne la parole en terme de dire
les incantations comme l'exige la coutume Yaka, parce que c'est une
façon d'invoquer les ancêtres de bien accueillir le nouveau venu
dans leur vie de l'au delà et dire au revoir au défunt et c'est
ce comportement indifférent que nous pouvons appeler interaction
complémentaire.
CONCLUSION
Au commencement de notre recherche sur les funérailles
d'un chef coutumier Yaka comme système de communication, notre objectif
était de connaître les différentes modalités de
communication qui structure le système de communication dans les
funérailles du chef coutumier chez les Yaka.
Notre question spécifique a consisté à
chercher les différentes modalités de communication qui
structurent les systèmes de communication dans les funérailles du
chef coutumier Yaka.
Comme dans toute démarche scientifique, dans ce travail
nous nous sommes proposé de recourir à deux méthodes pour
répondre à notre interrogation de base. Devant la masse des
données récoltées, nous avons, avant tout
procédé à la description de cette masse d'information
à notre possession avant de les analyser. A ces deux méthodes,
qui sont la description et l'analyse, nous avons adjoint l'observation et les
entretiens avec plusieurs acteurs de la société Yaka pour faire
ressortir un fait fondamental : le système de communication dans
les cérémonies rituelles repose sur des structures qui sont
caractérisées par plusieurs codes, diverses modes de
communications et une diversité des signes comme moyens de communication
entre membre de la société, dans une situation bien
déterminée. Dans le cas qui est le notre, il s'agit de la mort
d'un chef coutumier Yaka, le Kiamvu.
Nous avons les éléments du système de
notre étude et nous avons ensuite énumérés les
différentes interactions et les différents échanges qui se
passent aux funérailles d'un chef Yaka. Ceci était appuyé
par une axiomatique de la communication de l'école de Palo Alto, qui se
présente en quatre points : Impossibilité de ne pas
communiquer, niveau de communication, ponctuation de la séquence des
faits, communication digitale et analogique et enfin interaction ponctuation
symétrique et complémentaire. Ainsi, la communication digitale
est le domaine du verbal et de la communication analogique non-verbal.
Nous avons constatés que les modèles
d'interaction entre les membres d'une communauté dans l'espace mortuaire
se confirme en terme de statut social lorsque, par exemple, la femme
éprouve ses émotions, en restant veuve, surtout elle doit garder
les insignes royaux et s'enferme dans ce cas où les personnes tenues
à vivre dans une interaction complémentaire se trouve dans une
interaction symétrique (les enfants vis-à-vis des ainés de
la famille.)
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
1. BELIS, M., communication des premiers signes à
la télématique. Essai, Paris, éd. Fréquence,
1989.
2. GABIN P., la Communication, Etat de savoir, paris,
éd Sciences humaines 1998.
3. HERMANS, R, SI ; Devinettes des Bayaka du
nord Anal Equatorial, Mbandaka, 1ère édition,
2003.
4. PLANCQUART M SJ, Les Yaka, Essai d'histoire, Paris
Presses de Snock - Ducasu & Fils Grands, 1971
5. TEMPELS, P., la philosophie Bantoue,
édition Louvania, Elisabetville, 1945.
6. VANSINA, J., les anciens royaumes de la Savane,
1ère édition 1962
7. VONEYE, F., Presse dans la Société
Contemporaine, Paris, Armand Collin, 1945.
II. Articles
1. DENIS, « Les Yaka du Kwango », in
Afrique Centrale, - 8 rusée Roy. 1964.
2. MUCCHELLIA, « Les modèles de la
Communication », in P.COBIN, la Communication des savoirs aux erre,
éd. Sciences humaines, Paris, 1998.
3. ROOSENS, E., Monde Yaka et développement
économique, Communauté Incas économique et sociaux
n°5-6 décembre 1963.
III. Cours
1. EKAMBO, J.C, Communication et
développement, Cours de 3e Graduat Kinshasa, IFASIC
2004.
2. EKAMBO, J.C, Théories de la Communication,
Cours inédit, 3e Graduat, Kinshasa, IFASIC 2010.
3. OKOMBA, P., Sociologie de la Communication, Cours
1er Licence Journalisme, Kinshasa, IFASIC 2004.
IV. Mémoires & TFC
1. ELENGA PELA, P.G., La perception dans le milieu
académique de la tenue vestimentaire des présentatrices du
Journal télévisé, comme moyen de Communication. Cas des
étudiants de l'IFASIC, TFC, IFASC, Kinshasa 2007.
2. KADALIKAU, la place de la Communication dans la lutte
contre le Sida, mémoire ISTI, Kinshasa, 1992.
3. LUNDEMBA P, Etude Sociologique des relations
conflictuelles Yaka - Ntandu, Mémoire de Licence actuelle UNIKIN
1971.
4. MANDALA VANZI, Le Deuil comme espace de communication
chez les Yanzi, IFASIC, Kinshasa 2001.
5. MUMBEME MWENGESYALI, Le matanga comme espace de
communication, TFC, Kinshasa 2002.
V. DICTIONNAIRES
1. Le petit Larousse 2007.
2. Dictionnaire encyclopédique de l'information et
de la Communication 1990
VI. AUTRES DOCUMENTS
1. Enquête effectuées dans le Kwango (territoire
administratifs a peuplement Yaka) : Popokabaka, et dans une certaine
mesure kenge en 1999.
WEBOGRAPHIE
1. Deuil wikipedia.org/wiki/rite-fin% CB% Agroué, Le
25 Fév. 2010
2. Deuil : // fr wikipediaorg/wiki/rites fin% CB%
Agroué, Le 25 Fév. 2010
3. Deuil : wwwobsèques.liberheo.com, Le 25 Fev.
2010
4. Deuil : www.climatic_suisse.ch, Le 25 Fev.
2010
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
O. INTRODUCTION iii
1. Problématique 1
2. Hypothèse 3
3. Méthodes et techniques de travail 4
4. Délimitation du sujet 4
5. Division du travail 4
CHAPITRE I : PRESENTATION DU PEUPLE YAKA
5
I.1. L'histoire 5
I.1.1. Les origines et l'identité de l'ethnie Yaka
5
I.1.2 La structure sociale 7
I.1.3. La culture Yaka 7
3.1. Les données linguistiques 8
3.2. Les croyances Yaka 8
I.1.4. Organisation Coutumière 10
I.1.5.L'aspect économique 11
I.2. La situation géographique 12
2.1. L'habitat 12
I.2.2. Végétation 12
I.2.3. Les reliefs et climat 13
I.2.4. Hydrographie 13
I.2.5. Conclusion partielle 13
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
14
Section I : Définition des Concepts 14
I.2.1. Concept de funérailles 14
I.2.1. Notions sur les funérailles 14
I.3.1. Le chef coutumier 16
3.1.2. Notions sur le chef coutumier 16
1.1.2. Définition de la Communication 16
1.1.3. Niveau de la communication 18
1.1.4. Processus de communication 18
I.1.5. Typologie de communication 20
Section II : Cadre théorique 23
II.1. Notions de Système 23
II.2. Principes de la pensée systémique 24
II.3. La Causalité circulaire 24
II.4. Le système et son homéostasie 25
CHAPITRE III : ANALYSE COMMUNICATIONNELLE DES
FUNERAILLES DU CHEF COUTUMIER « YAKA.» 32
III.1. Protocole méthodologique 32
III. 2. Analyse 32
III.2.1. Déroulement des funérailles du chef
coutumier Yaka 32
III.2.2. Le système de communication relevé
dans les funérailles
du chef coutumier 37
2. Analyse et interprétation 41
1. L'impossibilité de ne pas communiquer 41
2. Niveaux de la communication : contenu et relation
42
3. Ponctuation de la séquence des faits 42
4. Communication digitale et communication analogique. 43
5. Interaction symétrique et complémentaire
44
CONCLUSION 45
BIBLIOGRAPHIE 47
TABLE DES MATIERES 49
* 1 _ Régis Debray, R.
Cité par EKAMBO, J.C., Théories de la Communication,
Cours inédit, p.18
* 2 _ TEMPELS, P., La
Philosophie Bantoue, édition Louvania, Elisabethville, 1945.
* 3 _ Mandala Vanzi , Le
deuil comme espace de Communication chez les Yanzi, TFC, IFASIC, Kinshasa,
2001.
* 4 _ MUMBERE MWENGESYALI, Le
matanga comme espace de Communication, TFC, IFASIC, Kinshasa, 2002
* 5 _ Dénis, les Yaka du
Kwango, p.41 in - 8 rusée Roy.Afrique Centrale, 1964
* 6 _ Dénis, les Yaka du
Kwango, p.41 in - 8 rusée Roy.Afrique Centrale, 1964
* 7 _ J. Vansina, les anciens
royaumes de la Savane 1er éd. p.73
* 8 _ Idem 2e
éd.P.74
* 9 _ Idem 2e
éd P.156
* 10 _ Dénis, Op.cit,
P.16
* 11 _ Il s'agit d'une
enquête effectuées dans le Kwango (territoire administratif a
peuplement yaka : n°L, popokabaka, et dans une certaine mesure kenge
en 1999
* 12 _ Dénis, Op.cit,
P.17
* 13 _ Lundemba Philippe :
Etude sociologique des relations conflictuelles Yaka - Ntandu P.44. (Yemoire de
Licence) Juillet 1971
* 14 _ Idem P.46.
* 15 _ Robert Hermans SJ :
Deinettes des Bayaka du nord P.6 Annales Equatorial, Mbandaka, 2003.
* 16 _ H.Decker OCP2
* 17 _ E. ROOSENS, Monde
Yaka et développement économique, Communauté Incas
économique et sociaux n°5-6 déc. 1963 P.4
* 18 _ Philippe Lundemba,
Op.cit., p.44-45.
* 19 _ E. ROOSENS ; Monde
Yaka O.C. P 9.
* 20 _ Dénis, les Yaka
du Kwango P.17
* 21 _ M. Plancquart SJ :
Les Yaka, Essai d'histoire P.1-4, Presses de Snorck - Ducasu & Fils Grand,
Belgique, 1971
* 22 _ Le petit Larousse,
p.448
* 23 _
Htp://fr.wikipedia.org/wiki/rite - fin% C3% A9 revue
* 24 _
http://frwikipediaorg/w iki/rites
fin% C3% A9 roue
* 25 _
http://www.obsèques.liberhéo.com.
* 26 _ Dictionnaire
française le petit Larousse, p.264
* 27 _
http://wwwclimatic - Suisse.ch
* 28 _ WAKEBA, P, TFC, IFASIC,
2002, p.16, la Communication traditionnelle chez les Yombe
* 29 _ Idem
* 30 _ PSGOOD, Cité par
WAKEBA, Op.cit, p16.
* 31 _ COOLEY, Op.cit
* 32 _ HOULAN D, C.,
Cité par EKAMBO, J.C, Théories de la Communication, Cours de
3e graduat, IFASIC, 2010
* 33 _ RUECH, Cité
par KADALIKAU, la place de la Communication dans la lutte contre le Sida.
Mémoire ISTI, Kinshasa, 1992
* 34 _ LASSWELL, Cité
par EKAMBO, J.C, Op.Cit.
* 35 _ VOYENNE B.OP, Op.cit
p.11
* 36 _ OKOMBA P., Cours de
Sociologie de la Communication, 1er Licence Journalisme, IFASIC,
2004.
* 37 _ OKOMBA P., Cours
Cité
* 38 _ BELIS M.,
Communication. Des premiers signes à la
télématique. Essai. Paris éd. Fréquence 1989,
p.59
* 39 _ GABIN P., La
Communication Etat de savoir éd. Sciences humaines 1998, p.169
* 40 _ Ibidem, p.62
* 41 _ Dictionnaire
Encyclopédique de l'Information et de la Communication, p.538.
* 42 _ Idem.
* 43 _ MUCCHELLIA.,
« Les modèles de la Communication », in P. COBIN,
la Communication des savoirs, Auxerre, éd. Sciences humaines, 1998,
p65
* 44 _ VONOYE, F, op.cit.
|